if only we had met sooner

I guess it's time to say goodbye.

C’est la pire soirée de ta vie, sans hésitations.
Étalée sur ce goudron froid, tu serres la mâchoire en sentant ces douleurs survenant dans ton dos. Tu en as assez de pleurer pour ces chiens, tu ne sais pas pourquoi ils ont fait de toi leur cible favorite mais ce soir, ils sont allés loin. Ce soir, ils t’ont piétiné, ils t’ont détruite. Ils ont pris tout ce que t’avais sur toi, tes objets les plus chers. Tes bijoux, ton sac, ton argent… Ils t’ont tout pris. Tu n’as rien vu venir, pauvre fille. Tu sortais du lycée, il était tard, tu venais de terminer un cours de soutien auquel tu t’étais inscrite et il faisait donc nuit. Les quelques élèves ont vite disparu chacun de leur côté pour rentrer chez eux et tu as à peine marché quelques mètres que tu t’es retrouvée entourée d’une bande de garçons dont tu ne voyais pas le visage. Ils avaient tous des capuches, et les choses sont allées très vite. L’un d’eux t’a poussé contre un mur. Au début, tu croyais à une tentative de viol, ton sang s’est glacé, tu t’es figé, tu t’es mise à hurler mais l’un d’eux a plaqué sa main sur ta bouche. Un autre t’a arraché ta médaille, ton jonc en or, des boucles d’oreille. Le troisième t’a tout simplement arraché ton sac. Pendant ce temps, toi, tu essayais de te débattre tant bien que mal, tu voulais te libérer de leur emprise mais ils étaient bien plus forts que toi.
Et tu as pleuré tout ce que t’avais à pleurer parce que ce n’était que le prolongement d’une descente aux enfers qui te faisait mal.
A la fin, celui qui te retenait et avait plaqué sa main sur ta bouche t’a finalement libéré de son emprise et a pris la fuite avec les deux autres. Traumatisée, tes jambes t’ont lâché, et tu t’es laissée tomber au sol, poussant un long soupir alors que tes larmes dévalaient tes joues. Il était temps que tout ça cesse. Et même si Taehyun était à tes côtés, ça ne suffisait pas. Sa popularité ne marchait pas toujours. La preuve, il suffisait d’enfiler une capuche et de surgir de nuit pour t’achever.

Tu te relèves difficilement, ton dos te fait mal, celui qui t’a plaqué contre le mur n’y est pas allé de main morte. Tu passes ta main plusieurs fois avant de baisser le regard au sol. Tes larmes ont séché, à partir de maintenant, t’as décidé d’être forte. Tu ne verseras plus une larme pour ces connards, tous autant qu’ils sont. Tu trembles encore de la peur du viol, mais tu as été victime d’un racket et ce n’est pas vraiment mieux. Tu trembles parce que t’as du mal à réaliser ce qui vient de t’arriver, c’est donc l’esprit totalement ailleurs et bouleversé que tu rentres chez toi. Quand tu passes la porte du pentose que tu habites avec tes parents, ta mère remarque immédiatement que quelque chose ne va pas. Ton uniforme est abimé, ton maquillage a un peu coulé, tes mains tremblent encore, et surtout, tu n’as plus de sac. « Je… » Tu appuies tes mains sur le comptoir de la cuisine américaine lorsque ton père sort de la salle de bain, en peignoir. « Qu’est-ce qui s’est passé Mia? » Tu regardes longuement le comptoir que tu tiens fort entre tes mains et tu ne sais pas pourquoi tu réagis comme ça. Tu restes silencieuse une longue minute, avant de relever ton regard apeuré vers ton père. « Je viens d'être victime d’un racket. » Ton père ne tarde pas à réagir en haussant les sourcils, s’approchant de toi rapidement. « Quoi?! » Tu passes une main sur ton visage, dégageant une mèche de cheveux. « Ouais ouais, t’as bien entendu ‘Pa. J’ai été racketté. Ils m’ont tout pris. J’ai plus rien. » que tu dis en levant les mains devant lui. « Regarde. J’ai plus rien. Plus de bijoux, plus de sac, plus rien… » termines-tu sur un soupir. L’argent ton père s’en contrefout, il est immensément riche, des bijoux, il pourrait t’en couvrir mais c’est le geste. Le geste, ça ne passe pas. Tu as la haine. Tu en veux au monde entier. Tu te mords la lèvre et baisses le regard tandis que ton père se met à gueuler dans tout l’appartement, jurant qu’il ne laissera pas passer un tel acte.


