essoufflé après cette course, tu as échappé à ces connards qui te sont tombés dessus. ta lèvre est enflée, tu n'arrêtes pas de saigner, ton arcade doit être -tu supposes- en piteuse état. c'est simple, en venant jusqu'ici, tout le monde t'a dévisagé. mais malheureusement, c'est devenu une habitude. c'est comme ça qu'on te regarde, au lycée, comme un ovni, quelqu'un venu d'ailleurs, tu peux y lire des « c'est elle ? » dans les yeux de tous les élèves, même ceux que tu ne connais pas. tu te sens incompris, et c'est pire depuis que ton père est dans le coma. il était ta seule rattache, maintenant, tu dois supporter le regard et les réflexions de ta mère à longueur de journée. tu parviens à te lever, laissant ta main posée sur tes côtes qui te font souffrir, tu grimaces même une fois debout. tu passes alors tes mains en dessous de ton pull où tu y retires facilement ta brassière toute arrachée, tu ne sais même pas comment elle a tenue jusqu'ici. et puis, sans hésiter plus longtemps, tu la balances dans cette grosse poubelle à côté de toi, poubelle qui te permet de te maintenir, manquant de tomber sous la douleur. « putain! » grommelles-tu entre tes dents, t'as tellement mal mais l'habitude fait que tu ne te fais même plus cette réflexion, pourtant, lorsque tu tournes le visage, tu aperçois wonjae.le meilleur ami de ton père, tu restes silencieux, submergé par des émotions que tu aurais préféré ne jamais avoir. il te rappelle ton père, ça ne fait qu'une semaine qu'il est dans le coma pourtant, ta vie a pris un autre tournant depuis. tu te laisses alors glisser contre le mur, n'ayant plus la force de tenir sur tes jambes. « préviens pas ma mère... » articules-tu difficilement, entre deux soupir de douleur, c'en est presque une supplique. tu ne veux pas qu'elle soit au courant, ça ne sera qu'une excuse de plus pour elle de t'insulter de folle et de te rappeler ta différence et de lui donner cette impression horrible, selon elle, d'être mère d'un enfant perturbé psychologiquement. t'en peux plus de supporter tout ça, surtout depuis que tu es définitivement seul.

Sangwook était dans le coma depuis maintenant une semaine et tu ne pensais qu'à ça. Impossible de te focaliser sur autre chose que son corps dans ce lit d'hôpital. Les médecins ne savent même pas s'il se réveillera un jour, ils ne savent pas non plus s'il va s'en sortir avec des séquelles ou non. En bref, c'est le flou total, et ça te bouffe. Il est ton meilleur ami, il a toujours été là pour toi à chaque crasse que ton frère t'a faite. Et aujourd'hui, c'est à cause de lui qu'il est dans le coma, c'est de ta faute s'il est dans ce lit d'hôpital, t'en as conscience. Hasun a eut la mauvaise idée de vouloir t'atteindre en lui faisant de mal et ça a marché, mais sangwook ne méritait pas ça. Malheureusement tu n'as pas su le protéger et tu ne peux rien faire maintenant, à part attendre. Sa femme refuse que tu l'approches te jugeant trop dangereux pour lui... alors tu viens le voir quand elle n'es pas là, tard la nuit. Mais aujourd'hui, c'est quelqu'un d'autre de sa famille que tu veux voir, c'est son fils. Vous êtes tous les deux mit à distance pour des raisons totalement différentes mais vous partagez cette mise à l'écart. Et tu sais que ton meilleur ami ne voudrait pas ça, qu'il aimerait que son fils soit à ses côtés. Alors tout ce que tu peux faire de ton côté, c'est de veiller sur lui en attendant que sangwook se réveille. Arrivé au coin de la rue, tu tournes en direction du lycée où se trouve Jae mais tu n'as même pas besoin d'aller jusque là-bas pour le trouver. Tu le vois contre le mur, se tenant les côtes, le visage dans un piteux état. Tu t'approche de lui, alors qu'il s'écroule au sol. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Ta parano te fait penser à Hasun en premier lieu avant que tu te reprenne, non il n'aurait pas attaqué son fils... cette histoire te monte un peu trop à la tête. Tu t'accroupis à sa hauteur. « préviens pas ma mère... » lâche-t-il entre deux soupirs , tu secoues la tête, tu n'es pas venu pour ça. « Non, mais tu as besoin de soin. » tu t'approche de lui regardant son visage, tu grimaces quand tu vois les dégats. Tu ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais ils ne l'ont pas loupés. « Tu peux marcher ? Je vais t'emmener à l'abri. » tu tente comme tu peux d'être rassurant, après tout il pourrait très bien se méfier de toi.

