I gonna kick your ass
nicky & yiming

C’est profondément en colère que Yi Ming traversait les allées de la faculté pour rejoindre le terrain de baseball. Dire qu’elle était en colère était même trop doux, un euphémisme. Elle avait la rage et n’avait qu’une envie : le faire payer à celui qui avait enlevé l’adorable sourire sur les lèvres de sa petite sœur chérie. Elle avait récupéré Nana après un week-end de camping en amoureux, en larmes et complètement anéantie par les révélations de son « petit-ami » qui s’était bien foutu d’elle depuis le début et qui avait osé tromper la boule d’amour, d’innocence et de gentillesse que sa sœur était. Alors, Yi Ming n’était pas violente, mais là, il venait de s’en prendre à la mauvaise personne. Arrivant au niveau du terrain, elle remarqua plusieurs élèves qui avaient l’air de finir leur session d’entrainement vu que ceux-ci quittaient en petit groupe le terrain pour retourner se changer ou se doucher au gymnase. Elle ignora royalement quelques regards intéressés et commentaires flatteurs pour se concentrer sur une tête connue (grâce aux innombrables photos que lui avait montrées Nana). Elle repéra enfin sa cible. S’avançant, furibonde sur le terrain, se fichant de se faire regarder avec curiosité par sa démarche assurée et déterminée, elle se planta devant Young Nicky et attendit qu’il se tourne vers elle, baissant les yeux pour la regarder pour lui asséner une violente gifle. On aurait pu entendre la claque à l’autre bout du terrain. « Ça, c’est pour avoir osé tromper Nana et profiter de sa naïveté… »  Et quand il la regarda de nouveau, elle le gifla de nouveau, sur l’autre joue. « Ça, c’est pour l’avoir fait pleurer… »  Et parce que, jamais deux sans trois, elle lui colla une troisième gifle sur la première joue rougie. « … et ça, c’est pour me priver de l’adorable sourire de ma petite sœur qui est actuellement roulée en boule sous sa couette, trop honteuse de pleurer devant moi par TA faute. »  Redressant la tête, elle croisa les bras et toisa du mieux qu’elle put Nicky, du haut de son mètre soixante avant de lui lancer : « J’espère au moins que tu sais que tu as fait quelque chose de particulièrement ignoble, surtout à une personne comme elle, et que tu regrettes. »  

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« Nick ! » Je redresse ma tête vers le coach, sachant parfaitement qu’il va me râler dessus et à juste titre. Cet entraînement était une bouse infinie. Alors je l’écoute dire que si je veux rester dans l’équipe l’année prochaine et poursuivre mes études correctement, j’ai intérêt à me réveiller. Oh. J’aimerai me réveiller. J’ai l’impression de vivre un cauchemar depuis ma dispute avec Nana. Elle répond à rien et c’est impossible de me concentrer sur quelques chose lorsque tout ce que je vois. C’est elle. « Hn. » Il part en voyant mon manque de réaction, puis je soupire et me tourne pour avancer vers le gymnase lorsqu’une gifle arrive et pas doucement. « Ça, c’est pour avoir osé tromper Nana et profiter de sa naïveté… » Après plusieurs secondes de latence sous la surprise, je la regarde à nouveau et seconde gifle. « Ça, c’est pour l’avoir fait pleurer… » Puis la troisième arrive, aussi forte que les deux premières. Elles sont vraiment sœurs ? « … et ça, c’est pour me priver de l’adorable sourire de ma petite sœur qui est actuellement roulée en boule sous sa couette, trop honteuse de pleurer devant moi par TA faute. » Moi aussi, j’en suis privé de son sourire. Et savoir qu’elle pleure encore et se cache sous sa couette me fait sincèrement ma l au cœur. Alors je ravale ma fierté et ma salive, toujours aussi silencieux. « J’espère au moins que tu sais que tu as fait quelque chose de particulièrement ignoble, surtout à une personne comme elle, et que tu regrettes. » Regretter… Il est si faible ce mot. Si faible. Et sans vraiment le voir venir, je sens des larmes qui coulent sur ma peau, comme l’autre soir avec Nana. Ma Nana. Tête baissée, je mords mes lèvres et serre mes poings. « Elle me manque… » Terriblement. Reniflant, j’essuie mon visage et regarde Yiming. « Désolé… de te rencontrer à cause de ça. » C’est tellement idiot. « Je suis… désolé… » Pour le mal que j’ai fait.

