Le Poker. Kanesuke adorait ce jeu de tromperie, de doutes et de mensonges. Au fil des ans, il avait peaufiné sa « poker face » et son jeu. Il réussissait même à avoir un revenu presque décent de ce jeu. Il y avait eu le blackjack un bout de temps, mais il avait eu des ennuis. Peu de casinos aimaient débusquer un compteur parmi leurs joueurs. Alors finalement, il avait quitté les tables de blackjack et était devenu plus assidu à celles de poker. Comme ce soir, alors qu’il rejoint une table dont la partie précédente venait de se terminer, mais dont la plupart des joueurs semblaient avoir envie de remettre le couvert immédiatement. Pour être franc, Kanesuke aimait de plus en plus jouer au Kurss et de moins en moins au casino. Mais une fois de temps en temps, ça changeait le mal de place, comme on dit. Autour de la table, des visages pour la plupart inconnus sauf deux. Le premier, c’était une simple connaissance de casino. Le second, il jouait plus fréquemment avec lui… et surtout, c’était un étudiant de Yonsei. Enfin… renvoyé pour un petit moment, non ? Il faisait souvent parler de lui, disons…

L’enseignant a un petit sourire moqueur pour Il alors que leurs regards se croisent. Il le classait dans la catégorie des sales gamins sans en rougir une seule seconde. Mais, Kanesuke ne le jugeait pas aussi durement que ses collègues enseignants. Il se reconnaissait un peu en ce garçon.

« Tiens donc. Tu as du temps libre ces temps-ci, à moins que je me trompe ? », demande Kanesuke, gentiment moqueur. Il n’était pas le genre d’homme à retenir sa langue. Un peu vipère ? Ce n’était pas exactement ça. Il n’avait tout simplement pas de filtre, la plupart du temps ! Ça en énervait plusieurs, surtout dans un pays ultraconservateur comme la Corée du Sud. Il a un regard pour la table. Un des hommes se lève. Les cartes vont être distribuées après un délai. Parfait, ça lui laisse du temps pour taquiner un peu le poisson. « C’est toi qui a accroché les t-shirts à la place du drapeau ou tu tenais l’échelle en surveillant la vieille pie ? »

Oui bon. La directrice n’avait pas nécessairement plus son respect que celui des élèves ! En même temps, elle ne faisait pas vraiment pour… À son avis, le personnel étudiant devait être présent pour les étudiants et non pas là pour les couler volontairement. Comme quoi, il avait quelques bonnes valeurs. Kanesuke s’installe un peu mieux dans sa chaise, un peu avachit, son haut de kimono bâillant sur son torse tatoué. Il était souvent habillé de cette façon en dehors des heures de travail. Un truc qui lui était resté de son enfance. Le confort était total en kimono et hakama. Alors que d’autres hommes se lèvent pour la pause clope, lui tend un pied sous la table pour attraper du bout du pied la chaise de Ho Chull, histoire de l’attirer un peu plus vers la table. Qu’il ne se sauve pas…

« Pressé de partir ? Pourtant, tu es en charmante compagnie. », signale Kanesuke, railleur. La sienne…! « Alors, comment on se sent, en repos forcé ? Comment t’as annoncé ça à papa ? T’as pas peur qu’il resserre les cordons de la bourse ou l’imbécilité est récompensée chez les Il ? »

Oui bon, il pouvait être très, très cash.

Cette semaine de renvoi m'était des plus agréables. Une semaine de vacance supplémentaire, que demander de mieux? Sauf tomber sur Mi Ran, disons que ma copine n'a pas trop apprécié d'entendre ça de la bouche de quelqu'un d'autre. Ainsi que Noona. Au faite, j'ai dû passer mon temps à déménager mes affaires du dortoir des Pyoboems pour de base aller dans un dortoir de student. Heureusement que Nicky était là pour me, ou plutôt nous sauver Sae Jin et moi. On aurait encore été séparé. Et vu que le coup du drapeau était pour montrer à mon meilleur ami qu'il était toujours important pour moi, même après ma petite crise de jalousie du début d'année, Nick, nous a bien aidé. Point barre...

