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Quiproquo + Niemi Antti

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Quiproquo + Niemi Antti | Mar 21 Nov - 14:31
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Quiproquo
Act 2



“De simples documents, dans un classeur bleu.”

De toute évidence, la mission était un jeu d’enfant. Il entrait dans le casino, trouvait un moyen de s’asseoir à coté de ce grand ponte chinois, et il glissait sa main dans son sac pour récupérer les précieux dossiers. Des choses qu’il avait fait plus d’une fois, et pour de bien moins bonnes raisons que celles de faire capoter un projet de construction d’hotel sur un orphelinat.
Une fois les papiers remis, il n’aurait plus qu’à espérer que les preuves soient suffisantes pour mettre un frein au projet. La lettre qu’il avait reçu lui assurait que oui, alors il n’allait certainement pas poser de questions.

L’avantage d’avoir accès à des vêtements de haute couture, et d’être attirant, était qu’on pouvait littéralement entrer n’importe ou avec un sourire prometteur. Si bien qu’il n’eut strictement aucun mal à entrer dans le casino. 1000000 de won en liquide pour faire un pari à la table de la roulette. Nabi avait fait une arrivée remarquée.
Sa cible était un homme rondouillard, de ceux que l’on voyait dans tous les films chinois sur la mafia. Le genre à porter un gros cigare à sa bouche et à lancer un regard en coin au jeune homme, vaguement intéressé.
Encore un avantage, Nabi parlait un chinois presque parfait. Les hommes autour du rondouillard eurent l’air passablement outragé qu’un parfait inconnu ose adresser la parole à son patron, mais lui ne sembla pas s’en préoccuper. Si il était quelque chose, c’était curieux.

Alors Nabi jubilait. Les hommes curieux étaient les plus faciles à berner, après les hommes attirés.
La nuit se poursuivit autour d’une discussion plaisante et d’un verre de champagne, et ils étaient si absorbés dans leur conversation que le chinois ne se rendit même pas compte que Nabi n’avait plus d’argent à jouer. Il semblait être le type facilement distrait. Une chance pour lui.
YuanFat, Nabi l’apprit, était actuellement quelqu’un de très intéressant. Et il se serait presque senti coupable d’échanger leurs sacoches totalements indentiques, si seulement il ne savait pas que cet homme était prêt à expulser des centaines d’orphelins pour étendre un peu plus son empire hôtelier.

Une fois l’échange fait, Nabi du prendre congé, non sans que l’homme lui aie glissé une carte de visite que le magicien déchirerait à l’instant ou il mettrait le pied dehors, juste avant d’entendre les cris venant de l’intérieur de la Fleur Blanche.
Alors il savait qu’il allait devoir aller vite, très vite.
Heureusement, Nabi était encore en pleine forme, et il était petit, quand les gardes du corps de YuanFat étaient impraticables dans une foule aussi dense, un samedi soir. Il fila le long des rues, frolant à peine les passants, jusqu’à bifurquer dans la troisième rue sombre qu’il trouva.

Il manqua de rentrer dans quelqu’un. Derrière lui, les voix se rapprochaient.
Il écarquilla les yeux, sentant la panique se glisser dans ses veines.
Sans réfléchir, il attrapa le jeune homme qu’il venait de manquer de renverser, et chuchota.
“Hey, tu sais jouer ?”
Son regard s’était légèrement alarmé. “Il faut que tu fasses semblant de m’embrasser ! Question de vie ou de mort !”
   
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Re: Quiproquo + Niemi Antti | Sam 25 Nov - 13:17
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Antti passait une soirée plutôt tranquille. Las d’avoir eu des semaines de révisions intenses dernièrement il avait prit le temps de sortir ce soir. Sans aller très loin, restant sous les néons colorés des allées les plus passantes et les plus touristiques peut être bien. Il prenait un bol d’air frai comme on dit et avec un peu d’argent dans les poches il se laissait l’occasion d’être tenté par un quelconque achat compulsif. On n’allait pas se mentir : sortir pour se détendre, en Corée du Sud, c’était parfois un peu « plan plan » comme on dit. Il faut dire qu’ici tout était toujours un peu carré, tiré à quatre épingles… Les choses étaient très codifiées, surtout humainement, dans le domaine du relationnel. La spontanéité avait assez peu sa place dans les rencontres… Et Antti n’étant pas un aficionados des boîtes de nuit et consort, où la jeunesse dissolue, sous le prétexte fallacieux de l’alcoolisme, se permettait tous les écarts.

Et puis finalement, à bien y repenser, sa solitude présente qui lui pesait un peu, Antti ne l’aurait pas vraiment troqué contre un peu de spontanéité qui l’aurait éjecté brutalement de sa bulle. S’il pouvait l’affirmer avec une telle conviction c’est que ça venait finalement de lui arriver. Il était là, à déambuler tranquillement sans ennuyer personne, écouteurs dans les oreilles… Lorsqu’on lui était rentré quasi de plein fouet !

