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Danger Zone feat. Maeda Hayate

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Danger Zone feat. Maeda Hayate | Dim 19 Nov 2017 - 7:42
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Ce n’était pas la prostitution qui amenait Kanesuke à la Fleur Blanche, quelle surprise. Il n’allait pas mentir et n’en avait de toute façon pas honte : il lui était arrivé d’avoir recours à ce genre de services, encore que cette dernière année, c’était plutôt du côté du Kurss qu’il allait chercher ces émotions fortes d’un autre type. Enfin. Pas le Kurss à proprement parler, mais son annexe, qui appartenait tout autant à Bae. Fallait encourager le commerce local, hein ! Mais non, ce soir, l’enseignant était presque tranquille. Assis tout au bout du bar, dans un coin où on l’oubliait facilement, il sirotait un verre tout en gardant le regard rivé à son cellulaire. Il envoyait quelques textos et en lisait les réponses, un air étonnamment neutre dessiné sur le visage. C’était étonnant pour qui les connaissaient, son excentricité et lui. Mais ce soir, Kanesuke avait l’impression d’avoir les batteries un peu à plat. C’est qu’on lui avait parlé Japon aujourd’hui en insistant beaucoup, beaucoup trop. Sur son passé, entre autre. Une jolie nana qu’il n’avait jamais vu et qu’il avait dragué allègrement avant qu’elle ne commence à être trop… trop indiscrète, disons.

Ça lui avait coupé net toute envie. Il avait été un peu plus sur ses gardes. Peut-être même pas assez, tout compte fait. Ça l’inquiétait… et il envoyait ces textos à son cousin, cherchant peut-être un peu de réconfort chez Takahiro sans vraiment avoir envie de lui dire de quoi il en retournait même si l’homme n’était vraisemblablement pas dupe. Il en était là lorsque, allez savoir pourquoi, il relève lentement la tête pour croiser un regard étranger. Vraiment ? Peut-être pas si étranger que ça. Il lui rappelait… un truc. Lointain… Ça le laisse songeur et il ne quitte pas l’autre des yeux. De toute façon, le nouveau venu ne le faisait pas plus alors pourquoi se gêner ? Kanesuke sent pourtant une chair de poule désagréable mais persistante grimper le long de son échine pour se perdre dans le creux de sa nuque. C’était sûrement la conversation avec la femme qui l’avait mis dans tous ses états et ça continuait encore. Quoique… L’homme se lève. Et Kanesuke en fait de même. Rapidement. Il glisse son cellulaire dans la poche de son jeans et tout en se précipitant vers l’arrière du bar, il enfile sa veste en cuir d’un mouvement souple.

Il passe parmi un petit groupe de filles à moitié nues sans même relever lorsqu’elles s’adressent à lui. Il devait partir. Il connaissait cet homme. Ça l’obsédait à présent, pensée parasite qui ne voulait se déloger de sa tête. Parasite, certes… mais qui l’aiderait peut-être à s’en sortir. Parce qu’après un bref regard par-dessus son épaule, Kanesuke le voit qui le suit encore. Ses pas le mènent vers une porte de sortie. Il pousse. Rien ne se produit. Un juron bien japonais franchit le seuil des lèvres du Nippon. Son cœur s’accélère, il sent ses mains trembler, un peu de sueur recouvrir son front, sous les mèches bien noires de sa coiffure à la mode. Sans réfléchir, Kanesuke pousse la porte à sa droite plutôt. Il se retrouve dans un petit salon peu éclairé, là où plusieurs passes devaient se faire à tous les jours. Mais pas de prostituée et son client, présentement. Juste lui, au milieu de la pièce… et la porte qui s’ouvre lentement, puis se referme derrière lui. Kanesuke déglutit avec difficulté. Mais il se retourne. Il se retourne et plonge son regard dans celui de l’homme d’un peu plus tôt.

Un homme définitivement aussi beau que létal. Il le sentait. Kanesuke connaissait ce genre de type. Ils étaient à éviter à tout prix. Ce qui n’était pas le cas présentement. Problème.

