rien que tu ne puisses cacher éternellement [In Ha]
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rien que tu ne puisses cacher éternellement [In Ha] | Ven 9 Fév - 22:10 Citer EditerSupprimer
Rien que tu ne puisses cacher éternellement On a tous été un jour terrifié par quelque chose, mais pour les plus endurants et solides d'entre nous, cela se resume au silence. Un silence qui étouffe, qui brise les os, qui accumule en nous plus de douleur qu'une maladie physiologique et pour laquelle il n'existe aucun remède, à part se pardonner à soi même. Mais le pardon est un poison, synonyme de fatigue, d'abandon, la fuite de la responsabilité d'un acte inommable que l'on n'a su empêcher... la fatalité est comme la coupelle de lait et nous les chatons... on tombe la gueule dedans, attiré par un faim masochiste incontrolable, qui nous noie à petit feu sous ses airs de blanche douceur. Quand on ressort la tête de la coupelle, on sent la substance s'infiltrer par chaque pore de la peau, un venin cutané, qui s'empare jusqu'à notre moelle avec une cruauté que même un parasite jalouserait... la culpabilité. Cette garce s'appelle la culpabilité... Sous ses jupons de véhémence et de voluptes hypocrites, elle vous rit à la gueule avec des "t'as vu, c'est ta faute, maintenant ferme-la et encaisse." On est pas tous fait pour ça. Merde... Poisseux et puant qu'est le remord, la douleur d'impuissance.... on voudrait controler les autres mais on ne se controle même pas soi-même, ironie du sort au gout de vermeil salé. Cette impuissance, le Cho, il en bouffe en silence chaque matin sous ce miroir d'assurance et de froideur et préfère que tous le pensent infaillible. C'est meilleur pour la digestion. Meilleur pour le reflet. Il leur marchera dessus s'ils refusent de se pousser de son chemin, parce qu'il est loup plus encore qu'homme, Cho plus encore que coréen, et le monde n'est qu'un vaste territoire à conquérir qui ne l'effraie pas. Il craint davantage l'âme bousillée de toutes ces femmes de moins en moins fiables, se réfugiant sans l'avouer dans des amitiés plus stables et des loyautés honorables. On pense tous qu'on est assez fort mais jusqu'à quand la carapace tient-elle? Les fissures n'ont rien de sexy, ni de doux. Et quand on éclate en copeaux de faience, c'est trop tard. La cigarette rechauffant sa langue en douces alvéoles fumeuses, il s'était aventuré au dehors, sans pneu ni transport, pas trés loin du campus des loups. Pas de garde du corps. Rien que lui, son écharpe grise imposante autour du cou, chaude comme cette braise au bout de ses lèvres gercées. Ce regard d'ébène, inquisiteur habituel, les joues creusées autant par le froid que dans son ossature naturelle, il battait lentement le pavé depuis de longues minutes déjà. Ses doigts sentaient la nicotine et un musc marbré d'un bois amer. Son coat mi long et noir, en feutrine épaisse, col relevé, se frottait à l'arrière de ses genoux, en surplomb de ses chaussures cirées noires. Ce week end, il avait plaidé en faveur d'un petit con. A croire qu'il les aimait bien. Non. Aimer, c'était trop fort. Il les tolérait, et en avait besoin à la fois. Une utilité. Ou une voix étrange qui l'y poussait. Comment savoir. Mais il était temps de rentrer. Deux heures bien comptées du matin, et le froid tranchant s'installait dans les moindres centimètres de peau, bleuissant jusqu'à la chair, la plus solide des peaux. Cette année, l'hiver serait à l'image de ce monde: intrusif, égoiste et traitre. Peut-être viendrait-il à neiger. Il préférait tellement plus les soirs d'orage. Le retour. Se diriger vers son lit. Il ne s'arrêterait pas. Il avait bien assez bu cette semaine et pas forcément de la meilleure manière. Il s'abstiendrait ce soir. Mais ce n'était pas le cas de tous, et il le savait que trop. Les week end étaient attractifs, centre d'attention des beuveries et autres excès, tant qu'on pouvait sortir de ce méandre sociétal. Un méandre qu'An Seo se complaisait à compléter et à rendre encore plus complexe, observant la déchéance de chacun avec un certain plaisir et une crainte dissimulé. Crainte qui se confirma quand il reconnu une tignasse et une silhouette sur une intersection de ruelles piétonnes. En voilà une surprise, bien âcre à son palais, mais une surprise quand même. Non pas qu'il ne l'appréciait pas, au contraire, mais le voir là lui faisait un point dans l'estomac. Un dilemne, aider ou laisser dans la merde pour lui donner une leçon. En temps normal, il serait passé à coté sans s'arrêter, mais là, c'était In Ha, leur président de fratrie. Et ... bien qu'il semble plein comme un trou, il n'était pas du genre à se cuiter de la sorte. Depuis toutes ces années qu'il le cotoyait sans forcément une grande affinité, lui et sa manie de la distance... mais il connaissait un peu le genre de gars qu'il était. Et le voir s'affaisser sur le pavé... humide et glacial... ça le perturbait. Le jeune avocat s'était arrêté, la cigarette entre les lèvres, le regard sec, et les mains dans les poches. Un bref regard autour du président. Pas de potes à l'horizon? ça confirmait que c'était inhabituel. Ses yeux se figèrent sur la silhouette à présent par terre, à une trentaine de mètres, le verglas du trottoir bouffant les mains de l'illuminé alcoolisé. Une bref et discrêt soupir, et sa clope roule