Anicroche
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Anicroche | Lun 12 Fév - 23:57 Citer EditerSupprimer
Anicroche Une soirée trop longue à son gout et une saveur d'ennui et de déjà vu qui lui restait en travers de la gorge. Une gorge raclée par la clope râpeuse de ce soir, une de plus, une de trop, mais pas celle qui le tuerait et ce qui ne tue pas rend plus fort. On crêve tous de quelque chose un jour. Anseo ne crevera pas lui, pas un Cho, il trépasse, se relève, tel un mourant qui a toujours faim, faim de tout mais dont le silence est source incorruptible de langage pour les plus risqués. Le fréquenter est dangereux et insolite, le convoiter les encore plus, et il laisse des marques, partout. Surtout où il ne faut pas. Les grands hommes ne laissent pas leur marque dans les coins, mais là où ça se voit, dans les mémoires, sur les peaux, dans les chairs, dans les yeux autant que sur les lèvres, et l'hiver n'avait en rien diminuer son intransigeance sur sa place dans cette foutue ville pleine de mensonges et d'égocentrisme. Il avait quitter cette soirée sans un au revoir à ces têtes de con qui l'avaient juste convié histoire que ce ne soit pas trop merdique en people, mais maintenant qu'ils étaient tous beurrés comme des trous, il n'avait plus aucune utilité à rester en ces lieux, lui qui n'avait rien ingurgité de leur mélasse de second prix. Il aurait pu en ramener un ou deux? Qu'ils se démerdent cette bande d'assistés alcooliques, et qu'ils ne viennent pas se plaindre s'ils échouent aux exam. Anseo avait la tête sur les épaules, épaules de fer, mains de béton dans un gant de velours. Ses yeux aciers circulaient au gré des feux rouges et des portières rayées par de mauvaises manœuvres entre bagnoles. Du moment qu'elles ne touchaient à sa berline, il se foutait bien de la tronche de ces carcasses de métal tout comme de celle de leur conducteur. D'une main paresseuse et tendue par la fatigue, la nervosité à fleur de peau mais silencieuse comme toujours, il tira sur sa cravate noire et écarta le col de sa chemise blanche, remontée sur les coudes, pour ne pas le gêner dans sa conduite. Le manteau avait fini sur le fauteuil passager. Le chauffage était propice à se mettre à l'aise. Il n'avait pas un putain de twingo lui. Il y serait resté coincé, lui et sa taille de géant aux yeux bridés. La conduite souple et le regard pensif, il l'arrêta pourtant sur une scène sur le trottoir. Une petite brune venait de se faire pousser au milieu d'un groupe de petits cons, qui n'avaient visiblement rien d'autre à foutre que d'être lâches envers le sexe faible. ça tombe bien, il a tatané aucune gueule depuis un moment. Il se gratte le cou, le temps de réfléchir aux possibilités et laisse couler sa voiture le long du trottoir, le son du moteur pareil à son âme, calme, mais non moins puissant. Il vit un d'eux sortir un couteau à cran, derrière les quelques autres qui s'amusaient à chahuter la brunette. Vraiment? Ils en étaient donc arrivés à ça? Ils ne pouvaient pas aller se taper des putes comme tout le monde? Anseo sortit de la voiture, sans aucune arme, ne voulant pas se faire prendre armé, au cas où des flics passeraient. Il laissa la bagnole allumé, passant devant les phares sans un bruit, le pas calme, le visage éteint, refixant correctement les plis de ses manches sur ses coudes. Le premier qui arriva à sa portée, et qui osa se retourner vers lui, il lui asséna une gifle si forte que le gamin en plus d'être choqué par le geste, finit le cul par terre, sous son regard froid et ses traits tirés par une amertume malveillante. Aucun mot, juste un rictus en coin, quand l'un d'eux dévisagea le géant et montra un air effaré. Il plissa un peu les yeux trouvant enfin une vision plus complète de la demoiselle, mais quelque chose ne collait pas. C'était une gonzesse au visage un peu particulier. Il n'y fit attention que quelques secondes, un poing venant s'écraser sur sa pommette, s'ouvrant à cause de la bague qui ornait la main de l'agresseur. Putain. Strike. La douleur lui transit la joue, et son humeur se noircit. Son bras se tendit pour stopper le second coup et il écrasa son genou dans le ventre de celui qui avait osé lui griffé le visage, l'écrasant dans le mur derrière lui. Les coups fusèrent et l'énergie d'Anseo aussi. Dans les manœuvres et les cris des quatre hommes, Anseo en prenant certains dans le corps, il réussit à chopper la victime par le bras pour la relever et la pousser sans vraiment de douceur vers sa bagnole. "Reste pas là." Une esquive de coup. Il attrapa le dernier par les cheveux et le balança dans une grosse poubelle presque pleine. Puis énervé de ses douleurs multiples, il revint vers la voiture, le pas lourd et les muscles tendus. Sa voix se fit autoritaire, mais sans hausser le ton. L'ordre tomba: "Monte, ils vont se relever. Et discute pas, je suis pas d'humeur." Il contourna la voiture et monta au volant, la pommette en sang, le filet salé tachant jusqu'à son col de chemise. Il enclencha la vitesse et dès que mademoiselle serait monté, il ne ferait pas prier pour démarrer en trombe. Quant aux autres abrutis, ils sortaient avec mal de leur léthargie et se relançaient comme des furieux vers la bagnole. Elle tardait Raiponce. Allez! Il se passa une main sur les cotes en grimaçant. Ils ne l'avaient pas loupé... il allait encore passer une nuit charmante. Aide ton prochain et dieu te gardera. A ce rythme, il allait le rejoindre vite. |
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Re: Anicroche | Mar 13 Fév - 23:24 Citer EditerSupprimer
Anicroche
ft. An Seo
Séoul saoulée, Séoul enivrée, Séoul anesthésiée. Elle fait tourner la tête, remplit les yeux de milliers d'étoiles, petites lumières des lampadaires qui chantent et tournoient. Elle illumine, brille, brûle les rétines. Lorsque le soleil se couche, elle s'offre toute entière aux lubies des enfers. Les voitures vacillent sur les routes pourtant droites du centre-ville, les corps s'émèchent comme des allumettes. L'ivresse de la jeunesse. L'alcool délit les langues. Séoul hypnotise quiconque découvre ses sordides profondeurs. C'est comme le chocolat: après y avoir gouté, impossible de s'en passer. Mieux vaut ne pas tomber dedans trop vite dans ce cas. Du moins, c'est ce que Nam Seon s'efforce de se dire. Lui, l'électron libre, cette tâche sur un tableau, cet être qui vit en contre-sens. Il a lui aussi été subjugué par Séoul la belle, Séoul la rapide. Originaire de Suwon, sa trop grande curiosité l'a aussitôt plongé dans le rythme effréné de la capitale. La ville de tous les possibles, le sourire aux lèvres, la surprise dans la tête, les yeux pétillants. Il déborde de cette énergie séoulite, sans pour autant connaître les travers de cette ville aux deux visages.