Ce soir par contre, il nous a demandé de dégager de l'appart. Sae Jin m'a laissé en plan pour aller voir un énième film de super héro avec des amis à lui. Et moi, j'ai prit naturellement le chemin du casino. Là bas, je suis connu comme l'héritier Il et non pas Ho Chull le petit merdeux. J'aime jouer avec mon image publique, cette image est moi. Mais j'aime aussi être menteur, tricheur, calculateur. Une poignée de personne connaissait celui que je suis au fond de moi, et je crois que mes meilleurs amis ne m'adresseraient même plus la parole si il savait tout ce que j'ai déjà fait, juste par ennui. Le drapeau, ce n'est rien, absolument rien.

La partie terminée, ils attendent tous qu'on en relance une nouvelle. Je les vois entrain de se demander ce que je fais à leur table, sachant que je les plume depuis une bonne demi heure. Est-ce que je bluffe? Rien ne se voit sur mon visage, ni dans ma gestuelle. J'ai même eu le culot de ne pas regarder mes cartes pour cette partie. Quand un nouvel arrivant s'installe à notre table.  "Y en a qui ont pas de chance de devoir travailler." Un de mes partenaires réguliers depuis mon retour en Corée du sud, un prof de japonais si mes souvenirs sont exactes. J'étire mes bras avant de faire signe de remettre un verre à tout le monde.

Sa question me fait rire, il en connait la réponse. Je le regarde sans aucune émotion apparente, haussant les épaules. Vous vieillissez, sur les photographies, c'est bien deux t-shirts qui flottent. Puis, c'est connu, je suis le cerveau et Sae Jin me suit dans mes délires. Un peu comme Minus et Cortex. Quand les autres se lèvent pour une pause cigarette bien mérité pour personne, vu qu'ils jouent tous comme des pieds, je compte simplement me lever pour me dégourdir les jambes. Sauf que ma chaise est tirée vers lui.

Pressé de partir? Non, juste des fourmis dans les jambes. Un haussement de sourcil pour la suite de sa phrase. Charmante compagnie? Vous savez que je ne suis pas de se bord là. Nous en avons déjà discuté. A force de se cotoyer autour de table de poker, nos discussions ont été plus loin, parfois que de simple conversation banales. Je croise les bras avant de rire. J'avais oublié comme Kanesuke pouvait être si drôle. Mon père n'a rien à dire. Le seul qui peut dire quelque chose pense que la jeunesse doit se faire, avant que je ne devienne une personne importante dans notre univers. Un petit sourire en coin pour lui rappeler que je ne suis pas n'importe qui.

Une serveuse apporte une bouteille de Wisky ainsi que des verres que je m'empresse de servir. Mais dites-moi, aucune étudiante à mettre enceinte ce soir? Les rumeurs à la Yonsei circulent plus vite que les réseaux sociaux. Ou bien, je vous manquais tellement que vous avez fait tout les casinos de la ville pour me trouver?

Je lève mon verre vers lui avant de boire une gorgée. Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qu'un professeur vient faire à une table de poker. Votre salaire est si bas? Il faut se plaindre. Faites grève ! La semaine prochaine, ça m'arrangerait, une semaine supplémentaire de vacance. Et je rigole car mon idée est stupide. Puis, j'aime aussi le son de mon rire. Mi Ran dit que c'est ce qui fait mon charme. Et ne jamais contre dire une demoiselle.

Pas de chance de devoir bosser ? Ça arrache un rire un brin méprisant à Kanesuke, qui ne tente pas de le cacher, même par quelques conventions de politesses que ce soit. Ça ne lui ressemblait pas de faire attention à ces choses. Peut-être même qu’il s’efforçait du contraire, à bien y penser.

« Tu sais que la paresse est un péché capital, gamin ? », raille l’enseignant tout en sortant d’une de ses poches un paquet de clopes. Les jeunes aujourd’hui étaient vraiment plus foutus de travailler pour ce qu’ils voulaient, c’était dingue. Et il avait beau essayer de ne pas faire de généralités, il y en avait toujours un pour le lui rappeler. Pas que ça l’intéresse vraiment, mais la constatation était relativement amusante dans cette situation ! « C’est pas très charmant, ce genre de comportement. Ça marche avec les filles ? T’es sûr ? »

Puis, il y a ce qui devait être une insulte. Kanesuke a un petit sourire amusé tout en contemplant le verre qui est posé devant lui. Il le saisit avec un brin de nonchalance, comme d’habitude. Lentement, il le porte à ses lèvres, son regard bridé se posant à nouveau sur le jeune homme assis en face de lui.