9 heures le surlendemain. Voilà plus de 24h que tu n'as pas mis les pieds au lycée depuis l'incident. Tu es au lycée avec ton père. Les couloirs vont bientôt se remplir, la sonnerie vient de retentir. C’est l’heure du deuxième cours de la journée. Toi, tu portes un uniforme tout neuf, ton père a exigé à ce que tu en aies un nouveau. Mais celui-là, il n’a plus l’odeur de ton parfum. il n’a plus celle de Taehyun non plus et tu te demandes à quoi ça a servi d’en avoir un neuf, la décision est prise: tu vas quitter ce lycée. Les mains jointes sur tes cuisses, tu lances un regard à ton père qui n’arrive pas à se calmer, sa jambe droite ne cesse de bouger. Tu déglutis et tournes la tête, apercevant dans ce couloir quelques élèves passer. ici, ils ne sont pas beaucoup à venir puisque ce sont les bureaux de la direction, tu te doutes donc que tu ne croiseras personne que tu connais. Tu baisses les yeux vers ton nouveau sac. Dire que tu n’as même plus de téléphone depuis avant hier soir pour répondre aux messages de Taehyun pour le rassurer ou au moins lui faire signe de vie. Si vous ne vous voyez pas aujourd’hui, tu sais qu’il va monter dans les tours et retourner la ville pour te trouver. Tu espères donc secrètement le croiser au moins pour lui expliquer ce qui s’est passé et que si tu ne réponds pas à ses messages, ce n’est pas volontaire… « Il a pas intérêt d’être à la bourre. » claque ton père en regardant sa montre. Tu ne réponds pas, tu te contentes d’acquiescer, priant pour que le directeur vous reçoive à l’heure.   

if only we had met sooner

I guess it's time to say goodbye.

tu n'es pas ce petit-ami chiant qui panique s'il n'a pas de nouvelle de sa copine dans l'heure qui suit mais là, c'est bizarre. ça t'inquiète. tu t'en fiches qu'elle ne te réponde pas, là t'espères juste qu'il ne se soit rien passé de grave, qu'elle aille bien. parce que c'est inquiétant, c'est bien la première fois que mia te laisse sans nouvelle, qu'elle ne t'envoie même pas un seul message avant d'aller dormir. non vraiment, t'espères qu'elle ne te cache rien, mais pour le moment, t'as juste besoin de la voir. juste pour être rassuré sur un point déjà : qu'il ne lui soit rien arrivé. alors arrivé au lycée, tu ne perds pas une seconde, tu repères quelques amis à elle et te dirige dans leur direction. « salut, elle est où mia? » t'as pas de temps à perdre, tu vas droit au but. tu veux juste la voir. elles secouent la tête, comme si elles n'en savaient pas plus que toi. « j'en sais rien... elle a répondu à personne depuis hier. » tu fronces les sourcils, t'essaye de le cacher mais ça t'inquiète encore plus. t'aurais été rassuré de savoir qu'une de ses amies aurait eu des nouvelles. tu n'aurais même pas été vexé mais là, ça commence à être sérieusement bizarre ce qu'il se passe. fort heureusement, une autre de ses amies vous rejoint. « tu cherches mia? » et comme si la réponse était beaucoup trop évidente, elle te répond sur le tas. « elle est au secrétariat. » hein? pourquoi? encore une fois, tu ne prends pas vraiment le temps de réfléchir, tu pars en direction des bureaux, oubliant totalement ton cours qui commencera d'ici quelques minutes... quoi que maintenant, il doit être commencé.