en l'air, dans des ciclades de fumée usée, pour finir sur la chaussée. Il avance vers lui, crachant sa dernière giclée de brume toxique, et sans un mot, s'accroupit à coté de lui, passant sa main solide sous un de ses bras. De l'autre, dont il a oté le gant, encore chaude, il lui relève le visage en poussant à plat sur sa joue. Bonjour la gueule qu'il se paie le neugdae. "Combien de verres...?" souffle-t-il doucement sans espérer de verres, juste pour créer une connexion. Difficile de croire que de cette brute puisse sortir des gestes si maitrisés, mais tout homme de pouvoir se doit de savoir avoir la main de fer comme de velours. In Ha est glacé. Sans lui demander son avis, ce qu'il n'aurait que contribué à le blesser dans sa fierté, il tente de le relever sans brutalité. Mais il semble bien fébrile sur ses jambes, et le Cho se dit qu'il va devoir se résoudre à l'impensable si l'autre repose les genoux au sol. |
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Re: rien que tu ne puisses cacher éternellement [In Ha] | Dim 11 Fév - 1:09 Citer EditerSupprimer
Rien que tu ne puisses cacher éternellement
An Seo & In Ha
TENUE | La dernière chanson du concert. Ma voix sonna, moins enjouée. Plus écorchée, presque résolue par les paroles anglo-saxonnes, sombres, désespérées. Rares étaient les chansons que je chantais d'une telle manière, et pourtant, je l'avais choisi. Je m'étais tourné vers les Voodoo Childs, l'ombre de la scène avalant mon visage alors que je m'avançais vers eux, leur suggérant la chanson. A leurs regards, je savais pertinemment qu'ils savaient. Si j'en clamais le titre, si je voulais la hurler désespérément au public qui m'avait tant de fois étouffé par leur énergie oppressante.. C'était parce que je ne me sentais pas bien. Elle me trahissait, avant même que je n'efface les bribes de tristesse, de vide qui passaient sur des traits tendus. La lumière m'éclaira à nouveau, les doigts s'accrochèrent ensemble autour du micro, la sueur perlant sur mon buste dévoilé par l'encolure d'un débardeur noir. Les paroles aux sonorités étrangères ne parlaient pas à tout le monde, peut être presque à personne, et c'était peut être mieux. Car avec cette chanson, j'avais l'égoïsme de ne pas avoir envie de la partager. D'en partager la signification. J'éprouvais juste le besoin de la chanter, et de me faire un peu plus mal. Elle résonna dans la salle du bar coréen, les prunelles s'étaient fermées, la bouche effleurant l'air. La voix traîna, vagabonda, moins vive et chaleureuse que d'habitude. Lumières rouges, foule blanchie. La gorge s'étira vers le haut, et les sons qui s'en échappèrent glissèrent avec puissance, se noyant dans la caisse brute de la batterie, la gravité mélancolique de la basse, et dans cette guitare électrique qui me suivait, protectrice, hurlante. L'haleine aux effluves alcoolisées criante. Le refrain. « We all die alone, we are all alone. Lord come take my soul, so we can all reborn. » Mon regard vibra, presque en transe, affrontant les spots colorés qui peignaient le groupe. Il erra, finalement, quand le rythme avait ralenti. Je pouvais sentir les battements de mon cœur se caler sur les coups de la rythmique, qui frappait, frappait, frappait. J'avais l'impression que c'était mon cœur qui cognait contre les murs, mais ce n'était pas moi. Une lumière jaune sur le fond, un frisson, ma poitrine qui se crispe. Une silhouette était là, un regard, un sourire fier.. l'ombre la rattrape. Un souffle manqué. La lumière revient, un mirage, plus personne. Elle a disparu. Ma main s'était serrée sur le pied métallique. Les tremblements ne se distinguaient pas, j'étais le seul à les ressentir jusqu'au plus profond de mes entrailles. Les iris dilatés voletaient de droite à gauche, partout, ne sachant plus où se poser. Perturbés. Comme un début de crise, et pourtant, je crachais tout ce qui me compressait les poumons en scandant avec plus de virulence, et de détresse les paroles vers les yeux levés, demandeurs. Une silhouette, un fantôme. Je le cherchais encore, toujours, je ne pouvais pas m'en empêcher. Mais il n'était pas là, plus là réellement. Il demeurait dans ma tête torturée, dans un recoin de mon esprit, fermé à double tour. Parfois, il enfonçait la porte, creusant mon corps, mes muscles, mes veines, brûlant ma chair d'une douleur insoutenable : celle de la perte d'un être cher, et celle de la culpabilité, ancrées au fer rouge. On ralentit, imperceptiblement l'étau se resserre et mes cordes vocales tiennent encore le coup dans une dernière plainte contrôlée, à fleur de peau. Puis, the last words, ils flottèrent en suspens dans une salle plus silencieuse qu'auparavant. Elle les attrapa, et frappa de toutes ses mains dans notre direction. Ma mâchoire se crispa, atténuant tout ce qui me montait sous les cils, les écrasant jusqu'au plus profond de mon estomac. Les cris, les sifflements, mes amis musiciens m'agrippèrent avec chaleur. La ligne s'avança vers les fauves bouillonnants, mes lèvres appuyées s'étendirent, un peu, faussement. La douleur s'atténue avec le temps ? Non, on apprend à vivre avec et parfois, elle revient brusquement, par surprise, quand tu t'y attends le moins. Elle nous percute, et nous brise comme au premier jour.. Pour nous assurer qu'elle demeure, au fond, dans la noirceur. Toujours.
