Un doux sourire emplissant ses lèvres, dossier en mains, elle prend le temps d’observer une énième fois sa copie corrigée. Elle était satisfaite sana, heureuse de cette note qu’elle n’aurait su espérer. Elle se foutait la pression au quotidien, cette crainte inlassable de ne pas être à la hauteur que ce soit en terme d’étude ou en terme de vie privée. Les derniers mois n’avaient pas été de tout repos que ce soit physiquement ou moralement. Sa séparation de deux mois avec jasun ayant été de loin l’épreuve la plus difficile depuis sa sortie de prison, et quand bien même les deux tourtereaux étaient de nouveau ensemble, la belle en était ressortis affaiblis. Sa jalousie avait toujours été extrême lorsqu’il s’agissait du jeune homme, une jalousie qui la rongeait considérablement et qu’elle avait encore du mal à contrôler si ce n’est devant jasun, qu’elle se voulait rassurer. Cependant cela restait une obsession qu’elle se devait de réduire à néant si elle espérait enfin construire une relation sérieuse avec son amant, une relation basée sur la confiance et où le passé n’avait que très peu de place voir aucune. Tourner la page pour mieux recommencer. Virevoltant sur elle même , elle sort son téléphone portable de sorte à envoyer un rapide message à son petit ami. “ j’ai réussis l’examen !!!! Ce soir c’est moi qui invite enfin si monsieur le président a le temps! “, elle rit légèrement alors que son pouce presse la touche envoyer. Il était temps pour elle de se rattraper et de se comporter en réelle petite amie.

Pénétrant de la bibliothèque, son dossier sous le bras, la demoiselle se dirige directement vers le fond de celle-ci. elle aimait le silence qui y régnait et le fait que cette partie de la bibliothèque soit si isolée. un endroit idéal pour réviser en paix, car quand bien même elle estimait sa note comme étant satisfaisante, elle désirait revoir ses erreurs et plus encore comprendre celles-ci. sana avait facilement trois ans de retard sur son programme, elle acceptait certes le fait de n’être qu’en seconde année mais refusait à tout prix de se la jouer vacancière, elle n’était ni là pour s’amuser ni même pour se relaxer. elle avait suffisamment passer de temps derrière les barreaux pour ne devoir aussi se tourner les pousses une fois en liberté. perdre quatre ans de sa liberté lui avait offerte une belle leçon de vie «   La vie est courte, et l'on n'a jamais trop de temps pour réjouir le cœur de ceux qui font avec nous la sombre traversée. Hâtons-nous d'être bons. » elle sourit face au souvenir de cette citation, se glissant silencieusement entre deux rangées de livre, son regard plongé dans ses dossiers qu’elle entrouvre d’hors et déjà et se dirigeant tout naturellement vers l’une des deux tables occupant ce petit espace de la bibliothèque. à force de passer son temps soit à la bibliothèque soit dans la salle commune la demoiselle avait finis par prendre ses petites habitudes. ce n’est d’ailleurs que lorsqu’elle a posé ses affaires sur la table qu’elle finit par prendre conscience de la présence d’une autre personne dans les lieux. elle ne réalise pas immédiatement qu’il s’agit de malia, pour tout dire, elle avait jusque là minutieusement fait en sorte de ne jamais avoir à la croiser et n’hésitait guère à faire demi tour lorsqu’elle l’apercevait au loin. sana n’avait jamais été une femme conflictuelle, elle évitait tout ce qui pouvait l'irriter sachant particulière qu'elle n'avait aucun contrôle sur ses paroles une fois la colère s'emparant d'elle. elle aurait pu aller voir malia d'elle même, s'expliquer. mais sur quoi ? qu'y avait-il à expliquer qu'elle ne sache guère déjà et plus encore jasun. sana le connaissait plus que quiconque d'autre, et si elle savait particulièrement une chose c'est que cela le mettrait dans une rage folle si il apprenait que sana était allé tourmenter malia. et c'était bien la dernière chose qu'elle désirait, que jasun prenne le partis de cette fille au détriment du sien. alors lorsqu'elle réalise que la jeune femme assisse à la table adjacente à la sienne n'est autre que la femme qu'elle a le plus haïs ces derniers mois; elle n'en fait rien, tournant rapidement la tête alors qu'elle s'assoit et plonge son nez dans ses livres. son coeur lui, s'affole. à l'idée qu'elle ne l'ai reconnus, à l'idée qu'elle ne lui parle, à l'idée qu'elle ne puisse écraser son coeur à coup de souvenirs que seule elle partage avec jasun. parce qu'elle ne veut rien à voir avec elle, car quoi qu'elle fasse, qu'elle ne dise, il sera toujours plus simple de hair une parfaite inconnue que celui qu'elle aime depuis si longtemps. et dans le cas présent, malia avait volé une partie du coeur de jasun qui resterait à jamais sienne, loin de la portée de sana, insaisissable. et ça, sana était tout bonnement incapable de l'accepter. ✻✻✻

CODES LITTLE WOLF.

