On ne pouvait pas dire que tout se passait merveilleusement bien, Damon avait ses humeurs, mais j’arrivais à les supporter. Je le connaissais bien et j’avais appris à ne plus être blessé par ses remarques parfois désobligeantes. Je me sentais bien avec lui. J’avais même avoué à voix haute pour la première fois que j’étais amoureux de lui. Maintenant, il n’avait plus le droit de douter de moi. Je ne savais jamais à quoi m’attendre avec lui. Quand il était de bonne humeur tout se passait bien, mais dès que quelque chose le contrariait, il m’envoyait balader .Au début, c’était difficile, j’avais toujours peur de me faire rejeter, j’étais sans arrêt terrifié à l’idée qu’il s’en aille. Mais aujourd’hui, je savais. Je savais qu’il ne partirait pas sans moi.

Je m’étais posé sur le canapé du salon, ma jambe étendue pour avoir moins mal. J’essayais de terminer un livre sur lequel je devais rendre un devoir dans quelques jours. J’avais pris beaucoup de retard. Je passais la plupart de mon temps à le regarder au lieu de me concentrer sur mes devoirs. J’avais encore un peu de mal à réaliser qu’il était vraiment avec moi. Ce n’était pas vraiment officiel et je n’avais jamais osé demander si on sortait ensemble. Si notre relation était exclusive. Je savais très bien que je ne supporterais pas l’idée qu’il puisse aller coucher avec d’autres femmes. Je soupirais à cette idée et relisais pour le dixième fois le début de ma page.

Je levais la tête en entendant les rires de mes colocataires. C’était toujours un peu difficile d’avoir un peu d’intimité dans notre chambre. Je haussais les sourcils en les voyant me fixer. Je me touchais le visage pour vérifier que je n’avais rien d’étrange. Ils me souhaitaient de passer une bonne soirée. Je fermais mon livre et me levait. Ce n’était pas normal. Damon m’avait demandé de lui réserver ma soirée mais je pensais que c’était une pour une sortie. Comme toujours. Il ne voulait sûrement pas que l’on nous remarque à l’université. Il avait sa réputation. Je poussais la porte de la chambre pour lui demander ce qu’il était en train de mijoter et je restais figé. Est-ce qu’il allait m’engueuler parce que j’étais rentré à l’improviste ? La lumière était légèrement tamisé, avec quelques bougies. C’était réellement apaisant. Et il avait fait ça. Pour moi. « Qu’est-ce que…» Honnêtement je restais sans voix. Juste là, à le regarder. Comme un idiot.

J’étais content de pouvoir passer la soirée ici pour reposer ma jambe et surtout qu’on soit juste tous les deux. J’osais à peine le regarder. « C’est… tout ce que j’aime.» Je lu souriais gentiment. J’avais toujours un peu de mal à faire le premier pas, mais pour cette fois, je pouvais prendre le risque. Je m’approchais de lui et passais mes bras autour de son cou pour plaquer mes lèvres contre les siennes. Il était parfait.

Le romantisme Damon ne connaissait que pour impressionner, que pour séduire et s’envoyer en l’air. C’était un jeu, un genre d’outils, de cartes qu’il avait en mains pour mieux retirer les fringues des femmes en face de lui. il n’y avait jamais mis aucun sens. Ne s’était jamais intéressé aux goûts de ses conquêtes pour affiner ses surprises. Il savait qu’il y avait une énorme différence entre ces filles et Indiana, et qu’il suffisait de le voir regarder le plus jeune pour comprendre … Mais Damon préférait encore se confronter dans son déni et occulter ses sentiments pour le plus jeune pour lui éviter de paniquer. Au moins il commençait doucement mais sûrement à faire des efforts et des pas vers lui … Il avait imaginé cette soirée pendant une semaine entière avant de se  jeter à l’eau et de tout préparer. Fleur, repas, série, tranquillité. Il avait pensé à tout, à tout ce que pourrait aimer Indiana … tout, jusque dans les moindres détails, avait été pensé et préparé spécialement pour le garçon. Il avait fini par jeter leur coloc à la porte pour avoir la chambre de libre. Damon ne cherchait pas à savoir ce qui pourrait se passer pendant cette soirée mais il n’était pas non plus idiot. Il savait comment il était et il savait très bien que si Indiana commençait à se montrer plus avenant et entreprenant il n’allait pas rester de marbre. Il n’avait fallu que quelques baisers dans ce cinéma pour le faire totalement céder et craquer. Alors au fond d’un lit il ne lui suffira très certainement que d’un regard …

