*Shoot me* if you can - ft. Iggy
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*Shoot me* if you can - ft. Iggy | Sam 30 Déc - 17:26 Citer EditerSupprimer
C’était ridicule… ou bien était-ce seulement moi et mon désir de prouver que je savais en faire plus que la plupart de ces poupées ? Cherchais-je seulement à reprendre le contrôle ou tentais-je de leur faire de l’ombre, à ces starlettes du dimanche qui s’affichaient en gros plan sur les annonces publicitaires ? J’étais tentée de rebrousser chemin et de retourner me réfugier au fond de mon lit, ou encore de retourner fouler l’épais tapis du ring de la salle de sport pour m’en prendre à cet imbécile de coach. Mais je n’en fis rien, et me contentais de mettre un pied devant l’autre jusqu’à finalement arriver devant la porte en bois d’un studio dans lequel je n’aurais jamais cru mettre les pieds. C’était l’un de ces rares moments où j’hésitais. L’un de ces instants dans lesquels je ne faisais que ressasser ce qui m’avais poussé à faire ce choix qui, j’en étais sûre, aurait fait mourir de rire Jun Ha. La furie blonde qui posait docilement devant un objectif ? Jamais encore on n’avait vu ça, et même Mari-Kuen s’adaptait à mon tempérament et mes envies pour parvenir à prendre quelques clichés. J’ignorais à ce moment à quel point elle me manquerait, à quel point les séances photos étaient soumises à des règles précises, un code bien loin de mes habitudes, un monde étranger au mien. J’entrais sans même prendre la peine de frapper, n’étais-je pas attendue de toute façon ? À quoi bon s’encombrer de politesse superflue. Si j’avais pensé trouver un semblant de studio, je m’étais lourdement trompée, et je découvrais les lieux pour la première fois alors que devant mes yeux se trouvaient des équipements bien différents de ceux que j’avais pu connaître au détour de quelques photos. Et merde. Dans quoi m’étais-je engagé ? Avançant à pas feutrés, j’observais les étudiants s’affairer pour me glisser derrière l’un d’eux. « Sérieux il vous faut tout ça ? » arguai-je, faisant sursauter le pseudo photographe. « Et bah… je n’imagine même pas si tu le fais tomber… » D’un geste je désignais l’appareil qu’il tenait entre ses doigts avant de m’éclipser pour faire le tour de la pièce, paradant presque comme la propriétaire des lieux. L’assurance factice que j’affichais parvenais néanmoins à faire illusion aux yeux de mes camarades, ceux là même qui me surnommait la folle. « Ok, je fais quoi maintenant ? » J’aurais pu sentir l’exaspération qui crispait ses traits même en me trouvant à l’autre bout du campus, mais je l’ignorais, préférant agir à ma guise. « Bonjour Bao Hai, je suis ravi que tu aies pu venir, maintenant il faudrait que tu passes au maquillage le temps qu’on te choisisse une tenue. » « Hmm… » J’acquiesçais sans vraiment donner mon accord, mais qu’y connaissais-je ? Sans grande conviction, je me dirigeais vers l’un des fauteuils qui trônaient devant un large miroir, et à peine installée, l’étudiante tourna mon siège vers elle, armée de ses pinceaux et de ses palettes dans le but de commencer ma transformation. « Ça va durer longtemps ? Non parce que je n’ai pas forcément envie de ressembler à un Picasso. » Je coulais vers elle un regard noir, presque abyssal avant même qu’elle n’ose me défigurer. J’avais le maquillage en horreur et n’avais aucune confiance en celle qui me tenais en otage. Mais ma patience allait encore en prendre un coup alors qu’un autre étudiant entra dans le studio. Un autre photographe ? Certainement pas, juste un autre pantin qui venait fièrement poser derrière les objectifs de ces artistes de la photo. Mes doigts se crispèrent sur les accoudoirs en cuir du fauteuil alors que je comprenais qu’en plus de laisser ma fierté de côté, il fallait que je le fasse devant public. Je préférais l’ignorer, fermer les yeux et me faire peindre le visage, bâillonner la furie plutôt que de la laisser prendre le contrôle pour acculer tout ce beau monde. Tout ce que j’espérais, c’était qu’il disparaisse avant que je ne sois amenée à jouer les modèles. Ô combien j’avais tort d’espérer… je le savais pourtant, que plus je désirais une chose, plus elle s’éloignait de moi en me narguant.
