Life is like ice skating ☀ Hewan
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Life is like ice skating ☀ Hewan | Sam 24 Fév - 19:59 Citer EditerSupprimer
Life is like ice skating...
#Hewan
you'll never know what's going to happen unless you try and if you fall down just keep on trying
17 février 2018
Descendue du taxi quelques mètres plus loin, de mes pas je foulais les pavés du trottoir. Un regard vers le ciel, le soleil de la veille n’y resplendissait plus, caché derrière les grisâtres nuages de l’hiver. Hier, ce fut comme un préambule du printemps. Une promesse des beaux jours à l’avenir. Au sens aussi propre que figuré ? Plus ou moins consciemment, je me le demandais. Machinalement, dans ma marche, je passais les doigts de ma main gauche sur mon poignet droit. Fut un temps où dans les moments de réflexion, c’était une bague au contact de laquelle je me raccrochais. Désormais, alors que seulement trois jours à peine étaient passés depuis que je l’avais ôté, la sensation fantôme avait laissé place à une autre. Quelque peu endolori, mon poignet gardait le souvenir du bracelet de fourrure et de métal des menottes qui la veille m’avait rattaché à… lui.
Si mon teint de poupée ne le laissait paraitre, ô combien je manquais de sommeil. Non pas que celui-ci ne fut pas doux, tout au contraire, plus apaisant qu’il ne l’avait été depuis longtemps, mais trop. Bien trop court. Rentrée de Everland avec les gumiho à une heure tardive, j’avais dû, si tôt du car descendu, monter dans un taxi qui me conduisait alors jusqu’à l’hôtel où ma mère m’attendait. Prévenue au dernier moment de sa venue imprévue, je connaissais son attention – s’assurer de comment j’allais suite à ma rupture – et j’avais été heureuse de la voir. Sans doute l’aurais-je été encore davantage si en si peu de temps elle ne m’avait pas tant étouffée. Pour la première, elle avait été la première réveillée et m’avait tirée du lit, me sommant de ne me laisser aller et me morfondre. Alors que non, je ne déprimais pas ! Loin de là, mes soucis et mon chagrin s’envolaient souffler par la douce et chaleureuse brise de la veille. Je voulais profiter de ce moment de répit, de récupération de toute la fatigue que j’avais pu accumulé pour juste me laisser porter par la chaleur de ces moments insouciants. Je préférais ne penser à rien d’autre qu’à cette journée. Et par extension, à lui aussi. Mais pas celui que ma mère s’imaginait.
Réveil forcé, elle nous avait programmé toute la prestation des soins du corps et de la peau sur l’ensemble de la matinée. Une façon de se détendre et de garder confiance en soi. Se sentir belle. Il était vrai que j’en avais besoin. Et cette complicité mère, je la savourais, la chérissais. Cependant, inexorablement, il avait fallu qu’elle aborde le sujet. Qu’elle exprime combien elle se satisfaisait de ma décision. Je ne souhaitais pas l’entendre. Son avis, je le connaissais. Et son affection à ton égard aussi. Ainsi, cette sortie que nous avions précédemment évoqué dans la semaine m’apparaissait comme un échappatoire béni ! Pour quelques heures, de ma mère étouffante, tu me sauverais. Si c’était toi, elle ne s’y opposerait. Au contraire, n’attendait-elle pas que cela de me pousser à nouveau dans des bras ? Alors je t’avais contacté en fin de matinée pour confirmer le rendez-vous programmé, en plus d’en définir la destination : la patinoire.
Ainsi ce fut en direction de l’entrée que mes pieds me portaient. Parmi les gens présents devant le bâtiment, ta silhouette je reconnus aisément. Tes yeux regardaient dans une autre direction alors, je t’interpellais : « Iwan ! » Son de ma voix qui prononçait ce prénom que moi seule désormais en cette université continuait d’utiliser, d’un geste de la main je l’accompagnais. Puis, je te rejoignais. « Je ne t’ai pas fait trop attendre ? » Doucement, malgré le froid, forçant probablement un peu sur mes traits, je te souriais. Peut-être t’attendais-tu à me voir paraitre plus déprimée que cela, peut-être que pour partie, l’éclat de mon visage n’était que façade, mais quoi qu’il en était, j’avais pour volonté de ne pas ployer. Je n’avais aucun regret. « Tu ne sais pas comme tu me sauves la vie aujourd’hui… » À moins que ce ne fut celle de ma mère ? L’aurais-je étranglé ou fini par me jeter de la fenêtre. Ni l’un ni l’autre en vérité, seulement, je n’avais le coeur à batailler et pas l’envie non plus de me disputer avec ma mère. Je savais ses intentions bonnes et aimantes, mais leur concrétisation s’avérait suffocante. « Ma mère m’aurait rendu folle avant la fin de la journée si je n’avais pas pu lui échapper. » Et parce que je savais que si tu te présentais à l’hôtel elle aurait voulu converser avec toi, avec nous pendant des heures, j’avais préféré que nous nous retrouvions directement ici. Tu me soutenais déjà, tu n’avais pas non plus à venir me chercher et me raccompagner, comme un homme qui serait plus qu’un ami le ferait…
Descendue du taxi quelques mètres plus loin, de mes pas je foulais les pavés du trottoir. Un regard vers le ciel, le soleil de la veille n’y resplendissait plus, caché derrière les grisâtres nuages de l’hiver. Hier, ce fut comme un préambule du printemps. Une promesse des beaux jours à l’avenir. Au sens aussi propre que figuré ? Plus ou moins consciemment, je me le demandais. Machinalement, dans ma marche, je passais les doigts de ma main gauche sur mon poignet droit. Fut un temps où dans les moments de réflexion, c’était une bague au contact de laquelle je me raccrochais. Désormais, alors que seulement trois jours à peine étaient passés depuis que je l’avais ôté, la sensation fantôme avait laissé place à une autre. Quelque peu endolori, mon poignet gardait le souvenir du bracelet de fourrure et de métal des menottes qui la veille m’avait rattaché à… lui.
Si mon teint de poupée ne le laissait paraitre, ô combien je manquais de sommeil. Non pas que celui-ci ne fut pas doux, tout au contraire, plus apaisant qu’il ne l’avait été depuis longtemps, mais trop. Bien trop court. Rentrée de Everland avec les gumiho à une heure tardive, j’avais dû, si tôt du car descendu, monter dans un taxi qui me conduisait alors jusqu’à l’hôtel où ma mère m’attendait. Prévenue au dernier moment de sa venue imprévue, je connaissais son attention – s’assurer de comment j’allais suite à ma rupture – et j’avais été heureuse de la voir. Sans doute l’aurais-je été encore davantage si en si peu de temps elle ne m’avait pas tant étouffée. Pour la première, elle avait été la première réveillée et m’avait tirée du lit, me sommant de ne me laisser aller et me morfondre. Alors que non, je ne déprimais pas ! Loin de là, mes soucis et mon chagrin s’envolaient souffler par la douce et chaleureuse brise de la veille. Je voulais profiter de ce moment de répit, de récupération de toute la fatigue que j’avais pu accumulé pour juste me laisser porter par la chaleur de ces moments insouciants. Je préférais ne penser à rien d’autre qu’à cette journée. Et par extension, à lui aussi. Mais pas celui que ma mère s’imaginait.
