on toque timidement à la porte de ta chambre, alors que tu sors la tête de ton bouquin. tu entends la voix de hyunsook, tu la connais assez pour comprendre rapidement qu'elle n'est pas sereine, surtout pour venir te chercher à une telle heure. « jae... j'ai entendu du bruit. » tu fronces les sourcils, refermant ton bouquin. « du bruit? » tu sais qu'il y a des voleurs qui traînent dans le coin, votre voisine s'est d'ailleurs déjà faite cambrioler il n'y a pas si longtemps que ça. depuis ces histoires, hyunsook n'est plus si sereine. sans doute parce qu'elle est beaucoup trop âgée pour pouvoir se défendre, pour preuve, elle vient aussitôt te chercher. « dans le couloir, je vois personne mais fauve n'arrête pas d'aboyer... tu peux aller vérifier? » tu lui dirais bien qu'elle n'a pas de quoi s'inquiéter mais tu sais qu'elle sera à 100% soulagée uniquement si tu vas vérifier de tes propres yeux. tu sors alors de ton lit, jetant un rapide coup d’œil à l'heure sur ton portable. minuit? c'est vraiment pas normal, et puis, pour que hyunsook ne trouve pas le sommeil, il faut vraiment que ça l'inquiète. tu enfiles alors une veste de survêtement avant de sortir de ta chambre. hyunsook est repartie en direction de sa chambre, te laissant alors seul avec fauve, tu continues de t'habiller un minimum correctement tout en poussant un soupir, fixant boule puante. « si tu fais encore ça pour m'emmerder sache que tu me le payeras. » tu ne dirais pas que boule puante et toi êtes en guerre, mais ce chien n'a jamais pu te piffrer, tu ignores encore la raison aujourd'hui. enfin bref, tu te diriges vers l'entrée, sans doute un peu trop confiant. t'es quasi certain qu'il n'y a personne mais tu vas tout de même vérifier, histoire de rassurer hyunsook. tu ouvres la porte, faisant attention de ne pas laisser sauver le chien dans le couloir et une fois chose faite, tu sors de l'appartement, regardant tout d'abord autour de toi. rien, tu n'entends même pas un seul bruit, tu décides tout de même d'avancer, au moins jusqu'aux escaliers et là, tes sourcils se froncent. une silhouette assise sur les premières marches, sa capuche recouvrant sa tête ce qui, dans un premier temps, t'empêche de le reconnaître. dans un premier temps oui, parce que tu finis par reconnaître les traits de son visage, sa mâchoire et finalement, lorsque tu allumes la lumière du couloir, son regard. « kouki?! » en vérité, tu ne t'attendais pas à le revoir un jour. il a fui du jour au lendemain, hyunsook l'avait recueilli, tu te souviens dans quel état tu l'avais retrouvé lorsqu'il était parti. comme si elle avait dit adieu à l'un de ses fils sans même pouvoir le prendre une dernière fois dans ses bras. si tu lui en as voulu? non, sans doute parce que toi aussi, ça t'a fait du mal. tu ne comprends juste pas pourquoi. tu t'approches aussitôt de lui, ne mettant pas plus de temps à remarquer son état lamentable. tu pourrais lui poser pas mal de questions mais ce n'est pas le moment. tu n'y penses pas, tu veux juste être sûr qu'il aille bien, mais ça n'a pas l'air. « ça va pas ?! » instinctivement, après t'être assis près de lui sur ces marches, tu viens lui retirer sa capuche, découvrant alors son visage. il est clairement dans un piètre état, tes sourcils se froncent. « qu'est-ce qu'il s'est passé? » on peut entendre au timbre de ta voix que tu n'es pas vraiment serein et sûrement beaucoup trop inquiet. tellement que tu n'as même pas le temps de te réjouir de le revoir, toi qui était triste de faire définitivement une croix sur kouki dans vos vies...