t'es définitivement seul, la relation que tu entretiens avec tes parents n'est guère parfaite mais au moins, ton père était là, il savait s'interposer entre ta mère et toi pour prendre ta défense mais depuis qu'il n'est plus là, ta vie est devenue un véritable enfer. tu vivais déjà un enfer sur terre lorsqu'il était présent mais là, c'est encore pire. parce que t'as peur aussi. ce ne sont pas ces types qui te font peur, ni ses filles qui se foutent de toi et pourtant, dieu sait qu'ils sont capable de t'en faire voir de toutes les couleurs. les garçons pourraient très bien te tuer à mains nues mais non, toi, ce qui te fait peur, c'est de ne plus jamais revoir ton père, de ne jamais le retrouver. mais ça, tu ne peux en parler à personne. encore une fois, tu es tout seul à affronter tout ça. ta mère ? n'en parlons pas. dae ? oui, peut-être, si seulement tu n'avais plus cette impression d'être un poids pour lui. tu le lâches parfois, parce que tu crains qu'il subisse certaines choses par ta faute. mais il y a wonjae, tu sais que tu peux compter sur lui même si votre relation est assez.. bizarre, sans doute parce que toi, tu es bizarre. tu n'es pas bizarre, t'es juste seul et un peu trop renfermé sur toi-même. alors ton premier réflexe et de lui demander de ne rien dire à ta mère, surtout pas ça. « non, mais tu as besoin de soin. » pour si peu ? tu as été dans un état pire que celui-ci, ça ne te fait même plus peur désormais. l'habitude. tu relèves doucement la tête lorsqu'il s'accroupie à ta hauteur, son expression du visage en dit long sur l'état de ton visage, tu n'as même pas envie de voir les dégâts. « tu peux marcher ? je vais t'emmener à l'abri. » tu baisses les yeux, regardant tes mains abîmées, t'as essayé de te défendre comme tu as pu mais tu as vite abandonné, ça servait à rien, de toute façon. « ici ou ailleurs... » souffles-tu, déconfit. « j'suis en sécurité nulle part. » tu ne te plains même pas, tu lui dis juste la vérité. même chez toi, tu n'es même plus en sécurité. il est rassurant mais malheureusement, rien ni personne ne peut vraiment te rassurer. tu crains ne jamais pouvoir t'ouvrir, rester comme ça, renfermé sur toi-même. hésitant, tu le regardes à nouveau, les sourcils froncés non sans raison. ça te fait mal au cœur de te rappeler que ton père est dans ce lit d'hopital, si loin de toi. wonjae te le rappelle, parce qu'il était toujours avec lui. tu tournes alors la tête, essuyant ton oeil droit du poignet. pas de larme, mais tu les avais anticipé. tu daignes enfin relevé ton corps fébrile qui te fait un mal de chien, comme si ça pouvait t'occuper l'esprit, au moins ça. tu as du mal à tenir debout, tu grimaces de douleur, tu t'aides du mur mais c'est compliqué. tu sens encore ta lèvre saigner, ils ne t'ont pas loupé. « t'es pas obligé de faire ça. » ce n'est pas méchant, au contraire. il fait sans doute attention à toi parce que ton père n'est plus là pour le faire mais t'es sincère, il n'est pas obligé. et puis c'est un réflexe, une habitude, aussi débile soit-elle. tu sais que dae a eu quelques petits problèmes à cause de toi, qu'il faut vraiment le vouloir pour oser se trimbaler avec toi. c'est triste, mais c'est vrai.