« Oui. On vieillit tous. Certains mieux que d’autres. », assure-t-il tout en se montrant d’un petit geste de la main. Il prend une gorgée, puis fait lentement tourner le breuvage alcoolisé dans son verre, l’observant tout en convenant : « Excuse-moi, mais ce genre de prouesses ne sont effectivement plus de mon âge. Fut un temps, ça m’aurait amusé et tu aurais gagné quelques points. Je ne le nie pas. Maintenant ? Je ne m’y intéresse pas assez pour commencer à compter le nombre de fringues que tu as hissé en haut de cette pôle. »

Kanesuke boit cul sec le reste de son verre, le posant à l’envers sur la table tout en faisant un petit clin d’œil au garçon. Lequel lui parle soudainement de sa sexualité alors que… le sujet n’était absolument pas là-dessus ! Ça fait éclater de rire l’enseignant pour de bon, cette fois ! Amusant…!

« On a déjà parlé de ça ? Je devais être saoul. », taquine-t-il. En même temps, il ne croyait pas que même saoul ou drogué, il aurait fait du charme à Ho Chull. Pas son genre. Quant à la simple discussion qui serait venue sur le tapis, ça c’était très probable puisque Kanesuke ne cachait pas ses préférences et au diable ceux qui voulaient l’enfermer pour si peu. En tout cas, le reste confirme un peu ce qu’il pensait déjà : ce gamin était un enfant roi. Et si jeunesse se passait effectivement souvent, pas toujours. Il y avait les parents qui serraient trop la bride et ceux qui ne le faisaient pas assez. Dans les deux cas, les gamins risquaient de se casser la gueule. Il en avait fait les frais lui-même. « Importante… Voyez-vous ça. Tu sais qu’être important à tes propres yeux ne veut rien dire, pas vrai ? »

Nouveau petit rire. Kanesuke glisse enfin un bâton de nicotine entre ses lèvres. Il range son paquet, puis prends le temps d’allumer la cigarette, imperturbable alors que le jeune homme fait mention d’une rumeur que lui-même avait déjà entendu quelques fois.

« Pour un hétéro, tu t’intéresses de bien près à ma vie sexuelle, Ho Chull. », fait remarquer le Japonais. Son regard se pose un instant sur la cigarette. C’eût été bon d’avoir un joint entre les doigts présentement, mais il ne fumait jamais quand il jouait. Il deviendrait probablement trop transparent, surtout pour une table du casino. Nouveau rire bref à la suite, toutefois. « Tu aimerais me manquer ? C’est un fantasme ? Ça ferait une belle petite rumeur, ça. Il Ho Chull se demande ce qui se passe dans les cours de japonais… ou après les cours, plutôt. Finalement, on devrait ravoir une petite discussion à ce sujet. Tu ne sembles pas avoir été très sincère la toute première fois. Ce n’est pas beau de mentir. On ne t’a pas appris ça ? Ah non, c’est vrai… Tu es jeune alors tu as le droit d’être con. »

Kanesuke fait signe à une jolie serveuse, qu’elle vienne remplir à nouveau son verre. Et à ce qu’ajoute le garçon, il l’observe un moment sans rien dire, peut-être pris au dépourvu… mais simplement parce qu’il se demande comment on peut être aussi naïf…!

« On est dans un casino, gamin. Ce n’est pas le premier venu qui peut s’offrir une partie de poker au Seven Luck. », fait remarquer Kanesuke. Il avait vraiment besoin de le dire ? « Ça arrondit bien les fins de mois quand on est doué. Tu devrais le savoir. Tout idiot sois-tu, je sais que tu as quelques atouts à ce jeu… »

Eh, il pouvait insulter et taquiner comme il voulait, mais il n’était pas con au point de sous-estimer Ho Chull à l’art des cartes !

Mes partenaires de jeu durant la demi heure, n'ont aucunes conversations. Pire, ils ont des tics qui me permettent de savoir si ils bluffent. L'heure de ma montre m'indique que je n'ai pas encore le droit de rentrer à l'appartement, il faut quand même laisser un peu de temps à Nicky si il souhaite conclure. Même si après notre discussion, j'ai un peu de mal à le voir tromper sa copine.

La partie terminée, m'aidant d'une latte, je ramène les jetons de mon côté. Les mises sont minimes, et ça m'embête un peu. Jusqu'à une des chaises libres se retrouve occupé par rien d'autre qu'un de mes partenaires de jeux réguliers.