tu aimes passer du temps à la bibliothèque. tu ne diras pas que tu passes ta vie le nez dans les bouquins, mais tu adores tout de même lire et tu ne manques pas une occasion de le faire. tu aimes le calme de cet environnement, et au cours de ta vie, tu en as souvent eu besoin. une sorte de refuge. alors ne bossant pas aujourd'hui, et n'ayant pas cours, tu as décidé d'en profiter. passer une petite heure ici avant de rentrer chez toi. tu as choisi un livre que tu n'avais pas encore terminé de lire, et puis, tu te diriges vers une table. déposant ton sac à tes pieds, tes cheveux blonds tombant de chaque côté de tes épaules, tu pousses la chaise pour y prendre place, prenant soin de ne pas faire trop de bruit pour ne pas déranger les autres même s'il y a peu de monde aujourd'hui. tu détestes déranger les autres, et puis, tu as beaucoup trop de respect pour faire comme s'ils n'étaient pas là. alors rapidement, tu te plonges dans ta lecture. les minutes défilent sans que tu t'en rendes réellement compte, t'es un peu coupé du monde, tu tournes les pages de ton bouquin au fur et à mesure sans prêter attention à ce qu'il peut se passer autour de toi. seul un bruit vient te faire relever la tête, c'est instinctif, cela dit, ce geste te pousse à sortir un peu de ta bulle. regardant autour de toi, ton regard se pose sur une jeune femme. tu la regardes en deux fois, elle est assez cachée pourtant, quelque chose te dit que c'est sana. et tu parviens finalement à reconnaître les traits de son visage. ton cœur se serre dans ta poitrine. tu repenses à cette soirée, où ça ne s'est pas très bien passé entre elle et jasun. tu te sens quelque peu coupable même si au fond, t'es consciente que tu ne devrais pas. seulement, t'as horreur des histoires, d'être mêlée à ce genre de choses. toi, tu veux le bonheur de tout le monde avant même le tien. alors oui, cette situation t'embête pour jasun et sana. pourtant, elle te fuit, tu n'es pas débile, tu as remarqué à plusieurs reprises qu'elle t'esquivait comme la peste. peux-tu lui en vouloir pour ça ? sûrement pas non, mais ça t'embête. tu voudrais régler tout ça, mais  tu ne sais pas comment. alors après un court instant d'hésitation, tu te lèves doucement de ta chaise. tu te diriges délicatement vers elle. « bonjour sana » commences-tu de ta douce voix, encore plus éteinte par cette situation mais aussi par l'environnement où vous vous trouvez, tu tentes de ne pas parler fort. « est-ce que je pourrais te parler un instant? » encore une fois, ta voix est la plus douce possible. de toute façon, tu n'es pas du genre à hurler, ni même à chercher les histoires, elle l'ignore sans doute, elle ne te connaît pas. tu ne veux pas la déranger ni quoi que ce soit, t'es bien trop douce pour ça, tu ne peux pas l'ignorer, c'est impossible, pas après ce qu'il s'est passé. t'es bien trop bien trop pré-occupée par toute cette histoire. sachant qu'en plus, il s'agit de la chose qui t'a le plus blessée dans ta vie. ce chapitre de ta vie dont tu as le plus du mal à parler. ton bébé.  ✻✻✻

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Quand une blessure de l'âme se ferme, chercher à la rouvrir, c'est vouloir qu'elle saigne encore, et en ramener les angoisses. elle avait pourtant prise sur elle, se refusant à céder à la haine, pure et injustifiée d'une jalousie exagérée. elle se savait égoïste et atrocement possessive, elle se savait aussi impulsive et irraisonnée et pourtant elle avait encaissé, bien consciente qu'elle ne réussirait guère à avancer si son être resté enfouie dans le passé. sana, n'avait jamais été téméraire, si l'on oubliait le meurtre involontaire de son ex petit-ami bien entendu. elle évitait les conflits telle la peste, elle refusait d'argumenter et de débattre de peur de n'offusquer autrui et de culpabiliser, pire encore elle se réservait de critiquer ouvertement les personnes qu'elle n'aimait guère. parce que c'est ainsi qu'elle était, prévenante. mieux vaut prévenir que guérir. à défaut de ne pouvoir guérir cette plaie, elle désirait prévenir tout risque de sur infection. son nez plongé dans son