I've got to love myself ft.Aeyeon
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I've got to love myself ft.Aeyeon | Sam 20 Oct - 20:09 Citer EditerSupprimer
Août 2010.
Soo Hwan se sentait vraiment mal. Les murs de l’hôpital étaient blancs mais ils lui paraissaient sombres. En fait, tout autour de lui semblait être sombre, lui le premier. Il n’avait pas eu envie de venir à l’hôpital. Lui, il pensait qu’il méritait les souffrances qu’il ressentait. Il méritait de ne pas dormir la nuit, il méritait de ne pas manger, il méritait d’être malheureux. Il le méritait parce qu’il avait poussé son grand-frère au suicide. Son grand-frère qui l’aimait, son grand-frère qui le protégeait. L’image du sourire de son grand-frère passa en flash dans sa tête et fit couler quelques larmes. Il n’avait pas aimé la séance chez le psychiatre qu’il venait d’avoir. On lui avait demandé de parler mais il n’avait rien d’autre à dire que des insultes contre lui, contre le monde, contre la vie. Si certains pensent que se donner la mort, c’est la pire des souffrances, ils avaient tort. C’était bien plus souffrant d’être celui qui restait vivant. Si Soo Hwan ne pensait pas qu’il méritait de rester en vie rien que pour souffrir, il aurait peut-être songé à suivre son frère dans la mort.
Les excuses de son frère, écrites sur sa lettre d’adieu, lui donnaient envie de hurler de douleur. Or, il ne pouvait pas. Il était au milieu d’un hôpital, et même s’il n’y avait personne dans le couloir où il s’était assis comme un être vivant ayant abandonné sa course se serait assis, il ne voulait pas pleurer en public. Il retiendrait ses larmes, celles qu’il n’avait pas le droit de faire couler, parce qu’il ne méritait pas de pleurer. Jamais son frère n’a pleuré devant lui. Pourtant il avait suffisamment de raisons pour pleurer.Je sais qu’au fond de toi, tu es un jeune garçon adorable. Soo Hwan se demandait comment son grand-frère avait pu écrire des mots pareils, alors qu’il n’avait jamais rien fait d’autre que l’insulter de grand-frère indigne et d’erreur humaine. Au final, peut-être que c’était ça qui le faisait autant souffrir. Son frère était mort en le considérant, du début jusqu’à la fin, comme un petit frère exemplaire – alors qu’il ne l’avait jamais été.
S’il se retenait de faire couler ses larmes, il n’était pas compliqué de voir qu’il n’allait pas bien. Déjà, quelqu’un qui allait bien ne se serait jamais assis misérablement sur le sol d’un couloir d’hôpital. Mais en plus, il avait les yeux baissés sur le sol, comme s’il cherchait à ce que ses cheveux cachent ses yeux rouges. Il savait qu’il allait devoir se relever. Il ne pouvait pas rester indéfiniment ici. Quelqu’un finirait bien par passer, le dévisager, lui parler. Soo Hwan préférerait rester ici à vie, comme l’être pitoyable qu’il était, mais il avait conscience que ce n’était pas possible. Il voulait être invisible aux yeux du monde pour pouvoir pleurer autant qu’il voulait sans être vu. Il pensait qu’il voulait que le monde soit sourd aux hurlements qu’il criait, alors qu’au fond, il voulait justement que quelqu’un les entende et y réponde.
Peut-être que son vœu inconscient fut entendu, car une adolescente de son âge venait de passer et de lui adresser la parole. Il peina à lever les yeux vers elle, mais il finit par le faire. Il la dévisagea silencieusement, la détaillant du regard. Il pouvait lui répondre, il pouvait parler, il ne savait juste pas quoi lui dire.
Soo Hwan se sentait vraiment mal. Les murs de l’hôpital étaient blancs mais ils lui paraissaient sombres. En fait, tout autour de lui semblait être sombre, lui le premier. Il n’avait pas eu envie de venir à l’hôpital. Lui, il pensait qu’il méritait les souffrances qu’il ressentait. Il méritait de ne pas dormir la nuit, il méritait de ne pas manger, il méritait d’être malheureux. Il le méritait parce qu’il avait poussé son grand-frère au suicide. Son grand-frère qui l’aimait, son grand-frère qui le protégeait. L’image du sourire de son grand-frère passa en flash dans sa tête et fit couler quelques larmes. Il n’avait pas aimé la séance chez le psychiatre qu’il venait d’avoir. On lui avait demandé de parler mais il n’avait rien d’autre à dire que des insultes contre lui, contre le monde, contre la vie. Si certains pensent que se donner la mort, c’est la pire des souffrances, ils avaient tort. C’était bien plus souffrant d’être celui qui restait vivant. Si Soo Hwan ne pensait pas qu’il méritait de rester en vie rien que pour souffrir, il aurait peut-être songé à suivre son frère dans la mort.