« Je ne sais pas ce que tu veux, mais tu fais erreur sur la personne. », déclare aussi calmement que possible le grand Japonais, sa voix claquant néanmoins sèchement dans le silence de la pièce. La lumière feutrée ne l’aidait guère à avoir un aperçu plus clair des traits de l’autre, qui étaient déjà bien camouflés un peu plus tôt par l’ambiance tout aussi feutré du bar. Kanesuke doute donc encore de son identité précise. Mais pas de celle qui devait le lier à une cellule mafieuse japonaise, la yakuza… « Je propose qu’on reparte chacun de notre côté comme si rien ne s’était jamais produit… »

Mais, tout en adoptant une démarche qui pourrait laisser croire qu’il se déplaçait au hasard pour chasser le malaise et le stress, Kanesuke se rapprochait lentement d’une des deux queues de billards posées près de la petite table qui servait aux clients qui n’aimaient de toute évidence pas conclure immédiatement. Quand on pratique le kendô, on essaie de toujours avoir une arme à proximité en situation de crise… Et si c’est un simple bâton, c’est parfait.
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Re: Danger Zone feat. Maeda Hayate | Dim 19 Nov 2017 - 21:09
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Le voilà en Corée du sud. Un séjour pour le travail, mais Hayate n’en perd pas l’occasion de visiter la ville pour découvrir les lieux. Avant de faire une proposition d’achat sur un local précis parmi ceux qu’il a déjà repéré, il aimerait en savoir un peu plus sur la ville. Cela laisse à ses avocats le temps de terminer les offres d’achats et il sélectionnera celle qui lui paraîtra le plus adapté. Il faudra aussi trouver des accords avec les marchés locaux pour écouler les marchandises. Et c’est pour assister les employés qui s’implanteront ici qu’il va passer quelques semaines en ville. Le japonais a déjà pu découvrir de multiples différences entre la Corée et son Japon natale. Mais également des similitudes. Et notamment dans le fourmillement presque constant de la ville. Et ça, il ne peut que l’apprécier. Et s’il a commencé à faire le tour de la ville, c’est à la fois pour en découvrir un versant officiel et honnête qu’un versant officieux et malhonnête. Oui, Hayate a commencé à repérer les rues et les ruelles dans lesquelles on écoule des drogues, dans lesquelles on observe de la violence ou de la délinquance et bien sûr des institutions aux commerces flirtant avec l’illégalité. Alors c’est avec une certaine curiosité qu’il pousse la porte d’entrée de La fleur blanche. Pour venir découvrir les spécificités de ce lieu et qui sait pouvoir s’amuser un peu ? L’homme n’est jamais contre un peu de plaisir, sans attache, sans ambiguïté. Et l’homme n’est pas fermé d’esprit, oh ça non. Il est curieux. Curieux d’en découvrir plus sur cette ville, ses habitants et leurs mœurs. Et il le fera avec grand plaisir et beaucoup de raffinement.

Il s’avance dans la salle et jette un œil curieux autour de lui. Alerte, il prête attention à tous les détails. La modernité du lieu et appréciable, l'endroit est simple mais bien décoré. Les visages sont plutôt jeunes et il ne s'en étonne pas ayant entendu parler de tarifs préférentiels pour les étudiants. Il esquisse un sourire en coin en glissant son regard sur un groupe de fille franchement dénudées et plutôt agréables à regarder. Il ne s'en cache pas, il détaille les corps et les courbes d'une façon soulignante et très superficielle. Mais Hayate ne s'attache pas alors il peut bien se permettre de privilégier l'apparence physique n'est-ce pas ? Il faut bien prendre un peu de plaisir. Et peut-être bien qu’il darde un œil prédateur pour choisir. Mais avant d’arrêter son choix il s’avance vers le bar, avec l’ostensible intention de se faire servir un verre qu’il savourera. Il commande une spécialité du bar puis la paye avant d’attendre son verre. Cette soirée s’annonce bien. Il balaye le bar du regard et c’est là qu’il le voit. Il le détaille parce que l’homme au coin du bar lui dit quelque chose. Il le détaille longuement, essayant de trouver des comparaisons. Cela fait des années qu'ils ne se sont pas vus, mais il en est presque sur c'est bien son vieil ami qui est là. Le changement est notable, c'est déstabilisant. Mais cela fait bien longtemps qu'il a tiré un trait sur cette amitié. D'ailleurs, au final cela ne devait pas vraiment en être une. L'illusion de la drogue...  Tandis qu'il l'observe, on pose ce fameux verre près de lui. Il ne lâche pas sa proie du regard et quand celui-ci relève les yeux attirés par l’instance d’Hayate, le japonais sourit en coin. Il ne se cache pas.