Réveil forcé, elle nous avait programmé toute la prestation des soins du corps et de la peau sur l’ensemble de la matinée. Une façon de se détendre et de garder confiance en soi. Se sentir belle. Il était vrai que j’en avais besoin. Et cette complicité mère, je la savourais, la chérissais. Cependant, inexorablement, il avait fallu qu’elle aborde le sujet. Qu’elle exprime combien elle se satisfaisait de ma décision. Je ne souhaitais pas l’entendre. Son avis, je le connaissais. Et son affection à ton égard aussi. Ainsi, cette sortie que nous avions précédemment évoqué dans la semaine m’apparaissait comme un échappatoire béni ! Pour quelques heures, de ma mère étouffante, tu me sauverais. Si c’était toi, elle ne s’y opposerait. Au contraire, n’attendait-elle pas que cela de me pousser à nouveau dans des bras ? Alors je t’avais contacté en fin de matinée pour confirmer le rendez-vous programmé, en plus d’en définir la destination : la patinoire.
Ainsi ce fut en direction de l’entrée que mes pieds me portaient. Parmi les gens présents devant le bâtiment, ta silhouette je reconnus aisément. Tes yeux regardaient dans une autre direction alors, je t’interpellais : « Iwan ! » Son de ma voix qui prononçait ce prénom que moi seule désormais en cette université continuait d’utiliser, d’un geste de la main je l’accompagnais. Puis, je te rejoignais. « Je ne t’ai pas fait trop attendre ? » Doucement, malgré le froid, forçant probablement un peu sur mes traits, je te souriais. Peut-être t’attendais-tu à me voir paraitre plus déprimée que cela, peut-être que pour partie, l’éclat de mon visage n’était que façade, mais quoi qu’il en était, j’avais pour volonté de ne pas ployer. Je n’avais aucun regret. « Tu ne sais pas comme tu me sauves la vie aujourd’hui… » À moins que ce ne fut celle de ma mère ? L’aurais-je étranglé ou fini par me jeter de la fenêtre. Ni l’un ni l’autre en vérité, seulement, je n’avais le coeur à batailler et pas l’envie non plus de me disputer avec ma mère. Je savais ses intentions bonnes et aimantes, mais leur concrétisation s’avérait suffocante. « Ma mère m’aurait rendu folle avant la fin de la journée si je n’avais pas pu lui échapper. » Et parce que je savais que si tu te présentais à l’hôtel elle aurait voulu converser avec toi, avec nous pendant des heures, j’avais préféré que nous nous retrouvions directement ici. Tu me soutenais déjà, tu n’avais pas non plus à venir me chercher et me raccompagner, comme un homme qui serait plus qu’un ami le ferait…
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Re: Life is like ice skating ☀ Hewan | Dim 11 Mar - 13:28 Citer EditerSupprimer
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17 février 2018
Quelques jours seulement étaient passés mais il y avait eu tant d’événements que ces derniers paraissaient être des années entières. Je me rappelais clairement du jour et de l’heure où tu m’avais envoyé le message ; celui qui, encore quelques jours avant, aurait sans doute encore plus perturbé mes pensées et mes projets. Je ne pouvais affirmer sans mentir qu’il ne m’avait fait aucun effet. En apprenant que tu avais rompu avec lui, j’avais été l’homme le plus heureux. J’avais toujours dit que Hyeon et toi n’étiez pas faits l’un pour l’autre, que jamais il ne saurait te satisfaire et qu’il te fallait un homme qui sache te mettre en avant, non pas un homme qui te poussait à rester sagement à ses côtés. Hyeon était trop étouffant pour toi et tu étais devenue ce que tu n’étais pas – je l’avais vu dès le début, je l’avais compris si vite. Mais à l’époque où je l’avais remarqué, mes intentions étaient encore bien différentes. J’espérais que rompre avec lui recréée un lien entre nous, un lien bien plus profond que cette amitié que tu avais réclamé dès que nous nous étions réconciliés. Mes sentiments, qui n’avaient toujours pas disparus, espéraient retrouver leur moitié enlevée dans ton coeur. Et de tels rêves, j’en avais fait énormément – le jour où tu reviendrais vers moi après avoir rompu avec Hyeon, le jour où nous passerions une journée ensemble sans la prison de fiançailles mauvaises pour toi, le jour où tes sentiments pour moi reviendraient pour de bon… parce que c’était ainsi que j’avais toujours pensé : si tu avais commencé à développer quelque chose pour lui, si tu t’étais fiancée avec lui, c’était simplement parce que nous étions en froid dû à un mauvais malentendu. Autrement, jamais tu n’aurais trouvé cet homme mieux que moi pour devenir ton mari. De ce point de vue-là, rien ne nous empêchais donc à revenir ensemble dès que la rupture aurait lieu, car je n’avais nulle doute qu’elle serait arrivée un jour.
Pour cette raison, oui : j’avais ressenti un mélange de sentiments compliqués en recevant ton message, mais sans doute pas ceux que j’avais imaginés. En effet, j’avais été heureux et certes, la pensée de me remettre avec toi m’avait traversée – mais c’était comme si elle était venue par habitude de lier ta rupture à une remise en couple, et non plus vraiment comme un désir ardent tel que ça l’avait été quelques jours avant. Quelque chose était différent et je ne pouvais pas le nier, parce que je t’avais aimé tant d’années que si mes sentiments changeaient, alors je le remarquais immédiatement. Quelque chose était clairement différent – et pourtant je n’arrivais pas à mettre un mot dessus. Est-ce que je m’étais si bien forcé à ne pas dépasser les limites de l’amitié que j’avais réussi à faire disparaître ce qui n’y correspondait pas ?
Alors est-ce que cela signifiait que je ne t’aimais plus ?
Une telle pensée ne m’avait jamais traversé l’esprit. Iwan avait toujours aimé Hera : elle avait été son premier amour, il l’avait beaucoup collée, ils étaient sortis ensemble et ça avait été le moment que Iwan avait le plus aimé.
Mais qu’en était-il de Woo Jin ?
C’était comme si deux personnalités différentes étaient nées en moi. Celle qui avait toujours été accrochée à toi, qui n’avait su accepter une quelconque rupture avec toi – et celle qui avait survécu plutôt bien à tout ça, malgré un coeur brisé et des pensées perturbantes. Celle qui ne pouvait concevoir de ne plus t’aimer et celle qui, peut-être, avait déjà commencé à en aimer une autre. Le déchirement entre ces deux personnalités qui partageaient le même corps était un dilemme douloureux pour moi et ça le fut encore plus lorsque j’entendis ta voix appeler mon prénom. Je chassai toutes mes pensées en me retournant vers toi vers toi, en souriant automatiquement à ta vision. « C’est bon, je n’ai pas beaucoup attendu ! » Ou si c’était le cas, j’avais tellement pensé que je n’avais pas vu le temps passer. À la remarque sur ta mère, je me mis à rire – en effet, elle aurait sans doute vanté la remise en couple avec moi que tu ne pouvais concevoir. « Tu ne devrais pas la fuir trop longtemps quand même, elle est venue en Corée pour te voir. » Je n’avais pas la chance de me plaindre d’une quelconque présence de ma mère, moi.