Antti avait faillit en tomber à la renverse, rattrapant ses écouteurs avant qu’ils ne tombent au sol… La situation était déjà assez déplaisante en soit mais Antti allait vite découvrir qu’il n’était pas au bout de ses peines !

Le type qui avait faillit le renverser était un peu plus grand que lui, disons qu’il avait une taille respectable pour un asiatique. L’amande de son regard ne mentait pas quant à ses origines, ni le débit de son coréen ou un fort accent du coin perçait, à ce qu’il lui semblait. C’était un beau brin de garçon, avec cette étincelle un peu folle et rebelle qui lui brillait dans le coin de l’œil. Antti était du genre à aimer l’anticonformisme ici, vu comme tout était guindé. Mais là tout de suite il avait mal à l’épaule et loin de s’excuser, le type semblait au contraire attendre quelque chose de lui.

« Jouer ? »

Antti ne pouvait pas avoir mal comprit ce mot tout simple et dans une phrase si courte. Mais vu comment le type lui était arrivé dessus il s’était presque attendu à ce que dans un éclair de folie le type s’écrie « c’est toi le chat ! » avant de se barrer en courant.

Mais non. Parce qu’il lui demande un truc tellement grotesque qu’Antti ne sait pas quoi répondre, l’espace d’un instant ! L’homosexualité n’était pas franchement dans les mœurs coréennes. Alors que ce type l’arrête LUI au lieu d’une fille qui aurait pu traîner dans le coin, ça lui paraissait déjà suspect en soit. Mais surtout :

« Y a vraiment des gens avec qui ça marche, cette connerie ? »

Il n’était pas réputé pour avoir sa langue dans sa poche et c’était encore plus vrai quand on lui sortait un plan drague (ou viol) de haute-volée dans ce genre là ! D’ailleurs il plonge la main dans sa poche, en tirant une petite bombe au poivre en assurant :

« Si tu fais ne serait-ce qu’essayer, je te préviens : tu vas chialer du poivre. »

Histoire d’être même certain que l’autre ne lui bondisse pas dessus, Antti vient de ses deux mains bousculer le type. Sauf qu’un manque d’équilibre imprévu le fait basculer et pouf ! Il disparaît couché entre deux voitures !

« Merde… »

Avec sa chance et sa double nationalité on allait dire qu’il l’avait agressé, ce con ! Mais Antti a à peine le temps d’aller voir que plusieurs types furax débarquent au pas de course, fouille la rue des yeux… Et repartent en courant. Ho wow… C’était ça la mort qu’il avait aux trousses, l’autre débile ?

Antti s’approche pour de bon de l’endroit où il avait vu le dit débile disparaître, se penchant légèrement pour le voir malgré l’obscurité.

« Pas de bobos ? »

Puis d’ajouter :

« La mort est passée sans t’attraper, j’crois. »

Et de prévenir toutefois :

« Faut pas demander aux gens de les embrasser comme ça, t’as juste l’air d’un gros pervers ! »

Et puis tiens, sans mentir :

« Là t’as juste l’air d’un con qui a volé dieu sait quoi à dieu sait qui de pas content du tout du tout... »

Et Antti ne sous-estimait pas les histoires de mafia qu’on pouvait entendre dans ce coin du globe...

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Re: Quiproquo + Niemi Antti | Sam 25 Nov - 19:22
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Quiproquo
Act 2



Nabi n’était habituellement pas le genre de personne à rentrer dans les gens sans s’excuser dans la rue, et encore moins le genre de personnes prompt à leur demander de l’embrasser. Mais c’était une question de vie ou de mort, présentement. Si les hommes de mains du mafieux chinois lui mettait la main dessus, aucun beau sourire ou tour de magie ne l’empêcherait d’être jeté dans la Han River. Une histoire tragique, ou un beau magicien trouve mystérieusement la mort par noyade, attaché à une pierre. Ce serait beaucoup trop ironique pour qu’il puisse l’accepter.

Le garçon dans lequel il était entré avait un certain charme, si Nabi avait ne serait que le temps de l’apprécier. Des pommettes hautes, des yeux perçants et un look qui lui donnait sans aucun doute un âge plus avancé qu’il ne l’était réellement.
Sa voix était tout aussi agréable. Ne serait ce qu’un peu accentée. De toute évidence, le jeune homme n’était du coin. Etait ce un satoori qu’il ne connaissait pas, ou était t’il d’un pays plus lointain ?

Toujours était t’il qu’il aurait bien fait la conversation, mais il entendait ses poursuivants crier au loin.
Alors il fit la première chose à laquelle il pensa : il demanda au jeune homme de l’embrasser avec suffisamment d’ardeur pour que les hommes de mains ne cherchent pas à voir qui était entrain de se faire manger le visage.
Bien évidemment, l’inconnu sembla passablement horrifié par cette demande, et Nabi manqua de rouler des yeux si fort, qu’ils auraient pu sortir de leurs orbites.

« Y a vraiment des gens avec qui ça marche, cette connerie ? »

Nabi serre les dents et sautille sur place, ce qui lui donnait soit deux allures. Celles de quelqu’un qui allait se faire, tuer, ou quelqu’un qui avait très envie d’aller aux toilettes, il n’en était pas sur.