L’homme se lève finalement et enfile sa veste. Hayate avale son verre en quelques gorgées puis se lève à son tour et le suit. En passant parmi les filles, il se tourne, adressant un clin d’œil charmeur à celles-ci puis reprend son chemin poussant la porte derrière laquelle il s’est réfugié. Lentement, il entre et referme. Il se tient là debout et lorsqu’il prend la parole, Hayate écoute. Il balaye la pièce du regard identifiant les lieux, vérifiant qu’ils sont seuls d’abord et identifiant les possibilités de fuite de l’autre homme. Assez vite, il répond à sa suggestion qu’il s’est probablement trompé : « Tu crois ? ». Il marque une pause et reprend : « Je me trompe rarement ». Un brin d’arrogance, un regard un peu hautain et un nouveau sourire en coin viennent appuyer ses paroles.

L’autre reprend la parole et propose de faire comme s’il ne s’était rien passé. Il rit un peu et pour toute réponse dit : « Je crois que tu as quelque chose qui m'appartient... ». Impossible même. Difficile de dire s’il parle de la drogue avec laquelle il est parti en quittant Tokyo ou s’il parle de l’avancement certain qu’il aura s’il le ramène. C’est ambigu, c’est flou. Ou peut-être parle-t-il de l’honneur de sa famille qu’il a emmené avec lui en partant. Parce que dans le fond, une grande partie de ce qui est à lui est à la mafia, alors ce qui lui appartient appartient aussi à la famille. Difficile pour un autre de bien comprendre son raisonnement, mais peu important. Hayate se contente de rajouter : « Alors j'aurais du mal à faire comme si rien ne s'était jamais produit... ». Il le suit du regard alors qu’il se déplace, avec attention et méfiance. Il ne se laissera pas surprendre, c’est certain. Mais maintenant qu’il sait où il se trouve, il se pourrait bien qu’il s’amuse un peu. Il s'avance et lui dit : « Tu as fait un choix... Il est temps d'en assumer les conséquences, tu ne crois pas ? ».
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Re: Danger Zone feat. Maeda Hayate | Mar 21 Nov 2017 - 15:42
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La modestie l’étouffait toujours aussi peu qu’avant, celui-là… Kanesuke, l’air plus grave que jamais, ce qui était un phénomène fort rare pour lui, le regardait sans le quitter une seule seconde du regard. Il craignait un peu le moment où Hayate allait décider de lui faire payer d’avoir été un sale petit emmerdeur de voleur il y a vingt ans. Parce que oui, il était parti avec de la drogue lui appartenant et, par extension, appartenant à la yakuza de Tôkyô. Rien qui n’explique pas les vingt années de fuites qui suivirent. Mais pour être franc, Kanesuke ne pensait pas ravoir des ennuis avec eux en revenant en Asie. Ça faisait si longtemps… et il n’était pas parti avec une somme astronomique non plus même si forcément, on a rarement juste une vingtaine de dollars de drogue sur soit quand on est un pusher dans les rues de Harakuku… Mais Hayate avait changé. Vieillit, forcément. Or, ce n’était pas que ça. Il avait quelque chose en plus. Une petite prestance qui lui faisait craindre le pire quant à son évolution au sein des deux dernières décennies…

Une chose de sûre, néanmoins : il ne servait à rien de nier. L’homme le reconnaissait et ne pourrait être confondu. Kanesuke n’était pas du genre à se battre pour les causes perdues d’avance. De fait, il a un petit soupir, abandonnant l’espoir subtil que l’autre ait un doute sur son identité.

« Tu as changé. », fait remarquer Kanesuke. On s’entendait : pas assez pour qu’il ne le reconnaisse pas. Mais il avait eu un moment de battement quand même. Vingt ans changeaient un homme… et la mémoire de l’autre, aussi. « Qu’est-ce qui te donne un trop-plein d’orgueil de la sorte ? Le fait que tu visites vraisemblablement le gym ou bien tu as réussis à lécher les bonnes bottes pour te hisser un peu plus haut dans la hiérarchie ? Les deux, peut-être ? »

Il ne s’attendait pas à avoir un des grands de la yakuza devant lui. Pourquoi perdrait-il son temps avec lui ? Encore que vu ce qu’ajoute Hayate, il l’avait visiblement pris très personnel… Kanesuke montre la paume de ses mains, comme pour montrer patte blanche alors que l’autre lui assure qu’il avait quelque chose qui lui appartient.