Les excuses de son frère, écrites sur sa lettre d’adieu, lui donnaient envie de hurler de douleur. Or, il ne pouvait pas. Il était au milieu d’un hôpital, et même s’il n’y avait personne dans le couloir où il s’était assis comme un être vivant ayant abandonné sa course se serait assis, il ne voulait pas pleurer en public. Il retiendrait ses larmes, celles qu’il n’avait pas le droit de faire couler, parce qu’il ne méritait pas de pleurer. Jamais son frère n’a pleuré devant lui. Pourtant il avait suffisamment de raisons pour pleurer.Je sais qu’au fond de toi, tu es un jeune garçon adorable. Soo Hwan se demandait comment son grand-frère avait pu écrire des mots pareils, alors qu’il n’avait jamais rien fait d’autre que l’insulter de grand-frère indigne et d’erreur humaine. Au final, peut-être que c’était ça qui le faisait autant souffrir. Son frère était mort en le considérant, du début jusqu’à la fin, comme un petit frère exemplaire – alors qu’il ne l’avait jamais été.
S’il se retenait de faire couler ses larmes, il n’était pas compliqué de voir qu’il n’allait pas bien. Déjà, quelqu’un qui allait bien ne se serait jamais assis misérablement sur le sol d’un couloir d’hôpital. Mais en plus, il avait les yeux baissés sur le sol, comme s’il cherchait à ce que ses cheveux cachent ses yeux rouges. Il savait qu’il allait devoir se relever. Il ne pouvait pas rester indéfiniment ici. Quelqu’un finirait bien par passer, le dévisager, lui parler. Soo Hwan préférerait rester ici à vie, comme l’être pitoyable qu’il était, mais il avait conscience que ce n’était pas possible. Il voulait être invisible aux yeux du monde pour pouvoir pleurer autant qu’il voulait sans être vu. Il pensait qu’il voulait que le monde soit sourd aux hurlements qu’il criait, alors qu’au fond, il voulait justement que quelqu’un les entende et y réponde.
Peut-être que son vœu inconscient fut entendu, car une adolescente de son âge venait de passer et de lui adresser la parole. Il peina à lever les yeux vers elle, mais il finit par le faire. Il la dévisagea silencieusement, la détaillant du regard. Il pouvait lui répondre, il pouvait parler, il ne savait juste pas quoi lui dire.
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Re: I've got to love myself ft.Aeyeon | Mar 23 Oct - 20:24 Citer EditerSupprimer
Voilà quelques minutes qu’elle le regardait de loin, ce garçon bizarre. Elle ne savait rien de lui, pourtant Aeyeon ne pouvait s’empêcher d’éprouver une vive empathie à son égard. Après tout, ils étaient tous deux dans cet hôpital. Un hôpital qui n’aurait pas dû renfermer des enfants. Mais s’ils le faisaient, c’était pour son bien, pour qu’elle aille mieux. Ce n’était pas de sa faute, si son rein n’avait jamais souhaité fonctionner correctement. C’était un défaut de fabrication, un vice caché avec lequel elle était supposée vivre.
Parfois, elle devait rester là-bas plusieurs jours. Ses reins semblaient soudainement affaiblis, incapables de travailler par eux-mêmes. Elle ne savait jamais si cela allait repartir, si elle allait pouvoir sortir à nouveau, et elle craignait de devoir passer le restant de ses jours dans cet endroit aseptisé, à subir une dialyse qui ne finirait jamais. Et cela l’effrayait profondément. Jaein était là, bien entendu, comme Nayeon et Taein. Son père et sa mère également. Cependant, cela ne changeait rien à la difficulté de sa situation. Elle restait une adolescente malade, dépendante d’une machine, et elle avait appris à vivre avec cette idée, même si elle était parfois difficile à accepter.