sauf que tu t'en fiches. c'est loin d'être la première fois que tu loupes un cours sans t'en soucier. tu t'avances vers les bureaux, regardant un peu partout avant d'apercevoir mia. une vague de soulagement te submerge alors, c'est vrai qu'avec tout ça, tu aurais pu t'imaginer le pire et dire que ça ne t'a pas traversé l'esprit serait mentir. alors tu te diriges vivement vers elle. tellement rassuré et précipitamment que dans un premier temps, tu ne remarques pas la présence de cet homme qui est probablement son père. « mia! t'étais où cœur? pourquoi tu répondais pas à mes messages? » non parce que ça reste bizarre tout ça, mais tes pas se stoppent lorsque tu croises le regard de cet homme, comprenant alors qu'il s'agit certainement de son père. merde... la boulette. il était au courant pour vous deux, hm ? t'étais tellement inquiet que tu n'as même pas pris le temps de regarder autour d'elle, tu as foncé lorsque tu as vu mia. « bonjour. » lâches-tu, d'un sourire qui se veut aimable bien qu'il soit légèrement crispé, sans doute parce qu'au final, c'est tout sauf rassurant, pas vrai ? qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? tu reposes ton regard sur la jeune femme, bizarrement, toi qui commençait à être soulagé, tu crains de nouveau le pire. « qu'est-ce qu'il se passe? » si son père est là, ce n'est pas pour rien. tu n'es pas du genre à dramatiser pourtant, mais être resté sans nouvelle de mia, ce n'est pas normal, et tu vois bien à son expression que quelque chose ne va pas.   

if only we had met sooner

I guess it's time to say goodbye.

Quand tu vois Taehyun arriver à grands pas, ton réflexe premier est d’esquisser un sourire rassuré. Un sourire content. Pourtant, tu le perds très vite quand tu l’entends te surnommer « coeur » alors que ton père est à côté. Tu déglutis difficilement, t’as l’impression d’avoir une boule dans la gorge. La raison? Ton père n’est absolument pas au courant que tu as un petit-ami. Pour lui, tu es encore loin de ça, une élève sérieuse et trop coincée et timide pour avoir un copain, encore plus un garçon comme Taehyun, mais il n’est pas censé savoir que Tae est le genre de garçon qu’il verrait comme opposé à sa fille et à ce qu’elle cherche. Du coup, tu fermes les yeux un moment alors qu’il semble ne pas avoir vu ton père. Tu n’oses même pas croiser le regard interrogateur de ton père. Bon sang. Tu rouvres les yeux et les poses directement sur Taehyun, un sourire crispé aux lèvres alors qu’il salue ton géniteur. Ce dernier vient d’ailleurs doucement se pencher vers toi, le regard rivé sur l’inconnu qu’est Taehyun pour lui, avant de te murmurer: « c’est qui? » tu tournes la tête vers ton père et le regardes un moment avant d’être interrompue par ton petit-ami qui, bien sûr, demande ce qui se passe. Quoi de plus logique, il doit s’inquiéter après deux jours sans avoir de tes nouvelles. Tu voudrais bien te lever et sortir, aller dans un coin plus tranquille pour lui expliquer ce qui s’est passé mais c’est sans compter sur la soudaine arrivée du directeur.

« Monsieur Kim, je suis tout à vous. » qu’il dit à ton père alors que tu vois celui-ci se lever de sa chaise. Tu dois les suivre. Mais tu ne peux pas laisser Taehyun comme ça. Tu baisses alors le regard vers tes mains, que tu trifouilles nerveusement, avant de te lever soudainement, et de marcher rapidement jusqu’à Taehyun. Tu mets ton sac sur l’épaule, les yeux levés vers lui. « Je t’expliquerai après. Attends moi aux vestiaires côté sport. » Les vestiaires, c’est l’endroit où vous vous êtes rencontrés, et c’est l’endroit où tu aimes te réfugier avec lui. Votre endroit. Tu voudrais l’embrasser, te blottir dans ses bras, mais tu sens les regards du directeur et de ton père sur vous. Tu baisses la tête un court instant, te mordant la lèvre, avant d’attraper tendrement une main de Taehyun que tu caresses brièvement, relevant les yeux vers lui. « Ça va aller. » on se demande à qui tu le dis, si c’est à lui ou à toi-même. T’as besoin de te rassurer là, de te dire que ce n’est pas si grave ce qui s’est passé, mais ça l’est.