« Plus maintenant, en tout cas. », fait-il remarquer, ne pouvait s’empêcher d’être un brin gouailleur, voire légèrement moqueur. « Tu as la rancune tenace, Maeda. C’était juste un peu de poudre… il y a vingt ans. Je suis sûr que tu as accusé le coup depuis. »

Bon. C’était quand même plus que « un peu ». Pas des milliards… mais quand même un bon prix. En même temps, Kanesuke avait beau n’être qu’un petit vendeur et junkie à l’époque, il avait gagné la confiance des gens du milieu. Dont Maeda Hayate… Le niveau de stress de Kanesuke augmentait au fil de la conversation. Parce qu’il était évident que son « vieil ami » n’était pas là pour jouer ou pour rigoler. Il voulait rattraper le temps perdu et pas de la meilleure façon qui soit, selon lui. L’enseignant pose une main sur la petite table de billard derrière lui, regardant du coin de l’œil les queues. Il ne faisait guère confiance au jugement de Maeda quand venait le temps de parler des conséquences de ses actes, vite comme ça…

« Écoute, Hayate… », commence lentement Kanesuke, son regard en revenant à l’homme. Il observe un moment de silence. Quelque chose lui disait que peu importe ce qu’il avançait, ça ne satisferait pas son vis-à-vis. « Ta drogue, je ne l’ai pas prise volontairement. Mais je devais partir vite, sans regarder derrière moi. Tu sais que cet environnement était néfaste pour moi. Ça l’était tout autant à la maison. Mon père m’a payé pour que je change de nom, putain ! Tu sais comment c’était ! »

Ils en parlaient à l’époque et si Kanesuke n’aimait guère s’ouvrir maintenant, avant il n’était pas aussi fermé et dissimulateur.

« Je ne savais même pas que je l’avais sur moi au départ… Je m’en suis débarrassé dès que j’ai réalisé. On me cherchait de toute façon déjà. Ils avaient beau me dire que je n’avais pas l’étoffe d’un mafieux et qu’ils ne me voulaient pas dans leurs rangs, contrairement à ta belle gueule, ils n’ont pas voulu me laisser partir. Ils m’ont menacé. Qu’est-ce que je devais faire, dis-moi ?! »

Sûrement pas rester dans cette ambiance néfaste qui l’aurait probablement tuée avant ses trente ans, autant à cause des dangers qu’à cause de son addiction à des drogues de plus en plus dures…

« Je n’ai jamais cherché à te nuire. », assure Kanesuke, ne sachant même pas s’il allait réussir à en convaincre Maeda. D’ailleurs, il fronce lentement les sourcils, confus. « On parle bien de la drogue, Hayate…? »

Quelque chose commençait à lui dire que c’était seulement secondaire… Et ça l’inquiétait grandement.
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Re: Danger Zone feat. Maeda Hayate | Mer 22 Nov 2017 - 21:05
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Tu as changé. Hayate le regard. Il aurait presque envie de rire s'il n'était pas si en colère, s'il n'avait pas autant envie de le tuer, là, maintenant et de ramener sa tête à ses chefs. Peut-être bien qu'il pourrait oui. Et tant pis pour la Corée, il trouverait d'autres pays dans lesquels implanter des filiales. Un long frisson remonte le long de sa colonne vertébrale. Kanesuke reprend la parole, plus longuement. Et Hayate écoute avec attention, regard rivé sur son ancien ami. Il observe les changements si criant en lui. Les cheveux bien plus cours, ayant retrouvé leur couleur naturel, des yeux bruns, naturels et une apparence simple, presque neutre. Loin de l'excentricité dont il pouvait faire preuve. Et ce changement lui va bien. Il fait plus adulte, plus homme. Ils ont le même âge après tout. Il le regarde et lui dit : « Et tu parles de changement... Regarde-toi... Une vraie transformation... ». C'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité de l'entendre parler de changement lui qui est si différent aujourd'hui de l'homme qu'il a connu il y a 20 ans. Un homme ? Il n'en est pas sûr. Il reprend ensuite la parole pour dire : « Lécher des bottes ? Oh... Tu sais bien que je n'en ai jamais eu besoin. J'ai suffisamment de talent pour me rendre indispensable, moi... ». Bien sûr, il n'en reste pas moins provocateur. Et peut-être bien qu'il s'est mis au sport, mais en même temps, cela lui va bien. Et il sait très bien ce qu'il vaut. Lui au moins a des valeurs, et la loyauté en fait largement partie.