Elle ignorait tout de ce garçon, à commencer par les raisons de sa présence dans cet hôpital, mais les rares points communs dont elle avait conscience nourrissaient son envie d’aller lui parler. Ensemble, peut-être serait-ce moins difficile ? Elle avait besoin de parler à d’autres personnes que sa famille. Il y avait un monde, en dehors de cet hôpital, en dehors d’eux. C’est pourquoi, saisissant son courage à deux mains, la jeune fille s’approcha de lui, un peu hésitante, avant de lui adresser la parole. « Bonjour ? » appela-t-elle en souriant. « Je m’appelle Aeyeon. » La robe de nuit et les pantoufles qu’elle portait écartaient la possibilité qu’elle soit simplement venue en visite. « Pourquoi tu restes tout seul ? »
Elle n’aimait pas être seule. La simple idée que ses parents doivent aller au travail ou que ses frères et sœur ne puissent être à ses côtés lui arrachait le cœur à chaque fois. Rien n’était plus normal à ses yeux qu’aller voir un garçon solitaire et essayer de lui parler, voir comment il réagissait. Elle espérait avoir un minimum de conversation, ne serait-ce que quelques mots. Voilà deux jours qu’elle était coincée dans cet endroit, et l’extérieur lui manquait déjà cruellement, comme à chaque fois.
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Re: I've got to love myself ft.Aeyeon | Mar 6 Nov - 12:50 Citer EditerSupprimer
Août 2010.
Soo Hwan était tiraillé. C’était comme s’il était habité par deux personnes complètement différentes. Quelqu’un qui souhaitait être seul, qui ne voulait parler à personne, ne pas attirer le regard ou la curiosité d’autrui ; et quelqu’un qui n’attendait qu’une seule chose, c’était se confier, se soulager, partager, être vu et écouté. Il fallait qu’il choisisse entre les deux choix qui le tentaient énormément, mais avant de faire son choix, il prit quelques longues secondes à fixer l’inconnue. Vu sa tenue, il était très probable qu’elle soit une patiente de l’hôpital. Lui aussi était un patient mais comme il n’était venu que pour une consultation chez un psychiatre, alors il n’avait pas les habits de l’hôpital. Il aurait pu être déjà rentré chez lui s’il n’avait pas pris le temps de s’asseoir misérablement ici.
Finalement, le regard de la prénommée Aeyeon, qui semblait le supplier de lui répondre – ou peut-être était-ce ce qu’il voulait y lire – eut raison de lui. « Salut », répondit-il d’abord, comme si le simple effort de ces deux syllabes était éprouvant. Sa voix était sans doute un peu froide, mais il n’avait pas voulu l’être. Il semblait avoir perdu tous les codes de la sociabilité. La question qu’elle lui posa le perturba encore plus. Il ne savait pas quoi répondre, ce n’était pas comme s’il avait une raison particulière pour être seul, c’était plutôt un choix évident. Il ne connaissait personne ici. Il n’avait pas envie de rentrer chez lui, pas envie de voir son père et encore moins envie d’aller parler à des inconnus. Alors pourquoi est-ce qu’il semblait motivé à lui parler, à elle ? Lui-même ignorait ce qui le poussait à réfléchir à une réponse aussi intensément. Il aurait pu juste hausser les épaules, ne rien répondre, lui faire comprendre qu’il ne voulait pas parler. Et pourtant, il y avait quelque chose chez elle qui le poussait à s’ouvrir un peu. Peut-être que c’était son regard, peut-être que c’était sa voix, peut-être que c’était son aura. « Je ne sais pas. Ça me semblait être évident. », finit-il par formuler, incapable de trouver une autre raison. Il essaya de sourire mais un simple rictus léger fut visible sur son visage, quelque chose qui voulait montrer à la jeune fille qu’il était désolé de ne pas apporter de réponse réelle.
Dans une tentative de relancer la conversation, il dit doucement : « Toi aussi tu es toute seule. » Du moins, elle l’aurait été si elle n’était pas venu lui parler. C’était une façon de retourner la question mais il s’y était sans doute mal pris. Il ne savait pas trop quoi faire, quoi lui dire, s’il devait se lever comme elle ou rester assis. De toute façon, il ne savait même pas pourquoi il continuait la conversation. Puis finalement, il trouva quelque chose d’un peu plus utile à affirmer : « Ah. Je suis Soo Hwan. » Peut-être qu’au final c’était aussi inutile que le reste. Mais puisqu’elle lui avait donné son prénom, ça lui semblait plus poli de le faire aussi.
