Valise en main, la démone était arrivée. Agacée par ce long voyage, elle traînait ses affaires tout en marmonnant des insultes dans son anglais parfait. Parler coréen, c'était bien mais dire « fuck », c'était plus rapide. Et habituel.
Lilith cherchait une seule personne. La seule qui l'avait abandonné pour venir ici en Corée et c'était la seule personne qui pouvait lui faire quitter son beau pays l'Amérique pour venir ici.
Les raisons ? Elles étaient diverses. La blondinette ne voulait plus supporter toute seule le poids de l'entreprise de son père. Elle n'en voulait pas et n'en voudrait jamais. Elle continuait ses études juste pour lui faire plaisir, lui faire miroiter un semblant d'avenir dans ce monde qu'il avait construit. Et auquel elle n'appartiendrait jamais.
Une autre se prénommait Damon. Son grand-frère adoré qui l'avait lâchement abandonné un jour pour elle ne savait quelle raison. Et elle espérait que cette dernière soit vitale pour qu'elle puisse accepter de le pardonner. Car oui, son amour était grand tout aussi grand que sa rancoeur. Si elle devait décrire sa relation actuelle, elle prendrait en exemple Thor et Loki. Indéniablement, elle serai Loki puisque l'idée de torturer et blesser légèrement son frère pour le punir n'était pas une si mauvaise idée. Non ?  Ils avaient bien des prénoms démoniaques pour une bonne raison, non ?

L'américaine poussa la porte du fameux dortoir tout en rose, une fratrie qu'elle avait intégré, la même que celui qui partageait son sang. Autant dire qu'il avait légèrement fait pencher la balance. Il était vrai. Mais son lapin doudou rose se confondrait parfaitement dans cet univers aussi. Et c'était l'idéal.  Le bruit de ses bottines à talons carrés résonnèrent soudainement tandis qu'elle rentrait sans peine ses affaires. « Évidemment, il n'est pas là cet idiot de frangin ». Elle râlait mais elle ne l'avait surtout pas prévenu de son arrivée. C'était une surprise comme une autre.  Elle épousseta doucement son t-shirt noir oversize transformé en robe alors qu'elle inspectait doucement les alentours, un sourcil arqué. La décoration était plutôt pas mal. Elle s'attendait à moins bien. Lilith devait le reconnaître, elle était plutôt pas mal surprise. Un bon point pour cet endroit.

La beauté froide allait sortir son téléphone pour appeler l'autre à l'aide quand elle vit sa silhouette se dessinait soudainement dans l'encadrement d'un couloir. Aucun doute, c'était lui. « Here you are ! » Le héla-t-elle. Elle s'avança doucement vers lui, plantant ses poings sur ses hanches, le défiant du regard.  « Surprise ? ». Elle le taquinait. Elle était heureuse de le revoir, elle se serait jeter à son cou si le départ n'avait pas été aussi brutal. Mais il allait vite le savoir, le grand-frère Damon.

Si Damon avait su que sa petite sœur débarquerait en Corée du sud et plus encore dans sa fraternité il se serait très certainement caché. Parce qu’il aimait sa sœur, il l’aimait plus que tout, c’était sa princesse, son joyau, sa vie. Il n’avait pas conscience de l’avoir abandonné, mais simplement d’avoir choisi un chemin qu’il avait besoin de suivre seul. Il s’était simplement retrouvé à un tournant de sa  vie où il avait besoin de faire ce choix seul. Il n’était même pas certain de faire le bon, d’accepter cette nouvelle part de lui qu’il n’avait jamais réussis à assumer jusque-là … alors il ne se voyait pas demander à sa sœur de venir avec lui … Il savait dans le fond que sa décision sera un déchirement autant pour lui que sa cadette, leur relation était aussi fusionnelle qu’explosive. Ils pouvaient bien s’engueuler la jeune femme avait toujours gain de cause. Il avait fini par abandonner l’idée d’un jour avoir le dessus, même quand elle avait tort, elle avait raison. Certains dirons pourri gâtée, mais pour sa sœur Damon serait prêt à beaucoup de choses. C’était sûrement le seul regard qu’il craignait le plus. Il avait depuis quelques temps abandonné l’idée de pouvoir tenir tête à ses parents et s’ils ne voulaient pas de lui tel qu’il était, Damon était prêt à renoncer à son nom, leur argent et son identité … parce qu’il n’était pas juste qu’un gosse de riche, et ce n’était pas seulement par amour pour Indiana. Mais Damon était qui il était … et si ses parents n’étaient pas capables de l’accepter alors il ne serait plus capable d’accepter ses parents …

