L'affaire du repas volé [Pv Kwon Na Yeon]
「Se servir sans demander
S'énerver sans expliquer
Un quiproquo les fait se croiser」
Je réfléchis et me rappelle de ce qu’il s’est passé hier alors que je cuisinais, plusieurs personnes sont passées dans la pièce et ma mâchoire se serre. C’est sûrement elle, je l’ai toujours trouvée étrange, comme si elle n’avait rien à faire dans le dortoir quand elle y est, comme si elle ne faisait pas partie de la communauté. Hier encore, elle était là et j’ai eu la sensation qu’elle me regardait quand je cuisinais et que même après avoir fini, je l’ai vue faire plusieurs aller et retours dans ma pièce préférée. C’est elle sans aucun doute, elle est une pyo et elle s’imagine pouvoir me prendre ce que j’ai pris du temps à cuisiner sans me demander ! Je soupire et sors de la cuisine, je n’aurais pas mes pancakes et ça me frustre puisque ça touche à ce que j’ai préparé sans me demander. A peine suis-je sorti que je vois la jeune femme que je suspecte se diriger vers la sortie mais ça ne se passera pas comme ça. En quelques grandes enjambées, je me retrouve juste devant elle et la fixe froidement, étant en colère par ce manque de respect qui gâche la fin de ma journée.
-C’est toi qui a mangé les pancakes que j’ai préparé hier n’est-ce-pas ? Tu aurais pu me demander avant de te servir. Tu es peut-être chez toi, je pense que dans la fraternité, le respect des affaires des autres est important.
「Se servir sans demander
S'énerver sans expliquer
Un quiproquo les fait se croiser」
Bref, après avoir prévenu les deux intéressés qu'elle allait mettre des trucs dans leur frigo pour eux, que oui elle avait bien mis leur nom dessus et que non elle n'avait pas gardé les plus grosses portions pour elle, elle arriva devant la porte de la bâtisse rose. Elle y entre
La preuve, à peine aux abords de la cuisine, alors qu'elle allait fouiller dans son sac pour en sortir les tupperwares, elle se fit attraper par un type qu'elle avait déjà croisé à plusieurs reprises. Plutôt froid et distant, elle s'était dit que ce mec était du genre à péter plus haut que son cul, mais en fait, vu le discours qu'il tenait face à elle, il était peut-être juste bête et à côté de la plaque. Na Yeon, dans toute sa grandeur, le regarda de haut en bas, son visage affichant la fameuse « bitch face" que son frère Tae In aimait tant. « Bonjour à toi aussi. » Puis elle fronça les sourcils. « Des pancakes ?! Non j'en ai pas vu la couleur. » Elle mit une main sur sa hanche. « Tu sautes bien vite aux conclusions quand même, on s'est croisé quoi ? Trois quatre fois ? J'peux savoir ce qui te permet de dire que je suis une voleuse ? » Elle lâcha un rire un peu méprisant. « Si je devais voler un truc chez vous, ça serait sans doute pas de la bouffe. » Mais il y avait des enfants de riches là-dedans, alors elle ferait leur tiroir, quitte à être accusée de vol, autant que ça en valle la peine. « Faut te faire soigner, t'es parano. » Et sans plus de cérémonie, elle se dirigea vers le réfrigérateur pour y glisser les plats qu'elle avait rapporter pour Jae In et In Ho.
「Se servir sans demander
S'énerver sans expliquer
Un quiproquo les fait se croiser」
-Comment pourrais-je te croire ? Ce n’est pas la première fois que je te vois rôder autour de la cuisine !
Je secoue un peu la tête et alors qu’elle s’apprête encore à s’éloigner, je lui bloque le passage. Elle a une attitude que je n’apprécie pas. Si elle a mangé mon plat, je préférerais qu’elle me le dise tout de suite plutôt qu’elle le nie. Surtout qu’elle n’hésite pas à aller au réfrigérateur comme si c’était naturel ! Je serais tenté de m’énerver encore plus mais je ne pense pas que ce genre de personne serait intimidé si je m’emporte.
-Ce n’est pas parce que tu es une pyo que tu peux te permettre de te servir comme ça dans le frigo. Peut-être que pour toi, ça n’a aucune importance, ce ne sont que des pancakes mais ce n’est pas pareil pour moi. Tu fais peut-être partie de la fraternité mais tu pourrais demander au lieu de te servir…
「Se servir sans demander
S'énerver sans expliquer
Un quiproquo les fait se croiser」
「Se servir sans demander
S'énerver sans expliquer
Un quiproquo les fait se croiser」
-Bien sûr que non ! Je n’accuse que les personnes susceptibles de m’avoir volé ! Des personnes comme toi !
Pour elle, cette histoire de pancakes disparus doit être ridicule mais pour moi, c’est important puisque j’ai passé du temps à cuisiner ce petit plat tout ça pour qu’il disparaisse ? Je ne vais pas laisser passer ça aussi vite, c’est pourquoi je me décale pour lui bloquer la route comme elle tente de sortir du dortoir. Je n’en ai pas du tout fini avec elle et elle se contente de me rire au nez de façon méprisante et désagréable. Je fronce les sourcils, vexé par sa réaction face à ce qui me tient à cœur et ces accusations auxquelles elle ne répond toujours pas. Elle m’annonce soudainement qu’elle ne fait pas partie de la fraternité et je laisse la surprise se lire une seconde sur mon visage avant de froncer à nouveau les sourcils. Je reprends contenance et serre les dents devant son ton moqueur encore.