« Si tu fais ne serait-ce qu’essayer, je te préviens : tu vas chialer du poivre. »

Le jeune homme aurait bien rit de la langue de vipère que possédait l’inconnu (c’était le genre de chose qui forcait son affection, les coréens ne disaient que rarement ce qu’ils pensaient.) mais il n’en avait pas eu le temps, que le jeune homme l’avait violemment repoussé, et qu’il s’était retrouvé allongé sur l’asphalte, cognant douloureusement sa tête sur le sol.

« Merde… »

Le jeune homme serre les dents, se préparant à lacher quelque chose de bien senti sur la non assistance à personne en danger, quand il entendit du chinois lourd à quelques pas de lui seulement, et il se figea littéralement en se rendant compte qu’il était invisible, allongé entre deux voitures.
Ne venez pas, ne venez pas, ne venez pas…
Finalement, les pas s’éloignèrent, et Nabi attrapa le classeur bleu qui lui avait échappé des mains en tombant.

« Pas de bobos ? »

Nabi leva les yeux vers l’inconnu, qui s’était penché pour voir ou il avait atteri. Il fit une moue, plissant ses grands yeux de chats.
“J’aurais pu m’ouvrir le crane et tu aurais été accusé d’homicide involontaire.” fit t’il remarquer, finalement. Il grimace. “Heureusement que j’ai la tête dure.”
Il se redressa doucement, regardant de chaque coté de la rue, et époussetant doucement sa tenue. sa boucle d’oreille unique brilla légèrement.

« La mort est passée sans t’attraper, j’crois. »

Effectivement, il n’entendait plus personne. Il lui faudrait surement éviter le quartier pour un temps, mais ce n’était pas une grande perte. Gangnam était bien trop surcoté.

« Faut pas demander aux gens de les embrasser comme ça, t’as juste l’air d’un gros pervers ! »

Un nouveau sourire se fit remarquer sur le doux visage du plus vieux quand il eut reprit contenance. Il n’avait de toute évidence strictement aucun remord d’avoir surpris Niemi dans une rue sombre. Il était beau garçon. Il aurait pu faire bien pire. Tomber sur une jeune femme par exemple.

“Figures toi que ce n’est pas vraiment mon habitude. Mais j’avais quelques … impératifs. Aux grands maux les grands remèdes. Désolé de t’avoir surpris. Même si je reste persuadé que tu aurais pu éviter de m’envoyer dans les roses.”

Il aurait pu lui faire très mal, après tout.

« Là t’as juste l’air d’un con qui a volé dieu sait quoi à dieu sait qui de pas content du tout du tout... »

Nabi sourit encore plus largement, dévoilant une rangée de dents blanches et une minuscule pierre brillante sur sa canine.
“Tu préfères pas savoir.” fit t’il, sur le ton de la conversation, en rangeant le classeur bleu marine dans sa sacoche, l’air particulièrement satisfait.
Il tendit une main fine vers l’inconnu.

“J’aurais surement du commencer par ça.” Il rit légèrement. “Je m’appelle Nabi. Han Nabi.” Il s’étira légèrement, remuant son cou, avant de déclarer, l’air tout à fait badin. “Comme tu vois, tu m’as évité quelques embêtements. Je t’offres un café ? Pour te remercier ?”

   
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Re: Quiproquo + Niemi Antti | Dim 3 Déc - 14:17
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Et voilà. Se croyant dans son bon droit, plutôt que de se reprendre une bonne fois pour toute et de s’excuser, l’inconnu lui tapait un mini-scandale en se plaignant pour sa chute. Limite Antti pensait qu’il aurait dû lui dire merci puisqu’il lui avait évité des ennuis ! D’ailleurs il ne se fait pas prier pour le lui faire remarquer hein !

« Hey, déjà tu te calme parce que j’aurais pu hurler à l’agression sexuelle moi. Et franchement tu devrais me remercier parce que finalement t’es passé au travers de tes problèmes ! »

Antti vient poser ses petits poings sur ses hanches, un peu frustré par la tournure des évènements.

« Je te signale aussi que quand deux hommes s’embrassent dans ce coin de l’Asie ça passe pas trop inaperçu et que si tes petits copains avaient pensés que j’étais ton complice, j’aurais pu avoir de graves problèmes ! »

Alors franchement, il se trouvait plutôt sympa à être là, à l’aider à se relever tout en se renseignant s’il n’y avait pas trop de casse ! Il était plutôt le bon samaritain des deux vite vu comme ça ! Alors même si l’autre se montre désolé « pour l’effet de surprise », ce qui était le moindre de ses maux à son avis, Antti reste un peu renfrogné.

« Hé ben non. Tu as même été plutôt pas mal reçu parce que moi les pervers qui m’arrêtent dans la rue pour m’embrasser, d’habitude je leur balance plutôt ma bombe poivre à la tronche ! »

Antti hausse en tout cas les épaules à propos du différent qui liait « Nabi » à ses poursuivant. L’étudiant en japonais en lui ne pouvait pas ne pas faire le lien entre son prénom et sa signification. Probablement que ça lui allait bien à ce niveau… Même si plutôt que de feu d’artifice Antti aurait parlé d’explosion nucléaire ! Le champignon atomique c’était tout de suite moins sympa que les paillettes de couleur dans le ciel nocturne à son avis !