Quelques jours seulement étaient passés mais il y avait eu tant d’événements que ces derniers paraissaient être des années entières. Je me rappelais clairement du jour et de l’heure où tu m’avais envoyé le message ; celui qui, encore quelques jours avant, aurait sans doute encore plus perturbé mes pensées et mes projets. Je ne pouvais affirmer sans mentir qu’il ne m’avait fait aucun effet. En apprenant que tu avais rompu avec lui, j’avais été l’homme le plus heureux. J’avais toujours dit que Hyeon et toi n’étiez pas faits l’un pour l’autre, que jamais il ne saurait te satisfaire et qu’il te fallait un homme qui sache te mettre en avant, non pas un homme qui te poussait à rester sagement à ses côtés. Hyeon était trop étouffant pour toi et tu étais devenue ce que tu n’étais pas – je l’avais vu dès le début, je l’avais compris si vite. Mais à l’époque où je l’avais remarqué, mes intentions étaient encore bien différentes. J’espérais que rompre avec lui recréée un lien entre nous, un lien bien plus profond que cette amitié que tu avais réclamé dès que nous nous étions réconciliés. Mes sentiments, qui n’avaient toujours pas disparus, espéraient retrouver leur moitié enlevée dans ton coeur. Et de tels rêves, j’en avais fait énormément – le jour où tu reviendrais vers moi après avoir rompu avec Hyeon, le jour où nous passerions une journée ensemble sans la prison de fiançailles mauvaises pour toi, le jour où tes sentiments pour moi reviendraient pour de bon… parce que c’était ainsi que j’avais toujours pensé : si tu avais commencé à développer quelque chose pour lui, si tu t’étais fiancée avec lui, c’était simplement parce que nous étions en froid dû à un mauvais malentendu. Autrement, jamais tu n’aurais trouvé cet homme mieux que moi pour devenir ton mari. De ce point de vue-là, rien ne nous empêchais donc à revenir ensemble dès que la rupture aurait lieu, car je n’avais nulle doute qu’elle serait arrivée un jour.
Pour cette raison, oui : j’avais ressenti un mélange de sentiments compliqués en recevant ton message, mais sans doute pas ceux que j’avais imaginés. En effet, j’avais été heureux et certes, la pensée de me remettre avec toi m’avait traversée – mais c’était comme si elle était venue par habitude de lier ta rupture à une remise en couple, et non plus vraiment comme un désir ardent tel que ça l’avait été quelques jours avant. Quelque chose était différent et je ne pouvais pas le nier, parce que je t’avais aimé tant d’années que si mes sentiments changeaient, alors je le remarquais immédiatement. Quelque chose était clairement différent – et pourtant je n’arrivais pas à mettre un mot dessus. Est-ce que je m’étais si bien forcé à ne pas dépasser les limites de l’amitié que j’avais réussi à faire disparaître ce qui n’y correspondait pas ?
Alors est-ce que cela signifiait que je ne t’aimais plus ?
Une telle pensée ne m’avait jamais traversé l’esprit. Iwan avait toujours aimé Hera : elle avait été son premier amour, il l’avait beaucoup collée, ils étaient sortis ensemble et ça avait été le moment que Iwan avait le plus aimé.
Mais qu’en était-il de Woo Jin ?
C’était comme si deux personnalités différentes étaient nées en moi. Celle qui avait toujours été accrochée à toi, qui n’avait su accepter une quelconque rupture avec toi – et celle qui avait survécu plutôt bien à tout ça, malgré un coeur brisé et des pensées perturbantes. Celle qui ne pouvait concevoir de ne plus t’aimer et celle qui, peut-être, avait déjà commencé à en aimer une autre. Le déchirement entre ces deux personnalités qui partageaient le même corps était un dilemme douloureux pour moi et ça le fut encore plus lorsque j’entendis ta voix appeler mon prénom. Je chassai toutes mes pensées en me retournant vers toi vers toi, en souriant automatiquement à ta vision. « C’est bon, je n’ai pas beaucoup attendu ! » Ou si c’était le cas, j’avais tellement pensé que je n’avais pas vu le temps passer. À la remarque sur ta mère, je me mis à rire – en effet, elle aurait sans doute vanté la remise en couple avec moi que tu ne pouvais concevoir. « Tu ne devrais pas la fuir trop longtemps quand même, elle est venue en Corée pour te voir. » Je n’avais pas la chance de me plaindre d’une quelconque présence de ma mère, moi.
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Re: Life is like ice skating ☀ Hewan | Lun 12 Mar - 12:03 Citer EditerSupprimer
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Nous retrouver tous les deux ainsi, un rendez-vous heureux entre amis, n’avions-nous mis les pieds dans une autre dimension ? Si nous avions encore vécu à Singapour, sans doute nos camarades d’antan nous auraient observés avec interrogation et suspicion. Auraient-ils ouverts les paris sur un retour d’une relation plus qu’amicale entre nous ? Probablement. Et je me doutais bien que ma mère établissait déjà ses propres pronostics. Si elle ne profitait pas de mon absence pour réfléchir à une date de mariage. Excessive, elle avait toujours été ainsi. Bien que nos tempéraments se manifestaient différemment, indéniablement, nous n’étions pas du même sang pour rien. Toi aussi, tu ne la connaissais que trop bien. Tu as toujours été son favori. Son préféré, presque un substitut de fils alors qu’elle manquait du sien et toi d’une figure maternelle. Elle a toujours été particulière mais aimante, ma mère. « Je sais et je suis quand même heureuse de la voir, » te répondis-je. Devant toi, je n’allais pas me plaindre de son existence. Je l’aimais et ne la renierais aussi pénible et indélicate puisse-t-elle être parfois. « J’aurais presque bien proposé que nous dinions tous les trois ce soir, si elle n’était pas… Elle. » Plus que de prendre de tes nouvelles, d’être indéniablement heureuse de te voir, elle n’aurait pu s’empêcher de nous inciter à nous remettre ensemble. En plus de ma non envie d’entendre parler actuellement de cela, nous nous aurions été dans l’embarras. Je n’avais encore la certitude que notre relation d’amitié te convenait et te satisfaisait suffisamment. Autant envers elle qu’envers toi, je ne souhaitais avoir à remuer de couteau dans la plaie. De la désillusion de votre côté, du chagrin du mien, car je ne saurais prôner un coeur si léger, si indifférent quant à ce changement de situation. De fiancée à célibataire, sur mon prince charmant je m’étais trompée. Je n’éprouvais nul regret, ni celui de l’avoir aimé, ni de l’avoir quitté. Seulement de la déception. J’aurais voulu une autre issue. J’aurais voulu que le rêve soit réalité et non pas éphémère illusion.
