Love Song Requiem #hyɇra
Invité
Invité
Love Song Requiem #hyɇra | Mer 14 Fév - 22:19 Citer EditerSupprimer
Dans ta chambre, une lettre, un morceau de papier qui attend d'être déplié pour que son contenu te soit révélé. Feuille plage ornée d'une calligraphie féminine sur laquelle quelques taches et traces d'encore coulées témoignent des larmes qui au cours de sa rédaction furent versées.
Je ne sais plus comment t’appeler. Si cette lettre tu détiens entre tes doigts, si ces quelques lignes tu es en train de lire, alors cela signifie que j’ai fini par prendre ma décision. A l’heure encore où je t’écris, je ne sais ce qu’il adviendra, si prochainement, demain, peut-être après, peut-être jamais, je te la donnerais. Peut-être qu’à peine aurais-je fini de coucher l’encore sur le papier qu’aussitôt je le déchirerais. Que je maudirais pour avoir envisagé de te quitter. Ou peut-être pas. En ce moment même, je ne sais plus. D’une part, je ne parviens à imaginer que nous puissions nous séparer. D’une autre part, je me rends compte à quel point, à quel extrême j’en suis arrivée pour avoir dores et déjà prit le stylo en main et rédiger ces premiers mots. Dernièrement, j’ai commencé à douter. Un mal être à la fois latent et de plus en plus présent. Me serais-je réveillée d’un rêve trop enchanté pour être vrai ? Jusqu’où me suis-je illusionnée à notre, à ton sujet ? Je ne sais pas où commencer. J’imagine que je dois m’excuser.
Je ne peux prédire les mots qui sortiront de ma bouche, lorsque demain nous nous retrouverons. Mais je me connais, je sais comme je pourrais – j’ai pu de ton point de vue ? – être dure. J’espère ne pas t’avoir… Non, je me doute que j’ai dû être blessante, peut-être même méchante, mais ces mots, je te prie de les effacer. Ils ne furent que qu’exagération et déformation de ma douleur sous les effets de la colère. Celle dont j’use toujours tant pour me défendre, me protéger. Arme principale d’un coeur qui a si peur de se donner. Malgré ce que tu semblais croire, sache que je n’étais pas si différente que toi sur ce point. Si j’ai toujours été franche, vivante, assumant voire revendiquant mes sentiments, je ne les éprouve pour autant pas si facilement. Mon coeur j’ai souhaité te donner, et je l’ai regretté. Alors assurément, de ma langue je n’ai pas dû t’épargner. Tu sais comme je peux en faire une épée probablement plus aiguisée que quiconque tu as pu rencontrer. Malheureusement, dans l’insoutenable douleur de mon coeur, c’est contre toi qu’elle finit par se retourner. Comment avons-nous pu en arriver là ?
Mes mots ici écrits sont les seuls que tu devrais retenir. Ils sont le gage de ma sincérité. L’explication la plus sereine possible de pourquoi, je préfère encore te quitter plutôt que de rester à tes côtés. Oublie ceux que j’ai pu te dire dans la colère ou la froideur, ne retiens que ceux-ci. Je t’en prie.
Bientôt nous célébrons, nous aurions célébrer l’anniversaire de nos fiançailles. Symboliquement à la date de la Saint Valentin bien qu’en vérité, ta demande tu la fis quelques jours en décalé. Alors forcément, j’ai commis l’erreur de me retourner. De jeter un regard par-dessus mon épaule pour voir le chemin parcouru au cours de cette année et le constat m’a blessé. Avons-nous seulement avancer ? Pire encore, si je compare à nos merveilleuses journées passées à Singapour, n’avons-nous pas reculer ? Parce qu’engagés alors, c’était gagné ? La flamme n’avait plus besoin d’être attisée, entretenue ? Mais as-tu seulement brûlé un jour pour moi ? Toi qui n’as jamais voulu me toucher ? Suis-je donc si repoussante ? Qu’est-ce qui ne va pas chez moi pour que même mon fiancé ne me désire pas ? Comment puis-je croire que malgré ça notre relation, notre union, tu ne subissais pas ? Faisais-tu seulement semblant de m’aimer pour décrocher le super trophée de la fiancée ? Comment suis-je censée ne pas y penser, en douter, alors que je me sens pestiférée, trop sale pour être touchée ? À moins que simplement, je ne sois banale ? À force de me demander pourquoi, mon propre reflet j’en suis venue à ne plus supporter. Ma confiance en moi tu es parvenu à ébranler. J’ai commencé à me détester.