Il remonte brièvement la anse de son sac à dos sur son épaule, pressant le pas. Il se sait suivi, son physique attire particulièrement le regard et ne peut que déclencher de vives réactions. Les yeux se posent sur lui, ne cherchent pas à comprendre la vérité. Il aurait dû accepter la proposition de son demi-frère Tae Hyun qui a pourtant insisté pour venir le chercher à la fin de son tournage. Quelques heures de nuit, dans un parc traditionnel, à faire de la simple figuration dans une tenue traditionnelle. Tout ce qu'il aime. Mais aussi tout ce qui le trouble. Et le voici, manquant de trébucher à force de marcher trop vite, ses longues extensions capillaires fouettant l'air trop froid de l'hiver. De loin, on pourrait le confondre avec une jolie demoiselle. Sa taille fine le trompe, son visage de poupée le trahit, seule sa voix, bien grave mais doucereuse, peut faire éclater la vérité au grand jour. Et il ne cherche pas les ennuis, Nam Seon. Il trace sa route semée d'embuches, ne répond pas aux répliques de quelques jeunes éméchés par Séoul la belle. Son ignorance qui en énervent certains. Pris à parti, bousculé, méprisé par son apparence trompeuse, Nam Seon ne s'offusque surtout pas. Répondre à la haine n'engendre que de la haine. Son silence est d'or, mais son regret aussi. Il se dit, à force d'être remué dans cette ruelle, qu'il aurait dû écouter son demi-frère, et accepter sa proposition. Il a peur des ravages que peuvent causer l'alcool sur ces jeunes inconscients. Il a peur d'être seul, livré à lui-même, alors que tous les regards sont posés sur cette scène choquante. Mais personne ne fera rien. Personne, sauf peut-être le type qui vient de débarquer de sa berline miroitante de mille feux.
C'est surréaliste. Nam Seon en est tout bonnement atterré. Comment un homme aussi coréen que cet inconnu a-t-il pu passer outre la "bienséance" écoeurante de la société pour lui venir en aide ? A croire qu'en réalité, quelques esprits savent refuser ce qui est commun d'accepter dans les rues sales et grises de Séoul. Nam Seon resserre son sac à dos contre lui et reste plaqué contre le mur, tentant de fuir l'altercation sans arriver à suivre le cours des événements. Est-ce que son sauveur s'en sort tout seul ? Et s'il se blesse ? C'est comme si un voile d'absence s'est posé sur les yeux vitreux et décontenancés de l'éphèbe. Là, sans être là en même temps. Il reste immobile jusqu'à ce qu'il soit tiré par le poignet, se réactivant comme si on venait de redémarrer un ordinateur. Il presse brusquement le pas pour coller aux talons du riche coréen - simple constatation de faits, il est au volant d'une sublime berline et ses vêtements doivent venir du tailleur - et lorsque ce dernier le somme de monter côté passager, Nam Seon se stoppe comme s'il était incapable d'aller plus loin, comme si un mur le bloquait. Que fait-il là ? Suivre un inconnu qui lui a pourtant sauvé la vie, est-ce seulement raisonnable ? Il tremble. C'est bien la première fois que ça lui arrive, et il n'arrive pas à aligner une pensée après l'autre. Il repense aux autres hommes alcoolisés et se dit qu'il préfère cent fois être dans cette voiture. Alors il prie, il prie tellement fort que ses paupières pourraient fusionner entre elles. Il grimpe dans la voiture qui démarre au quart de tour dès lors qu'il a refermé la portière derrière lui. Il s'enfonce contre le siège, le coeur battant, soufflant. Il lève enfin son regard pour regarder l'homme qui lui est venu en aide. Blessé. Mais terriblement froid, les yeux perçants et le diable au corps. Ca ne peut pas être pire, qu'il se dit. Ca ne peut pas être pire. Timidement, Nam Seon sort d'une poche de son sac à dos un mouchoir qu'il a pris soin de déplier. Il le tend ensuite, du plat de sa main, tout tremblant vers ce grand homme à la joue sanguinolente. Transpirant de danger et de mystère. Il est encore plus beau et envoûtant que Séoul la droguée. Le démon de minuit. De quoi avoir la folie des grandeurs.
Il remonte brièvement la anse de son sac à dos sur son épaule, pressant le pas. Il se sait suivi, son physique attire particulièrement le regard et ne peut que déclencher de vives réactions. Les yeux se posent sur lui, ne cherchent pas à comprendre la vérité. Il aurait dû accepter la proposition de son demi-frère Tae Hyun qui a pourtant insisté pour venir le chercher à la fin de son tournage. Quelques heures de nuit, dans un parc traditionnel, à faire de la simple figuration dans une tenue traditionnelle. Tout ce qu'il aime. Mais aussi tout ce qui le trouble. Et le voici, manquant de trébucher à force de marcher trop vite, ses longues extensions capillaires fouettant l'air trop froid de l'hiver. De loin, on pourrait le confondre avec une jolie demoiselle. Sa taille fine le trompe, son visage de poupée le trahit, seule sa voix, bien grave mais doucereuse, peut faire éclater la vérité au grand jour. Et il ne cherche pas les ennuis, Nam Seon. Il trace sa route semée d'embuches, ne répond pas aux répliques de quelques jeunes éméchés par Séoul la belle. Son ignorance qui en énervent certains. Pris à parti, bousculé, méprisé par son apparence trompeuse, Nam Seon ne s'offusque surtout pas. Répondre à la haine n'engendre que de la haine. Son silence est d'or, mais son regret aussi. Il se dit, à force d'être remué dans cette ruelle, qu'il aurait dû écouter son demi-frère, et accepter sa proposition. Il a peur des ravages que peuvent causer l'alcool sur ces jeunes inconscients. Il a peur d'être seul, livré à lui-même, alors que tous les regards sont posés sur cette scène choquante. Mais personne ne fera rien. Personne, sauf peut-être le type qui vient de débarquer de sa berline miroitante de mille feux.
