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choi aran (+) delirium
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choi aran (+) delirium | Jeu 27 Sep 2018 - 23:18 Citer EditerSupprimer
Choi Aran
Voir le monde comme je suis, non comme il est.
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Il parait que... A la découverte d'Aran: Il sous-loue un appartement de tout juste 20m carré à Seocho, dans lequel il vit avec sa petite soeur de 18 ans, atteinte d'asthme sévère (+) le 18 Juin 2017, son père a été envoyé en prison pour une peine de 15 ans pour traffic de drogues et crimes organisés (+) suite à son incarcération, la famille a été viré de la villa qu'ils habitaient et Aran a été séparé de sa petite soeur qui a été placée dans un foyer en attendant qu'Aran, majeur depuis deux jours seulement, se trouve une situation stable pour pouvoir l'accueillir et s'occuper d'elle (+) son père était à la tête d'un gang du sud de Séoul, connu pour leurs nombreux délits et affaires louches (+) sa mère est morte brutalement quand il a eu 15 ans, officiellement d'un suicide après que ses adultères aient été révélé au grand jour... Au fond, Aran soupçonne son père de l'avoir faite assassiner par son gang mais il n'a jamais eu l'envie d'enquêter plus sérieusement (+)il a eu le permis moto l'année dernière, ce qui lui permet de conduire une Ducati X Diavel qu'il a acheté avec une partie de l'argent que son père avait planqué en lieu sûr (+) il est passionné d'Histoire (+) c'est un rat de bibliothèque, il passe le plus clair de son temps à lire (+) il ne fait aucune faute d'orthographe, il a une maîtrise parfaite du coréen (+) il a d'ailleurs une très belle plume mais ne l'utilise pas assez (+) il lui arrive souvent de faire des excès de vitesse avec sa moto (+) désormais, il s'implique dans la vie du gang du mieux qu'il peut et s'engage dans des drôles d'affaires, le but étant de pouvoir payer les soins médicaux de sa soeur (+) son style vestimentaire est plutôt rock, perfecto noir ou veste en jean, débardeur et jean foncé, doc martens aux pieds, un style qui lui va comme un gant (+) il n'est pas fan de bagarre mais s'il doit faire appel à ses poings pour se défendre, il le fera sans hésiter (+) il porte un médaillon autour de son cou, un fer à cheval en or, il s'agit du collier de son ex petite-amie, morte dans un accident de voiture. C'est la seule chose qu'il a pu garder d'elle. Ce qui se dit sur lui... Il paraît qu'il est bipolaire et qu'il suit un traitement (F, ça sort d'où, cette rumeur?) + On dit qu'il est pas très à l'aise avec les filles, serait-il homo? (F, je suis hétéro, seulement, les filles ne sont pas la première chose à laquelle je pense, surtout pas en ce moment) + Il paraît que c'est lui qui écrit les articles de la Troublemaker (F, sinon, t'as des rumeurs fondées un peu?) + On dit que son père a pris 15 ans ferme (V, mais qui ne le sait pas?) + Son ex petite-amie serait morte sous ses yeux (V, elle s'est faite renverser par une voiture à quelques mètres devant moi et j'ai rien pu faire, c'est une longue histoire) + Il aurait un enfant caché (F, pas à ma connaissance en tout cas) + La moto qu'il a, il l'aurait volé (F, lol! quelle image vous avez de moi...) + Depuis que son père s'est fait coffrer, il est fauché comme les blés et il bénéficie de la bourse de Yonsei (V, je vis dans un studio miteux, c'est bien connu) + Il pourrait passer sa vie dans les musées (V) + Il serait musicien (F, je n'ai malheureusement pas ce don) + on dit que sa soeur est gravement malade (V, ce qui nécessite des soins médicaux à domicile tous les jours) + Il commencerait à baigner dans les affaires louches pour pouvoir payer les soins de sa soeur (V) | Dis nous qui tu es ! I thought I saw the devil This morning Looking in the mirror, drop of rum on my tongue With the warning To help me see myself clearer « C’est ce que j’appelle la passation de pouvoir. » un silence. L’homme d’une cinquantaine d’années prend en sa main un colt 45 et le contemple avant de se tourner vers son fils de 20 ans. « Tu comprends où je veux en venir, Aran? » L’ambiance est pesante. Les choses vont changer. « Le temps est venu de voir si les 20 ans d’éducation que je t’ai données ont porté leurs fruits. » Et pour cause, tu as fait de ton seul fils le futur chef de gang parfait. Et tu peux remercier les cieux de lui avoir donné une belle gueule d’ange à qui on donnerait le bon Dieu sans confession. Regarde le, t’es fier, pas vrai? Gringalet de 1m83, un beau brun au regard aussi noir que le tien; tu le reconnais en tout point physiquement: il te ressemble énormément quand tu avais son âge. L’âge où tu as rencontré sa mère. Mais demain, tu déposes les armes. Tu vas te rendre aux flics, c’est réfléchi depuis longtemps. Tu as élevé Aran de façon à ce que ce jour vienne. Et tu sais qu’il est prêt. Il est irréprochable, exactement comme tu voulais qu’il devienne. Un gars seul, qui fait son bonhomme de chemin de son côté sans demander l’aide de quiconque. Et tu ne lui fais pas un cadeau en te rendant aux flics: tu le laisses seul avec Livia alors qu’elle est gravement malade. Tu le jettes dans une jungle où il devra faire face à des prédateurs redoutables, mais tu sais déjà qu’il s’en sortira. La nature lui a donné un cerveau et des bras dont il sait parfaitement se servir. Il est à la fois manuel et intellectuel, il sera encore plus redoutable que toi. Il sera dangereux, il n’y a pas de doute. Il est froid et dur comme une épaisse couche de glace impénétrable. Tu ne l’as jamais vu ramener des amis à la maison et tu ne comptes plus les fois où les professeurs laissaient des messages sur le répondeur de la maison pour vous donner des rendez-vous, auxquels tu n’es jamais allé. Ta femme y allait, et le résultat était le même: « Aran est seul, il est trop introverti, il faut l’aider à s’ouvrir au monde parce qu’il risque d’avoir de gros problèmes plus