« Moi c’est Antti. Niemi. »

Il allait le laisser mariner pour deviner lequel était son prénom et lequel son nom. Les gens ramaient toujours un peu à ce niveau. Forcément, c’était une question de culture mais aussi d’habitude : il n’avait pas un prénom ni un nom commun ici. Au moins avait-il pour lui que ça se prononçait bien même ici, c’était pas le cas de beaucoup d’européens !

Quand à ce café, il a une petite moue pas convaincue. D’ailleurs, montrant évasivement la direction par laquelle les hommes d’un peu plus tôt avaient disparus :

« Tu n’as pas peur qu’ils reviennent ? Tu ne devrais pas mettre le plus de distance possible entre eux et toi ? »

Peut être que ce type était juste un inconscient, finalement ! Il en avait la tête et l’allure, en tout cas avec sa mine gouailleuse alors qu’Antti était à peu près certain qu’il avait fuit la pègre. La pègre chinoise à encore la langue qu’il avait brièvement entendu. Mais Antti n’aurait pas pu en jurer : il n’apprenait pas le chinois. Pas sérieusement en tout cas.

« Et puis tu as vraiment de l’argent sur toi ? Le prend pas mal mais tu as surtout l’air d’un opportuniste ! »

Genre ils allaient arriver à l’endroit où prendre un café et « oups », Nabi allait se rendre soudainement compte qu’il n’avait pas son portefeuille. Antti passait déjà une assez mauvaise soirée pour le moment ! Il n’avait pas plus envie que ça de payer un verre à ce type dont il se méfiait surtout pas mal ! Vu comment ils s’étaient rencontrés, on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir n’est-ce pas ?

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Re: Quiproquo + Niemi Antti | Mer 6 Déc - 9:01
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Act 2



Nabi n’était pas vraiment en colère, pour la chute, vraiment. Il ne s’était pas vraiment fait mal, en plus, et il était bien conscient que si les chinois lui avaient mis la main dessus, il n’aurait pas été vivant pour jouer sa diva. Mais c’était beaucoup trop tentant. Après tout, c’était ce qu’il faisait de mieux.
En particulier parce qu’il avait bien compris que le jeune homme en face était particulièrement prompt à se laisser emporter. Amusant.

« Hey, déjà tu te calme parce que j’aurais pu hurler à l’agression sexuelle moi. Et franchement tu devrais me remercier parce que finalement t’es passé au travers de tes problèmes ! »

Nabi fait la moue, comme si il y pensait, laissant un petit sourire amusé filtrer en voyant le jeune homme littéralement rayonner la frustration et contrariété. Peut être qu’il devrait arrêter de s’amuser avec lui comme ça.

« Je te signale aussi que quand deux hommes s’embrassent dans ce coin de l’Asie ça passe pas trop inaperçu et que si tes petits copains avaient pensés que j’étais ton complice, j’aurais pu avoir de graves problèmes ! »

L’inconnu était définitivement plus une langue de vipère qu’un réel méchant. Et son réflexe de lui proposer son aide pour se relever en disait long. Aide que Nabi accepta avec plaisir, se remettant tranquillement sur ses pieds et essuyant sa chemise comme si la minute d’avant, il n’avait pas été entrain de fuir des mafieux chinois.

“C’est vrai. Mais je ne les aurais pas laissé te faire du mal, promis, tu es bien trop mignon, ce serait dommage.” Il rit, un peu effrayé quand même, par sa menace. “Désolé, désolé. J’arrêtes promis. Je suis vraiment désolé de t’avoir agressé comme ça, j’aurais mérité un bon coup de spray au poivre.”
Il rit doucement,ajustant son col et glissant ses dossiers dans son sac.

« Hé ben non. Tu as même été plutôt pas mal reçu parce que moi les pervers qui m’arrêtent dans la rue pour m’embrasser, d’habitude je leur balance plutôt ma bombe poivre à la tronche ! »

Nabi hocha la tête sagement. “Un choix judicieux, on ne sait jamais quel genre de fou peu peupler les rues.” Des fous comme lui, évidemment. Il en avait conscience. Il n’était définitivement pas le genre de personne à se jeter sur le premier venu dans la rue, d’habitude, mais des moments difficiles appelaient à des mesures tout à fait radicales. Ce que son “sauveur” avait compris, en tout cas il l’expliquait.

« Moi c’est Antti. Niemi. »

Nabi cligne légèrement des yeux et sourit. C’était plus un sourire doux qu’un sourire malicieux, simplement heureux. “Antti, pas vrai ? Tu es pas du coin, de toute évidence. Laisses moi deviner. Le nord de l’Europe, non ? Hmmm… avec ce tempérament de feu… Je dirais suédois ou finlandais, même si il me faut plus d’informations. On pourrait en parler autour d’un café, non ?” demanda t’il à nouveau, croisant les bras sur sa poitrine, l’air bien trop serein.