Après un entretient de presque 30 minutes avec le directeur et ton père, tu sors du bureau, la mine blasée. Tu aurais tellement aimé que ça se passe bien pour toi dans ce bahut, mais à croire que tu n’es pas compatible avec les gens qui s’y trouvent. T’en es fatiguée. Et puis, te dire que tu seras séparée de Taehyun te crève le coeur. Il n’y a qu’en lui que tu as confiance, que lui qui te protèges… Que feras-tu sans lui, loin, dans un lycée que tu ne connais pas, entourée de gens que tu ne connais pas? Finalement, c’était pas plus mal de rester ici. Tu adresses un au revoir à ton père avant de te tourner pour marcher jusqu’aux vestiaires, comme convenu. Il te reste une semaine de cours avant de partir pour ton nouveau lycée. Et cette semaine, tu veux en profiter. A fond. Tu veux t’en souvenir. Quitte à faire n’importe quoi, à t’amuser, à sécher les cours, tu le feras.

Tu arrives aux vestiaires des filles. La porte est entrouverte. Tu l’ouvres alors et y trouves Taehyun, qui t’y attend. Aussitôt que tu le vois, tu laisses tomber ton sac par terre pour te précipiter dans ses bras. Et tu te blottis contre lui, tes bras entourant sa taille alors que ta tête s’appuie contre son torse. Tu fermes les yeux et pousses un long soupir. Il ne sait toujours pas ce qui se passe et t’as pas vraiment envie de reparler de ce qui s’est passé, parce que, ça te fait mal à toi. Ça te fait de la peine de voir l’acharnement que tu subis ici. Mais va falloir quand même que tu le fasses… « Serre moi fort. » soupires-tu. « On a plus beaucoup de temps. » que tu rajoutes, sentant alors ton coeur se serrer dans ta poitrine.  

if only we had met sooner

I guess it's time to say goodbye.

t'es pas con, tu sais qu'il se passe quelque chose. pourquoi son père est présent ? pourquoi ils ont rendez-vous avec le directeur ? pourquoi mia n'a pas répondu à tes messages depuis hier soir ? non là, c'est très bizarre, elle n'est pas du genre à réagir comme ça et toi, ça t'inquiète. ça t'inquiète parce que même si ce n'est pas ton genre de t'inquiéter facilement, tu finis par te faire les pires scénarios possibles. en plus, tu n'as même pas eu une seule explication à tout ça. le dirlo a décidé de sortir au moment où mia pouvait t'en dire un peu plus sur la situation. non, elle t'a seulement dit où tu pouvais la retrouver ensuite, et tu t'y trouves. dans les vestiaires. tu attends depuis plusieurs minutes maintenant, mais tu as l'impression que le temps ne passe pas. sûrement parce que  t'es pas patient pour un sous, déjà de base, t'es pas le type le plus patient du monde mais là, encore moins. mia t'apportera des explications bientôt, mais tu as seulement hâte qu'elle te rejoigne dans ces vestiaires. tu finis par te poser sur un des bancs présents dans la pièce, si ça peut t'éviter de faire les cent pas comme tu le fais depuis plusieurs minutes... tu pousses même un long soupir avant d'entendre du bruit à l'extérieur ce qui te pousse à te lever du banc que tu squattais depuis plusieurs secondes. tu fronces les sourcils alors que ta petite-amie pousse enfin la porte des vestiaires. tu n'as même pas le temps de lui poser une seule question qu'elle laisse tomber son sac au sol, se précipitant dans tes bras. attitude qui ne te rassure en rien, on ne va pas se mentir. qu'est-ce qu'il s'est passé au juste ? ses bras entourent ta taille alors qu'elle dépose son visage contre ton torse. t'es clairement pas habitué à ce genre de contact, toi qui n'est pas du tout tactile.. pourtant, tes bras à toi entourent son corps frêle, lui rendant son étreinte. elle te demande de la serrer fort, ça te fait froncer les sourcils. mais putain, qu'est-ce qu'il s'est passé ? tu t’exécutes alors, resserrant davantage ton étreinte, mais lorsqu'elle t'avoue que vous n'avez plus beaucoup de temps, ton inquiétude se gonfle. comment ça, vous n'avez plus beaucoup de temps ? qu'est-ce qu'elle veut dire ? « qu'est-ce qu'il s'est passé mia? » t'as pas réellement le temps, tu veux savoir, t'as besoin de connaître sa version. pourquoi tu n'as pas eu de nouvelle d'elle ces dernières heures ? ça t'inquiète grandement, tu n'as aucune explication à tout ça. « explique moi. » reprends-tu sans casser votre étreinte, tu la gardes dans tes bras comme si ce geste pouvait d'ores et déjà la réconforter, ou même mieux, lui donner du courage pour la suite. t'as aucune idée de ce qui a bien pu se passer, si c'est grave ou non mais rien ne te rassure dans ce qu'il se passe. entre la présence de son père, les paroles de ta petite-amie, son attitude. clairement, elle se sent mal. et ça ne te rassure pas.

if only we had met sooner

I guess it's time to say goodbye.

