Puisque tu ne savais, comme je m’apprêtais à le faire avant qu’un élan de politesse ne me prenne, je nous commandais deux whisky. Dans un endroit comme ça, il nous fallait au moins ça. J’aurais pu t’offrir un verre d’eau mais sans doute serait-ce plus amusant si tu venais à être éméché plutôt que juste contrarier. Et puis, je devais continuer à te faire encore un peu croire à mes bonnes intentions, ce qui semblait être toujours le cas vu ta question. Pourquoi ici ? Certes, cette partie, je l’entendais et tu ne devais avoir beaucoup d’amis pour de faire découvrir ce genre de lieu vraisemblablement. En revanche : pourquoi pas la salle d’arcade ? Là, je te regardais avec plus d’étonnement : « Ah ouais… T’es vraiment atteint à ce point là ? » Okay, je pensais bien que tu étais un petit geek à mater des hentai dans sa chambre, un adepte du porno animé mais je m’attendais pas trop à ce que tu exprimes clairement être plus désirer de prendre ton pied dans un endroit comme ça. « C’est chaud de bander que sur des nanas virtuelles quand même… » C’était triste un peu aussi. « Pour ça que dans la réalité, tu t’accroches à une nana inaccessible ? » Non parce que bon, y avait une nuance entre l’envie de la pecho, de s’envoyer en l’air une bonne fois et faire une fixette sur une nenette bien gaulée que tu pourrais jamais touché. Ils étaient nombreux à avoir essayé. Et de mes bons amis le premier, j’avais beau l’avoir averti que c’était peine perdu. Au sein des gumiho, nous ne le savions tous que trop. « C’est quoi ton blocage avec les femmes en chair et os ? Intimidé ? Paniqué ? Précoce ? » Alors que mes questions s’enchainaient, la serveuse revenait au même moment et nous déposait les deux verres commandés. Je m’en saisis et t’en tendis un.  « Le Jeong Yong Sun peut t’apprendre quelques ficelles si tu veux réussir à enlever celle qu’elles ont entre les fesses. » Sourire en coin sous-entendeur, petit mouvement de sourcil, que dirais-tu de faire un peu ton instruction ? Tu étais beau gosse quand même, ton cas ne devait pas être si désespéré que ça. Peut-être qu’il te manquait juste un petit coup de pouce pour franchir le pas. Après avoir fait tinter légèrement mon verre contre le tien, je le portais à mes lèvres et en avalais une gorgée avant de le reposer. Je claquais dans mes mains. « Alors, c’est quoi tes goûts ? » En matière de femme bien évidemment. « Autre que la singapourienne évidemment, parce que c’est sans doute un peu trop huppé pour qu’on en est au menu. » Une main compatissante je posais sur ton épaule.  « Au pire, il te suffit de l’imaginer, t’en veux une qui ressemble ? » Peut-être que ça se trouvait, bien que j’en doutais. Pour ma part, il me suffisait de regarder la barre pour penser à ma belle.