livre, elle n'arrive guère à se concentrer. elle aimerait partir, loin. quitter la librairie et retourner au dortoir, plonger sa tête sous ses couettes et respirer lentement. peut-être même appeler byulyi histoire que cette dernière la calme, la rassure et lui dise que cela ne valait clairement pas la peine de se mettre dans un état pareil. et pourtant c'est son propre prénom qu'elle perçoit, des frissons parcourus l'échine de son cou alors qu'elle déglutit douloureusement, se refusant à se retourner. elle n'avait pas peur de malia, le soucis n'était guère dans la personne en elle-même. elle ne la connaissait guère. ce qu'elle craignait c'était sa propre imagination, c'était imaginer jasun prendre soin d'elle, c'était craindre de ne perdre le contrôle sur ses émotions et aller trop loin. rabaisser ses barrières et être incapable de se poser des limites. elle avait peur des mots qui s'échapperaient d'entre ses lèvres et des répercussions que ceux-ci auraient.  « est-ce que je pourrais te parler un instant? » non. non elle ne pouvait pas, elle n'avait tout bonnement pas le droit. pourquoi faire ? il n'y avait strictement rien qu'elle ne puisse dire qui la ferait se sentir mieux, rien. ce qui avait eu lieu ne pouvait s'effacer alors à quoi bon en parler si ce n'est enfoncer le couteau dans la plaie ? " je t'écoute. " c'est ce que jasun aurait voulu, pas ce qu'elle voulait et pourtant, les yeux rivés sur ses livres, elle offre une unique chance à la jeune asiatique de lui dire ce qu'elle désire lui dire. elle ne promettait guère d'écouter jusqu'à la fin, ni même de poser son regard sur elle mais elle écouterait et prierait pour que cela se termine rapidement et sans dégats. " je t'en prie exprimes toi. " l'invite t'elle à parler, faisant tourner l'une des pages de son livre du bout de son index. elle ne lisait guère, mouvement automatique d'une jeune nipponne dont l'angoisse n'avait de cesse d'accroître.

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faire un pas vers sana n'est sans doute pas la meilleure idée qui soit. deux solutions s'offraient à toi : te faire toute petite, ou affronter. et toi ton genre, c'est d'affronter. ce n'est pas grave qu'elle ne t'apprécie pas, ça t'embête bien évidemment mais ce n'est pas le plus important. là, tu ne veux pas être un problème et encore moins dans sa relation avec jasun. oui, il s'est passé ce qu'il s'est passé avec jasun, et ça, rien ni personne pourra y changer quelque chose, mais maintenant, il faut que tu parles à sana. au moins pour que les choses soient claires, qui te dit qu'elle ne te voit pas comme une menace ? et tu n'as pas envie de ça. jasun est profondément amoureux d'elle, ça se voit. mais tu comprends aussi la réaction de sana. et justement, tu n'as pas envie qu'elle se ronge le sang inutilement... cela fait bien longtemps qu'il ne se passe plus rien entre jasun et toi, même si ça n'efface pas ce qui a été fait, ta grossesse... le simple fait que tu en reparleras sans doute te colle une boule au ventre, mais tu fonces. t'es forte lili, tu l'as toujours été. elle accepte, bien évidemment, tu n'es pas dupe. tu vois bien qu'elle n'a aucune envie de te parler mais au moins, elle ne t'envoie pas sur les roses. ça sera sans doute plus simple. elle reprend la parole, tournant une page de son livre toujours sans te regarder. ça doit être quelque chose qu'elle ne parvient pas à faire, te regarder. tu prends alors une profonde et discrète inspiration, soufflant presque un: « ok.. » et doucement, tu tires la chaise se trouvant face à elle, t'installant silencieusement. tu restes dans une bibliothèque et d'ailleurs, ce n'est pas le meilleur endroit pour avoir une conversation si sérieuse. ni même le moment. mais où serait le bon endroit et le bon moment pour faire ça ? tu n'as pas vraiment le choix. « tu es au courant, pour ce qu'il s'est passé. » inutile de rentrer dans les détails, remuer le couteau dans la plaie. si ça ne tenait qu'à toi, tu aurais fait l'effort de le faire quitte à ce que tu en souffres mais là, il s'agit de sana. encore une fois, tu te mets en second plan. tu