Shoot me if you can
Feat Iggy
C’était ridicule… ou bien était-ce seulement moi et mon désir de prouver que je savais en faire plus que la plupart de ces poupées ? Cherchais-je seulement à reprendre le contrôle ou tentais-je de leur faire de l’ombre, à ces starlettes du dimanche qui s’affichaient en gros plan sur les annonces publicitaires ? J’étais tentée de rebrousser chemin et de retourner me réfugier au fond de mon lit, ou encore de retourner fouler l’épais tapis du ring de la salle de sport pour m’en prendre à cet imbécile de coach. Mais je n’en fis rien, et me contentais de mettre un pied devant l’autre jusqu’à finalement arriver devant la porte en bois d’un studio dans lequel je n’aurais jamais cru mettre les pieds. C’était l’un de ces rares moments où j’hésitais. L’un de ces instants dans lesquels je ne faisais que ressasser ce qui m’avais poussé à faire ce choix qui, j’en étais sûre, aurait fait mourir de rire Jun Ha. La furie blonde qui posait docilement devant un objectif ? Jamais encore on n’avait vu ça, et même Mari-Kuen s’adaptait à mon tempérament et mes envies pour parvenir à prendre quelques clichés. J’ignorais à ce moment à quel point elle me manquerait, à quel point les séances photos étaient soumises à des règles précises, un code bien loin de mes habitudes, un monde étranger au mien. J’entrais sans même prendre la peine de frapper, n’étais-je pas attendue de toute façon ? À quoi bon s’encombrer de politesse superflue. Si j’avais pensé trouver un semblant de studio, je m’étais lourdement trompée, et je découvrais les lieux pour la première fois alors que devant mes yeux se trouvaient des équipements bien différents de ceux que j’avais pu connaître au détour de quelques photos. Et merde. Dans quoi m’étais-je engagé ? Avançant à pas feutrés, j’observais les étudiants s’affairer pour me glisser derrière l’un d’eux. « Sérieux il vous faut tout ça ? » arguai-je, faisant sursauter le pseudo photographe. « Et bah… je n’imagine même pas si tu le fais tomber… » D’un geste je désignais l’appareil qu’il tenait entre ses doigts avant de m’éclipser pour faire le tour de la pièce, paradant presque comme la propriétaire des lieux. L’assurance factice que j’affichais parvenais néanmoins à faire illusion aux yeux de mes camarades, ceux là même qui me surnommait la folle. « Ok, je fais quoi maintenant ? » J’aurais pu sentir l’exaspération qui crispait ses traits même en me trouvant à l’autre bout du campus, mais je l’ignorais, préférant agir à ma guise. « Bonjour Bao Hai, je suis ravi que tu aies pu venir, maintenant il faudrait que tu passes au maquillage le temps qu’on te choisisse une tenue. » « Hmm… » J’acquiesçais sans vraiment donner mon accord, mais qu’y connaissais-je ? Sans grande conviction, je me dirigeais vers l’un des fauteuils qui trônaient devant un large miroir, et à peine installée, l’étudiante tourna mon siège vers elle, armée de ses pinceaux et de ses palettes dans le but de commencer ma transformation. « Ça va durer longtemps ? Non parce que je n’ai pas forcément envie de ressembler à un Picasso. » Je coulais vers elle un regard noir, presque abyssal avant même qu’elle n’ose me défigurer. J’avais le maquillage en horreur et n’avais aucune confiance en celle qui me tenais en otage. Mais ma patience allait encore en prendre un coup alors qu’un autre étudiant entra dans le studio. Un autre photographe ? Certainement pas, juste un autre pantin qui venait fièrement poser derrière les objectifs de ces artistes de la photo. Mes doigts se crispèrent sur les accoudoirs en cuir du fauteuil alors que je comprenais qu’en plus de laisser ma fierté de côté, il fallait que je le fasse devant public. Je préférais l’ignorer, fermer les yeux et me faire peindre le visage, bâillonner la furie plutôt que de la laisser prendre le contrôle pour acculer tout ce beau monde. Tout ce que j’espérais, c’était qu’il disparaisse avant que je ne sois amenée à jouer les modèles. Ô combien j’avais tort d’espérer… je le savais pourtant, que plus je désirais une chose, plus elle s’éloignait de moi en me narguant.