Je levai l'index en direction du serveur qui venait de récupérer une bouteille neuve de rhum. Il me la présenta, et je m'en emparais d'un geste vif, le gratifiant d'un simple mouvement de tête. Mon verre se remplissait, encore et encore. Le soju en début de soirée avait vite laissé place à un alcool bien plus fort, et qui me sied bien mieux. Il échauffait une gorge à vif, et maintenant, je ne sentais presque plus rien, malgré les grimaces que je laissais échapper à chaque gorgée. Et cul sec. Jun, mon cher guitariste passait par là, plusieurs fois, les autres aussi, essayant tant bien que mal de calmer mes ardeurs beaucoup plus positives d'habitude. J'avais l'alcool joyeux, aujourd'hui, je voulais juste qu'il m'enterre jusqu'à mon lit et ne me fasse plus penser à cette journée. Ils avaient beau me parler, user de tons amicaux et presque réconfortants, j'étais d'une froideur inhabituelle derrière un sourire se voulant rassurant, mais bien trop faussé. Mon ami attrapa le verre plein et ma poigne se referma aussitôt sur son bras, emportée et tempétueuse. L'ombre qui assombrissait mes prunelles caramel se refléta dans les siennes qui s'abaissèrent, avant de me laisser seul. Seul dans mon renfermement presque incompris. Les images et les souvenirs m'attaquèrent de toute part, le liquide transparent embrumé mon esprit et éradiquait aussi un bouclier fragile, instable.. Le verre claqua violemment sur le comptoir, attirant quelques regards intrigués. Et soudainement, tout m'insupporta. Le bruit, la musique, les gens qui discutaient, riaient, s’esclaffaient.. Le silence, il me fallait du silence. Non, de l'air, oui de l'air.. J'entrepris de descendre du haut tabouret où j'étais installé, tentant tant bien que mal d'enfiler mon large bombardier en cuir en me bagarrant avec les manches. Mon regard glissa vers les gens attablaient, vers ceux qui dansaient aussi et s'agitaient devant le DJ. Je profitais d'un moment d'inattention de mes amis pour m'éclipser. Je ne voulais pas qu'ils me ramènent, je ne voulais pas qu'ils me suivent. Je m'arrêtais dans ma lancée, tournant la tête vers le comptoir de plusieurs secondes, plus longues que d'habitude, avant de revenir sur mes pas, récupérant la bouteille, pour finalement franchir l'entrée.
Le froid m'avait mordu, de plein fouet. Le visage, les joues déjà bien échauffées, les lèvres sensibles, mon cou autour duquel j'empoignais fermement le col pour m'y engloutir. Et mes pas me portèrent, vacillants, mais étonnement, ils savaient où ils devaient aller. Pas à la fraternité, mais à mon appartement, son appartement. Celui de mon frère, Joon-Ha. Cela faisait sept ans aujourd'hui qu'il était décédé, que mon pilier s'était effondré. Et chaque année, c'était toujours la même chose. La même émotion, la même cassure brute. Je parcourais le long trottoir d'une avenue, les phares des voitures se reflétant sur mon jean gris, éblouissant une vision presque embuée. J'étais fatigué de cette douleur.. Au fond, sans lui, même si mon père et ma sœur étaient toujours là, sans lui.. j'étais seul et perdu, comme je l'avais toujours été. Un manque de confiance en soi, un complexe d'infériorité, et un besoin de retourner dans l'ombre éblouissante de la lumière d'un aîné, dont je suivais toujours les pas. Je suivais les larges dalles au sol, me mettant à tenir en équilibre sur une ligne, jouant les funambules de la mort. Lui aussi marchait ici pour rentrer chez lui, j'étais bel et bien encore dans ses pas. Hanté par eux. J'avançais lentement, la tête baissée, ne faisant pas attention aux gens qui m'évitaient, non par peur, mais étonnés de mon comportement. Les prunelles fatiguées évoluèrent dans l'espace, esquissant le tracé au sol d'un large passage piéton. Je m'arrêtai instantanément, en fixant le dessin et une pique s'enfonça un peu plus profondément au creux de ma poitrine. Ma bouche s'entrouvrit, une larme coulant sur ma joue. Je lâchai une injure contre moi-même, puis une autre contre le monde, mordant fermement mon inférieur, avant de m'engouffrer en courant dans des petites ruelles. Un aboiement à un portail me fit sursauter dans ma précipitation ! Je retirai brusquement les mains de mes poches, mon portable s'éclatant au sol, moi avec. Les genoux, le buste, la tronche éraflée.. Oui, tout avait pris ! Je soupirai, gémissant d'une plainte rauque sous la douleur. Restant en suspens un instant sans bouger, mes yeux se fermèrent avec pour seule pensée : ne m'avez-vous pas déjà assez pris ? Cette journée, cette date était décidément la pire de toute mon existence. Complètement embrumé, je n'entendis même pas les pas qui venaient vers moi, ne résistant presque pas à la soudaine prise d'un bras sous le mien, ni à celle d'une main qui tourna mon visage vers l'arrivant. « Combien de verres... ? » murmura t-il dans un souffle glacé. Mes paupières battirent, un cerveau assimilant l'identité de la personne. « .. An Seo.. ? » Je fronçais les sourcils, oui c'était bien lui, enfin.. Je crois... « .. Tu devrais plutôt dire.. combien de.. bouteilles. » lui affirmai-je en lui montrant la bouteille que je n'avais même pas lâché dans ma chute, comme un réflexe parfaitement stupide. Je grognai en appuyant l'une de mes paumes sur le sol rugueux pour me relever. Et je le fis avec plus de facilité que je ne l'aurais cru ! Avant de m'apercevoir que le loup en était en grande partie pour quelque chose. Je m'échappai de sa prise d'un pas en arrière, impulsif, nerveux. « ça va.. ça va ! Je vais bien, c'est rien.. ! » lui assurai-je d'une voix clamée, comme un discours appris et répété, mais qui trahissait pourtant, une vive oscillation. Mes mains glissèrent dans une tigrasse presque blanchie, avant de s'y agripper fermement sous l'étourdissement qui me prenait. Je grimaçai. « Oh.. ma tête putin.. » Je me laissai choir en direction du sol, m'accroupissant à nouveau. Ma tête tournait, et le sol semblait bouger.. Je rouvris les yeux sur les chaussures de Anseo, et les débris de batterie et autres de mon téléphone au sol. Il m'avait vu ? Est-ce qu'il m'avait vu.. comme ça ? Je levai la tête en l'air, la silhouette imposante du neugdae paraissait encore plus immense vue d'ici. Il me regardait, il m'avait vu. Mes mains englobèrent des traits tirés, avant d’ébouriffer presque hystériquement les cheveux peroxydés. Quelle belle image pour le président, ouuuuais génial.. L'ivoire s'enfonça dans ma chair gelée. « .. Où est-ce qu'on est ? Est-ce que je me suis perdu An Seo hm ? .. Pourtant.. J'ai suivi les pas de mon frère.. » murmurai-je, la tête penchée vers le sol, étrangement en équilibre sur les chevilles.
Deux heures plus tard
Je levai l'index en direction du serveur qui venait de récupérer une bouteille neuve de rhum. Il me la présenta, et je m'en emparais d'un geste vif, le gratifiant d'un simple mouvement de tête. Mon verre se remplissait, encore et encore. Le soju en début de soirée avait vite laissé place à un alcool bien plus fort, et qui me sied bien mieux. Il échauffait une gorge à vif, et maintenant, je ne sentais presque plus rien, malgré les grimaces que je laissais échapper à chaque gorgée. Et cul sec. Jun, mon cher guitariste passait par là, plusieurs fois, les autres aussi, essayant tant bien que mal de calmer mes ardeurs beaucoup plus positives d'habitude. J'avais l'alcool joyeux, aujourd'hui, je voulais juste qu'il m'enterre jusqu'à mon lit et ne me fasse plus penser à cette journée. Ils avaient beau me parler, user de tons amicaux et presque réconfortants, j'étais d'une froideur inhabituelle derrière un sourire se voulant rassurant, mais bien trop faussé. Mon ami attrapa le verre plein et ma poigne se referma aussitôt sur son bras, emportée et tempétueuse. L'ombre qui assombrissait mes prunelles caramel se refléta dans les siennes qui s'abaissèrent, avant de me laisser seul. Seul dans mon renfermement presque incompris. Les images et les souvenirs m'attaquèrent de toute part, le liquide transparent embrumé mon esprit et éradiquait aussi un bouclier fragile, instable.. Le verre claqua violemment sur le comptoir, attirant quelques regards intrigués. Et soudainement, tout m'insupporta. Le bruit, la musique, les gens qui discutaient, riaient, s’esclaffaient.. Le silence, il me fallait du silence. Non, de l'air, oui de l'air.. J'entrepris de descendre du haut tabouret où j'étais installé, tentant tant bien que mal d'enfiler mon large bombardier en cuir en me bagarrant avec les manches. Mon regard glissa vers les gens attablaient, vers ceux qui dansaient aussi et s'agitaient devant le DJ. Je profitais d'un moment d'inattention de mes amis pour m'éclipser. Je ne voulais pas qu'ils me ramènent, je ne voulais pas qu'ils me suivent. Je m'arrêtais dans ma lancée, tournant la tête vers le comptoir de plusieurs secondes, plus longues que d'habitude, avant de revenir sur mes pas, récupérant la bouteille, pour finalement franchir l'entrée.