 

Pourquoi est-ce qu’il était aussi beau ? Il savait exactement comment me faire fondre. Damon avait toujours été capable de lire en moi comme dans un livre ouvert. Tout ce qu’il avait fait, c’était pour moi et c’était la première fois. Je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi romantique venant de sa part. Lui qui jouait les gros durs et les bourreaux des cœurs. Il avait dû y réfléchir un long moment et je me sentais rassuré de savoir qu’il pensait autant à moi malgré ses longs silences. Je n’avais pas de mots assez fort pour décrire ce que je ressentais. C’était de l’amour, mais ce n’étais pas assez fort. C’était tellement plus.
Je ne savais toujours pas ce que je représentais à ses yeux mais il n’était pas prêt à le dire. Alors j’attendais tout simplement.

Je n’avais pas pu m’empêcher de me jeter sur ses lèvres. Elles me faisaient toujours envie et à l’extérieur je devais me contenir. Il n’aimait pas vraiment les démonstrations d’affection en public sauf quand elles venaient de lui. Alors je ne prenais pas de risque. Mais dans cette chambre. Il m’appartenait. Le garçon de mes rêves. Son rire me faisait défaillir. Ce n’était pas juste de pouvoir aimer autant. Ses mains sur mes hanches me faisaient immédiatement frissonner me rappelant les souvenirs de cette journée au cinéma. Je rougissais machinalement. J’étais celui qui l’avait cherché.

Je m’agrippais à ses épaules, dévorant ses lèvres. C’était tellement parfait. Je me sentais plus à l’aise une fois la lumière éteinte. J’avais l’impression d’être en train de mourir de bonheur.  « Teen Wolf ... j’ai jamais regardé la suite. Je t’attendais... » Comment est-ce qu’un type pareil pouvait être avec moi ? J’avais encore du mal à le croire. Je posais mes mains sur son torse et le poussait jusqu’à son lit. Je ne passais pas assez de temps dans ses bras. Dès qu’il disparaissait de mon champs de vision il me manquait.  « Merci... » Je me mordillais ma lèvre en souriant avant de grimper sur lui pour m’installer sur son bassin. Je retenais une petite grimace le temps de caler ma jambe.  « Tu m’as manqué... » Je m’allongeais sur son torse nichant ma tête au creux de son cou. Je l’aimais tellement que c’en était douloureux.

C’était bon de sentir son corps brûlant contre le mien. J’avais l’impression que plus rien de mal ne pouvait m’arriver. Je soupirais de bien être.  « Je suis trop content d’être avec toi » Je déposais mes lèvres contre sa peau, ne pouvant m’empêcher de sourire.

C’était loin d’être naturel d’être allongé dans un lit et de ne rien faire pour Damon. Encore moins de se contenter de garder le garçon entre ses bras. Mais il apprenait et laissait le plus jeune lui montrer comment aimer. C’était assez troublant d’ailleurs, de voir que pour une fois ce n’était pas Damon qui avait le contrôle. Dans le fond Indiana n’ont plus ne l’avait pas. C’était une sorte de tourbillon dévastateur et délicieusement bon. Ils se laissaient porter. Sans trop savoir s’ils allaient survivre ou se détruire. Damon se laisse tomber sur le lit en souriant et le serre contre lui. Il n’aurait jamais cru que le tenir simplement contre lui pouvait lui suffire. Etrangement il n’avait jamais été très câlin, bien qu’il ait toujours été tactile, d’autant plus maintenant qu’il était en Corée. Il frissonne en sentant les lèvres du garçon dans son cou et sourit en coin à ces mots. Il n’était pas certain de savoir comment les interpréter. Avec toi à cet instant ou en couple ? C’est vrai qu’ils ne s’étaient jamais vraiment posé sur la question. Encore moins quand l’équation comprenait un Damon fuyant. Il rit légèrement et relève le visage du garçon vers lui. il revient chercher ses lèvres et l’embrasse ainsi dans un calme reposant, plongé dans la pénombre de la chambre. Il se sentait étrangement bien. Reposé. Comme s’il n’avait besoin de rien d’autres. Même le faible murmure lointain du reste de la fraternité ne le dérange pas … Il resserre ses bras autour d’Indiana et glisse sa langue contre la sienne sans gêne. Au contraire, il sait pertinemment comment attiser le désir de son amant tout en le forçant à rester sage.