C'est surréaliste. Nam Seon en est tout bonnement atterré. Comment un homme aussi coréen que cet inconnu a-t-il pu passer outre la "bienséance" écoeurante de la société pour lui venir en aide ? A croire qu'en réalité, quelques esprits savent refuser ce qui est commun d'accepter dans les rues sales et grises de Séoul. Nam Seon resserre son sac à dos contre lui et reste plaqué contre le mur, tentant de fuir l'altercation sans arriver à suivre le cours des événements. Est-ce que son sauveur s'en sort tout seul ? Et s'il se blesse ? C'est comme si un voile d'absence s'est posé sur les yeux vitreux et décontenancés de l'éphèbe. Là, sans être là en même temps. Il reste immobile jusqu'à ce qu'il soit tiré par le poignet, se réactivant comme si on venait de redémarrer un ordinateur. Il presse brusquement le pas pour coller aux talons du riche coréen - simple constatation de faits, il est au volant d'une sublime berline et ses vêtements doivent venir du tailleur - et lorsque ce dernier le somme de monter côté passager, Nam Seon se stoppe comme s'il était incapable d'aller plus loin, comme si un mur le bloquait. Que fait-il là ? Suivre un inconnu qui lui a pourtant sauvé la vie, est-ce seulement raisonnable ? Il tremble. C'est bien la première fois que ça lui arrive, et il n'arrive pas à aligner une pensée après l'autre. Il repense aux autres hommes alcoolisés et se dit qu'il préfère cent fois être dans cette voiture. Alors il prie, il prie tellement fort que ses paupières pourraient fusionner entre elles. Il grimpe dans la voiture qui démarre au quart de tour dès lors qu'il a refermé la portière derrière lui. Il s'enfonce contre le siège, le coeur battant, soufflant. Il lève enfin son regard pour regarder l'homme qui lui est venu en aide. Blessé. Mais terriblement froid, les yeux perçants et le diable au corps. Ca ne peut pas être pire, qu'il se dit. Ca ne peut pas être pire. Timidement, Nam Seon sort d'une poche de son sac à dos un mouchoir qu'il a pris soin de déplier. Il le tend ensuite, du plat de sa main, tout tremblant vers ce grand homme à la joue sanguinolente. Transpirant de danger et de mystère. Il est encore plus beau et envoûtant que Séoul la droguée. Le démon de minuit. De quoi avoir la folie des grandeurs.
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Re: Anicroche | Mer 14 Fév - 13:11 Citer EditerSupprimer
Anicroche La peur. Imputable au coeur de ceux qui n'ont pas le charisme de happer le monde dans leur gueule. Anseo avait les crocs assez longs pour la démembrer sans manière. L'envoyer se faire foutre avec politesse, parce que cette peur avait depuis longtemps cessé de le défier. Depuis l'enfance. L'adrénaline, récompense de la folie, l'adrénaline, substrat honorable des plus solides, moelle indéfectible de ceux qui dorment mal la nuit. Il n'avait pas recroisé son regard depuis que la baston avait commencé, et quand la portière s'ouvrit pour laisser le siège coté passager se charger d'un poids plume, le géant n'attendit pas qu'elle soit totalement refermé pour faire crisser les pneus sur le bitume et partir dans un nuage de buée nocturne et de pot d'échappement vrombissant doucement. Conduite muscaline, mais peu brusque, pas de quoi vous coller dans le fauteuil ou vous faire vous manger une portière, mais ce n'était pas le moment de boire à la bouteille. Il plissa un peu l'oeil au dessus de sa joue blessée, comme espérant que ça passe, réflexe mensonger d'une blessure bien présente. En retour, la seule chose qu'il retint, entre le trafic dense et cette nouvelle présence un peu étrange, ce fut ce mouchoir tendu qui retint son attention, pile au moment du feu rouge. Le groupe de cons n'en avait pas fini pourtant, au loin derrière, montant dans leur bagnole toute cabossée, aux allures de breloque de quartier, grinçante mais rapide quand même. Anseo tourna les yeux en silence sur le mouchoir, interloquée, le visage toujours aussi fermé. Son regard passa de la jeune femme à l'objet à deux reprises. Elle était sérieuse là? Il ne voyait pas bien son visage, mais sa main n'était pas manucuré. Une nana qui préfère le naturel? Pas un problème, c'est parfois plus sexy, quoi que là question tenue sexy, pouvait mieux faire. On voyait ni ses jambes, ni sa poitrine, ni ses bras. Et puis c'était du pur traditionnel. Quand on sort d'un cours de théâtre, faut penser à se changer. Ça a l'air d'en exciter certains de jouer à la princesse antique. "Tu veux que j'fasse quoi d'ça." Les seuls mots qui lui vinrent face à ce mouchoir. Sa voix grave et carverneuse, en partie due à la clope, avait rempli ce silence pesant. L'attention était louable, mais c'est pas ce genre de petite baston qui mettait à genoux notre Cho. Il canalysait la douleur par la rage. Plus il douillait et plus c'était compliqué de le coucher en définitif. Les phalanges de ses mains avaient un peu bleuies, mais ce n'était aussi là que du détail. Son regard se reposa sur la route. Il repéra les petits cons dans le retro. Ses traits se durcirent un peu plus. "Tu les connais ces mecs? Ils ont l'air de t'en vouloir." La circulation était dense. Il en profita pour se penche vers sa passagère, attrapant un objet sous ses pieds, ses cotes frôlant sa cuisse, sans franchement faire attention. Il en sortit un tazer et une batte. Charmant attirail pour un jeune avocat, et un patron de cinéma, mais il restait un loup avant tout. Se salir les mains n'était pas un problème, du moment qu'on ne laissait pas de traces. Les deux objets finirent sur les jambes de la passagère. "Gard'moi ça, j'vais trouver un endroit si on arrive pas à les semer." |
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Re: Anicroche | Jeu 15 Fév - 0:57 Citer EditerSupprimer
Anicroche
ft. An Seo
Les lumières défilent à l'horizon du soir. Les pneus crissent bruyamment contre le bitume, sans perdre de temps. Il a plongé dans la gueule du loup, et il en est terrifié. Terrifié parce qu'il ne sait pas, au fond, si cet homme qui lui a pourtant sauvé la mise peut être pire que ces inconnus transpirant d'alcool et de mépris. Le mystère est entier, le silence l'est tout autant. Et il tend ce précieux mouchoir, fin et profondément inutile. Mais ne dit-on pas que le geste compte plus que l'objet en lui-même ? Sa main est plate, ainsi tendue vers le conducteur au visage plus fermé qu'une porte de prison. Il a peur, Nam Seon. Il a tellement peur qu'il se dit qu'il n'aurait pas dû grimper dans cette luxueuse berline. Il aurait dû prendre les jambes à son cou. Son poids plume n'est pourtant pas difficile à trimballer. Il aurait pu semer non seulement ses détracteurs, mais aussi cet homme immense qui semble tout droit sorti des ténèbres de Séoul la somptueuse. Le regret est aussi grand que la crainte qui grignote petit à petit son esprit tourmenté. Que va-t-il lui arriver ? A quelle sauce ce prédateur le dévorera-t-il ?
