Elle le regarde, le sent se rapprocher et la frôler avec plus d’envie que de sagesse. Elle n’est pas dupe Srey, elle sait ce qu’il veut, se sent frustrer que ce garçon agisse ainsi mais elle ne peut pas le blâmer elle est la première à vouloir danser avec lui … elle aurait préféré qu’il prenne sur lui et qu’il se contente de la laisser exprimer sa tristesse, mais il ne peut s’empêcher de profiter de la situation tout en restant respectueux, au moins Srey ne pourra pas le lui reprocher. Elle glisse ses mains sur son torse et noue ses doigts sur son haut pour le tirer à elle doucement « tu es déjà allé trop loin … » souffle-t-elle avant que son regard ne se fasse plus dur et plus félin. Elle ne le provoquait pas ni ne se montrait froide avec lui, mais elle lui rappelait qu’elle était le genre de femme à toujours avoir le dessus et à commander. Elle esquisse toutefois un sourire bien que son cœur saigne et ajoute « Mais je peux t’aider à te trouver une femme ce soir. » Elle avait besoin d’oublier, de se changer les idées, de s’occuper mais elle ne voulait pas trahir Yohan, elle avait déjà fait assez de mal, et Srey n’était pas le genre de femmes à coucher pour oublier, même si elle le voulait, il y avait ce qu’elle pouvait désirer et la réalité. Elle n’était pas un cœur à prendre et elle n’avait pas envie de gâcher d’avantage son histoire avec Yohan pour remplir le tableau de chasses d’un homme aussi bon soit-il. Elle ne connaissait rien de ce garçon et cette part de noirceur qu’elle voyait en lui se teintait d’une lueur étrange qu’elle était bien incapable de déceler. Elle savait aussi qu’il n’aurait aucun mal à se trouver une femme s’il en voulait vraiment une, mais elle avait besoin de le détourner d’elle, quand bien même elle se sentait flattée de son regard. Elle aimait particulièrement la façon qu’il avait de la tenir dans ses bras mais Srey savait aussi qu’il risquait de la repousser, peut-être même de l’insulter pour avoir possiblement joué avec lui. La nature de l’homme, celle du mâle, était d’une perversité abjecte dont elle avait si souvent été victime. Elle ne voulait pas le juger ou croire qu’il pouvait être aussi immonde que ces hommes qui avaient croisé sa route, mais elle préférait anticiper et ne pas se croire en sécurité sous le peu d’attention qu’il lui avait donné.

tu as déjà été trop loin ? tu fronces les sourcils aux mots de la jeune femme. tu ne comprends pas où elle veut en venir. tu as été plus que correct avec elle, n’allait jamais plus loin qu’un simple toucher. et pourtant, tu veux tellement plus. tu ne vois pas en quoi tu as été trop loin. tu ne l’as pas touché plus que nécessaire. tes mains n’ont jamais été plus bas que ses hanches. tu la respectes même si tu as clairement envie de la faire tienne le temps de cette soirée. tu essaies de sourire à ses mots, mais tu n’en as pas le cœur. elle te jette. ton égo en prend un coup et tu ne parviens pas à cacher ta frustration et ta déception. c’est elle que tu veux et pas une autre. pourtant tu ne feras rien de plus. tu n’étais pas un connard qui forçait les femmes. si elle ne voulait pas, tu ne la toucherais pas. mais elle raterait quelque chose. elle allait s’en mordre les doigts. « t’es sûre de toi ? » tu préfères demander pour être sûr. tu sais qu’un non est un non. mais en quelques secondes, elle pourrait changer d’avis non. tu la rapproches alors de toi, mais tu ne l’enfermes pas totalement dans l’étreinte de tes bras. tu lui laisses de l’espace si jamais elle veut s’échapper et s’enfuir. ta bouche retrouve son chemin vers son oreille. « t’auras qu’à mettre ça sur le compte de l’alcool. » tu ne la forces pas vraiment, tu lui suggères simplement de prendre du bon temps avec toi. si elle refuse encore une fois, tu ne diras rien. tu ne la laisseras pas forcément en plan, mais tu n’essaieras plus. tu auras perdu trop de temps avec elle et tu repartirais avec simplement ton envie inassouvie pour la jeune femme. « tu sais, une nuit n’a jamais tué personne… et puis c’est pas comme si t’étais en couple avec lui pas vrai ? » tu sais que c’est une pente dangereuse sur laquelle tu t’aventures mais tu t’en moques. elle est là à cause de lui non ? alors autant qu’elle l’oublie même si c’est seulement pour une nuit. de toute façon, tu ne veux pas plus. t’es pas le genre petit ami. tu préfères les coups à la va vite sans rien d’autre qu’une alchimie sexuelle. toi les sentiments et tout le reste tu t’en fous royalement tant que tu prends ton pied.

Etrange était le sourire doux qu’elle affichait sur ses lèvres. « Tu me veux à ce point ? » fit-elle simplement remarquer sans aucune once d’arrogance ou de moquerie. Elle passe ses mains sur son torse et se rapproche de lui pour déposer un baiser sur sa joue. Il avait raison et elle aurait pu craquer mais Khaliyan n’était pas comme ça. C’était peut-être ça son problème ? C’était peut-être ça sa force. Elle esquisse un sourire tristement. Ils n’étaient pas en couple, elle ne cessait de répéter ses mots en boucle dans sa tête et son cœur s’offusqua d’une telle vérité. Elle le pousse légèrement sans méchanceté et retourne au bar s’enfuyant comme une anguille pour éviter ses bras. Non pas qu’elle le fuyait lui mais elle voulait juste éviter d’afficher cette tristesse qui la submergeait soudainement. Elle ramasse ses affaires et place son cahier et ses crayons dans son sac. Elle se tourne vers lui, le cherche du regard et le rejoins sans mal. Elle relève son regard vers lui et souffle «  Et si on allait boire un verre dans un café plus calme ? On ne couchera pas ensemble toi et moi, il se passera rien de plus qu’une discussion entre deux inconnus. Disons que je te dois bien ça pour le visage tuméfié que tu as eu. » Elle frôle sa pommette qui avait dû être bleuté pendant un moment. Khaliyan n’avait rien de menaçant, sa froideur n’avait d’égal que sa douceur. Elle le fixe de ses grands yeux et affiche un petit sourire. Il était maitre de décidé ce qu’il voulait à cet instant. Elle avait été claire et ne cherchait rien de plus qu’une compagnie plaisante pour ce soir. Quelque chose l’empêchera un tant soit peu de penser à Yohan.