 

Je ne demandais rien de plus. Juste lui et moi. Comme dans cette chambre d’hôpital. Mais c’était beaucoup mieux. J’avais repris du poids, je pouvais me déplacer tout seul et surtout je pouvais l’embrasser autant de fois que je le voulais sans avoir peur de me prendre un coup. Depuis mon accident, il avait toujours eu un côté protecteur envers moi. C’était presque surréaliste et j’étais terrifié à l’idée que tout puisse s’arrêter. Parce que c’était possible avec lui. Il avait toujours cette façon de venir me chercher pour mieux me repousser. A chaque fois un peu plus fort. C’était comme si on ne pouvait pas rester loin de l’autre malgré tout. Comme si…
J’étais perdu dans mes pensées et sentir sa langue contre la mienne me faisait rougir immédiatement. Il avait été mon premier vrai baiser, ma première fois, mon premier amour. Mon premier tout. C’était difficile de lui résister quand il était aussi sûr de lui dans sa façon de me toucher ou de m’embrasser. On avait appris à se découvrir. Je prenais un peu plus confiance en moi et ça lui plaisait quand je prenais les devants. J’oubliais toutes mes peines et toutes mes craintes dans ces moments, profitant simplement de sa présence rassurante.  

J’étais devenu patient, parce que c’était ce dont il avait besoin. Du temps. Et en voyant tout ce qu’il avait fait pour moi aujourd’hui, j’avais sûrement adopté la bonne attitude. Je souriais simplement contre ses lèvres. Comme un idiot amoureux.  « Tu me manques dès que tu t’éloignes …»J’avais du mal à le lâcher, mais je devais le laisser faire pour qu’il puisse récupérer son ordinateur. Je m’allongeais sur le dos, fixant le plafond. C’était notre série préférée, même si devant les autres, il l’avait toujours dénigré. Mais moi je savais. Parce que j’étais spécial à ses yeux. J’en avais pris conscience. Je tournais la tête pour le regarder. Sa beauté me coupit le souffle. A chaque fois. C’était agaçant. « Voir Derek aussi grand au plafond, bien sûr que ça me plait ! » Je lui faisais un clin d’œil. Ça avait toujours été mon personnage préféré, il le savait. Je ne mettais que quelques secondes avant de venir me blottir contre lui. Je glissais automatiquement ma main sous son T-shirt pour caresser son ventre. Je frissonnais légèrement. Ce corps m’avait toujours fait fantasmé et aujourd’hui, il était à moi.

Je ne pouvais pas expliquer pourquoi cette série me plaisait autant, mais je n’avais pas pu regarder la suite, parce que c’était trop douloureux sans lui. Je nichais à nouveau ma tête au creux de son cou pour le mordre doucement.  «Moi aussi je suis un warewolf… » Je le mordais un peu plus fort avant de rire doucement. C’était la meilleure soirée que je passais depuis… depuis plusieurs années. Est-ce qu’il savait à quel point je l’aimais ? J’avais peur de lui dire. Je ne voulais pas le faire fuir.

