Mi Ran, c’est le genre de fille à toujours vouloir se débrouiller seul. Dépendre de quelqu’un ? Amis ou parents, il en est hors de question. Elle avait toujours l’impression de déranger quand elle se reposait trop sur quelqu’un, alors du jour au lendemain, elle a décidé de se démerder toute seule pour ainsi dire tout. Elle gère ses problèmes seule, sans enquiquiner les autres, pensant que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Elle accepte rarement l’aide d’autrui, pensant tout de suite à de la pitié plus qu’à de la compassion. De plus, cela voudrait dire qu’elle aurait une dette envers quelqu’un, et elle serait donc dépendante. Non ! Il ne fallait même pas y penser. Elle est donc curieuse, s’informant de ce qui l’entoure, aussi bien en culture général que les personnes qui l’entourent. Ne vous étonnez pas si elle connait le nom de votre chien ou votre couleur préféré. Elle a son réseau d’information top secret. Mais surtout, elle aura toujours une opinion sur vous avant de vous connaitre. Elle se fait sa propre opinion sur tout, se basant sur ses connaissances et non pas celles des autres.

Si vous voulez entendre ce que vous voulez, ne demandez surtout pas son avis à cette demoiselle, car trop franche, elle vous dira ce qu’elle pense vraiment. Que la remarque soit blessante ou plaisante. Ne le prenez pas pour vous, elle est ainsi avec tout le monde. Les mots sont une arme qu’elle ne se gêne pas d’utiliser quand il s’agit d’exprimer ses opinions.  

Malgré son aspect fragile et souriant, elle s’énerve assez rapidement, partant au quart de tour quand on s’attaque à ceux qu’elle aime, qu’on touche une corde sensible ou qu’on lui parle mal tout simplement. Pour une petite connerie, elle peut vous faire une crise. Un conseil : ne la faites pas trop chier. Pourtant, le plus gros de sa colère, elle le défoule sur des peluches ou dans des sports de combats.

Toujours à souriante, elle cache beaucoup de choses derrière ce sourire. Seras-tu celui ou celle qui la comprendra ? C’est une jeune femme sensible sous ses airs de dure à cuire. Elle s’autorise à pleurer que quand elle est certaine d’être seule. Elle perdrait sa fierté si quelqu’un la voyait. Ses problèmes, c’est elle que ca regarde. Elle ne les étale pas au grand jour, préférant rester secrète sur elle-même, ne montrant rien aux autres. Seuls ses plus proches amis pourraient comprendre qu’ils se trament quelque chose…et encore.

Elle n’a pas peur du ridicule et aime faire la fofolle en compagnie de ses amis qui l’aiment ainsi. Toujours la première quand il s’agit de faire une blague ou une connerie. La rigolade est souvent de la partie avec elle quand elle est de bonne humeur. Elle ne manque pas de faire la fête, bien qu’avec modération. Elle est un peu excentrique autant dans ses gestes que dans sa manière d’être. Tout dans sa personnalité la pousse vers les autres. Plus sociable qu’elle, tu meurs. Elle a une facilité déconcertante à se lier d’amitié avec autrui. Ce qui lui vaut parfois d'aguicher ou de provoquer un mec sans vraiment s'en rendre compte, car elle n'a jamais eu de figure paternel et son meilleur ami étant trop protecteur avec elle, elle en sait pas bien comment se comporter avec un mec. Elle est maladroite quand elle drague, se ramassant des râteaux, par contre, quand elle reste naturelle, elle en fait tomber plus d'un. C'est une bombasse et elle s'en rend même pas compte. Elle aime faire de nouvelles rencontres. Elle est attachante, sans même s’en apercevoir.  Ne chercher pas plus plus loin, elle est unique. On ne peut la détester, c’est tout.

Cette fille est une vraie pipelette. Elle ne cesse jamais de parler. Elle peut vous tenir toute une après-midi, rien qu’en parlant du beau temps. Si bien que parfois, il est difficile de savoir si elle est sarcastique ou non. Si elle rigole ou si elle est sérieuse. Cette façon de parler lui à déjà amené des quiproquos, parfois drôle, parfois beaucoup moins. Les gens n’ont-ils aucun sens de l’humour ?  

Malgré sa spontanéité et son caractère tout feu tout flamme, elle peut être posée et réfléchie, donnant dans ces moments-là, de très bons conseils. Ouverte d’esprit, elle vous regardera avec enthousiaste si vous lui proposer de nouvelles expériences ou des défis, surtout si ce sont des expériences fortes genre le saut à l’élastique ou le parachute.

Attention à vous si vous faites partie de ses ennemis et que vous vous trouvez dans les parages quand madame a bu, elle devient une vraie langue de vipère, une vrai garce.  

C’est une demoiselle qui vit le jour le jour, prenant la vie comme elle vient.