A cette voix caverneuse, aussitôt il se braque. Ramenant rapidement sa frêle main contre son buste, froissant le mouchoir comme il froisserait des pétales de fleur entre ses doigts arachnéens. Effectivement, à quoi ça lui servirait, ce morceau de tissu tellement fin qu'il en est presque transparent. Il souffle, discrètement, regardant en biais ce visage dur et sombre. Sa gorge se serre. Il est incapable de sortir le moindre mot. Et dès lors que l'homme refait allusion aux sombres crétins de tout-à-l'heure, Nam Seon tourne vivement la tête vers l'arrière de la voiture. Il peut voir depuis la vitre arrière que la voiture cabossée des ivrognes les suit à la trace. Non, il ne les connait pas, mais être venu en aide à une âme torturée ne passe jamais inaperçu. Il secoue vivement la tête pour répondre à son sauveur, le regardant d'une extrême intensité. Il a encore plus peur. Il ne pensait pas que ces débiles iraient jusque là, et cela pousse le grand homme à adopter une conduite plus brusque et masculine. Il doit s'accrocher, pressant vivement sa ceinture de sécurité contre son buste. Son souffle s'accélère, sa peur grandit. Il a l'impression d'être dans un film. Et il veut que ça s'arrête, il veut tellement que ça s'arrête Nam Seon.
Son coeur tambourine dans sa poitrine. Ses muscles se paralysent et son regard reste grand ouvert sur la route. Les lumières des lampadaires brûlent sa rétine. Il ne distingue plus les étoiles du reste de la capitale. Il a chaud, tellement chaud qu'il se sent obligé de baisser la fermeture éclair de sa veste de jogging. Il se sent cogner de tous les côtés, le teint pâle, les lèvres tremblantes. Et ce bras qui plonge soudainement entre ses jambes le fait contenir un gémissement de surprise. Muré dans son angoisse, son regard embué d'émotions. Il fait l'aller-retour entre les "armes" que l'homme dépose sur ses frêles jambes. Un tazer et une batte de baseball. Mais... Mais d'où il sort ce type pour avoir de telles choses dans sa voiture ?! Nam Seon lève vivement sa tête, sourcils froncés par le choc. « Yah mais t'es quoi au juste ?! Un putain de mafieux ?! » Sa langue se délit, sa voix grave de velours comble ainsi le silence qu'a installé le chauffeur plus tôt. Il craint pour sa vie, Nam Seon. Et finalement il se dit qu'effectivement, il aurait préféré fuir comme le lâche qu'il a toujours été. Un putain de lâche. Une putain de lopette.
A cette voix caverneuse, aussitôt il se braque. Ramenant rapidement sa frêle main contre son buste, froissant le mouchoir comme il froisserait des pétales de fleur entre ses doigts arachnéens. Effectivement, à quoi ça lui servirait, ce morceau de tissu tellement fin qu'il en est presque transparent. Il souffle, discrètement, regardant en biais ce visage dur et sombre. Sa gorge se serre. Il est incapable de sortir le moindre mot. Et dès lors que l'homme refait allusion aux sombres crétins de tout-à-l'heure, Nam Seon tourne vivement la tête vers l'arrière de la voiture. Il peut voir depuis la vitre arrière que la voiture cabossée des ivrognes les suit à la trace. Non, il ne les connait pas, mais être venu en aide à une âme torturée ne passe jamais inaperçu. Il secoue vivement la tête pour répondre à son sauveur, le regardant d'une extrême intensité. Il a encore plus peur. Il ne pensait pas que ces débiles iraient jusque là, et cela pousse le grand homme à adopter une conduite plus brusque et masculine. Il doit s'accrocher, pressant vivement sa ceinture de sécurité contre son buste. Son souffle s'accélère, sa peur grandit. Il a l'impression d'être dans un film. Et il veut que ça s'arrête, il veut tellement que ça s'arrête Nam Seon.
Son coeur tambourine dans sa poitrine. Ses muscles se paralysent et son regard reste grand ouvert sur la route. Les lumières des lampadaires brûlent sa rétine. Il ne distingue plus les étoiles du reste de la capitale. Il a chaud, tellement chaud qu'il se sent obligé de baisser la fermeture éclair de sa veste de jogging. Il se sent cogner de tous les côtés, le teint pâle, les lèvres tremblantes. Et ce bras qui plonge soudainement entre ses jambes le fait contenir un gémissement de surprise. Muré dans son angoisse, son regard embué d'émotions. Il fait l'aller-retour entre les "armes" que l'homme dépose sur ses frêles jambes. Un tazer et une batte de baseball. Mais... Mais d'où il sort ce type pour avoir de telles choses dans sa voiture ?! Nam Seon lève vivement sa tête, sourcils froncés par le choc. « Yah mais t'es quoi au juste ?! Un putain de mafieux ?! » Sa langue se délit, sa voix grave de velours comble ainsi le silence qu'a installé le chauffeur plus tôt. Il craint pour sa vie, Nam Seon. Et finalement il se dit qu'effectivement, il aurait préféré fuir comme le lâche qu'il a toujours été. Un putain de lâche. Une putain de lopette.