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Yi Ming se fichait bien de passer pour une enragée. La douleur qu’elle lisait dans les yeux de sa petite sœur à chaque instant où elle l’a voyait lui donnait encore un peu plus de rage. Toute cette colère, elle tâcha de bien le montrer à ce Young Nicky quand elle le gifla trois fois tout en déversant le fond de sa pensée. Elle ne l’avait jamais rencontré auparavant, pourtant Nana lui en avait tant parlé et seulement en bien, avec des étoiles dans les yeux, émerveillée, les joues rouges de plaisir et un sourire béat aux lèvres. Le souffle court, la jeune femme attendit une réponse de sa part, des excuses, qu’il la supplie presque à genoux de pardonner ses odieux actes. Si elle s’était attendu à beaucoup de choses, elle n’avait pas envisagé qu’il pleure. Absolument pas même. Fronçant les sourcils, déconcertée, elle fixa ce grand gaillard qui devait bien faire 3 têtes de plus qu’elle fondre en larmes sous ses yeux. Que sa petite sœur lui manque lui passait au-dessus. « Tu n’avais qu’à réfléchir avant de faire une connerie pareille. Elle ne serait pas partie si tu avais été honnête et sérieux. » S’il mimait la tristesse, il le faisait plutôt bien. Son regard croisa le sien, embué de larmes. « Exact, ce n’est pas vraiment de cette manière que j’aurais aimé. » constata-t-elle, les bras croisées, toujours aussi droite dans ses bottes, intraitable. La souffrance de sa petite sœur passait avant tout. « Tu peux l’être en effet. » dit-elle froidement avant de reprendre. « Je ne sais pas si tu comptes m’amadouer en pleurant, mais ça ne marchera pas sur moi. Je n’ai jamais vu Nana dans un état pareil en plus de quinze ans, elle n’avait jamais autant aimé quelqu’un aussi passionnément que toi. Elle t’a fait confiance, aveuglément et tu en as profité. » Soufflant par les narines, Yi Ming le fixait. « J’ai une question. Est-ce que ça valait le coup ? » Est-ce que ces plan baise à droite et à gauche avaient valu le coup comparé à tout l’amour que Nana lui avait et aurait pu lui apporter ?    

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« Tu n’avais qu’à réfléchir avant de faire une connerie pareille. Elle ne serait pas partie si tu avais été honnête et sérieux. » Je continue de fixer la terre humide sans rien dire face à elle pour le moment. Elle a raison et j’aurai beau m’excuser mille fois, on me jugera n’est-ce pas ? Et elles m’en voudront. On condamne les gens sur leurs actions, pas leurs paroles. Peu importe ce que je dis, et la sincérité que je mets dedans, je reste le salaud ayant brisé le coeur de la gentille fille. « Exact, ce n’est pas vraiment de cette manière que j’aurais aimé. » Certes. Moi non plus, ça ne m’enchante pas. Il faut bien l’avouer. « Tu peux l’être en effet. Je ne sais pas si tu comptes m’amadouer en pleurant, mais ça ne marchera pas sur moi. Je n’ai jamais vu Nana dans un état pareil en plus de quinze ans, elle n’avait jamais autant aimé quelqu’un aussi passionnément que toi. Elle t’a fait confiance, aveuglément et tu en as profité. » J’ai juste agi comme toujours sans me poser de questions. Oui, c’est sans doute du profit, au fond, c’est de l’égoïsme pur et je le sais. Dans mes relations, je ne voyais qu’un avantage, le mien et rien d’autre. Mais Nana m’a fait changer. Même si le mal était fait. Elle me changeait vraiment. « J’ai une question. Est-ce que ça valait le coup ? »  « Non. » C’est franc comme réponse et je secoue la tête. « Non…. Mais c’était nécessaire pour apprendre à aimer, aussi cruel que ça puisse paraître. Sans Nana dans ma vie, j’aurai juste continué mon manège. Je suis heureux qu’elle soit tombée sur mon chemin, même si aucune des deux ne peut le concevoir à l’heure actuelle. Je ne veux pas la perdre, mais sans ça, je n’aurai jamais pu évoluer. J’en avais besoin et Nana a été ma bonne fée. » Moi, qu’est-ce que j’ai pu lui apporter ? Je n’ai pas toujours menti. Au contraire, j’étais sincère avec elle la plupart du temps. Je m’autorisais à faire tomber les masques et à profiter du moment. Je la laissais voir mes faiblesses, mes lacunes, mais pas toutes, certes, de peur de la voir s’en aller. « T’as jamais fait d’erreur dans ta vie Yiming ? Jamais ? Tu regrettes rien ? Je sais que j’ai mal agi… Mais ça m’empêchera pas de l’aimer et d’essayer de me faire pardonner. »