tard. » blablabla, ils disaient tous la même chose et c’est sur ce sujet que tu vivais le plus de conflits avec ta femme. Elle voulait l’emmener voir un psy, tu t’y es toujours opposé et grâce à toi, il n’a jamais vu de psychologue. Aran n’était pas plus con qu’un autre, il n’était pas non plus si différent des autres. Il était simplement solitaire et un peu trop cultivé pour eux. Il avait toujours d’excellents résultats si ce n’est les meilleurs et il a fait ce que tout jeune de base doit connaître un jour ou l’autre. Il a fini par fumer sa première cigarette, par boire sa première bière, par coucher avec une fille, par aller en boite pour passer un bon moment, par fumer son premier joint et se poudrer le nez pour voir ce que ça fait. Il n’y avait aucune limite à son éducation et c’est bien ce que tu voulais: qu’il teste tout pour ne pas en faire un ignare. Mais voilà, il a jamais eu de solide compagnie dans sa vie, pas de pote à qui il confiait ses doutes, ses peurs. Et c’est pas avec toi non plus qu’il pouvait se confier vu que t’étais jamais là. En fait, il n’avait que sa mère, il a toujours eu que sa mère. T’avais peur que le fait qu’il soit si proche d’elle le rende un peu trop « fiotte » à ton goût mais il n’en est rien. Aran ne t’a jamais déçu et t’as jamais eu à forcer pour faire de lui ton double. Il était né comme ça, comme toi. Le même sang coulait dans ses veines. Le sang d’un hors la loi en devenir. Mais pas un os plein, au contraire. Les soirs, quand tu étais là, tu le forçais à te lire à haute voix des passages de livre de guerre ou des autobiographies, et à en tirer les conclusions qu’il voulait. Plus il grandissait, plus les ouvrages changeaient et devenaient sombres, plus il le faisait de lui-même. Il te manquait toujours des livres dans la bibliothèque, que tu retrouvais dans sa chambre. C’est bien ce qu’on dit: t’as jamais eu à trop forcer pour le faire devenir comme toi. Aran est devenu un amoureux des livres, un mordu de culture générale et d’histoire et c’est parce qu’il a toujours dominé ses camarades de classe en cours qu’il se faisait malmener, pointer du doigt. Et quand il revenait avec une balafre sur la figure, ta femme s’égosillait, lui demandait pourquoi il ne s’était pas défendu. Il haussait les épaules, mâchait son chewing-gum avec arrogance avant de monter dans sa chambre. Peu de paroles, peu de confidences, comme d’habitude et ta femme s’inquiétait qu’il ne se confie pas assez. Jusqu’à ce que tu lui dises qu’il ne pouvait exprimer ce qu’il ne ressentait pas. Il n’était pas perturbé par cette différence, il n’était pas meurtri, ça ne l’atteignait pas, c’est pour ça qu’il ne répondait jamais aux provocations. Ah, c’est sûr, tu n’as pas fait un bagarreur et tant mieux, s’il vient à user ses poings, tu sais le carnage qu’il peut faire. C’est arrivé une fois, et t’en as entendu parler pendant longtemps. Pourtant, même si tu ne le voyais pas autant que ta femme, t’as pu deviner cette lueur en lui, cette chaleur attirante et rassurante. Lueur que t’as jamais eu. Celle d’un bon gars malgré le monstre que tu voulais qu’il devienne. Tu as toujours tenté de faire disparaître cette lumière mais elle existera toujours parce qu’il est né avec. C’est ce qu’il a pris de sa mère. Des fois, il rentrait de l’école en soupirant, se plaignant des gens qui insistaient trop pour se faire ami avec lui, ou des filles qui le trouvaient mignon. Il n’était pas complètement foutu, il avait encore un peu de place dans son sombre coeur, de la place pour des chanceux et t’en es certain, Aran est capable de faire le bien autour de lui comme il peut faire le mal. Avec ton fils c’est quitte ou double. Soit blanc, soit noir, et c’est imprévisible. Seul lui peut décider. Quand il décide de jouer du côté positif, tu sais quel homme mature il peut être: bienveillant, protecteur, lucide, indépendant et c’est aussi pour ça que tu n’as pas peur de partir pour 15 ans. Tu sais que Livia ne manquera de rien avec son frère. Tu aimes te dire qu’il sera le futur boss du gang, c’est le stage final. Ce qui confirmera ce que tu pensais depuis sa naissance: le mal finira par prendre le dessus tôt ou tard. C’est qu’une question de temps. |
FAIL QUEEN je ne sais pas écrire sur un téléphone et le mien me le fait payer cherJE VOUS AIME
ps; supprimez le code inutile. |
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Re: choi aran (+) delirium | Jeu 27 Sep 2018 - 23:18 Citer EditerSupprimer
Grande chambre, grand lit, grande télé. Grande chambre si vide pourtant. Trop grande pour un gamin de 15 ans comme lui. Qu’est-ce qu’il aurait pu y faire? C’était la folie des grandeurs. Il ne savait toujours pas d’où venait cet argent qui leur donnait une telle maison mais néanmoins, il était là, il le nourrissait et c’était suffisant.
Mais aujourd’hui, cette chambre lui paraît encore bien plus vide qu’elle ne l’était déjà. Elle est vide d’amour, vide de joie, vide de chaleur humaine. Il est assis sur une chaise et il fixe le mur, les mains liées entre ses jambes alors qu’il porte un joli costume noir taillé pour sa corpulence de grand garçon. Ses chaussures sont en train de se faire cirer par un professionnel mais il n’apporte pas d’importance à sa présence, il continue de fixer le mur, sans dire un seul mot. Il n’aime pas le mois de Mars, mais maintenant, il va le détester. C’est le 31 Mars aujourd’hui, dernier jour du mois, mais il y a 3 jours, le 28 Mars 2011, sa mère a été retrouvée morte. Suicidée, d’après les dires des experts. Suicidée? Pourquoi? Elle n’avait aucune raison d’en arriver là, et il se dit qu’on se paye sa tête. Il est persuadé qu’on lui ment, qu’on veut lui cacher quelque chose.
Livia est inconsolable. Elle est dans sa chambre, il l’entend pleurer d’ici. Bien sûr, il n’a versé aucune larme quand son père lui a appris la nouvelle. Aucune. Juste de l’incompréhension, trop d’incompréhension pour pouvoir ressentir de la peine.