Le froid m'avait mordu, de plein fouet. Le visage, les joues déjà bien échauffées, les lèvres sensibles, mon cou autour duquel j'empoignais fermement le col pour m'y engloutir. Et mes pas me portèrent, vacillants, mais étonnement, ils savaient où ils devaient aller. Pas à la fraternité, mais à mon appartement, son appartement. Celui de mon frère, Joon-Ha. Cela faisait sept ans aujourd'hui qu'il était décédé, que mon pilier s'était effondré. Et chaque année, c'était toujours la même chose. La même émotion, la même cassure brute. Je parcourais le long trottoir d'une avenue, les phares des voitures se reflétant sur mon jean gris, éblouissant une vision presque embuée. J'étais fatigué de cette douleur.. Au fond, sans lui, même si mon père et ma sœur étaient toujours là, sans lui.. j'étais seul et perdu, comme je l'avais toujours été. Un manque de confiance en soi, un complexe d'infériorité, et un besoin de retourner dans l'ombre éblouissante de la lumière d'un aîné, dont je suivais toujours les pas. Je suivais les larges dalles au sol, me mettant à tenir en équilibre sur une ligne, jouant les funambules de la mort. Lui aussi marchait ici pour rentrer chez lui, j'étais bel et bien encore dans ses pas. Hanté par eux. J'avançais lentement, la tête baissée, ne faisant pas attention aux gens qui m'évitaient, non par peur, mais étonnés de mon comportement. Les prunelles fatiguées évoluèrent dans l'espace, esquissant le tracé au sol d'un large passage piéton. Je m'arrêtai instantanément, en fixant le dessin et une pique s'enfonça un peu plus profondément au creux de ma poitrine. Ma bouche s'entrouvrit, une larme coulant sur ma joue. Je lâchai une injure contre moi-même, puis une autre contre le monde, mordant fermement mon inférieur, avant de m'engouffrer en courant dans des petites ruelles. Un aboiement à un portail me fit sursauter dans ma précipitation ! Je retirai brusquement les mains de mes poches, mon portable s'éclatant au sol, moi avec. Les genoux, le buste, la tronche éraflée.. Oui, tout avait pris ! Je soupirai, gémissant d'une plainte rauque sous la douleur. Restant en suspens un instant sans bouger, mes yeux se fermèrent avec pour seule pensée : ne m'avez-vous pas déjà assez pris ? Cette journée, cette date était décidément la pire de toute mon existence. Complètement embrumé, je n'entendis même pas les pas qui venaient vers moi, ne résistant presque pas à la soudaine prise d'un bras sous le mien, ni à celle d'une main qui tourna mon visage vers l'arrivant. « Combien de verres... ? » murmura t-il dans un souffle glacé. Mes paupières battirent, un cerveau assimilant l'identité de la personne. « .. An Seo.. ? » Je fronçais les sourcils, oui c'était bien lui, enfin.. Je crois... « .. Tu devrais plutôt dire.. combien de.. bouteilles. » lui affirmai-je en lui montrant la bouteille que je n'avais même pas lâché dans ma chute, comme un réflexe parfaitement stupide. Je grognai en appuyant l'une de mes paumes sur le sol rugueux pour me relever. Et je le fis avec plus de facilité que je ne l'aurais cru ! Avant de m'apercevoir que le loup en était en grande partie pour quelque chose. Je m'échappai de sa prise d'un pas en arrière, impulsif, nerveux. « ça va.. ça va ! Je vais bien, c'est rien.. ! » lui assurai-je d'une voix clamée, comme un discours appris et répété, mais qui trahissait pourtant, une vive oscillation. Mes mains glissèrent dans une tigrasse presque blanchie, avant de s'y agripper fermement sous l'étourdissement qui me prenait. Je grimaçai. « Oh.. ma tête putin.. » Je me laissai choir en direction du sol, m'accroupissant à nouveau. Ma tête tournait, et le sol semblait bouger.. Je rouvris les yeux sur les chaussures de Anseo, et les débris de batterie et autres de mon téléphone au sol. Il m'avait vu ? Est-ce qu'il m'avait vu.. comme ça ? Je levai la tête en l'air, la silhouette imposante du neugdae paraissait encore plus immense vue d'ici. Il me regardait, il m'avait vu. Mes mains englobèrent des traits tirés, avant d’ébouriffer presque hystériquement les cheveux peroxydés. Quelle belle image pour le président, ouuuuais génial.. L'ivoire s'enfonça dans ma chair gelée. « .. Où est-ce qu'on est ? Est-ce que je me suis perdu An Seo hm ? .. Pourtant.. J'ai suivi les pas de mon frère.. » murmurai-je, la tête penchée vers le sol, étrangement en équilibre sur les chevilles.