« Tu n’as pas peur qu’ils reviennent ? Tu ne devrais pas mettre le plus de distance possible entre eux et toi ? »

Nabi fit légèrement la moue puis sourit à nouveau, découvrant ses dents blanches. Une petite pierre nichée sur canine brillait légèrement. “Il faut que tu saches une chose, Antti, c’est que les gars de la mafia ne sont pas franchement malin. Ils réfléchissent plus avec leur pistolet qu’avec le cerveau. Ils ne reviendront pas me chercher.” Il haussa légèrement les épaules. “Et puis si c’était le cas, je disparaitrais. Je suis un peu un pro la dessus. Rien à craindre.”
Il passa une main minuscule dans ses cheveux noirs. Il aimait bien ce gamin. Il avait un tempérament que les coréens préféraient étouffer dans l’oeuf dès l’enfance.

« Et puis tu as vraiment de l’argent sur toi ? Le prend pas mal mais tu as surtout l’air d’un opportuniste ! »

Nabi lève les yeux au ciel et glisse une liasse de billet de sa poche. Assez pour payer une bonne centaine de Starbucks. Petit bonus. Il se trouvait qu’il avait beau être nul en poker, il était plutot doué aux machines à sous.

“Je vais essayer de ne pas le prendre pour moi, ca sonnait comme un compliment.” S’amuse Nabi. “Alors, on y va ? Ou tu es du genre à reculer au moindre danger ?” le provoque gentiment le magicien.
   
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Re: Quiproquo + Niemi Antti | Dim 10 Déc - 12:13
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C’était agaçant de dire quelque chose à quelqu’un dans un état de frustration et d’avoir l’impression que cette personne s’en contre-balançait. Antti était du genre insistant lorsqu’il se pensait dans son bon droit, loin de cette population coréenne qui se laissait parfois un peu trop marcher sur les pieds. Sans ça il aurait déjà tourné les talons depuis longtemps… Sans ça, son vis à vis serait certainement repartit encadré de deux armoires à glace chinoise aussi. Et quand Na Bi essai de le réconforter, lui promettant qu’il aurait volé à son secours pour préserver son joli minois, Antti arque un sourcil peu convaincu.

« Tu n’as déjà pas l’air de pouvoir te protéger toi-même alors le faire avec quelqu’un d’autre ? »

Permettez-lui d’en douter ! En tout cas Antti a enfin droit à quelques excuses et il ne peut qu’acquiescer lorsque Na Bi lui assure qu’il aurait été dans son bon droit. Ho il en avait parfaitement conscience ! Et puis voilà que de toute façon, après un reproche sur son manque d’aide du départ, Na Bi lui disait qu’il avait eu raison d’agir ainsi. C’était un peu comme marcher sur les mains avec cet homme là ! Il changeait visiblement d’avis régulièrement !

« Tu es bipolaire ou quelque chose comme ça ? »

A la lueur des néons de la rue, Antti peut voir scintiller le petit bijou sur une dent du coréen. Au delà d’un esthétique sur lequel il s’interrogerait sûrement un peu plus tard, la question qui lui traversait l’esprit à ce moment là concernait la douleur que ça pouvait représenter. Mal ou pas mal ? Et comment il tenait exactement, ce petit bijou ? Bref, là n’était pas vraiment la question ce soir.

Na Bi détermine son prénom rapidement… Mais ça n’impressionnait pas beaucoup Antti. C’était une chance sur deux. La suite par contre est on ne peut plus arbitraire et le fait qu’il mette la main sur son pays aussi facilement le rend finalement plus méfiant qu’autre chose. C’était impossible de le deviner de cette manière. D’autant qu’Antti, au-delà d’un accent qu’il travaillait, n’avait pas du tout le faciès d’un européen.

« C’est quoi ces préjugés sur les gens du nord de l’Europe ? »

Il devait pas en connaître beaucoup alors ça venait d’où ce clicher super bizarre ? En tout cas, pour quelqu’un qui se vantait d’être malin -plus ou moins- il sous-estimait beaucoup les autres.

« Si tu veux mon avis, tu as tort de penser que tous ces mecs ne sont que des gros cons. »

Et pour pousser son explication jusqu’au bout, il ajoute :

« On ne se retrouve pas avec un empire sans n’avoir aucune compétence. Ou si ça arrive : on ne le conserve pas. »

Alors peut être qu’il n’était pas tombé sur les plus malins de la bande… Mais dans le tas des copains qu’ils devaient avoir il y avait certainement quelques pointures qui n’avaient pas laissé leur intelligence au placard, eux.

Un billet lui est mit sous le nez pour prouver la solvabilité de Na Bi et Antti arque un sourcil. C’était beaucoup d’argent pour un type qui avait l’air du genre gambler. Ou peut être qu’il avait gagné ça comme ça justement. Ce genre de personne avait du mal à faire des économies. Pas qu’il juge… Antti n’était pas joueur pour deux sous mais ce qu’il gagnait se retrouvait souvent vite dépensé aussi.

