badpick
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badpick | Ven 28 Sep 2018 - 23:36 Citer EditerSupprimer
Les shot se cognent. L'alcool tombe en goutte sur les tables vernies rapprochées. Ce soir. Réunion professionnelle. Gon met de l'ordre dans les siens. Ceux qui veillent sur lui, ceux qui veillaient sur son père et qui par rester du testament, ont changé de patron. Chacun à sa paie s'ils sont loyaux et font bien leur boulot mais Gon est strict. Il laisse la mafia, peu importe son origine, de coté. Elle viendra bien assez tôt foutre la merde pour avoir sa part du gâteau. Gâteau qu'il ne cédera pas. Son territoire, ses droits, les lois du pays, elles ne lui sont pas inconnues. Ne pas les enfreindre, juste les contourner. User de ruse , de manipulation, de ferveur envers soi-même, droiture dans ses principes, à l'aise dans ses pompes, il s'en branle que ces types d'un autre temps soient mécontents d'être sous la coupe d'un homme plus jeune. L'expérience est une chose qu'il acquiert avec plaisir chaque jour. Bien heureusement, certains hommes assez âgés, sont fidèles et d'excellents conseils. Sages. Droits. Comme ils les aiment pour le business. Ce soir, une transaction est conclue. Le parti preneur, en face, est plus âgé. Pourtant Gon n'a aucun mal à s'affirmer. Il ne faiblit pas et les mots sont une arme bien pire et plus efficaces que la violence dans les affaires. C'est en ça qu'on le respecte et qu'on se méfie de lui. C'est très bien qu'ils se méfient. S'ils ont peur, c'est qu'il assied sa place. Dommage pour les flics, ces transactions sont entièrement légales. Ce groupe d'hommes qu'il dirige n'a même pas de nom. Parce que donner un nom, c'est faire naître les problèmes. Problèmes de territoire, de concurrence de groupes, gangs et autres organisations frauduleuses qui jalousent les nouveaux en puissance. Alors pas de noms. Pas d'illégalité officielle, rien qui puisse trahir tout ce petit monde et c'est aussi pour cette gestion de tout ce petit monde et ce réalisme en droit et politique, que ces crétins de requins respectent le nouveau Liu. Il n'a plus ses preuves à faire. Plusieurs années qu'on l'a conseillé et qu'on lui a enseigné les ficelles d'un monde qu'il connaissait déjà en grande partie.
Ils s'amusent. Comme des hommes ordinaires. Tous vêtus différemment. Certains d'entre eux ont même un boulot la journée, une famille, une mère à l'hopital qui attend leur visite quand le soleil sera levé. Aucun d'entre eux n'a pas de problème avec la justice. Aucun n'a fait de la taule. Gon n'en veut pas. Ceux qui se font chopper sont juste indignes de faire affaire avec lui. Faibles et irréfléchis. Tu veux éviter les flics? Ne leur donne pas le miel sous leur ruche pourrie. Une vingtaine d'hommes. Le bar a été loué pour la soirée pour ne pas être dérangé. Les portes ne sont pourtant pas fermées à clé. Les filles entrent et sortent, d'autres vont pisser sur le trottoir. Ce n'est pas un bar qui vole haut mais il le connait depuis gosse, et le patron est digne de confiance. C'est suffisant. Gon s'enfile un verre de saké et pose la tête en arrière contre le mur, au milieu de cette banquette. Délectation. Respirer. Se détendre. La transaction est réussie et va lui rapporter. Objectif atteint et réussi. Il aimerait s'endormir là. Maintenant. Ou louer une masseuse et prend son pied. Courbatures foireuses qui distendent son dos qui a pris trop de coups. Pleine saison de combat pro. Cette année c'est soft, il s'y ennuie un peu, pas assez de poids lourd. Il pense depuis quelques temps à l'éventualité de refaire quelques fight libres en underground comme avant. C'était sa vibration ultime. Trop de nervosité pas assez d'évacuation en ce moment. Ça ne va pas. Ou bien baiser tout son soul, jusqu'à épuiser la créature victime. Un barbare. Ses pensées se mélangent, se brouillent. La lumière revient en doux filet dans ses yeux. Vaporeuse.
Une silhouette devant lui. Crispation du front. C'est une des filles? Merde, ça colle pas. Le barman lui fait un signe en silence en servant un verre à la nana. Il voit deux hommes du groupe se diriger vers elle, et prendre les devants. Ils la prennent pour une pute, mais elle ffinit par perdre le controle. La gifle. Ce n'est pas une des filles qu'ils ont payé pour rendre la soirée interessante. Qu'est-ce qu'elle fout là. Ce visage... ça lui dit quelque chose. Il l'aurait pas déjà croisé? Aucune idée d'où mais ... c'est une nana ordinaire. Quel con ce barman. Cette soirée devait être parfaite et personne ne devait voir cette réunion, hormis les désignés. Gon redresse la tête, la fixant dans ce ballet assez tumultueux et l'irréparable se produit. L'un des gars , excédé de la pute ne se laisse pas faire, lui décolle une gifle carabinée l'envoyant valser dans le décor....
Gon ferme les yeux. Soupir... "... chier..."
Il se lève, tirant sur ses pans de veste noire pour la rajuster. Table dépassée, et avance vers elle à l'autre bout du bar, inexpressif. Le second type se marre en voyant la scène. Son acolyte se délecte de son acte. Quels crétins quand ils ont bu. Désespérant. Ils ne vont pas vivre longtemps à ce rythme. Des accidents. Tellement fréquents. Gon s'arrête derrière le nain en rut, les mains dans les poches.
"Celle-là, c'est la mienne. Tu veux bien refaire c'que t'as fait?"
Le type passe par toutes les couleurs et se retourne. Gon le toise, silencieux, le regard froid. Les deux gars s'excusent platement et se défilent, direction les vrais putes. Ses pupilles l'observent. Jambes fines. Courbes agréables. Taille de guêpe. Gorge pure. Visage paniqué. Belle biche. Petite pervenche au pays des enfoirés. Son esprit. Ses idées se mêlent. Il s'accroupit à coté d'elle, et lui prend doucement le menton pour lui remonter le visage. "Tu as foutu les pieds où il ne faut pas. Ici les filles servent de putes. C'est une soirée privée. Et si je te laisse partir maintenant... tu ne rentreras pas. Ils te suivront pour l'affront que tu leur as fait. Debout. "
Il lâche son visage, attrape son bras et l'aide à se lever, sans douceur. Peau douce. Pauvre petite ondine qui a trouvé une flaque de pétrole. Sa voix est cassée par le saké. Grave. Assurée. "Si t'es docile, tu rentreras chez toi demain. C'est ça où j'te laisse à ces types. Alors?" Ses mains se renfoncent dans ses poches et il la fixe. Belle trace sur ce visage si parfait. Il la fixe. Une envie de la bouffer.