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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Re: rien que tu ne puisses cacher éternellement [In Ha] | Lun 12 Fév - 0:00 Citer EditerSupprimer
Rien que tu ne puisses cacher éternellement Même s'il l'avait aidé à se relever et qu'il n'avait en rien fait la remarque, il avait bien vu l'état de sa gueule éraflée. Son silence n'était jamais à interpréter, mais cela lui permettait aussi de voir comment l'autre réagissait et au vu de ce qu'il voyait et sentait, l'odeur immonde de l'alcoolémie avancée émanant de chaque cellule de la peau du blondinet, il ne s'avancerait pas s'il affirmait que In Ha ne pouvait pas rentrer seul, peu importe où il irait, et qu'il n'était pas dans son état normal. Son regard bien que pétillant du liquide ingéré et de son sang envenimé par cette mélasse toxique, dégageait aussi une aura triste, presque mourante. Bouteille. De quel genre? Une eau de vie au relan de dépression et mort imminente? Il puait autant l'alcool que l'envie de suicide, son regard suppliait qu'on le soulage, qu'on lui fasse oublier quelque chose. Il le connaissait que trop ce reflet morne et douloureux. Trop vu dans son propre miroir, après la mort de sa sœur... après la mort de son cadet. Qu'est-ce qui se passait dans sa petite tête de musicien? An Seo était habitué à le voir vif et enjoué, un cinglé empreint d'originalité. Pas dans cet état.... La réaction de rejet de son cadet ne le surprit d'ailleurs pas. Personne ne se laissait faire en sa présence. Il était au delà de la taille requise pour ne pas susciter la méfiance et son tempérament n'arrangeait rien, et ce ... même si on le connaissait. Il le laissa donc s'ôter de son emprise, impassible et silencieux. Il était propre tiens... C'est rien? Vraiment? Une lente inspiration, toute aussi lente pour l'expiration, et un regard d'un calme implacable. Allait-il lui rendre la tâche si difficile? Ils le faisaient tous. ça l'amusait presque quelque part. Au moins, ce n'était pas ennuyeux. Son regard se fixa sévèrement sur la dite bouteille encore intacte, et il haussa un sourcil. Préserver sa bouteille, plutôt que son visage... quelle belle foutaise. Sans un mot, il glissa sa main sur la sienne, gelée, et lui prit la bouteille sans lui laisser le choix pour la balancer dans un espace pour clébards. Entre les crottes humides, les capotes usagées et les bouteilles de clochards beurrés, ça ne se verrait pas. L'objet roula dans un fracas aigu pour s'arrêter dans un bling tintinabulant, écho à l'âme de In Ha. C'en était presque lugubre et les lampadaires de l'endroit n'était pas assez forts pour rendre la zone sympathique. Son regard retomba sur un In Ha qui déchantait, se rendant compte de sa douleur soudaine, et de son manque de stabilité. Etre ivre, c'était ça mon gars. Au sol, les débris de ce qui semblait être son portable. Il avait décidément tout foutu en l'air ce soir ce cher président. Pourtant An Seo ne bougea pas, enfonçant ses mains dans ses propres poches de manteau, vérifiant qu'il avait bien le sien. Il fit voyager sa langue en toc compulsif, entre ses dents, et expira une buée qui trahissait le froid ambiant, ses yeux capturant un bref instant le bitume glacial, qui draguait la compagnie du blondinet en lui imposant sa lourde gravité. Quand le meneur Neugdae releva ses yeux, la tête ébouriffée, An seo fronça les sourcils, perplexe, mais cette expression disparut vite, comme se résolvant à l'unique solution qui s'offrait à lui. Aider ce loup aux airs de chiot abandonné qui avait besoin que son genou quitte le sol. Ce n'était pas de la pitié, bien au contraire, tout chef se doit d'être épaulé, soutenu et relevé dans les moments les plus durs. C'est ce qu'on appelle loyauté. Sans question, sans jugement. Ce mec avait besoin d'un garde du corps à ce stade... pas que des potes... avec sa gueule de petit minet, il pourrait tomber sur une âme malveillante n'est-ce pas? Et dans son état, An Seo ne donnait pas cher de sa peau. Il ne pouvait pas le laisser comme ça. Allez sexy president, on bouge son cul et on fait pas ces yeux là... c'est déloyal. Il s'avança lentement vers le blondinet, poussant du pied les restes du portable. Il s'accroupit en face d'In Ha, les débris entre ses semelles de chaussures de ville cirées, débris qui dévoilèrent la puce de l'appareil, dont il se saisit. Il sortit son téléphone portable, le retourna, l'ouvrit en silence, les gestes surs comme tout ce qu'il faisait ordinairement. Il ôta sa propre puce qu'il rangea dans sa poche et y plaça celle de In Ha, avant de refermer le capot et de lui placer dans la poche. "Tu le seras moins avec ça...." Perdu. "Pas loin de mon appart, ou du campus, comme tu veux. Mais j'te laisse pas seul, tu vas finir par t'ouvrir la tête." Suivi son frère? Il