Je n'ai pas été en contact avec un enfant depuis de nombreuses années. Ma rencontre avec sa fille serait un moyen de me rappeler à quel point ces petits êtres peuvent nous redonner le sourire avec leur innocence. Pourtant, je semble intéressée à l'idée de remettre ce point-ci en question. En effet, je suggère à mon ami de pouvoir comploter avec sa fille pour le rendre complètement fou, fou dans le mauvais sens du terme pour le coup. J'ai l'impression qu'il est sur la même longueur d'ondes que moi, à quelques années près. Je retiens un sourire, appréciant la possibilité de rester en contact avec cette petite famille. " Quelle image tu as de ta fille... Elle sera peut-être dans ton camp. " dis-je, avec un sourire faussement réconfortant. Au fond, rares sont les enfants qui décident de prendre le parti de leurs parents. C'est leur occasion de les taquiner avec une bonne atmosphère. La différence, c'est qu'il pourra lui faire du chantage pour qu'elle me délaisse à son profit. On dit que les femmes sont le genre parfait pour la manipulation mais les hommes n'ont jamais eu à se plaindre à ce sujet. Depuis combien d'années ils ont su dompter les autres, tout être vivant pour parvenir à leurs fins ? En tout cas, je serais ravie d'être l'esclave de l'alcool ce soir si j'en possède les moyens. Lançant un nouveau pari, je me réfugie sur la piste de danse sans attendre une réponse de sa part. Kuma n'oserait pas se dégonfler. Depuis quand il se contenterait de regarder ? On ne peut pas être continuellement passif dans la vie. Je fais mine de prendre un grand bol d'air. " Je me lance Kuma ! " Suivant le phénomène d'un jeu-vidéo, je décide de mimer une danse issue du célèbre Fortnite avec un excès de confiance. Je me serais presque entraînée dur pour y parvenir. " Alors ? J'espère qu'il a regardé dans notre direction ? Je sens que les gens autour de nous vont vouloir voler mon talent ! " J'éclate de rire et attrape ensuite le poignet de Kuma pour l'inviter à danser plus classiquement.

il ne pût s'empêcher de ricaner face à la remarque de risae. oh oui, il avait confiance en sa fille, mais il connaissait risae, et elle était forte. quand elle voulait quelque chose, elle pouvait y parvenir sans mal. « j'suis sûr qu'elle comprendra tes arguments qui seront de toute évidence, très convainquants. » ajouta t-il, bien que cette idée l'amusait beaucoup. ça sera une excuse pour la petite d'être en compétition avec son père et ça, il en était certain. mais très vite, risae se mit en direction de la piste de danse, avouant quelque chose à kuma qu'elle aurait sans doute mieux fait de garder pour elle. une figure de fou, disait-elle ? kuma ne voulait absolument pas louper ça. kuma ne mit pas plus de temps à reconnaître une de ces fameuses danse à la mode, ça serait dommage pour lui de passer à côté de cette mode. les danses étaient reproduites partout ─ surtout sur internet, et puis, il bossait tout de même dans un magasin de jeux vidéos... alors oui, il n'eût aucun mal à connaître la source de cette danse, il ne pût s'empêcher de ricaner, imitant parfois ses gestes. « tu t'es entraîné ? avoue le. » lança t-il, amusé, avant de lancer un regard au barman. « hm... » marmonna t-il de déception, avant de retrouver le regard de son ex petite-amie. « la prochaine fois, on attendra qu'il soit là. » il n'était même plus derrière le bar... tant pis, il avait loupé un sacré spectacle. il se laissa faire lorsque son amie lui attrapa le poignet, l'entraînant à danser plus classiquement. kuma se laissa guider par la musique, coupé du monde, son attention n'était rivé que sur risae. il avait toujours ce sourire amusé aux lèvres: « en tout cas, tu danses toujours aussi bien. » évidemment qu'il avait pu assisté à ce spectacle, et plus d'une fois. ils avaient passé énormément de temps ensemble, risae n'avait jamais été comme les autres, c'était risae, elle était différente. « il faudra que tu m'apprennes. » termina t-il, son sourire amusé s'élargit davantage alors qu'il continua de danser à ses côtés. il ne dansait pas comme un pied mais tout de même... ce n'était pas quelque chose qu'il avait dans les veines.

