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    :: Défouloir :: 2018

pacte

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pacte | Ven 28 Sep - 18:45
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pacte  1538149248-pacte
-arangon-
appart °°° Jean déchiré bleu clair + tee shirt noir.

Les bagues ont roulées sur le rebord du plan de travail de la cuisine. Séoul dort. Bientôt c'est le tour de son invité. Mauvais invité. Trahison puante qui ose ramener son cul chez lui, avec des excuses dignes d'un gosse de maternel. Les couinements lui vont tellement bien à ce pleutre, c'est risible, et ... presque triste pour lui. Triste? Le poids s'abat une dernière fois. Gon sent l'adrénaline lui incendier les cervicales. Putain. Il l'a cherché. Il l'a... cherché. Enflure. Il a bien payé pourtant. Il a été clair pourtant. Il a prévenu pourtant. Prévenu. Un mot que peu de gens prennent au sérieux, c'en est fatigant. Ses phalanges gouttent. Gouttes lourdes, rouges, aux traces parfaites sur le sol vitrifié. Ça se nettoie bien le vitrifié. Un coup de serpillière et l'incident n'est plus. Gon aime quand les incidents s'effacent sans mal. Travail rapide, propre et efficace. Les hommes de confiance c'est tellement rare aujourd'hui. Tous de foutus couillus mous, qui dès qu'ils ont besoin trouvent judicieux de se servir eux-même. Un. Deux. C'est le deuxième. Il a tenu quatre ans celui là. Jusqu'à ce qu'il lui vende de la merde. De la vraie et ose lui demander une augmentation pour ça. Foutage de gueule. Kanpai. Il boira à ta face écrasée sur son sol. Plusieurs coups. Il a essayé de se défendre. Il avait attaqué en premier. Insulte, pensant qu'il avait le droit. Après toutes ses années, il n'a même pas réussi à s'en faire un ami et il a voulu que Gon accepte ses critiques, ses arguments bidons. Il ne connait rien au monde cet idiot. Il n'est fait que pour être en bas, rien d'un meneur.

La patience n'a plus été assez grande. Le dealer a voulu lui forcer la main, le faire allonger les billets de force. Ignare. Quelques coups, bien placés et Gon qui avait besoin de son calmant ce soir, fichue migraine qui le bouffe depuis la veille, n'a pas accordé once de doute à cet homme. Il a eu du mal à s'arrêter. Le gars git. Dans l'entrée, la gueule sur le sol. Le nez broyé, la joue probablement fracturée, la gorge bleuie par un empoignement violent. Ses cotes le brûlent, il crache du sang. Noir et épais. Gon se fout de son état. Il le toise. Il ne lui crachera pas dessus. Ce comportement aussi, il le laisse aux types de la rue. Un torchon. Voilà qui est bien. Il tend le bras et attrape le tissu salvateur. Minutieux, chaque pli de doigt. Il attend de la visite de toute façon, pourquoi déménager le mourant. Le remplaçant potentiel de ce crevard. Il dit qu'il a sept enfants. Il n'a même pas une pute comme compagne, alors qu'est-ce qu'il vient lui briser avec sa famille fictive. Gon se renseigne et depuis toutes ces années... il le connait par cœur ce type. Il a une bonne réputation dans le milieu pourtant. Pas assez pour lui. Plus encore que la qualité du produit, c'est de la qualité du dealer dont il a besoin. Un de ses contacts, payé chaque mois pour nourrir sa famille bien réelle celle là, lui a fourni des renseignements sur un individu qu'il aimerait bien rencontré. Le tester. Et conclure un pacte s'il convient. Gon a eu le temps de se renseigner auprès des anciens hommes de son père, aujourd'hui, gracieusement à son service, pour pérenniser le nom et l'honneur familial. Mais il n'en dira rien, tout ce qu'il obtient reste dans sa tête et ne sort pas. Principe de vie, sauf si c'est utile à ses intérêts personnels.

Le tabassé émet un râle gluant. Gon le fixe, sans bouger. La main difforme tente de lui attraper la cheville. Ultime supplication. Gon soupire, recule son pied et s'éloigne vers le salon du loft pour se servir un shot de saké, histoire de digérer cet imprévu. Il déteste quand ça ne tourne pas comme prévu. Adaptation forcée. Toujours à cause de ceux qui ne gèrent rien. Et subir les autres, ça l'énerve. Il essaie de se calmer, continue de s'essuyer le surplus de sang. Deux de ses phalanges ont été fissurés dans la chair par les dents du type. Peu importe. La douleur est stimulante.  Il a envoyé un messager. Une habituée qui ne foire jamais. Elle a trop peur pour sa vie et son cul. L'épaisse carcasse de muscles tendus s’assoit lourdement sur le canapé et jette un œil à l'horloge. C'est l'heure. Personne n'a jamais été ponctuel dès la première fois. Ses doigts collants cherchent une clope dans le paquet abîmé sur la table, en sortent une. Ses lèvres la bloquent sa gorge aspire comme voulant avaler la flamme douce qui danse devant ses pupilles noires. Bouffée silencieuse. La porte n'est pas bouclée à clef. Le loft est dans une ruelle calme sans histoire, personne n'aurait la stupidité de rentrer à cette heure. Et Gon ne se lèvera pas, il sait que si quelqu'un franchit le pas de cette porte, ce sera le nouveau prétendant.

"Gon... ste pl..."
"Ferme la. Tu me fatigues..."

Une petite réponse rapide