this is how we love

miso & moon

La lumière blanche l’aveuglait. Tout s’était déclenché vite, trop vite. Moon rentrait à peine de mission. Elle pouvait encore voir le sang séché sur sa tempe. L’odeur rassurante et habituelle de la poudre à canon sur ses doigts qu’elle aimait embrasser chaque fois qu’il rentrait. Elle n’avait pas eu le temps de comprendre, elle qui avait été pourtant fatiguée toute la journée et dont le ventre était devenu dur comme de la pierre, à peine Moon rentré la voilà à tourner de l’œil. Affaiblie, le visage pâle et les lèvres bleu. Elle avait perdu les eaux en sombrant contre son petit ami. Elle pouvait entendre, dans sa torpeur nuageuse et duveteuse, la mélodie de la boite à musique que lui avait achetée Moon. Quand il lui avait offert elle s’était tendrement moquée de lui. Comme si une musique pouvait la rassurer, mais elle donnerait tout pour pouvoir tenir la boîte entre ses mains et savourer la mélodie. Elle l’avait remercié, embrassé et n’avait plus jamais quitté la boite à musique qui était toujours avec elle. Ou qu’elle aille. Elle la posait sur son ventre rebondi et la faisait tourner en boucle pour que ses bébés partagent la plénitude de ce moment avec elle … elle sentit son corps se relâcher et l’agitation autour d’elle aurait pu l’inquiéter si elle n’était pas déconnecté du monde … Elle ferme les yeux en entendant le cri de ses bébés. Elle aurait pu sourire, pleurer, si elle n’était pas aussi fatiguée … elle sombre lentement, sans pouvoir s’accrocher, laissant l’obscurité l’engloutir … Elle pense à Moon, réalisant qu’elle allait le laisser seul. Lui qui s’était montré si dévoué et amoureux … Tout disparait et elle avec. L’air compatissant, le médecin rejoint Moon en secouant la tête. « Toutes mes condoléances Monsieur … Nous n’avons rien pu faire pour la sauver, elle a perdu trop de sang … mais vos enfants vont bien … Si vous voulez les voir … »

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miso & moon

Tout était arrivé vite, beaucoup trop vite. Je savais gérer les situations de crise, j’avais toujours su bien réagir quand les choses viraient au gros n'importe quoi, ce qui contrastait tellement avec mon incapacité à dissimuler mes émotions. L’avoir vu tourner de l’oeil dans mes parents m’avaient fait perdre tous mes moyens. J’avais gueulé aux autres que c’était urgent, fallait l'emmener à l’hosto Miso et au plus vite. J’avais pas cherché à comprendre je l’avais prise dans mes bras, elle et son ventre de femme enceinte. Sans réfléchir plus on était partis en trombe alors qu’on avait tout fait pour qu’elle garde ses yeux ouverts. La grossesse lui avait pompé tellement d’énergie, je la sentais partir. Je la sentais me filer entre les doigts. Elle si forte. Elle qui m’avait souvent regardé avec son rictus amusé. Elle semblait si fragile à cet instant, un rien pouvait la briser, ma belle princesse. On était arrivé à l'hôpital quand les médecins s’étaient occupés d’elle, ils avaient filé plus vite et me disant que j’aurais des nouvelles rapidement. J’étais resté seul, tournant en rond. J’avais au gars de potentiellement être prêt à ramener des affaires pour Miso. Mais rien, pas de nouvelles. Et le temps était long, si long. Une vraie putain de torture. J’avais marché sans m’arrêter, sursautant au moindre bruit. Guettant la moindre arrivée suspecte ou ne serait-ce que la moindre personne passant. Et alors quand après un nombre incalculables d’heures, le médecin arriva et ses airs compatissant fit valser tout mon univers. Je sentis déjà cette boule dans mon ventre. Je ne voulais pas qu’il parle, je voulais qu’il se taise, parce que je savais déjà ce qu’il me dirait. Putain d'hôpitaux de merde. Non, marmonnais-je avant même qu’il n’ait pu en place une. Je sentis mon coeur exploser dans mon thorax. Je voulais qu’il ferme sa putain de gueule. Je le regardais désespéré. Je voulais pleurer, mais je n’y arrivais pas. Je regardais le docteur le regard brisé, j’étais brisé à cet instant. C’est pas possible…. Elle pouvait pas être morte putain. Et le pire ? C’était de ma putain de faute tout ça. Sans me rendre compte mes jambes avaient cédé, me faisant tomber à genou au sol. Je me retrouvais seul avec trois gosses ? Sans celle que j’aimais ? Putain comment j’étais censé gérer ça ? J’attrapais la blouse du médecin. Ramenez la moi, ramenez la moi, pitié. Je suppliais, un première dans ma vie. Une larme s'échappa de mon oreil pour venir mourir dans mon cou. J’avais besoin d’elle. J’avais encore besoin de Miso.