Soo Hwan était tiraillé. C’était comme s’il était habité par deux personnes complètement différentes. Quelqu’un qui souhaitait être seul, qui ne voulait parler à personne, ne pas attirer le regard ou la curiosité d’autrui ; et quelqu’un qui n’attendait qu’une seule chose, c’était se confier, se soulager, partager, être vu et écouté. Il fallait qu’il choisisse entre les deux choix qui le tentaient énormément, mais avant de faire son choix, il prit quelques longues secondes à fixer l’inconnue. Vu sa tenue, il était très probable qu’elle soit une patiente de l’hôpital. Lui aussi était un patient mais comme il n’était venu que pour une consultation chez un psychiatre, alors il n’avait pas les habits de l’hôpital. Il aurait pu être déjà rentré chez lui s’il n’avait pas pris le temps de s’asseoir misérablement ici.
Finalement, le regard de la prénommée Aeyeon, qui semblait le supplier de lui répondre – ou peut-être était-ce ce qu’il voulait y lire – eut raison de lui. « Salut », répondit-il d’abord, comme si le simple effort de ces deux syllabes était éprouvant. Sa voix était sans doute un peu froide, mais il n’avait pas voulu l’être. Il semblait avoir perdu tous les codes de la sociabilité. La question qu’elle lui posa le perturba encore plus. Il ne savait pas quoi répondre, ce n’était pas comme s’il avait une raison particulière pour être seul, c’était plutôt un choix évident. Il ne connaissait personne ici. Il n’avait pas envie de rentrer chez lui, pas envie de voir son père et encore moins envie d’aller parler à des inconnus. Alors pourquoi est-ce qu’il semblait motivé à lui parler, à elle ? Lui-même ignorait ce qui le poussait à réfléchir à une réponse aussi intensément. Il aurait pu juste hausser les épaules, ne rien répondre, lui faire comprendre qu’il ne voulait pas parler. Et pourtant, il y avait quelque chose chez elle qui le poussait à s’ouvrir un peu. Peut-être que c’était son regard, peut-être que c’était sa voix, peut-être que c’était son aura. « Je ne sais pas. Ça me semblait être évident. », finit-il par formuler, incapable de trouver une autre raison. Il essaya de sourire mais un simple rictus léger fut visible sur son visage, quelque chose qui voulait montrer à la jeune fille qu’il était désolé de ne pas apporter de réponse réelle.
Dans une tentative de relancer la conversation, il dit doucement : « Toi aussi tu es toute seule. » Du moins, elle l’aurait été si elle n’était pas venu lui parler. C’était une façon de retourner la question mais il s’y était sans doute mal pris. Il ne savait pas trop quoi faire, quoi lui dire, s’il devait se lever comme elle ou rester assis. De toute façon, il ne savait même pas pourquoi il continuait la conversation. Puis finalement, il trouva quelque chose d’un peu plus utile à affirmer : « Ah. Je suis Soo Hwan. » Peut-être qu’au final c’était aussi inutile que le reste. Mais puisqu’elle lui avait donné son prénom, ça lui semblait plus poli de le faire aussi.
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Re: I've got to love myself ft.Aeyeon | Sam 17 Nov - 22:00 Citer EditerSupprimer
Aussi loin que remontait sa mémoire, Aeyeon avait toujours dépendu de l'hôpital et de la dialyse. Elle ne se rappelait que difficilement une période durant laquelle elle n'avait pas été contrainte de se rendre dans ces couloirs qui sentaient le désinfectant et où circulaient des personnes en uniformes. Pourtant, ces choses, exceptionnelles pour la plupart des gens, avaient rapidement commencé à faire partie de son quotidien et du vocabulaire qu'elle employait sans même se forcer. L'hôpital, l'infirmière, la machine. Elle avait besoin d'eux pour que son corps, une mécanique biologique et chimique, fonctionne correctement. La perspective de souffrir de problèmes plus graves encore ne la rassurait en rien, mais elle avait fini par l'accepter : il fallait qu'elle tienne bon, qu'elle fasse de son mieux et qu'elle se montre courageuse lors des traitements. C'était la seule façon dont sa santé pourrait s'améliorer.
