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« rejoins moi dans ma chambre. » que yubin t’avait dit et c’était ce que tu avais fait avec un sourire aux lèvres. tu allais passer une après-midi en compagnie de ton ami et tu ne serais pas seul. au moins ça te ferait oublier ton mal du pays l’espace de quelques instants. c’est pour cette raison que tu sautilles presque sur place alors que tu te diriges vers la chambre de cutie binbin. tu frappes à la porte et quand tu n’entends pas de réponse, tu actionnes la poignée pour ouvrir la pièce. tu entres lentement en t’excusant. il n’y a personne sur les lieux et c’est parfait. au moins comme ça, tu n’aurais pas besoin de parler à quelqu’un. parce que tu as beau être là depuis six mois, ton coréen n’est pas encore le meilleur qu’il soit et tu bafouilles énormément quand tu es stressé. c’est souvent le cas avec les gens que tu rencontres pour la première fois et à qui tu parles pour la première fois. du coup, t’es soulagé de voir que la chambre est vide. tu la parcoures des yeux dans une curiosité non feinte. tu t’avances vers un des bureaux que tu devines être celui de yubin. y a quelques photos de patineurs donc, c’est très certainement lui. des pilules rouges attirent alors ton attention. il y en a quatre et elles ressemblent un peu à des bonbons. yubin ne dira rien si tu en prends un pas vrai ? tu en attrapes donc un et tu le mets dans ta bouche. tu le laisses d’abord fondre sous ta langue avant de croquer parce que tu ne sens pas le goût sucré. et c’est encore pire. tu avales le tout avec une grimace. c’était vraiment dégoûtant. la porte s’ouvre alors et binbin apparait dans ton champ de vision. tu attrapes une autre pilule et tu la lèves dans sa direction. « je sais pas où tu as acheté ces bonbons, mais ils sont dégoûtants… vraiment dégoûtant. » t’es loin de te douter que ce ne sont pas des bonbons.

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Aujourd'hui, Yubin ne va pas passer son après midi seul sur son lit, à analyser des vidéos de patinage où à revoir encore et encore les même films. Non, aujourd'hui il a un ami qui vient passer du temps avec lui, et ça c'est tout nouveau pour lui. Il faut dire qu'il n'est pas très doué le gosse pour se faire des amis, qu'il a toujours été assez solitaire, voire même le bouc émissaire de ses camarades de classe, alors tout ce qui définit cette amitié est assez étranger pour le coréen. Il apprécie beaucoup Wenjun, passe de bons moments avec lui même s'ils ne se connaissent pas encore tant que ça, même si la barrière de la langue crée parfois quelques obstacles, et surtout même s'ils sont totalement différents l'un de l'autre. Tout les oppose, pourtant ça fonctionne. Parfois, Yubin se dit que que si son ainé l'apprécie, c'est probablement parce qu'il est trop gentil, qu'il est incapable de détester, mais il veut se convaincre que leur amitié peut fonctionner. Alors il rejoint tranquillement sa chambre, ses pas lourds de fatigue comme souvent et ouvre la porte, directement attaqué par les mots de son ami qu'il ne comprend même pas tout de suite.  « Quels bonbons ? J'ai pas de... » Et il réalise soudain, reconnait aisément la pilule que Wenjun lui montre, et la panique le crispe instantanément. Pourquoi avait-il laissé trainer ça ? Même épuisé, il aurait dû les ranger, les cacher, certainement pas les laisser en évidence comme ça. Et pourquoi le chinois en avait-il avalé une ? Comment peut-il simplement se servir sans se poser de question, pire encore croire que c'était des bonbons ?  « Non non non.. » Yubin est tétanisé, il ne sait pas quoi faire alors il l'attrape au poignet et le tire rapidement dans la salle d'eau  « Idiot ! T'es un imbécile ! Putain Jun mais pourquoi t'as fait ça ? Vomis, vomis tout de suite ! Tu vois pas que c'était pas un bonbon ? Vomis ça j'ai dit ! »