Hasun avait fait une nouvelle victime. Les crasses qu'il faisait à Tae, à Hyunmi, à toi ne suffisait pas. Il en voulait plus et il s'était attaqué à ton meilleur ami. D'un coup de bar de fer, il l'avait plongé dans le coma pour on-ne-sait combien de temps. A force de voir les gens souffrir autour de toi, tu avais bien compris que tout ça venait de toi, c'était toi le problème. Il cherchait à te faire souffrir, à te détruire, c'était du pur sadisme et tu l'avais bien compris. Il voulait te voir réagir et tu l'avais fais, le lendemain tu étais aller le démolir. Bien que tous les coups possible ne pouvait exprimé la rage que tu avais contre lui. Il détruisait la vie de ta famille et maintenant il détruisait la vie d'une autre, tout ça à cause de toi. Tu n'étais pas responsable de ses actes mais tu te sentais coupable de la souffrance qu'il emmenait avec lui. Alors d'une certaine manière, tu cherchais à l'apaisé cette souffrance en étant présent pour ceux qu'il a brisé. « ici ou ailleurs... » tu le sentais épuisé, abattu. Comme s'il en avait marre de courir pour fuir. « j'suis en sécurité nulle part. » Il acceptait son sort. Et toi tu le voyais baissé les bras, sans pouvoir y faire quelque chose. Il avait cruellement de son père, ça se voyait. Tout ça n'aidait en rien à déculpabiliser. « Je suis là maintenant, il ne peut rien se passer. » Tu ne pouvais pas surveiller tout le monde, c'était complètement con de dire ça. En quoi tu pouvais le garder en sécurité alors que tu étais incapable de protéger ta famille. Tu cherchais à le rassurer, lui dire que les choses ne seront pas toujours comme ça, mais tu n'es pas sûr de ce que tu avances. Ce gosse tu ne le connais qu'à travers les dire de Sangwook et c'est tout. Comment tu peux te permettre de dire des choses pareilles sans même savoir de quoi il parle... difficilement, il se redresse, s'appuyant contre le mur. Il grimace et tu viens lui prêter main forte. « t'es pas obligé de faire ça. » non, tu n'étais pas obligé, pourtant tu le faisais et tu sais que Sangwook aurait fait pareil si les rôles étaient inversés. « non, mais je peux pas te laisser comme ça. » tu l'aides à marcher comme tu peux. Un silence s'installe alors que tu te mets à imaginer le pire dans ta tête. Et si, Hasun s'en était prit à lui ? Il était sadique mais à ce point ? Tu n'étais plus certain de rien avec lui. « comment s'est arrivé tout ça ? Qui te voulait du mal à ce point ? » tu observe ses blessures au visage. Peu importe qui a cherché à lui faire du mal, ils ne l'ont pas loupés...

« je suis là maintenant, il ne peut rien se passer. » il essaye de te rassurer, t'aimerais que ça soit le cas. t'aimerais pouvoir l'être totalement mais c'est impossible, malheureusement. c'est chose faite maintenant, et demain ça recommencera. tu sais que tu pourras compter sur wonjae quoi qu'il arrive mais malheureusement, t'es seul. qui peut te comprendre sur cette terre? personne, absolument personne. tu tentes de te relever avec difficulté, wonjae t'apporte très vite son aide et tu le remercies en lui lançant ce regard. mais non, il n'est pas obligé de faire ça, il n'a même pas à le faire d'ailleurs. « non, mais je peux pas te laisser comme ça. » si, il peut. ça ne changera strictement rien. c'est malheureux, c'est triste, mais toi tu as fini par t'y faire. par accepter cette réalité de merde. tu tentes de marcher, t'appuyant un peu sur l'épaule de wonjae qui t'aide comme il peut, tu grimaces à certains moments, soupirant de douleur. « comment s'est arrivé tout ça ? qui te voulait du mal à ce point ? » ce ne sont jamais les mêmes, ou peut-être que si parfois. t'as bien envie de lui dire tout le monde. quand ce n'est pas l'un, c'est l'autre. mais là, c'est un groupe qui t'est tombé dessus. tu sais très bien pourquoi, tu as reconnu l'un d'entre eux. un type que t'avais rejeté la veille, un type avec qui t'as pas voulu coucher pour des raisons évidentes: t'en avais pas envie. tu lui accordes aucune confiance, tu ne voulais pas, et tes pensées sont bien trop prises par quelqu'un d'autre. ouais, tu savais très bien que t'allais en payer les conséquences. un mec qui est prêt à profiter de ton corps mais qui, le lendemain, t'insulte de folle furieuse, de sale trans, ou de tarée. peu importe, t'as eu droit à tout mais là, tu as juste subi une vengeance. tu optes tout de même pour la version courte, et plus claire. « des transphobes. » balances-tu, sans réelles émotions. sans penser à ce que wonjae pourra, lui, en penser, sans doute parce que t'es fatigué. des transphobes, il y en a partout. et certains commencent à le comprendre. sûrement parce que tu as enfin compris qui tu étais maintenant, en fait, tu l'as toujours su. tu ne comprenais juste pas comment tu pouvais te sentir aussi bien dans ton corps, et que les autres parvenaient à te le faire détester. ce sont les autres le problème, toi, tu sais très bien qui tu es, ce que tu veux être. mais là, tu veux avoir la paix. après un bref moment d'hésitation, ralentissant le pas. tu tournes ton visage vers celui qui a toujours été présent pour ton père. « merci. » t'as pas l'habitude de le faire, sûrement parce qu'il est rare qu'on vienne t'aider. « de ne pas me laisser là. » tu ne sais pas jusqu'à quelle heure tu aurais squatté cette ruelle, sans quoi. et tu serais rentré dans un piteuse état, affrontant ta mère. et puis il faut le dire, ça te soulage de ne pas être totalement seul dans ta solitude, pour cette fois.