Dans ma peine, je te regardais. Ton visage et ta présence me rassuraient. Grâce à toi, je ressentais une douce et agréable chaleur rassurante. En revanche, mon coeur ne m’indiquait aucune trace de retour à l’amour d’antan. Était-ce trop tôt ? Certainement. Était-ce vain ? Je le pensais aussi. D’ailleurs, hier, tu n’avais été celui auquel j’avais pensé en premier pour m’accompagner. Fut-ce pour t’épargner la cruauté de te demander de prendre la place de Hyeon, le temps d’une journée placée symboliquement en partie sous le signe de l’amour ? Peut-être. Peut-être savais-je aussi mauvaise idée de tenter de relever certains des défis en ta compagnie. Tous les deux nous ne pouvions pas jouer au couple quitte à nous embrasser avec légèreté en toute insouciance. Ce serait trop cruel. Lui, il s’en fichait, n’est-ce pas ? Lui, il agissait naturellement et habituellement comme ça. Il n’y avait aucune signification à accorder à tous ces gestes qui s’étaient produits…
Sentant mes pensées commencées à s’égarer dans un vague à l’âme palpable, je secouais légèrement la tête et revenais à notre sujet. « Disons que… outre sa satisfaction à peine masquée quant à ma séparation, j’aurais aimé être moins prise au dépourvu. » Je soupirais. C’était un ouragan qui avait soufflé brutalement avec sa venue. « J’ai dû tout lâcher à la fraternité, et je ne parle pas de ma panique quand j’ai appris qu’elle débarquait hier. » Absente, en sortie en dehors de la ville, ma priorité avait été de m’assurer qu’elle reste éloignée du campus de l’université. « Tu imagines si elle découvrait à quoi ressemble les dortoirs ? » Non pas que nos bâtiments étaient en piteux état, juste… trop modestes par rapport à ses conceptions et au minimum requis pour sa fille chérie. Sans oublier le chaos qui régnait généralement chez les gumiho. D’autant plus lorsqu’ils ne courraient aucun risque de tomber nez à nez avec moi en pleine frasque abracadabrante. « Et je ne parle pas si elle apprenait pour la mixité des chambres auparavant… » Alors là, si elle avait appris. J’osais à peine imaginer le scandale à l’époque : procès à l’université, menace de divorce envers mon père, responsable de mon exil à la Yonsei. Ton père aussi en aurait pris pour son grade, en remerciement pour son bon conseil. S’y ajouterait inéluctablement le rapatriement immédiat à Singapour. « Mince… J’ai l’impression d’être devenue comme toi à devoir lutter pour rester en Corée ! » J’en ris légèrement. Il était vrai désormais que je ne souhaitas plus être arrachée à la Yonsei, pas contre mon gré. Si mon consentement était demandé, si la question se posait entre rester ou renter, j’ignorais quelle serait ma réponse. Auparavant, j’aurais beaucoup hésité en grande partie pour Hyeon, mais à présent ? Mon coeur se pinçait et je préférais ne pas me torturer l’esprit inutilement pour un dilemme qui ne se présentait pas encore à moi. « Comment vas-tu ? Les cours et les entrainements se passent bien ? » Avant de rentrer dans la patinoire, nous pouvions bien discuter un peu. Je parlais bien souvent plus de moi que tu ne le faisais, or dans une relation d’amitié, ne devait-il pas y avoir un peu d’équité ? À l’écoute de ta réponse, je massais à nouveau mon poignet endolori par les bracelets métalliques de la veille.
Dans ma peine, je te regardais. Ton visage et ta présence me rassuraient. Grâce à toi, je ressentais une douce et agréable chaleur rassurante. En revanche, mon coeur ne m’indiquait aucune trace de retour à l’amour d’antan. Était-ce trop tôt ? Certainement. Était-ce vain ? Je le pensais aussi. D’ailleurs, hier, tu n’avais été celui auquel j’avais pensé en premier pour m’accompagner. Fut-ce pour t’épargner la cruauté de te demander de prendre la place de Hyeon, le temps d’une journée placée symboliquement en partie sous le signe de l’amour ? Peut-être. Peut-être savais-je aussi mauvaise idée de tenter de relever certains des défis en ta compagnie. Tous les deux nous ne pouvions pas jouer au couple quitte à nous embrasser avec légèreté en toute insouciance. Ce serait trop cruel. Lui, il s’en fichait, n’est-ce pas ? Lui, il agissait naturellement et habituellement comme ça. Il n’y avait aucune signification à accorder à tous ces gestes qui s’étaient produits…
Sentant mes pensées commencées à s’égarer dans un vague à l’âme palpable, je secouais légèrement la tête et revenais à notre sujet. « Disons que… outre sa satisfaction à peine masquée quant à ma séparation, j’aurais aimé être moins prise au dépourvu. » Je soupirais. C’était un ouragan qui avait soufflé brutalement avec sa venue. « J’ai dû tout lâcher à la fraternité, et je ne parle pas de ma panique quand j’ai appris qu’elle débarquait hier. » Absente, en sortie en dehors de la ville, ma priorité avait été de m’assurer qu’elle reste éloignée du campus de l’université. « Tu imagines si elle découvrait à quoi ressemble les dortoirs ? » Non pas que nos bâtiments étaient en piteux état, juste… trop modestes par rapport à ses conceptions et au minimum requis pour sa fille chérie. Sans oublier le chaos qui régnait généralement chez les gumiho. D’autant plus lorsqu’ils ne courraient aucun risque de tomber nez à nez avec moi en pleine frasque abracadabrante. « Et je ne parle pas si elle apprenait pour la mixité des chambres auparavant… » Alors là, si elle avait appris. J’osais à peine imaginer le scandale à l’époque : procès à l’université, menace de divorce envers mon père, responsable de mon exil à la Yonsei. Ton père aussi en aurait pris pour son grade, en remerciement pour son bon conseil. S’y ajouterait inéluctablement le rapatriement immédiat à Singapour. « Mince… J’ai l’impression d’être devenue comme toi à devoir lutter pour rester en Corée ! » J’en ris légèrement. Il était vrai désormais que je ne souhaitas plus être arrachée à la Yonsei, pas contre mon gré. Si mon consentement était demandé, si la question se posait entre rester ou renter, j’ignorais quelle serait ma réponse. Auparavant, j’aurais beaucoup hésité en grande partie pour Hyeon, mais à présent ? Mon coeur se pinçait et je préférais ne pas me torturer l’esprit inutilement pour un dilemme qui ne se présentait pas encore à moi. « Comment vas-tu ? Les cours et les entrainements se passent bien ? » Avant de rentrer dans la patinoire, nous pouvions bien discuter un peu. Je parlais bien souvent plus de moi que tu ne le faisais, or dans une relation d’amitié, ne devait-il pas y avoir un peu d’équité ? À l’écoute de ta réponse, je massais à nouveau mon poignet endolori par les bracelets métalliques de la veille.
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Re: Life is like ice skating ☀ Hewan | Dim 1 Avr - 16:08 Citer EditerSupprimer
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17 février 2018
Un sourire en coin apparut sur mon visage ; si elle n’avait pas été elle, en effet, tout aurait été différent. Déjà, tu ne m’aurais sans doute pas demandé de passer l’après-midi avec toi, mais aussi, nous n’aurions peut-être pas eu ce destin-là. Si elle n’avait pas été la mère aimante qu’elle avait été avec moi aussi, je ne serais peut-être pas allé aussi souvent chez vous ; je ne t’aurais peut-être pas autant fréquenté ; je ne serais peut-être jamais tombé amoureux de toi. Oui, si elle n’avait pas été elle, ça aurait changé beaucoup de choses mais je ne regrettais pas le temps passé à t’aimer – et j’ignorais si ce temps était bel et bien révolu ou non. « Ce n’est pas grave, je pense qu’il vaut mieux laisser passer un peu de temps… » Le même temps qu’il m’a fallut pour encaisser tes fiançailles – si, encore une fois, je pouvais affirmer que je les avais vraiment digérées un jour – ou pour accepter que toi et moi n’étions plus que de simples amis. « Si elle va bien, c’est déjà suffisant. Je l’ai rencontrée un peu quand j’étais à Singapour, alors ça ne fait pas si longtemps. » Ce séjour forcé à Singapour… c’était encore l’époque où nous n’étions pas réconciliés et où j’étais persuadé que tu étais une jeune femme libre, qui reviendrait vite vers moi après notre malentendu. L’époque où je m’imaginais que je te passerais la bague autour du doigt comme nous l’avions fait des années avant que tout ça n’arrive. À ce moment-là, les compliments constants de ta mère pour le beau couple que nous formerions m’encourageaient encore plus et me montraient que nous étions vraiment faits l’un pour l’autre – mais aussi incroyable que cela paraisse, le temps passant, je doutais de plus en plus de cette vérité. Tu avais été celle qui était destinée à Iwan, sans doute, mais j’étais devenu quelqu’un d’autre aussi. J’étais plus coréen que singapourien désormais. Ou du moins, c’était comme ça que je voulais me voir, comme un homme libre dans le pays de sa mère plutôt que comme un homme emprisonné aux côtés de son père.