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tu sais que c’est mal de prendre des choses qui ne sont pas à toi. et pourtant tu n’avais pas pu t’en empêcher en voyant les bonbons sur le bureau de yubin. tu avais goûté et immédiatement regretté de l’avoir fait. le goût était affreux et tu ne manques pas de le dire quand le plus jeune entre dans la pièce. tu t’attendais à ce qu’il te crie dessus parce que tu avais pris quelque chose qui n’était pas à toi, mais non ce n’est pas ce qui arrive. il te tire par le poignet pour te mener dans la salle de bain et te traite d’idiot, d’imbécile et te demande de vomir. tu ne comprends pas tout ce qu’il te dit mais tu en comprends le sens général, et tu sens les larmes te monter aux yeux. « tu fais mal. » que tu geins alors que tu essaies de te dégager de sa prise. il serre trop fort et tu es prêt à réellement pleurer à cause de la douleur et parce qu’il t’insulte. « je suis pas un idiot. » que tu cries presque dans ta langue natale alors que tu tires sur ton poignet sans comprendre ce qui lui arrive. pourquoi réagit-il comme ça ? pourquoi te fait-il mal ? pire pourquoi t’as l’impression qu’il a peur de quelque chose ? tu secoues la tête tandis que tu gardes la bouche fermée. tu ne veux pas vomir. déjà parce que tu ne sais pas te faire vomir, et qu’en plus tu ne veux pas avoir le goût ignoble de la bile dans ta gorge. de plus, il est hors de question que yubin foute ses doigts dans ta gorge pour le faire. « je veux pas ! lâche moi. » maintenant, c’est toi qui a peur de lui et de la force qu’il a. « s’il te plait, lâche moi. » tu murmures revenant en chinois sans même t’en rendre compte. tu veux juste qu’il arrête de serrer si fort et surtout qu’il arrête de te faire peur. tu ne comprends pas sa réaction, ce n’est qu’un bonbon après tout. pourquoi est-ce si violent alors que ce n’était qu’une confiserie.

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C'est une catastrophe, et surtout c'est de sa faute. Avec tous ses défauts, Yubin s'est plus d'une fois demandé s'il sera un bon ami pour Wenjun depuis qu'il a sympathisé avec lui. Alors même s'il est de toute évidence attaché au chinois, il tente malgré tout de ne pas lui accorder trop d'importance dans sa vie, convaincu que tôt ou tard leur amitié prendra fin, et il ne veut pas en souffrir. Seulement voilà, jamais il n'aurait imaginé que ce soit ça qui cause une tempête entre eux, qu'à cause de son inconscience, son ami se retrouve à avaler de la drogue. Yubin est bien conscient de l'innocence et de la pureté de son camarade, mais le fait qu'il ne fasse même pas la différence entre un bonbon et une gélule aussi suspecte que celle de la crimson, ça il ne s'y attendait vraiment pas. Alors évidemment il panique, évidemment il craint les conséquences. Il se fiche bien des effets indésirables sur son propre corps puisqu'il consomme de cette drogue en connaissance de cause, tout comme il abuse du xanax en sachant parfaitement les conséquences, mais Wenjun lui ne sait rien de tout ça, et puis qui sait, il pourrait avec une très mauvaise réaction allergique ou n'importe quoi d'autre de dangereux, ce qui amplifie encore plus la panique du plus jeune qui s'empresse de le tirer jusqu'à la salle de bains pour l'obliger à vomir. Seulement voilà, son ami ne semble pas prendre conscience de la gravité de la situation et refuse comme un enfant capricieux. Que peut-il faire, le forcer ? Il en serait capable après tout. Ses mains tremblent nerveusement sous le coup de la panique et il refuse de le lâcher. « Vomis Jun ! Je te lâcherai pas tant que t'auras pas recraché cette merde ! C'est pas un bonbon putain, c'est de la drogue ! » Sa respiration se saccade à cause de la peur, les larmes lui montent aux yeux et il le force à se mettre au dessus de la cuvette « Allez pitié vomis ! Tu te rends compte de ce que t'as fait ? T'as avalé de la drogue idiot, tu peux pas laisser ça dans ton estomac ! »