Le japonais lève les mains pour faire preuve de son innocence. Enfin, vu ses paroles c'est bien ce qu'il tente de faire croire. Mais bien sûr, Hayate ne l'entend pas comme ça. Et bien sûr qu'il a la rancune tenace. Il retient un soupire, il retient une grimace, il reste simple, calme et très neutre. Cependant il ajoute : « Je n'aime pas qu'on touche à mes affaires... ». Enfin, qu'on lui vole ses affaires, comme ça, sans raison, sans explication, sans au revoir. Il aurait pu demander, il aurait pu lui faire confiance. Il l'aurait aidé, probablement, peut-être. Surement qu'il ne lui en aurait pas voulu. S'il ne l'avait pas aidé, il n'aurait pas été autant en colère. Enfin, il le croit. Il est toujours difficile de savoir ce que nous aurions fait.

Il continue à bouger et lorsqu'il pose une main sur la table de billard, Hayate sourit amusé. Il se méfie. Le connaissant, il ne se laissera pas attraper comme cela. Mais il comprend un peu mieux ses intentions. Il ne se laissera pas faire, c'est certain. Il le traînera à nouveau au Japon, et par les cheveux s'il le faut. Il le ramènera à Tokyo pour obtenir réparation. Et s'il doit prendre quelques coups sur la route, Hayate s'en moque. Mais quand son vieil ami recommence à parler. Silencieusement, Hayate l'écoute, immobile, le dos droit, le menton légèrement levé fier. Il l'est fier. Il écoute Kanesuke lui parler d'un accident involontaire, d'une fuite rapide. Il se souvient oui... Il se souvient du mal être de ce fils de bonne famille non écouté et non soutenu par ses parents. Ils formaient un duo pour le moins étrange. Deux jeunes gens nés dans un milieu ne leur convenant pas, comme si leurs places avaient été échangées à la naissance, chacun traînant des souffrances totalement opposées. Et pourtant ils s'étaient entendus, ils s'étaient trouvés. C'était une rencontre, comme on en fait rarement dans une vie. Il lui parle ensuite de sa belle gueule et Hayate ricane. Ils n'auraient probablement jamais voulu d'un fils de pauvre n'ayant rien à offrir s'il n'avait pas été si bon en chimie. Et lorsqu'il conclut qu'il n'a jamais à lui nuire, Hayate se détourne un instant. C'est aussi une façon de fuir la dernière question. Parce que là, sur le moment, il s'est tendu, à l'extrême. Et s'il était resté face à lui, peut-être se serait-il jeté sur lui pour lui arracher les yeux, là, sur cette foutue table de billard.

Il roule des épaules et desserre les poings qu'il avait serrés inconsciemment. Puis il fait craquer sa nuque et expire longuement. Une longue exhalation qui évacue une partie de sa colère. Puis à son tour, il prend la parole. Il se tourne à nouveau pour le regarder : « Pauvre petit garçon perdu... ». Il tique et dit : « Tu aurais pu rester et faire face... Tu aurais pu assumer et être toi, au lieu de t'enfuir comme un lâche ! » il pince les lèvres et ajoute : « Oh et puis, ce n'est pas moi qu'ils aiment... Ce sont mes produits... Le reste ils s'en moquent pas mal. Alors peut-être que si tu avais su te faire aimer un peu plus, que tu avais développé des talents, peut-être bien que tu aurais pu rester... ». C'était bien comme ça que tournait le monde : il fallait savoir développer des talents pour se rendre indispensable. Il marque une pause et fait quelques pas à nouveau. « J'avais confiance en toi... ». Il le regarde simplement puis s'approche de lui, jusqu'à être juste en face de lui : « Mais toi la confiance et la loyauté tu n'as jamais su ce que c'était hein... Tu n'as jamais été loyal qu'à toi-même, à tes envies et à tes besoins... ». Il plante un regard glacial dans le sien. Peut-être bien qu'il ne s'agit pas que de drogue.
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Re: Danger Zone feat. Maeda Hayate | Mer 29 Nov 2017 - 9:11
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Dis comme ça... Il était vrai que Kanesuke n’était plus celui qu’il était à l’époque de leur amitié. Il adoptait alors un look qui s’apparentait beaucoup aux artistes de visual kei qu’il admirait lors de son adolescence. Un look décalé qui lui donnait des airs de fille. Rien à voir avec l’homme qu’il était devenu, somme toute. Mais on vieillit tous... Hayate en était la preuve, avec ses angles on ne peut plus masculins et les muscles qui les soulignaient. L’enseignant hausse lentement les épaules à cette remarque, donc.