Je rigolai en imaginant ta mère annoncer son arrivée au dernier moment – c’était totalement son style de faire des arrivées surprises comme celle-là. « J’imagine la panique… D’autant plus qu’elle doit encore penser que je suis chez les gumiho ? » Elle ignorait que j’avais changé de fraternité après mon cours séjours à Singapour. C’était une décision que j’avais prise rapidement, sans doute à un moment où je ne croyais plus du tout à une quelconque réconciliation. J’avais moi aussi des moments de doute sur une telle possibilité, même si j’apparaissais toujours très sûr de moi, même si quand j’avais été en face de toi, j’avais affirmé avec certitude que c’était impossible autrement. « Elle aurait sans doute ordonné que tu retournes à Singapour... » Je tournai la tête vers toi et tu en vins à la même conclusion, qui me fit rire. « C’est vrai que pour quelqu’un qui vante régulièrement ses origines, ton discours actuel est contradictoire… » Je ne cachai pas du tout mon amour pour la Corée, bien au contraire, et c’était normal de préférer la liberté à l’enfermement. Je n’étais pas quelqu’un qui appréciait les limites – je préférais les dépasser, quitte à regretter après. Même si je m’étais mis à étudier plus sérieusement désormais, c’était plus par peur d’être renvoyé aux côtés de mon père que par envie de m’améliorer. Cela dit, peu importait la motivation, c’était les résultats qui comptaient. « Les cours ce sont… les cours… et les entraînements, oui ça va ! Comme d’habitude en fait, rien n’a trop changé. À part mes notes puisque je le prends un peu plus sérieusement…. » L’évolution n’était pas non plus flagrante, mais on ne pouvait pas rattraper des années de manque en l’espace de quelques mois. « Et toi, j’imagine que tu fais toujours parti des meilleures de ton cursus ? » Élève studieuse que tu avais toujours plus ou moins été. Beaucoup plus sérieuse que moi, même si tu avais aussi ton côté de déconnade qui nous permettait de bien nous entendre – sinon, nous n’aurions rien eu en commun.
Un sourire en coin apparut sur mon visage ; si elle n’avait pas été elle, en effet, tout aurait été différent. Déjà, tu ne m’aurais sans doute pas demandé de passer l’après-midi avec toi, mais aussi, nous n’aurions peut-être pas eu ce destin-là. Si elle n’avait pas été la mère aimante qu’elle avait été avec moi aussi, je ne serais peut-être pas allé aussi souvent chez vous ; je ne t’aurais peut-être pas autant fréquenté ; je ne serais peut-être jamais tombé amoureux de toi. Oui, si elle n’avait pas été elle, ça aurait changé beaucoup de choses mais je ne regrettais pas le temps passé à t’aimer – et j’ignorais si ce temps était bel et bien révolu ou non. « Ce n’est pas grave, je pense qu’il vaut mieux laisser passer un peu de temps… » Le même temps qu’il m’a fallut pour encaisser tes fiançailles – si, encore une fois, je pouvais affirmer que je les avais vraiment digérées un jour – ou pour accepter que toi et moi n’étions plus que de simples amis. « Si elle va bien, c’est déjà suffisant. Je l’ai rencontrée un peu quand j’étais à Singapour, alors ça ne fait pas si longtemps. » Ce séjour forcé à Singapour… c’était encore l’époque où nous n’étions pas réconciliés et où j’étais persuadé que tu étais une jeune femme libre, qui reviendrait vite vers moi après notre malentendu. L’époque où je m’imaginais que je te passerais la bague autour du doigt comme nous l’avions fait des années avant que tout ça n’arrive. À ce moment-là, les compliments constants de ta mère pour le beau couple que nous formerions m’encourageaient encore plus et me montraient que nous étions vraiment faits l’un pour l’autre – mais aussi incroyable que cela paraisse, le temps passant, je doutais de plus en plus de cette vérité. Tu avais été celle qui était destinée à Iwan, sans doute, mais j’étais devenu quelqu’un d’autre aussi. J’étais plus coréen que singapourien désormais. Ou du moins, c’était comme ça que je voulais me voir, comme un homme libre dans le pays de sa mère plutôt que comme un homme emprisonné aux côtés de son père.
Je rigolai en imaginant ta mère annoncer son arrivée au dernier moment – c’était totalement son style de faire des arrivées surprises comme celle-là. « J’imagine la panique… D’autant plus qu’elle doit encore penser que je suis chez les gumiho ? » Elle ignorait que j’avais changé de fraternité après mon cours séjours à Singapour. C’était une décision que j’avais prise rapidement, sans doute à un moment où je ne croyais plus du tout à une quelconque réconciliation. J’avais moi aussi des moments de doute sur une telle possibilité, même si j’apparaissais toujours très sûr de moi, même si quand j’avais été en face de toi, j’avais affirmé avec certitude que c’était impossible autrement. « Elle aurait sans doute ordonné que tu retournes à Singapour... » Je tournai la tête vers toi et tu en vins à la même conclusion, qui me fit rire. « C’est vrai que pour quelqu’un qui vante régulièrement ses origines, ton discours actuel est contradictoire… » Je ne cachai pas du tout mon amour pour la Corée, bien au contraire, et c’était normal de préférer la liberté à l’enfermement. Je n’étais pas quelqu’un qui appréciait les limites – je préférais les dépasser, quitte à regretter après. Même si je m’étais mis à étudier plus sérieusement désormais, c’était plus par peur d’être renvoyé aux côtés de mon père que par envie de m’améliorer. Cela dit, peu importait la motivation, c’était les résultats qui comptaient. « Les cours ce sont… les cours… et les entraînements, oui ça va ! Comme d’habitude en fait, rien n’a trop changé. À part mes notes puisque je le prends un peu plus sérieusement…. » L’évolution n’était pas non plus flagrante, mais on ne pouvait pas rattraper des années de manque en l’espace de quelques mois. « Et toi, j’imagine que tu fais toujours parti des meilleures de ton cursus ? » Élève studieuse que tu avais toujours plus ou moins été. Beaucoup plus sérieuse que moi, même si tu avais aussi ton côté de déconnade qui nous permettait de bien nous entendre – sinon, nous n’aurions rien eu en commun.
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Re: Life is like ice skating ☀ Hewan | Lun 2 Avr - 21:56 Citer EditerSupprimer
Life is like ice skating...