 

Alors quand il entend cette voix familière il se stoppe et ses yeux s’écarquillent avant qu’un cri de joie ne s’échappe de ses lèvres et qu’il court vers elle. Il la soulève dans ses bras et la fait tourner sur lui-même plus heureux que jamais de voir sa démone ici. C’est sa première réaction, celle de voir son sang, sa chair, laissant échapper tout le monde qu’il avait eu d’elle. Sa princesse. Il rit en nichant son visage dans son cou en soupirant d’aise. « Oh god, lil sis … what are you doing here ?! » s’enthousiasme-t-il en la reposant non sans la garder dans ses bras un sourire idiot sur les lèvres. Sa petite sœur était là … il ne savait pas pour combien de temps mais il comptait bien en profiter. Il ne peut s’empêcher d’embrasser son visage avec un rire d’enfant comblé et lance au premier pyo qu’il croise « hé c’ma sœur regarde ! » avec une fierté évidente dans le regard.

Elle n'avait pas prévu cette réaction. Enfin si. Mais elle aurait pensé qu'il avait eu un minimum de jugeote pour se souvenir de comment c'était passé leur séparation. Néanmoins, elle ne put s'empêcher de rire alors qu'il la soulevait comment quand elle était plus petite, comme une petite fille, une princesse. La sienne d'ailleurs. Et elle le savait parfaitement, jouant avec.
La petite sœur peste qu'elle était, adorait faire tourner en bourrique le plus vieux et lui demandait chaque jour l'impossible.
Et dans tout ça, elle obtenait toujours ce qu'elle voulait. Toujours. Dire que ça lui faisait plaisir était un doux euphémisme. Non, c'était normal. Sinon, elle tapait un caprice digne d'une gamine de dix ans, tapant du pied contre le sol et jouant parfois avec ses yeux de chat potté pour le faire craquer. Elle avait essayé toutes les techniques de petite sœur pour le faire changer d'avis. Et toute..réussissait. Pour son plus grand plaisir.

La blondinette le laissait prendre place, profitant pour l'enlacer depuis le temps. Elle était heureuse de se retrouver dans ses bras. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu cette sensation familière, être dans les bras de son frère. Il lui avait manqué, terriblement même. Elle le ressentait encore plus en étant dans ses bras. Elle allait lui répondre quand cet idiot l'embrassa avant de se vanter aurpès d'un autre qu'elle ne connaissait pas du tout. Elle ne pût s’empêcher de lever les yeux en l'air, tout  de même amusé de ce grand dadet. « Good. Ce que je fais là...après que tu m'aies lâchement abandonné. Oui. » Directement un coup à la jugulaire. Elle n'était pas connue pour faire dans la dentelle. Et encore moins avec son frère. Il allait comprendre qu'elle avait été blessé de le voir partir ainsi.

Son monde s'était écroulé avec son départ. Sa vie avait été digne d'un château de carte recevant une petite bourrasque. Et pourtant, si destructeur. Un changement brutal et radical dans son quotidien qui l'avait blessé.  « Mais je vois que tu te souviens que tu as une petite sœur, c'est beau ! J'avais eu un doute pendant un moment. » Elle croisa ses bras sous sa poitrine, une moue boudeuse dessinée sur ses traits. Il était vrai, quand il était parti, elle n'y avait pas cru. La blondinette avait réfuté la nouvelle avec tant de conviction qu'elle en était tombée des nues en sachant la vérité. Alors oui, elle avait sorti les poupées vaudous pour le maudire, ça n'avait pas vraiment marché. Elle avait aussi joué aux fantômes avec lui. « Maintenant, j'espère que tu vas pouvoir m'expliquer la raison de ton départ. Et j'espère bien que c'était une situation cruciale pour m'avoir abandonné avec papa et l'entreprise ! »
Elle avait dû se battre toute seule alors qu'habituellement, son plus fidèle allié était présent, faisait corps avec elle. Et ces moments sans lui avaient été difficile à gérer, son père l'amenant tous les jours à l'entreprise. Elle en avait été malade.