« Il faut bien que jeunesse se passe. », fait-il simplement remarquer, ne quittant pas des yeux son vis-à-vis, au cas où il lui prendrait l’envie d’avoir un geste violent, voire de sortir de sous ses fringues une arme à feu. Oui, Kanesuke était sur les nerfs. Un brin paranoïaque, peut-être. Ça ne lui ferait pas de tort d’être davantage sur ses gardes le temps que cet entretien allait durer... si seulement on puisse parler de « fin » à un moment puisqu’il ne savait guère encore comment il allait s’en tirer. Par contre à propos de cette façon dont Maeda savait si bien se rendre utile, Kanesuke grimace un peu. « Ouais... Mais c’est pas de l’amour, ça. Fais gaffe au moment où ils vont te voler tous tes secrets et ne plus avoir besoin de toi... »

Les mafieux n’étaient pas des gens en qui on pouvait avoir confiance. S’ils avaient besoin de buter quelqu’un pour payer un peu moins cher, ils le faisaient sans hésiter, sans même y réfléchir à deux fois. Il avait vu des trucs... vraiment affreux. Ça l’avait décidé à partir sans regarder derrière son épaule. Et trahir quelques personnes en passant, Hayate inclus. Mais il avait cru comprendre qu’il n’avait pas aimé qu’il « touche à ses affaires », comme il le dit si bien, oui... Si seulement il avait pensé à faire les choses autrement, il n’en serait pas là aujourd’hui. Ou peut-être que Maeda aurait simplement été remplacé par un autre membre de la yakuza qui lui serait tombé dessus inopinément. On ne pouvait savoir...

Par contre quand l’homme le nargue, voire l’insulte, Kanesuke serre les dents et les poings. Le regard qu’il décoche aurait presque pu tuer.

« Certains d’entre nous ont encore une âme, Maeda ! », s’exclame l’enseignant de japonais, presque désespéré. Comment pouvait-il croire qu’en serrant un peu les dents, il aurait pu entrer dans les rangs ? C’était incompréhensible pour lui ! « Traites-moi de lâche si tu veux. Je suis lâche ! Mais un lâche qui n’a pas de sang sur les mains et qui refuse d’en avoir un jour ! Comment est-ce que tu peux vouer ta vie à détruire celle des autres ?! »

Kanesuke haussait rarement le ton. Du moins, pour gueuler sur les autres. Généralement, il s’en foutait trop pour mettre l’énergie nécessaire à une bonne engueulade. Mais les choses étaient différentes, ce soir. L’heure était grave... et il ne savait même pas si demain, il allait pouvoir se dire qu’il y avait échappé bel. S’il pourrait se dire quoi que ce soit, en fait... Et quand l’homme insiste en assurant qu’il aurait sûrement pu travailler pour se faire aimer, se faire accepter, il abat son poing sur la table de billard de colère, de tristesse, de désespoir... de toutes ces émotions négatives et trop intenses que son ancien ami lui inspirait.

« Mais je ne voulais pas me faire aimer ! C’était en train de me détruire, Hayate ! Je ne vivais plus que d’une dose à l’autre. Je ne pensais plus qu’à la façon de me procurer encore un peu de poudre ou d’héroïne ! J’étais en train de crever, bordel ! Et ils ne voulaient pas me laisser partir ! J’en avais trop vu ! », tente d’expliquer Kanesuke tout en faisant un pas vers l’autre homme, oubliant un peu trop facilement la prudence. Il cesse de parler fort, son visage se fait grave... et il conclut en murmurant : « Tu n’aurais pas dû me faire confiance. On ne fait jamais confiance à un camé. C’est pas la règle numéro un de la rue ? Tu aurais dû le savoir... »