Que dire sur moi ? Je suis née en Corée du Sud et plus précisément à Séoul. C’est ma mère qui m’a élevée, seule.  Je lui voue un grand respect pour cela d’ailleurs et c’est aussi pour cela que je porte son nom et non, celui de mon père. Une jeune mère, encore étudiante, qui doit arrêter ses études pour travailler, gagner sa vie pour offrir une vie décente à son enfant. Vous voyez le topo ? Ma mère, avant de me mettre au monde, c’était une héritière vouée à la fortune, sauf que son père n’a pas trop aimé le fait qu’elle soit enceinte d’un homme fantôme et la soi-disant déshéritée. Une question d’image si vous voulez mon avis. Elle a donc dû accumuler petits boulots sur petits boulots du jour au lendemain pour pouvoir vivre. C’est sans compter les nuits blanches qu’elle dut faire à cause de mes pleures. Une époque difficile. Je me souviens encore quand elle tenait sa boutique de disques au coin de la rue. J’avais quatre ans et je jouais les vendeuses, voulant aider ma mère. Disons-le franchement, je mettais plus le bordel qu’autre chose, surtout quand je voulais ranger les CDs. Toujours souriante et chaleureuse avec sa petite fille adorée.

Tout avait bien changé depuis cette époque. Elle était maintenant directrice d’une entreprise d’un  des plus grands labels de musique, un poste qu’elle avait finalement, tout même hérité de son père qui était décédé. Grand-mère ne l’avait jamais quitté des yeux, l’aimant toujours comme au premier jour. Elle l’avait donc rappelé demandant de pardonner son père et de reprendre son poste. Ce qu’elle fit. Elle comptait bien, à son tour, me faire reprendre sa place plus tard. Et pour cela, elle s’était mise en tête que je sois active dans l’entreprise.

J’avais eu le malheur de lui dire que j’aimerais apprendre à danser. J’étais encore une petite fille, des étoiles plein les yeux, des rêves plein la tête. Imaginez la joie que j’avais ressentie quand elle m’avait dit oui. J’avais pourtant vite déchanté. Les huit heures d’entrainement par jour, voire dix heures m’épuisaient. Ma vie se résumait à la danse. je voyais peu de monde en dehors des gens de l’entreprise et ceux de la famille qui venait parfois nous rendre visite. Je vous jure que j’ai regretté ~ encore aujourd’hui ~ cette demande. Cette idée qui avait germé dans l’esprit de ma mère d’utiliser sa propre fille pour gagner des bénéfices, me dégoutait. C’était pour tout cela, qu’un jour, je pris mon courage à deux mains et je pris la fuite en fuguant, voulant faire réagir ma mère, retrouver celle qui m’aimait pour ce que j’étais autrefois. Une mère aimante et maternelle. Alors oui, je l’ai fait réagir, mais pas de la bonne manière. Deux jours après ma fugue ~ deux jours où je n’avais pas été qu’une brave fille, j’avais fait quelques conneries voulant profiter de ma courte liberté. ~, le commissariat m’avait rattrapé et ma mère avec. Une fille pas encore majeure errant dans les rues en pleine nuit ne leur avait pas plu. Evidemment,  les médias avaient découvert l’histoire et s’étaient rués pour en déformer les faits. La réaction de ma mère ? Elle m’avait giflé à peine retrouvé au milieu du bureau de police. Je savais que c’était sa façon de me dire qu’elle tenait à moi, qu’elle s’était inquiétée. Et face aux médias, elle annonça publiquement et sans m’en parlé avant que je serais envoyé quelques mois dans une école de redressement pour adolescents et qu’elle aurait dû mieux faire mon éducation. Depuis ce jour, notre lien mère/fille s’était brisé. Les morceaux pourraient-ils être recollés ? J’en doutais…

J’étais devenue l’emblème de l’entreprise, son image. J’étais devenue mannequin en plus de danseuse, présentant les futures tenues des chanteuses, apparaissant dans quelques publicités pour lancer ma carrière. De plus, je devais accompagner ma mère dans tous les évènements dans lesquelles elle devait apparaitre. Et tout cela pourquoi ? Pour que tout le monde me connaisse et ne se dise pas "c’est qui cela ?" quand je deviendrais directrice à mon tour. Une idée qui me plaisait guère, croyez-moi.

Je n’ai pas eu le loisir d’avoir droit à un visage paternel. Tout ce que je sais de lui, c’était qu’il était Coréen. Pour moi, il n’est qu’un gros connard qui a mis ma mère en cloc avant de fuir. Un lâche, un irresponsable. Je ne connais pas mon père et c’est tant mieux, je peux donc rejeter toute ma colère, toute ma haine sur lui sans avoir aucune culpabilité. Bien que souvent, je me contentant de mes peluches. Imaginez qu’il ait changé  ou que c’était un malentendu son départ  à l’époque ? Peut-être ne sait-il rien de mon existence ? Ce serait le drame. Ma vie entière serait à revoir.