« Oh come on sis ! » sourit-il. Il savait que ses piques déguisés lui allaient droit au cœur et qu’elle avait souffert de son départ. Depuis leur enfance il avait toujours pris soin de sa sœur, prenant les devants et s’assurant que son père l’oublie un peu. Lilith avait la chance, si on pouvait appeler ça comme ça, d’être une femme et de n’attirer l’attention de son père que comme un jolie trophée. Il savait que sa fille avait les capacités pour occuper un poste important dans sa compagnie et utilisait Damon comme futur héritier de l’entreprise. Alors quand Damon était partie pour finir ses études en Corée il avait pris sa fille à partie pour la former à son tour. 


Et cette pression, constante, ces heures de boulots et ces demandes incessantes avaient le don de faire fuir les deux enfants. Eux qui ne rêvaient que de liberté, d’aimer qui il voulait et de faire de leur vie ce qu’ils désiraient … ils pouvaient réussir, être connu, ils pouvaient tout faire tant que leur parent restaient loin … c’est ce qu’ils s’étaient convaincu. De la voir ici le soulageait, parce qu’il savait que ça ne devait pas être facile pour elle, seule là-bas. Leurs parents sont aimants, mais ils ont des attentes qu’ils placent au-dessus de tout … Il est aussi soulagé de l’avoir avec lui parce que sans sa sœur Damon ne se sent pas complet. 


Au contraire, il y a ce vide, celui que seule sa cadette peut remplacer et qu’importent leurs six ans d’écart. Il vient lui embrasser le visage comme un forcené pour la faire taire et rit en la serrant contre lui à nouveau. « Oh dear god, I missed you so much princess ! » répète-t-il encore et encore. Avant de sourire en l’entrainant vers le salon portant ses valises. « C’est quoi ton numéro de chambre ? » il dépose toutes ses affaires dans l’entrée près du canapé et ne lâche en aucun cas la main de sa sœur. Il avait éludé la question parce que ce n’était pas une chose dont il voulait parler devant les autres. Encore moins après un simple salut ça va ? Il entre dans la cuisine et la fait s’asseoir sur un tabouret haut. 


«  Tu aurais dû me dire que tu étais là je serais venu te chercher à l’aéroport ! C’est dingue que tu sois ici ma princesse, tu restes combien de temps ?! » Il était d’ailleurs surpris parce que ce n’était pas les vacances et qu’elle manquait les cours, même si ce n’était pas inhabituel pour sa sœur, c’était surtout le fait que voir que leur parent la laissait faire ça. « Papa et maman savent que t’es là ? » finit-il par dire avec un petit sourire complice. 

Lilith le regarde, dédaigneuse. Elle était prête à lui faire payer ses mois sans lui. Son départ soudain. Elle était prête à tout. Mais c'était Damon. Sa détermination était fébrile. Un sourire de ce gros nounours idiot et elle redevenait la petite sœur accrochée à son grand frère, telle une glue extra-forte qui ne veut pas se détacher de lui.
Il était le seul homme capable à la rendre aussi douce, aimante. Son frère était un exemple pour elle, un point d'ancrage important dans cette famille ou la pression était de mise. Ou tout le monde cherchait à être parfait pour un oui ou non. Lilith aimait le monde de riche. Mais elle n'aimait pas les contraintes qui pouvait y être relié. Elle n'aimait pas l'entreprise, elle ne s'y voyait pas en tête. Non, elle, elle était dans le monde actif, à montrer sa beauté, à faire bouger les dictats. Mais en aucun cas derrière un bureau. À la limite, être le visage de l'entreprise ne la dérangeait pas. Mais au-delà, rien ne valait le coup.

Damon décida de l'attaquer de front, martyrisant son visage de poupée. Un sourire se dessinait sur ses lèvres, bien qu'elle essayait de le réprimer. Elle le repoussa de toute ses forces. « Asshole ! My face ! ». Pourtant, son sourire ne trompait pas, ni le rire cristallin qui s'échappait de ses lippes. .« Numéro ? Je ne m'y suis pas intéressée. Je squatte ta chambre ? » En réalité, elle allait bien squatter sa chambre, que sa réponse soit oui ou non. Du moins ce soir, elle dormait avec lui car il lui avait manqué. Elle s'assit avant de le tirer à lui pour lui poser un bisou sonore sur la joue, laissant bien une marque de rouge à lèvre pour le faire chier. Tout simplement.