la terre tourne à une allure folle. sa rotation te semble plus importante, plus puissante. si puissante qu'elle te fait tanguer dans les rues. de gauche à droite, tu zigzag errant comme une âme en peine. un zombie qui traîne sa carcasse au milieu des vivants. par moment, tu te cogne contre les murs ou contre les passants et puis, tu continues ton errance. sans réel but, tu laisse tes pas te guidés. la terre tourne toujours. le monde est flou, tes pensées tout autant. plus rien ne te semble clair. désorienté, perdu, tu manque cette fois de tomber. de justesse, tu te rattrape au mur. un peu plus et tu te retrouvais la tête par terre. tu t'appuies contre le mur, le regard dans l'obscurité du ciel. si tu n'étais pas si défoncé, tu verrais sûrement les étoiles. là tout ce que tu vois c'est le néant, le vide. la brise fraîche de la nuit te fait d'un coup frissonner. d'un geste, tu enfile ta capuche et te remet en marche. mais pour aller où ? tu n'as nulle part où aller. enfin si, il y a bien chez hyunsook mais est-ce que tu oserais y retourner après être parti du jour au lendemain ? si seulement tu étais en état pour réfléchir... peut-être que ce n'est pas une bonne idée d'y retourner. peut-être qu'il vaudrait mieux pour toi que tu passe la nuit dehors, sur un banc. mais au fond, en avais-tu envie ? est-ce que tu ne voulais pas simplement retrouver un peu de sécurité, de stabilité, ce soir ? pourtant, comme une évidence, tes pas te guident jusqu'à l'immeuble de hyunsook et jaehee. d'un mouvement de l'épaule, tu pousse la porte. tu tiens à peine debout, tu te demande encore comment tu vas réussir à grimper les escaliers. la tête qui tourne, tu te prends le pieds contre la première marche manquant de tomber la tête la première contre le béton. ta chute provoque un écho dans le hall de l'immeuble. un vacarme qui, de ton point de vu, semble assourdissant. tu grimaces et grogne avant de venir prendre place sur les marches, collé contre le mur. inutile d'essayer de grimper les escaliers, il fait trop sombre et tu es trop défoncé pour voir où tu marche. avec le bruit que tu as fais, quelqu'un va forcément sortir pour venir te foutre dehors ou pire : appeler la police. ce n'est pas la première fois que tu fais face à la police, ça fait même partit de ton quotidien maintenant. les lumières s'allument, tu fermes les yeux tant elle t’éblouit d'un coup. tu te colle même un peu plus au mur comme si ça pouvait te cacher de la lumière. quelqu'un s'approche mais tu ne bouge pas par peur d'être démasqué. « kouki?! » c'est jae, tu reconnais sa voix. même défoncé tu sais le reconnaître pourtant, tu ne te retourne pas, tu reste figer contre ce mur. il descend les marches pour venir à ta hauteur. « ça va pas ?! » s'inquiète-t-il alors qu'il s’assoit à côté de toi avant de retirer ta capuche. tu lui jettes un coup d’œil. tu es complètement défoncé, tu as repris une dose d'héroïne et ça se voit. tu ne cherche pas vraiment à lui cacher. t'aurais pas dû, c'était une idée de merde d'en reprendre alors que tu avais su arrêter après être rester avec jae mais tu n'y peux rien, tu te sens trop faible pour y résister. c'est une tentation qui revient toujours. tu hausse les épaules en guise de réponse. est-ce que tu t'étais déjà senti bien ? est-ce que tu savais ce que ça signifiait d'aller bien ? « qu'est-ce qu'il s'est passé? » il est inquiet, tu le sens au ton de sa voix. mais comment lui expliquer ? tu n'étais qu'un putain de drogué, qu'un gosse trop faible pour affronter le monde dans lequel il était né. c'était ça l'explication. c'était ça qu'il s'était passé. ton addiction et ton incapacité à rester stable t'avais poussé à les quitter tous les deux. et voilà, comment tu avais finis : dans les bras de ce qui avait faillit te tuer quelques mois plus tôt. « j'ai recommencé... » souffle-tu baissant le regard sur le sol. un silence de mort s'installe avant que tu reprenne la parole. « la drogue, j'en ai repris. » précise-tu. tu te sentais pas spécialement désolé pour ça, non, tu ressentais plutôt la déception de n'avoir pas su résister à la tentation. pathétique, c'est ce que tu étais et ça tu t'en rendais bien compte quand les effets de l’héroïne se dissipaient, comme à cet instant. après les sensations de bonheur venait la rechute, le retour brutal à une réalité que tu voulais fuir. « j'aurais pas dû partir. » avoue-tu, désolé cette fois. au final, la culpabilité de les avoir laisser derrière toi te frappait. si tu étais rester près d'eux, tu n'aurais pas recommencé.