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tu n’aurais jamais pensé qu’un jour yubin puisse te faire si peur. tu n’arrivais pas à réfléchir correctement parce qu’il t’effrayait et qu’en plus il te faisait mal. il ne veut pas te lâcher et tu as beau te débattre il te tient toujours aussi fermement. tu sens les larmes monter à tes yeux et tu secoues encore un peu plus la tête quand il te dis de vomir. hors de question que tu vomisses. tu ne veux pas avoir cette sensation et le goût ignoble qu’elle amène. tu arrêtes d’essayer de t’échapper quand tu entends le mot drogue. tu comprends ce qu’il te dit parce que ça fait parti des mots que tu as été obligé d’apprendre avant ton départ pour ne pas que tu te fasses avoir vu que tu es jeune, étranger et que tu ne sais pas parler le coréen. c’est à ce moment que yubin arrive à te mettre la tête au-dessus de la cuvette des toilettes et tu te débats avec un peu plus de force. « lâche moi yubin. » tu ne fais même plus l’effort de parler en coréen et c’est ta langue natale qui sort. « tu me fais mal et peur. laisse-moi s’il te plait. » tu le supplies parce que tu ne veux pas de ça. tu te mets même à sangloter parce que tu voudrais qu’il soit plus gentil avec toi. ce n’est pas ton meilleur ami qui est là avec toi dans cette salle de bain. il n’est pas le yubin que tu connais. t’as l’impression que c’est un total inconnu et c’est ce qui te fait le plus peur, qu’il puisse changer de comportement comme ça du tout au tout. tu ne sais pas réellement par quel moyen tu y arrives, mais tu parviens à te défaire de son emprise et tu te recules dans un coin de la pièce en boule, alors que tu continues de pleurer. « ne t’approche pas. reste loin. » tu geins encore une fois en chinois tandis que tu plonges ta tête dans tes bras pour te cacher de yubin et de ses envies de te faire vomir. tu ne réalises pas réellement que c’est de la drogue que tu as avalé. tu es encore trop sous le choc du comportement de celui que tu considères comme ton meilleur ami. pourquoi réagit-il comme ça ? pourquoi te fait-il si mal et si peur ? tu voudrais appeler ta maman mais tu n’y parviens même pas.

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Pourquoi Wenjun a fait ça ? Comment a-t-il pu se servir dans les affaires des autres sans même se demander ce que c'était ? Yubin sait pourtant que son ami est très difficile lorsqu'il s'agit de nourriture, qu'il surveille tout ce qu'il ingère, alors pourquoi cette fois, face à quelque chose d'aussi nocif et dangereux, il ne s'est pas méfié ? Le patineur lui en veut, oh ça oui il lui en veut vraiment. Il lui en veut d'être si naïf, de ne pas voir que le danger est partout, de vivre dans sa bulle où le monde est beau et gentil. Il lui en veut de ne pas l'écouter aussi, de refuser d'obéir alors qu'il ne veut que son bien, ne cherche qu'à le protéger et évacuer cette gélule qu'il n'aurait jamais dû prendre en premier lieu. Puis il lui en veut de se débattre, de le repousser alors que s'il fait tout ça, c'est uniquement pour le libérer de ce véritable poison. Il lui en veut de pleurer ainsi, comme si c'était Yubin le danger dans cette situation, et il lui en veut de s'échapper de son emprise pour s'éloigner de lui, comme si le coréen était devenu une menace, comme s'il avait peur de lui. Et ça, ça brise le coréen. Les tremblements de ses mains s'amplifient, sa respiration se saccade plus encore. Tout ça c'est de sa faute, c'est encore lui, toujours lui le fautif. Il ne fait jamais rien de bien après tout, c'est pour ça aussi qu'il n'a pas d'amis. Il détruit tous ceux qui s'approchent de lui. Yubin c'est un ouragan, c'est une catastrophe. Yubin c'est quelqu'un qu'on doit fuir comme la peste parce qu'il n'apporte jamais rien de bon, qu'il est malade, impossible à aimer, incapable d'être bon, assez bien. « Oh non qu'est-ce que j'ai fait... » C'est à cause de lui si Wenjun a pris cette drogue, à cause de lui qu'il est terrifié, qu'il pleure, qu'il a mal. Et les larmes dévalent ses joues pâles sans même qu'il ne s'en rende compte pendant qu'il recule pour protéger son meilleur ami « Junnie je... » Il a envie de fuir, de s'isoler, de prendre deux, trois, peut être quatre cachets de xanax pour calmer l'anxiété qui monte progressivement. Mais il ne peut pas. Pas tant que le chinois garde cette merde dans son corps. « J'suis désolé » et la peur augmente son niveau d'adrénaline, lui donne la force de relever Wenjun et de le remettre face à la cuvette avant d'enfoncer ses doigts dans sa gorge pour le faire vomir de force, répétant encore et encore des excuses pendant que son ami vide son estomac.