Damon esquisse un sourire en coin satisfait de la réponse. Bien qu’il ne soit pas habitué à des situations aussi … sincères, il commençait doucement à y prendre goût. Il était ravi de la réponse de son … petit ami ? Quoiqu’il en soit il aimait l’idée qu’il puisse lui manquer et il aurait pu lui avouer que lui aussi lui avait manqué mais si d’ordinaire il n’aurait rencontré aucune difficulté à le dire à cet instant les mots restaient bloqués dans sa gorge. Il se contenta de lui voler un  baiser et de se redresser en s’asseyant confortablement dans le lit avant de s’y allonger. Le plus jeune vint se lover contre lui et caresse son torse comme s’ils en avaient eu toujours l’habitude. Ce n’était pas pour déplaire au plus vieux qui esquisse un sourire en coin. Il grogne légèrement à la mention de Derek et affiche un air contrarié. Il savait qu’Indiana disait ça pour le faire râler et il y arrivait malheureusement très bien. Damon ne s’était jamais découvert jaloux pourtant avec le garçon tout devenait différent à croire que le plus jeune arrivait à faire ressortir de lui de nouvelles facettes … Il affiche une moue boudeuse en lançant l’épisode mais retrouve bien vite son sourire quand le garçon vient lui mordiller le cou. Il ne faudra pas grand-chose pour allumer la mèche. « Un werewolf toi ? Un werekitty ouais … » le taquine-t-il en lui pinçant les hanches. Il esquisse un sourire en venant l’embrasser le faisant rouler sur le dos pour le surplomber. Il lui dévore la bouche avec lenteur, juste pour teaser Indiana et le rendre dingue … Il finit par rire contre ses lèvres et se laisse retomber en arrière satisfait et fier de lui. « Regarde l’épisode ou je coupe. » le gronde-t-il faussement sévère. Il attrape une poignée de pop-corn qu’il mange. Il n’en propose pas à Indiana, non pas qu’il l’ignore mais parce qu’il sait que c’est délicat pour le garçon. Alors autant lui éviter de se forcer ou un malaise inutile. « J’ai fait un basket aujourd’hui, ça faisait longtemps. Ça m’a grave fait du bien. » Sourit-il en fixant l’épisode. C’était nouveau ça aussi. Parler de tout et de rien, parler du quotidien, de ces détails du quotidien le plus souvent insignifiant aux yeux des autres … il caresse  les hanches d’Indiana en le serrant contre lui mâchonnant son popcorn. Il grogne en voyant Derek à l’écran et souffle « Il peut pas crever lui un jour ? Il est inutile à cette série. » Mais au moins Damon pouvait se vanter d’être plus baraqué que lui et pendant une seconde il se dit qu’il aurait pu faire un bon loup garou. 

Damon avait beau jouer les je m’enfoutiste la plupart du temps je savais très bien comment le titiller et parler de Dereck fonctionnait à chaque fois. Je lui avais dit que c’était le genre d’homme que j’aimais, qu’il représentait un peu mon idéal. Je n’avais pas eu le courage de lui avouer que mon véritable fantasme c’était lui. Je pouvais le taquiner, mais ça ne durait quelques secondes, il aurait été capable de se vexer et de tout arrêter. C’était hors de question. Je voulais profiter de ce moment d’intimité avec lui. Je m’amusais à le mordiller, me rendant compte que ce garçon était à moi. Et à personne d’autre. Dans le fond, il l’avait toujours été. Depuis toute ces années.
J’adorais cette complicité qui s’installait à nouveau entre nous, comme si je n’étais jamais parti, comme si les choses ne pouvaient pas se dérouler autrement. J’arrêtais de dire en sentant son corps puissant sur le mien. Je me sentais rougir sous ce baiser un peu trop enflammé. Tous mes rêves les plus fous n’était pas à la hauteur de cette réalité. Je brulais de désir pour lui. Damon ne faisait que s’amuser et je fronçais mon nez en le voyant reprendre sa place. Il n’avait pas le droit de me faire ça. J’ouvrais la bouche, mais aucun son n’en sortait. En plus il me donnait des ordres maintenant. « Je regarde ! » Je croisais les bras sur ma poitrine, un peu boudeur. J’adorais l’odeur du popcorn, mais je n’avais aucune envie d’en manger et je lui étais reconnaissant de faire comme si je n’avais pas de problème. Je me détendais rapidement, incapable de resté fâché plus de quelques secondes et je reprenais ma place contre son torse. « T’as gagné je suis sûr. Tu gagnes tout le temps ! » C’était un compliment. Damon avait toujours été un battant, il ne lâchait jamais rien et je l’admirais pour ça. « Moi j’ai essayé de danser… mais ça me fait trop mal encore, je crois que je vais commencer doucement. » C’était idiot, mais j’avais envie de croire que je pourrais un jour récupérer mon rêve. C’était dout ce dont j’avais besoin. Discuter alors que je me trouvais dans ses bras. Pour rien au monde je n’aurais échangé ma place. Je riais en l’entendant. « Sois pas jaloux, je suis amoureux de toi, pas de lui. » Je me serrais un peu plus contre lui, glissant à nouveau ma main sur son ventre musclé. Je ne me lassais pas de le toucher, c’était presque viscéral. Je relevais légèrement pour le regarder. « T’as toujours été le plus beau de toute façon. Même quand on était gosse… C’est déprimant monsieur parfait » Je lui pinçais les côtes en riant. Je n’avais pas honte de ce que je ressentais pour lui, et même s’il ne le montrait pas, il avait besoin d’être rassuré.

