Elles dansent, t'envoient des clins d'oeil, rient en se détournant un instant avant de te regarder à nouveau, derrière un nuage de fumée vaporeux, elles ne voient que toi, ne font attention qu'à toi, ondulent uniquement pour toi. Un sourire vient épouser ta bouche et une fossette maligne casse même doucement ta joue, intimidé face à l'exclusive attention de si jolies créatures, il n'y a plus aucune musique à cette heure, et les invités sont déjà presque tous rentrés, mais leur ballet ne fait que commencer, virevoltant avec la grâce d'une hirondelle et la délicatesse d'un papillon, il ne te semble pas avoir déjà pu observer plus beau spectacle. L'air glisse contre ton cou, enrobant ton corps d'un frisson qui te rappelle que l'air du soir n'a rien avec la moiteur de la soirée pyo qui venait de prendre fin, et tu écrases ta cigarette contre l'extérieur de la fenêtre, refermant cette dernière sur le magnifique dédale cosmique. Tu as sûrement trop bu pour penser que les étoiles avaient pu n'offrir ce spectacle qu'à toi, mais lorsque tu fais quelque pas vers le centre de la pièce, tu ne titubes pas, observant les restes d'une fille affalée dans un divan, clairement dépassée par la quantité d'alcool ingurgitée, et son ami qui tente vainement de la forcer à se lever, à peine moins amoché qu'elle. Tu lèves les yeux au ciel un instant et entreprends de constater l'ampleur des dégâts, ramassant ici et là une ou deux cup laissée à l'abandon, vide ou presque, remplissant à merveille ton rôle d'hôte. Mais c'est une démarche que tu connais trop bien qui se pointe juste sous ton nez, s'insinuant dans ta tête et polluant jusqu'au moindre fil de tes pensées, tu le sens, ton mécanisme de défense, faible et amoindri par l'alcool, c'est franchement pas le bon soir pour qu'il vienne te gonfler avec ses conneries. Vous n'êtes dans la même pièce que depuis quelques minutes et pourtant, déjà, la tension est palpable. « Qu'est-ce que tu fous ? C'est fini. Va te coucher. » Tes mots sont cassant et ton intonation ne laisse pas la moindre place à la discussion, ta question était, manifestement, rhétorique... et pourtant tu ne doutes pas que BoSung aura quelque chose à te répondre, ses lèvres te narguant comme si elles riaient sous les tiennes.

Et si ca ne faisait que commencer ? Bo Sung avait passé la soirée a fuir cette personne parce qu'il se sentait inévitablement attirer par lui. Pas seulement physiquement. Il y avait quelques choses qui l attirait comme s’il devait, pour des raisons qui lui échappaient, toujours devoir se trouver dans la même pièce que lui. Ce qui était troublant avec Enoch, en dehors de son regard, c’était qu’une fois loin de lui il n’y pensait plus. Bo Sung ne se demandait jamais ce que pouvait bien faire le Pyo en dehors de la fraternité. Non jamais Enoch ne lui manquait comme jamais Enoch hantait ses pensées quand il s'endormait. Mais chaque fois qu'il était là. Chaque fois que Bo Sung pouvait sentir son parfum, sa présence, c'était tous ses sens qui étaient en alerte. Il mordille sa lèvre pour se bouffer ce sourire alcoolisé qui trahissait son plaisir qu'il voyait. Il ricane. Se moque de lui. De lui-même aussi. N'étaient ils pas ridicule. Parce que Bo Sung derrière cette haine évidente pouvait sentir cette attirance mutuelle. Bon sang que c'était grisant de pouvait détester une personne jusqu'à s’en enivrer. Il se rapproche de lui le regard rempli d'assurance de mec tranquille et pourtant direct. Les volutes de fumées qui dansaient autour d'eux semblaient être un rempart secret. Leur cachette. Il sourit en coin. Plus rien n existe autour d’eux. Rien. Ni ces rires. Ni ces filles. Ni cette terre qui tourne encore. « je pense au contraire que ça ne fait que commencer. » il porte son verre a ses lèvres et le boit d'une traite sans quitter Enoch du regard. Bo Sung était d'ordinaire le premier à être hostile mais ce soir … tout semblait avoir été inversé. Il devait être 4h du matin. Il avait quitté la fête plus tôt dans la soirée ne supportant pas de rester dans la même pièce que lui. Il s'était prit une bouteille qu'il avait bu devant sa série netflix mais a force de tergiversé il avait fini par redescendre pour lui. Pour comprendre. Pour en finir avec tout ca. Chauffé par l'alcool il le défie « danse avec moi. » alors qu'il relançait la musique. Une de celle qui donnait envie de bouger. Chaudement.