ne veux pas la faire souffrir, t'en as déjà assez fait comme ça sans réellement le vouloir, pas vrai? « je sais que tu dois me détester, et je t'en veux absolument pas pour ça, tu as tous les droits de le faire. » tu te mets à sa place, sans vraiment savoir comment toi tu aurais réagi, mais tu tentes de penser comme elle. « c'est du passé, rien n'effacera jamais ce qu'il s'est produit, c'est un fait, mais je n'ai pas envie que tu me vois comme une menace, crois-moi, je n'en suis pas une. » tu ne sais pas vraiment ce qu'elle pense de toi au fond, tu n'es simplement pas idiote au point de croire qu'elle te considère comme une amie à elle, ou une personne lambda. ton ton est calme, encore une fois, tu veux simplement parler, régler les choses, la soulager un peu même si tu doutes y parvenir. tu ne pourras pas effacer ce qu'il s'est passé, c'est sûr, mais la rassurer, tu peux toujours essayer. « je n'ai vraiment pas envie que ça joue sur ta relation avec jasun, ni quoi que ce soit d'autre. je sais bien... c'est facile à dire, mais c'est aussi pour ça que je tenais vraiment à discuter avec toi. » tu le vivrais très mal que ça se passe mal pour eux deux. ils ont l'air si heureux tous les deux... et tu es sincère, même si elle pourrait penser le contraire, encore une fois, tu le comprendrais, mais c'est très loin d'être le cas.

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ce qui rendait la situation aussi complexe c'était l'attitude la jeune femme; bien loin d'un comportement défensif voir agressif la jeune femme se montrait respectueuse, abaissant ses armes et prenant soin de réfléchir avant de s'exprimer. ne pouvait-elle donc lui offrir cette chance de la détester, ne pouvait-elle donc pas agir comme cette femme méprisable qu'elle avait si longtemps imaginé? faisant glisser son index sur la page du livre, elle écoute silencieusement les paroles de la jeune femme. elle n'avait pas besoin d'entendre ça, elle ne voulait guère la prendre en pitié et encore moins découvrir avec effarement à quel point son vécu était similaire au sien. sana ne voulait pas éprouver de la sympathie pour elle, et ses mots ne faisaient qu'accroître ce sentiment d'exaspération qui l'habitait. elle comprenait, ce n'était d'ailleurs pas difficile à comprendre. elle semblait douce, presqu'innocente et vulnérable, exactement ce que sana avait été avant, avant que tout ne dérappe. elle n'avait été qu'une remplaçante , une femme qui lui avait rappelé ce qu'il ne possédait plus. avec elle, il avait probablement du se sentir utile, à défaut de n'avoir réellement su l'être avec sana. il avait pensé pouvoir lui épargner ce que, elle, avait vécu. et avait finis par tomber dans un piège qu'il n'avait su prédire. il s'était attaché à ce pauvre petit chiot égaré. elle le haissait tellement de l'avoir remplacer par une autre, tellement que cela en était devenu douloureux de l'aimer. " comment pourrais-je ne pas être au courant ? vos regards au nouvel an, tu les pensais discret ? " souffle t-elle d'un ton calme, son regard toujours posé sur son livre. il y aurait pu y avoir de multiples manières de gérer cette situation, la plus simple ayant probablement été de l'en informer avant le nouvel an, que jasun ai eu le courage de lui parler de cette relation visiblement bien plus importantes que ses autres plans culs. mais non. il avait fallu qu'elle le découvre le jour de son anniversaire, en plein nouvel an. Avaient-ils conscience ne serait-ce qu'un instant de ce qu'ils lui avaient infligés ce soir là ? de ce qu'elle avait pu ressentir à la vue de l'homme qu'elle aimait en observer une autre ? de cette tristesse qu'elle avait perçu dans le regard qu'il posait sur malia et de cette impression qu'elle avait eu de déranger ? " pourquoi cela t'importe t-il tant que ça ? qu'est-ce que ça peut bien faire que je te haisse ou non ? que jasun et moi allions bien ou non ? cela ne te regarde pas malia. " elle avait l'impression que la jeune étudiait ne cherchait qu'à alléger sa conscience, se rassurer, être comforté par sana lui disant qu'elle n'y était pour rien ou juste s'assurer