a un frère lui? C'est nouveau? Intrigué, il ne lui laisse pas le choix pour autant, et se retourne, lui attrape les bras et le hisse sur son dos, le soulevant du sol. Un poids plume à coté de lui. "Arrête d'angoisser, tu vas vomir." Pourvu que ce ne soit pas sur son épaule, ce serait franchement dégueulasse. Mais ce ne serait pas ce détail qui l'arrêterait. Il le saisit par dessous les cuisses, sentant la fraîcheur émaner de son corps. Aucun doute, il était froid à coté du géant, qui, habitué aux hauteurs enneigées, tenait très bien les températures négatives, véritable bouillotte ambiante. "Ton frêre?" demanda-t-il comme juste soufflé gravement, commençant à marcher sur le sol peu stable où se formaient des plaques de verglas par endroit. S'il se vautrait avec lui, ils se fracasseraient quelque chose, enfin surtout son paquetage mouvant. "Cesse de bouger..." dit-il simplement, sur un ton bas et neutre, en commençant à avancer dans la foule maigre au pas lent, qui ne faisait pas attention à eux, habitué à ce genre de spectacle. Le temps s'arrêtait lentement autour de cette bulle qui s'était créé autour d'eux, l'aura de In Ha qui semblait étouffer le monde sous son souffle. Une détresse à l'en faire frissonner la nuque mais il le ramènerait. |
codage par LaxBilly
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Re: rien que tu ne puisses cacher éternellement [In Ha] | Dim 18 Fév - 22:20 Citer EditerSupprimer
Rien que tu ne puisses cacher éternellement
An Seo & In Ha
TENUE | Le masque essayait tant bien que mal de se redessiner, sur un visage aux pensées sombres et tourmentées. Mais la couche suprotectrice avait été fendue, puis explosée en mille morceaux comme à chaque fois. Chaque fois à cette date. Un masque, un bouclier, qui permettait de cacher des faiblesses passées et désormais présentes, qui pouvaient m'envahir à tout instant. Tous les jours, sans exception, il tremblait ce masque, cachant les larmes et un mal-être intérieur coulant derrière un mur d'acier. A l'intérieur, j'étais.. torturé par la peur, la mort, la culpabilité, et elles me revenaient parfois de plein fouet. En pleine face. En particulier en ce jour de deuil. Accroupi au-dessus du sol, les mains agrippées dans mes cheveux ébouriffés, je ne savais pas quoi faire.. L'alcool n'aidait pas à avoir les idées claires et en même temps, elle me permettait de troubler un esprit bien trop sensible, et fragile, qui tanguait bien plus qu'on ne le pensait. Un esprit que je haïssais. Je voulais rentrer. Je voulais partir. Je voulais fuir. Je voulais une bulle chaude qui m'englobe et m'étouffe. Je voulais faire taire les voix et les souvenirs, les bons comme les mauvais. Ses fantômes du passé que j'aimais, et ceux qui me torturaient. J'avais mal à la tête, mon corps semblait mou, et peu assuré sur ce qu'il devait faire désormais. Mon regard était éteint, la lumière si symbolique de ma personnalité avait terni d'une couleur noirâtre et solitaire. Il s'arrêta sur les chaussures en cuir de l'homme qui était devant lui, et je réalisais à nouveau de qui il s'agissait, de qui était en face de moi. An Seo. Un loup. Quelqu'un que je connaissais, mais pas assez bien pour lui peindre une telle image méconnaissable. Un sentiment de dégoût me prit envers moi-même. Je ravalai ma salive aux arômes de rhum citronné, peu certain de vouloir lever la tête et entrevoir son expression. Une expression de pitié que je n'avais nullement envie de faire naître. Je voulais être seul. Qu'il me contourne, je ne lui en voudrais pas. Ça serait même mieux. Je n'avais pas envie qu'on m'aide. Ce n'était que pour aujourd'hui, demain, je camouflerai à nouveau tout. J'avais appris à le faire, ça faisait des années que c'était comme ça. Je fermai mes paupières, le géant s'accroupissant à ma hauteur. Je n'avais même pas envie de me tourner pour qu'il ne voit pas mon visage éreinté. A la place, il tendit sa main vers le sol, et je les réouvris au moment où il ramassait les quelques bouts de plastique de mon portable dispersés sur le sol. Je jetai un œil à l'écran, glissant simplement mon iris dans sa direction. Il semblait pété, génial. Tant pis. J'avais qu'à faire attention. Et j'étais bien trop dans la lune pour me rendre compte que Seo avait remplacé mon portable par le sien, en y insérant ma puce, le glissant dans la poche de mon large manteau en cuir, qui touchait le sol. De toute façon, je n'en avais pas besoin. Qui appeler à une heure pareille ? Et pourquoi ? Pourquoi les faire angoisser inutilement ? Si j'appelais Ji Hoon, il flipperait et se ramènerait en courant ici, laissant sa femme enceinte seule chez lui. J'en avais d'autres que je pouvais appeler mais encore une fois.. La dernière fois que l'on avait appelé quelqu'un pour m'aider.. La personne avait perdue la vie, à cause de moi. Mes