Tu voulais l'aider ce gosse, tu voulais lui promettre la sécurité mais quelque chose te disait que c'était impossible. La réalité était beaucoup plus compliqué que ça, il ne suffisait pas de lui dire pour qu'il soit à l'abri de tout. Même lui en avait conscience, il le savait bien. Il ne pouvait pas être en sécurité, il ne pouvait pas échapper à cette violence dont il était victime. Et c'est bien ça le plus triste dans cette histoire. Le seul soutien qu'il avait c 'était son père, mais voilà, maintenant qu'il est dans le coma, sa mère l'éloigne de lui, tout comme elle éloigne les gens qui étaient trop proches de lui. Sa femme a toujours eu une mauvaise influence sur lui, mais quand venait le sujet de son fils, il était toujours le premier à le défendre et tu le sais puisque tu connais toute l'histoire. Son fils n'a pas toujours été un homme, avant c'était une fille et sa femme ne l'a jamais accepté, contrairement à Sangwook. Tu sais que sa femme a un comportement odieux avec son fils, ton meilleur ami t'en as souvent parler . Et tout ça te rend d'autant plus triste de le voir dans cet état maintenant. « des transphobes. » au ton de sa voix, tu peux comprendre que c'est une habitude pour lui d'être attaqué par ce genre de connards, que c'est son quotidien. Ça te fend le cœur, ce gosse mérite pas ça, mais qu'est-ce que tu peux y faire toi ? C'est pas tes affaires, tout ça, c'est pas ton combat. Tu peux rien faire de plus que de lui donner un coup de main en attendant que son père se réveil. « merci. » dit-il ralentissant le pas. Tu fronces les sourcils, un court instant. « de ne pas me laisser là. » tu lui offre un sourire sincère. C'est la moindre des choses que tu puisses faire, s'il est seul sans son père en ce moment c'est un peu à cause de toi. Alors tu lui viens en aide comme tu peux. « c'est normal... je dois bien ça à ton père. » souffle-tu, désolé. Tu savais pas trop quoi lui dire, tu voudrais t'excuser pour ce qui lui arrive mais tu ne trouve pas la force. « Je vais t'emmener à mon appartement pour te soigner. » ton appartement ne te sert plus à rien depuis que tu dors dans les dortoirs avec le reste des membres de Fighters. Mais tu le gardes, il te sert d'échappatoire par moment. « Tu pourras y rester quelques jours si tu veux. » lui dis-tu alors que tu continues de marcher jusqu'à ta voiture. Tu ne vis plus dans ton appartement, autant qu'il puisse servir à quelqu'un.

tu le remercies d'être là, ça peut paraître idiot mais pas tant que ça, après tout. les personnes qui seront toujours présentes pour toi, tu peux les compter sur les doigts d'une seule et unique main. enfin, tu le penses. parfois, tu fais confiance, et puis, tu te rends compte que tu t'es lourdement trompé sur la personne. des déceptions dans cette vie, tu en as eu que trop. c'est aussi pour cette raison que tu es aussi fermé, que tu fais rarement confiance. on ne peut que te comprendre. ça devrait être interdit de ressentir ce que tu ressens, de ton si jeune âge. tu es déjà perdu dans ce monde, y errant comme une âme à la recherche de son corps, corps qui lui, n'arrive pas à se faire une place dans ce monde. toi, tu veux juste être quelqu'un. mais il y a cette barrière qui t'empêcher d'avancer, cette barrière, ce sont les autres, ce que tu subis. cette barrière qui t'empêche de vivre ta propre vie, et ce sont les autres qui ont le pouvoir de la maîtriser. c'est injuste, c'est dégueulasse. « c'est normal... je dois bien ça à ton père. » tu sais que leur relation est forte, et ça t'aide à lui faire confiance, dans un sens. ton père a beau ne pas toujours comprendre ce qu'il se passe, ne pas être le père parfait, tu sais au fond de ton cœur que tu resteras son enfant et qu'il ferait tout pour toi. mais tu sais aussi qu'il fait confiance à wonjae, alors oui, tu peux lui faire confiance toi aussi, tu le sais. « je vais t'emmener à mon appartement pour te soigner. » tu hoches doucement la