c'est clairement pas raisonnable, mais t'en as rien à foutre. tu ne regrettes pas d'avoir envoyé ce sms, tu ne regrettes pas de l'avoir laissé dans le flou le plus total, mimant une urgence. c'en est une oui, pour toi. mais tu ne sais pas s'il serait venu si tu lui avais dit la vérité. soyons honnête, il y en a toujours un des deux qui parvient à stopper les choses. parce que c'est pas raisonnable. parce que ce n'est jamais une bonne idée, c'est même une mauvaise chose mais vue l'état dans lequel tu te trouves, ça t'excite encore plus. plus d'un mois et demi qu'on ne t'a pas touché, plus d'un mois et demi que tu ne penses qu'à ça. et avec ce foutu traitement, ta libido augmente, inutile de préciser qu'avec tout ça et après avoir fait ce rêve des plus érotiques où dae y figurait, tu es devenu obsédé par tout ça. tu n'arrives plus à être raisonnable, tu ne veux plus l'être. tu le veux pour toi, maintenant, tu t'en fous si ce n'est pas une bonne idée, quelles seront encore les circonstances. tu t'en fous de tout, ton esprit est focalisé uniquement sur l'idée de vous retrouver dans des ébats charnels. t'as chaud, impossible de penser à autre chose depuis des heures, impossible. alors tu lui as envoyé ce message, quelques mots, rien de plus. « viens chez moi, c'est urgent. » cette envie de lui t'aveugle, tu n'es même pas sûr d'avoir conscience des choses, peut-être même du fait que tu pourrais le faire paniquer, t'en as tellement rien à foutre, là tout de suite. pas faute d'essayer de calmer tes pulsions, mais tu n'y arrives pas, sans doute parce que t'en as plus envie. parce que l'obsession a pris le dessus sur la raison et la réalité. alors même ici, allongé dans ton lit, dos adossé contre le mur, tu laisses cette chaleur envahir ton corps. tu le veux, tout de suite. et tu sais que lui aussi, que si aucun de vous deux ne parvient à être raisonnable, vous ne le serez pas. le seul moyen pour t'arrêter serait qu'il te repousse. s'il ne te repousse pas, c'est foutu, et tu le sais. il ne te repoussera pas, il en aura envie tout autant que toi. si t'en es si sûr, ce n'est pas pour rien. vous aviez dérapé plus d'une fois, inutile de le dire clairement, tu le sais. votre relation a toujours été des plus ambiguë, parfois difficile à gérer pour vous mais cette attirance est et sera sans doute toujours là. ce n'est pas raisonnable parce qu'il s'agit de ton premier amour, parce qu'il s'agit de votre amitié mais là, t'es prêt à tout foutre en l'air, quitte à ce que vous ne vous voyez plus pendant des semaines après ça, comme à chaque fois. tu lèves le menton au ciel, entendant la porte d'entrée s'ouvrir brusquement. tu sais qu'il est là, mais tu restes ici. il ne mettra pas plus de quelques secondes pour t'apercevoir ici, tu penses même entendre sa voix, mais tu ne réponds pas. t'en as pas la force, ton esprit est focalisé sur toute autre chose, cette autre chose qui te fait perdre totalement tes moyens. t'es affamé, affamé de lui. alors quand il pousse la porte de ta chambre, tu tournes ton visage dans sa direction. expression assez fermé, cette même expression que tu uses que lorsque tu désires quelqu'un comme jamais tu ne l'as désiré. parce qu'en sachant tes intentions, tu le trouves encore plus séduisant qu'il ne l'était déjà. « tais toi. » lâches-tu, aussitôt, d'un ton qui ne lui laissera pas le choix. il s'apprêtait à dire quelque chose, peut-être qu'il aurait remarqué à ton regard ce qu'il se passait vraiment et dans ce cas, redescendre de cette pression soudaine, ou sûrement te demander si tout allait bien, mais t'aurais pas eu la force de lui dire la vérité, t'as plus envie de parler, tu veux agir. tu ne veux pas entendre certaines choses. alors tu te lèves de ton lit, t'approchant brusquement de lui. tu ne perds pas une seconde, tu viens prendre ses lèvres en otage, l'embrassant avec ardeur, tout ce manque se manifeste en une seconde. le temps de l'embrasser, de lui dévorer les lèvres. tu le plaques même raidement contre la porte, celle-ci qui se claque dû aux poids de vos deux corps. « pose pas de question. » parviens-tu à souffler, toujours d'un ton aussi froid provoqué par l'excitation. un souffle entre deux baisers. « j'ai envie de toi, c'est tout ce que t'as besoin de savoir. » parce qu'il s'en posera sans doute, pourquoi avoir su être raisonnable des dizaines de fois pour craquer de cette manière, et maintenant ? comme si t'avais envie de répondre à tout ça. tu viens reprendre possession de ses lèvres, toujours dans un baiser fougueux alors que tes mains viennent se faufiler entre vos deux corps, s'accrochant à sa ceinture. tu laisses tes lèvres collées aux siennes, laissant ta respiration fiévreuse se mêler à la sienne. tu le fixes alors, droit dans les yeux, ne contrôlant plus rien à cette chaleur qui t'habite depuis des heures, depuis des jours. chaleur qui ne cesse de prendre en ampleur depuis ce rêve. tu lâches prise. ta mâchoire se crispe sous l'excitation, tu ne feras rien de plus, c'est à lui dé répondre. à lui de gérer la situation s'il ne veut pas que ça se déroule de cette manière, parce que toi, tu baisses les bras. « baise-moi. » c'est cru, clair, mais ces paroles et ce timbre de voix que tu emploies lui donnera le menu. tu veux que ça soit sauvage, brutal, tu veux le marquer, qu'il te marque aussi, tu veux qu'il soit à toi, tu veux pouvoir le dévorer comme tu te l'es souvent interdit de faire. tu lui laisses l'occasion de vous retrouver, tous les deux.