Ma réputation n'est pas très charmante. Il faut dire que c'est difficile de me supporter. Mes proches doivent écouter mes conneries à longueur de journée alors que les autres doivent subir mon égoïsme. C'est vrai, il m'arrive très fréquemment de penser qu'à ma petite personne. Je n'ai plus le temps de penser aux autres. Cela m'a toujours apporté des ennuis. J'ai des rêves à accomplir et ma passion pour le basket-ball est souvent incomprise. Je suis encore un grand gamin qui a un objectif bien précis: devenir le meilleur joueur de NBA, reprendre le titre de mon frère non pas pour l'honneur de la famille, mais juste pour .. moi et personne d'autre. Bien sûr, si j'arriverai à exaucer un tel rêve, je serais heureux de le partager avec des personnes chères. Je ne citerai aucun nom, je pense qu'elles se reconnaîtront. Ces dernières ont réussi à me comprendre. Elles savent que je ne suis pas du genre à baisser les bras, même si on me critique – et dieu que j'en ai essuyé des critiques, et ceci, depuis mon enfance -. Les gens ont du mal à comprendre les passions mais peu importe, s'ils ne sont pas fichus d'y arriver, c'est qu'ils ne sont pas très intéressants. Cependant, je sais aussi accorder de mon temps à mes proches. J'essaye d'être un ami loyal et fiable, mais je suis aussi très maladroit. Je ne suis pas du tout à l'aise avec les sentiments, pourtant j'essaye, sauf que j'ai l'impression que ce n'est pas pour moi. Pourquoi on se confierait à moi ? Certes, je suis muet comme une tombe et balancer des secrets n'est pas envisageable. Néanmoins, ce n'est pas mon domaine de prédilection, et malheureusement, je ne pourrais que réussir à rendre le sourire à cette personne qui a sûrement besoin de parler. Vis-à-vis des tiers, je suis également prétentieux et très mauvais perdant. J'ai aussi beaucoup de mal à me remettre en question sur le terrain de basket ou dans la vie en général. Quand l'équipe gagne, c'est grâce à moi. Quand l'équipe perd, c'est la faute aux autres. Je sais. C'est malsain, de la mauvaise foi et tout le reste, mais je n'y peux rien. C'est dans mon caractère. Dans la vie quotidienne, c'est difficile de me supporter et je comprends mieux pourquoi mon ex me faisait des crises. Je ne pensais qu'à ma gueule, je rageais tout le temps. Quel travail.. La petite a été courageuse pour me supporter. Mais soit. Je ne ferais pas la même erreur deux fois, parce que si on a du mal à le croire, je ne suis méchant. Je suis juste très taquin et provocateur. La base, non ?

J'étais un enfant chéri. On était que deux enfants et pourtant, on nous entendait dans tout le quartier où résidait la joyeuse famille Jung. C'est vrai, on était bien dans ce coin de gangnam-gu. Nos parents nous laissaient traîner un peu partout et ils ne prenaient plus la peine de nous accompagner au parc, où on s'amusait à faire des shoots. Bon, c'est vrai que cette possibilité vient aussi du fait que mon frère avait déjà quatre ans de plus que moi. C'était un adolescent responsable et à vrai dire, il m'inspirait déjà beaucoup à l'époque. Mon grand frère s'avérait malin et généreux. On s'appréciait et tous les deux ont été très solidaires. Cependant, la vie familiale ne pouvait pas être totalement parfaite. Mon cas inquiétait. En effet, je n'ai jamais été un garçon très futé. J'enchaînais les bêtises et j'avais un comportement qui pouvait faire enragé les trois quart des parents sur ce monde, même les plus patients. Puis, toute cette histoire ne s'arrangea pas quand mon frère vers ses 16 ans, a été approché par un centre de formation. Ils étaient rapides mais ils ne voulaient pas que la concurrence s'arrache ce petit talent Le grand Jung, comme s'amusaient à le surnommer certaines personnes. Ainsi, il me laissa tout seul, en totale autonomie. Évidemment, son absence se faisait remarquer dans la maison, qui semblait bien vide.. Il appelait souvent le soir pour prendre des nouvelles de tout le monde. Dés qu'il raccrochait, j'avais le droit à des serments. Mes parents me conseillaient de faire pareil que lui, prendre exemple. J'ai suivi cet avis mais seulement en matière de basket. Je ne pouvais pas remettre en question son talent, il suffisait juste que je trouve ma voie moi aussi. Téméraire, je ne voulais pas choisir la voie la plus facile. J'étais un idiot de me diriger vers une voie qui était déjà bouchée et magnifiquement bien exécutée par l'autre frère. Ce dernier impressionnait déjà tout le monde, je pouvais apporter quoi de plus ? Peut-être une dose de prétention. Finalement, j'ai trouvé une certaine motivation et j'ai multiplié les séances de sport: jogging, séances avec un club, parfois un peu de musculation mais rien d'abusif pour ce dernier. C'était surtout pendant les vacances, histoire de ne pas tout perdre. Ça serait plutôt du gâchis. J'ai tenté de continuer mes études bien que je n'étais pas le plus doué. J'essayais de faire mon maximum, de m'appliquer et à ma grande surprise, j'ai commencé à remonter la pente. Par contre, je n'étais pas un modèle de vertu, loin de là. Rien qu'à voir mes premières années à l'université, je fréquentais tout et n'importe quoi. Je n'avais pas vraiment de vie saine. Je ne rendais pas fier certaines personnes mais je m'en foutais. Je vivais ma vie comme je le voulais. Après tout, on a qu'une seule vie et il faut profiter de sa jeunesse... Ainsi, il m'arrivait souvent de passer mon temps dehors, en soirée. Évidemment, cela avait des conséquences sur mon jeu. En même temps, difficile de viser droit lorsqu'on a la tête qui tourne sans cesse. Ma copine de l'époque avait du mal à accepter ce comportement. Après tout, au fil du temps, elle n'avait plus vraiment confiance en moi. Je pouvais tout à faire le concevoir mais alors ? Personne ne la retenait, elle n'avait qu'à partir si elle me détestait autant. De plus, elle ne m’encourageait jamais. Elle ne comprenait pas pourquoi je m'entraînais autant alors qu'au final, ce n'était qu'un sport. Parce que oui, durant notre relation, j'ai tenté de ralentir sur l'alcool afin de me  consacrer encore plus sur ma passion. Cependant, je n'avais pas tout le temps que je voulais avec cette femme qui me collait sans cesse. Et finalement, notre rupture fut difficile. C'est vrai, on a cherché à se détruire encore et encore. Le pire, c'est que son attitude m'avait clairement dégoûté. Elle aurait dû être la première à me soutenir et rien. Elle m'aimait ? Si c'était ça l'amour, je préférais me débrouiller tout seul. Il faut que croire que c'était plus facile ainsi. Finalement, j'enchaîne les histoires sans m'attacher. Ouais, parce que je ne ferai pas cette erreur une nouvelle fois. Si  seulement, j'avais une femme qui pouvait comprendre le couillon que je suis. J'aurais la belle vie. Alala. En attendant, mon doux ballon ne m'a jamais trahi lui..