WHAT'S UP, GIRL ?

lili & ha ni

✻✻✻ A la réponse de Malia, un sourire amusé prend possession de mon visage, alors que je me rappelle avec nostalgie les premières années de Chiyo. Pourtant, il n'avait pas la réputation d'être très remuant comme toutou, même en étant jeune. Cela dit, il possède tout de même un petit lot de bêtises à son actif. Heureusement, avec le temps, ces dernières se sont faites beaucoup moins fréquentes et j'ose espérer qu'il en sera de même pour Malia. Après tout, sa chienne est encore très jeune. « Après tu m'diras, mieux vaut les voir comme ça, heureux et en bonne santé, que le contraire. Même si, parfois, on ne serait pas contre un petit moment de répit... » Mais soit. Bien vite, la discussion s'oriente sur un tout autre sujet. Un sujet qui, pour le coup, ne fait absolument pas partie de mes favoris. Mon visage se charge d'ailleurs bien vite d'une moue se voulant encourageante quand, après m'avoir confié en avoir marre de son boulot actuel, la jeune femme me fait part de son désir d'en trouver un autre dans le domaine du journalisme. « Le journalisme ? Ok, je prends note ! Je ne connais pas forcément de personnes qui travaillent dans ce domaine mais sait-on jamais ! Si un jour je tombe sur quelque chose qui pourrait t’intéresser, je te ferais signe ! » Faut dire que j'ai souvent le nez plongé dans les annonces. Et pour cause... Je n'ai jamais été très douée pour garder un job plus de quelques mois. Pas parce que je fais mal mon boulot. A vrai dire, c'est même tout le contraire... Polyvalente, il m'est très facile de m'adapter à de nombreux postes. Néanmoins, dans une société comme la notre, où la soumission à ses supérieurs est de mise et où le client est considéré non pas comme un roi mais limite comme un dieu, je dois avouer que mon caractère un petit peu explosif à tendance à faire tâche. Ainsi, quand Malia me questionne sur la raison de mon licenciement, je laisse échapper un rire amusé dans lequel on peut toutefois déceler une légère pointe de frustration. « Oh non, ne t'en fais pas ! Juste une « petite » altercation avec un client qui importunait une de mes collègues. Mais comme j'ai refusé de m'excuser auprès de ce dernier, mon supérieur a jugé bon de me foutre à la porte... » Et à vrai dire, ce n'est pas plus mal. Travailler pour des gens qui acceptent de voir leurs employés se faire traiter comme de la merde, très peu pour moi. Puis, au risque de me répéter, ce n'est pas comme si c'était la première fois que ça arrive alors je ne m'en fais pas trop pour ce qui est de retrouver un boulot dans la foulée. Me contentant d'ailleurs d'hocher la tête quand la jeune femme me demande si je suis à la recherche d'un nouveau job, j'esquisse ensuite un sourire lorsqu'elle me parle de postes à pourvoir dans la boite où elle bosse. Postes qu'elle finit toutefois par me déconseiller... « Hm... De toute façon, je crois que je vais me tenir éloignée du métier de serveuse pendant quelques temps. » Puis, je dois avouer que travailler au Babylon ne me tente pas des masses... Y mettre le pied, de temps en temps, pour y passer la soirée en compagnie de quelques amis, pourquoi pas ? Mais, même en général, c'est pas tellement le genre de lieux que j'aime fréquenter. D'ailleurs, en parlant du Babylon, c'est justement là bas que j'ai croisé Eui Geon, avant d'apprendre par pur hasard que lui et Malia se connaissaient et entretenaient une relation à 36 000 lieux de celle que pourraient entretenir une barmaid et un simple client. Je ne peux d'ailleurs retenir ce petit sourire en coin à la vue de l'expression qu'arbore la jeune femme lorsque je finis par évoquer le jeune homme. « A vrai dire, moi non plus je ne savais pas que tu le connaissais jusqu'à il y a peu. Faut croire que le monde est beaucoup plus petit qu'on le pense... » Lui souriant de plus belle, j'hoche ensuite légèrement la tête à sa question, avant de lui répondre en haussant les épaules : « On s'est rencontré lors de notre première année à la Yonsei, il y a cinq ans. Et, depuis, on est un peu comme cul et chemise... » Un vrai duo de têtes brûlées inséparables, askip... « 'fin, c'est mon meilleur ami, quoi ! » J'préfère le préciser, on n'sait jamais. Je ne voudrais pas qu'elle aille s'imaginer qu'il y a autre chose qu'une simple amitié entre nous, tout de même. Depuis le temps que je souhaite à mon idiot de meilleur ami de trouver une nana qui puisse lui faire oublier Na Rae, il ne faudrait pas qu'elle puisse voir en moi une potentielle rivale et que cela créé des problèmes entre eux. Parce que, soyons clair, à sa place, si une nana se pointe devant moi en me disant qu'elle est comme cul et chemise avec le mec que je kiffe, je risque de pas très bien le prendre... « Mais... Et vous, ça fait combien de temps que vous vous connaissez ? » Parce qu'on a, certes, parlé de la jeune femme mais, au final, je ne sais pas grand chose de la façon ni même de la période à laquelle ils se sont rencontrés. Tout ce que je sais – ce qui est quand même déjà pas mal – c'est que la jeune femme ne laisse pas du tout indifférent mon meilleur ami et qu'il l'apprécie, en tout cas suffisamment assez pour qu'il juge utile et important de m'en parler...