Malheureusement, l'envie d'avoir un ami à qui parler, un véritable ami, pas un membre de la famille, se faisait plus forte. Elle observait les autres enfants qui circulaient dans l'hôpital, hésitant à les aborder. La plupart d'entre eux étaient accompagnés de leurs parents. Les autres, ils étaient souvent isolés. À l'exception de quelques jeunes, comme celui qu'elle venait d'identifier, peu de ces enfants étaient faciles à approcher.
Malgré le ton qu'employa ce garçon pour lui répondre, Aeyeon ne perdit pas courage. Peut-être était-il juste enrhumé ou fatigué ! « Évident? » S'étonna-t-elle avant de secouer la tête. « C'est parce que mes parents sont rentrés avec mes frères et soeurs... Je suis pas tellement toute seule, tu vois ? » Elle lui adressa un sourire sincère, s'installant à côté d'elle. «[color=lightseagreen] Moi c'est Aeyeon ! Kwon Aeyeon.» Et d'ajouter rapidement. « Je suis ici pour ma dialyse, mes reins fonctionnent mal. » À son âge, pourtant, la plupart des adolescents racontaient d'autres choses, plus joyeuses. Ce n'était pas son cas. « Je peux rester avec toi un peu? »
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Re: I've got to love myself ft.Aeyeon | Mer 21 Nov - 14:26 Citer EditerSupprimer
Août 2010.
Étonnamment, Soo Hwan écouta avec beaucoup d’attention la réponse de la jeune fille. C’était indéniable, au fond il était reconnaissant qu’elle soit venue lui parler et qu’elle se soit inquiétée de le voir tout seul. Au fond il n’avait attendu que ça de la part du monde extérieur, qu’on remarque sa peine. Et d’un autre côté il se détestait pour attendre une telle chose des autres alors qu’il avait été incapable de voir celle de son grand-frère, qui pourtant ne souhaitait sans doute que ça aussi alors qu’il enchaînait les soirées arrosées. Caché dans toute l’obscurité des pensées de Soo Hwan et dans sa tristesse, il y avait un côté de lui qui lui ordonnait de ne plus traiter les autres aussi méchamment qu’il avait traité son frère. Cela aurait été si égoïste de rejeter cette fille alors que si elle était venue vers lui, c’était peut-être parce qu’elle aussi avait besoin de parler. Soo Hwan ne pouvait plus être l’adolescent prétentieux et égoïste qu’il avait été avant sans que quelque chose à l’intérieur de lui le brûle, lui rappelant combien son caractère avait déjà fait des dégâts. À la mort de son frère, il s’était rendu à l’évidence ; il avait détruit la vie de son frère mais sans doute aussi blessé énormément de gens autour de lui. Il avait été un monstre et ne voulait plus l’être, ne serait-ce que pour pouvoir se dire qu’il a changé.
Quelque chose chez Aeyeon attirait la sympathie de Soo Hwan. Il hocha la tête, incapable de répondre quoi que ce soit à l’adolescente. Si c’était son père qui l’avait forcé à se rendre dans un hôpital en Corée, ce dernier ne s’était pas embêté à l’accompagner. Il était venu seul et repartirait seul quand il trouverait la force de se lever et de partir. Contrairement à lui, Aeyeon paraissait faire partie d’une famille nombreuse qui savait prendre soin d’elle.Tant mieux, songea t-il. Il ne souhaitait à personne d’être dans sa famille à lui, quand bien même l’argent arrivait à profusion. Il se rendit compte qu’un simple sourire pouvait avoir un grand effet alors que le sourire qu’elle lui adressa sembla agir sur lui comme un calmant. Il ne réussit cependant pas à lui sourire en retour, alors il se contenta de l’observer s’asseoir à ses côtés en déglutissant. Il l’entendit se présenter une nouvelle fois. « Je sais, tu l’as déjà dit », releva t-il, cette fois-ci avec une légèreté dans sa voix qui le surprit lui-même. Peut-être même que son visage s’était un peu détendu, mais il ne pouvait pas se voir. Très rapidement et avec une facilité qui impressionna Soo Hwan, l’adolescente expliqua pourquoi elle était là. Il ne savait pas comment elle faisait pour en parler avec autant de légèreté, lui était incapable de lui dire qu’il était là parce qu’il était incapable de se remettre de la mort de son grand-frère aussi aisément. D’autant plus que, bien qu’il ne soit pas scientifique, il pouvait deviner que le souci dont elle souffrait était loin d’être anodin. Au quotidien, ça devait être un poids lourd – alors comment pouvait-elle sourire ainsi sans difficulté ? « Bien sûr, tu peux. », répondit-il. Le regard du garçon n’avait pas cessé une seule fois de la détailler. « Quel âge as-tu ? », demanda t-il, faisant l’effort de relancer la conversation. Il ne savait pas clairement pourquoi il le faisait mais avait décidé de ne plus se le demander.