non, t'as même pas le temps de te réjouir de le revoir. kouki, ç'a toujours été comme ton petit frère. il est parti du jour au lendemain, dire que ça ne t'a pas touché serait mentir, mais tu n'arrives pas à lui en vouloir. sans doute parce que t'es pas rancunier, et encore moins avec les personnes que tu aimes autant. s'il est parti, c'est parce qu'il avait ses raisons, sans doute. tu ne comptes même plus les soirs où tu as retrouvé hyunsook en pleurs. t'as essayé d'être fort pour elle, elle ne lui en veut pas non plus, simplement, elle a eu cette impression de perdre son second fils. hyunsook, c'était une maman ayant perdu son petit être un peu trop tôt. alors kouki et toi, vous êtes comme ses enfants qu'elle n'a jamais eu, au final. elle pleurait, tu la rassurais, lui répétant qu'il allait sans doute bien, et que c'était le plus important. mais il lui manquait, il a creusé non volontairement ce vide et ce creux dans son cœur, vide que tu tentais de combler alors que tu avais le même. kouki et hyunsook, c'est ta seule famille, maintenant. le revoir aurait pu te réjouir, te faire un bien fou mais non, impossible. tu vois son état au moment où tu lui ôtes sa capuche. il peine à te regarder avant qu'il t'avoue, dans un souffle lui faisant baisser la tête, qu'il a recommencé. ton visage se décompose quelque peu, tu sais de quoi il parle, et de toute façon, il te le précise bien trop vite. la drogue, il en a repris. c'est un ancien drogué kouki, qui avait réussi à combattre ses démons du temps où il était encore chez vous. et sur un ton plus désolé, il termine en te disant qu'il n'aurait jamais dû partir. tu ignores encore les réelles raisons qui l'ont poussées à faire ça, s'il y en a, venant de kouki, tu t'attends à ne recevoir aucune explication. s'il a eu envie de partir sans raison, il l'aurait fait. tu prends une profonde et discrète inspiration, même s'il te fuit du regard, toi, tu ne le quittes pas des yeux. « viens, on va rentrer. » vous êtes dans le couloir, et clairement, ce n'est pas un lieu propice pour discuter, il se sentira mieux dans l'appartement. alors tu lui attrapes le bras avec assez de force pour le soutenir sans lui faire de mal, tu l'incites à se lever, il peine à marcher mais tu l'aides. il est dans un sale état, ton silence maquille ton inquiétude pour le moment. au moments où tu rentres, boule puante se met à courir vers vous. il finit même par aboyer. « shhh! » lâches-tu, d'un ton autoritaire tout en le pointant du doigt. t'as pas envie qu'il alarme tout l'immeuble et encore moins hyunsook, pour des raisons évidentes.  et tandis que tu laisses kouki s'installer dans le salon, tu pars vite en direction de la chambre de hyunsook, vite, avant qu'elle ne vienne. tu toques à sa porte, ouvrant finalement cette dernière. « la voisine est rentré avec son chien, c'était pour ça que fauve s'agitait. » son visage se détend de soulagement. tu lui mens, parce que si tu lui dis la vérité, elle risque de voir kouki dans un état lamentable. tu veux les protéger, tous les deux. « si t'entends du bruit, c'est parce que j'suis dans le salon. mais tout va bien, tu peux dormir tranquille. » ça l'a rassurera davantage de savoir que t'es debout, aussi. « merci jae... » soupire t-elle de sa petite voix alors que boule puante s'installe au bout de son lit. « bonne nuit, ne t'couche pas trop tard. » tu esquisses un rapide sourire. « bonne nuit. » et tu refermes la porte. t'as été forcé de faire semblant sur ce coup-là. tu retournes donc dans le salon. doucement, tu t'approches du canapé, prenant place au côté de kouki. tu ne sais même pas par où commencer mais surtout, ce dont il veut parler, ce dont il a besoin. tu soupires quelque peu, parce que mine de rien, ton inquiétude commence à s'emparer de toi. « kouki... » pourquoi t'es parti ? pourquoi t'as fait ça ? tu sais qu'il y a des gens sur cette planète qui tiennent à toi et souffrent de te savoir dans une telle situation. « c'est chez toi ici. » tu le fixes, un regard insistant qui se veut rassurant. « ok? » il n'a pas vraiment de quoi culpabiliser. mais une question te brûle les lèvres tout de même. « où est-ce que t'étais? » tes sourcils se froncent aussitôt, traçant ainsi tous ces jours d'inquiétude que tu as passé à te poser cette foutue question.

kouki était instable, bancale autant dans sa vie que dans sa tête. il fuyait sans cesse la réalité de ses pensées. il avait tellement prit l'habitude de s'oublier avec la drogue que quand il n'en consommait plus depuis longtemps, il ressentait le manque. une addiction qu'il ne savait pas gérer et à laquelle il ne savait résister. si bien qu'après avoir su s'arrêter et en passant quelques temps en compagnie de jaehee et hyunsook, il avait finit par craquer. ses vieux démons l'avaient rattrapés et il n'avait pas su leur résister. et voilà qu'il se retrouvait dans complètement défoncé dans le couloir de l'appartement qu'il avait quitté quelques semaines plus tôt. son état l'avait poussé à faire bien trop de bruit et à attiré l'attention de jae qui était sorti et qui se trouvait maintenant à ses côtés. son frère était inquiet, kouki pouvait le ressentir mais il était bien trop mal pour y faire vraiment attention. « viens, on va rentrer. » jae lui attrape le bras et le pousse à se lever. kouki n'a plus la force mais il se lève quand même, il n'a pas le choix. il