qu'on ne parlerait pas en mal sur elle, probablement. " je ne t'aime pas; je n'aime pas l'idée que jasun te porte ne serait-ce qu'une petite once d'attention et que tu aies une place dans son coeur. mais je l'aime lui, et je le respecte. par contre si l'on doit vraiment discuter de cette situation, j'aimerais autant que l'on parle de ce qu'il se dit sur jasun. " elle quitte son livre des yeux, pour enfin le poser sur celle qu'elle avait encore du mal à appeler l'ex de jasun. sana ne pouvait pas s'autoriser à déballer sa haine sur un passé qui ne pouvait guère changer et sur lequel elle n'avait aucun contrôle. il s'agissait de leur passé et non du sien, et quand bien même la pilule était dur à avaler, elle n'avait guère d'autre choix que de faire avec. toutefois savoir que l'on accusait jasun d'avoir forcer malia a avorter; ça elle ne pouvait pas l'ignorer, pas maintenant que l'étudiante avait entrepris de lui parler. " alors dis moi, pourquoi tu les laisses penser ainsi ? " elle ne tenait pas spécialement à prononcer le mot avortement, elle ne pensait pas cela nécessaire pour se faire comprendre, mai elle était curieuse des excuses que malia trouverait pour expliquer les rumeurs qui courraient sur jasun. curieuse de voir jusqu'à quel point elle saurait se montrer calme; ou si comme le craignait sana, celle-ci finirait par fondre en larmes. attisant ainsi la pitié d'autrui, tel que cela avait été le cas avec jasun.

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tu baisses le regard une courte seconde. non, vos regards n'étaient pas discrets, et tu en avais conscience. il ne se passe plus rien entre vous depuis longtemps, vous avez ce vécu en commun, jasun ne sera jamais n'importe qui à tes yeux. il a beaucoup compté pour toi et compte encore énormément, rien ni personne n'a le pouvoir d'effacer ça, mais tu n'as pas envie d'empiéter sur son futur. tu n'as pas envie de voir son couple s'écrouler, encore moins par ta faute. tu veux seulement le voir et le savoir heureux, c'est tout ce qui t'importe. tu es bien trop altruiste pour réfléchir autrement, tellement que même pour sana, tu as de la peine. elle n'a rien demandé dans tout ça, mais la situation fait qu'elle en souffre, et ça t'embête beaucoup. elle ne t'adresse même pas un seul regard, c'est peut-être beaucoup trop douloureux pour elle. tu restes silencieuse, ton regard toujours posé sur elle, ses mots sont lourds même si elle a raison, elle a tous les droits de te détester, tu ne dirais pas que tu t'en fiches, mais tu n'es pas là pour ça. encore une fois, tu penses aux autres, à leur bonheur à tous les deux, tu ne veux simplement pas être un bâton s'incrustant dans leurs roues. tu t'éclaircis discrètement la gorge, avant de reprendre, difficilement. « tu peux me détester, je ne t'en voudrai pas pour ça. je ne suis pas là pour devenir ton amie, je sais que je t'en demanderais beaucoup trop. je veux seulement.. » un instant de silence, avant de reprendre: « je n'ai pas envie que cette histoire vous bousille la vie. ce qui est fait est fait, on ne peut rien y faire, j'en suis consciente. j'veux juste que tu saches que je ne suis pas une menace malgré.. malgré tout ce qu'il s'est passé. » c'est très difficile pour toi d'en parler, mais tu fais l'effort, tu te laisses de côté, tu penses aux autres avant toi, comme d'habitude. à sa question, tu prends une discrète inspiration. tu sais de quoi elle parle, tu sais aussi que tu vas devoir en discuter, après tout, tu es venue vers elle pour ça, tu es prête, même si c'est difficile. « jasun t'a tout raconté? » tu veux en être certaine, savoir ce qu'elle sait. si elle connaît toute l'histoire, ou un semblant de vérité. ton coeur se serre dans ta poitrine alors que tu commences peu à peu à mettre les deux pieds dans le plat. « je.. je n'aime pas spécialement en parler. pour tout te dire je n'en parle jamais. cette histoire.. » tu es hésitante, hésitante parce que ça te fait du mal. « me fait encore beaucoup de mal à l'heure d'aujourd'hui. » pour la première fois, sana dépose son regard sur toi, vos regards se croisent alors