Étonnamment, Soo Hwan écouta avec beaucoup d’attention la réponse de la jeune fille. C’était indéniable, au fond il était reconnaissant qu’elle soit venue lui parler et qu’elle se soit inquiétée de le voir tout seul. Au fond il n’avait attendu que ça de la part du monde extérieur, qu’on remarque sa peine. Et d’un autre côté il se détestait pour attendre une telle chose des autres alors qu’il avait été incapable de voir celle de son grand-frère, qui pourtant ne souhaitait sans doute que ça aussi alors qu’il enchaînait les soirées arrosées. Caché dans toute l’obscurité des pensées de Soo Hwan et dans sa tristesse, il y avait un côté de lui qui lui ordonnait de ne plus traiter les autres aussi méchamment qu’il avait traité son frère. Cela aurait été si égoïste de rejeter cette fille alors que si elle était venue vers lui, c’était peut-être parce qu’elle aussi avait besoin de parler. Soo Hwan ne pouvait plus être l’adolescent prétentieux et égoïste qu’il avait été avant sans que quelque chose à l’intérieur de lui le brûle, lui rappelant combien son caractère avait déjà fait des dégâts. À la mort de son frère, il s’était rendu à l’évidence ; il avait détruit la vie de son frère mais sans doute aussi blessé énormément de gens autour de lui. Il avait été un monstre et ne voulait plus l’être, ne serait-ce que pour pouvoir se dire qu’il a changé.
Quelque chose chez Aeyeon attirait la sympathie de Soo Hwan. Il hocha la tête, incapable de répondre quoi que ce soit à l’adolescente. Si c’était son père qui l’avait forcé à se rendre dans un hôpital en Corée, ce dernier ne s’était pas embêté à l’accompagner. Il était venu seul et repartirait seul quand il trouverait la force de se lever et de partir. Contrairement à lui, Aeyeon paraissait faire partie d’une famille nombreuse qui savait prendre soin d’elle.Tant mieux, songea t-il. Il ne souhaitait à personne d’être dans sa famille à lui, quand bien même l’argent arrivait à profusion. Il se rendit compte qu’un simple sourire pouvait avoir un grand effet alors que le sourire qu’elle lui adressa sembla agir sur lui comme un calmant. Il ne réussit cependant pas à lui sourire en retour, alors il se contenta de l’observer s’asseoir à ses côtés en déglutissant. Il l’entendit se présenter une nouvelle fois. « Je sais, tu l’as déjà dit », releva t-il, cette fois-ci avec une légèreté dans sa voix qui le surprit lui-même. Peut-être même que son visage s’était un peu détendu, mais il ne pouvait pas se voir. Très rapidement et avec une facilité qui impressionna Soo Hwan, l’adolescente expliqua pourquoi elle était là. Il ne savait pas comment elle faisait pour en parler avec autant de légèreté, lui était incapable de lui dire qu’il était là parce qu’il était incapable de se remettre de la mort de son grand-frère aussi aisément. D’autant plus que, bien qu’il ne soit pas scientifique, il pouvait deviner que le souci dont elle souffrait était loin d’être anodin. Au quotidien, ça devait être un poids lourd – alors comment pouvait-elle sourire ainsi sans difficulté ? « Bien sûr, tu peux. », répondit-il. Le regard du garçon n’avait pas cessé une seule fois de la détailler. « Quel âge as-tu ? », demanda t-il, faisant l’effort de relancer la conversation. Il ne savait pas clairement pourquoi il le faisait mais avait décidé de ne plus se le demander.