C’était si dur de te dire que tout cela allait bientôt prendre fin. Alors que tu marches dans les couloirs du lycée pour rejoindre les vestiaires, tu sens ton coeur se serrer à chaque fois un peu plus. Tu appréhendes ce moment où tu vas devoir dire à Tae que tu vas partir. Pire encore, tu as peur de lui raconter ce qui s’est passé avant-hier soir pour des raisons qui sont plutôt simples à comprendre: il va péter un câble et tu ne sais pas comment tu vas pouvoir gérer sa colère. Alors, tu t’assureras d’annoncer la chose calmement, doucement, en prenant des pincettes. De toute façon, tu l’as dit, tu ne verseras plus de larmes pour ces idiots et c’est déjà ça de gagné, tu sais que quand tu pleures, il perd ses moyens facilement. Alors il est temps de relativiser, de te dire que ce n’est pas la fin de vous mais que le début. Tu ranges une mèche de cheveux derrière ton oreille alors que tu croises le regard d’un garçon qui te reluque de haut en bas avant d’esquisser un sourire narquois. Tu fronces les sourcils et dégages immédiatement ton regard en pressant le pas, te dépêchant de rejoindre ton petit-ami dans les vestiaires.

Quand tu le vois, la seule envie que tu as, c’est de te blottir contre lui et d’attendre que le temps passe jusqu’à la semaine prochaine où tu partiras de ce lycée. Tu ne pensais vraiment pas vivre tant de galères en venant ici, ça a toujours été le lycée de tes rêves mais à croire que les rêves ne sont pas toujours faits de douces saveurs. Tu en as fait l’expérience. Alors, une fois dans les bras de Taehyun, tout ce que tu lui demandes, c’est de te serrer fort parce que tu le sais, cette semaine va passer incroyablement vite. Un claquement de doigts et ça sera fini. Bien sûr, il te demande rapidement ce qui s’est passé. Toujours contre son torse, la tête tournée vers la droite, tu regardes dans le vide alors qu’un soupir de désespoir passe tes lèvres, et tu fermes les yeux un instant avant de les rouvrir, te retirant doucement de lui, mais pas complètement. Juste assez pour que tu puisses lever la tête vers lui et croiser son regard. Un sourire triste étire tes lèvres. « Je vais quitter le lycée. » Bien sûr, quand tu repenses à toutes les raisons qui ont poussé ton père à prendre cette décision, tu perds un peu ton sourire, il s’évanouit dans une mine triste. Tu te pinces les lèvres et baisses la tête au sol, réfléchissant de toutes les façons que tu vas utiliser pour lui expliquer la dernière merde qui t’est arrivée sans le pousser à faire un meurtre. Loin de toi l’idée qu’il agisse de la sorte, tu veux qu’il tienne jusqu’à la fin de l’année. Il est si proche de ses études supérieures… Tu ne le supporterais pas. « Je suis désolée de pas avoir pu te donner de nouvelles ces derniers jours. J’ai plus de téléphone. » Tu hausses les sourcils avant de sourire, un peu moqueuse, puis te redresses le visage vers lui. « On… on me l’a volé avant-hier soir. Non en fait, on… On m’a tout volé. » Tu lui montres ton nouveau sac, pas si nouveau que ça parce qu’en attendant de t’en acheter un autre, tu as pris celui que tu avais l’année dernière. « C’est pour ça que j’ai un autre sac. » Et tu baisses les yeux vers ton corps. « J’ai un nouvel uniforme aussi mais ça, ça se voit pas. » Tu vas éviter de lui dire qu’ils ont déchiré ton uniforme même si, indirectement, il devrait comprendre. Tu te mords la lèvre doucement, redressant les yeux vers lui. « C’est aussi pour ça que je m’en vais. Ça a été la goutte de trop pour mon père. » Ton regard se détourne vers la droite alors que tu fermes les yeux, esquissant une grimace discrète. Tu soupires, ta poitrine se soulevant clairement, avant que tu ne reposes le regard sur lui. Tu vois son regard changer, ça peut aller vite, alors tu attrapes doucement son visage entre tes mains fraîches, plantant ton regard dans le sien. « Tae… Ça va aller, d’accord? C’est pas grave. C’est fait maintenant… » C’est vrai d’un côté, le mal est fait. Il n‘y a pas de retour en arrière.  