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Yi Ming était en colère et même si les larmes du garçon l’avait surprise, elle avait toujours en tête sa petite sœur d’amour qui pleurait à chaudes larmes comme jamais auparavant, roulée en boule sous sa couette. Une image qu’elle ne voulait plus jamais voir. Elle voulait qu’elle soit heureuse et ce type l’avait profondément blessé. Pourtant elle en avait entendu parler de Nicky, et que en bien, de la part de Nana. Cette dernière n’arrêtait pas de vanter les mérites de son petit-ami si parfait à ses yeux. Du coup ça l’énervait d’autant plus qu’il ait réussi à la tromper de cette façon. Comment peut-on aller voir ailleurs en faisant face à un sourire si émerveillé et innocent, lui mentant sans gêne ? Et en plus pour des coups d’un soir ? Sérieusement ? Est-ce que ça valait le coup de briser le cœur d’une personne qui l’aimait réellement pour des filles qui s’en fichaient complètement ? Si sa réponse était celle qu’elle avait attendue, la suite ne l’enchantait pas particulièrement, mais elle l’écouta sans lui couper la parole. Elle avait envie de lui envoyer un coup de talon en plein dans l’estomac, mais elle se retient, serrant le poing. « Parce que tu as besoin de faire souffrir une personne pour avancer ? C’est franchement égoïste. Nana n’a rien demandé à personne, elle voulait juste aimer. Si tu as besoin de blesser l’autre pour réussir à aimer, il faut que tu commences à réfléchir sur toi-même. »  Ou en signifiant clairement à Nana que ce n’était pas sérieux depuis le début, qu’elle ne se fasse pas de fausses illusions. « Bien sûr que si, mais pas en blessant une personne qui m’est chère. Ne cherche pas à me mettre dans le même panier que toi. »  Elle se rapprocha de lui et pointa son doigt vers le visage du garçon.  « Ecoute-moi bien. Avant de pouvoir prétendre aimer quelqu’un et surtout, avant de songer à te faire pardonner, je te conseille grandement de t’éloigner. Car si on aime quelqu’un, on sait aussi se mettre à l’écart pour ne pas lui faire encore plus de mal. C’est aussi ça aimer : savoir taire ses sentiments pour le bien de l’autre. »   Elle le fixa. « Et tu te doutes que le bien-être de Nana est ma priorité. Alors reste à l’écart. »  Elle recula et croisa les bras, toisant du mieux qu’elle put ce géant.

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« Parce que tu as besoin de faire souffrir une personne pour avancer ? C’est franchement égoïste. Nana n’a rien demandé à personne, elle voulait juste aimer. Si tu as besoin de blesser l’autre pour réussir à aimer, il faut que tu commences à réfléchir sur toi-même. » C’est fou comme une femme en furie n’est pas capable de réfléchir. Oui, j’ai mal agi et contrairement à ce qu’elle pense, je m’en rends compte et j’aurai préféré que Nana ne souffre jamais par ma faute. Sincèrement. Mais je veux croire que si tout ça est arrivé, ce n’est pas pour rien… Vraiment pas pour rien. C’est pour cela que j’ai dit ça. Aussi cruel que ça soit pour nous deux… Je crois que ça nous a fait grandir. Qu’on le veuille ou non. « Bien sûr que si, mais pas en blessant une personne qui m’est chère. Ne cherche pas à me mettre dans le même panier que toi. » « Et c’est quoi comme panier ? Y’a celui des sœurs aînées qui font des conneries mais rien de grave, et celui des petits-amis abrutis qui sont des gros connards ? » C’est tout ? Rien d’autre ? « Ecoute-moi bien. Avant de pouvoir prétendre aimer quelqu’un et surtout, avant de songer à te faire pardonner, je te conseille grandement de t’éloigner. Car si on aime quelqu’un, on sait aussi se mettre à l’écart pour ne pas lui faire encore plus de mal. C’est aussi ça aimer : savoir taire ses sentiments pour le bien de l’autre. Et tu te doutes que le bien-être de Nana est ma priorité. Alors reste à l’écart. » Je la fixe longuement et lève les yeux au ciel en commençant à sérieusement perdre patience. Nana, je m’en passerai pas. J’ai changé grâce à elle. Et j’ai appris à aimer avec elle. J’ai fait des conneries, mais je veux croire qu’on a tous droit à une seconde chance. « ça sera à elle de décider, pas à toi. » Et sans rien ajouter, j’avance à grandes enjambées pour entrer dans le vestiaire des mecs. Si elle me suit, elle se fera harponnée par le coach au moins. Bordel de merde…