"Un péché capitaux? Really ?" Je secoue la tête amusé. Mon préféré est la paresse. Peut être la luxure, on verra bien quand je passerai le capte. Pas vraiment mais ... Les filles, c'est drôle qu'il demande ça. La rumeur a circulé durant longtemps comme quoi j'étais friendzoné avant que je prenne mon courage à deux mains, pour embrasser ma meilleure amie devant tout le monde lors de la dernière soirée mousse. Voilà, juste à penser à Mi Ran, je blanchis. La nouvelle de mon renvois à dû lui être retransmis. Elle doit s'imaginer mille et un coups à me donner. Mais je me reprend vite, il ne faut pas que Kanesuke constate un moment de faiblesse de ma part sous peine qu'il le retourne contre moi durant la partie.

Pas d'insulte, ni une critique. Juste que c'était tout un art de remplacer le drapeau par nos t-shirt. Déjà escaladé la façade du bâtiment, sans que personne ne nous voit. On aurait pu prendre les escaliers mais c'était plus drôle d'escalader. Juste pour prouver que nous sommes deux sportifs accomplis quand il n'est pas question de sport de combat. Puis, on était deux, donc deux t-shirt. J'aurai osé le faire seul, mon meilleur ami serait en pleine depression à l'heure qu'il est. C'était pas vraiment du grand art, vu que le grand art va se faire sentir doucement à partir de maintenant dans le bâtiment administratif. Les camemberts ont eu le temps de macérer dans la ventilation et quand ils vont allumer la chaudière, l'odeur va se rependre. Domage que hyung ne soit plus là.

Suis-je enfin devenu le maître du monde ou au moins de l'univers? Attention, voilà que le professeur de japonais va me faire un cours sur la vie en communauté. Bien entendu, que je le sais. Des personnes ont besoin de moi. Pour leur travaille, subvenir au besoin de leur famille, ceux qui travaillent à Il TV, ainsi que ceux qui ont des contrats exclusifs avec la société. Mais que pouvez-vous savoir de la pression qu'on exerce sur nous? Dans trois ans, je me calmerai seul, pour prendre le poste qu'on m'a donné sans savoir si je le veux. Ma sœur et moi, on nous laisse pratiquement faire ce qu'on veut. Sauf le choix de nos etudes, et je sens que d'ici peu, une discussion de mariage va tomber lors d'une de ses réunions de famille où j'essaye d'être le moins présent.

Je le regarde tout en claquant la langue contre mon palais. Vous devriez arrêter de fumer, Sunbae. C'est pour votre santé et celle de votre entourage proche que je dis ça. En l'occurrence, la personne la plus proche de lui pour le moment est moi. Je me recule en faisant un geste de la main pour éloigner la fumé de mon visage.

Je joue avec le liquide de mon verre tout en lui rappelant l'une des rumeurs qui courent sur lui à la Yonsei. Rumeur que je m'amuse à alimenter juste pour le principe. Avant de mettre une main devant ma bouche et de battre des cils très vites. Oh Sensei à découvert mon secret. Je dis ça d'une voix timide, faisant semblant d'être gêné. Même si une rumeur comme celle-là risque de fortement m'amuser. Je serai capable de l'attendre devant sa salle de cours avec un panier repas acheter dans un magasin ou plutôt chez un traiteur. La-dessus, nous sommes tout les deux d'accords, les rumeurs sont amusantes. Devrai-je vous appelez mon amour? Je finis cul sec mon verre, grimaçant du goût amer. Pourquoi ai-je prit du wisky mon palais est habitué à des goûts plus sucré !!!

Donc vous n'êtes pas que professeur, sinon vous ne pourriez pas venir dans un tel endroit. Je le jauge du regard, cherchant un indice où autre.Un prince impériale du Japon ? L'une de ses branches qui ne peuvent pas régner car ils ne viennent pas de la principale. Un gangster ? Un jour, je découvrirai son secret et ce jour-là, il arrêtera de me prendre pour un petit con, dont je suis. Vous pouvez me le dire, je ne dirai rien. Même si je suis la plus grande pipelette de l'Université, y a des sujets sur lequel je sais me taire. Des secrets que nuls ne doit découvrir. Je n'apprecierai pas que mon passé de pyromane refasse surface.

