Le dortoir neugdae regorgeait d’âmes en détresse ! Et en tant que future pasteur, je me devais de réagir. Comment mes paroissiens pourraient me faire confiance s’ils savaient dans quel endroit je vivais tous les jours ?! Ils risqueraient d’avoir peur que je me pervertisse à cause de tous ces pêcheurs. Et puis mon rôle ici, étant donné qu’apparemment j’étais la seule à me préoccuper du Seigneur et de sa bonne parole, était de les aider de mon mieux à retrouver le bon chemin. Pour certains, la voie était presque déjà toute tracée et il leur fallait juste un petit coup de pouce. Par contre, pour d’autres… Il serait très difficile de les raisonner. Mais il y en avait une en particulier qui l’exemple parfait de l’influence du démon sur nous autres pauvres mortels. Camille… Elle était strip teaseuse ! Elle le faisait pour le plaisir ?! Enfin c’est peut être ce qu’elle voulait faire croire à tout le monde mais je n’étais pas dupe, je voyais bien qu’elle n’était plus en possession de ses moyens. Mon devoir en tant que camarade louve était de l’aider. Elle plus que quiconque. J’étais allée chercher de l’eau bénite auprès du père Seo Jun. Il m’avait demandé pourquoi j’avais besoin de plusieurs litres mais j’avais réussi à éviter la question. C’est avec mes deux bidons d’eau, ma bible, mon crucifix, et quelques feuilles sur lesquelles j’avais imprimé le déroulement d’une purification, l’exorcisme ne pouvant être pratiqué uniquement par des prêtres homologués, que j’entrais discrètement dans la chambre de la jeune femme pour commencer le rituel devant s’exercer à l’aube. Elle était si mignonne, allongée là, calme et sereine. J’en oubliais presque pourquoi j’étais ici. Je ne pouvais pas l’abandonner à son sort comme tous les autres.

Un peu effrayée, je commençais le rituel. Ma feuille sous les yeux je commençais par tremper ma croix dans l’eau puis je la secouais pour qu’elle s’égoutte au dessus de la demoiselle dormant paisiblement. Comme indiqué sur la feuille, il n’en fallut pas beaucoup pour que le démon se réveille. S’étirant, puis jurant, enfin se cachant. Je ne savais pas trop dans quoi je m’étais embarqué, mais je me devais de l’aider.