-Pourquoi est-ce que tu viens traîner chez les pyos alors ?? Tu dois avouer que c’est un peu suspect si tu ne fais pas partie de la frat’ !
Je commence à réellement être vexé par son air méprisant et je tente de garder mon calme pour l’observer comme elle sort un tupperware de son sac en me présentant « la signature » qu’elle laisse dans les frigos. Je regarde la nourriture contenue dans la boîte mais ne me détends pas comme elle semble le vouloir.
-Ce n’est pas parce que tu mets de la nourriture dans nos frigos –pour une raison que je ne comprends pas d’ailleurs, que tu ne peux pas te servir dans les autres boîtes ! Je ne vois personne d’autre que toi capable de voler dans les frigos, surtout si tu ne fais pas partie des pyos, tu ne respectes probablement pas nos règles.
「Se servir sans demander
S'énerver sans expliquer
Un quiproquo les fait se croiser」
「Se servir sans demander
S'énerver sans expliquer
Un quiproquo les fait se croiser」
-Tu crois vraiment que je vais reculer parce que tu vas te « foutre en rogne » ?
Je proteste immédiatement en la suivant de près et je la regarde mettre des boîtes dans notre frigo. Mais pour qui est-ce qu’elle se prend ? Comment ose-t-elle prétendre qu’elle n’est pas coupable alors qu’elle ne se gêne pas d’ouvrir et fermer le frigo de notre fraternité. Elle lève les bras au ciel en m’expliquant qu’elle amène de la nourriture ici et je tique face à son attitude bien décidée à prouver son innocence avec un air pourtant très désagréable. J’ai du mal à la croire, surtout comme elle souligne le fait qu’elle n’ait pas empoisonné ce qu’elle a apporté.
-D’où est-ce que tu te permets d’apporter de la nourriture ici, empoisonnée ou pas ?! Tu te promènes souvent dans notre dortoir alors que tu n’en fais même pas partie !
Elle fait alors la remarque qu’ « il » n’a jamais parlé d’elle et je me renfrogne un peu. Je ne sais pas de qui elle parle mais je dois dire que je ne connais pas grand-monde dans le dortoir alors ce serait normal que je n’aie jamais entendu parler d’elle. Je détourne le regard un instant, oubliant presque ma colère pour me sentir un peu coupable de ne pas connaître suffisamment de monde pour savoir qui elle est. Elle m’explique alors qu’elle a apporté des trucs de sa grand-mère pour son frère et sa sœur que je ne connais sûrement pas. Je passe une main dans ma nuque, mal à l’aise et déglutis difficilement.
-J’ai jamais entendu parlé de toi, je pouvais pas deviner.
J’annonce cela froidement en la regardant dans les yeux mais je suis un peu moins énervé, commençant à douter du fait qu’elle ait vraiment volé mes pancakes. Je pince mes lèvres, je voudrais savoir qui m’a pris mon goûter, mon plaisir de la journée et j’étais sûr que c’était elle, ça m’arrangeait que ce soit elle. Je reste un moment silencieux avant de hausser les épaules et de la regarder du coin des yeux.
-Tu avais l’air d’être la coupable la plus plausible. Je crois que je me suis trompé.
Elle me parle du vice-président en me regardant avec un défi que je n’apprécie pas trop mais je reste silencieux face à ce comportement. Je suis surpris qu’elle parle de notre vice-président, mes yeux montrent la surprise de cette proposition qui accuserait peut-être un pyo. Je fronce un peu les sourcils et penche la tête, curieux de savoir de quoi il en retourne.
-Tu… tu penses que ce serait lui ? Je ne le connais pas, je ne connais pas beaucoup de monde dans la fraternité.
「Se servir sans demander
S'énerver sans expliquer
Un quiproquo les fait se croiser」
「Se servir sans demander
S'énerver sans expliquer
Un quiproquo les fait se croiser」
-Je n'ai pas réfléchi. Tu as été la première que j'ai aperçue, je n'ai pas pris la peine de me remettre en question.
Nous parlons alors du vice-président et je détourne le regard alors qu'elle n'a pas tort dans ses paroles. Je ris un peu nerveusement avant de secouer la tête longuement alors que ce qu'elle me dit n'a pour moi pas grand intérêt.
-Je n'ai pas envie d'être populaire, je ne connais de toute façon quasi personne dans cette fraternité.
Je ne le dis pas pour me plaindre, loin de là. C'est simplement un fait et je m'y suis habitué sans me plaindre. Peut-être qu'en arrivant dans chez les pyo, j'ai pensé pouvoir me sociabiliser mais j'ai rapidement oublié cette idée et je ne me porte pas plus mal solitaire, je crois. Elle me redemande comment je m'appelle et je lui réponds courtement. Je la regarde, surpris par ses paroles et je secoue la tête avant de sourire en tentant de me détendre un peu.
-Je ne serais pas un pyo si je n'étais pas un minimum « taré »... Quoiqu'il en soit, je suis désolé de m'être emporté, c'était une mauvaise journée et tu as été là au mauvais moment. Je te laisse maintenant, tu dois avoir d'autre chose à faire.
「Se servir sans demander
S'énerver sans expliquer
Un quiproquo les fait se croiser」