Tu n'en reviens pas de son culot, de le voir juste là, prêt à remettre le couvert, comme un enfant vient réclamer une punition après avoir commis une bêtise. Tu pensais qu'il aurait profité de la fête puis se serait enfui avec la majorité des alcoolos titubants, et pourtant, ton regard ne peut se détourner de ses prunelles, une aura de défi se dégageant de lui, de ses gestes, de sa simple présence et il était impossible pour toi de plier, de perdre. Tu le regardes vider ce verre et augmenter le son de la musique, et tes sourcils se froncent un peu plus, comme s'il allait t'avoir comme ça, toi qui n'est pas un danseur, toi qui préférerait mourir que d'avouer que le mouvement de ses hanches commence à te monter au cerveau et que le balancement t'hypnotise plus efficacement qu'un pendule. « Tu me fais chier, je dois ranger. » Il te faut un moment pour reconnecter pourtant, ton propre esprit ne parvenant pas encore complètement à s'extirper des brumes de l'alcool. Tu voudrais que ta main soit plus froide alors qu'elle se dépose en haut de sa hanche, tu voudrais qu'elle le repousse fermement vers l'autre côté de la salle au lieu de s'enrouler doucement pour glisser le bout de tes doigts sur ses reins, tu voudrais qu'elle te fasse échapper à ce contact plutôt que de le pousser contre toi. « Une danse et après, tu dégages. » Et tu ne pourrais pas être plus en contradiction, tes mots piquants contre ton corps brûlant. Et pourtant, c'est vrai, tu ne danses pas, tu as l'impression d'avoir deux pieds gauches, mais ici, est-ce que c'est vraiment de la danse ? Tu laisses ton bassin suivre celui de Bosung, ondulant comme une seule entité. « Pourquoi t'es pas au dortoir ? » Parler distrait tes songes, entretient la sanité de son esprit, t'empêche de penser à ces lèvres roses juste sous les tiennes, exhalant contre ton visage un parfum chaud et alcoolisé qui te semble un peu trop agaçant, érotique... Si seulement il était resté dans votre chambre, tu serais rentré et Bosung aurait sans doute déjà été endormi ou bien trop alcoolisé pour pouvoir te lancer ce genre de piques et tu n'aurais pas eu besoin de te poser des questions quant à pourquoi, sans que tu t'en rendes compte, tes doigts s'étaient glissés contre son dos, tes mains s'étaient aplaties sur ses reins, tes bras venaient d'enlacer sa taille. Enfin, pourquoi tu étais dans la m*rde ?

