you're my best friend

tu essuies les larmes qui baignent ton visage. comment peut-il être si cruel avec toi alors que toi tu veux simplement être son ami ? tu ne le comprends pas. tu veux simplement passer du temps avec lui. pourquoi est-il comme ça ? qu’est-ce que tu as fait de mal ? tu regardes ton téléphone comme si un message de yubin allait apparaitre mais il reste désespérément éteint. il l’a dit qu’il ne te contacterait pas. et bien parfait, tu l’attendras devant la porte de sa chambre. tu attendras qu’il revienne et tu l’obligeras à te parler. tu ne peux pas accepter cette situation, parce que tu as trop de pourquoi qui traînent dans ta tête et tu as besoin de réponses. tu attrapes donc ton doudou, enfile ton pyjama une pièce rondoudou, et tu sors de ta chambre. il n’y a personne dans les couloirs et tu arrives bien vite devant celle de ton meilleur ami. tu laisses une larme de ta joue à cette pensée. c’est le premier a t’avoir parlé, le premier a avoir bien voulu essayer d’être ton ami alors que tu ne parlais pas réellement la langue et que vous ne pourriez pas réellement communiquer. mais ce n’était pas grave, vous passiez de bons moments ensemble. alors, tu veux comprendre parce que tu n’aimes pas quand tu comprends pas. du coup, tu restes assis contre le mur, jouant avec ton téléphone en espérant ne pas t’endormir entre temps. parce qu’il faut être honnête, tu vas toujours au lit tôt et l’heure à laquelle yubin a dit qu’il allait rentrer dépasse largement celle à laquelle tu vas d’ordinaire te coucher. et tu commences à ressentir les effets du sommeil qui vient te chercher quand tu laisses tomber ton portable sur toi. tu rapproches tes jambes de ton corps et poses ta tête sur tes bras, ton doudou contre ta joue et ton doigt dans la bouche. tu vas dormir un peu, le temps qu’il arrive. c’est le bruit des pas dans le couloir qui te réveillent. t’as le sommeil léger depuis que t’es arrivé en corée et donc tu relèves la tête pour croiser le regard de yubin. aussitôt, un sourire s’affiche sur tes lèvres alors que tu te lèves. tu te frottes les yeux, encore engourdi par le sommeil et tu bailles en essuyant la bave présente sur ton pouce sur ton pyjama. « je t’attendre depuis tout à l’heure. » que tu dis avec un sourire. « pas trop dur le entrainement ? » tu parles aussi bien que tu écris le corée, c’est-à-dire, lamentablement, mais on te comprend c’est le principal.

you're my best friend

Rien ne va. À vrai dire, ça ne va jamais totalement dans la vie de Yubin, mais aujourd'hui encore plus particulièrement. Depuis des années, ses angoisses lui pourrissent la vie, il s'enferme dans sa solitude et ne vis qu'au travers de deux éléments : le patinage et ses cachets. Alors malgré ses victoires lors de compétitions, malgré ses progrès constants, le gosse ne se sent pas heureux. Pourtant dernièrement les choses allaient un peu mieux, il y avait Wenjun, son meilleur ami. Un de ses seuls amis à vrai dire. Ce garçon qui rend sa vie un peu plus joyeuse, avec qui il passe son temps libre, ses soirées au dortoir. Il tient à lui, bien plus qu'il n'ose l'admettre, mais ces derniers temps tout a dégénéré entre eux. Par sa faute, le chinois a avalé une gélule de crimson et ça, Yubin ne peut pas l'oublier, encore moins se le pardonner. Et puis la suite n'a été qu'un enchainement de catastrophes. Puis surtout la réalisation d'une réalité qu'il ne pouvait plus nier à présent : il était horriblement nocif pour Wenjun. Il ne lui apporterait jamais rien de bon, c'était une certitude. Et aujourd'hui ? Aujourd'hui tout ça était allé trop loin. Il lui avait d'abord fait de la peine en lui expliquant qu'ils ne pourraient pas se voir ce soir, puis Wenjun qui n'avait certainement pas compris la gravité de ses mots avait menacé de reprendre de la crimson pour l'attendre et passer la soirée avec lui. C'était trop, bien trop. Alors Yubin n'avait pas eu d'autre choix, il a été obligé d'être méchant avec lui pour l'obliger à garder ses distances, à ne plus l'approcher. C'était pour le bien de son ami. Mais cette décision a été si difficile à prendre, si bien que le patineur avait passé de longues minutes à pleurer, à se détester un peu plus. Son entrainement s'était d'ailleurs déroulé de manière catastrophique, il n'arrivait pas à sortir cette histoire de sa tête et avait enchainé les chutes. Et le voilà maintenant, boitant à cause de la douleur vive dans sa cheville, les yeux rougis par les larmes, trainant son corps jusqu'à sa chambre où il rêve de s'enfermer. Seulement cet objectif semble inaccessible. Il voit à quelques mètres Wenjun se relever de devant sa porte, lui parler comme si tout allait bien. Mais tout va mal, et Yubin se fige. Il n'a pas le droit de flancher maintenant, devant lui. « Pourquoi t'es là ? » Il voudrait que ces mots sonnent froids et distants, mais sa voix craque en milieu de phrase, trahissant le sanglot qu'il réprime. « Dégage va dormir, j't'ai dit que je voulais plus te voir, t'es collant. »

