La vibration au niveau de ma poche se fit sentir. Je déglutis difficilement. Pas besoin d’être un génie pour savoir que mon téléphone sonnait et même pour savoir de qui il s’agissait. Et je pouvais même entendre déjà toute la conversation d’avance. Non pas que j’étais doté d’un don de précognition, mais simplement que c’était devenu une habitude, une habitude que je détestais profondément, un habitude qui jouait sur mon moral. Mais est-ce que je pouvais faire le choix de ne pas répondre à mon téléphone ? La réponse était non, parce que ça aurait empiré la situation. Pourquoi j’étais en train de baliser pour un coup de fil ? Pourquoi ? Parce c’était ma mère qui m’appelait et il n’y avait qu’une seule raison qui faisait que ma mère appelait, c’était que je ne lui avais pas envoyé d’argent ce mois-ci et elle venait gentiment me rappeler que j’étais un mauvais fils et monstre d’égoïsme par la même occasion. Je me mordis la lèvre inférieure en regrdant mon clavier électronique que je venais de m’acheter pour célébrer l’acceptation de mon dossier à l’université Yonsei…. et aussi histoire d’avoir un peu de plus de matériel pour composer …. donc en soit c’était aussi pour avoir plus de matériel pour ma rentrée.

Je fini par prendre une longue inspiration avant de décrocher, tout ce passerait bien, il fallait être positif. Mais rapidement, ma positivité se fit la malle et que je déchantais. Pourquoi j’avais espéré que les choses ses passent autrement au juste ? Je me passais la main sur mon front, heureusement qu’il n’y avait aucun de mes colocataire renards présents parce qu’ils auraient pu s’inquiéter sur le fait que je sois harcelé par une hystérique…. et en soit ce n’aurait pas été complètement faux. C’était toujours la même histoire, le même scénario qui se répétait en boucle. Les coups de téléphones, la cupabilité qu’elle faisait peser sur mes épaules et en soit… tous les arguments qu’elle avançait étaient vrais, alors qu’est-ce que je pouvais dire ? Mes parents avaient été si compréhensifs et ce depuis le tout début. Ils avaient adopté un gamin muet, traumatisé, sans le moindre souvenir de son enfance. ils avaient eu la patience d’attendre une année avant que j’ose à nouveau parler, en me couvrant d’amour et m’offrant un foyer rassurant et protecteur. Bien sûr, ils avaient râlé quand j’avais abandonné mes études pour vivre la grande aventure de la musique avec Kitae. Pourtant ils ne m’avaient jamais reniés. Alors ouais… maintenant que leur situation était compliquée et instable; c’était à moi de les aider, parce c’était ce que je devais faire en temps que fils aimant et… ben je les aimais mes parents. Donc je voulais les aider, même si j’agissais par culpabilité plus qu’autre chose.

Maman… je… c’est que c’est compliqué. Tu sais que j’avais posé mon dossier à Yonsei ? Tu sais l’université que m’aviez conseillé ? Ben c’est accepté… et je passe directement en deuxième année. Je me mordis la lèvre inférieure avant d’ajouter sur un ton d’un gosse qui avait volé des cookies dans le dos de ses parents. Du j’ai…. acheté un peu de matériel pour commencer l’année et… ça sera compliqué pour vous aider ce mois-ci. Je grimaçai alors que sa réponse ne fit pas attendre et ça continuait sur le même discours. J’avais fini par m’affaler complètement sur mon lit, téléphone toujours à mon oreille. Mais avant même qu’elle n’ait pu finir son discours pour me culpabiliser à mort, j’ajoutai. J’ai une bourse maman et…. je vais me débrouiller pour t’envoyer de l’argent ce mois-ci…. et un peu plus le mois prochain, ça te va ? Je finis par soupirer imperceptiblement, passant ma main sur mon front. J’avais au moins évité l’incident diplomatique, en revanche, le soucis allait être que j’allais galérer à la fin du mois. J’allais probablement passer des journée à ne manger que du riz… tant pis, je me serrerai la ceinture. Enfin l’orage était passé, ma mère s’était adoucie et vint le temps de raccrocher. Quelques mots pour se dire au revoir et finis par laisser tomber mon téléphone sur le lit. J’étais tranquille, enfin, pour ce mois-ci. Je soupirais longuement. La situation était tellement… compliquée à gérer. Je savais que je devais aider mes parents, parce qu’ils avaient fait énormément pour moi. Pourtant… je ne saurais expliquer pourquoi mais, j’avais le sentiment qu’il manquait quelque chose. Qu’il me manquait quelque chose. Sauf que je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus, je ne me l’expliquais pas. Je finis par sombrer doucement dans un sommeil lourd, espérant trouvé la réponse ou juste un peu de calme avant une nouvelle tempête.