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Re: Anicroche | Jeu 15 Fév - 22:11 Citer EditerSupprimer
Anicroche Loin d'être au bout de ses surprises. La soirée qui s'était annoncé foireuse, ne se révélait pas plus avancé à présent, à avoir voulu jouer les bon samaritain... Pour une fois qu'il y jouait bordel! Il avait fallu que ce soit pour tomber dans un plan huileux aux engrenages secs et aux sons rouillés. La batte avait roulé sur ces cuisses peu imposantes, stoppée par des mains effilées. Tout ce qui aurait pu appartenir à une jeune femme, mais ... la voix de la victime arrachée à son courroux, se fit entendre, et Anseo bloqua sur la route. Evitant de justesse un vélo, criant un "putain mais les clous c'est pour les piétons, co...." bloquage. Ce son grave, clair, sorti de cette gorge pâle et non musculeuse, comme elle l'était généralement chez un mec... tout du moins on en voyait la pomme d'adam non? Cette voix lui arriva droit dans les tympans, comme une guillotine à sa conscience. Putain c'était pas une gonzesse? Coupé dans sa parole, il tourna courtement le regard sur le passager. Il s'agissait vraiment un foutu trans ou bien il avait rêvé? Il manquait de sommeil à ce point? Ou bien c'était les éclairages de la nuit? Un regard sur la route, puis un autre de nouveau sur lui, puis un sur la route. Et comme n'est pas Anseo qui veut, ce dernier ne se fit pas prier pour baisser les yeux sur son torse et son cou? Y'avait pas trente six solutions pour savoir si c'était une nana qui se la jouait ou un mec. Fixant tantôt la route, tantôt le rétro dans lequel la bande de crétin s'acharnaient de se rapprocher, il glissa une main vers le passager. Une main qui se glissa sur le torse du jeune homme, sans aucune gêne, son regard se durcissant sur la route. Un pec, puis l'autre. Plat. C'était plat. Ce pouvait être une ruse. Il remonta sa main sur la gorge, non dissimulée, pour y chercher la pomme d'adam. N'importe qui aurait trouvé ces gestes déplacés, indécents et ça lui aurait valu des gifles. Il n'était pas à ça prêt après ce qu'il venait de prendre et ce n'était pas ce mec avec sa force de crevette qui allait lui faire quoi que ce soit comme vexation. Parce qu'il eut la confirmation que c'était bien un gars. Il n'avait pas besoin de lui foutre la main dans le froc pour se rendre compte qu'il y avait erreur sur son diagnostique, et ça le gonflait de ne pas avoir secouru une demoiselle mais un puceau en détresse. Il expira d'exaspération à son constat, quitta la gorge frêle de sa grand main un peu râpeuse, secouant la tête, se trouvant franchement con d'avoir confondu. En même temps, fallait dire que ça ne coulait pas de source avec une gueule d'ange pareil. Son regard alla pourtant sur le rétroviseur, alors que le véhicule pourri se rapprocher trop vite. Le heurt eut lieu, le pare choc arrière en souffrit, et ce ne fut que pour rendre encore plus furax Anseo qui d'ordinaire était plutôt posé et maîtrisé, mais après avoir été pris pour un con et frappé, on lui bousillé sa bagnole? Nom de dieu, elle était sacrée sa bagnole! C'était sa femme. Il jeta un regard froid au jeune gars à coté de lui, et tourna à l'intersection suivant, pour s'éloigner des rues trop fréquentées. Qu'est-ce qu'il pouvait lui dire? Qu'il l'avait pris pour une nana? Qu'il en avait marre de ces belles gueules plus fines que celles des filles? Qu'il pouvait le déposer où il voulait aussi pour se débarasser de lui? Au fond, tout le monde s'en foutait et il était Anseo Cho, il traine avec qui il veut et personne n'ose l'ouvrir sous peine de se manger un mur. L'humeur sombre, il ne fut capable que de repondre une chose. "Ferme-la où je te laisse sur le bord de la route." Ah. Oui. Rien à dire de ce coté là, il avait la palme du tact et des mots qu'il faut. Il ne le terrifiait pas assez comme ça. "Coupe tes cheveux. Avec ta gueule, tu les a attiré. Te frapper était le minimum de ce qu'ils allaient te faire. Remercie le seigneur de pas avoir fini le cul en chou fleur." Poétique à souhait. Pourtant c'était vrai. La voiture tourna sur la droite, puis la gauche, mais il se dit qu'ils n'iraient pas loin à ce rythme, et les flics finiraient par les prendre eux aussi en chasse. Jetant un énième coup d’œil à son passager terrorisé, il soupira, grognant même comme un animal, serrant les dents presqu'à en sortir les crocs, et attrapa son portable dans sa veste sur la banquette arrière. En deux coups de pouce, il appela une connaissance. Un de ses hommes qu'il semait constamment. "Beomse. Ouais, j'ai b'soin d'ton aide." Il transféra l'adresse où il devait le retrouver, avec comme consigne d'arrêter les poursuivants et de s'en occuper sans trop faire de dégâts. Il raccrocha et balança son portable sur les cuisses de son passager, sa mâchoire craquant de la frustration de ne pas régler ça lui-même. Cinq minutes après une conduite dangereuse dans les petites rues, ils débouchèrent dans une rue plus grosse, braquant tout pour traverser, et s'engouffrer dans une autre petite rue, alors qu'une voiture coupait la route juste derrière eux pour s'arrêter et en laisser sortir quelques hommes. La manœuvre fut osée, et secoua totalement la voiture, un pneu tournant dans le vide à un moment. Anseo serra les dents, empoignant le volant avec force pour ne pas finir dans le décor, jonglant avec les freins et la boite à vitesse. Il vénérait sa ceinture à cet instant, mais n'était pas pressé à retenter la roulette russe pour traverser l'avenue. Ils avaient juste la chance de ne pas passer à un feu rouge et se manger on ne savait quel autre véhicule par le coté. Un coup d’œil dans le rétro et Anseo se concentra sur la route, continuant de rouler mais plus raisonnablement cette fois-ci. "T'es pâle. ça va?" Oh la question... pas de coup de tazer quand il est au volant hein, même s'il fallait avouer que pour le coup, il était détestable ce grand con. Surtout avec ce rictus en coin. Ce que c'était bon cette adrénaline bordel... le pied. |
