been waiting for the night to fall

now everything is bearable

l’air frais caressant la peau de la jeune nippone, son regard se perdit autour d’elle. elle était sensible aux moindres détails, les feuilles des arbres qui bougeaient dû au vent, le moindre bruit d’une quelconque voiture qui passait non loin d’elle, ce soleil qui brillait, certains oiseaux qui se mirent à chanter. cela faisait cinq longues années qu’elle n’avait pas mis les pieds dehors, cinq années qu’elle avait passé enfermée dans sa cellule en prison, et entourée de détenues. c’était.. étrange. elle devrait sans doute sourire, après tout, elle pouvait enfin profiter de la vie, mais la japonaise n’en avait pas la force. et.. maintenant ? qu’est-ce qu’elle était censé faire ? elle n’en savait rien, elle ne savait même plus sourire, elle n’était plus à l’aise dans sa vie, dans son propre corps. elle était seulement perdue, égarée sur son propre chemin et elle ne trouvait aucune sortie. ce n’est pas pour rien qu’elle avait essayé d’en finir, enfermée dans sa cellule merdique. parce qu’elle était persuadée que c’était le bout de son tunnel poussiéreux, mais la vie n’en avait pas terminé avec elle, elle ignorait pourquoi. une partie d’elle était soulagé pour une seule et unique raison : elle allait retrouver son frère, et plus seulement à travers un combiné de téléphone ou avec cette vitre qui les séparaient. non, elle allait pouvoir le revoir, et c’était un cadeau inouï pour elle. mais pour le reste, maika était partagé entre beaucoup de choses. elle était inquiète et perplexe. quel était le bon comportement à adopter ? qu’est-ce qu’il fallait qu’elle fasse ? elle fit quelques pas, quittant pour de bon, cette prison. elle devrait sans doute avancer vers une certaine délivrance, mais elle avait l’impression d’avancer droit vers un autre mur. elle chercha son frère du regard. où était-il ? elle n’osa pas faire quelques pas de plus, de peur de trop s’éloigner et de le louper mais aussi, de trop s’aventurer dans ce monde qu’elle ne reconnaissait même plus. fort heureusement après quelques secondes, ken apparut, se dirigeant vers elle. elle s’approcha de lui, maladroitement, parce qu’au final, elle ne savait pas quoi faire. le prendre dans ses bras ? elle ne savait pas faire. quoi lui dire ? elle n’en savait rien non plus. elle était toute cassée, maika. et peut-être même irréparable. « salut ken... » et pourtant, elle était quasi certaine que ce genre de retrouvailles ne se passaient pas comme ça chez les autres, ni même dans les films, mais qu’est-ce qu’elle en savait de ça ? elle n’avait presque jamais vu de films… la seule et unique fois où elle avait mis les pieds dans un cinéma, c’était le soir où clyde avait décidé de l’y emmener. elle baissa la tête, ses quelques mèches de cheveux formant ces vagues grâce au vent qui continuaient de souffler malgré le soleil qui était présent. « tu… tu m’as manqué. » reprend t-elle de manière tout aussi maladroite, avant de relever le regard vers lui, un sourire triste et gêné sur les lèvres. elle ne pouvait pas le prendre dans ses bras, c’était trop.. bizarre pour elle, pourtant dieu sait qu’elle en avait envie, mais ça ne se faisait pas chez les kimura, elle n’avait pas été élevée comme ça. elle n’avait pas été élevée tout court, et souvent, vivre dans ces conditions en devenait un difficile combat. mais elle savait que ça serait bien pire après sa sortie de prison, c'est aussi pour ça qu’elle était inquiète. pourtant oui, son frère lui a cruellement manqué, et l’idée de ne plus être séparée de lui par ces putains de barreaux faisait gonflait son cœur amoché.