Et mon corps ne semble pas être le seul problème. Je ne sais s’il y a seulement une seule chose que je fais qui ne te déplait. Hormis, certes être une bonne élève. Mes amis, tu n’as jamais rencontré et encore moins manifesté l’intérêt ne serait-ce que poli de le faire. Je ne parlerais de ma fraternité. Ce lieu où je vis au quotidien mais où tu n’as jamais voulu mettre les pieds non plus. Es-tu venu me voir une fois un soir de match ? As-tu un jour été curieux de ce que j’aime ? Comprends-tu que je sois malgré les apparences, un électron libre qui ne supporte d’être enchainée ? Que j’ai l’air sage mais j’aime l’aventure, les défis, l’adrénaline voire le danger comme celui d’effleurer le bout du nez d’un crocodile oui. Que je ne suis et ne serais jamais poupée docile, que j’ai le tempérament à toujours aller de l’avant, voire foncer un peu trop en avant parfois dès lors que ma fierté ou mon orgueil sont titillés. J’ai l’impression de ne pas être celle que tu voudrais, que tu voudrais que je sois. Que tu crois que je suis ? Et j’en pleurs, mais il semblerait que jamais, je ne puisse être femme à te satisfaire.
Plus encore que garder tes distances avec ma personne, mon corps, et mon univers, j’ai le sentiment que tu me maintiens à l’écart du tien. Oui, à ta différence, je connais plusieurs personnes de ton entourage, mais aussi parce que j’ai eu la démarche d’essayer d’apprendre à les connaitre, voire de me faire accepter. Encore une fois, j’ai pris les devants. J’ai fait le pas en avant, mais à force de blessures, j’ai fini par décrocher. D’attendre après des promesses et des efforts que tu n’as tenu, je me suis fatiguée. Affaiblie. D’autant depuis le jour où j’ai compris qu’à la moindre tache sur mon parfait portrait de fiancée, tu n’hésiterais à tourner le dos, comme tu l’as fait. Que si j’en appelle après ton aide, tu t’éloignes pour prendre le temps « de réfléchir ». Mais tu devrais le savoir, si tu me connaissais vraiment que je ne suis pas personne montrer ma détresse, que si je le fais c’est que je suis au bord du gouffre. Pourtant, ton premier réflexe n’est pas de me rattraper. Je n’ai pu guérir de ce sentiment que tu me laisserais tomber, parce que je n’étais plus assez parfaite à tes yeux. Et puis, tu promets. Tu promets des efforts, de changer, mais tu ne le fais. N’as-tu pas un seul instant soupçonné que j’ai pu être blessée d’être délaissée, oubliée pour le soir de Noël ? Ah ! Tu le passais en famille, je devrais comprendre, je devrais être plus indulgente. Mais bon sang, Hyeon sais-tu seulement ce que signifiait notre engagement ? J’étais ta fiancée ! J’aurais dû faire partie de ta famille ! Pourquoi ne m’as-tu jamais considérée comme telle ? Pourquoi, alors que tu prétendais m’aimer, que notre union n’était en rien une comédie arrangée, m’as-tu reléguée au même statut que tous les autres fiancés forcés de ta famille ? Plus encore que de ne pas m’y avoir fait de place, tu ne m’en as pas accordée. Je voulais être ta femme, Hyeon… Ta famille… Nous aurions dû être une famille en devenir, mais à ce terme tu ne m’as jamais associée. Tu ne me l’as jamais montré en tout cas, me témoignant même du contraire, alors que pouvais-je encore faire ? Comment puis-je encore croire que tous tes mots étaient vrais ? M’accorderas-tu un jour l’honnêteté d’avouer que tu ne m’as point aimé ? Libère-moi au moins de cette incertitude qui me ronge et me meurtrit. La douleur de savoir est un moins triste sort que l’ignorance et le doute irrésolu.
Explique moi pourquoi j’ai si mal, Hyeon ? Pourquoi, je ne trouve pas de solution ? J’ai mal à l'idée te quitter mais je souffre au moins autant à rester.