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Re: *Shoot me* if you can - ft. Iggy | Mer 3 Jan - 0:11 Citer EditerSupprimer
Lenny, encore Lenny. Pourquoi est-ce qu'il acceptait tout et n'importe quoi ? Non j'exagérais un peu mais quand même. Entrant dans le bâtiment familier des arts du spectacle, je laissais la section théâtre sur ma droite, continuant nonchalamment vers un nouveau couloir, suivant les indications sur les murs. Cigarette au bec, je longeais plusieurs salles de cours ornées de larges baies vitrées, dévoilant les différentes classes de lettres. Une fine fumée blanche traçait mon passage derrière moi, s'effaçant peu à peu et délaissant derrière elle, un flou presque artistique. Sans gêne, j'en aspirais une bouffée, avant de la retirer d'entre mes lippes pour demander à une hoobae où était le studio photo. Elle m'indiqua une porte un peu plus loin, et je l'en remerciais d'un anglais paternel, m'y dirigeant sans grande énergie. Lenny avait accepté de prêter notre image à un apprenti photographe pour un projet de fin d'année, dont la note serait cruciale pour passer au niveau supérieur, afin d'atteindre son diplôme final. J'avais râlé. On était même pas payé bon sang.. On faisait cela depuis un an maintenant, professionnellement, on était engagé, reconnu par d'autres qui étaient déjà dans le milieu, on faisait le boulot et on nous rendait la monnaie de notre pièce. Et là, qu'avait-on en échange hein ? Il m'avait dit que c'était lui qu'il le ferait, mais devinez qui s'est réveillé aujourd'hui ? Moi.. Un soupir m'échappa, alors que je pénétrais dans la salle. J'inspirais, la mèche incandescente éclaira légèrement les traits de mon visage dans la noirceur de l'entrée, avant qu'elle ne s'éteigne définitivement, m'offrant son dernier souffle. Je l'écrasais négligemment sur le mur près de la porte, avant de jeter d'un mouvement vif le mégot dans une petite poubelle juste à côté. Leur plateau était plutôt immense, j'étais surpris par l'installation assez élaborée des lieux. Je m'avançais parmi les diverses personnes qui s'affairaient, gagnant un peu plus de lumière sur ma silhouette sombre. Je détaillais le décor, quand un jeune homme vint à ma rencontre. « Ah Lenny-shi ! » J’arquais un sourcil, alors qu'il se présenta à mes côtés, armé d'un lourd appareil photo. Je me demandais soudainement si Jeha le connaissait, bien que je m'en ferais très vite une idée par moi-même. « Merci pour ton aide aujourd'hui. Tu peux aller vers là-bas, au maquillage, puis on te montrera ce que tu devras porter par la suite. » J'approuvais d'un mouvement de menton, me dirigeant vers une rangée de trois miroirs parfaitement alignés, où une femme était déjà entrain de se faire maquiller et coiffer. Une autre arriva aussitôt à ma hauteur. « Vous êtes le mannequin homme ? » « Non, le mannequin femme ~ » fis-je, d'un rictus mi-ironique mi-amusé, alors qu'elle souriait à ma réponse. « Installe-toi sur le fauteuil, j'vais m'occuper de toi ! Je peux te tutoyer ? » J'approuvai, me sentant nettement plus à l'aise quand les gens ne prenaient pas des gants de velours avec moi. Je tirais la chaise qui roula sur le sol, et m'y asseyais, glissant mes longues jambes jusqu'au mur. Je les écartais d'une posture nonchalante, avant de m'avancer vers mon reflet, passant la main dans mes cheveux de jais bien trop indisciplinés. En une heure, ça serait bouclé. Mon dos s'enfonça dans le siège, laissant la maquilleuse s'approcher à mes côtés pour venir camoufler un teint grisâtre d'une nuit agitée et fêtarde. Mon regard évolua lentement sur ma droite, cherchant une quelconque distraction m'empêchant de gesticuler d'impatience entre les doigts de fée. Il se posa sur ma voisine, en esquissant sa chevelure blonde qui retombait lourdement sur ses épaules, et ses paupières fermées. On noircissait ses yeux, les étirant davantage en amande, ajoutant un peu plus de