Bo Sung fixait le garçon avec un sourire provocateur. De ceux qu’il arborait chaque fois qu’il gagnait. Il le laisse approcher, recule même d’un pas pour l’entrainer encore plus vers le milieu de la pièce. Et ses mains sur ses hanches et son corps qui se colle doucement contre le sien. C’était autant de tensions, de colère qu’une attirance physique … Bo Sung, aidé par l’alcool, ne laissait pas ses démons le noyer. Il avait envie de juste essayer, ce soir, de se laisser aller face à ce connard qui attisait son désir sans même le savoir … Il colle son bassin au sien, ignorant littéralement les menaces du jeune homme et ses conditions. Bo Sung avait de l’emmener loin ce soir, de lui faire découvrir un nouveau monde. Un monde qu’il n’était pas certain de vouloir connaitre, mais un monde qui l’attirait inévitablement. Ce soir il se laissait aller, il aurait bien le temps de le détester demain. La musique l’enivre autant que la musique, autant que le parfum d’Enoch. Il se montre plus entreprenant en sentant ses mains l’enlacer. A la fois froides et brûlantes. Il lâche son verre qui tombe au sol dans un bruit discret et vient glisser ses paumes sur les hanches d’Enoch. Son regard se fait plus sensuel. Sa bouche est à appel et son souffle se perd dans celui du plus vieux. Il lève son regard au sien sans le quitter, sans s’éloigner et colle son bassin de façon indécente sans jamais être vulgaire, bien au contraire il ne faisait qu’attiser les sens et les envies. La tension entre eux était palpable. Bo Sung s’était fumé un joint pour se détendre et avait surement enchainé trop de verre pour réussir à finalement ce pointer devant Enoch. Mais le résultat était là … Il le tourna dos à lui et le plaqua contre son torse en venant mordiller sa nuque sur laquelle il balaya son souffle chaud … « Dis-moi que je dois arrêter … » lui susurre-t-il les mains sur son torse descendant lentement vers son ventre qu’il pouvait sentir se creuser sous ses doigts, persuadé de lui faire beaucoup trop d’effets … Bo Sung lui, était bien incapable de l’avouer pour l’instant, mais le parfum du garçon lui retournait la tête et son corps tout entier réagissait à sa présence. Il tâchait simplement de se faire discret et de prendre sur lui, juste pour pas craquer, juste pour repousser ses limites … parce qu’il trouvait ça davantage grisant … 

Ton cœur palpite, tu sens déjà l'excitation, l'enivrement monter, et tu souhaites un instant qu'il te lâche, que tu puisses échapper à ses charmes, que tu puisses t'extirper à ses tromperies... Mais son corps se resserre contre le tien, vient amalgamer vos formes de la plus délicieuses des façons et tu retiens un grognement de désir, ne voulant pas perdre, ne voulant pas céder, ne voulant pas être celui qui serait le premier à faiblir, tu n'avais jamais aimé perdre, de toute façon. Et lorsque tu penses que tu vas craquer, que tu vas mordre ces lippes roses, un mouvement t'est imposé, arrachant à tes bras la taille du plus âgé et t'imposant une sensation de réalité froide, mais là n'est pas la plus grande claque que tu prends puisque tu sens bientôt son corps se recoller au tien, ses formes épouser les tiennes, sans te laisser la possibilité de contrôle sur rien, il est désormais aux commandes et c'est là qu'est la plus forte claque pour toi, glaciale et plus efficace encore qu'un réveil. Un instant, tu sens sa bouche contre ta nuque, son souffle à même ta peau, ses mains glissant toujours plus bas. Alors tu essaies vainement de lui échapper, creusant ton ventre pour te dérober à ce toucher dominant, et soudainement oppressant, toi qui te pensais totalement aux commandes, te voilà à la merci de ton aîné. Lorsque, enfin, ton cerveau reprend pleinement conscience de ce qui est en train de se passer, tu deviens alors plus réactif, ton sang ne faisant qu'un tour avant que tu empoignes la main de BoSung, t'en dégageant pour te retourner vers lui et profiter de l'effet de surprise pour attraper sa mâchoire d'une main maladroite, tremblante, encore quelque part entre l'anxiété de perdre le contrôle et l'énervement de voir Bosung tenter une telle approche. « Je m'apprêtais justement à le faire ! » Tu pouvais sentir une veine battre dans ta gorge, sans plus savoir distinguer si c'était un restant de ton excitation de quelques minutes auparavant ou l'éveil d'une colère nouvelle et si étonnement rapide qu'il tenait du miracle que tu ne te sois pas encore jeté sur lui pour lui refaire le portrait. « C'est pas parce que je suis le plus jeune que je vais te laisser l'ascendant, « hyung ». » Le mot était ironique, ne contenait pas le respect qu'il aurait du porter, était clairement lancé pour souligné le fait que leur différence d'âge ne signifiait rien pour lui, élevé au Canada, qui n'avait jamais souffert cette position de cadet et ses politesses superflues.