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Re: Anicroche | Sam 17 Fév - 21:45 Citer EditerSupprimer
Anicroche
ft. An Seo
Il voudrait s'échapper vite, comme la fumée toute noire. Dans ce petit bolide, quand il fend le brouillard. Et comme des météorites, l'atmosphère les sépare. Il se sent mal, nauséeux, blessé dans son intégrité. A la fois en colère contre lui-même d'avoir accepté de suivre ce type aussi aimable qu'une porte de prison, mais aussi parfaitement terrifié par l'ampleur de la situation. Les pneus crissent contre le bitume, cette vieille odeur d'essence le fait vriller. Une scène digne d'un bon film d'action. Une course poursuite dans les rues rétroéclairées d'une Séoul alcoolisée, enivrée par ce goût âcre du danger. Nam Seon n'est pas prêt pour ça, tout comme il n'est pas prêt à s'y habituer. Son corps tangue de tous les côtés, il tente désespérément de tenir non seulement le tazer et la batte de baseball, mais aussi de s'accrocher quelque part dans cette maudite berline. A la merci d'une main bien trop aventureuse sur son corps d'éphèbe. Une main qui abuse, une main intruse, une main qui n'est pas la sienne. Il se fige, comme pétrifié par les gestes déplacés du conducteur qui le palpe sans scrupules, cherchant en vain à vouloir prouver quelque chose. Mais non. Son torse est plat, sa pomme d'adam se fait juste timide dans sa gorge. Et nul besoin de voir plus bas pour comprendre que Nam Seon est un homme, un vrai, avec une voix suffisamment grave pour ne pas douter du contraire. Seul son visage de poupée peut le trahir, et ce grand homme semble être complètement tombé dans le panneau. Colère, surprise, déni. Nam Seon ne sait pas encore à quelle sauce il sera dévoré.
Il voudrait s'enfoncer dans ce siège pour disparaître. Oublier ce jugement qu'ose faire un homme qui ne cherche même pas à comprendre le pourquoi du comment. Cette voix caverneuse qui a le don d'effrayer, mais aussi d'énerver Nam Seon. Et pour couronner le tout, la voiture cabossée est toujours dans leur sillage. C'en est assez. La fatigue rend particulièrement instable le pauvre garçon qui soutient difficilement son regard sur le costume cravate. Quelques virages secs, un coup de fil rapidement passé, et voilà que la conduite se fait de nouveau plus brusque. Il sent qu'il va tout dégobiller. Rendre l'âme, autant que l'intérieur de son estomac. Il respire beaucoup trop fort pour que cela passe inaperçu. Il est mal, il est beaucoup trop mal pour supporter une telle agitation. Et ses yeux s'embuent de larmes, chaudes, salées et piquantes. Il est terrifié, il en réclamerait presque sa pauvre mère qui combat pourtant un cancer à l'hôpital. Jamais il n'a connu pareille catastrophe, et il s'en veut terriblement de s'être inutilement mis en danger. Il halète, réprime quelques sanglots, voire cris lorsque la berline fait un virage à 90 degrés. Tant de risques, une vie bousculée, pour qu'au final tout se calme et qu'il rouvre timidement les yeux. C'est donc fini, n'est-ce pas ? Il faut mieux que cela soit le cas, où il ne deviendrait plus que l'ombre de lui-même.
Il se dit au fond que tout ça n'a pas de but, ni de fin. Rien qui n'ait le mérite de subsister. Son regard larmoyant se lève tout doucement sur l'homme sur sa gauche. Ce sourire détestable, cet air satisfait, comme s'il avait littéralement pris son pied durant ce coup de chaud. Nam Seon le regarde durement, quoique traumatisé par ce qu'il venait de se passer. Son corps tremble légèrement, son cœur cogne contre sa poitrine. Il relâche ses pauvres attaches pour immédiatement s'en prendre à cet homme tout sauf appréciable. Le frappant comme une femme taperait quelqu'un qui l'embêterait, il ne fait pas preuve de force, ni de virilité dans ces quelques coups. S'acharnant difficilement contre le bras à sa portée. Il le frappe du plat de ses mains une fois, deux fois, trois fois, ses larmes coulant toutes seules sur ses joues rouges et irritées. « T'es un grand malade !! Fais-moi sortir de cette voiture. Maintenant !! Tout de suite !! » Il ne se reconnait plus. Une furie qui s'agite et gigote comme un ver de terre sur le siège passager. Sa peur contrôlant ses gestes maladroits. Et l'adrénaline qui quitte ses muscles le fait stopper. Il reprend son souffle, pleure encore longtemps, frotte ses paupières avec ses petits poings. « Ce ne sont même pas mes vrais cheveux... J'ai juste participé à un tournage de drama historique... Yah... Espèce d'abruti de mafieux... » Oui, il voudrait s'échapper vite. Comme la fumée toute noire. Mais à la seule force de ses jambes. A la seule force de sa misère. Et comme les météorites, l'atmosphère les sépare.
Il voudrait s'enfoncer dans ce siège pour disparaître. Oublier ce jugement qu'ose faire un homme qui ne cherche même pas à comprendre le pourquoi du comment. Cette voix caverneuse qui a le don d'effrayer, mais aussi d'énerver Nam Seon. Et pour couronner le tout, la voiture cabossée est toujours dans leur sillage. C'en est assez. La fatigue rend particulièrement instable le pauvre garçon qui soutient difficilement son regard sur le costume cravate. Quelques virages secs, un coup de fil rapidement passé, et voilà que la conduite se fait de nouveau plus brusque. Il sent qu'il va tout dégobiller. Rendre l'âme, autant que l'intérieur de son estomac. Il respire beaucoup trop fort pour que cela passe inaperçu. Il est mal, il est beaucoup trop mal pour supporter une telle agitation. Et ses yeux s'embuent de larmes, chaudes, salées et piquantes. Il est terrifié, il en réclamerait presque sa pauvre mère qui combat pourtant un cancer à l'hôpital. Jamais il n'a connu pareille catastrophe, et il s'en veut terriblement de s'être inutilement mis en danger. Il halète, réprime quelques sanglots, voire cris lorsque la berline fait un virage à 90 degrés. Tant de risques, une vie bousculée, pour qu'au final tout se calme et qu'il rouvre timidement les yeux. C'est donc fini, n'est-ce pas ? Il faut mieux que cela soit le cas, où il ne deviendrait plus que l'ombre de lui-même.
