you were dancing in your tube socks in our hotel room,
Flashin' those eyes like highway signs.
elle dansait, tournoyait, ses pieds nus imprimés des grains de sables qui ornaient la mer. chacun d'eux virevoltant et allant jusqu'à former une constellation à chaque pas qu'elle faisait. ses yeux d'un hématite profond s'illuminaient à la réalisation qu'il était si facile de ressentir le monde ainsi. comme si elle venait d'établir un semblant de connexion avec ce qui l'entourait en ce même instant. et c'était presque naturel pour elle, lorsqu'enfin elle s'arrêta et avoua à ses parents son envie d'apprendre la danse classique. alors ils l'inscrivirent, simplement parce qu'ils l'aimaient. simplement pour avoir une raison chaque jour de voir cette même étincelle briller dans les yeux de leur fille. seulement pour la voir heureuse, et épanouie. malheureusement, rien ne se passa comme prévu. les regards, ou encore les jugements, dirigés sur la tenue seconde-main de sorina, les rires moqueurs provenant des autres petites filles de son âge. chaque critique qu'elle recevait, la poussait davantage à haïr ses parents. les enfants pouvaient être si durs entre eux. surtout lorsque deux classes sociales différentes se côtoient dans une seule et même pièce. sorina était le vilain petit canard parmi ces majestueux signes. la petite cendrillon qui n'avait certainement rien à faire là. mais elle n'abandonna pas, non. malgré les nombreux soirs où elle rentra, les yeux larmoyant. ce n'était qu'une raison pour elle de devenir meilleure afin de prouver sa véritable valeur.

the girl with the black hair was a living tragedy. her smile could light up the darkest abyss - but more often than not, her mind became that dark abyss, and that was nothing to smile about. Her eyes were galaxies, her hidden constellations of words floating through the nebulas between - but more often than not, her stars would collide and black holes would consume her sanity until she was nothing but a dying wisp of dust. what a tragedy she was, indeed.

le son d'un grand orchestre remplissait la pièce. sur cette musique, sorina s'est balancée et s'est postée, animant chacune des notes au travers de ses entrechats. faisant en même temps virevolter les quelques mèches lourdes alors qu'elle avançait lentement vers la musique. lentement son corps se balança avec une grâce somnolente, lentement ses chaussures de satin glissèrent sur les motifs boisées de l'estrade. une danse de caprice, glissant sur les cordes du violon, sautant, riant, sans motif. quand les notes moururent alors dans un silence abrupt. toutes les émotions qu'elle renfermait au fond d'elle, ce n'était qu'en des instants comme ceux-ci qu'ils furent extériorisés. et aussitôt la musique tût, se transforma-t-elle en l'habituel poupée de glace. cela faisait maintenant deux ans que son soutien lui fût enlevé. deux ans qu'elle avait pour seule motivation les échos de sa voix. à aucun moment elle n'eut l'ambition d'arrêter ce qu'elle aimait le plus ; danser. et plus encore maintenant. son frère avait beau ne plus être, pour lui, et pour ne pas le décevoir, sorina ne pouvait envisager tel scénario que l'abandon de sa propre identité. parce qu'un jour elle savait que ses paroles finiraient par s'avérer vrai. c'est tout ce qu'elle voulait, au fond d'elle. qu'importe si papa et maman n'acquiesçaient guère ce choix. pour lui, la jeune coréenne était prête à mentir, même à ses géniteurs sur son choix de carrière. aussi s'était-elle permise de leur faire croire en son soudain changement de carrière. préférant apparemment le droit à la danse. et ils y crurent.

aucun regret. aucun remord.
rien.
car à présent elle allait faire ce qu'elle aimait le plus au monde pour lui. danser jusqu'à l'usure. car un jour elle savait ; un jour, tu vivras la vie dont tu as toujours rêvé. et tu ne voudras changé aucune de tes anciennes expériences pour ça, qu'importe si elle furent bonnes ou mauvaises. parce que ça t'auras emmené là où tu es maintenant. parce que ça t'auras permis de vivre ce dont tu as toujours rêvé.