s'appuie sur lui jusqu'à ce qu'il arrivent tous les deux dans l'appartement. un jappement se fait entendre, sans vraiment prêter attention au chien le jeune homme entre et va jusqu'au salon pour se laisser tomber dans le canapé. il ne sait pas si jae le suit, il ne capte plus rien. il sent les effets de la drogue s'évaporer pour laisser place à quelque chose de bien plus violent. dans ce genre de moment kouki veut simplement dormir dans l'espoir que tout ça se dissipe à son réveil. sa tête se pose contre le canapé, il fixe le plafond sentant la terre tourné autour de son orbite. jae finit par revenir vers lui, s'asseyant à ses côtés. il ne bouge pas, il garde ses yeux figés sur le plafond blanc de la pièce. « kouki. c'est chez toi ici. » dit-il mais le japonnais ne réagit pas, il l'entend mais ne bouge pas. il était bien trop assommé par les effets néfastes de la drogue pour réagir. « ok? » jae insista d'une voix rassurante. il ne l'engueulait pas, il lui rappelait simplement qu'il avait un chez lui, qu'il n'était pas obligé de fuir dans la rue pour trouver ce qu'il fallait de confort. il s'était tellement habitué à l'instabilité et l'insécurité de la rue qu'il avait l'impression que de vivre dans cet appartement était plus dangereux que de vivre dans les squats. il tourna la tête en sa direction avant de hocher la tête de façon positive. même s'il avait fuit pendant quelques temps, il avait finit par revenir ici. au fond, il le savait bien que cet endroit était son refuge, son semblant de normalité. et c'est pour ça aussi qu'il y était revenu. « où est-ce que t'étais? » lui demanda le coréen alors que kouki le quitta des yeux pour venir les reposer sur le plafond. un haussement d'épaule. où il était ? il en savait trop rien, ici et là. il avait beaucoup squatter, il avait eu besoin de retourner à sa vie d'avant. « c'est important de savoir où j'étais ? » lâcha-t-il, d'un ton presque trop neutre. oui, est-ce que c'était vraiment important de le savoir ? il soupira. « j'ai squatté un peu partout. » nouveau haussement d'épaule. jaehee et hyunsook s'étaient inquiétés, il s'en rendait compte, mais le gosse n'avait pas réfléchit, comme toujours il avait laissé ses pulsions parlées à sa place. elles lui avaient dit de fuir, alors il avait fuit sans prendre conscience de ce qu'il laissait derrière lui. « vous vous êtes inquiétés ? » demanda-t-il, timidement en baissant la tête vers ses mains avec lesquelles il jouait sans s'en rendre compte.

tu ne sais même pas si tu devrais lui en vouloir ou non. tout ce que tu sais, c'est que tu ne ressens aucune rancune envers lui. non, tu n'as pas compris son départ précipité, oui, tu as dû relever hyunsook après cette épreuve mais ça vient sûrement de plusieurs raisons: au final, ça ne t'étonnait pas vraiment de kouki, connaissant son instabilité, et puis, t'es très loin d'être rancunier jae. ça dépend des cas, bien évidemment, si tu prends l'exemple de ta mère, tu sais qu'elle pourrait faire tout et n'importe quoi que ses excuses ne passeront jamais... si un jour elle devrait le faire, bien évidemment. mais en temps normal, tu as du mal à en vouloir longtemps aux personnes qui comptent beaucoup pour toi, comme kouki. en fait, t'es plus inquiet qu'autre chose, surtout lorsqu'il t'annonce ce qu'il se passe vraiment. tu lui demandes où est-ce qu'il était, parce que t'as envie de savoir. savoir si vous vous êtes inquiétés pour rien. tu t'efforçais d'être positif, de dire à hyunsook qu'il devait être bien, peu importe où il se trouvait, mais qu'est-ce que tu en savais ? strictement rien, seulement, tu ne pouvais pas lui faire part de tes inquiétudes, elle était déjà si mal. sa question te laisse silencieux un court instant. est-ce que c'est important de le savoir ? ça dépend, sur le principe, non, mais pour toi oui, c'est important. sa réponse ne t'aide en rien à te rassurer. alors toi, tu lâches un soupir discret, juste avant qu'il reprenne la parole pour vous demander si vous vous êtes inquiétés, baissant son regard vers ses mains, un comportement d'enfant, c'est ce que tu remarques mais encore une fois, c'est loin d'être la première fois. « si je reprends ton raisonnement, c'est pas non plus important de le savoir. » c'est fait c'est fait, c'est trop tard, impossible pour vous de revenir en arrière. t'as pas envie de répondre à sa question, tu ne veux pas qu'il culpabilise pour ce qu'il a pu faire, il n'a pas voulu vous faire de mal et tu le sais bien, cela dit, le regard que tu lui lances répond lui-même à sa question. oui, et il le sait très bien. « t'as besoin de quelque chose ? tu veux que j'te fasse quelque chose à manger ? » lui demandes-tu, te levant du canapé. instinctivement, tu viens passer une main sur son front, découvrant ses cheveux et dévoilant cette mine décomposée qu'il aborde. tu as toujours eu ce comportement de grand frère à son égard, et ça ne changera jamais. même s'il serait parti pendant dix ans, tu doutes que ça aurait changé quelque chose à ça. « j'vais t'laisser ma chambre pour cette nuit, j'dormirai là, sauf si t'as besoin de moi. » reprends-tu, désignant rapidement le canapé d'un geste du menton. la fin de ta phrase est claire, vous aviez souvent dormi ensemble lorsqu'il était encore chez vous, ça ne serait pas la première fois et t'as pas envie de le laisser dormir seul s'il n'en a pas envie.