Elle arqua un sourcil en sa direction. « L'effet de surprise tu connais ? Je n'allais pas te prévenir ».. Lilith secoua négativement la tête, pointant dans la direction ou il avait posé ses affaires. « Tu penses que ses valises sont faites pour décorer ? Je reste ici pendant un bon moment. Peut-être ma vie. Tu ne peux pas te débarrasser de moi frérot. Même si tu as essayé. » Elle lui lança un regard mauvais avant d'observer la cuisine qui s'offrait à elle. Rancunière ? Absolument. Elle lui en voulait et la blondinette était bien décidée à lui faire comprendre ce qu'elle avait ressenti suite à son départ. « Non j'ai fugué. » Elle garda son expression sérieuse. Était-il si débile pour penser que les parents n'étaient pas au courant ? Son père avait appris la décision comme si c'était la plus belle chose qu'elle avait pu lui dire. Même un « je t'aime » n'éclairait pas autant le minois de son père. Elle lança un regard en biais à Damon.  Évidemment qu'ils le savent. Je poursuis mes études de droit ici. Papa était aux anges. Et encore, le mot est faible. ». Elle soupira, posant son coude sur la table avant d'appuyer sa tête dans la paume de sa main. Avec sa deuxième main, elle jouait doucement avec ses cheveux. « Alors, pourquoi tu es parti raison ? Pourquoi tu m'as laissé seule avec l'entreprise sur le dos ? Avec la pression de papa? ».

Lilith était sa petite sœur, son trésor, sa force, devoir la laisser derrière lui avait été la pire décision qu’il ait eu à prendre. Mais il fallait qu’il avance, qu’il se trouve lui-même, qu’il fasse face à ses conséquences, ses envies, ses démons. Il aurait dû en parler à Lili et il était certain qu’il le ferait rapidement, maintenant qu’elle était là – et au vu de sa valise et de sa remarque – elle semblait prête à rester avec lui ou qu’il soit … Ce détail ne lui échappa et serra son cœur de nounours bourru, le faisant culpabiliser plus encore de son départ. Mais il sait au fond de lui que c’était la meilleure chose à faire. Plusieurs fois il s’est demandé s’il ne ferait pas mieux de lui demander de venir, parce que même si elle lui balançait rudement qu’elle l’avait abandonné, ce n’était ni plus ni moins que la vérité et il en avait conscience.

 
 
 

Il évite son regard à sa dernière remarque et souffle simplement «  Tu n’as pas faim d’abord, je vais te préparer un truc. Il reste du riz dans la cuiseuse si tu veux … » mais sachant pertinemment que ça ne serait jamais suffisant pour sa sœur, il s’humidifie les lèvres et lance « On peut en parler plus tard … ? Je … tu te doutes bien que si je suis parti c’est pour une bonne raison … enfin une raison importante tout du moins … Mais pas plus importante que toi … » mon dieu il se mettait à bafouiller, maladroit dans ses propos, connaissant suffisamment sa sœur pour savoir qu’elle allait démonter un à un ses mots jusqu’à connaitre la vérité. Elle pouvait être aussi dure et froide que Médusa et son regard tout aussi pénétrant. « Je te dirais tout mais laisse-moi du temps. » conclut-il avec douceur en relevant son regard vers elle, l’air implorant mais ferme.

Un mélange de sentiment l'habitait, joie, colère, tristesse. Tout ce que son frère avait pu raté, avait raté. Elle avait passé un long moment sans lui, et elle lui en voulait. Mais en même temps, se trouvait ainsi dans la cuisine, à parler, se câliner, se retrouver ainsi, la rendait heureuse. Et lui faisait oublier facilement les mois  passés sans lui, la pression subite par son père qui était sur son dos toutes les trois secondes. Et encore, souvent elle avait l'impression d'étouffer. Ce monde si stricte, si bestiale. Si inhumain. Lilith n'était pas la plus tendre des poupées. Non. Au contraire, elle savait tout mettre en œuvre pour avoir ce qu'elle voulait. Mais ce n'était pas pour autant que ce monde de requin lui plaisait. Il y avait des aspects bien trop important, imposant, pour les oublier et passer outre. Elle voyait bien le poids de l'entreprise de son père sur ses épaules. Et égoïstement et lâche, elle ne voulait pas le porter. Elle l'aurait peut-être fait si Damon avait pris la tête. Elle serait venue en aide à son frère. Oui, elle faisait et ferait tout pour lui. C'était ainsi. Et pour rien au monde, elle ne changerait cette part d'elle. Son frère était son tout. Et sûrement le seul homme qui ne la trahirait pas. Du moins, jusqu'à son départ soudain. Et ce départ lui rappelait amèrement celui d'un autre homme dans sa vie.