que ton coeur tambourine un peu plus fort dans ta poitrine. « je n'ai aucune idée de ce que les gens racontent... » ils ne peuvent pas connaître la vérité, il faudrait que ça soit jasun qui en ait parlé et tu doutes fort qu'il l'ait crié sur tous les toits. « ce n'est pas jasun le fautif, c'est même tout le contraire. je n'ai pas envie que les gens le voient de cette manière alors qu'il m'a sauvé la vie. » oui, il t'a sauvé, il a longuement été ta seule bouée de sauvetage et tu sais que ces mots ne vont pas plaire à sana. mais tu es sincère avec elle, si tu veux lui faire comprendre que tu n'as aucune mauvaise intention, être sincère est la moindre des choses. « c'est pour ça qu'il comptera toujours énormément pour moi, et que je n'ai pas envie de le savoir malheureux. » de nouveau, tu baisses le regard. « et toi non plus, on ne se connaît pas, mais tu es victime de ce passé quelque part. je n'ai pas envie de ça, encore une fois je ne peux pas changer le passé.. j'aimerais seulement que tout se passe bien pour vous. ça me rassurerait. »

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CODES LITTLE WOLF.

elle ne voulait pas que cette histoire leur bousille la vie, se souciait d’eux, de leur avenir et de leur bonheur et aussi altruiste sonnait-elle, sana ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir encore plus que ce n’était déjà d’hors et déjà le cas. à quoi cela lui servait-il de se montrer gentille ? sana n’avait que faire de sa bonne grâce. il était bien trop tard pour cela. pourquoi était-ce bien plus facile de prétendre au respect d’autrui une fois le mal fait ? quitte à ignorer sa peine ne pouvait-elle pas l’avoir fait jusqu’au bout ? Sana était fatigué de les voir agir en victime, comme si au fond, ils avaient été forcé de vivre leur relation, forcé de coucher ensemble, forcé de ne pas se protéger. pour qui la prenait-on ? et pourquoi même après avoir pardonné jasun cela restait toujours aussi douloureux? « elle me bousille déjà la vie, garde ta pitié pour toi malia, celle-ci est déplacée. » depuis quand la maîtresse éprouvait de la pitié pour la femme de son amant ? depuis toujours, depuis le début des temps, personne n’aimait être trompé que ce soit physiquement ou sentimentalement. jasun avait couché avec plus d’une femme pendant son emprisonnement mais il avait fallu qu’il en aime une. que ce serait-il passé si malia n’avait pas perdu l’enfant ? sana aurait-elle eu à observer de loin cette famille heureuse tout en ressassant son passé et regrettant d’avoir pensé un seul instant que tuer jae leur offrirait un futur commun ou aurait-elle eu à endosser le rôle de belle mère ? « oui jasun m’en a parlé. il n’a pas réellement eu le choix, pas après le nouvel an. » elle avait trop souffert sana, elle avait trop espéré de ces retrouvailles, trop enjolivé leur relation et ce quand bien même il ne lui avait guère rendu visite pendant 4ans. et encore maintenant elle se trouvait idiote, conne de parler avec une personne qui faisait ressurgir le pire en elle, jalousie, envie, haine, rivalité, possessivité. « tu n’as aucune idée de ce que les gens racontent alors pourquoi même moi j’en ai entendu parlé malia ? pourquoi il doit passer pour l’enflure de service ? » et pourquoi fallait-il que sana le défende bec et ongles lorsque tout ce qu’il avait su faire ces quatre dernières années c’était la blesser. elle serre les poings, expirant alors qu’elle se faisait violence pour garder une voix basse, un ton qui ne leur attirerait guère les regards. « je ne veux pas que tu te soucies de lui, je ne veux pas savoir qu’il compte pour toi, rien ne se passera bien tant que vos regards se croiseront avec cette peine et ce désarroi que seul un aveugle ne saurait déceler. » elle lui avait pardonné, elle n’avait de cesse de se le répéter mais pourquoi cela était-il si douloureux ? « tu ne sais pas ce qu’a subis malia, ce que c’est que de perdre un enfant. » sana se mordait la langue, elle déglutissait, ravalant ses émotions, ravalant sa frustration. « il t’a sauvé en oubliant qu’il m’avait abandonné. tu n’es pas la seule à avoir été