kouki n'était pas vraiment le genre de garçon a parlé de ses problèmes, en fait, il préférait être dans son monde plutôt que de devoir affronter qui il était vraiment. il se savait instable mais par moment il ne se rendait pas compte à quel point. il n'avait pas conscience de la gravité des choses ou plutôt ne voulait pas s'en rendre compte. tout ce qu'il voulait s'est fuir, échapper à tout ça. la rue avait toujours été sa maison, il avait fuit l'orphelinat pour vivre dans les squats, il avait choisit cette vie. malheureusement pour lui, la rue n'avait pas été tendre, elle l'avait brisé et rendu bien plus fragile qu'il ne l'était déjà. elle avait broyé le peu d'espoir qu'il avait, ses rêves s'étaient perdus au moment où il avait prit sa première piqûre. depuis ce jour-là, kouki détestait sa vie, détestait le monde entier parce que c'est plus simple de cracher sa rage plutôt que de vouloir s'en sortir. pourtant au milieu du chaos, il était tombé sur deux personnes qui l'avaient aidés, qui l'avaient mener vers le chemin de l'espoir, de la stabilité. il avait même trouver une personne qui se rapprochait d'une mère. avec hyunsook et jaehee, il avait eu l'impression d'appartenir à une famille mais voilà, le jeune homme n'était pas simple, il avait toujours des moments de rechute. il ne pouvait pas lutter contre sa dépendance, contre ses vieux démons qui le suivaient même quand son monde semblait devenir plus paisible. il voulait leur échappés, mais il ne se sentait jamais assez fort pour les combattre. alors bien vite, il se laissait ramener dans l'obscurité et l'instabilité. se sentait-il capable d'être, un jour, quelqu'un de stable ? non, la drogue lui offrait une excuse parfaite pour rester dans l'instabilité. malgré les apparences, il tenait à jaehee et hyunsook, ils les aimaient même, il en était certain. simplement, une partie de lui se refusait à laissé partir son passé. cette partie de lui s'accrochait à ce qu'il avait vécu par peur de devenir quelqu'un d'autre s'il lâchait son passé. la peur de changer l'effrayait au plus haut point.
assis sur le canapé, le regard de kouki se perdait dans le plafond de la pièce. les effets de la drogue redescendaient petit à petit et il ressentait un poids lourd lui écraser la poitrine. « si je reprends ton raisonnement, c'est pas non plus important de le savoir. » peut-être avait-il raison, mais kouki aurait voulu savoir s'il avait manqué à quelqu'un, si son absence avait été douloureuse ou non. il était comme un gosse qui aurait fait une connerie quand il se trouvait entre ses murs et, comme un gamin, il avait besoin de savoir qu'il était important pour quelqu'un. jaehee cherchait à ne pas le faire se sentir coupable et c'était le mieux à faire pour lui. en voyant le regard qu'il lui lance, kouki comprend que, oui, hyunsook et lui s'étaient inquiétés pour lui. le savoir aurait pu le réjouir puisqu'il voulait le savoir mais il senti son cœur se serrer dans sa poitrine. il baissa la tête et avala sa salive comme s'il cherchait à déglutir sa culpabilité. « t'as besoin de quelque chose ? tu veux que j'te fasse quelque chose à manger ? » dit jae en se levant du canapé alors qu'il vient poser sa main sur son front. il s'occupe de lui, il prend soin de lui après ce que il vient de faire. comment arrivait-il à faire comme si rien ne s'était passé ? comment arrivait-il à lui pardonner comme ça ? kouki avait bien du mal à comprendre, probablement parce qu'il était quelqu'un de bien trop rancunier pour pardonner un tel acte. « non... » donna-t-il comme simple réponse. en fait, il commençait à avoir froid, il sentait son corps frémir à chaque fois qu'il bougeait. seulement, il ne voulait pas lui dire. « j'vais t'laisser ma chambre pour cette nuit, j'dormirai là, sauf si t'as besoin de moi. » encore une fois, kouki ne comprenait pas cette gentillesse, il avait passé des mois à vivre dans la rue et à connaître la méchanceté de certains qu'il se sentait coupable de recevoir autant de compassion. « comme tu veux... » dit-il doucement en hochant les épaules. le canapé ça lui allait très bien, c'était toujours mieux que les derniers endroits où il avait squattés. il releva la tête vers lui, laissant le silence de la pièce s'installer. « j'ai froid, jae. » souffla-t-il simplement. c'étiat une manière comme une autre d'accepter son aide. la peur de se retrouver seul lui glaçait le sang. il aimait être seul par moment, mais quand la réalité lui revenait en pleine gueule comme à cet instant, il avait besoin de quelqu'un à ces côtés pour éviter de devoir faire à ses pensées.