J’ignore quand tu liras cette lettre, si tu le fais un jour, même après que j’ai pu te la remettre. Aujourd’hui, nous sommes le 13 février, demain nous nous reverrons. Demain fort probablement nous nous séparerons, à mes yeux, la célébration la plus authentique possible de l’anniversaire d’une relation qui ne fut qu’illusion. Dont je ne parviens à me défaire de l’arrière-goût d’avoir été dupée, manipulée. À force que tes mots ne trouvent jamais écho dans tes gestes, j’ai perdu foi en toi. Je n’arrive plus à croire que tu aies pu sincèrement m’aimer. Mais la poupée s’est réveillée. Sa peau de cire, elle a cassé pour se libérer. Il y a-t-il une seule fois, un seul de tes mots qui ne fut pas faux ? Une seule fois où tu ne m’aies menti ? Et les questions, et les doutes tournent en boucles. Je n’ai de toi que des paroles auxquelles me raccrocher sauf que j’ai cessé d’avoir confiance en leur sincérité. Et ce mal, j’eus beau depuis des semaines, des mois même, essayer de le raisonner, je n’ai réussi à l’enrayer. Au contraire, il n’a fait qu’accroître, me hanter et peu à peu me détruire. Nous détruire. J’aimerais pouvoir te dire que j’en suis venue à ne plus t’aimer. Cela serait tellement plus simple. Tellement moins douloureux, mais ce ne serait pas la vérité. L’amour est toujours présent mais il s’est envenimé. Il me fait saigner. J’ai beau être amoureuse, je ne suis plus heureuse. Alors, je crois qu’il est temps d’arrêter. De m’en aller. Sur toi, sur nous, je me suis trompée. Ta bague, je ne peux plus l’accepter.
Néanmoins, si tu lis ces lignes dans les temps, j’aimerais que tu me fasses une promesse. Même silencieuse. Une promesse que tu tiendras, n’est-ce pas ? Dans quelques jours aura lieu le nouvel an chinois, selon les croyances de ma culture, il ne faut verser de larmes ce jour-là, sinon, nos yeux en déverseront toute l’année à venir. Alors, s’il te plait, si vraiment tu es été un jour sincère et que mon départ te fait de le peine, ne pleure pas ce jour-là. Le soir venu, je ferais un voeu pour toi.
Mon amour s'est fané. Les doutes qui n'ont su être enrayés ont tout balayé, malgré tout, je ne peux effacer toute tendresse que j'ai pour toi. Prends soin de toi.
Une lettre que peut-être tu ne lierais jamais. Un morceau de papier qui dans le silence murmurerait la mélancolique mélodie des mots dont il est tatoué. Un requiem qui jamais ne serait joué pour les funérailles d'un amour brisé.
ft. hyɇra
Love Song Requiem
Dans ta chambre, une lettre, un morceau de papier qui attend d'être déplié pour que son contenu te soit révélé. Feuille plage ornée d'une calligraphie féminine sur laquelle quelques taches et traces d'encore coulées témoignent des larmes qui au cours de sa rédaction furent versées.
Hyeon… Mon cher Hyeon ? Lee Hyeon ?
Je ne sais plus comment t’appeler. Si cette lettre tu détiens entre tes doigts, si ces quelques lignes tu es en train de lire, alors cela signifie que j’ai fini par prendre ma décision. A l’heure encore où je t’écris, je ne sais ce qu’il adviendra, si prochainement, demain, peut-être après, peut-être jamais, je te la donnerais. Peut-être qu’à peine aurais-je fini de coucher l’encore sur le papier qu’aussitôt je le déchirerais. Que je maudirais pour avoir envisagé de te quitter. Ou peut-être pas. En ce moment même, je ne sais plus. D’une part, je ne parviens à imaginer que nous puissions nous séparer. D’une autre part, je me rends compte à quel point, à quel extrême j’en suis arrivée pour avoir dores et déjà prit le stylo en main et rédiger ces premiers mots. Dernièrement, j’ai commencé à douter. Un mal être à la fois latent et de plus en plus présent. Me serais-je réveillée d’un rêve trop enchanté pour être vrai ? Jusqu’où me suis-je illusionnée à notre, à ton sujet ? Je ne sais pas où commencer. J’imagine que je dois m’excuser.
Je ne peux prédire les mots qui sortiront de ma bouche, lorsque demain nous nous retrouverons. Mais je me connais, je sais comme je pourrais – j’ai pu de ton point de vue ? – être dure. J’espère ne pas t’avoir… Non, je me doute que j’ai dû être blessante, peut-être même méchante, mais ces mots, je te prie de les effacer. Ils ne furent que qu’exagération et déformation de ma douleur sous les effets de la colère. Celle dont j’use toujours tant pour me défendre, me protéger. Arme principale d’un coeur qui a si peur de se donner. Malgré ce que tu semblais croire, sache que je n’étais pas si différente que toi sur ce point. Si j’ai toujours été franche, vivante, assumant voire revendiquant mes sentiments, je ne les éprouve pour autant pas si facilement. Mon coeur j’ai souhaité te donner, et je l’ai regretté. Alors assurément, de ma langue je n’ai pas dû t’épargner. Tu sais comme je peux en faire une épée probablement plus aiguisée que quiconque tu as pu rencontrer. Malheureusement, dans l’insoutenable douleur de mon coeur, c’est contre toi qu’elle finit par se retourner. Comment avons-nous pu en arriver là ?