En tout cas, si Na Bi pensait le convaincre en lui parlant de danger c’est raté ! A la place, Antti pointe du doigt une direction en expliquant :

« Il y a une station de bus là bas. T’as le droit de m’accompagner si tu veux. Mais moi je te suis nulle part. »

Il n’avait pas confiance et on ne l’encourageait pas à a faire des bêtises en jouant sur son envie de relever des défis effrayant ! Surtout qu’Antti était tendu et stresser par ce qu’il venait de vivre malgré tout… Et cette façon que Na Bi avait eu de savoir des choses qu’il n’aurait pas dû savoir, ça ne lui disait rien de bon.

« Qu’est-ce que tu leur a fait, à ces types ? »

Pour les mettre tellement en colère.

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Re: Quiproquo + Niemi Antti | Mar 12 Déc - 9:30
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Na Bi avait toujours eu une manière de se comporter nonchalante. C’était sa marque de fabrique, et sa façon de voir la vie pour ne pas souffrir du fait qu’il la voyait lui échapper inexorablement. Antti ne pouvait pas le savoir, évidemment, ils venaient de se rencontrer, et n’étaient certainement pas partis du bon pied.
Et en même temps, c’était si amusant de le voir bouillonner comme dans un dessin animé, qu’il avait bien du mal à arrêter de caresser le chat dans le mauvais sens du poil. Il faudrait bien qu’il arrête, évidemment, il n’avait aucune envie de se retrouver avec un nez cassé.

« Tu n’as déjà pas l’air de pouvoir te protéger toi-même alors le faire avec quelqu’un d’autre ? »

Nabi fait la moue. “Bien sur que je peux me protéger. Mais j’ai appris que parfois, la fuite est la meilleure défense. Penses y, Antti.” Il sourit largement, l’air parfaitement normal et sain d’esprit. Bien sur, Na Bi était une véritable teigne, quand il le voulait bien. Mais les deux hommes faisaient deux fois sa taille, et il en serait très certainement sorti très amoché. Son visage étant en partie son instrument de travail, ce n’était pas une perspective réjouissante.

« Tu es bipolaire ou quelque chose comme ça ? »

Nabi feigne l’innocence, comme si il avait été blessé par des paroles...qu’il entendait beaucoup, mine de rien, malgré le fait qu’aujourd’hui, personne n’avait osé lui dire quoi que ce soit en face. Décidément, ce Antti lui plaisait énormément.
Quand à son pays d’origine, vraiment, NaBi n’avait été que très chanceux. Ce genre de nom était forcément d’origine nordique, il n’avait plus eu qu’à choisir au hasard dans la liste de pays qui s’offrait à lui. Il avait toujours été doué pour ça.

Il aurait pu faire une merveilleuse voyante, si ce genre de charlatans ne le dégoutaient pas.

« C’est quoi ces préjugés sur les gens du nord de l’Europe ? »

Na Bi fait la moue. “J’y suis jamais allé.” avoue t’il soudainement. “Je demande qu’à découvrir, vraiment, mais comme tu vois, il est pas très sûr pour moi de quitter le pays pour le moment, avec les chinois à mes trousses, tout ça tout ça. Je ne suis pas sur que je survivrais à une escale à Beijing.” plaisanta t’il naturellement, comme si parler de sa propre mort était quelque chose qu’il faisait chaque matin avant le petit déjeuner.

« Si tu veux mon avis, tu as tort de penser que tous ces mecs ne sont que des gros cons. »

Le jeune homme hausse les sourcils, visiblement très surpris d’entendre ce genre de choses sortir de la bouche d’Antti. Il semblait plutôt véhément sur la chose, en plus. Intéressant, réellement.

« On ne se retrouve pas avec un empire sans n’avoir aucune compétence. Ou si ça arrive : on ne le conserve pas. »

Le jeune homme sourit légèrement, et c’est l’expression la plus sincère qu’il avait eu sur son visage depuis leur rencontre.
“Tu sais… c’est actuellement très intelligent, ce que tu dis. Pas que je sois surpris, tu m’as l’air franchement brillant.” fit t’il remarquer en hochant doucement la tête. “Il se trouve que...j’avais une très bonne raison de les mettre en colère. Pas le genre de choses que je peux t’expliquer en pleine rue et en peu de temps mais…”

Il sortit de sa poche une carte noire, avec un site internet et le nom “Bane” écrit en lettre cursive sur un fond sobre.
“Si jamais tu as un peu de temps, un jour.”
Il lui fait un clin d’oeil, et s’empresse alors de se glisser à nouveau dans son rôle de criminel déluré en agitant une liasse de billets sous le nez du jeune homme, qui ne semble définitivement pas convaincu par son numéro, décidément.

« Il y a une station de bus là bas. T’as le droit de m’accompagner si tu veux. Mais moi je te suis nulle part. »

Nabi rit doucement. “Okey okey, allons y alors.” Il rangea sa liasse de billet, et jeta un coup d’oeil dans la rue. Personne, pas un brutus à l’horizon. Il fit signe à Antti de le suivre, son air nonchalant contrastant totalement avec sa nervosité de quelques minutes auparavant.