t'as pas envie qu'il se mette à culpabiliser. tu le connais kouki, d'ailleurs, le fait qu'il soit parti ne t'a pas plus étonné que ça. parce que c'est kouki... et puis, il le sait très bien que vous vous êtes inquiétés, il vous connaît lui aussi. d'ailleurs, le regard que tu lui lances répond indirectement à sa question. c'est évident. c'est aussi pour cette raison que tu évites d'avertir hyunsook tout de suite. kouki aura une meilleure mine demain matin. très vite, tu lui demandes s'il n'a pas faim, ou envie de quelque chose. tu te doutes d'ores et déjà de la réponse mais tu préfères demander au cas où. quoi qu'il en soit, tu lui précises que tu pourrais lui laisser ta chambre s'il en avait envie, ou même dormir avec lui, ce n'est pas comme si ça serait la première fois. il ne débat pas plus que ça, tu sais très bien que le canapé lui aurait suffit mais tu t'en fiches, tu n'aurais jamais voulu qu'il dorme dans le canapé. tu baisses un court instant les yeux, regardant son état. il est vraiment mal, inutile de connaître kouki pour le deviner mais ça te tord le cœur. et puis, il finit par reprendre la parole, te disant qu'il a froid. tu prends une discrète inspiration, comprenant que tu ferais mieux de passer la nuit avec lui. « on va aller dans ma chambre. t'auras moins froid. » reprends-tu, lui faisant ainsi comprendre que tu ne comptes pas le laisser seul. tu viens déposer ta main sur son bras comme pour l'inciter à se lever, mais surtout pour marquer ta présence. tu indiques le couloir où se trouve les chambres d'un geste de la tête. mais au moment où kouki se lève, tu ne peux t'empêcher de t'approcher davantage de lui, le prenant dans tes bras. pour le coup, c'est plus fort que toi. tu caresses doucement son dos, le gardant tout contre toi pendant un instant. tu as tellement de choses à lui dire, tellement de choses que peut-être, le mieux, serait de ne rien dire pour le moment. mais tu finis par briser le silence. « hyunsook sera soulagée de te revoir, demain matin. » lui dis-tu alors que ton petit frère se trouve toujours dans tes bras. et ça, c'est rien de le dire. tu finis par te décoller de lui, plantant ton regard dans le sien. « tu m'as manqué. » ça faisait partie de toutes ces choses que tu dois lui dire, mais c'est sûrement la plus importante. il t'a manqué. tu n'as jamais réellement eu de frères, ni même de personne qui pourraient prendre cette place dans ton cœur. personne à part minjae. tu sais qu'il reviendra sur séoul, il a dû partir avec ses mamans. tu le considères comme ton grand frère, exactement comme tu considères kouki comme ton petit frère lui aussi. lorsqu'il est parti, ça t'a brisé le cœur, exactement comme lorsque tu as assisté au départ de minjae. tu n'avais aucun moyen de le retrouver ni de le recontacter, tout ce qu'il te restait, c'était ces souvenirs. alors le revoir te fait un bien fou, plus qu'il ne l'imagine. beaucoup pensent que tu n'es pas du genre à exprimer tes sentiments mais c'est bien tout le contraire, tu n'as aucun problème avec ça, tu en as même besoin. tout comme tu n'as pas hésité à lui dire qu'il t'avait manqué, avec un peu de chance, il ne partira plus. même si tu sais au fond de toi que s'il recommence, tu souffriras de nouveau, mais tu seras prêt à le ré-accueillir de la même manière, sans lui en vouloir une seule seconde. un bref sourire parcoure tes lèvres avant de disparaître, de nouveau, tu indiques le couloir d'un geste de la tête. « allez, viens. »

kouki n’avait jamais eu de famille, il ne savait même pas ce que c’était. il pensait avoir trouver ce qui se rapprochait de ça avec les enfants du foyer mais la rue avait brisé tous ses espoirs. tout avait volé en éclat à la première grosse engueulade. ils n’étaient ni soudés, ni amis, ni même frères et kouki l’avait comprit d’une façon bien trop brutal. il s’était retrouvé abandonné une nouvelle fois par ceux qu’il voyait comme des frères. depuis ça, le danseur se méfiait de tout et se préservait pour ne pas avoir à revivre un nouvel abandon. alors quand hyunsook et jaehee sont entrés dans sa vie et qu’il a eu cette nouvelle impression agréable de vivre dans une famille, il s’est méfié, tout était trop beau pour que les choses dures. alors il a finit par fuir, et retrouver le chemin de la rue pour éviter de perdre une nouvelle fois une famille. pourtant, après des jours à errer dans les rues de séoul, il a finit par revenir et maintenant qu’il se retrouve dans le canapé auprès de jae, il se rend compte que pour lui rien à changer. qu’il ne lui en veut pas. et il en a la confirmation quand il voit comment jaehee le comprend et agit avec lui sans même qu’il est à dire les choses. ça le réconforte, kouki, de savoir qu’il n’a pas perdu celui qu’il considère comme son frère. à la demande de jae, il se dresse du canapé, difficilement avant de finir dans ses bras. le jeune homme a encore la force d’être surpris. ce genre d’attention ne lui est pas familière. il ne sait pas ce que c’est d’être proche à ce point de quelqu’un, il sent comme une vague de chaleur agréable, quelque chose qui comble le vide qu’il ressentait quelques secondes auparavant. il se sent soudainement important, vivant. est-ce qu’il doit en conclure que c’est ça de faire parti d’une famille? en tout cas, c’est ce qu’il ressent, lui. la