Naissance de Jae Hyuk. Version 2.0 d'un grand-frère Jae Sang, considéré comme pas "assez bien" pour leur paternel. Le pire c'est que Jae Hyuk a longtemps cru que tout ce qui sortait de la bouche de son père était vérité pure. Il avait l'air si important dans son costume de marque et avec tous ces gens s'inclinant plus bas que terre à son passage. Etait-il comme un roi ? Alors Jae Hyuk serait le prince de la famille Lee. Son frère n'était qu'une imposture.

Jae Hyuk, petit prince, toi qui réussit aisément là où d'autre mette une vie à accomplir une tâche. Toi qui fait tout plus vite, sans l'aide de personne. Toi qui est beau, qui est fort, que les gens admire. Oui, bien vite ils baisseront eux aussi leur tête devant toi. Tu rejettes tout ce qui ne brille pas, comme ton frère. Tu ne connais pas ta mère, elle est partie quand tu étais encore un jeune enfant et tous tes souvenirs d'elle sont floues. Mais qui a besoin d'une mère quand ton père est Dieu ? Oui, tu y crois à cette supériorité, dur comme fer. Tu étais peut être trop jeune pour le comprendre avant mais maintenant tu le vois partout autour de toi. L'argent, la popularité, le succès, tout t'appartient.

Mais quelque chose vient gâcher le tableau. Cette tâche qu'est ton frère s'agrandit, salit de plus en plus ton chemin doré. Tu l'insultes, le premier coup part. Tu ne comprends pas. Comment ce chien docile a t-il pu changer au point de te mordre ? Dans ta tête nait l'obsession d'éradiquer cette ombre de ta vie. A l'école, tu t'ennuies. Tu t'ennuies tout le temps. Les choses sont trop faciles. A la maison tu testes les limites. Tu casses des vases, tu refuses de manger tes brocolis. Mais tout n'est que raison dans la bouche du jeune prince. Ton frère lui, ce déchet, est puni pour le moindre travers. N'est-ce pas normal après tout ? On le loge, le nourrit et le supporte, c'est déjà beaucoup. Tu le cherches, et les coups partent de plus en plus. C'est comme une satisfaction de le voir se faire punir à chaque fois mais ta haine contre lui ne fait que grandir, jeune prince ! Comment ose t-il lever la main sur toi alors que même votre père ne le fait pas ? Il n'est pas un bon grand frère.

Tu as douze ans et tu comprends enfin. Tu n'es pas un bon frère non plus. Tu n'es pas une bonne personne. Cette noirceur que tu croyais émaner de lui était en fait la tienne, bien trop grande pour rester en toi-même. L'argent, l'intelligence, tout ça ne peut pas acheter l'amour. L'amour de cette première fille qui te rejette, l'amour de ta mère qui est partie, l'amour de ton frère qui a suivi le même chemin qu'elle, l'amour superficiel de ton père car tu l'aperçois à présent : il ne te considère que comme son objet, un moyen de satisfaire sa fierté, de soigner sa réputation : Mon fils est un prodige ! Et toi, papa, tu es un raté. Regarde toi, essayant de maintenir l'illusion de cette famille parfaite que tu as détruit. L'as tu jamais construite?... Ton monde d'argent, de possessions, je n'en veux plus. Tu en as marre jeune prince de n'être prince que pour les autres, tu aimerais trouver tes vraies valeurs. Ton adolescence se passe mal. Tu es calme, discret. On pourrait croire que tu aimes cette place en hauteur que les autres t'octroient. Tu la hais mais elle te permet au moins de mieux observer ce qui t'entoure. Tu te fais scientifique, tu écris, tu développes, tu découvres, tu n'en a jamais assez. A la maison, les relations père-fils sont tendues. Débat, dispute :"C'est impossible de parler avec un atrophié sentimental comme toi !". Une première gifle part, une dernière parole sincère s'éteint. Des années de mutismes ponctués de "c'est bien mon fils" "présente toi au monsieur convenablement s'il te plait" "bon anniversaire" "merci papa" "oui papa" s'ensuivirent. Hors de question que tu ailles à la Yonsei. C'est trop proche de ton frère. Tu risquerais d'être contaminé par sa bêtise. Ce n'est plus toi qui décide, papa, aurevoir. Tu serres la poignée de ta valise grand prince, tu ravales tes larmes. Tu en as fait du chemin, tu en as encore beaucoup à faire. Ne te décourage pas. Tu deviendras quelqu'un de grand, quelqu'un de bien. Et tu sais au fond de toi que pour cela tu auras besoin de ta famille. Ta vrai famille : ton frère, Jae Sang.


Hyung, c'est moi.