une bonne humeur évidente plane entre nous. je suis heureuse qu'il puisse parler de sa fille librement alors que ce sujet de conversation devrait être tabou avec certains de ses proches, qui sait ? je n'ai jamais réellement posé la question à kuma, ne voulant pas paraître trop intrusive dans sa vie. pourtant, je suis au courant de nombreuses choses dans sa vie ou celle de ses proches. si notre histoire n'avait pas duré très longtemps, nous étions très fusionnels et dans le partage. lui aussi, il a déjà entendu une majeure partie de ma vie. nous avons beau décidé de rompre, nous avons toujours un lien de confiance lui et moi. c'est ce que j'apprécie le plus dans notre relation, bien qu'il m'arrive d'échapper quelques soupirs de regret quand certains souvenirs sèment le doute de mon esprit. " je n'ai aucune morale pour toi ? manipuler un enfant, et puis, quoi encore. " dis-je sous le même ton de plaisanterie. puis, je décide de passer aux choses sérieuses en rejoignant la piste de danse. comme d'habitude, je tente de rendre curieux kuma. il aura de quoi être déçu face au résultat mais je m'en amuse. je serais presque ringarde en exécutant ce pas qui est devenu trop populaire. si les mannequins sont considérées comme superficielles, elles savent s'amuser également. c'est juste qu'elles ne le font pas forcément dans ce club. nous ne sommes pas tous du même monde et j'ai encore beaucoup de chemin à faire. " dire que je me suis donnée du mal. " je fais mine d'être frustrée avant d'ajouter: " je ne veux pas répondre à cette question. si je dis que j'ai la danse dans le sang, c'est carrément plus sexy, non ? " ça y est, je perds toute logique comme si les quelques verres ont déjà su détruire la connexion entre mes neurones. malheur. reprenant mon sérieux, j'invite kuma à danser avec moi et le gratifie d'un sourire à son compliment. " gratuitement ? tu danses pas trop mal. je ne vois pas ce que je pourrais t'apprendre. " je lève l'index pour attirer son attention et pour me donner des airs de professeur. " tout est dans les hanches ! en plus d'une question de souplesse ! " je recule d'un pas, du mieux que je peux et observe kuma dans le moindre détail. " le seul défaut, c'est qu'il y a surtout qu'une partie de ton corps qui danse. fais des huit avec ton bassin ! " dis-je, déjà amusée à le voir s'exécuter. à moins qu'il décide de faire le lâcheur.  

il ne peut pas s’en empêcher. kuma est taquin de nature, mais avec les gens qu’il aime, c’est bien pire encore. risae compte beaucoup pour le jeune papa, leur histoire n’a peut-être pas fonctionné, mais risae gardera toujours cette place unique dans son coeur. avant toute chose, elle reste une amie qu’il affectionne beaucoup. alors non, il ne peut s’empêcher de la taquiner. risae entre dans son jeu, ce qui fait sourire le jeune homme, il manque de pouffer de rire face à sa réflexion. elle n’est pas sérieuse, il le comprend bien. « j’aime tellement t’embêter. » lui avoue t-il, déposant sa main sur son épaule de manière à la chatouiller légèrement. après ça, les deux jeunes décident de se diriger vers la piste de danse. amusé et attendri de voir risae, lâcher prise ainsi. oh non, kuma n’est pas du genre à se prendre la tête, mais risae non plus. imaginez un petit peu sa déception, lorsqu’il s’aperçoit que le barman n’avait même pas assisté à tout ça. en retrouvant le  regard de risae, kuma ne peut s’empêcher de ricaner face à ses paroles: « la danse dans le sang? allez, cette excuse passe pour cette fois. » la taquine t-il, avant de répondre gestuellement à son invitation, et de danser