saisissante impression de ne plus être si seul. son coeur bat fort et il ne s’arrête pas quand jaehee parle de hyunsook. elle sera contente de le revoir? même après le mal qu’il lui a probablement fait en quittant le foyer? kouki reste silencieux tandis que son frère se détache de lui. il prononce des mots qui touchent kouki, qui le déstabilise parce qu’il ne peut y répondre, il ne sait pas les dire. pourtant, jaehee lui a manqué. il ne s’en ai pas rendu compte, il n’en savait rien mais tout au fond de lui, sa présence lui manquait. simplement, il hoche la tête sans un mot. kouki n’a jamais su comment exprimer les choses qu’il gardait en lui, il ne savait pas non plus gérer les émotions qu’il éprouvait. et à cet instant, les choses devenaient encore plus difficile pour lui. qu’est-ce qu’il était supposé faire maintenant? il répond au sourire de son frère par mimétisme comme un enfant qui apprendrait comment sourire. kouki suit jaehee jusqu’à sa chambre, la main sur son épaule pour ne pas tomber. toujours sans un mot, les deux hommes entrent dans la pièce, kouki meurt d’envie de se coucher dans le lit. il se sent fatigué et à la fois en pleine forme. sans attendre l’invitation de jae, il s'assoit sur le lit. depuis combien de temps il n’a pas dormi dans un vrai lit confortable? « maman m’en veux, tu crois? » demande-t-il, les yeux rivés sur le sol pour ne pas avoir à montrer la tristesse dans son regard. hyunsook est la mère qu’il n’a jamais eu, et le simple fait de l’imaginer lui en vouloir d’avoir quitter la maison, le briserait un peu plus. « vous allez pas m'abandonner, hein? » sa voix se casse légèrement, kouki est d’un coup bien triste. les effets de la drogue se dissipant, il sent peu à peu la tristesse venir l’étrangler. il retient ses larmes pour ne pas avoir à montrer qu’il a peur d’être à nouveau laissé seul.

jae s'était déjà posé la question, est-ce que sa vie aurait été différente s'il n'avait pas été fils unique ? peut-être qu'il y aurait trouvé un soutien, qu'il se serait senti moins seul pour pas mal de choses. et s'il avait toujours considéré kouki comme son petit frère, ce n'était pas sans raison. au fond de lui, c'était une relation dont il avait tant besoin, une relation forte, autre le fait qu'ils n'étaient que les deux fils de hyunsook. parce que oui, cette femme les avaient toujours considéré comme ses enfants, dans le coeur de jaehee, c'était eux sa vraie famille. il avait trouvé l'âme d'une maman en hyunsook, et un petit frère. sa vie aurait tellement été différente si on lui avait offert le droit de posséder une telle famille depuis toujours, il en était certain. parce qu'au final, jaehee et kouki n'étaient pas si différents que ça. ils n'avaient pas le même vécu, le même caractère, et sans doute pas la même vision de la vie, mais jaehee aussi a été perdu, lui aussi, a été plus que fragile. et si lui n'avait pas reçu le soutien d'un quelconque frère, il voulait l'offrir à kouki, l'aider au mieux. alors il l'emmena dans la chambre, le maintenant autour de la taille pour ne pas qu'il perde l'équilibre, il tenta d'être discret, ne pas réveiller hyunsook. ce n'était pas le moment pour qu'elle comprenne ce qu'il se passe, ça attendra demain matin. il poussa la porte alors que kouki se dirigea vers le lit rapidement. à sa question, jaehee ne pût s'empêcher de sourire doucement. un sourire qui ne tarda pas à disparaître, mais il ne pouvait s'en empêcher lorsqu'il entendit le mot « maman ». est-ce que maman allait lui en vouloir ? il lui aurait bien expliqué tout en détail, mais il s'y refusa. il n'allait pas lui dire qu'elle avait frôlé la dépression, il ne voulait pas qu'il se sente coupable, il voulait seulement le rassurer. « non... elle ne t'en veut pas. » dit-il, d'une voix qui se veut rassurante. il ouvrit un placard, y sortant une grosse couverture. « si tu savais à quel point ça lui fera du bien de te revoir. » il n'en disait pas plus, mais c'était la vérité. il savait que hyunsook allait être soulagée et heureuse de revoir celui qu'elle considérait comme son fils. il revint près du plus jeune, prenant place sur le lit où il y déposa la couverture. il chercha son regard lorsque kouki reprit la parole, d’une voix cassante. ça lui tirait le coeur de le voir aussi apeuré, aussi triste, même si les effets de la drogue devaient y être pour quelque chose. il déposa sa main dans son dos, dans un geste qui se voulait de nouveau rassurant. si kouki ne savait pas être tactile et démonstratif, ce n'était pas le cas de jaehee. « on ne va pas t'abandonner. jamais. » il laissa un court silence avant de reprendre. « tu nous auras toujours avec toi. » de nouveau, il se mit à caresser son dos avant de retirer sa main, il prit une légère inspiration, laissant de nouveau un silence s’installer dans la pièce. il le scruta du regard, le coeur serré mais en même temps, tellement soulagé qu’il soit revenu près d’eux. il lui avait tellement manqué. « quand t'es parti... » il était hésitant, encore une fois, il faisait attention à ce qu'il disait, mais il y a certaines choses que kouki devait savoir. « maman l'a... vraiment mal vécu. on a besoin de toi, tu sais. » après tout, ils sont tous un pilier. trois piliers qui soutiennent leur famille à eux. ils étaient seuls, mais solidaires.

