the big boys breakin' all the rules
une lumière blanche extirpa tadashi de son sommeil de façon brutal, si brutal qu’il eut l’impression de ne plus être certain de là où il se trouvait. chez lui? à l'hôpital? dans une planque quelque part? il lui fallut quelques secondes pour que ses yeux s’habitue à l’agressivité de la lumière. il tenta de se tourner dans son lit, mais une douleur aux côtes le fit grogner. sa nuit de sommeil -aussi mauvaise a-t-elle été- lui aurait presque fait oublié ce qui s’était passé la veille. avec beaucoup d’efforts, tadashi finit par se retourner pour voir qui venait de le réveiller si soudainement. le regard encore un peu flou, il discerna la silhouette de sa mère qui poussa un léger cris. elle venait sûrement de voir la gueule qu’il avait. il comprit à cet instant que les choses étaient plus grave qu’il l’avait imaginé. les hommes qui lui étaient tombé dessus ne l’avait vraiment pas loupé, et il commençait à ressentir la douleur qui se réveillait petit à petit. sa mère s’approcha rapidement de lui, elle semblait paniquée et inquiète, la vue de tadashi finit par revenir et il pouvait le confirmer sa mère était apeurée. elle se leva et partit quelques secondes avant de revenir avec ce qui semblait être une trousse de secours. le jeune homme essaya de se redresser mais la douleur était trop grande, bien plus forte encore que la veille. sa mère lui fit comprendre qu’il fallait mieux qu’il reste couché. d’un geste simple, elle posa ses mains sur son torse le tournant sur le dos. elle était douce sa mère, tendre dans ses gestes et ça faisait toujours du bien à tadashi de l’avoir à ses côtés. en premier lieu, elle ne posa aucunes questions, elle se contenta de soigner son fils. tadashi avait un oeil gonflé, il avait du mal à voir mais quand il posa son regard dans celui de sa mère, il se rendit compte qu’elle avait les yeux mouillés. ses gestes devinrent un peu plus tremblant, tadashi attrapa la main de sa mère et la fixa. « je vais bien m’man. » tada avait prit des coups violents, il était amoché physiquement mais il ne voulait pas voir sa mère dans cet état, il voulait la rassurer pour lui faire comprendre que ce n’est pas si grave. quelques larmes glissèrent sur les joues de sa mère avant qu’elle se reprenne et soigne son fils. il lui fallut quelques secondes de silence avant qu’elle reprenne la parole: « qui s’est qui t’as fais ça ? qu’est-ce qui s’est passé tadashi ? » on pouvait entendre la tristesse qui la prenait à la gorge. elle gardait son attention sur ce qu’elle faisait pour ne pas avoir à laisser à nous ses larmes s'échapper. le jeune homme grimaça à plusieurs reprises. inutile de mentir à sa mère, elle connaissait bien son fils, il avait des mauvaises fréquentations, des amis pas très réglo et une tendance à se foutre dans la merde facilement. « j’dois de l’argent à quelqu’un que j’pensais pouvoir arnaquer… » il posa son regard sur le plafond de sa chambre. tadashi était jeune, trop jeune peut-être, il était bien trop concentré sur comment faire gagner de l’argent à sa famille pour se rendre compte qu’il avait mit les pieds dans quelque chose qui le dépassait. il avait essayer de gagner de l’argent en jouant à des jeux illégaux dans l’espoir de remporter gros pour aider sa famille, sauf qu’au final, il avait tout perdu, il s’était endetté à tel point qu’aucune cachette ne pourrait l’aider à fuire ces types à qui il devait un paquet de fric. dans la merde, il l’était jusqu’au cou et c’était difficile pour lui de se rendre compte de la réalité de ses conneries. un moment de silence s’installa dans la chambre alors que sa mère était toujours là à le soigner. le jeune homme poussa alors un soupire. « papa va me tuer. » sachant pertinemment qu’il allait se faire assassiner par son paternel. il ferma les yeux un instant en grimaçant légèrement quand sa mère vint désinfecter les plaies plus sensibles. avec la gueule qu’il avait maintenant, il ne pouvait plus mentir face à son père. il allait devoir faire face à sa colère, à la déception d’un père qui passe sa vie à lui rappeler qu’il fera couler leur famille à force de faire des conneries. le silence de sa mère en disait long sur la situation, d’ailleurs. « on trouvera une solution, on en trouve toujours. » sa mère n’avait pas son sourire habituel, et tadashi ne savait plus quoi faire. mais devait-il faire quelque chose? n’avait-il pas déjà assez fait? il était peut-être temps qu’il arrête ses conneries, mais en était-il capable? la réponse était non, mais ça il n’en savait encore rien.