Son corps a été retrouvé dans le grenier de la maison où il ne mettait jamais un pied. Qui l’avait découvert? La bonne, pendant que lui et Livia étaient à l’école. Le soir, quand il est rentré, leur père les attendait, avec un avocat et un flic. Bizarrement, ça a été plié, l’affaire n’a pas fait d’écho, ils ont dit que c’était un suicide et basta, ils sont pas allés chercher plus loin. Une balle dans la bouche. Alors oui, vu comme ça, c’était sûr. Le flingue à la main, aucune empreinte en dehors de la sienne retrouvée… Ça ne faisait aucun doute. Mais lui, du haut de ses 15 ans, n’y croyait pas un traitre mot. Peut-être qu’il psychotait mais sa mère ne se serait jamais suicidée. Elle ne souffrait pas de la vie qu’elle menait et puis, elle avait ses enfants, qu’elle aimait plus que tout.
Mais aujourd’hui on enterre sa mère et il a l’impression que ça s’est fait trop vite. Qu’elle est partie en un claquement de doigts. Il fixe toujours le mur face à lui lorsque la main du cireur s’appuie sur son genou. Il baisse les yeux vers lui, sourcils froncés. Il voit de l’empathie dans ce regard, de la pitié. L’homme resserre doucement son emprise sur le genou de l’adolescent et le secoue légèrement, une grimace aux lèvres, avant de se lever. Il sait qu’il va sûrement se faire chasser pour un tel geste, mais le garçon a été clair sur une chose: pas de condoléances, alors le cireur murmure simplement un « courage » avant de quitter la chambre. Le silence se prolonge. Ses yeux quittent enfin la porte de la chambre avant de se baisser sur ses chaussures fraîchement cirées. A quoi bon tout ça…
Ses mains se resserrent doucement sur les accoudoirs de la chaise et son regard noir se repose sur ce mur blanc éclatant. Il entend la porte s’ouvrir à nouveau et il reconnaît la personne rien qu’à la façon qu’il a d’ouvrir la porte. Pas d’hésitation, un coup sec et certain. Son père. L’adolescent pose les yeux sur son géniteur qui lui adresse un sourire de compassion, avant de s’approcher de lui en faisant quelques pas vers le centre de la pièce. Dans les films, il y aurait eu un miroir face à cette chaise. Mais dans cette vie là, celle d’Aran, il n’y en a pas. Les mains de son père se posent sur ses épaules, ils les serrent tendrement. « C’est l’heure. » lâche-t-il simplement. Aran acquiesce, après tout, il faut bien y aller. Il n’est pas vraiment prêt à affronter la foule et les condoléances qu’ils vont recevoir, il n’a que 15 ans. Livia en a 11, c’est une enfant. La vie est mal faite.
Deux bonnes sont avec elle, pour l’aider à se lever. Aran s’arrête alors subitement devant la porte de la chambre de sa soeur et échange un regard avec son père. Il veut la voir. Alors il ouvre la porte parce qu’il sait que dans ce monde, il est le seul à pouvoir lui apporter une force véritable qui lui permettra de tenir debout après la perte de leur mère. Quand la jeune fille voit alors la silhouette élancée de son grand-frère apparaître dans l’embrasure de la porte, elle éclate en sanglots d’avantage. Elle peut faire une crise à tout moment. Aran fait partir les bonnes d’un geste de la tête, sous le regard attentif de leur géniteur, qui scrute du regard les moindres faits et gestes de l’aîné. Ce dernier s’approche du fauteuil roulant de sa petite soeur et s’accroupit alors face à elle, tendant la main vers elle. Pour qu’elle la lui prenne, pour qu’elle se lève, qu’elle marche, qu’elle se tienne à lui jusqu’à la fin de la cérémonie. Et une fois debout, il dépose un baiser sur son front, séchant ses larmes de sa main libre. De son autre main, il entrelace leurs doigts. Unis, pour toujours. Dans le meilleur et dans le pire.
« Il y'a des choses sur lesquelles je ne suis pas d’accord. » Elle appuie ses mains sur son bureau, lui faisant face. Elle n’a pas peur de lui, elle n’a jamais eu peur de lui. Elle le connaît par coeur. Après tout, il est son mari. Et c’est bien pour ça qu’elle ose ouvrir sa bouche. Son mari, son cher et tendre, lève les yeux vers elle. « Quoi donc? » il laisse tomber le stylo qu’il tenait en sa main. « C’est quoi ces livres que tu fais lire à Aran? » Il pousse un soupir en levant les yeux au ciel. « Ça ne te regarde pas. » Elle frappe du poing sur le bureau. « C’est là que tu te goures, tu vois. Tu t’es approprié son éducation sans te demander ce que je penserais de tout ce que tu lui apprends. Mais je suis sa mère, d’accord? Alors ça me regarde. Plus que tu ne le voudrais. » Un silence. Il regarde vers la porte, elle reprend. « Non, il n’est pas derrière la porte à nous écouter. Je suis allée le coucher. Chose que tu n’as jamais fait depuis qu’il est de ce monde. » Bien, elle liste tous les défauts du mauvais père qu’il est. Il baisse le regard vers son bureau et serre discrètement le poing. « Je lui donne une bonne éducation, d’accord? Tu me remercieras dans quelques années. » « Mais tu délires ou quoi?! Je te remercierai pourquoi?? Parce que mon fils sera derrière les barreaux?! » « On avait fait un pacte, tu te souviens? Je m’occupe d’Aran, tu t’occupes de Livia. » « J’en ai rien à cirer de ton pacte à la con. Ce sont NOS enfants et c’est à NOUS de les élever. On a pas à partager l’éducation comme tu le voudrais putain… » « Arrête de croire que ton fils a bon fond, Dara. Il est comme moi. » « Tu l’as rendu comme ça. » « C’est faux!! » il hausse le ton et il la fait taire un instant. « Aran ne sera pas le fils aimant que tu voulais avoir. » des larmes se forment au coin des yeux de cette femme pourtant si douce et lucide. Elle n’a pas tort dans son discours. Elle voit le drame se dessiner à l’horizon. « C’est sûr… T’as tout gâché. T’es en train d’en faire un monstre. » « Tu veux bien arrêter de dramatiser?! » « Dramatiser?! Et ça, c’est quoi??! » d’un geste vif, elle sort de la poche de son jean une feuille pliée en 4 où l’on peut reconnaître l’écriture d’Aran. « J’ai été convoquée aujourd’hui, une fois de plus. A cause de la copie qu’il a rendue. » Le père attrape la feuille et la déplie. Il lit d’abord l’appréciation du prof qui a refusé de noter la copie pour, citation « propos violents. » Il lit l’exposé de deux pages qu’a pondu son fils sur un sujet d’actualité que son prof d’histoire a donné. « Propos violents? Il dit ce qu’il pense. » Elle lui prend la feuille des mains et la met en boule. « Ce qu’il pense ou ce que toi tu penses? » Un silence. « Ou ce qu’il y a écrit dans ces livres de merde?? » Il lève les yeux vers elle et la fixe longuement, sans rien dire. Mais tout passe dans le regard avec cet homme. « Continue, et je te jure qu’un soir, tu rentreras ici et tu seras seul. Tout seul. » Elle tourne les talons pour s’apprêter à partir. « Serait-ce une menace, Dara? » Elle s’arrête, puis tourne le visage lentement vers lui. « Tu sais ce qui se passe quand on me menace, non? » Dara ne le quitte pas des yeux. Elle sait. Mais elle s’en fout. Elle prend le risque.