Lilith venait de plaisanter sur sa fugue et la réaction de son frère ne pouvait que la faire sourire, elle avait évidemment réussi son coup. Comme toujours. Elle prit appui sur le plan de travail, le regardant se faire à manger. Lilith hocha simplement de la tête à l'entente des noms encore inconnu pour elle. Mais elle lui faisait confiance. Un sourire prit place sur ses lèvres. « Je n'en attendais pas moins ! Et même si tu ne voulais pas de moi, je serais venue me faufiler dans ton lit. Comme quand j'étais petite. » Le nombre de fois ou elle s'était levée dans la nuit pour rejoindre les draps de son grand frère étaient bien trop nombreuse pour être compter. Elle était une petite sœur extrêmement collante. « Toujours autant de mayonnaise à ce que je vois » dit elle en grimaçant doucement.

La blondinette n'était pas dupe, il l'évitait, se cachait. Il n'allait cracher le morceau maintenant. Pire, elle l'effrayait tellement qu'il se mettait à bégayer comme un ado prépubère face à son actrice porno préférée. Et dieu que cette réaction ne la rassurait pas. Parce que pour elle, ça ne voulait dire qu'une chose. Elle ne comprendrait probablement pas la raison ou elle ne l'aimera pas. C'était au choix, elle allait sûrement contester son avis, pleurer, hurler. Faire sa Kim Lilith. Surtout, elle n'aimait pas le fait qu'il appui sur son importance à elle. Alors un petit signaux clignota dans sa tête alors qu'un rire désabusé s'échappa de ses lèvres rouge cerises. Elle regarda sur le côté comme désabusée. « Tu me diras tout quand tu estimeras que j'oublierais le fait que tu m'aies abandonné pour une autre personne ? » Elle relève son regard vers lui, toute trace de joie ayant disparu sur ses traits angéliques. « Tu n'aurais pas du insister sur mon importance. » Elle lui tourna le dos, se dirigeant vers le cuiseur qui était de sorti et joua avec pour le mettre en route. « Très bien, on en parlera plus tard, Damon. » Elle s'en voulait d'être si horrible avec lui. D'être ainsi. Car si il était parti, c'était qu'il y avait quelque chose, qu'il en avait besoin. Elle l'aurait probablement fait, elle aussi. Pour lui. Et ça aurait été sa plus belle et douloureuse erreur.
Lilith chercha par la suite dans son sac, les friandises qu'elle avait pris avec elle, tournant obstinément dos à son frère, tel une enfant effrayée.