i break the mirrors into pieces.
il faisait frais dehors, une brise glaciale fouettait le visage de tadashi. devant lui s’étendait un paysage fait de lumières artificielles et de nuisance sonore. la ville s’agitait comme une fourmilière. le jeune homme avait le regard dans le vide, rien ne fixait son attention hormis le ciel noir. il n’avait pas envie de prêter attention à tout ce monde qui s’agitait dans la ville. il n’avait pas envie de grand chose, il fallait le dire. une semaine plus tôt, sa petite amie avait perdu la vie dans un tragique accident de moto. elle était supposé le rejoindre mais au lieu de ça, c’est la mort qu’elle avait rencontré laissant sa famille et son petit ami derrière elle. la nouvelle avait frappé tadashi de plein fouet. jamais il n’aurait pensé la perdre comme ça. cette épreuve était trop brutal, trop cruelle pour lui qu’il ne savait pas comment s’en sortir. sa mort avait emporté avec elle une partie de tadashi. quelque chose s’était éteint au moins où il avait apprit la nouvelle. elle avait laissé un vide qu’il n’était pas certain de combler un jour. murer dans son silence, tadashi ne voulait pas en parler, il s’isolait et fuyait les moindres interactions avec sa famille. il ne mangeait quasi plus, tout ce qu’il faisait de ses journées, c’était regarder les vidéos de minhee qu’il avait sur son téléphone. ses yeux quittèrent d’ailleurs l’obscurité pour venir se poser sur l’écran de son téléphone. elle était là, en fond d’écran, souriante, radieuse, tadashi afficha un sourire triste. c’était tout ce qui lui restait d’elle: des photos, des souvenirs, rien d’autre. son coeur se serra quand il pensa à leurs souvenirs. sa main pressa le téléphone tant la douleur était forte. il baissa la tête un instant sentant la colère monter en lui. il aurait voulu hurler, sortir cette tristesse qui lui tiraillait le coeur mais il n’en fit rien. la porte derrière lui s’ouvrit. il n’entendit que le bruit, il ne se retourna pas, néanmoins, il se reprit et redressa la tête. au bruit des pas qui s’avançaient en sa direction, tadashi n’eut aucun mal à reconnaître son père. quand il était plus petit, il s’amusait à deviner qui passait devant sa chambre en fonction des pas qu’il pouvait entendre, c’est comme ça qu’il avait appris à reconnaître le bruit des pas de chaque membre de sa famille. son père arriva à sa hauteur, tada ne bougea pas d’un poil, il resta fixer sur l’infinité du ciel. un long silence s’installa, les deux hommes se trouvaient tous les deux face à la vue qui semblait leur donner une excuse pour ne pas se faire face. le plus jeune ne comptait pas ouvrir la conversation, il aimait le silence ces derniers temps et la solitude aussi. pourtant, son père, lui, était bien là pour quelque chose. « c’est kin qui m’a dit que tu étais là. » son père tourna la tête vers lui attendant une réaction de son fils. mais rien, tada garda les yeux droit devant lui. son père enchaîna: « il s’inquiète… on s’inquiète tous pour toi. » son père ne le lâcha pas du regard. tadashi, quant à lui, senti que les propos de son père le bousculait. sa famille se faisait du souci pour lui et lui ne faisait rien pour les rassurer mais que pouvait-il faire? avancer tout seul, sans elle? c’était bien trop tôt pour lui, bien trop rapide de continuer sa vie sans elle. « je vais bien. » non, il n’allait pas bien, la preuve il sentait la tristesse l’envahir un peu plus. s’il arrivait à se mentir à lui-même, il ne pouvait faire semblant face à son père. leur relation avait toujours été conflictuelle, pour autant son père le connaissant par coeur. et, à cet instant précis, il savait qu’il était sur le point de voir son fils imploser sous le poids de la tristesse qu’il ressentait. il le fixa toujours pour être certain d’être là quand les larmes seraient bien trop difficile à retenir. tadashi sentait son regard sur lui, il avait l’impression de ne pas pouvoir échapper à tout ça, que de toute façon, il finirait par craquer. pourtant, il luttait à tel point qu’il dû baisser la tête pour ne pas avoir à montrer la première larme qui venait de s’échapper. malgré tous les efforts qu’il faisait pour ne pas s’effondrer devant son père, la tristesse était trop lourde, le pesait trop pour qu’il ne s’écroule pas sous son poids. doucement, son père s’approcha de lui. « on est là, fils. » il déposa sa main sur l’épaule de tadashi qui n’avait pas relever la tête. il se mit à sangloter, apportant sa main à son visage, son père resta là à l’observer quelques secondes avant de venir le prendre dans ses bras. cela faisait des mois et des mois que tada n’avait pas reçu ce genre de signe d’affection de la part de son paternel, leur relation étant bien trop conflictuelle. « tu n’es pas seul, tu ne le seras jamais. » dit son père d’une voix douce, réconfortante même. le plus jeune s’écroula dans ses bras et pleura pendant de longues minutes. il laissa la tristesse sortir, s’exprimer sous cette forme et s’accrocha à son père comme rarement il ne l’avait fait. à cet instant, il se rendait compte de l’importance qu’il avait pour lui, mais aussi pour toute sa famille. son père était le pilier d’une famille qui pourrait bien s’écrouler sans lui.