Les autres reviennent doucement à la table, je les regarde avant de déboutonner les boutons des manches de la chemise et de remonter les manches jusqu'au coude. Là, je n'ai aucune carte messieurs. J'aime les faire tourner en ridicule. Il suffit juste d'avoir une bonne mémoire pour reconnaître les cartes. J'ai étudié les défauts de chacunes d'elles, toujours le même paquet avec le sigle du casino. Il suffit juste de savoir les reconnaître. Dois-je me déshabiller comme la dernière fois ou pouvons-nous jouer messieurs?

« Un péché capital. Des péchés capitaux. », reprend Kanesuke en grimaçant un brin exagérément pour se moquer gentiment de son vis-à-vis. « Tu vas me forcer à reprendre mon rôle de prof même en dehors de Yonsei ? C’est sadique de ta part. »

Par contre, la suite intrigue un peu le Japonais. Il remarquait bien le moment de blanc après cette phrase qui n’avait même pas été terminée. Ça le laisse vraiment songeur. Ho Chull lui donnait un peu l’image de l’adolescent débile, mais populaire de base. Des conneries sans grandes conséquences sauf pour lui-même, une très, très grande gueule et des filles qui soupirent à ses pieds à qui mieux mieux. Se serait-il trompé pour ce dernier point ? Ça méritait de creuser un peu le sujet, mais uniquement si le jeune homme allait lui-même un peu trop loin. Kanesuke ne faisait pas dans la méchanceté gratuite. De toute façon, le garçon lui explique ensuite ce qui le tracasse. Il ne s’attendait pas à tant d’ouverture de sa part, mais le laisse parler sans l’interrompre, l’observant simplement tout en prenant quelques bouffées de cigarette. Pauvre gamin de riche...

« On ne demande pas à un mec de quarante balais ce qu’il connaît de la vie de cette façon ironique. On se plante à tout coup. », fait remarquer Kanesuke. Il avait sa part de casseroles. De grosses casseroles qui faisaient beaucoup de bruit. Et sans vouloir prétendre que Ho Chull n’en avait pas non plus, ça ne se comparait pas ce qu’on pouvait vivre de pire sur quarante ans que sur moitié moins. Il était perdant d’avance à ce petit jeu. Mais ce n’est pas Kanesuke qui allait lui expliquer en détail. Il était plutôt très secret sur sa vie personnelle. « Donc au final, tu restes là à chialer juste parce que tu n’oses pas partir et mener ta vie comme tu l’entends. C’est la peur ? Ou le besoin d’argent ? Y en a qui n’ont pas de chance de ne pas être capable de travailler. »

Oui, il avait repris les paroles de Ho Chull à son désavantage et aucune honte à cela ! Il ricane à propos de la clope par contre, se contentant de souffler un peu mieux la fumée en direction du garçon. Quelle sainte nitouche, finalement ! Il grimace un peu à la suite par contre. Jouer de tels airs affectés n’allait pas du tout au jeune homme, mais Kanesuke le soupçonnait d’en être parfaitement conscient. Ça lui arrache quand même un petit rire et, coinçant la clope entre ses lèvres deux secondes pour s’adosser confortablement à sa chaise, Kanesuke lui fait un petit clin d’oeil.

« Ça te plaît vraiment ,hein ? », fait-il remarquer, amusé. Il n’avait jamais vu un hétéro agir de cette façon. Pas qu’il remette vraiment en doute la sexualité du garçon. Ou peut-être, finalement...? Entre sa façon d’appuyer sur sa préférence pour les hommes et le petit problème qu’il avait visiblement à briller auprès des femmes, Ho Chull était un joli cliché à lui seul ! « Je ne te dirai rien sur moi. Tu serais encore plus excité. Qu’est-ce que je ferais d’un petit gosse tout mouillé qui ne peut pas en prendre autant qu’il le croit ? »

Il a un signe de tête pour les hommes qui s’approchent, ne leur prêtant pas vraiment attention, toutefois. Attrapant les cartes qui lui reviennent, il étire son jeu en éventail, se concentrant davantage sur la conversation que sur les cartes qui se dévoilent à lui. Relevant donc le regard vers Ho Chull, il demande :

« Alors en plus on va jouer au strip poker ? »

Les autres semblaient complètement débarquer et ne pas trop savoir où se mettre, pour le coup ! Ça risquait de vite tourner à une partie entre Ho Chull et lui.