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Il était vrai que suite aux désagréables découvertes de ton père à ton sujet l’an dernier, tant à propos de tes résultats universitaires que de l’état de notre relation, tu avais écopé d’un retour de plusieurs mois à Singapour. Bien qu’en rien je regrettais à cette période le temps que je passais en Corée du Sud, je t’en enviais presque. Tu avais eu cette chance de rentrer au pays. Au cours de ces mois, tu avais pu rencontrer de temps à autres mes parents, eux qui restaient si proches de ton père. Quant à l’ambiance entre ma mère qui regardait de haut ta belle-mère et nos deux pères qui désespéraient de les voir un jour s’entendre et surtout arrêter de se tirer dans les pattes, comme un tel spectacle pouvait être amusant. De temps en temps, avant de devenir usant à longue, d’autant plus lorsqu’enfin de détourner la situation, en notre présence, nous incarnions généralement le sujet de diversion de prédilection. Nous deux et cette illusion brisée d’une union au sommet. Malheureusement, parfois, les parents rêvaient encore plus que les enfants. Les desseins de chacun ne pouvaient être exaucés et c’était un électron libre que mon père avait éduqué. Une fille à laquelle il avait appris que nul autre ne déciderait pour elle de sa vie.
À travers ton rire tu évoquais un point que je n’avais envisagé : ton choix de fraternité. « Probablement… » soufflais-je en réponse quelque peu songeuse. Je ne lui avais dit. Je n’avais eu ni l’idée, ni l’occasion d’aborder ce sujet. Surtout qu’en toute honnêteté, j’évitais au mieux de prononcer ton nom à ses oreilles et j’esquivais tout autant dès que de sa bouche il émanait. Au cours des derniers mois, ce fut pour principale raison de n’entrer dans un débat stérile avec elle où elle s’obstinerait à me prouver que je me trompais. Que Hyeon n’était pas le bon, contrairement à toi. Si peut-être j’aurais pu être avisée de l’écouter pour la première partie, en ce qui concernait la seconde… Alors que sur toi mon regard se posait, rien n’y faisait. Je t’adorais mais ne t’aimais. Plus de cet amour de l’adolescence. Si avec le temps la fleur renaitrait ? J’en doutais. Pour l’heure en tout cas, je n’y croyais. Je ne le ressentais. Comme si mon regard avait changé. Plus qu’un homme, je voyais en toi… Un ours en peluche ? Cette comparaison en étonnerait certainement nombre de ma part, pourtant toi, tu étais un des rares à savoir que j’affectionnais les peluches. Néanmoins, peut-être n’apprécierais-tu pas encore ce statut.
Tous deux à proximité, je ne ressentais les signaux que mon corps pouvait m’envoyer en présence de certains hommes, d’un homme en particulier. Une attirance que je ne m’étais que sur le compte de mon récent célibat et de mes pensées en perdition. Avec toi, c’était… Ton visage ne correspondait-il pas à celui d’un frère ? Un frère jumeau, à l’imitation de mes ainés, car tous deux nous avions grandi ensemble malgré tout. « Yah ! Je suis fière de mes origines ! Et c’est indéniable que je finirais pas rentrer à Singapour ! » Ce n’était pas parce que présentement, je préservais ma place à la Yonsei – et plus encore que je ne souhaitais que le choix de mon lieu de vie me soit imposé une seconde fois – que je cesserais de me vanter d’ô combien il y a orgueil à tirer d’être d’origines et nationalités singapouriennes. « Mais, peut-être que j’ai d’autres choses à faire ici avant, » émis-je, à la fois sérieuse et évasive. Si j’avais envie de rester, je pourrais trouver des raisons. Les avouer s’avéreraient plus difficile. Peut-être avais-je juste envie de construire ma propre vie sur ce chemin que j’avais entrepris de tracer ici ? Malgré une erreur, ou plutôt une épreuve de parcours, car si nous nous étions trompés sur la finalité, j’avais aimé. Et par le passé, je n’avais déjà que trop souffert de m’obstiner à renier les sentiments que j’avais eu pour toi. Ceux qui me rongèrent durant plusieurs années avec l’amertume d’avoir été trahie. Je ne voulais pas recommencer. Pas le revivre une deuxième fois. Je serais plus forte ! Les bons souvenirs j’essaierais d’entretenir et de chérir afin de lutter contre cette ombre si froide qui menaçait à chaque instant. L’ombre du chagrin, de la douleur et la détresse.
Et pour qu’en cette après-midi, l’ombre ne puisse se profiler, je me raccrochais à notre fraiche amitié. Je me concentrais sur nos actions et échanges en toute simplicité et spontanéité. Du mieux possible. « Évidemment, mais j’espère améliorer mes résultats par rapport à la cession d’examen de l’été dernier. » Ce qui du fait des circonstances actuelles ne s’annonçaient pas pour le mieux. Prétendre que la dégradation de ma relation avec Hyeon jusqu’à notre rupture n’ait pas eu d’impact sur mes facultés de concentration serait mentir. Pour une fois, je te rejoindrais sur ce point : évitons de nous attarder sur le sujet des cours et résultats. Néanmoins, d’un petit bon je m’adonnais à passer un bras autour de ton cou dans un geste complice et amical tout en m’exclamant : « En tout cas, je suis fière de toi et contente de savoir que tes notes sont en hausse ! » De mon autre main, je frottais tes cheveux histoire de t’embêter. Ce touché, à toi aussi, il te rappelait des souvenirs, n’est-ce pas ? Combien de fois t’avais-je décoiffer ? Presque autant qu’il y avait eu de jours dans nos jeunes années. Un vent de conscience, je retirais mon geste et me reculais. Mon intention n’était t’attiser une potentielle ambiguité qui n’avait plus lieu d’être.
Une main sur ton bras, je t’adressais un sourire, l’air de rien. « Allons-y ! » Mes doigts se serrèrent brièvement sur ton vêtement afin de t’inciter à me suivre en direction de l’entrée du bâtiment. Juste quelques instants pour t’indiquer le mouvement, puis je lâchais. Je marchais devant et m’approchais de la porte d’accès devant laquelle cependant, nous devions patienter encore quelques minutes afin de pouvoir la franchir. « J’ai l’impression de passer mon temps à faire la queue dernièrement… » soufflais-je, plus ou moins consciemment, ne me rappelant que trop de la journée de la veille et ses nombreuses files d’attentes. Ces moments de patience que lui et moi avions occupé parfois de façons qui jamais ne seraient réitérées…
À travers ton rire tu évoquais un point que je n’avais envisagé : ton choix de fraternité. « Probablement… » soufflais-je en réponse quelque peu songeuse. Je ne lui avais dit. Je n’avais eu ni l’idée, ni l’occasion d’aborder ce sujet. Surtout qu’en toute honnêteté, j’évitais au mieux de prononcer ton nom à ses oreilles et j’esquivais tout autant dès que de sa bouche il émanait. Au cours des derniers mois, ce fut pour principale raison de n’entrer dans un débat stérile avec elle où elle s’obstinerait à me prouver que je me trompais. Que Hyeon n’était pas le bon, contrairement à toi. Si peut-être j’aurais pu être avisée de l’écouter pour la première partie, en ce qui concernait la seconde… Alors que sur toi mon regard se posait, rien n’y faisait. Je t’adorais mais ne t’aimais. Plus de cet amour de l’adolescence. Si avec le temps la fleur renaitrait ? J’en doutais. Pour l’heure en tout cas, je n’y croyais. Je ne le ressentais. Comme si mon regard avait changé. Plus qu’un homme, je voyais en toi… Un ours en peluche ? Cette comparaison en étonnerait certainement nombre de ma part, pourtant toi, tu étais un des rares à savoir que j’affectionnais les peluches. Néanmoins, peut-être n’apprécierais-tu pas encore ce statut.