Damon s‘en voulait de faire du mal à sa petite sœur. Elle était toute sa vie et quand bien même ce n’était qu’une princesse pourrie gâtée aux yeux des autres Damon connaissait la vraie Lilith. IL savait tout ce qu’elle avait enduré et subit avec leur parent et quand bien même ils étaient aimant, ils étaient surtout exigeants avec eux. Et cette pression constante les avait bouffés tout au long de leur adolescence jusqu’à aujourd’hui. Damon reste dos à sa sœur, il l’écoute et le silence qui s’en suit devient pesant et triste. Il ne veut pas lui faire de mal, il ne veut pas non plus perdre ce qu’il a ici … Vivre avec Indiana était un renouveau pour lui … il ne voulait pas fuir … mais il ne voulait pas non plus tout perdre. La vérité était jamais bonne à cacher, mais le fait est … elle n’était pas toujours bonne à entendre. Il soupire et fini par poser le couteau à côté de lui pour se tourner vers elle. « Lili ... » il s’approche d’elle et l’enlace. Chaque fois qu’elle mangeait des bonbons avec cette moue boudeuse c’est que son cœur allait mal. Il la connaissait par cœur sa petite tête blonde. « Princesse. » souffle-t-il en venant embrasser sa joue. Il lui tourne son visage vers elle et murmure « Je t’abandonnerais plus, tu as raison j’ai été égoïste … tu penses pouvoir me pardonner un jour ? » Et il était sincère. Il ne supporterait pas l’idée que sa sœur reste ainsi fâchée contre lui. Il voyait bien son regard, ce n’était pas suffisant et il le savait elle attendait qu’il parle. Il pèse le pour et le contre. En apercevant Indiana entrer dans la fraternité au loin il sentit son cœur rater un battement. Fait chier. Ce n’était pas une question de choix, il ne voulait pas faire passer son histoire avec Indiana avant sa sœur, tout comme il ne voulait pas croire qu’en disant la vérité à sa sœur toute sa tranquillité serait perdu … Il prend une profonde inspiration et souffle « J’ai fuis la maison pour me retrouver moi. » dit-il avant de la tourner vers elle. « Il y a des choses que papa et maman n’accepteraient jamais de moi … et avant de partir j’étais pas sûr de pouvoir les accepter de moi-même, alors j'aurais été incapable de t'en parler ... Mais, je t’en parlerais bientôt je te le promet Lilith … J’ai juste encore besoin d’un peu de temps … tu penses que tu peux faire ça pour moi ? » souffle-t-il en lui passant une mèche de cheveux derrière son oreille. « Attendre que je sois prêt à mettre des mots sur ce que je veux dire ? » Il était sincère et doux, croisant son regard avec un sourire presque timide. « Et d’ici là … je te propose de passer tout ton temps avec moi et qu’on rattrape ces quelques mois passé l’un sans l’autre … deal ? » 

Elle savait que Damon la connaissait par cœur. Il était sûrement l'un des seuls à la connaître aussi parfaitement. Elle n'avait aucun secret pour lui comme il n'avait aucun secret pour elle. C'était grâce à lui que Lili tenait autant face aux parents. Même si il avait disparu, elle tenait grâce à lui. Et ça sera toujours le cas. Et elle était sûre d'une chose. Damon pourrait faire n'importe quoi, la blondinette serait faible face à son frère. Alors quand elle entendit son surnom et sentit les bras puissant de son frère l'enlacer, elle savait qu'elle était finie. Il aurait gagné, elle le savait. Il aurait tout ce qu'il voulait. Car Lilith aimait son frère plus que tout. Tout ça ne lui empêcha pas de lui envoyer un regard noir quand il la força à le regarder. Pourtant, ses paroles détruisirent ce masque sur son visage. La tristesse lissa les traits de la blonde. « Evidemment que je peux te pardonner Damon...tu es tout  pour moi..;tu es mon grand frère. » Elle embrassa sa joue. « Mais ne m'en veut pas de vouloir savoir, comprendre. Tout le monde m'abandonne si facilement. » Elle resta évasive sur le sujet. Il n'avait pas besoin de savoir pour Woo maintenant. Déjà qu'il ne savait rien, pas la peine de le mettre dans la confidence maintenant.  Elle pensait juste être un problème, peut-être était-elle tellement inutile te chiante qu'on ne voulait que l'abandonner. Elle n'en savait rien.
Mais elle l'écouta. Se retrouver lui ? C'était la vérité, elle le sentait. Il était sincère. Il ne disait pas tout, tout n'était que ligne déguisée. Mais elle lui laisserait, elle lui laisserait le temps qu'il lui faudra. Elle ne comprenait pas ce que ses parents n'auraient jamais accepté mais elle pouvait comprendre qu'on voulait les fuir, fuir les responsabilités qu'ils leur mettaient sur le dos. Elle s'agrippa à son frère, se soulevant doucement pour devenir un koala alors que ses jambes enroulent la taille du jeune homme. « Je te laisse le temps qu'il te faut puisque je vais te coller. Même sans ce deal...tu m'aurais eu sur le dos Damon. » Elle embrassa de nouveau la joue du jeune homme. « Il y a aussi des choses que je dois te raconter...dont la raison de ma venue ici. Mais comme tu dis...on a le temps, n'est-ce pas ? » Car elle ne voulait pas pleurer dès ses retrouvailles avec Damon. Woo était un sujet sensible. Et avec son frère, elle ne se retiendrait pas. Et ne se cacherait aucunement. De toute façon, elle était un livre ouvert pour lui, elle ne pouvait pas lui mentir, il le saurait directement.