Mes mots ici écrits sont les seuls que tu devrais retenir. Ils sont le gage de ma sincérité. L’explication la plus sereine possible de pourquoi, je préfère encore te quitter plutôt que de rester à tes côtés. Oublie ceux que j’ai pu te dire dans la colère ou la froideur, ne retiens que ceux-ci. Je t’en prie.
Bientôt nous célébrons, nous aurions célébrer l’anniversaire de nos fiançailles. Symboliquement à la date de la Saint Valentin bien qu’en vérité, ta demande tu la fis quelques jours en décalé. Alors forcément, j’ai commis l’erreur de me retourner. De jeter un regard par-dessus mon épaule pour voir le chemin parcouru au cours de cette année et le constat m’a blessé. Avons-nous seulement avancer ? Pire encore, si je compare à nos merveilleuses journées passées à Singapour, n’avons-nous pas reculer ? Parce qu’engagés alors, c’était gagné ? La flamme n’avait plus besoin d’être attisée, entretenue ? Mais as-tu seulement brûlé un jour pour moi ? Toi qui n’as jamais voulu me toucher ? Suis-je donc si repoussante ? Qu’est-ce qui ne va pas chez moi pour que même mon fiancé ne me désire pas ? Comment puis-je croire que malgré ça notre relation, notre union, tu ne subissais pas ? Faisais-tu seulement semblant de m’aimer pour décrocher le super trophée de la fiancée ? Comment suis-je censée ne pas y penser, en douter, alors que je me sens pestiférée, trop sale pour être touchée ? À moins que simplement, je ne sois banale ? À force de me demander pourquoi, mon propre reflet j’en suis venue à ne plus supporter. Ma confiance en moi tu es parvenu à ébranler. J’ai commencé à me détester.
Et mon corps ne semble pas être le seul problème. Je ne sais s’il y a seulement une seule chose que je fais qui ne te déplait. Hormis, certes être une bonne élève. Mes amis, tu n’as jamais rencontré et encore moins manifesté l’intérêt ne serait-ce que poli de le faire. Je ne parlerais de ma fraternité. Ce lieu où je vis au quotidien mais où tu n’as jamais voulu mettre les pieds non plus. Es-tu venu me voir une fois un soir de match ? As-tu un jour été curieux de ce que j’aime ? Comprends-tu que je sois malgré les apparences, un électron libre qui ne supporte d’être enchainée ? Que j’ai l’air sage mais j’aime l’aventure, les défis, l’adrénaline voire le danger comme celui d’effleurer le bout du nez d’un crocodile oui. Que je ne suis et ne serais jamais poupée docile, que j’ai le tempérament à toujours aller de l’avant, voire foncer un peu trop en avant parfois dès lors que ma fierté ou mon orgueil sont titillés. J’ai l’impression de ne pas être celle que tu voudrais, que tu voudrais que je sois. Que tu crois que je suis ? Et j’en pleurs, mais il semblerait que jamais, je ne puisse être femme à te satisfaire.