lèvres tremblaient, noyé intérieurement par un trop plein de choses pesantes. Le loup avait répondu à ma question, alors que mes yeux se relevaient vers lui. « Je ne vais pas à la fraternité. Je vais voir mon frère.. » lui lançais-je d'une voix basse, peu préoccupé par le fait de me blesser en chemin. Tant que j'y arrivais. Je parlais d'aller voir mon frère, mais en réalité, je parlais de son appartement que j'avais hérité plus tard, et dans lequel j'habitais, en même temps que la maison des jaunes. Un lieu où j'avais toujours cette impression qu'il apparaîtrait dès que je l’appellerai. Il ne répondait plus depuis longtemps, même si je criais Hyung ! de toutes mes forces à m'en saigner les cordes vocales.. Arrêter d'angoisser dit-il.. « Et comment on fait pour arrêter d'angoisser ? ça.. ça fait des années que je n'arrive pas à m'en débarrasser.. » murmurai-je, me rendant à peine compte que le brun m'avait soulevé sur son dos. Ce n'était que quelques secondes plus tard, très longues que je remarquais enfin que j'avançais sans effort, et de bien plus haut. Je plissai difficilement les yeux en regardant autour de moi, oui on avançait bien et je ne faisais rien. « Ton frère ? » me questionna t-il d'une voix grave et neutre. Les bras ballants par-dessus ses épaules, la tête calée du côté de l'une d'elles, je regardais notre air disparaître en un nuage blanchâtre et glacé. « Oui, mon frère.. Je dois rentrer chez lui.. et demain.. demain j'irais le voir.. » Mes paroles étaient floues, à la fois claires et pas claires, et je n'en étais même pas conscient. Et puis, quelque chose fit enfin tilt dans ma tête, remuant soudainement mes pieds dans le vide, alors que l'avocat me sommait d'arrêter de bouger. « .. Yah.. Seo, pourquoi est-ce que tu me portes ? J'peux marcher.. J'habite pas loin. » Sa carrure était grande, large mais elle paraissait encore plus immense vue de cette place. Je n'émis que peu de résistance, même si j'en avais envie. J'avais l'envie, mais je n'arrivais plus vraiment à bouger. A vouloir me défendre. L'avenue était parcourue de quelques piétons, habitants d'une ville habitués à voir de tels cas dans les rues. Et pourtant, je collais mon front à son manteau, cachant ce visage que je n'aimais pas exposer, même si c'était déjà trop tard. Il dégageait une odeur de cigarette froide, c'était chaud et réconfortant, et je sentais mon corps se relâcher de plus en plus dans le vide, m'agrippant à peine au loup. Puis, tout à coup, un frisson violent me traversa et je me crispai en un instant, en un sursaut brusque. Un souvenir passé, de jeunesse où la silhouette de mon frère se superposait à celle de Seo. Je me redressai d'un mouvement inattendu, comme piqué durement. « Lâche-moi.. Lâche-moi.. Fais-moi descendre ! Je veux descendre !! » m'écriai-je, ma voix s'emportant dans un crescendo désespéré, qui attira l'attention dans notre direction. Je m'agitai suffisamment pour retrouver terre, m'éloignant de quelques pas maladroits sur le côté. Je me penchais vers l'avant, la main contre la poitrine, sentant une cage thoracique torturée par des battements emportés. Mon torse se soulevait nerveusement dans une respiration courte, harassée, où les voies respiratoires semblaient se boucher. La gueule ouverte, je respirai ce que je pouvais, mais pas assez. J'étais entrain de faire une crise, une crise de panique.. Ce n'était qu'un début, c'était rien.. Il fallait juste que je me calme.. Je n'avais pas de médicaments sur moi, cela faisait des mois que je n'en avais pas fait une. Mes doigts se recroquevillaient sur mon haut, mes yeux exorbités par une angoisse des plus brutales, comme je n'en avais pas ressenti depuis longtemps. Je sentais Seo autour de moi, j'étais dans une bulle que je ne maîtrisais pas toujours mais dont je savais qu'elle finirait par éclater si j'arrivais à me calmer. Je m'avançai d'un pas chancelant vers le muret devant moi pour m'y effondrer, m'y pliant en deux. J'avais des allures asthmatique, c'était un peu le même genre de symptômes, mais cela ne venait pas de la même cause. Je tendis ma paume ouverte vers le loup comme pour le supplier de ne rien faire, l'autre était agrippée contre mon ventre. « ça.. ça va passer.. C'est.. c'est rien.. J'ai l'habitude.. » Ma gorge me faisait mal, l'air gelé qui s'y engouffrait avec difficulté me griffait de l'intérieur. Je fermai mes paupières embuées, cherchant après des pensées positives. Cherchant en vain après une musique douce, entraînante, qui envahirait ma tête et m'emporterait tout le reste. Cette tempête qui enserrait mes poumons et mon cœur, les tordant férocement dans tous les sens sans la moindre pitié.. Respire In Ha, respire.. Bon sang, respire !!
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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