sauvagerie à sa crinière dorée. Je la fixais silencieusement. Elle était mon style, mais tant que je n'aurais pas vu la couleur de ses prunelles, je n'en avais réellement aucune idée. Et comme si elle m'avait entendu, elle les réouvrit, et les darda dans les miens qui, curieux, ne s'en étaient pas détachés. J'y lisais de l'agacement, et une nervosité inégalée. Et une force dans un échange visuel qu'elle n'avait pas évité, comme d'autres femmes l'auraient fait. J'esquissai un sourire en coin. Elle était bel et bien mon style. « Toi aussi ça te fait chier qu'on te maquille ? » lui lançais-je, alors que nos deux maquilleuses écarquillèrent leurs mirettes, surprises. « Vous faites du bon boulot hein, mais vous ne savez pas à quel point c'est dur de nous laisser aller ! » continuai-je, avant de me pencher et d'attraper un crayon khôl que je présentai à celle qui s'affairait autour de moi. « Noircis-moi les yeux moi aussi, histoire que j'accompagne Blondie, et que tout cela soit moins ennuyant.. » Je levais mon menton, mes prunelles caramel s'accrochant à leur reflet. « .. moins parfait, et plus rock'n'roll. » murmurai-je d'une voix plus rauque. Plus moi, et moins Lenny que je semblais voir dans le spectre de mon image qui me faisait face.. avant qu'une des professionnelles nous annonce que l'on allait devoir poser ensemble. Je n'étais pas vraiment au courant, mais cela ne changeait pas grand chose pour moi. Plus vite ça serait fait, plus vite je pourrais me tirer. La couleur nuit, peu à peu, habilla mon regard de loup (clique), alors que je reprenais la parole. « Alors, chère partenaire d'un jour.. Tu sais sur quel thème on doit poser ? Parce que moi, je n'en ai pas la moindre idée.. j'improviserais. » affirmai-je, les paupières fermées, un sourire fin étirant mes lèvres, les doigts ornés de grosses bagues en argent s'agitant en rythme sur les accoudoirs. Sur ma pommette, la maquilleuse s'affairait à atténuer une égratignure violacée qui semblait lui donner du fil à retordre..
Shoot me if you can
Feat Bao
Lenny, encore Lenny. Pourquoi est-ce qu'il acceptait tout et n'importe quoi ? Non j'exagérais un peu mais quand même. Entrant dans le bâtiment familier des arts du spectacle, je laissais la section théâtre sur ma droite, continuant nonchalamment vers un nouveau couloir, suivant les indications sur les murs. Cigarette au bec, je longeais plusieurs salles de cours ornées de larges baies vitrées, dévoilant les différentes classes de lettres. Une fine fumée blanche traçait mon passage derrière moi, s'effaçant peu à peu et délaissant derrière elle, un flou presque artistique. Sans gêne, j'en aspirais une bouffée, avant de la retirer d'entre mes lippes pour demander à une hoobae où était le studio photo. Elle m'indiqua une porte un peu plus loin, et je l'en remerciais d'un anglais paternel, m'y dirigeant sans grande énergie. Lenny avait accepté de prêter notre image à un apprenti photographe pour un projet de fin d'année, dont la note serait cruciale pour passer au niveau supérieur, afin d'atteindre son diplôme final. J'avais râlé. On était même pas payé bon sang.. On faisait cela depuis un an maintenant, professionnellement, on était engagé, reconnu par d'autres qui étaient déjà dans le milieu, on faisait le boulot et on nous rendait la monnaie de notre pièce. Et là, qu'avait-on en échange hein ? Il m'avait dit que c'était lui qu'il le ferait, mais devinez qui s'est réveillé aujourd'hui ? Moi.. Un soupir m'échappa, alors que je pénétrais dans la salle. J'inspirais, la mèche incandescente éclaira légèrement les traits de mon visage dans la noirceur de l'entrée, avant qu'elle ne s'éteigne définitivement, m'offrant son dernier souffle. Je l'écrasais négligemment sur le mur près de la porte, avant de jeter d'un mouvement vif le mégot dans une petite poubelle juste à côté. Leur plateau était plutôt immense, j'étais surpris par l'installation assez