« Qu’est-ce que tu leur a fait, à ces types ? »

Nabi souffle légèrement, une de ses mèches lui taquinant le front. “Longue histoire.” souffle t’il, soudainement sérieux. “Disons qu’il y avait ce mafieux qui avait signé un contrat plutot juteux, pour un complexe immobilier, tu vois le genre ?” Il regarde autour de lui, mais personne ne fait attention à eux, donc il continue. “Il y avait un orphelinat sur la propriété, et bien sur, les enfants se retrouvaient à la rue si les dirigeants de l’orphelinat acceptaient le marché.” Il leva les yeux au ciel. “Mais bien évidemment, la mafia, c’est exactement comme dans les films. Ils se sont pas embêté avec ca et ils ont fait assassiner le directeur.” Il soupire. “Et voila comment je me suis retrouvé la.” Il tapote son sac. “Heureusement, ces papiers pourraient permettre au sous directeur de faire stopper les expulsions.”

   
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Re: Quiproquo + Niemi Antti | Mer 27 Déc - 15:36
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Voilà que Na Bi se la joue vaguement moralisateur mais plutôt en mode « biscuit chinois » à la fin d’un restaurant. Antti se contente d’un regard plus que dubitatif, grognant légèrement et croisant les bras pour manifester son désaccord. La suite semble vouloir le conforter dans l’idée que Na Bi n’a pas la lumière à tous les étages… Et quelque chose disait à Antti que décidément c’était dangereux que de rester auprès de cet homme. Même si le coréen ne cherchait pas nécessairement à lui faire du mal il finirait inexorablement par lui attirer des problèmes. C’était le soucis avec les gens qui vivent « super libres » dans leur tête. Ils l’étaient tellement qu’au final c’était aux autres qu’ils nuisaient le plus.

« Tu dois pas avoir beaucoup d’amis. »

C’était à la fois une pique et une triste constatation. Du moins si Na Bi était ultra entouré, c’était sûrement de personnes qui vivaient un peu selon sa philosophie de vie. Ho, Antti était un genre de libertaire lui aussi. Le libre arbitre, la liberté de penser et tout le reste. Mais pas au détriment des autres. Enfin parfois oui mais bon « parfois » c’est juste humain quoi.

Résultat, lorsque Na Bi lui affirme avoir de bonnes raisons qu’il ne peut pas expliquer faute de temps et d’un endroit discret, Antti pense sincèrement que c’est du cinéma. Mais il ne rebondit pas dessus, prenant plutôt le chemin de l’arrêt de bus comme prévu il y avait quelques minutes à peine.

« C’est ça, un jour. »

Ou jamais, c’était sûrement mieux. Et en plus, avec son rythme de vie, Na Bi ne serait peut être plus là « un jour ». C’était un peu triste parce qu’il avait l’air positif dans le fond et il avait le coeur à la bonne place. Pas la tête malheureusement… Parce qu’à ce qui suit, Antti ne peut s’empêcher de soupirer. Il ne savait pas si toute cette histoire était vraie mais :

« Moi je déteste les justiciers qui se la raconte en solo, sans faire gaffe au reste du monde. Tu peux dire ce que tu veux mais si tu t’étais fait prendre en mêlant quelqu’un à ça, ça aurait valu quoi tes bonnes intentions ? Rien du tout. »

Il ne comprenait pas le concept du « héros » qui faisait la justice tout seul à la Batman. Ils étaient ni dans un film -n’en déplaise à Na Bi- ni dans une bande dessinée. Quand on mourrait c’était pour de vrai.

« Je vais pas t’applaudir des deux mains. Parce que ces types vont juste être encore plus en rogne après l’orphelinat. Ils vont peut être faire de multiples assassinats plutôt que des expulsions à présent, qu’est-ce que tu en sais ? Ton but était peut être noble mais au final t'as sûrement fait pire que mieux. »

Na Bi avait tort sur la mafia, d’après sa maigre expérience. C’était toujours pire que dans les films. Et ils ne perdaient pas forcément à la fin sous prétexte qu’ils étaient « les méchants » de l’histoire. Ils arrivent pas loin de l’arrêt de bus et tout en sortant sa carte de transport, Antti poursuit :

« Si tu voulais te rendre utile il fallait te battre plus légalement. Trouver des organismes, reloger ces jeunes... Bref faire des trucs qui comptent plus. Mais bon, c'est plus difficile,
je suppose que du coup ça te tentait pas tant.
 »

En plus, parce que bon, ils vivaient quand même au XXIème siècle :

« Les enfants ne se retrouvent pas « à la rue » quand un orphelinat ferme ses portes. »

C’est vrai que ça surchargeait d’autres orphelinats ensuite… Mais c’était un autre combat à mener, au moins aussi noble que celui que Na Bi pensait mener.