Plus encore que garder tes distances avec ma personne, mon corps, et mon univers, j’ai le sentiment que tu me maintiens à l’écart du tien. Oui, à ta différence, je connais plusieurs personnes de ton entourage, mais aussi parce que j’ai eu la démarche d’essayer d’apprendre à les connaitre, voire de me faire accepter. Encore une fois, j’ai pris les devants. J’ai fait le pas en avant, mais à force de blessures, j’ai fini par décrocher. D’attendre après des promesses et des efforts que tu n’as tenu, je me suis fatiguée. Affaiblie. D’autant depuis le jour où j’ai compris qu’à la moindre tache sur mon parfait portrait de fiancée, tu n’hésiterais à tourner le dos, comme tu l’as fait. Que si j’en appelle après ton aide, tu t’éloignes pour prendre le temps « de réfléchir ». Mais tu devrais le savoir, si tu me connaissais vraiment que je ne suis pas personne montrer ma détresse, que si je le fais c’est que je suis au bord du gouffre. Pourtant, ton premier réflexe n’est pas de me rattraper. Je n’ai pu guérir de ce sentiment que tu me laisserais tomber, parce que je n’étais plus assez parfaite à tes yeux. Et puis, tu promets. Tu promets des efforts, de changer, mais tu ne le fais. N’as-tu pas un seul instant soupçonné que j’ai pu être blessée d’être délaissée, oubliée pour le soir de Noël ? Ah ! Tu le passais en famille, je devrais comprendre, je devrais être plus indulgente. Mais bon sang, Hyeon sais-tu seulement ce que signifiait notre engagement ? J’étais ta fiancée ! J’aurais dû faire partie de ta famille ! Pourquoi ne m’as-tu jamais considérée comme telle ? Pourquoi, alors que tu prétendais m’aimer, que notre union n’était en rien une comédie arrangée, m’as-tu reléguée au même statut que tous les autres fiancés forcés de ta famille ? Plus encore que de ne pas m’y avoir fait de place, tu ne m’en as pas accordée. Je voulais être ta femme, Hyeon… Ta famille… Nous aurions dû être une famille en devenir, mais à ce terme tu ne m’as jamais associée. Tu ne me l’as jamais montré en tout cas, me témoignant même du contraire, alors que pouvais-je encore faire ? Comment puis-je encore croire que tous tes mots étaient vrais ? M’accorderas-tu un jour l’honnêteté d’avouer que tu ne m’as point aimé ? Libère-moi au moins de cette incertitude qui me ronge et me meurtrit. La douleur de savoir est un moins triste sort que l’ignorance et le doute irrésolu.
Explique moi pourquoi j’ai si mal, Hyeon ? Pourquoi, je ne trouve pas de solution ? J’ai mal à l'idée te quitter mais je souffre au moins autant à rester.
J’ignore quand tu liras cette lettre, si tu le fais un jour, même après que j’ai pu te la remettre. Aujourd’hui, nous sommes le 13 février, demain nous nous reverrons. Demain fort probablement nous nous séparerons, à mes yeux, la célébration la plus authentique possible de l’anniversaire d’une relation qui ne fut qu’illusion. Dont je ne parviens à me défaire de l’arrière-goût d’avoir été dupée, manipulée. À force que tes mots ne trouvent jamais écho dans tes gestes, j’ai perdu foi en toi. Je n’arrive plus à croire que tu aies pu sincèrement m’aimer. Mais la poupée s’est réveillée. Sa peau de cire, elle a cassé pour se libérer. Il y a-t-il une seule fois, un seul de tes mots qui ne fut pas faux ? Une seule fois où tu ne m’aies menti ? Et les questions, et les doutes tournent en boucles. Je n’ai de toi que des paroles auxquelles me raccrocher sauf que j’ai cessé d’avoir confiance en leur sincérité. Et ce mal, j’eus beau depuis des semaines, des mois même, essayer de le raisonner, je n’ai réussi à l’enrayer. Au contraire, il n’a fait qu’accroître, me hanter et peu à peu me détruire. Nous détruire. J’aimerais pouvoir te dire que j’en suis venue à ne plus t’aimer. Cela serait tellement plus simple. Tellement moins douloureux, mais ce ne serait pas la vérité. L’amour est toujours présent mais il s’est envenimé. Il me fait saigner. J’ai beau être amoureuse, je ne suis plus heureuse. Alors, je crois qu’il est temps d’arrêter. De m’en aller. Sur toi, sur nous, je me suis trompée. Ta bague, je ne peux plus l’accepter.
Néanmoins, si tu lis ces lignes dans les temps, j’aimerais que tu me fasses une promesse. Même silencieuse. Une promesse que tu tiendras, n’est-ce pas ? Dans quelques jours aura lieu le nouvel an chinois, selon les croyances de ma culture, il ne faut verser de larmes ce jour-là, sinon, nos yeux en déverseront toute l’année à venir. Alors, s’il te plait, si vraiment tu es été un jour sincère et que mon départ te fait de le peine, ne pleure pas ce jour-là. Le soir venu, je ferais un voeu pour toi.
Mon amour s'est fané. Les doutes qui n'ont su être enrayés ont tout balayé, malgré tout, je ne peux effacer toute tendresse que j'ai pour toi. Prends soin de toi.
Adieu, Lee Hyeon.
Une lettre que peut-être tu ne lierais jamais. Un morceau de papier qui dans le silence murmurerait la mélancolique mélodie des mots dont il est tatoué. Un requiem qui jamais ne serait joué pour les funérailles d'un amour brisé.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.