violé, tu n’es pas la seule à avoir été battus alors pourquoi devrais-je éprouvé de la pitié, pourquoi devrais-je essayer de comprendre ? » elle se perd dans sa douleur, elle en perd la raison, elle en perd le fil de ses mots. elle n’est même plus sur de ce qui était le pire, les violences physiques infligés par jae ou ça, cette douleur dont elle ne trouvait guère le remède. « j’ai promis à jasun d’accepter son passé, de t’accepter toi. mais je ne peux pas le faire si tu apparais à chaque instant te souciant de son devenir. dis malia, tu le savais que j’étais en prison à cette époque ? tu savais pourquoi j’ai tué jae ? » la jeune nipponne reniflait, les yeux embués, les dents mordillant sa lèvre inférieure. elle lui pardonnerait d’avoir été là pour jasun, elle oublierait tout. si, si seulement celle-ci ne savait strictement rien du meurtre de jae et des raisons qui l’avaient poussé à une telle folie meurtrière. elle ne pourrait pas lui reprocher d’avoir aimé jasun dans l’ignorance du sacrifice qu’avait fait sana. jasun était le seul fautif, et par amour elle était prête à lui pardonner. sans amour seul les faits pouvaient permettre la rédemption de malia.

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CODES LITTLE WOLF.

la situation des deux jeunes femmes est réellement compliquée. pourtant, il est dans la nature de malia d'être compréhensive, douce, et gentille. peut-être que dans ce genre de situation, son comportement peut paraître quelque peu étrange, mais ce n'est pas le cas. malia n'a jamais souhaité être un poids, ni même un problème pour quiconque, encore moins pour jasun. la réaction de sana, lili la comprend. elle se met à sa place, elle n'aurait peut-être pas réagi de la même manière, mais elle peut tout de même comprendre ce qu'elle ressent. si elle a fait ce pas vers elle, c'est pour tenter de régler les choses. à la vue des circonstances, malia savait très bien que ça n'allait pas être si facile que ça, mais tout ce qu'elle souhaite, c'est que jasun soit heureux avec sana. qu'elle ne soit pas un problème, que sana ne se fasse pas de film, concernant son existence. mais oui, c'est plus facile à dire, puisque malia existe, elle est présente, il s'est passé ce qu'il s'est passé. mais bien-sûr, les gens parlent, c'est plus fort qu'eux. ils sont loin de la vérité, très certainement, personne ne peut exactement savoir ce qu'il s'est passé, personne ne peut les comprendre. il s'agit de leur histoire. alors oui, malia s'empresse de défendre jasun. qu'on parle sur elle, elle n'en a que faire, mais pas sur lui.. pas après tout ce qu'il a pu faire pour elle, pour l'aider. mais sana est claire : elle ne veut pas que malia se soucie de lui, elle ne veut pas savoir qu'il compte pour la jeune femme. encore une fois, malia peut comprendre, même si c'est impossible pour elle, d'effacer son histoire avec jasun, d'effacer ce qu'elle a pu ressentir et ressent encore pour lui. ce n'est pas de l'amour, juste un attachement très fort. à ses paroles, malia baisse tristement le regard. lui mentir ? hors de question. elle est à la fois compréhensive, à la fois désolée, parce que là, malia n'a aucun pouvoir. elle ne peut remonter le temps, elle ne peut l'aider correctement. elle ne peut que la rassurer, mais encore une fois, ce n'est pas si facile. cependant, elle relève difficilement le regard lorsque sana reprend la parole. ses mots sont durs, cette histoire, malia n'en parle jamais. elle ne parle que très rarement de ce qu'elle a vécu, parce qu'elle en souffre encore, en y repensant. ses sourcils se froncent un court instant, elle a cette impression de ne pas être au courant de tout, mais quoi de plus normal ? comment pourrait-elle savoir la vérité ? elle savait que sana était en prison, à l'époque, mais elle ignorait, et ignore encore, le pourquoi du comment. « ton bourreau... tu l'as tué.. » reprend t-elle, plus à elle-même qu'autre chose. « j'suis au courant de rien, sana. » annonce t-elle doucement, tout en lui lançant un regard débordant de sincérité.

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CODES ️ LITTLE WOLF.