« Tu peux être vraiment super fier et souriant ouais… Si ça se trouve tu as fait tuer plein de monde. »

Antti vient se laisser tomber sur le banc de l’arrêt, tournant la tête vers Na Bi, un peu triste. Il n’était toujours pas sûr que le jeune homme lui ai dit la vérité. Il penchait même plutôt pour le mensonge vu le personnage mais bon.

« Tu devrais rentrer chez toi, toi aussi. »

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Re: Quiproquo + Niemi Antti | Mar 2 Jan - 10:48
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Peut être que finalement, Na Bi était peut être un peu fou. Peut être qu’il était dangereux, à sa façon. Peut être qu’il avait ses propres raisons. Dans tous les cas, il semblait évidemment que son comportement ne plaisait pas à Antti. Soit, Na Bi n’attendait pas un jugement ou des applaudissements. Mais il appréciait les gens capables de construire leur propre cheminement de pensées.

« Tu dois pas avoir beaucoup d’amis. »

Nabi semble soudainement...pris de court. Plus triste. C’était vrai. Il avait perdu pas mal d’amis, ces dernières années, depuis la mort de sa mère et le déclenchement de sa maladie. Parfois, ils étaient partis par peur. Certains s’étaient simplement effacés avec le temps, et d’autres, Na Bi les avait instinctivement poussés hors de sa vie. Heureusement… Heureusement qu’il avait Akira et sa famille à ses cotés.

Evidemment, Antti n’avait pas besoin de le savoir, alors NaBi peint une délicate expression de détachement tranquille. “Détrompes toi, je suis très bien entouré.”

« C’est ça, un jour. »

Le jeune homme n’était effectivement pas certain qu’il aie l’occasion, un jour, de lui dire quoi que ce soit sur ses raisons. Peut être qu’il serait mort demain, après demain, ou il serait encore en vie dans un an, ou deux. Mais il n’avait pas grand chose à perdre quand on savait qu’à tout moment, il pourrait devenir une bombe à retardement.
Il se sent presque obligé, cependant, de justifier son comportement. Ce qui, évidemment, ne semble pas plaire au jeune homme. Comment aurait t’il pu en être autrement ?

« Moi je déteste les justiciers qui se la raconte en solo, sans faire gaffe au reste du monde. Tu peux dire ce que tu veux mais si tu t’étais fait prendre en mêlant quelqu’un à ça, ça aurait valu quoi tes bonnes intentions ? Rien du tout. »

Na Bi ne dit rien. Il écoute, mais il ne dit rien. L’abri de bus appproche au loin.

« Je vais pas t’applaudir des deux mains. Parce que ces types vont juste être encore plus en rogne après l’orphelinat. Ils vont peut être faire de multiples assassinats plutôt que des expulsions à présent, qu’est-ce que tu en sais ? Ton but était peut être noble mais au final t'as sûrement fait pire que mieux. »

Na Bi respectait ce genre de point de vue. Mais tout n’était pas blanc ou noir, comme se plaisait à le dire l’étranger. Peut être que ce qu’il avait fait ne ferait strictement aucune différence, peut être que ca aiderait quelques enfants à avoir un toits et des vêtements pour l’hiver. Il n’en savait rien.

« Si tu voulais te rendre utile il fallait te battre plus légalement. Trouver des organismes, reloger ces jeunes... Bref faire des trucs qui comptent plus. Mais bon, c'est plus difficile,
je suppose que du coup ça te tentait pas tant. »


Na Bi rit doucement.

« Les enfants ne se retrouvent pas « à la rue » quand un orphelinat ferme ses portes. »

Non, effectivement, mais NaBi savait ce que c’était, d’être baladé d’une famille d’acceuil à une autre, quand on perdait un endroit ou on avait appris à vivre.

« Tu peux être vraiment super fier et souriant ouais… Si ça se trouve tu as fait tuer plein de monde. »

Nabi sourit légèrement, mais son sourire n’atteignait plus ses yeux, à présent. Il semblait relativement là. Il resserra légèrement son écharpe autour de son cou et claqua des lèvres légèrement.
“J’ai pas la prétention d’être un héros. Crois moi. Les gens… Les gens qui viennent vers moi savent le risque qu’ils prennent. Parfois ils sont désespérés par ce que comme tu dis “l’administration” et la “justice”, les a abandonné. Alors tu peux prétendre savoir mieux que tout le monde ici, mais en attendant, ce dossier, ca reste plus que ce qu’on a pu trouver à faire en deux longues années de combat légal.”
Il soupire. “J’ai pas la prétention d’avoir solution à tout, ou réponse à tout tu sais. Je fais ce que je peux avec ce que j’ai.”

Finalement il semble se détendre et sourit, plus sincèrement cette fois ci.

« Tu devrais rentrer chez toi, toi aussi. »

Il hoche légèrement la tête. “Content de t’avoir rencontré, Niemi Antti. Oh, et encore toutes mes excuses...pour tout ça. J’aurais préféré faire meilleure impression. J’espère avoir l’occasion de me rattraper un de ces jours.” Il lui fait un clin d’oeil alors que le bus s’arrête avec un soupir devant eux, et se détourne pour traverser la rue en sens inverse.


   


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Re: Quiproquo + Niemi Antti | 
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