Il n’était plus drogué. On pouvait à nouveau lui faire confiance. Mais il n’en demandait pas tant à Hayate... De toute façon, en vrai, Kanesuke était effectivement un salopard qui ne pensait qu’à lui-même. Encore aujourd’hui c’était le cas. Et il le savait très bien.
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Re: Danger Zone feat. Maeda Hayate | Mar 12 Déc 2017 - 21:22
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Il faut bien que jeunesse se passe. Ah ça... C'est le moins que l'on puisse dire. L'homme qui lui fait face est bien différent du jeune homme qu'il était autrefois. Il est plus adulte, plus mûr, plus affirmé et surtout plus masculin. Ce changement lui va bien. Il est attirant, c'est certain. Mais pas assez pour surpasser la colère et le dégoût qui l'animent. Et le lien aussi fort eut-il était est trop abîmé pour surpasser la soif de pouvoir d'Hayate Alors dans le fond, il se fiche pas mal de ce changement de look. Ce n'est qu'une image et il en a bien conscience. Dans le fond, Kanesuke est probablement toujours le même. D'ailleurs, l'autre japonais grimace et répond à ses paroles. Hayate l'écoute, mais heureuse qu'il ne l'a pas attendu pour s'en douter. Même si la mafia fait partie de sa famille à présent, il n'en oublie pas qui il est et d'où il vient. Et il se méfie aussi, car il sait que le vent tourne. Mais il préfère vivre sa vie comme ça, à fond, même si elle doit se finir un peu trop tôt que de vivre la misérable vie qu'il aurait eu sans ses drogues. « J'ai su me trouver d'autres utilités ». Ce qui est vrai. Et de toute façon, il se doute bien que Kanesuke ne s'inquiète pas réellement pour lui. Il ne s'en est pas soucié en partant il y a des années, pourquoi s'en soucierait-il plus aujourd'hui ? Il retient son soupire. Peut-être bien qu'il a tort d'être aussi rancunier, mais comment pourrait-il le livrer autrement ? Et puis, la loyauté est importante et pas seulement dans la mafia. Dans la vie. La loyauté est importante pour l'âme, pour l'honneur. Kanesuke n'a aucun honneur, il s'en rend compte à présent, le garçon qu'il a connu à l'époque n'en avait pas, et il n'en a probablement pas plus aujourd'hui.

Très vite, Kanesuke s'indigne des attaques d'Hayate. Et d'ailleurs, Hayate éclate de rire en entendant Kanesuke parler d'âme et demande : « Une âme ? Toi ? ». Il rit à nouveau, trouvant cette idée aussi drôle que dérangeante. Peut-être qu'il veut s'en convaincre. Qu'il veut se convaincre que d'eux deux, c'est lui le meilleur. Meilleur homme. Mais tout est une question de subjectivité, et la vie n'est pas toute noire ou toute blanche. Lui aussi peut faire preuve de bonté d'âme. Il l'écoute à nouveau alors qu'il lui parle de lâcheté mais exempt de sang sur les mains. Il l'écoute lorsqu'il le questionne. Et Hayate le regarde un long moment et lui dit : « Je ne détruits rien Kanesuke. Je ne fais que proposer un produit. Ce que les gens décident de faire, ça, ce n'est pas de mon fait ». Il le regarde simplement, et reprend la parole pour dire : « Des lycéens qui harcèlent leurs camarades détruisent bien plus de vie que moi, quand tu y réfléchis ». Et puis, de son côté, il n'a jamais eu une vie très enviable. La pauvreté a ravagé tellement de ses rêves d'enfants, que maintenant qu'il est adulte, il ne se laisse plus faire, il ne se laisse plus ravir de rêves.

Et alors qu'il insiste, Kanesuke s'énerve et frappe la table de billard du poing. Hayate le regard simplement, s'énerver, rager, comme un enfant capricieux. Il ne dit rien, il observe simplement. Et lorsqu'il ajoute des mots à ses gestes rageurs, il se répand en plaintes et en pitié. Mais Hayate ne s'adoucit pas. Il le regarde simplement se justifier. Mais dans ses valeurs trop marquées, presque extrémistes, il vaut mieux la mort à la perte de l'honneur. Et plus calme, il reprend à voix si basse qu'il est forcé de tendre l'oreille pour l'entendre qu'il n'aurait pas dû lui faire confiance. Il invoque la règle numéro 1 de la rue. Il le regarde et dit : « Il n'y a pas de règles dans la rue. Et certains camés sont bien plus fiables que les gens normaux. Parce qu'ils ont une bonne raison de l'être ». Il le regarde simplement et dit : « Ce n'est pas ta dépendance qui a fait de toi quelqu'un d'aussi déloyal. C'est ton caractère, ta façon d'être. Ton envie de liberté et ton égoïsme ont toujours été plus fort que tout le reste ». Au point d'en oublier des amis, au point de trahir ceux qui avaient confiance en lui. Il reprend : « Et tu crois pouvoir me faire des leçons de morales Kanesuke ? Peut-être que je ne suis pas parfait, mais moi au moins, je suis quelqu'un sur qui on peut compter ». Bon, plus maintenant. Peut-être bien que ses idéaux ont en pris un coup, qu'il ne fait plus confiance et qu'il n'utilise plus que les gens lorsqu'ils peuvent le servir. Bon, peut-être bien aussi qu'il était comme ça plus jeune, moins peut-être. Mais il était loyal envers ses amis, envers ses proches. Aujourd'hui, Hayate n'a plus d'amis, il n'a que des employés, des supérieurs et des collègues. Rien de plus.