Il la fait traîner au sol, lui a décidé de ne pas se salir les mains. Ce sont ses hommes qui agissent pour lui. Il regarde simplement la scène se faire alors que ses cris sont couverts par un épais bandeau qui lui rentre dans la bouche. Il la fait traîner jusqu’au grenier de leur superbe villa. Un superbe villa où ils ne seront bientôt plus que 3.
Il s’installe sur une chaise au-dessus de sa femme. De la sorte, il la garde prisonnière, allongée au sol et forcée de le regarder dans les yeux. Il esquisse un sourire malin et lui retire enfin le torchon qu’elle avait dans la bouche. « Shhh… » « Qu’est-ce que tu vas faire, hein? » Il se redresse un peu, ne la quittant pas du regard. « D’abord, tu me menaces de partir avec nos enfants… Puis tu me trompes avec cet enfoiré de flic? » Il la fixe, elle se fige. « Ohhh… Tu croyais que je le saurais jamais? Allons, Dara… » Il approche sa main de sa joue et la caresse. « C’est mal me connaître. » Des larmes coulent de ses yeux. « J’étais seule, toute la journée. Je m’occupais d’eux toute seule, t’étais jamais là… Tu rentrais tard le soir. » « Arrête, tu vas m’faire pleurer. » Il tend la main vers l’arrière, un de ses hommes lui donne alors un pistolet. Il s’en saisit, puis appuie son menton sur le dossier de la chaise, le regard rivé vers sa femme. « Et donc mari absent, femme désespérée? Poussée dans les bras d’un autre? » Elle ne répond pas. « J’espère que t’avais quand même pas l’intention d’emmener nos enfants pour vivre chez lui? » Elle reste silencieuse, les nerfs le gagnent. « T’es qu’une merde, Dara. Une pauvre merde. » La mère de famille serre les dents. « Tu vas faire quoi??? » Il pointe le flingue vers elle. « D’après toi? » Un silence de plomb règne dans la pièce. Ses yeux s’écarquillent, elle n’y croit pas. Elle comprend pourtant. Elle vit ses derniers instants. « Tout ça pour un adultère? Toi qui te fais passer pour un homme insensible, je t’ai brisé le coeur, Jung Wan. » Il serre la mâchoire. « Tu devrais pas t’en vanter. » Elle esquisse un sourire nerveux. « Je m’en remets à Dieu. » « Dieu? Tu crois qu’il t’apportera quelque chose dans cette situation? Tu es perdante dans l’affaire. » Au début, elle ne semble pas comprendre ce qu’il entend par là. Et devant son incompréhension, le père de famille se sent donc obligé de rentrer dans les détails. « Je vais faire passer ça pour un suicide. » elle ricane. C’est nerveux, mais elle savait bien que si un jour elle venait à trahir sa confiance, elle vivrait ça. Cet homme était dangereux. Très dangereux. « Dieu sait la vérité. Et tôt ou tard, tes enfants la sauront aussi. » Il perd son sourire immédiatement. « Jamais. » Elle ouvre les yeux pour les planter dans les siens. « Oh que si… Aran le découvrira, un jour. Et ce jour-là tu perdras pour toujours ton cher aîné. Il te tournera le dos et ton gang coulera comme toi tu couleras. » Elle parvient à lui clouer le bec. Ils échangent un regard, des larmes se forment dans les yeux de ce père de famille au coeur meurtri. Il l’aimait, cette femme. Il en était fou amoureux… Mais elle lui avait joué fidélité, et avait brisé sa promesse. « Fais de beaux rêves. » murmure-t-il, avant de passe à l’acte.
Sans trop de vacarme, sans l’ombre d’un soupçon de meurtre qu’il aurait lui-même perpétré. Il maquilla la scène à l’aide de ses hommes avec la plus grande minutie. Et le flic corrompu présent lors de la scène lui jura d’étouffer l’affaire auprès de ses collègues.
Ce sera un suicide. Rien d’autre.