i knew that something would always rule me...
avachie sur sa chaise, tadashi se trouvait en face de quelqu’un qu’il aurait préféré ne pas revoir, du moins pas dans cet endroit. yury était là, assit en face de lui, le regardant avec un sourire qu’il peinait à garder. tadashi, lui, ne lui souriait pas, il le fixait avec un regard brûlant de colère la mâchoire serrés. le bruit de la pluie qui frappait contre les carreaux de la prison comblait ce silence gênant. ni yury, ni tadashi ne prenait la parole. de toute façon, qu’avaient-ils à se dire? yury avait couper les ponts avec lui malgré le fait que tada ne voulait pas perdre ce qu’ils avaient. sa soeur -et la petite amie de tadashi- était morte de façon brutale dans un accident de moto, tous les deux souffrait de cette perte. pour tadashi, ça avait été l’effondrement de son monde, de ses projets futurs. il avait eu l’impression d’avoir tout perdu, il s’était senti seul et ce sentiment de solitude le rongeait alors il avait cherché à partagé sa souffrance avec yury. le problème étant que ce dernier avait refusé, l’avait rejeté. et pour tada ça avait été la goutte de trop, à nouveau il avait basculé un peu plus profondément dans l’illégalité. ses vieux démons l’avait fait plonger un peu plus au fond du gouffre jusqu’au jour où il s’était fait coincé. résultat des courses, aujourd’hui il se retrouvait enfermé dans cette prison à tenter d’y survivre le temps pour lui d’en sortir. d’une certaine façon, tadashi blâmait yury pour tout ce qui lui arrivait maintenant. il était certain que s’il avait pu partager sa peine avec lui, les choses n’auraient pas été les mêmes et il n’aurait sûrement pas replonger. néanmoins, la vérité c’était qu’il était le seul responsable de cette descente aux enfers et qu’il avait décidé de laisser ses démons le consumer. yury n’y était pour rien. « t-tu vas bien? » yury fixa tadashi qui lui regardait la pluie dehors. maintenant il s’intéressait à lui? qu’est-ce que ça pouvait lui faire qu’il aille bien ou mal? du coin de l’oeil, tadashi pu apercevoir son léger sourire disparaître face à son silence. il tourna la tête en sa direction, le visage toujours autant fermé. « pourquoi t’es là? » tadashi ne cachait pas sa rancoeur, bien au contraire il voulait que yury voit dans son regard qu’il lui en voulait terriblement. il voulait même qu’il comprenne ce qu’il avait perdu en le rejetant. le plus jeune eut bien du mal à tenir le regard de tadashi, il baissa la tête sûrement par tristesse. « je… je voulais être certain que tout allait bien pour toi ici. » il ne releva pas la tête vers le plus vieux. tadashi percevait sa sincérité et c’est bien ça qui lui faisait le plus mal. pourquoi il n’était pas venu plus tôt? pourquoi il n’était pas venu avant tout ça? tada aurait voulu lui sauter dessus pour le frapper tant il souffrait, il aurait voulu l’étrangler pour qu’il comprenne à quel point tadashi lui en voulait. « tu m’as vu, maintenant tu peux t’casser. » tadashi jouait de l’indifférence pour ne pas lui montrer qu’il avait le coeur serré de le voir en face de lui. tout ce qu’il souhaitait c’est que yury comprenne que tada ne voulait plus jamais le voir, il voulait le dissuader de revenir ici pour qu’il n’est plus jamais à souffrir de sa présence. à nouveau un silence prit place, tadashi aurait pu se lever et partir mais il n’en trouva pas la force. son cerveau lui ordonnait de partir mais son coeur, lui, voulait rester. yury déglutit avant de relever la tête vers lui, les yeux humides. « je m’en veux aussi, tu sais. » sa voix se brisa et les larmes coulèrent. les poings serrés, tadashi sentait son coeur se tordre, il avait envie de hurler tant il se sentait impuissant face à cette douleur le détruisait. le masque de l’indifférence tomba alors, tadashi ne pouvait pas cacher cette colère qui brûlait en lui. yury était si cruel de revenir le voir tandis que lui essayait de faire sa vie sans lui. il aurait voulu lui cracher au visage qu’il le détestait mais est-ce que c’était vraiment le cas? au fond de lui, cette rage cachait simplement la tristesse de l’avoir perdu et la peur de lui pardonner. « j’espère bien qu’tu t’en veux, mais tes regrets c’est rien à côté de ce que tu m’as fais ! » la colère le fit se dresser sur ses jambes. il fixa yury droit dans les yeux pour qu’il n’oublie pas ce regard chargé de tristesse qu’il lui adressait. il sentait que les larmes montaient mais le plus vieux refusait de montrer à yury qu’il souffrait autant que lui, il se refusait à lui faire percevoir la vulnérabilité dont il faisait preuve quand il était là. alors il se tourna en direction de la porte du gardier mais avant de frapper pour retourner dans sa cellule, il tourna légèrement la tête vers lui. « ne vient plus me voir ici, ça sert plus à rien. » il tambourina violemment contre la porte pour que le gardien arrive le plus rapidement possible. il devait quitter cette pièce, il ne pouvait plus rester là, s’il restait plus longtemps, son coeur aurait probablement lâché tant la douleur était insurmontable. la porte s’ouvrit et, sans même regarder derrière lui, tadashi quitta en vitesse la pièce laissant derrière lui un yury plus brisé que jamais. un yury avec qui il aurait pu renouer mais, au lieu de ça, qu’il a préféré rejeter comme lui avait été rejeté quelques mois plus tôt. oeil pour oeil, dents pour dents.