if only we had met sooner

I guess it's time to say goodbye.

bien évidemment que tu es inquiet, ce n’est pas normal ce qu’il se passe. mia te cache quelque chose, c’est évident, mais quoi ? pourquoi elle ne répondait plus à tes messages, pourquoi as-tu vu son père dans le bureau du directeur ? non, il se passe forcément quelque chose mais pour le moment, rien te rassure. mia vient se loger dans tes bras, avant l’apparition de la jeune femme dans ta vie, tu n’étais clairement pas habitué à ce genre de.. contacts. on t’a rarement pris dans les bras, t’as rarement fait de câlins, parce que tu sais pas t’y prendre, mais après un court instant, tu finis par entourer tes bras autour d’elle, la serrant contre toi. mais qu’est-ce qu’il se passe ? comment ça, vous n’avez pas beaucoup de temps ? qu’est-ce que ça veut dire ? elle relève doucement son visage vers toi, le tien est assez fermé, l’inquiétude le veut. tes sourcils sont froncés, tu veux seulement comprendre et t’as jamais été réellement patient. et puis, voilà la vérité. elle va quitter le lycée ? quoi ? en vérité, tu comprends sans comprendre, elle n’a aucune raison de partir, pourquoi elle partirait ? tu restes silencieux, un peu sur le cul, tu ne sais même pas par où commencer. t’as tellement de questions à lui poser.. c’est pour ça qu’elle ne répondait plus à tes messages ? non, il y a forcément eu quelque chose. d’ailleurs, elle ne tarde pas à mettre ce sujet sur le tapis. on aurait volé son téléphone ? non… on lui aurait tout volé ? ton visage se ferme davantage lorsque l’information grimpe jusqu’à ton cerveau. tu baisses les yeux vers le nouveau sac qu’elle a, vers tout ce qu’elle t’indique, elle n’avait plus rien. lorsqu’elle te parle de son uniforme, malgré qu’on ne puisse pas le voir, tu l’observes. en fait, tu laisses ton cerveau réagir à ta place, parce que là, tu commences à bouillonner. ton silence en dit long, par exemple. alors quand mia termine en disant que c’est pour ça qu’elle quitte le lycée, que son père n’a pas supporté, tu restes sourcils froncés, replantant ton regard dans le sien. « tu.. » soupires-tu, une phrase que tu ne peux même pas prononcer, puisqu’elle vient aussitôt déposer ses mains de chaque côté de ton visage. tu ne quittes pas son regard, mais le tien ne change pas, t’es en colère, t’as peur de comprendre. non parce que là, tu vas faire un meurtre. « tu vas pas quitter le lycée... » affirmes-tu, plus pour te rassurer qu’autre chose. tu esquisses même un léger sourire qui se veut rassurant, mais ça loupe totalement. un sourire totalement nerveux mais clairement, t’as du mal à y croire. « mia.. j’vais retrouver les types qui t’ont fait ça. » affirmes-tu de nouveau, sûr de toi. oui, t’as sûr de toi pour le coup. « laisse moi quelques jours et j’te jure, tu n’entendras plus jamais parler d’eux, et plus personne te fera du mal. ils s'en sortiront pas. » tu vas leur régler leur compte, mais aussi, avertir les connards qui pourraient s’approcher de mia. putain, tu t’en veux, pourquoi t’étais pas là ? qu’est-ce que tu foutais encore ? dans un réflexe, tu te recules, rompant tout contact avec ta petite amie, parce que tu te connais taehyun, la colère grimpe en toi et ta colère, tu n'as jamais su la contrôler, inconsciemment, tu as peur de lui faire du mal. tu te fais pas confiance. tu prends une discrète inspiration, secouant la tête. « ils ressemblaient à quoi ? décris les moi. » t’es ferme mais tu ne lui laisses pas le choix, ils sont morts, pour de bon.