élaborée des lieux. Je m'avançais parmi les diverses personnes qui s'affairaient, gagnant un peu plus de lumière sur ma silhouette sombre. Je détaillais le décor, quand un jeune homme vint à ma rencontre. « Ah Lenny-shi ! » J’arquais un sourcil, alors qu'il se présenta à mes côtés, armé d'un lourd appareil photo. Je me demandais soudainement si Jeha le connaissait, bien que je m'en ferais très vite une idée par moi-même. « Merci pour ton aide aujourd'hui. Tu peux aller vers là-bas, au maquillage, puis on te montrera ce que tu devras porter par la suite. » J'approuvais d'un mouvement de menton, me dirigeant vers une rangée de trois miroirs parfaitement alignés, où une femme était déjà entrain de se faire maquiller et coiffer. Une autre arriva aussitôt à ma hauteur. « Vous êtes le mannequin homme ? » « Non, le mannequin femme ~ » fis-je, d'un rictus mi-ironique mi-amusé, alors qu'elle souriait à ma réponse. « Installe-toi sur le fauteuil, j'vais m'occuper de toi ! Je peux te tutoyer ? » J'approuvai, me sentant nettement plus à l'aise quand les gens ne prenaient pas des gants de velours avec moi. Je tirais la chaise qui roula sur le sol, et m'y asseyais, glissant mes longues jambes jusqu'au mur. Je les écartais d'une posture nonchalante, avant de m'avancer vers mon reflet, passant la main dans mes cheveux de jais bien trop indisciplinés. En une heure, ça serait bouclé. Mon dos s'enfonça dans le siège, laissant la maquilleuse s'approcher à mes côtés pour venir camoufler un teint grisâtre d'une nuit agitée et fêtarde. Mon regard évolua lentement sur ma droite, cherchant une quelconque distraction m'empêchant de gesticuler d'impatience entre les doigts de fée. Il se posa sur ma voisine, en esquissant sa chevelure blonde qui retombait lourdement sur ses épaules, et ses paupières fermées. On noircissait ses yeux, les étirant davantage en amande, ajoutant un peu plus de sauvagerie à sa crinière dorée. Je la fixais silencieusement. Elle était mon style, mais tant que je n'aurais pas vu la couleur de ses prunelles, je n'en avais réellement aucune idée. Et comme si elle m'avait entendu, elle les réouvrit, et les darda dans les miens qui, curieux, ne s'en étaient pas détachés. J'y lisais de l'agacement, et une nervosité inégalée. Et une force dans un échange visuel qu'elle n'avait pas évité, comme d'autres femmes l'auraient fait. J'esquissai un sourire en coin. Elle était bel et bien mon style. « Toi aussi ça te fait chier qu'on te maquille ? » lui lançais-je, alors que nos deux maquilleuses écarquillèrent leurs mirettes, surprises. « Vous faites du bon boulot hein, mais vous ne savez pas à quel point c'est dur de nous laisser aller ! » continuai-je, avant de me pencher et d'attraper un crayon khôl que je présentai à celle qui s'affairait autour de moi. « Noircis-moi les yeux moi aussi, histoire que j'accompagne Blondie, et que tout cela soit moins ennuyant.. » Je levais mon menton, mes prunelles caramel s'accrochant à leur reflet. « .. moins parfait, et plus rock'n'roll. » murmurai-je d'une voix plus rauque. Plus moi, et moins Lenny que je semblais voir dans le spectre de mon image qui me faisait face.. avant qu'une des professionnelles nous annonce que l'on allait devoir poser ensemble. Je n'étais pas vraiment au courant, mais cela ne changeait pas grand chose pour moi. Plus vite ça serait fait, plus vite je pourrais me tirer. La couleur nuit, peu à peu, habilla mon regard de loup (clique), alors que je reprenais la parole. « Alors, chère partenaire d'un jour.. Tu sais sur quel thème on doit poser ? Parce que moi, je n'en ai pas la moindre idée.. j'improviserais. » affirmai-je, les paupières fermées, un sourire fin étirant mes lèvres, les doigts ornés de grosses bagues en argent s'agitant en rythme sur les accoudoirs. Sur ma pommette, la maquilleuse s'affairait à atténuer une égratignure violacée qui semblait lui donner du fil à retordre..