« C’est ce qu’on appelle la passation de pouvoir. » Le jeune homme d’une vingtaine d’années arque un sourcil en suivant son père du regard. Celui-ci se lève de son fauteuil et se saisit d’un colt 45, avant de se tourner vers son fils et d’esquisser un sourire malsain. Il le lui tend, Aran fronce d’avantage les sourcils en regardant l’arme, avant de lever les yeux vers son père. « Le temps est venu de voir si les 20 ans d’éducation que je t’ai données ont porté leurs fruits. » Le fils ne dit rien et se contente de regarder l’arme avant de reporter son attention sur son père. « Quoi? Maintenant? » Son père reste debout. Il inspire un grand coup et remet en place le col de sa chemise avant de regarder droit devant lui. « Je vais me rendre à la police. Dès demain. » Ses yeux rivent sur son garçon. « J’en ai assez fait pour le gang. » Un silence, puis il reprend. « Les stags ont besoin de renouveau. De fraîcheur. » Aran aurait pu avoir peur de la suite, peur du lendemain sans son père. Mais il n’en est rien. En fait, il n’a jamais eu peur de quoi que ce soit. Il ne se souvient pas avoir une fois ressenti ça, hormis lorsque Livia fait une crise. Mettant de côté cette situation, il ne s’est jamais senti angoissé. Il sent ce changement se faire, cette position qu’il prend désormais pour le gang de son père, dans lequel il a grandi et qui le différencie tant des autres, au fond. « Ta mère n’est plus là pour freiner nos projets. Et crois moi, j’ai de très grands projets pour toi et le gang. » Comment pourrait-il s’y prendre derrière les barreaux? Son père se dirige lentement vers la porte de son bureau. « Tu vas à la fac, demain? » Il parle comme si tout était normal mais rien n’est normal. C’est la dernière soirée qu’ils peuvent passer ensemble. La dernière avant longtemps, voire même la dernière pour toujours. « Pourquoi tu me demandes ça? » « Pour savoir si tu seras là quand ces vermines me mettront la main dessus. » Il ouvre la porte de son bureau pour y laisser rentrer quelques hommes. Les meneurs de son gang. Ceux qui sont juste en dessous du grand manitou dans la hiérarchie. Aran les regarde un par un avant de baisser les yeux vers le colt entre ses mains. Quelle drôle de sensation. « Messieurs, vous avez devant vous votre nouveau chef. » lance le père, venant boire son verre de whisky pur tandis que les hommes s’inclinent face à Aran. Le père de famille ne lâche pas son fils du regard, puis lève son verre vers lui. « Joyeux anniversaire, fils. » C’était hier. Que c’est bizarre de se dire qu’à 21 ans et 2 jours, son père va finir derrière les barreaux. Il ressent beaucoup de choses à ce moment précis, de la mélancolie, de l’excitation… Et l’appréhension. « … Et Livia? » demande le jeune homme en regardant son père sans relâche. « Vous serez séparés pendant un temps. Ils la placeront dans un foyer, le temps que tu te trouves une situation stable. Faut passer par là, c’est comme ça que tu te mettras les flics dans la poche: tu devras faire tes preuves et jouer un double jeu. Ils vont te surveiller, t’épier du regard, trouver la moindre raison pour t’envoyer au trou toi aussi maintenant que t’es majeur. Tu devras être très discret, pour toi et pour Livia. Tu seras sa seule famille après demain. Alors pour la première partie, contente toi d’être un citoyen normal. Et quand tu auras leur confiance… Tu pourras faire ce que tu veux. » Il s’approche de quelques pas vers Aran et finit par poser sa main sur sa nuque qu’il agrippe doucement. « T’es bien plus malin que moi, Aran. Tu ne feras qu’une bouchée de ces types, je le sais. Si bien qu’ils en viendront à me regretter. » Il a l’air si sûr, mais quand le plus jeune lève les yeux pour regarder son paternel, il y voit une confiance absolue, inébranlable. Et un sourire fier. « Désormais, tout ce qui sortira de sa bouche sera des ordres pour vous. » lance-t-il menaçant aux hommes derrière lui. « Et si, pour je ne sais quelle folie, vous lui désobéissez… » Il marque un arrêt. « Je le saurai. Et je vous ferai payer. » Il acquiesce une fois pour leur signifier qu’ils peuvent partir, ce qu’ils font sans tarder. Jung Wan a besoin de passer encore un peu de temps avec son fils.
« Tu vas avoir une centaine d’hommes sous tes ordres. Ne les gâche pas. » Il sort un verre propre du meuble derrière son bureau et le remplit d’un peu de whisky pur, avec deux glaçons. Il fait glisser le verre jusqu’à son fils. « Bois. Célébrons. » Aran pose doucement le colt sur le bureau et regarde le verre une seconde, relevant le regard vers son père. « Tu vas partir en prison. Tu vas prendre peut-être perpétuité et tu célèbres ça. » Il le fixe, il attend une réaction. Et il a une réaction qui ne l’étonne pas: son père ricane. « C’est pas parce que je serai en prison que je ne pourrai plus agir. » Un silence de plomb englobe la pièce. « Ya que la mort qui pourra m’arrêter. Rien d’autre. » il est cinglant dans ses propos et son ton est poignant. Il boit une énième gorgée de son whisky avant de reposer le verre sur son bureau. « J’aurai les yeux partout. Alors ne me déçois pas, fils. » Les bases sont posées. Aran fixe son père quelques secondes, avant de finalement se saisir du verre d’alcool sous ses yeux, le portant à ses lèvres. « Je ne te décevrai pas. » dit-il, avant de boire finalement l’intégralité de son verre. Il repose le verre sur le bureau de son père, ce dernier esquisse progressivement un sourire certain, regardant la peau blanche de son fils. « Montre moi. Je veux voir le résultat. » Sans plus hésiter, Aran s’exécute et retire alors son polo manche longue couleur noire. Il tourne alors le dos, recouvert à moitié d’un gros pansement, à son père. Ce dernier se lève et s’approche du dos de son fils pour retirer la protection, doucement, dévoilant alors une magnifique tête de cerf tatouée sur tout le haut de son dos. Le sourire du père s’agrandit visiblement, et une phrase sort alors de sa bouche: « On y est. »
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It's my life...
Comme la vie est lente, et comme l’Espérance est violente.
__________ Un __________
Grande chambre, grand lit, grande télé. Grande chambre si vide pourtant. Trop grande pour un gamin de 15 ans comme lui. Qu’est-ce qu’il aurait pu y faire? C’était la folie des grandeurs. Il ne savait toujours pas d’où venait cet argent qui leur donnait une telle maison mais néanmoins, il était là, il le nourrissait et c’était suffisant.
Mais aujourd’hui, cette chambre lui paraît encore bien plus vide qu’elle ne l’était déjà. Elle est vide d’amour, vide de joie, vide de chaleur humaine. Il est assis sur une chaise et il fixe le mur, les mains liées entre ses jambes alors qu’il porte un joli costume noir taillé pour sa corpulence de grand garçon. Ses chaussures sont en train de se faire cirer par un professionnel mais il n’apporte pas d’importance à sa présence, il continue de fixer le mur, sans dire un seul mot. Il n’aime pas le mois de Mars, mais maintenant, il va le détester. C’est le 31 Mars aujourd’hui, dernier jour du mois, mais il y a 3 jours, le 28 Mars 2011, sa mère a été retrouvée morte. Suicidée, d’après les dires des experts. Suicidée? Pourquoi? Elle n’avait aucune raison d’en arriver là, et il se dit qu’on se paye sa tête. Il est persuadé qu’on lui ment, qu’on veut lui cacher quelque chose.