Tous deux à proximité, je ne ressentais les signaux que mon corps pouvait m’envoyer en présence de certains hommes, d’un homme en particulier. Une attirance que je ne m’étais que sur le compte de mon récent célibat et de mes pensées en perdition. Avec toi, c’était… Ton visage ne correspondait-il pas à celui d’un frère ? Un frère jumeau, à l’imitation de mes ainés, car tous deux nous avions grandi ensemble malgré tout. « Yah ! Je suis fière de mes origines ! Et c’est indéniable que je finirais pas rentrer à Singapour ! » Ce n’était pas parce que présentement, je préservais ma place à la Yonsei – et plus encore que je ne souhaitais que le choix de mon lieu de vie me soit imposé une seconde fois – que je cesserais de me vanter d’ô combien il y a orgueil à tirer d’être d’origines et nationalités singapouriennes. « Mais, peut-être que j’ai d’autres choses à faire ici avant, » émis-je, à la fois sérieuse et évasive. Si j’avais envie de rester, je pourrais trouver des raisons. Les avouer s’avéreraient plus difficile. Peut-être avais-je juste envie de construire ma propre vie sur ce chemin que j’avais entrepris de tracer ici ? Malgré une erreur, ou plutôt une épreuve de parcours, car si nous nous étions trompés sur la finalité, j’avais aimé. Et par le passé, je n’avais déjà que trop souffert de m’obstiner à renier les sentiments que j’avais eu pour toi. Ceux qui me rongèrent durant plusieurs années avec l’amertume d’avoir été trahie. Je ne voulais pas recommencer. Pas le revivre une deuxième fois. Je serais plus forte ! Les bons souvenirs j’essaierais d’entretenir et de chérir afin de lutter contre cette ombre si froide qui menaçait à chaque instant. L’ombre du chagrin, de la douleur et la détresse.
Et pour qu’en cette après-midi, l’ombre ne puisse se profiler, je me raccrochais à notre fraiche amitié. Je me concentrais sur nos actions et échanges en toute simplicité et spontanéité. Du mieux possible. « Évidemment, mais j’espère améliorer mes résultats par rapport à la cession d’examen de l’été dernier. » Ce qui du fait des circonstances actuelles ne s’annonçaient pas pour le mieux. Prétendre que la dégradation de ma relation avec Hyeon jusqu’à notre rupture n’ait pas eu d’impact sur mes facultés de concentration serait mentir. Pour une fois, je te rejoindrais sur ce point : évitons de nous attarder sur le sujet des cours et résultats. Néanmoins, d’un petit bon je m’adonnais à passer un bras autour de ton cou dans un geste complice et amical tout en m’exclamant : « En tout cas, je suis fière de toi et contente de savoir que tes notes sont en hausse ! » De mon autre main, je frottais tes cheveux histoire de t’embêter. Ce touché, à toi aussi, il te rappelait des souvenirs, n’est-ce pas ? Combien de fois t’avais-je décoiffer ? Presque autant qu’il y avait eu de jours dans nos jeunes années. Un vent de conscience, je retirais mon geste et me reculais. Mon intention n’était t’attiser une potentielle ambiguité qui n’avait plus lieu d’être.
Une main sur ton bras, je t’adressais un sourire, l’air de rien. « Allons-y ! » Mes doigts se serrèrent brièvement sur ton vêtement afin de t’inciter à me suivre en direction de l’entrée du bâtiment. Juste quelques instants pour t’indiquer le mouvement, puis je lâchais. Je marchais devant et m’approchais de la porte d’accès devant laquelle cependant, nous devions patienter encore quelques minutes afin de pouvoir la franchir. « J’ai l’impression de passer mon temps à faire la queue dernièrement… » soufflais-je, plus ou moins consciemment, ne me rappelant que trop de la journée de la veille et ses nombreuses files d’attentes. Ces moments de patience que lui et moi avions occupé parfois de façons qui jamais ne seraient réitérées…
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Re: Life is like ice skating ☀ Hewan | Mar 22 Mai - 9:28 Citer EditerSupprimer
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17 février 2018
Je savais que tu affectionnais Singapour, que tu considérais ton pays natal comme le seul pays auquel tu resterais accrochée à vie, peu importe ce qui pouvait arriver. Tu parlais souvent d’y retourner ou de combien les coutumes, les personnes, les choses là-bas te manquaient alors que tu semblais apprécier ton séjour en Corée. Je doutais même parfois de tes paroles, toi qui affirmais vouloir y retourner, pourquoi ne l’avais-tu jamais fait ? Ce n’était pas l’argent qui te manquait pour faire un séjour à Singapour, ne serait-ce que le temps d’un week-end. Je ne doutais pas de l’importance des tâches d’une présidente dans sa fraternité, ni d’ardeur avec laquelle tu étudiais, mais ça n’empêchait pas un voyage de deux jours pour retrouver cette terre qui semblait te manquer tant. Était-ce alors pour Hyeon que tu t’en privais ? Parce qu’il était trop jaloux pour t’imaginer loin de lui deux jours ? Parce qu’il ne voulait pas t’accompagner quoi qu’il arrive – parce que tu ne voulais pas qu’il t’accompagne ? Je ne concevais pas qu’un homme puisse te priver de ta liberté ainsi, toi qui as toujours considéré que tes choix, tes vœux et tes envies passaient avant tout, quitte à même rompre le lien avec moi pendant de longues années. Si tu avais si facilement pu rompre avec moi et ne plus m’adresser la parole, pourquoi est-ce que tu n’avais jusqu’alors pas réussi à faire de même avec Hyeon qui te privait de ta liberté ? L’amour qui vous liait était-il vraiment plus fort que celui qui nous liait nous ? Je peinais à y croire et je me demandais si tu n’avais pas juste un peu faibli ce temps-là, si tu n’étais pas devenue un peu dépendante de lui. Et cette idée était celle qui m’avait le plus déplu à propos de votre couple, bien loin du fait que j’ai été refusé, bien loin du fait que notre amour ne serait pas réalisé ; mais l’idée que votre lien, celui de ton fiancé et toi, n’était pas de l’amour mais de la dépendance. Et c’était cette même idée qui m’avait convaincu que ça ne durerait pas longtemps, parce que tu avais beau détester les papillons, tu en étais un qui ne supportait être pris dans les filets. Tu finirais par t’en échapper.
Et tant bien que mal, tu t’en étais échappée. Désormais tu revenais vers moi mais comme tu me l’avais si bien fait comprendre, tu ne revenais vers moi que comme des amis qui passaient du temps ensemble pour oublier quelque chose, et jamais comme ce que j’aurais souhaité que nous redevenions. Bien sûr, du temps était passé et je semblais mieux accepter l’idée que nos propres parents. « Franchement, même en y étant retourné récemment avec un peu plus de maturité, je ne comprends toujours pas ce que tu trouves de si bien à Singapour », expliquais-je avec un sourire en coin. Pour moi, ça ne représentait qu’une prison géante, dans laquelle on me laissait croire que j’étais libre mais où chacune de mes actions étaient rapportée à mon père. Ce n’était même pas une question de fierté des origines, mais je ne pouvais plus supporter l’idée d’être surveillé. J’avais besoin de faire le fou sans que mon autorité paternelle ne soit au courant et encore moins ma belle-mère, qui n’en manquait pas une pour m’enfoncer. « À mon avis, quand tu retourneras à Singapour, tu vas te rendre compte que finalement, ce n’est pas si bien que ça. Tu t’accroches simplement à là-bas parce que tu as de bons souvenirs mais concrètement parlant, c’est mieux la Corée. » Tu pouvais affirmer ce qui te plaisait, j’étais toujours persuadé de ça.