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Re: I've got to love myself ft.Aeyeon | Sam 22 Déc - 20:44 Citer EditerSupprimer
Les couloirs de l’hôpital étaient souvent froids, aux yeux d’une adolescente en plein développement. Aeyeon se demandait parfois si ces murs inquiétants allaient à jamais être sa prison, l’endroit où elle allait devoir rester enfermée à jamais. Après tout, il était possible que sa santé n’aille jamais mieux. Il était possible qu’elle ait besoin de plus de dialyses, que son corps se mutine. Une possibilité bien inquiétante, aux yeux d’une jeune demoiselle comme elle. Mais Aeyeon n’aimait pas s’arrêter à des idées aussi inquiétantes : elle avait envie de se faire de nouveaux amis, de ne pas rester dans son coin à attendre que sa condition physique s’améliore. Et cela commençait par faire un premier pas vers un garçon dont elle ne savait rien, pour se présenter et faire plus amplement connaissance avec lui. Il n’avait pas l’air bien méchant.
Elle s’étonna et se sentit bête, quand il souligna ses paroles. « Je radote déjà à mon âge, hahaha… » Elle agita la main avant de rire un peu. Expliquer sa condition physique était devenu une chose habituelle, pour elle. Les médecins posaient souvent la question, et elle devait parfois l’expliquer aux autres enfants. En fait, elle avait fini par songer qu’il n’y avait pas, dans cette difficulté, que des périodes profondément noires. C’était avant tout une zone grise, où elle connaissait des moments de tristesse, et d’autres de joie, comme toutes les adolescentes.
Une fois qu’elle obtint l’autorisation de Soohwan, Aeyeon s’installa à ses côtés, un petit sourire aux lèvres. Elle garda les jambes repliées contre sa poitrine naissante, afin de ne pas déranger les adultes qui circulaient dans le couloir, et elle sourit un peu plus à la question de celui qu’elle considérait déjà comme un nouvel ami. « Seize ans, et toi ? » Elle n’était plus une petite fille, maintenant. « Tu dois rester à l’hôpital, toi aussi ? » Peut-être était-il comme elle, obligé de venir souvent, de rester parfois, à cause d’un corps trop fragile pour être parfaitement autonome ? Si elle pouvait trouver en lui un ami, Aeyeon n’aurait été que trop heureuse. Après tout, ce garçon semblait très gentil, même s’il avait l’air un peu distant.
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Re: I've got to love myself ft.Aeyeon | Mer 26 Déc - 14:59 Citer EditerSupprimer
Août 2010.
Soo Hwan n’était pas vraiment en capacité de sourire mais il savait que dans d’autres circonstances, il aurait sourit à la remarque de la jeune fille. Peut-être était-il si impressionnant qu’elle radotait, ça paraissait déjà plus logique. En fait, impressionnant n’était pas le mot, il était juste assez intimidant puisqu’il semblait enfermé dans sa douleur et pas prêt d’en sortir. Pourtant il faisait des efforts, il avait essayé de sourire pour lui répondre et il essayait, comme il le pouvait, de relancer la conversation. Il faisait de son mieux mais il ne contrôlait pas sa peine. Là où il avait voulu la regarder en souriant, peut-être qu’elle ne pouvait voir que deux yeux et un espèce de rictus qu’il voulait sympathique.
Il la regarda s’asseoir silencieusement. « J’ai seize ans aussi. » releva t-il. Ils avaient donc le même âge. Soo Hwan aurait pourtant été prêt à parier qu’elle avait quelques années en moins, peut-être parce qu’elle paraissait si insouciante. Il ne pouvait s’empêcher d’envier un peu ce trait de caractère parce que lui n’avait jamais été insouciant. Prétentieux beaucoup trop jeune, il avait toujours fait des efforts pour satisfaire son père et être un enfant assez mature pour rattraper l’immaturité de son grand-frère. Il en profitait pour juger ceux de son âge qui jouer, alors qu’au fond il les enviait. Tout comme il critiquait son frère pour passer son temps à s’amuser alors qu’il ne voulait en fait que faire la même chose. Plus que jamais, l’insouciante lui paraissait loin de lui. Comment pouvait-il agir ainsi alors qu’il avait une mort sur la conscience ? Une mort qu’il aurait pu éviter s’il avait passé plus de temps à comprendre son frère plutôt qu’à chercher à être meilleur que lui. Il secoua délicatement la tête à la répons de la jeune fille. « Je n’ai pas à rester à l’hôpital mais j’ai des rendez-vous hebdomadaires. » Il pouvait partir là, de suite, s’il en avait envie mais il n’en avait pas la motivation. De toute façon il n’avait pas non plus ressenti l’envie d’aller voir un psychiatre, c’était son père qui l’avait forcé dès qu’ils étaient retournés en Corée pour l’été, ne supportant plus de voir son fils idéal en dépression depuis la mort de son grand-frère. Mais Soo Hwan n’y pouvait rien, il ne pouvait plus être le fils idéal en voyant combien la mort de Soo Han avait si peu atteint son père.C’était quand même son fils.