Livia est inconsolable. Elle est dans sa chambre, il l’entend pleurer d’ici. Bien sûr, il n’a versé aucune larme quand son père lui a appris la nouvelle. Aucune. Juste de l’incompréhension, trop d’incompréhension pour pouvoir ressentir de la peine.
Son corps a été retrouvé dans le grenier de la maison où il ne mettait jamais un pied. Qui l’avait découvert? La bonne, pendant que lui et Livia étaient à l’école. Le soir, quand il est rentré, leur père les attendait, avec un avocat et un flic. Bizarrement, ça a été plié, l’affaire n’a pas fait d’écho, ils ont dit que c’était un suicide et basta, ils sont pas allés chercher plus loin. Une balle dans la bouche. Alors oui, vu comme ça, c’était sûr. Le flingue à la main, aucune empreinte en dehors de la sienne retrouvée… Ça ne faisait aucun doute. Mais lui, du haut de ses 15 ans, n’y croyait pas un traitre mot. Peut-être qu’il psychotait mais sa mère ne se serait jamais suicidée. Elle ne souffrait pas de la vie qu’elle menait et puis, elle avait ses enfants, qu’elle aimait plus que tout.
Mais aujourd’hui on enterre sa mère et il a l’impression que ça s’est fait trop vite. Qu’elle est partie en un claquement de doigts. Il fixe toujours le mur face à lui lorsque la main du cireur s’appuie sur son genou. Il baisse les yeux vers lui, sourcils froncés. Il voit de l’empathie dans ce regard, de la pitié. L’homme resserre doucement son emprise sur le genou de l’adolescent et le secoue légèrement, une grimace aux lèvres, avant de se lever. Il sait qu’il va sûrement se faire chasser pour un tel geste, mais le garçon a été clair sur une chose: pas de condoléances, alors le cireur murmure simplement un « courage » avant de quitter la chambre. Le silence se prolonge. Ses yeux quittent enfin la porte de la chambre avant de se baisser sur ses chaussures fraîchement cirées. A quoi bon tout ça…
Ses mains se resserrent doucement sur les accoudoirs de la chaise et son regard noir se repose sur ce mur blanc éclatant. Il entend la porte s’ouvrir à nouveau et il reconnaît la personne rien qu’à la façon qu’il a d’ouvrir la porte. Pas d’hésitation, un coup sec et certain. Son père. L’adolescent pose les yeux sur son géniteur qui lui adresse un sourire de compassion, avant de s’approcher de lui en faisant quelques pas vers le centre de la pièce. Dans les films, il y aurait eu un miroir face à cette chaise. Mais dans cette vie là, celle d’Aran, il n’y en a pas. Les mains de son père se posent sur ses épaules, ils les serrent tendrement. « C’est l’heure. » lâche-t-il simplement. Aran acquiesce, après tout, il faut bien y aller. Il n’est pas vraiment prêt à affronter la foule et les condoléances qu’ils vont recevoir, il n’a que 15 ans. Livia en a 11, c’est une enfant. La vie est mal faite.
Deux bonnes sont avec elle, pour l’aider à se lever. Aran s’arrête alors subitement devant la porte de la chambre de sa soeur et échange un regard avec son père. Il veut la voir. Alors il ouvre la porte parce qu’il sait que dans ce monde, il est le seul à pouvoir lui apporter une force véritable qui lui permettra de tenir debout après la perte de leur mère. Quand la jeune fille voit alors la silhouette élancée de son grand-frère apparaître dans l’embrasure de la porte, elle éclate en sanglots d’avantage. Elle peut faire une crise à tout moment. Aran fait partir les bonnes d’un geste de la tête, sous le regard attentif de leur géniteur, qui scrute du regard les moindres faits et gestes de l’aîné. Ce dernier s’approche du fauteuil roulant de sa petite soeur et s’accroupit alors face à elle, tendant la main vers elle. Pour qu’elle la lui prenne, pour qu’elle se lève, qu’elle marche, qu’elle se tienne à lui jusqu’à la fin de la cérémonie. Et une fois debout, il dépose un baiser sur son front, séchant ses larmes de sa main libre. De son autre main, il entrelace leurs doigts. Unis, pour toujours. Dans le meilleur et dans le pire.
__________ Deux __________
« Il y'a des choses sur lesquelles je ne suis pas d’accord. » Elle appuie ses mains sur son bureau, lui faisant face. Elle n’a pas peur de lui, elle n’a jamais eu peur de lui. Elle le connaît par coeur. Après tout, il est son mari. Et c’est bien pour ça qu’elle ose ouvrir sa bouche. Son mari, son cher et tendre, lève les yeux vers elle. « Quoi donc? » il laisse tomber le stylo qu’il tenait en sa main. « C’est quoi ces livres que tu fais lire à Aran? » Il pousse un soupir en levant les yeux au ciel. « Ça ne te regarde pas. » Elle frappe du poing sur le bureau. « C’est là que tu te goures, tu vois. Tu t’es approprié son éducation sans te demander ce que je penserais de tout ce que tu lui apprends. Mais je suis sa mère, d’accord? Alors ça me regarde. Plus que tu ne le voudrais. » Un silence. Il regarde vers la porte, elle reprend. « Non, il n’est pas derrière la porte à nous écouter. Je suis allée le coucher. Chose que tu n’as jamais fait depuis qu’il est de ce monde. » Bien, elle liste tous les défauts du mauvais père qu’il est. Il baisse le regard vers son bureau et serre discrètement le poing. « Je lui donne une bonne éducation, d’accord? Tu me remercieras dans quelques années. » « Mais tu délires ou quoi?! Je te remercierai pourquoi?? Parce que mon fils sera derrière les barreaux?! » « On avait fait un pacte, tu te souviens? Je m’occupe d’Aran, tu t’occupes de Livia. » « J’en ai rien à cirer de ton pacte à la con. Ce sont NOS enfants et c’est à NOUS de les élever. On a pas à partager l’éducation comme tu le voudrais putain… » « Arrête de croire que ton fils a bon fond, Dara. Il est comme moi. » « Tu l’as rendu comme ça. » « C’est faux!! » il hausse le ton et il la fait taire un instant. « Aran ne sera pas le fils aimant que tu voulais avoir. » des larmes se forment au coin des yeux de cette femme pourtant si douce et lucide. Elle n’a pas tort dans son discours. Elle voit le drame se dessiner à l’horizon. « C’est sûr… T’as tout gâché. T’es en train d’en faire un monstre. » « Tu veux bien arrêter de dramatiser?! » « Dramatiser?! Et ça, c’est quoi??! » d’un geste vif, elle sort de la poche de son jean une feuille pliée en 4 où l’on peut reconnaître l’écriture d’Aran. « J’ai été convoquée aujourd’hui, une fois de plus. A cause de la copie qu’il a rendue. » Le père attrape la feuille et la déplie. Il lit d’abord l’appréciation du prof qui a refusé de noter la copie pour, citation « propos violents. » Il lit l’exposé de deux pages qu’a pondu son fils sur un sujet d’actualité que son prof d’histoire a donné. « Propos violents? Il dit ce qu’il pense. » Elle lui prend la feuille des mains et la met en boule. « Ce qu’il pense ou ce que toi tu penses? » Un silence. « Ou ce qu’il y a écrit dans ces livres de merde?? » Il lève les yeux vers elle et la fixe longuement, sans rien dire. Mais tout passe dans le regard avec cet homme. « Continue, et je te jure qu’un soir, tu rentreras ici et tu seras seul. Tout seul. » Elle tourne les talons pour s’apprêter à partir. « Serait-ce une menace, Dara? » Elle s’arrête, puis tourne le visage lentement vers lui. « Tu sais ce qui se passe quand on me menace, non? » Dara ne le quitte pas des yeux. Elle sait. Mais elle s’en fout. Elle prend le risque.