Il se dit au fond que tout ça n'a pas de but, ni de fin. Rien qui n'ait le mérite de subsister. Son regard larmoyant se lève tout doucement sur l'homme sur sa gauche. Ce sourire détestable, cet air satisfait, comme s'il avait littéralement pris son pied durant ce coup de chaud. Nam Seon le regarde durement, quoique traumatisé par ce qu'il venait de se passer. Son corps tremble légèrement, son cœur cogne contre sa poitrine. Il relâche ses pauvres attaches pour immédiatement s'en prendre à cet homme tout sauf appréciable. Le frappant comme une femme taperait quelqu'un qui l'embêterait, il ne fait pas preuve de force, ni de virilité dans ces quelques coups. S'acharnant difficilement contre le bras à sa portée. Il le frappe du plat de ses mains une fois, deux fois, trois fois, ses larmes coulant toutes seules sur ses joues rouges et irritées. « T'es un grand malade !! Fais-moi sortir de cette voiture. Maintenant !! Tout de suite !! » Il ne se reconnait plus. Une furie qui s'agite et gigote comme un ver de terre sur le siège passager. Sa peur contrôlant ses gestes maladroits. Et l'adrénaline qui quitte ses muscles le fait stopper. Il reprend son souffle, pleure encore longtemps, frotte ses paupières avec ses petits poings. « Ce ne sont même pas mes vrais cheveux... J'ai juste participé à un tournage de drama historique... Yah... Espèce d'abruti de mafieux... » Oui, il voudrait s'échapper vite. Comme la fumée toute noire. Mais à la seule force de ses jambes. A la seule force de sa misère. Et comme les météorites, l'atmosphère les sépare.
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Re: Anicroche | Sam 17 Fév - 23:38 Citer EditerSupprimer
Anicroche Cette poussée d'adrénaline pure, cette envie aussi de leur casser la gueule, et puis quand on y repensait, pourquoi s'être arrêter. Une suite de coïncidences. La vie de An Seo se résumait en ces termes, et il aimait ça. Ne pas prévoir. Le hasard était bandant et donnait envie du lendemain. Peu de choses le bloquaient. Le hasard de s'être arrêter après avoir emprunter pile cette rue. Celui d'avoir subi cette soirée de merde avec des potes douteux, pour croiser une pseudo nana qui se faisait agresser et probablement une chance sur mille de se voir poursuivre par eux ensuite. Le hasard qu'il soit secouru par ce bourru de service qui d'ordinaire ne s'arrête jamais. Pourquoi? Ces questions là, il ne se les posait pas, mais le petit gars à coté de lui si. Certaines choses évidentes lui vinrent alors à l'esprit en lui arrachant certains regards. Les larmes. la peau secouée par une chair de poule évidente. Des tremblements. Des mains trop fines pour appartenir à un bastonneur. Ce mec n'avait soit pas grandi , soit était gay, soit trop fragile. La nature ne gâtait pas tout le monde en robustesse et là où sa gueule de petit ange était un atout pour ce job d'acteur dont il parlait, cela ne devait pas toujours en être un dans la société de tous les jours. Le cerbère pensait assez vite pour se rendre compte qu'il l'avait peut-être un peu brusqué? Avec un peu de chance, oui. Mais sa question ne parut pas de si bonne stratégie que ça. Le premier coup tomba. Une claque sur l'épaule aussi forte qu'aurait pu lui balancer sa mère avec un bon coup de journal quand il abusait gentiment. Puis deux. Il contracta l'épaule sous les frappes, et le craquage de son passager, tentant de ne pas avoir d'accident. Le premier coup fut accueilli avec étonnement, puis il fronça les sourcils, encaissant musculairement. "Woh!" échappa-t-il en même temps qu'il évitât une embardée soudaine, et une voiture klaxonna pour lui figurait qu'il n'était pas de son coté de la route. Pour reprendre le court de sa conduite, il attrapa le poignet de la main la plus virulente, sans trop la serrer, pour la baisser. Il allait se détendre oui? Une hystérique. Son visage se ferma, l'observant sans pour autant quitter la route du regard, un minimum du moins. Il pleurait? Il était... sérieux? An Seo se demanda s'il n'avait pas un peu trop tirer sur la corde sans s'en rendre compte. Il savait qu'il n'était pas facile à la fréquentation, et s'en foutait d'ordinaire, mais dans ce cas précis, il était perplexe. Cette gueule lui disait quelque chose en plus, s'il mettait les cheveux de coté, ce qui en soit n'était pas une mince affaire vu la longueur. Des insultes. Au moins il avait enfin une langue ce petit gars. Une voix agréable en plus, quoi qu'en pleine crise. "Calme-toi tu vas te péter une corde vocale à t'exciter comme ça." Il ne criait pas, ne semblait pas plus énervé que ça contre ce jeune martyrisé, se doutant aussi que l'agression n'avait pas du être sans effet. Le contre-coup? Peut-être mais il était pas assistante sociale le Cho, alors quoi? Il allait le subir jusqu'à se bouffer un bus de plein fouet? Une de ses mains fines dérape et lui écorche la plaie qui est déjà faite sur le bas de sa joue. Il siffle entre ses dents, fermant un œil, rétrogradant, et donc lâchant la seconde main encore tenue pour le calmer. Toute cette agitation et ces efforts demandaient malmener aussi ses côtes. " Merci non? Savoir se battre c'est être mafieux pour toi? T'habites Séoul nom de dieu... c'est pas my little pony, réveille-toi. T'es blessé? " Il tourne dans un quartier plus calme, et s'arrête sur un parking de café nocturne, se détachant, et coupant le moteur, pour soulever sa chemise et constater les bleus qui commençait à apparaître, murmurant un "...merde..." |
codage par LaxBilly
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Re: Anicroche | Dim 18 Fév - 22:02 Citer EditerSupprimer
Anicroche
ft. An Seo
Ils ne courent plus aucun danger et pourtant, il s'évertue à paniquer sur le siège passager. Les yeux révulsés par la crise qu'il se voit subir et ces larmes qui ne savent pas se tarir d'elles-mêmes. Il s'en veut tellement d'imposer une situation si pathétique à un homme qu'il est sensé remercier. D'une conduite certes musclée, aux attirails dangereux, à la dégaine plus que douteuse. Il a honte sans pouvoir en prendre conscience pour le moment. Ses mains frappent mollement ce bras avec lequel le conducteur se protège. Il aggrave la situation, fait en sorte sans le vouloir de provoquer un accident. Saluons l'expertise de ce grand homme qui, d'un calme difficilement conservé, fait en sorte de garer la berline dans un parking vide. Il est fatigué Nam Seon, tellement fatigué. Il aurait dû courir dès qu'il en avait eu l'occasion. Ses jambes l'auraient porté directement jusqu'à l'université, au campus, au dortoir. Retrouver le confort de son lit, la sécurité de ses demi-frères et la chaleur de sa couette. Mais il est ici, au beau milieu d'une Séoul métamorphosée, en proie à un inconnu qui le terrifie. Il aura beau lui dire de se calmer, lui n'est pas certain de pouvoir l'écouter en ce moment même. Il a peur, il est en colère, il est fatigué.