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Re: Danger Zone feat. Maeda Hayate | Lun 25 Déc 2017 - 8:59
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Cette annonce ne surprend en rien Kanesuke. Hayate avait toujours eu beaucoup de ressources. Qu’il se soit rendu utile à la cause n’était en rien étonnant… et ça lui avait visiblement bien servi, vu l’allure qu’il avait aujourd’hui. Mais ne comprenait-il pas qu’à avoir continué sur cette voie, Kanesuke aurait pour sa part bien moins fière allure ? Probablement maigre, sale, inconscient dans le fond d’une ruelle, la seringue au bras… Oh, Hayate le savait. Il connaissait le milieu. Savait ce qu’il faisait aux hommes les plus addicts. Mais, il s’en fichait… Comment aurait-il pu en être autrement ? Finalement, leur amitié n’avait vraiment été que poudre aux yeux. Des deux côtés.

« Quel genre d’utilités ? », demande soudainement l’enseignant en japonais, arquant lentement un sourcil. Quelque chose lui disait que connaître la position exacte de Maeda au sein de la yakuza risquait d’être bénéfique, dans sa situation… Au moins saurait-il un peu mieux à quoi s’en tenir. « Des responsabilités importantes, peut-être ? »

Puis, l’autre se moque. Des moqueries qui sonnaient un peu creux, comme si pendant un instant, Hayate lui-même avait compris qu’il essayait un peu de se tromper en même temps qu’il trompait Kanesuke. C’était la un jeu qu’ils jouaient à deux et qui ne connaîtrait aucun gagnant… Il serre les dents devant la logique ridicule que lui sert son vis-à-vis, toutefois. Quelle philosophie débile…

« C’est si facile de se déresponsabiliser, n’est-ce pas ? Oh oui, j’en sais quelque chose. Mais moi au moins, je l’assume… », déclare sèchement Kanesuke, ses longs doigts caressant lentement la queue de billard de laquelle il s’était approché, sans la saisir complètement pour autant. Pas encore. Pas tant que ça ne serait pas absolument nécessaire. Il avait toujours peur que Maeda cache sous ses jolies fringues bien coupées une arme à feu… « Tu es le lycéen de cette histoire… mais ton terrain de jeu est plus grand et les ravages le sont eux aussi. »

La queue lui échappe néanmoins. Parce que Kanesuke oublie la prudence et avance, hors de lui. Maeda continue avec ses propos sans sens aucun pour lui. À ses oreilles, ce n’était que du venin supplémentaire, celui qui avait bien faillit le conduire à sa perte en premier lieu. Il était devenu comme toutes ces vipères qui veulent juste refourguer leur merde blanche sans être pris la main dans le sac.

« Les camés ne sont pas fiables. Si un homme leur promet plus que toi en échange de ta tête, tu la perdras. Et tu le sais TRÈS BIEN ! », s’exclame Kanesuke, tremblant. Comment Hayate pouvait-il être aussi stupide ?! Ça ne lui ressemblait pas ! La liste de défaut qui suit ne touche pas autant l’homme. Étrange. Comme si encore aujourd’hui la pensé que son idiotie et son trop-plein de confiance en soi puisse conduire à la perte d’Hayate lui faisait peur… Des restes de vieille amitié ? Il n’allait certainement pas dire les choses ainsi… « Je suis un homme mauvais, très bien ! On a compris, Hayate ! Pourquoi est-ce tu fais une fixation à ce sujet ? Je ne comprends pas, aide-moi ! »

Il fait quelques pas vers l’arrière à nouveau, attrapant cette fois avec plus de fermeté la queue de billard. Il la soulève même de la table pour la garder en main, pas d’une façon menaçante pour le moment, toutefois.

« Je vais te payer ce que je te dois. », déclare soudainement le Japonais, son regard d’ancre plongé dans celui de ce fantôme du passé qu’il aurait mieux aimé ne plus jamais croiser. « Qu’est-ce que tu en penses ? C’est pour ça que tu es là, non ? »

Il espérait. Mais, quelque chose lui disait que ce n’était pas assez. C’était dans le regard d’Hayate. Il connaissait ce regard, oui. L’homme avait d’autres plans…
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Re: Danger Zone feat. Maeda Hayate | 
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