__________ Trois __________
Il la fait traîner au sol, lui a décidé de ne pas se salir les mains. Ce sont ses hommes qui agissent pour lui. Il regarde simplement la scène se faire alors que ses cris sont couverts par un épais bandeau qui lui rentre dans la bouche. Il la fait traîner jusqu’au grenier de leur superbe villa. Un superbe villa où ils ne seront bientôt plus que 3.
Il s’installe sur une chaise au-dessus de sa femme. De la sorte, il la garde prisonnière, allongée au sol et forcée de le regarder dans les yeux. Il esquisse un sourire malin et lui retire enfin le torchon qu’elle avait dans la bouche. « Shhh… » « Qu’est-ce que tu vas faire, hein? » Il se redresse un peu, ne la quittant pas du regard. « D’abord, tu me menaces de partir avec nos enfants… Puis tu me trompes avec cet enfoiré de flic? » Il la fixe, elle se fige. « Ohhh… Tu croyais que je le saurais jamais? Allons, Dara… » Il approche sa main de sa joue et la caresse. « C’est mal me connaître. » Des larmes coulent de ses yeux. « J’étais seule, toute la journée. Je m’occupais d’eux toute seule, t’étais jamais là… Tu rentrais tard le soir. » « Arrête, tu vas m’faire pleurer. » Il tend la main vers l’arrière, un de ses hommes lui donne alors un pistolet. Il s’en saisit, puis appuie son menton sur le dossier de la chaise, le regard rivé vers sa femme. « Et donc mari absent, femme désespérée? Poussée dans les bras d’un autre? » Elle ne répond pas. « J’espère que t’avais quand même pas l’intention d’emmener nos enfants pour vivre chez lui? » Elle reste silencieuse, les nerfs le gagnent. « T’es qu’une merde, Dara. Une pauvre merde. » La mère de famille serre les dents. « Tu vas faire quoi??? » Il pointe le flingue vers elle. « D’après toi? » Un silence de plomb règne dans la pièce. Ses yeux s’écarquillent, elle n’y croit pas. Elle comprend pourtant. Elle vit ses derniers instants. « Tout ça pour un adultère? Toi qui te fais passer pour un homme insensible, je t’ai brisé le coeur, Jung Wan. » Il serre la mâchoire. « Tu devrais pas t’en vanter. » Elle esquisse un sourire nerveux. « Je m’en remets à Dieu. » « Dieu? Tu crois qu’il t’apportera quelque chose dans cette situation? Tu es perdante dans l’affaire. » Au début, elle ne semble pas comprendre ce qu’il entend par là. Et devant son incompréhension, le père de famille se sent donc obligé de rentrer dans les détails. « Je vais faire passer ça pour un suicide. » elle ricane. C’est nerveux, mais elle savait bien que si un jour elle venait à trahir sa confiance, elle vivrait ça. Cet homme était dangereux. Très dangereux. « Dieu sait la vérité. Et tôt ou tard, tes enfants la sauront aussi. » Il perd son sourire immédiatement. « Jamais. » Elle ouvre les yeux pour les planter dans les siens. « Oh que si… Aran le découvrira, un jour. Et ce jour-là tu perdras pour toujours ton cher aîné. Il te tournera le dos et ton gang coulera comme toi tu couleras. » Elle parvient à lui clouer le bec. Ils échangent un regard, des larmes se forment dans les yeux de ce père de famille au coeur meurtri. Il l’aimait, cette femme. Il en était fou amoureux… Mais elle lui avait joué fidélité, et avait brisé sa promesse. « Fais de beaux rêves. » murmure-t-il, avant de passe à l’acte.
Sans trop de vacarme, sans l’ombre d’un soupçon de meurtre qu’il aurait lui-même perpétré. Il maquilla la scène à l’aide de ses hommes avec la plus grande minutie. Et le flic corrompu présent lors de la scène lui jura d’étouffer l’affaire auprès de ses collègues.
Ce sera un suicide. Rien d’autre.
