Le dernier client venait de quitter les lieux. Andrew s’approcha de la porte et retourna la pancarte disant maintenant « fermé ». Il soupira longuement, marquant la fin de cette journée. Il regarda un instant à l’extérieur. C’était une nuit calme mais malgré ça on voyait qu’il allait pleuvoir. < Merde, mon parapluie… ! > Heureusement Andrew ne vivait pas loin. Il leva les yeux au ciel et continua à ranger la boutique. Il aimait faire la fermeture. Comme ça il avait la paix et puis malgré les normes d’hygiène, Digby n’était jamais loin. Il restait dans la grande salle mais quelques fois, après que tout le monde soit parti, Andrew le lançait entrer dans la cuisine pour lui donner les restes de quelques fruits. Ce n’était rien de mal et puis Digby était un chien propre, un vrai chien des villes. Il aimait son chien. Il lui rappelait celui qu’il avait quand il était petit. Après la mort de ce dernier, les parents d’Andrew n’en adoptèrent jamais un autre. Pour ne pas souffrir dès que le prochain mourrait ni pour avoir trop de travail, dans tous les cas, Andrew ne l’avait jamais oublié. C’était idiot, mais il lui manquait bien trop souvent. C’était bien plus que de la nostalgie, c’était un ami qu’il avait perdu. Andrew posa ses yeux sur Digby, s’agenouilla et lui ébouriffa la tête. < Aller mon gros, t’as mérité ton dessert. > Ils s’avancèrent tous les deux vers la cuisine. Andrew coupa en quartiers une pomme et lui tendit. Il le regarda la manger, attendrit. Son premier chien mangeait de la même façon. Les bras croisés sur son torse, il soupira à nouveau. Il regarda autour de lui. C’était donc ça la vie qu’il avait choisi. Il s’approcha de l’évier et commença à faire la plonge. Une demi-heure plus tard il avait fini la cuisine. Il ne devait plus que laver le sol de la salle. Sans grande motivation, il attrapa la serpillère en sortant de la cuisine. Digby s’était endormi près du bar. Il trempait son balai et le faisait glisser par terre. Il se demandait s’il avait plut ou s’il pleuvait. Il entendit quelqu’un toquer à la porte. Il ne retourna pas, continuant ce qu’il faisait. < On est fermé. > Dit il à peine plus fort que d’habitude. Il avait bientôt fini. On toqua à nouveau. Assez contrarié, il fronça les sourcils et se retourna fusillant quiconque était derrière la porte du regard. C’était une jeune femme. Elle était seule. Andrew se demanda ce qu’elle pouvait bien faire là. Il mit la serpillère doucement dans son socle et s’approcha de la porte. Il sortit ses clés de son tablier et la déverrouilla. < Je peux vous aider ? > Elle était familière mais il ne savait plus où il l’avait vu. Peut être ici à la pâtisserie ?