avec elle. il ne peut s’empêcher de la complimenter, sérieusement cette fois-ci. et oui, kuma parvient à être sérieux, lorsqu’il en a envie. à sa réponse, son sourire s’élargit, il arque un sourcil, ne quittant pas la jeune femme du regard. lorsque celle-ci lève son doigt, se donnant un air de professeur, kuma ne peut s’empêcher de lui attraper, dans le but de l’embêter encore un petit peu. « pas trop mal ? tu peux le dire, que je danse vraiment très bien. » il sourit, reprenant alors: « mais ce compliment me touche, risae. » risae se recule d’un pas, donnant un conseil de danse à kuma. s’il fait ça, il sera ridicule, il le sait bien. mais est-ce que cela le dérange vraiment ? le ridicule ne tue pas, et heureusement, sans quoi, cela ferait bien longtemps que kuma ne serait plus de ce monde. alors il commence à faire des huits avec son ventre, parfois un peu grossièrement, pour l’amusement, avant de pouffer de rire: « c’est ridicule ! » en juge t-il, secouant la tête. « tu aimes bien quand je me ridiculise, avoue le. » plaisante t-il. s’il le prendrait mal ? pas le moins du monde. encore une fois, c’est kuma. « le barman est revenu ? il faut impérativement qu’il voit mon beau déhanché. » ricane t-il, se tournant vers le bar dans l’espoir de l’apercevoir.

Prenant mon rôle de professeur à cœur, mon élève cherche à me contrarier dès la première seconde. En effet, Kuma attrape mon doigt, partenaire d’une autorité devenue inexistante. Pendant un instant, j’imagine qu’il va le mordiller comme les enfants mais par chance, je ne vais pas devoir subir un affront supplémentaire. Je ne me décourage pas et l’invite à bouger des hanches comme personne. Je le laisse faire, tentant de dissimuler un sourire moqueur. Le spectacle est ridicule de près et je suppose que c’est également le cas pour les spectateurs qui se tiennent à plusieurs mètres de nous. Toutefois, j’apprécie le courage dont faire preuve mon camarade. Il ne se démonte pas bien que je sens qu’un fou rire risque de le trahir s’il persiste ainsi. Je fronce du mieux que je peux les sourcils pour continuer à jouer mon rôle à la perfection. Après tout, pourquoi serait-il le seul à faire des efforts ? Malheureusement, à l’image du jeune papa, je suis prise d’un fou rire. « Oui ! » Je frappe des mains sans m’en rendre compte avant de suivre les propos du jeune homme. Avec toute cette euphorie, j’avais complètement oublié ce barman. Celui-ci ne se concentrait pas sur nous. En même temps, contrairement à nous, il est occupé par ce qu’on appelle le travail. « Laisse tomber. Tu vas le déconcentrer avec ton talent… On va le foutre à la porte. » Je pose ma main sur son épaule et esquisse un sourire, comme si je tentais de lui remonter le moral. Le regard fixé vers le bar, je me dis qu’on devrait chercher un nouveau breuvage pour nous féliciter de tous ces efforts. « Viens, je t’offre une nouvelle tournée. » Dès qu’on se trouve presque à la hauteur du comptoir, je suis soudainement attirée par la présence d’un homme plutôt charismatique. Cette fois-ci, je n’ai pas besoin de me forcer pour que mes sourcils se froncent. Mon sourire diminue peu à peu alors que je parviens à mettre un nom sur un visage. Difficile de ne pas le savoir quand on voit l’état de notre relation, si on peut la nommer ainsi. Il s’agit d’un des directeurs artistiques que j’ai rencontré lors d’un photoshoot. Et comme d’habitude, celui-ci est bien accompagné. Aish, je pourrais grincer des dents. Après quelques secondes d’absence, je tente de me concentrer sur Kuma et évite au maximum d’écouter la conversation d’à-côté.