Il finit cependant par capituler, cédant sous la force brute de cet homme qui est définitivement plus imposant que lui. Il baisse la tête, les bras mous de part et d'autre de son corps chétif. Juvénile. Presque féminin. Ses épaules tressautent. Il étouffe quelques plaintes entre ses lèvres. Pleure tel un enfant qu'on aurait réprimandé pour une vilaine chose. Son monde à lui, c'est peut-être my little pony, et il sait pertinemment qu'il n'a jamais été réellement prêt pour vivre à la capitale. Le petit "campagnard" de Suwon qui n'est pas habitué à l'effervescence d'une ville qui ne dort jamais. Séoul et ses dangers, Séoul et ses désirs. Regarder trop de films lui a fait développer un certain stéréotype du type mafieux de base, et l'homme à sa gauche aura beau lui parler de ce qu'il sait déjà, Nam Seon est pour le moment parfaitement incapable de rétorquer quoi que ce soit. L'émotion le submerge, la culpabilité le ronge. Il se dit que s'il avait changé ne serait-ce qu'un seul paramètre, il ne se retrouverait pas dans cette situation très embarrassante. Le parking vide, le café pourtant ouvert à cette heure avancée de la nuit, il finit enfin par se calmer et glisse ses petits poings contre ses yeux gonflés de larmes. Chassant ces dernières de son visage rouge de colère. Il lève les yeux timidement vers l'homme, constate l'état de son corps aux traits bien dessinés à en faire pâlir plus d'un. Il le regarde, penche la tête sur le côté, se rend compte de sa responsabilité dans tout ça. Ces bleus sont les preuves de sa culpabilité. A cause de lui, cet homme est blessé. Il renifle bruyamment et prend la batte de baseball ainsi que le tazer avec ses deux mains, pour les poser devant lui. Il fouille discrètement dans son sac à dos mais ne trouve absolument rien pour apaiser les maux de son "sauveur". Il se doute bien que l'argent ne servira pas à arranger la chose. Ce type doit être très riche. Alors il reprend son mouchoir fin. Ce même mouchoir qu'il a dû abandonner plus tôt. Il lui tend à nouveau, la tête basse mais le regard rivé sur lui. Hésitant. Timide. « Je suis désolé... Je ne peux rien faire d'autre pour vous... » Incapable de lui dire merci. Incapable de prouver sa valeur. Il courbe le dos, le petit renard, dans l'attente du jugement dernier. Il ne sert à rien Nam Seon, et il n'en a jamais été aussi sûr que cette nuit.
Il finit cependant par capituler, cédant sous la force brute de cet homme qui est définitivement plus imposant que lui. Il baisse la tête, les bras mous de part et d'autre de son corps chétif. Juvénile. Presque féminin. Ses épaules tressautent. Il étouffe quelques plaintes entre ses lèvres. Pleure tel un enfant qu'on aurait réprimandé pour une vilaine chose. Son monde à lui, c'est peut-être my little pony, et il sait pertinemment qu'il n'a jamais été réellement prêt pour vivre à la capitale. Le petit "campagnard" de Suwon qui n'est pas habitué à l'effervescence d'une ville qui ne dort jamais. Séoul et ses dangers, Séoul et ses désirs. Regarder trop de films lui a fait développer un certain stéréotype du type mafieux de base, et l'homme à sa gauche aura beau lui parler de ce qu'il sait déjà, Nam Seon est pour le moment parfaitement incapable de rétorquer quoi que ce soit. L'émotion le submerge, la culpabilité le ronge. Il se dit que s'il avait changé ne serait-ce qu'un seul paramètre, il ne se retrouverait pas dans cette situation très embarrassante. Le parking vide, le café pourtant ouvert à cette heure avancée de la nuit, il finit enfin par se calmer et glisse ses petits poings contre ses yeux gonflés de larmes. Chassant ces dernières de son visage rouge de colère. Il lève les yeux timidement vers l'homme, constate l'état de son corps aux traits bien dessinés à en faire pâlir plus d'un. Il le regarde, penche la tête sur le côté, se rend compte de sa responsabilité dans tout ça. Ces bleus sont les preuves de sa culpabilité. A cause de lui, cet homme est blessé. Il renifle bruyamment et prend la batte de baseball ainsi que le tazer avec ses deux mains, pour les poser devant lui. Il fouille discrètement dans son sac à dos mais ne trouve absolument rien pour apaiser les maux de son "sauveur". Il se doute bien que l'argent ne servira pas à arranger la chose. Ce type doit être très riche. Alors il reprend son mouchoir fin. Ce même mouchoir qu'il a dû abandonner plus tôt. Il lui tend à nouveau, la tête basse mais le regard rivé sur lui. Hésitant. Timide. « Je suis désolé... Je ne peux rien faire d'autre pour vous... » Incapable de lui dire merci. Incapable de prouver sa valeur. Il courbe le dos, le petit renard, dans l'attente du jugement dernier. Il ne sert à rien Nam Seon, et il n'en a jamais été aussi sûr que cette nuit.
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