Soo Hwan savait qu’elle s’était plus ou moins confiée à lui quand elle lui avait dit la raison de sa présence ici mais lui, il ne se sentait pas le courage d’expliquer. Il ne l’avait jamais fait et même si il la trouvait sympathique, il n’arrivait juste pas à parler de ses blessures à une fille qu’il venait de rencontrer. « Toi, tu dois rester tout le temps à l’hôpital ? » Soo Hwan n’y connaissait rien en dialyse et en problèmes de reins. Ça semblait grave mais il ne se rendait pas compte de l’ampleur.
Soo Hwan n’était pas vraiment en capacité de sourire mais il savait que dans d’autres circonstances, il aurait sourit à la remarque de la jeune fille. Peut-être était-il si impressionnant qu’elle radotait, ça paraissait déjà plus logique. En fait, impressionnant n’était pas le mot, il était juste assez intimidant puisqu’il semblait enfermé dans sa douleur et pas prêt d’en sortir. Pourtant il faisait des efforts, il avait essayé de sourire pour lui répondre et il essayait, comme il le pouvait, de relancer la conversation. Il faisait de son mieux mais il ne contrôlait pas sa peine. Là où il avait voulu la regarder en souriant, peut-être qu’elle ne pouvait voir que deux yeux et un espèce de rictus qu’il voulait sympathique.
Il la regarda s’asseoir silencieusement. « J’ai seize ans aussi. » releva t-il. Ils avaient donc le même âge. Soo Hwan aurait pourtant été prêt à parier qu’elle avait quelques années en moins, peut-être parce qu’elle paraissait si insouciante. Il ne pouvait s’empêcher d’envier un peu ce trait de caractère parce que lui n’avait jamais été insouciant. Prétentieux beaucoup trop jeune, il avait toujours fait des efforts pour satisfaire son père et être un enfant assez mature pour rattraper l’immaturité de son grand-frère. Il en profitait pour juger ceux de son âge qui jouer, alors qu’au fond il les enviait. Tout comme il critiquait son frère pour passer son temps à s’amuser alors qu’il ne voulait en fait que faire la même chose. Plus que jamais, l’insouciante lui paraissait loin de lui. Comment pouvait-il agir ainsi alors qu’il avait une mort sur la conscience ? Une mort qu’il aurait pu éviter s’il avait passé plus de temps à comprendre son frère plutôt qu’à chercher à être meilleur que lui. Il secoua délicatement la tête à la répons de la jeune fille. « Je n’ai pas à rester à l’hôpital mais j’ai des rendez-vous hebdomadaires. » Il pouvait partir là, de suite, s’il en avait envie mais il n’en avait pas la motivation. De toute façon il n’avait pas non plus ressenti l’envie d’aller voir un psychiatre, c’était son père qui l’avait forcé dès qu’ils étaient retournés en Corée pour l’été, ne supportant plus de voir son fils idéal en dépression depuis la mort de son grand-frère. Mais Soo Hwan n’y pouvait rien, il ne pouvait plus être le fils idéal en voyant combien la mort de Soo Han avait si peu atteint son père.C’était quand même son fils.
Soo Hwan savait qu’elle s’était plus ou moins confiée à lui quand elle lui avait dit la raison de sa présence ici mais lui, il ne se sentait pas le courage d’expliquer. Il ne l’avait jamais fait et même si il la trouvait sympathique, il n’arrivait juste pas à parler de ses blessures à une fille qu’il venait de rencontrer. « Toi, tu dois rester tout le temps à l’hôpital ? » Soo Hwan n’y connaissait rien en dialyse et en problèmes de reins. Ça semblait grave mais il ne se rendait pas compte de l’ampleur.
Before I love someone else,
I've got to love myself
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