elle ne peut tenir bien longtemps sans éclater de rire face au spectacle que kuma lui offre. ou alors... il aurait échoué à cette tentative d'être d'autant plus ridicule qu'il ne l'est déjà, en tentant ce magnifique déhanché qu'il ne contrôle pas vraiment. mais il s'en amuse, kuma, voulant même que le barman assiste ça. mais pas de barman à l'horizon, ou du moins, pas un seul qui daigne les regarder. quoi de plus normal ? il dépose les mains sur ses hanches, avant d'hausser les épaules. « je vais vraiment finir par croire qu'il est jaloux... » plaisante t-il, un sourire taquin étirant ses lèvres. de la jalousie ? pas du tout. seulement très peu de temps pour leur bêtises... au moins, risae et kuma auront bien rigolé. trêve de plaisanterie, les deux jeunes étudiants ne tardent pas à se remettre en route vers le bar lorsque cette dernière propose au nippon de lui repayer une tournée. hm, ça sera toujours mieux que de rester là à danser, en tout cas, pour kuma qui n'est pas réellement doué pour ça... il s'installe alors sur l'un des tabourets du bar, avant de remarquer le comportement étrange de risae. peut-être rien d'alarmant aux yeux de certains, mais kuma comprend qu'il pourrait se passer quelque chose d'étrange, il connait bien trop risae pour en douter. il reste ainsi quelques minutes à l'analyser, avant de reprendre finalement la parole: « j'pensais pas que ça allait te faire autant de peine, de ne pas avoir de verre gratuit. » il en plaisante. taquin, kuma, c'est son premier réflexe. seulement, il perd vite son sourire. il fronce les sourcils, comprenant que ce n'est sans doute pas le moment pour rire. plus sérieux, et inquiet, il reprend cette fois: « tout va bien? » il veut en être certain.

Notre folle soirée dansante se termine au moment même où on constate que le barman n'est pas intéressé par nos mouvements. Comment lui en vouloir ? Contrairement aux idiots que nous sommes, il s'active sans cesse pour gérer sa clientèle. Pourtant, nous n'avons pas besoin de faire la guerre au temps mais certains sont pressés de s'enivrer ou d'offrir un verre à leurs prétendantes. Oui, j'utilise bien le pluriel. La gourmandise est un pêché commun par les hommes. Et parfois, on peut se brûler rapidement les ailes avec ce fameux pêché. D'ailleurs, j'en fais la triste expérience. En effet, alors qu'on revient s'installer au comptoir, je remarque la présence d'un trentenaire. Nous travaillons dans le même domaine et comment dire, nous avons connu quelques extras en dehors de notre job. Je ne veux pas communiquer chaque détail, nous les maîtrisons tous les deux avec ce qui s'était produit lors d'une nuit puis deux... Je ne suis pas particulièrement gênée. Laisser parler son attirance n'est pas une chose aïsée mais le voir avec une autre, bien qu'on ne s'est rien promis, me déstabilise. Je ne suis pas certaine de pouvoir lui faire confiance, en tout cas pas totalement. Je ne peux rien lui reprocher et je me sens bête de réagir comme ça, surtout que mon ami le remarque aussitôt. Si nous avons été habitués aux mensonges à travers notre histoire, nous n'avons jamais été visés par ceux-ci. Kuma et moi, on a toujours été honnête l'un envers l'autre, et dans une autre vie, je suis certaine que cela aurait pu fonctionner. Du coup, je n'imagine pas chercher une piètre excuse pour étouffer l'histoire. En plus, à ce rythme, je vais clairement avoir du mal à me débarrasser du couple à côté de nous. Je manque de soupirer. " Je... Excuse-moi, je ne m'attendais pas à croiser une de mes connaissances ici. " Même si je ne tiens pas à lui mentir, je ne voudrais pas lui manquer de respect. Pourtant, une part de moi est convaincue que je peux tout lui dire. Je veux juste éviter que le jeune homme regarde au mauvais moment. Ca serait terriblement gênant. " Ne t'inquiète pas, ça va passer. C'est l'effet de surprise, c'est tout. " Je me demande ce que le directeur peut penser de tout ça. Est-ce qu'il m'avait remarqué au moins ? Et voilà, je l'ai vu il y a deux minutes de cela et il a déjà envahi mon esprit. " Qu'est ce qu'on boit cette fois ci ? "