tête, tu préfères ça que l’hôpital. t'avais aucune envie d'y aller et puis au moins, tu ne risques pas de croiser quelqu'un qui te veut du mal. « tu pourras y rester quelques jours si tu veux. » un sentiment de soulagement t'envahi. quelques jours ? aurais-tu un endroit où pouvoir t'échapper ? « j'veux pas m'imposer.. » réponds-tu aussitôt, tu as déjà rarement l'habitude qu'on soit si gentil avec toi mais tu n'as pas non plus envie d'en profiter mais là, t'en as cruellement besoin. arrivés à la voiture, tu t'accroches à cette dernière, tournant ton corps frêle vers l'homme qui vient de te sortir de tout ça pour aujourd'hui. le visage détruit par ce désastre qu'est ta vie, tu baisses quelque peu les yeux. « ma mère est horrible. » tu ne sais pas pourquoi tu dis ça, peut-être parce que tu as besoin d'en parler avec quelqu'un, qu'en ce moment, tu commences à atteindre tes limites. « et c'est encore pire depuis que papa n'est plus là. » tu remontes ton regard dans le sien, ton cœur se serre. « je la supporte plus. »

Il fallait bien l'avouer tu n'étais pas sûr de tout comprendre à ce qu'il vivait. C'était quelque chose de flou pour toi, d'abstrait. Ce n'était pas simplement une remise en question de sa sexualité, c'était son genre tout entier qui changeait et pour toi, c'était quelque chose de complètement nouveau. Alors tu ne pouvais pas vraiment prétendre que tu le comprenais puisque ce n'était pas le cas. Tu n'as jamais vécu ce genre de questionnement et tu n'as pas non plus vécu tout ce qu'il endure tous les jours. En bref, tant de chose qui t'empêchait de pouvoir vraiment l'épauler. Tu te contentais de lui offrir ton aide aussi minime soit-elle. Ce gosse ne devait pas rester seul, il était bien trop jeune pour souffrir autant. Il avait terriblement besoin de son père, de sa mère et d'une famille aimante mais malheureusement pour lui, sa mère ne le comprend pas et le seul qui le soutien est dans le coma. Alors le voilà seul dans ce monde dangereux et hostile pour lui. La moindre des choses pour toi est de lui proposer ton appartement, tu n'y vas même plus ou seulement des fois quand l'ambiance du dortoir est insoutenable. « j'veux pas m'imposer.. » tu souris doucement, son père aurait probablement répondu la même chose. « Je n'y vais plus, je vis au dortoir avec le reste du groupe. » précise-tu lui faisant comprendre qu'il ne s'impose pas, il occupera juste ton appartement pendant que tu n'es pas là. « Je te donnerais le double des clés, tu pourras venir quand tu veux. » vous arrivez non loin du parking où se trouve ta voiture, une centaines de mètres vous séparent d'elle. Tu l'accompagne avec précaution jusqu'à celle-ci. « ma mère est horrible. » commence-t-il par te dire alors que vous êtes à hauteur de ta voiture. Là dessus tu ne peux pas vraiment le contre dire, d'après les dires de Sangwook, elle est tout sauf une bonne mère et tu le vois bien en voyant ce qu'elle fait subir à son fils. « et c'est encore pire depuis que papa n'est plus là. » tu viens l'appuyer contre la portière acquiesçant d'un léger signe de la tête. « je la supporte plus. » Ce gosse souffre, et tu ne peux rien faire pour l'aider. Sa mère ne l'a jamais compris, et n'a fait que le rejeter. Et maintenant que Sangwook n'est pas là, elle s'acharne probablement sur lui... « Ton père m'a raconté... » demande-tu tristement tandis que tu fouilles dans tes poches pour aller chercher tes clés. « Elle m'empêche de le voir, mais ça je peux le comprendre... » tu baisse la tête, un peu honteux d'avoir plongé cette famille dans cette situation chaotique. « Mais j'ai du mal à comprendre l'acharnement sur toi... » que tu pouvais être naïf parfois... Ton père a passé des années à frapper ta mère, comment tu peux encore être étonné de savoir qu'une mère s'acharne sur son fils, simplement parce qu'il souhaite changé de sexe ? Les gens ne sont pas tous comme toi, ne sont pas tous doté de bon sens, malheureusement...