Painful memories - ft. Na Eul
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Painful memories - ft. Na Eul | Dim 11 Fév - 19:24 Citer EditerSupprimer
Painful memories
ft. Gong Na Eul
Une nouvelle soirée, une nouvelle échappatoire. Je me glissais entre les corps qui se pressaient les uns contres les autres sur la piste de danse, jusqu’à finalement arrivé au bar. Seule, comme toujours, je ne cherchais pas la compagnie d’une quelconque âme perdue, ou aussi torturée que moi, simplement la tranquillité relative d’un lieu bondé et aux esprits échauffés. Je laissais s’évader mes pensés en espérant parvenir à enfin me sentir apaisée, calmée, mais le destin se jouait une nouvelle fois de moi. En glissant mon regard sur l’assemblée, je n’eus besoin que d’un regard pour le voir et le reconnaître. Et merde… Mon cœur loupa un battement et je sentis mes épaules s’affaisser à sa simple vue. La nervosité s’abattait sur moi, s’insinuant vicieusement dans mes veines pour parcourir chaque centimètre carré de mon être, pour piquer chaque parcelle de ma peau et faire trembler les muscles que je ne contrôlais pas. Je tournais la tête de l’autre côté, figée sur ma chaise en espérant que ses onyx ne se soient pas posés sur moi. Je fuyais mon calvaire en me montrant lâche, et il me fallut quelques instants avant de reprendre une respiration moins hachée et pouvoir enfin me lever. Les jambes incertaines et molles, les muscles vibrant de peur de le rencontrer, j’avançais le plus lentement possible, profitant de la foule pour me cacher et ainsi gagner la sortie. Les yeux rivés sur le sol, je laissais pendre mes longues mèches blondes de part et d’autre de mon visage pour me faire disparaître aux yeux du monde, à ses yeux surtout. Mais lorsque je relevais la tête, je ne pus retenir le sursaut et la surprise alors qu’il me faisait face, barrant la route jusqu’à la sortie qui me semblait soudainement bien trop loin. Je savais pourquoi il m’inspirait cette terreur, mais je ne comprenais toujours pas, pourquoi j’étais si faible en sa présence. Il faisait renaître la lycéenne terrifiée, celle qui subissait les coups, celle qui ne parvenait pas à dire non, celle à qui l’on imposait sans jamais rien demander. Il était un vestige de ce passé, proche de mes bourreaux et désormais devenu l’un d’eux. « Na Eul… » Saluai-je froidement. « Pousses-toi, je veux passer. » J’espérais qu’il ne cherche pas encore à me réduire à ce statut d’objet, celui dont il se repaissait en se délectant de ma mine apeurée. Je priais pour qu’il m’oublie et que je puisse redevenir la furie blonde que j’étais, mais c’était peine perdue. Je n’étais plus rien face à lui.