Encore un point où toi et moi étions radicalement différents : les études. J’avais pris le cursus qui ferait plaisir à mon père, histoire de ne pas trop le froisser et parce que je savais que je finirais par prendre sa suite un jour. Je n’avais, de toute façon, aucun métier qui me plaisait, j’étais plutôt fait pour me la couler douce que pour travailler. Cela dit, je n’avais jusqu’ici pas pris les études au sérieux puisque je ne faisais que profiter de la magnifique liberté qui m’avait été offerte dans le pays du matin calme. Toi, tu étais une étudiante bien trop assidue, et ce depuis toujours. « J’imagine que c’est en ayant de grands objectifs qu’on s’améliore ? » demandais-je sans vraiment être curieux, histoire de justifier son désir d’encore améliorer ses notes – parce que pour moi, il n’y avait nul besoin qu’elle ne fasse plus d’efforts. Un sourire naquit sur mes lèvres sans que je ne puisse le retenir en sentant ta main sur mes cheveux – j’aurais menti si j’avais affirmé que ça ne me faisait rien. De toute évidence, mes sentiments pour toi n’étaient pas encore complètement réglés et avec ce geste, tu ne faisais que titiller une flamme qui essayait pourtant de s’éteindre. Peut-être que je ne te l’avais jamais dit, que mes cheveux étaient un point sensible. Mais quoi qu’il en soit, j’étais content de te rendre fière. C’était assez rare pour le relever. Je fixai ta main qui tira sur mon vêtement quelques secondes pour m’inciter à avancer sans dire quoi que ce soit – avais-tu toujours été si tactile ? Sans doute, mais à l’époque où tu l’étais, je considérais ça normal puisque nous étions en couple. « Faire la queue ? Tu as fait quoi d’autre récemment ? » demandais-je, curieux. Il fallait bien que nous parlions pour crever le malaise que je ressentais par moment.
Je savais que tu affectionnais Singapour, que tu considérais ton pays natal comme le seul pays auquel tu resterais accrochée à vie, peu importe ce qui pouvait arriver. Tu parlais souvent d’y retourner ou de combien les coutumes, les personnes, les choses là-bas te manquaient alors que tu semblais apprécier ton séjour en Corée. Je doutais même parfois de tes paroles, toi qui affirmais vouloir y retourner, pourquoi ne l’avais-tu jamais fait ? Ce n’était pas l’argent qui te manquait pour faire un séjour à Singapour, ne serait-ce que le temps d’un week-end. Je ne doutais pas de l’importance des tâches d’une présidente dans sa fraternité, ni d’ardeur avec laquelle tu étudiais, mais ça n’empêchait pas un voyage de deux jours pour retrouver cette terre qui semblait te manquer tant. Était-ce alors pour Hyeon que tu t’en privais ? Parce qu’il était trop jaloux pour t’imaginer loin de lui deux jours ? Parce qu’il ne voulait pas t’accompagner quoi qu’il arrive – parce que tu ne voulais pas qu’il t’accompagne ? Je ne concevais pas qu’un homme puisse te priver de ta liberté ainsi, toi qui as toujours considéré que tes choix, tes vœux et tes envies passaient avant tout, quitte à même rompre le lien avec moi pendant de longues années. Si tu avais si facilement pu rompre avec moi et ne plus m’adresser la parole, pourquoi est-ce que tu n’avais jusqu’alors pas réussi à faire de même avec Hyeon qui te privait de ta liberté ? L’amour qui vous liait était-il vraiment plus fort que celui qui nous liait nous ? Je peinais à y croire et je me demandais si tu n’avais pas juste un peu faibli ce temps-là, si tu n’étais pas devenue un peu dépendante de lui. Et cette idée était celle qui m’avait le plus déplu à propos de votre couple, bien loin du fait que j’ai été refusé, bien loin du fait que notre amour ne serait pas réalisé ; mais l’idée que votre lien, celui de ton fiancé et toi, n’était pas de l’amour mais de la dépendance. Et c’était cette même idée qui m’avait convaincu que ça ne durerait pas longtemps, parce que tu avais beau détester les papillons, tu en étais un qui ne supportait être pris dans les filets. Tu finirais par t’en échapper.
Et tant bien que mal, tu t’en étais échappée. Désormais tu revenais vers moi mais comme tu me l’avais si bien fait comprendre, tu ne revenais vers moi que comme des amis qui passaient du temps ensemble pour oublier quelque chose, et jamais comme ce que j’aurais souhaité que nous redevenions. Bien sûr, du temps était passé et je semblais mieux accepter l’idée que nos propres parents. « Franchement, même en y étant retourné récemment avec un peu plus de maturité, je ne comprends toujours pas ce que tu trouves de si bien à Singapour », expliquais-je avec un sourire en coin. Pour moi, ça ne représentait qu’une prison géante, dans laquelle on me laissait croire que j’étais libre mais où chacune de mes actions étaient rapportée à mon père. Ce n’était même pas une question de fierté des origines, mais je ne pouvais plus supporter l’idée d’être surveillé. J’avais besoin de faire le fou sans que mon autorité paternelle ne soit au courant et encore moins ma belle-mère, qui n’en manquait pas une pour m’enfoncer. « À mon avis, quand tu retourneras à Singapour, tu vas te rendre compte que finalement, ce n’est pas si bien que ça. Tu t’accroches simplement à là-bas parce que tu as de bons souvenirs mais concrètement parlant, c’est mieux la Corée. » Tu pouvais affirmer ce qui te plaisait, j’étais toujours persuadé de ça.
Encore un point où toi et moi étions radicalement différents : les études. J’avais pris le cursus qui ferait plaisir à mon père, histoire de ne pas trop le froisser et parce que je savais que je finirais par prendre sa suite un jour. Je n’avais, de toute façon, aucun métier qui me plaisait, j’étais plutôt fait pour me la couler douce que pour travailler. Cela dit, je n’avais jusqu’ici pas pris les études au sérieux puisque je ne faisais que profiter de la magnifique liberté qui m’avait été offerte dans le pays du matin calme. Toi, tu étais une étudiante bien trop assidue, et ce depuis toujours. « J’imagine que c’est en ayant de grands objectifs qu’on s’améliore ? » demandais-je sans vraiment être curieux, histoire de justifier son désir d’encore améliorer ses notes – parce que pour moi, il n’y avait nul besoin qu’elle ne fasse plus d’efforts. Un sourire naquit sur mes lèvres sans que je ne puisse le retenir en sentant ta main sur mes cheveux – j’aurais menti si j’avais affirmé que ça ne me faisait rien. De toute évidence, mes sentiments pour toi n’étaient pas encore complètement réglés et avec ce geste, tu ne faisais que titiller une flamme qui essayait pourtant de s’éteindre. Peut-être que je ne te l’avais jamais dit, que mes cheveux étaient un point sensible. Mais quoi qu’il en soit, j’étais content de te rendre fière. C’était assez rare pour le relever. Je fixai ta main qui tira sur mon vêtement quelques secondes pour m’inciter à avancer sans dire quoi que ce soit – avais-tu toujours été si tactile ? Sans doute, mais à l’époque où tu l’étais, je considérais ça normal puisque nous étions en couple. « Faire la queue ? Tu as fait quoi d’autre récemment ? » demandais-je, curieux. Il fallait bien que nous parlions pour crever le malaise que je ressentais par moment.
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