you're my best friend

bien que yubin te fasse pleurer, bien qu’il soit si froid avec toi et qu’il te dise ces horreurs, tu n’arrives pas à le détester. pire, tu ne veux pas le détester. il est la première personne que tu as rencontré quand tu es arrivé en corée. c’est en quelque sorte lui qui t’a accueilli et tu l’aimes de tout ton cœur. de toute manière, tu n’es pas du genre à détester les gens. tu n’y arrives pas et tu ne le veux pas. toutes ces émotions négatives te font du mal c’est pour ça que tu n’en veux pas. c’est pour cette raison que tu attends yubin dans le couloir devant sa chambre. tu t’endors mais tu sais que tu seras réveillé par son retour. depuis que tu es en corée, tu n’as pas un sommeil profond et un rien te réveille. et quand il rentre de son entrainement, tu l’entends et tu te lèves comme si tu ne t’étais pas endormi. tu lui parles même comme si vous n’aviez pas eu cette dispute quelques heures plus tôt. tu remarques alors les yeux rougis de ton ami et tu te mords la lèvre parce que tu t’en veux. tu ne sais pas si c’est de ta faute, mais tu n’aimes pas voir les gens que tu aimes triste. tu n’écoutes même pas ce qu’il te dit et tu le prends alors dans tes bras, posant ta tête contre sa clavicule. « j’être désolé cutie binbin. » le surnom que tu lui donnes parfois ressort et tu serres un peu plus son corps frêle contre le tien. tu te doute qu’il va te repousser mais même en le sachant, tu n’as pas envie de le lâcher. tu voudrais ne jamais le lâcher. « je pas aimer que nous fâcher. » secouant la tête tu relèves la tête vers lui essayant de capter son regard. « je aimer toi et toi être le meilleur ami de moi. » tu reposes ta tête en le collant un peu plus. tu ne veux pas le lâcher pas plus que tu n’as envie que vous restiez dans cette situation. tu n’aimes pas ça parce que tu as mal d’être loin de lui et qu’il se comporte comme ça avec toi. tu ne comprends même pas pourquoi il s’obstine à te repousser. est-ce que tu as fait quelque chose de mal ? est-ce que tu as dit quelque chose de mal ? est-ce que c’est à cause de la crimson que tu as avalé la dernière fois ? mais c’est du passé ça. il devrait oublier comme toi tu as oublié pour ne pas laisser la situation s’envenimer. « j’avoir besoin de toi yubin. » et tu laisses une larme couler sur ta joue et venir mourir sur son t-shirt. rien d’autre ne sort mais tu serres encore un peu plus le plus grand dans tes bras. hors de question que tu le lâches. tu tiens trop à votre amitié et à lui.

you're my best friend

Voilà pourquoi Yubin a toujours été solitaire. Il ne sait pas comment se comporter avec les autres, comment être un bon ami, comment gérer des situations sociales. Il est isolé depuis si longtemps qu'il est devenu inapte à la vie en communauté, incapable de gérer les comportements des autres, le sien, de gérer ses émotions, de comprendre et ressentir celles de ses pairs. Et à vrai dire les années de solitude forcée depuis le lycée n'ont pas aidé, bien au contraire. Elles l'ont trop habitué à rester seul, si bien qu'il en a oublié ce que ça faisait d'apprécier quelqu'un, d'être apprécié en retour. Et c'est d'autant plus compliqué avec Wenjun, ce garçon si différent, si unique. Yubin sait encore moins comment se comporter avec lui tant son caractère est singulier. Il est si gentil, si innocent, si plein de bonnes intentions et de sentiments positifs. Leur amitié ne peut pas lui être bénéfique, comment le pourrait-elle ? Comment quelqu'un comme lui pourrait être un bon ami pour un garçon aussi doux que le chinois ? Le patineur ne s'est jamais vraiment aimé, mais il ne s'est malgré tout jamais senti aussi monstrueux que depuis qu'il fréquente Wenjun. C'est à cause de lui si ce dernier a pris de la drogue, a cause de lui s'il a pleuré, eu peur, été malheureux. Alors il essaye de s'en éloigner, pour le bien de son aîné. Mais c'est dur, si dur. Il a beau ne pas le montrer, Yubin s'est énormément attaché à lui, c'est son ami le plus cher, le plus précieux. Et quand il le voit devant sa chambre, il est incapable de prendre l'air froid et distant qu'il voudrait. La douleur de sa cheville, la fatigue et surtout la tristesse qu'il accumule rendent sa voix tremblante, et la surprise le cloue sur place lorsque Wenjun le prend dans ses bras. Il reste figé, les muscles crispés et ne sait pas quoi dire, se contentant alors d'écouter. Et chaque mot est si douloureux, il peut ressentir la peine de son ami dans le timbre de sa voix, et ça lui brise le coeur. Une ou deux larmes roulent sur ses joues, à l'abri du regard caché du chinois et ses mains tremblent nerveusement. Bon sang que ça fait mal. « Lâche moi... » c'est à peine soufflé, comme s'il était conscient que s'il parlait un peu plus fort, sa voix se briserait. « Lâche moi Jun ! » Il essuie rageusement ses yeux, le repousse aussi fort qu'il le peut, tombant en arrière à cause de sa cheville douloureuse. Il ne manquait plus que ça. Malgré tout il profite de cette position pour cacher son visage du regard de Wenjun, prêt à justifier son chagrin qui inonde ses joues par la douleur de sa blessure. « On est pas amis okay ! Laisse moi tranquille maintenant, trouve toi quelqu'un d'autre ! Tu vois j'suis un méchant alors fous moi la paix maintenant, dégage ! »