ANXIOUS + SAD + DEPRESSIVE ce n'est un secret pour personne. la neutralité que l'on peut lire sur ton visage cache bien plus qu'un simple air que tu te donnes. tout ce que tu as vécu, commençant par les abus que te faisaient subir tes camarades, tu t'en souviens. tu te souviens de tout. mot pour mot. tu emmagasines tout. et ce "tout", et bah, il revient à l'attaque. tu te mets à pleurer, tu redeviens fragile, faible. non, attends, t'es faible. bien trop faible. et c'est pour ça qu'on te marche dessus,pauvre gamine.

SHY & LONELY si la timidité te ronge, la solitude t'achève, tout simplement. tu n'aimes pas te mélanger aux autres, c'est encore un des autres effets de cette putain d'anxiété qui te bloque.

CREATIVE, CALM & SMART s'il y a bien deux adjectifs qui, positivement, te décrivent, sont bien ces deux là. ton intelligence dépasse l'entendement. la solitude n'a pas eu que des influences négatives sur toi, puisque, grâce à ces journées passées en solitaire, tu as réussi à développer un calme bien à toi. posée, réfléchie, tu tournes la langue sept fois avant de parler.

MISUNDERSTOOD de tous les adjectifs au monde, celui là est peut être bien le seul qui te décrit le mieux. incomprise. t'es incomprise. de tous. au fond,au fin fond,quand on creuse bien, on découvre la petite fille, celle qui a besoin d'être aimée, écoutée, couvée. la brisée, celle qui veut survivre, se révolter, changer.

Encore une fois, je me cache. De quoi j’ai peur ? Pourquoi j’ai peur ? Pourquoi je pleure en écrivant ? Toutes ces questions, elles me rongent. Elles me rongent, encore et toujours. Qu’est ce que j’ai fait au bon Dieu pour mériter ça, cette vie, ce désastre. Mais Dieu, est ce qu’il m’entend, est ce qu’il entend ces cris de désespoir bloqués au fin fond de ma pauvre gorge ?




Mes parents. Ils me crient dessus. Ils n’osent peut être  pas lever la main sur moi, mais ils continuent de me crier dessus. Ils me reprochent tout. Je suis une erreur de la nature. Merci maman, merci papa. Comme si on ne me le faisait pas assez comprendre. Je le savais. Déjà. On m’accuse à tord. On dit que c’est à cause de moi que leur relation s’est considérablement dégradée. Je ne vous ai jamais demandé de me garder, hein.






« Ae Jung, achète moi cette robe, t’es tellement riche, ça doit pas te poser problème… » « Ae Jung, on a plus d’argent, tu nous payes notre déjeuner ? »  « Ae Jung, tu peux nous faire nos devoirs ? On a des…problèmes à régler. » On me demande, le ton mielleux, les yeux doux, les doigts entremêlés. A chaque fois, on m’oblige. Divers demandes – ou plutôt, obligations – m’arrivent chaque jour. Quand arrêteront-ils cette putain de mascarade ? Je suis aussi faible et manipulable que ça ? Mais oui, Ae Jung, tu l’es. Regarde les, ils se moquent de toi, ils parlent dans ton dos, ils te poignardent. Et toi, t’es la pauvre conne qui fait tout ce qu’on lui demande. T’es conne. En plus de ça, tu te parles toi-même, ma petite. Je suis conne. Oh que je le suis.


Mon état ne s’améliore pas. Je me renferme sur moi-même, j’essaye d’éviter au maximum n’importe quel contact. Qu’il soit physique ou autre. Heureusement, on me le rendait bien. Je n’en demandais pas plus. Mais il faut avouer que malgré tout, je n’ai aucune autorité sur mes camarades. Aucun respect. Je n’étais pas respectée. On me bouffe le cerveau, on me sourit, et moi, je fonds, j’obéis, je baisse la tête, je les laisse me tuer petit à petit, je les laisse finir ce que mes parents ont commencé, je les laisse m’achever.


Je suis une bonne élève. Ça n’a jamais choqué les autres. Ça se voyait sur moi, en fait. J’ai toujours fait partie des premiers, honorant mon nom de famille – bien que mes parents n’avaient jamais été surpris, s’en fichant de moi et de mon futur. J’ai réussi à obtenir mon baccalauréat une année d’avance sur les autres de mon âge.


Ma période lycéenne a été la période qui m’a le plus détruite. J’en porte maintenant les séquelles. Les blessures du passé ne se referment pas, contrairement aux dires de certains.  On m’a tuée beaucoup trop de fois, il m’est impossible de faire comme si de rien n’était. Alors je fuis, je fuis, et je fuis encore. J’essaye de m’éloigner le plus des autres, j’essaye de m’isoler, m’isoler. Je veux qu’on me laisse, qu’on s’éloigne de moi, qu’on me laisse, mes démons et moi.