__________ Quatre __________
« C’est ce qu’on appelle la passation de pouvoir. » Le jeune homme d’une vingtaine d’années arque un sourcil en suivant son père du regard. Celui-ci se lève de son fauteuil et se saisit d’un colt 45, avant de se tourner vers son fils et d’esquisser un sourire malsain. Il le lui tend, Aran fronce d’avantage les sourcils en regardant l’arme, avant de lever les yeux vers son père. « Le temps est venu de voir si les 20 ans d’éducation que je t’ai données ont porté leurs fruits. » Le fils ne dit rien et se contente de regarder l’arme avant de reporter son attention sur son père. « Quoi? Maintenant? » Son père reste debout. Il inspire un grand coup et remet en place le col de sa chemise avant de regarder droit devant lui. « Je vais me rendre à la police. Dès demain. » Ses yeux rivent sur son garçon. « J’en ai assez fait pour le gang. » Un silence, puis il reprend. « Les stags ont besoin de renouveau. De fraîcheur. » Aran aurait pu avoir peur de la suite, peur du lendemain sans son père. Mais il n’en est rien. En fait, il n’a jamais eu peur de quoi que ce soit. Il ne se souvient pas avoir une fois ressenti ça, hormis lorsque Livia fait une crise. Mettant de côté cette situation, il ne s’est jamais senti angoissé. Il sent ce changement se faire, cette position qu’il prend désormais pour le gang de son père, dans lequel il a grandi et qui le différencie tant des autres, au fond. « Ta mère n’est plus là pour freiner nos projets. Et crois moi, j’ai de très grands projets pour toi et le gang. » Comment pourrait-il s’y prendre derrière les barreaux? Son père se dirige lentement vers la porte de son bureau. « Tu vas à la fac, demain? » Il parle comme si tout était normal mais rien n’est normal. C’est la dernière soirée qu’ils peuvent passer ensemble. La dernière avant longtemps, voire même la dernière pour toujours. « Pourquoi tu me demandes ça? » « Pour savoir si tu seras là quand ces vermines me mettront la main dessus. » Il ouvre la porte de son bureau pour y laisser rentrer quelques hommes. Les meneurs de son gang. Ceux qui sont juste en dessous du grand manitou dans la hiérarchie. Aran les regarde un par un avant de baisser les yeux vers le colt entre ses mains. Quelle drôle de sensation. « Messieurs, vous avez devant vous votre nouveau chef. » lance le père, venant boire son verre de whisky pur tandis que les hommes s’inclinent face à Aran. Le père de famille ne lâche pas son fils du regard, puis lève son verre vers lui. « Joyeux anniversaire, fils. » C’était hier. Que c’est bizarre de se dire qu’à 21 ans et 2 jours, son père va finir derrière les barreaux. Il ressent beaucoup de choses à ce moment précis, de la mélancolie, de l’excitation… Et l’appréhension. « … Et Livia? » demande le jeune homme en regardant son père sans relâche. « Vous serez séparés pendant un temps. Ils la placeront dans un foyer, le temps que tu te trouves une situation stable. Faut passer par là, c’est comme ça que tu te mettras les flics dans la poche: tu devras faire tes preuves et jouer un double jeu. Ils vont te surveiller, t’épier du regard, trouver la moindre raison pour t’envoyer au trou toi aussi maintenant que t’es majeur. Tu devras être très discret, pour toi et pour Livia. Tu seras sa seule famille après demain. Alors pour la première partie, contente toi d’être un citoyen normal. Et quand tu auras leur confiance… Tu pourras faire ce que tu veux. » Il s’approche de quelques pas vers Aran et finit par poser sa main sur sa nuque qu’il agrippe doucement. « T’es bien plus malin que moi, Aran. Tu ne feras qu’une bouchée de ces types, je le sais. Si bien qu’ils en viendront à me regretter. » Il a l’air si sûr, mais quand le plus jeune lève les yeux pour regarder son paternel, il y voit une confiance absolue, inébranlable. Et un sourire fier. « Désormais, tout ce qui sortira de sa bouche sera des ordres pour vous. » lance-t-il menaçant aux hommes derrière lui. « Et si, pour je ne sais quelle folie, vous lui désobéissez… » Il marque un arrêt. « Je le saurai. Et je vous ferai payer. » Il acquiesce une fois pour leur signifier qu’ils peuvent partir, ce qu’ils font sans tarder. Jung Wan a besoin de passer encore un peu de temps avec son fils.
« Tu vas avoir une centaine d’hommes sous tes ordres. Ne les gâche pas. » Il sort un verre propre du meuble derrière son bureau et le remplit d’un peu de whisky pur, avec deux glaçons. Il fait glisser le verre jusqu’à son fils. « Bois. Célébrons. » Aran pose doucement le colt sur le bureau et regarde le verre une seconde, relevant le regard vers son père. « Tu vas partir en prison. Tu vas prendre peut-être perpétuité et tu célèbres ça. » Il le fixe, il attend une réaction. Et il a une réaction qui ne l’étonne pas: son père ricane. « C’est pas parce que je serai en prison que je ne pourrai plus agir. » Un silence de plomb englobe la pièce. « Ya que la mort qui pourra m’arrêter. Rien d’autre. » il est cinglant dans ses propos et son ton est poignant. Il boit une énième gorgée de son whisky avant de reposer le verre sur son bureau. « J’aurai les yeux partout. Alors ne me déçois pas, fils. » Les bases sont posées. Aran fixe son père quelques secondes, avant de finalement se saisir du verre d’alcool sous ses yeux, le portant à ses lèvres. « Je ne te décevrai pas. » dit-il, avant de boire finalement l’intégralité de son verre. Il repose le verre sur le bureau de son père, ce dernier esquisse progressivement un sourire certain, regardant la peau blanche de son fils. « Montre moi. Je veux voir le résultat. » Sans plus hésiter, Aran s’exécute et retire alors son polo manche longue couleur noire. Il tourne alors le dos, recouvert à moitié d’un gros pansement, à son père. Ce dernier se lève et s’approche du dos de son fils pour retirer la protection, doucement, dévoilant alors une magnifique tête de cerf tatouée sur tout le haut de son dos. Le sourire du père s’agrandit visiblement, et une phrase sort alors de sa bouche: « On y est. »
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Re: choi aran (+) delirium | Jeu 27 Sep 2018 - 23:19 Citer EditerSupprimer
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OH YOU
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Re: choi aran (+) delirium | Jeu 27 Sep 2018 - 23:23 Citer EditerSupprimer
pour la peine je suis de retour (oui déjà yakoi) je viens juste dire que je t'aime bcp trop
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Re: choi aran (+) delirium | Jeu 27 Sep 2018 - 23:36 Citer EditerSupprimer
il est canon lui aussi
bon reboot ma belle
bon reboot ma belle
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Re: choi aran (+) delirium | Jeu 27 Sep 2018 - 23:39 Citer EditerSupprimer
COUCOU TOI T'ES BEAU COMME UN DIEU
- Spam de l'infini:
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Re: choi aran (+) delirium | Jeu 27 Sep 2018 - 23:45 Citer EditerSupprimer
alors déjà toi , ensuite pentagon , puis yeoone
même si je savais pour yeoone, j'avais toujours espoir de voir l'avocado
bon reboot
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bon reboot
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