Damon sourit en coin à la remarque d’Indiana,  évidemment qu’il gagnait toujours. Et pour tout. Il avait toujours ce qu’il voulait, la frustration n’était pas une option possible pour Damon. Le plus amusant pour lui c’était sûrement de donner l’impression qu’il avait tout facilement et pourtant. Il était loin d’être ce qu’il prétendait être, Damon était avant tout un bosseur, qui avait certes de certaines facilités, surtout dans l’art de manipuler les gens, mais qui méritait dans le fond de réussir. Il n’allait pas se plaindre de ses réussites, il avait de la chance de son côté, un genre de bonne étoile et ne craignait aucunement de chuter, de perdre ce qu’il avait. Mais maintenant qu’il était avec Indiana, il avait l’impression d’avoir mis les pieds dans le jardin d’Eden. Un endroit merveilleux, qu’il n’aurait jamais rêvé d’avoir … c’était comme avoir tout ce qu’il désirait le plus mais qu’il finirait par être puni de l’avoir ne serait-ce qu’espérer … Indiana était son Eve, sa pomme et son serpent à la fois. Mais plus encore il était son Eden, son paradis et il en était plus accroc encore qu’il n’aurait voulu le montrer … Il est amoureux. Aussi simplement que de l’accepter l’effrayait. Mais devant Indiana il se refusait de l’admettre et y allait progressivement. Après tout jusqu’ici personne n’était venu les déranger, ils pouvaient encore ce complaire dans leur bulle. Ce n’était ni son pays, ni sa culture, ni ses amis, ni ses proches, il se foutait bien de ces coréens pouvaient penser … Lui était un américain destiné à dominer le monde, en attendant il dominait le monde de son petit ami.

 

J’étais avec Damon. Et plus encore Damon était avec moi et c’était difficile d’y croire. Ce n’était plus moi qui lui courait après désespérément. Il était avec moi parce qu’il en avait envie. Jour après jour ce sentiment prenait plus de place. C’était fragile et un rien pouvait l’écraser. L’anéantir. Un rien Un rien pouvait le faire basculer et il se fracasserait au bas d’une falaise, explosé en mille morceaux. Il n’y aurait plus aucune chance de réparer ce qui commençait à voir le jour. Et ce n’était plus seulement du désir. C’était plus grand que ça. Plus inquiétant. Plus brutal. Plus oppressant. Plus profond. Il m’aimait. Maladroitement. Mais vraiment. Il savait. Bien sûr qu’il savait qu’il faisait mon bonheur, qu’il était le centre de mon monde et que même si je n’avais pas l’âme d’un martyr, je serais prêt à me sacrifier pour lui. Ça lui plaisait, ce pouvoir qu’il avait sur moi. J’étais une marionnette entre ses doigts, j’en avais conscience et je me complaisais dans cette relation qui n’était pas des plus saines. Une relation qui me redonnait envie de vivre. Alors je restais là, dans ses bras, à mourir de sa présence aussi sûrement que son absence m’avait tué. J’avais juste besoin d’être près de lui.

Bébé ? Je clignais des yeux plusieurs fois, pas certain d’avoir bien compris. Il l’avait prononcé si naturellement que je me rendais compte qu’on formait un couple. Que ce n’était pas juste mon imagination. « Oui je vais faire attention…»Ce n’était pas de sa faute si je me retrouvais dans cet état. Ça n’avait été qu’une suite de circonstances qui avait fait que je m’étais retrouvé blessé mais je ne lui en voulais pas. Je frissonnais sous son attitude protectrice. Cette façon qu’il avait de prendre soin de moi. Quand Damon me regardait, je me sentais exceptionnel. Je me laissais embrasser, étouffant un gémissement contre ses lèvres. Je m’agrippais à lui suite à ses mots. Des mots que j’avais toujours rêvé d’entendre. « Rien qu’à moi ?»C’était comme un besoin de me rassurer, mais il ne me laissait pas le temps de me poser d’autres questions. Je me retrouvais sous son corps puissant, alors qu’il m’avait dit de rester sage quelques minutes plus tôt. Je penchais légèrement la tête pour lui laisser plus de place, soupirait de plaisir, alors que je griffais doucement ses hanches. « Je croyais qu’on devait rester calme ?» Damon ne l’était plus et je pouvais bien le sentir. Je levais légèrement mon bassin, les reins en feu. Il allumait un brasier en moi et mon envie de lui était devenue intarissable. Je laissais une de mes mains glisser jusqu’à ses fesses pour lui faire comprendre que j’en avais envie aussi. « T’es pas obligé de te retenir…» Je voulais encore lui appartenir.