kouki avait pendant longtemps été invisible. il avait passé son adolescence à n’être que l’ombre de lui-même, un zombie qui arpentait les rues à la recherche d’une vie inaccessible. les gens n’avaient jamais vraiment fait attention à lui, autre que pour lui hurler dessus parce qu’ils les volaient ou parce qu’il était trop bagarreur. ça lui plaisait de se fondre dans la masse, de disparaître au milieu de la foule mais parfois, sa solitude et ses problèmes le rattrapait, lui rappelant que vivre dans l’ombre de ce monde pouvait le rendre vulnérable. au fond, kouki était un vrai loup solitaire, attaché à sa solitude mais aussi à la meute. malgré ce qu’il pensait, il avait besoin d’un cadre, d’un pieds à terre pour être stable mais il était bien trop borné pour l’accepter. pourtant en se retrouvant à nouveau dans l’appartement qu’il avait lâchement quitté quelques semaines, il se sentait bien. il avait la sensation d’être dans un endroit sûr, où rien ne pouvait lui arriver. néanmoins, les effets néfastes de la drogue le faisait beaucoup trop réfléchir, il se demandait si sa mère lui en voulait et s’ils allaient l'abandonner à cause de tout ce qu’il pouvait faire. il ne voulait pas perdre ce semblant de sécurité qu’il retrouvait ici, ni perdre ceux qu’il considérait comme sa famille. jaehee était doux et rassurant, ses gestes montraient à kouki qu’il était aimer, qu’il n’était pas seul. il en avait besoin, plus qu’il ne l’imaginait. la phase de down dans laquelle il se trouvait le poussait à repenser à toutes ses peurs, à tout ce qui le rongeait et à tout ce qu’il tentait vainement de fuir. kouki regarda brièvement son frère avant, d’à nouveau, baissé la tête. il ne savait pas quoi faire, comment réagir face aux gestes de jae. toute cette attention, le plus jeune n’en avait jamais reçu. d’un léger hochement de tête, il répondit à sa remarque. ils seront toujours là pour lui, ça le rassurait de l’entendre. il sourit doucement alors qu’il sentait que les larmes montaient. il ne montra rien à jae, il laissa ce silence s’installer dans la pièce avant que son frère ne prenne la parole lui révélant que sa mère avait mal vécu son départ et qu’ils avaient tous les deux besoin de lui. pour kouki, l’émotion est trop forte et les larmes s’échappent. elles coulent le long de ses joues rougit par le froid. il relâche tout ce qu’il ressent, tout ce qu’il n’arrive pas à exprimer. il est comme un enfant qui prend conscience que ses actes peuvent avoir des répercussions sur les gens qu’il aime. parce que oui, kouki aime hyunsook et jaehee, il ne leur dira probablement jamais mais ils ont une place dans son coeur et dans sa vie. il a besoin d’eux autant qu’eux ont besoin de lui. sans réfléchir, kouki saute au cou de jae et prend dans ses bras comme jamais il ne l’avait fait auparavant. il s’accroche à lui par peur de le voir partir comme dans tous les cauchemars qu’il a pu faire. aucune excuse n’est prononcé, aucun mot ne passe la barrière de ses lèvres, simplement ce geste qui en dit long sur ce qu’il ressent. il ne veut aucunement lâché son frère, il ne veut pas le voir partir, il est bien trop attaché à ce qu’il représente à ses yeux. « j’partirais plus. » souffla-t-il, entre deux sanglots. il le pensait, il ne partirait plus, du moins pas aussi longtemps. il ne veut plus s’éloigner d’eux, il ne veut plus perdre cette sécurité qu’il a avec eux. il veut plus prendre le risque de perdre sa famille.