in a flash all was lost in the hellfire of twisted metal.
tout était flou autour de lui. l’odeur de la fumée agressait ses narines. il faisait noir. le bip de la voiture résonnait comme un bruit lointain. un décor apocalyptique. sa tête tournait, il était complètement sonné. toute cette fumée lui donnait la gerbe. elle l'empêchait aussi d'y voir quelque chose. il toussa à s'en arracher les poumons. la tête dans le volant, il ne savait pas ce qu'il s’était passé. aucun souvenirs de comment il en était arrivé là. juste le souvenir d’avoir prit un virage à 90 degrés. « papa ? » cria-t-il, les yeux à moitié clos. bordel, il n’y voyait rien. dans la fumée, ses yeux cherchaient la vue d'un corps. celui de son père. celui de kin. celui de hiro. qu'importe, il avait besoin de les savoir conscients. sur le capot du véhicule, dans le brouillard, il aperçu un corps inerte. il tourna vivement la tête vers la place passagère, à côté de lui. ses yeux s'écarquillèrent. « non... non... » souffla-t-il. ce n'est pas le corps de kin. il ne voulait pas y croire. sa vision lui jouait des tours. c'est ces nuages de poussière qui lui bloquaient la vue, l’étouffaient, l’étranglaient même. au point qu’il avait des hallucinations. alors, il poussa la portière de la voiture pour se laisser tomber par terre. il faut qu’il sortes. il lui faut de l'air. il faut qu’il respires. il se mit à paniquer. son cœur s'emballa. son cerveau s’affola. il ne voulait pas y croire, c’était impossible. ce n'était pas kin. il se releva, titubant. doucement, il s'avança vers le capot avant de découvrir le visage de son petit frère, en sang. « kin ? » ses mots peinent à sortir. la tristesse et la peur le frappèrent violemment. il s’approcha un peu plus de ce corps. « KIN ! RÉVEILLE TOI ! » hurla-t-il, désespéré. il ne bougea pas. aucunes réponses. qu'est-ce qu’il avait fait ? est-ce qu'il était mort ? il s'éloigna alors de quelques pas, sans quitter son corps des yeux. il eut envie de dégueuler. il laissa passer quelques secondes, le temps pour lui que sa vision se remette. il posa ensuite son regard à l'arrière de la voiture, là où hiro et son père se trouvaient. contre la vitre, il vit le visage recouvert de sang de son frère. lui aussi ne bougeait plus. le jeune homme vivait un vrai cauchemar. il fit quelques pas de plus, il se mit à prier pour que son père soit encore conscient, qu’il ne soit pas totalement seul dans ce mauvais rêve. il ne pouvait pas être seul dans cet enfer. il lui fallait son repère, sans quoi il allait craquer. arrivé devant la portière, il distingua le corps de son père, inerte lui aussi. « p'pa ? » sa gorge se noua, étouffée par la tristesse qui le gagna aussitôt. la panique et le chagrin qui le frappa de plein fouet le fit tomber à genoux. il était seul ce soir, seul au milieu de ce chaos qu’il était certain d’avoir créé. à terre, il laissa les larmes coulées le long de ses joues, il s’abandonna à ce chagrin qu’il éprouvait, à tout ce mal qui venait de le submerger. il resta là, de longues minutes incapable de relever la tête, impuissant face à cette situation. il finit par pousser un cri qui déchira le ciel, un hurlement de colère, de tristesse et tant de chose à la fois. une plainte qui se perdit dans le néant. il était seul tadashi, seul face au cataclysme qui venait de bouleversé sa famille à tout jamais.