Le match touchait à sa fin et l’équipe était plus satisfaite du résultat. Les joueurs venaient de gagner face à leurs adversaires ! Junno, qui était l’un des attaquants, avait réussi à marquer un point juste avant que l’arbitre ne siffle la fin du match. Ainsi, le jeune étudiant en médecin était parvenu à tirer la victoire, entraînant un flot d’accolade et de félicitations. Mais il n’était pas le seul ! Tous les membres avaient été formidables, comme à leurs habitudes. Ce fut donc avec le sourire qu’il suivit ses amis dans les vestiaires pour prendre une bonne douche et se changer. Oui, c’était une très bonne chose, cette victoire, mais Junno n’était pas si victorieux partout. En effet, s’il se donnait encore plus à fond dans son club puis dans ses études, c’était à cause de cette fameuse rencontre qui avait eu lieu quelques jours auparavant. Chani avait ressurgi dans sa vie sans crier gare et on ne pouvait pas dire que ces retrouvailles avaient été des meilleures. Il n’avait eu de cesse d’y penser, tournant et retournant toute la conversation dans son esprit sans arriver à comprendre réellement tout ce qui avait pu se passer entre eux. Junno avait tant rêvé de le retrouver, de s’excuser auprès de lui... c’était si compliqué une fois la situation en face. Et puis il n’avait jamais pu oublier Chani étant donné que sa fuite avait aussi pour cause ces sentiments qui l’avait envahi. Des sentiments... d’amour ? Il ne voulait pas les qualifier ainsi, peut-être trop effrayé pour cela.
Quelques minutes plus tard, le sportif quittait les autres membres de son équipe, épuisé et ne souhaitant plus qu’une seule chose : aller se coucher. En sortant, il prit une grande bouffée d’oxygène, appréciant l’air frais qui venait agiter doucement ses cheveux encore un peu mouillés. Abandonnant un soupir, il prit la marche avant que son attention soit attiré non loin de là, voyant une silhouette recroquevillée sur un banc. Que faisait cette personne ici ? Fronçant les sourcils, il s’approcha, réprimant une grimace en voyant le vomi au sol. Contournant le banc, il déposa sa main sur l’épaule de la personne qui se révéla être un garçon. « Eh ? Eh oh ? Est-ce que tout va bien ? » Et puis il le vit. « Bon sang, Chani ! lâcha-t-il en s’agenouillant face à lui, tu as bu ? Réponds-moi, c’est Junno. Tu ne peux pas rester là. » Il se mordit la lèvre. Tant pis, s’il se décidait de ne pas bouger, il le porterait. Il ne devait pas être bien lourd. « Tu peux t’asseoir ? Chani ? » Il avait déjà été confronté à une ou deux personnes saoule et il avait bien compris qu’il fallait ne pas les lâcher et parler encore et encore pour qu’elles ne tombent pas raides. La seule chose qu’il espérait en cet instant, c’était que Chani n’avait pas bu à cause de lui.