" mamaaaaaaaaan (...) " il trébuche, s'écorche les genoux, se relève maladroitement et réitère son appel. il courre de ses jambes trop courtes, cris de sa voix bien trop faible et supplie de ses yeux larmoyants. il ne comprend pas ce qu'il se passe, il en est bien trop jeune. tout ce qu'il ressent c'est ce sentiment d'abandon, cet impression que si il ne l'arrête pas, il ne la reverra plus jamais. ce n'est pas comme si il la voyait souvent, il ne la voit quasiment jamais, pas bien plus qu'il ne voit son père. ilyan, du haut de ses cinq ans et bien plus habité à la présence de ses nourrices que de celle de ses parents et pourtant, pourtant il a cet instinct qui le pousse à courir après cette ombre aux apparences féminines. il courre jusqu'à la voiture, son souffle court et ses yeux rougis par les larmes, il courrent juste à temps pour réussir à s'agripper à la portière de celle-ci, l'entrouvrir, et se glisser sur la banquette arrière. juste à temps avant que celle-ci ne démarre. il en serait presque soulagé, il esquisse même un sourire à sa mère qui s'est retourné surprise et décontenancé. le temps d'un instant, d'une faction, le petit garçon de cinq ans est fier de s'être glissé hors de son lit juste à temps pour la voir s'emparer de ses valises, de s'être faufiler hors de la maison juste à temps pour la voir glisser ses affaires dans le coffre d'une voiture puis d'avoir réussis à se glisser dans celle-ci avant qu'elle ne parte. mais ce sentiment de fierté ne dure qu'un intant, qu'une poignée de secondes. le temps que l'inconnu assis à ses côtés ne quitte l'habitacle du véhicule, le temps qu'il n'entrouvre la portière arrière pour s'emparer de son avant bras, l'extirpant violemment de la voiture alors que l'enfant hurle maman à maintes reprises, observant, les larmes roulant sur ses joues arrondies d'enfant, cette mère détourner le regard de lui, sans un mot, une parole. il tombe au sol, lâche un petit cris de douleur lorsque sa tête percute celui-ci et que ses bras manquent de s'accrocher à celui de l'homme qui vient de l'extraire du véhicule. il n'a ni la rapidité ni la force de se relever à temps pour voir la voiture s'éloigner, tout ce qu'il entend c'est le vombrissement de celle-ci, le chant des oiseaux et sa nourrice qui se précipite d'hors et déjà hors de la maison pour relever son jeune maître. il n'a que cinq ans et il ne comprends pas pourquoi sa maman a détourné son regard de lui. pourquoi cette maman n'a guère répondu à ses appels et pourquoi elle a laissé cet homme le repousser. Un départ sans un mot, c'est pire qu'un abandon, le silence est une trahison.

" Ilyan je peux te parler ? " c'était là une phrase que le jeune adolescent avait en horreur, une phrase qui présageait une requête ou un reproche, un doute ou une nécessitée, une question ou une affirmation. il détestait que l'on lui demande sa permission lorsque celle-ci était en soit inutile. qu'importe sa réponse, elle comptait lui parler, et il ne suffisait pas d'être né de la dernière pluie pour l'avoir compris. " tu me parles déjà." se contentait de prononcer le jeune homme de dix-sept ans, la tête plongé dans son livre de science, le dos appuyé sur un pan de mur. il aimait étudier seul, loin des lieux bondés d'autres étudiants tous plus bruyant les uns que les autres. non, Ilyan avait besoin de moment pour lui seul, lui et la médecine. et dieu sait à quel point il détestait être dérangé. " c'est par rapport à la dernière fois. tu sais quand on a mmh quand on l'a fait chez toi. tu te souviens que le préservatif avait craqué et.. " il détestait les personnes peu directes, celles qui prenaient deux heures pour formuler leur requête, qui réfléchissait à trois fois avant d'agir ou qui choisissaient précautionneusement leur mots. Ilyan n'avait pas besoin de réfléchir à deux fois à ses paroles, il pensait pour tout dire, exactement chaque mot qu'il prononçait, et ce, sans l'once d'une exception. son regard posé sur son livre, il attend qu'elle continue ce qu'elle a commencé, il pourrait bien entendu faire comme tout être emphatique l'inviter à continuer sa phrase mais encore une fois cela ne ressemblait guère au jeune étudiant. elle n'avait certainement pas besoin qu'il lui tienne la main et était suffisamment grande pour s'exprimer. " je-je n'ai pas pris la pilule du lendemain. j'avais trop honte et je n'ai pas osé rentrer dans la pharmacie. " il a beau présager les paroles qui vont s'en suivre, il n'est pourtant pas prêt à les entendre. c'était ça le soucis avec Ilyan, il était tout bonnement incapable de faire preuve d'empathie dans ce genre de situation, pas lorsque son interlocuteur et dans le cas présent, interlocutrice était responsable, elle même de son malheur. passant une main dans ses cheveux bruns, il relevait son regard de son livre, expirant d'agacement alors qu'il fixait le terrain de basket à quelques mètres de lui. une fois qu'il aurait finis de gérer ce soucis, il irait tirer quelques paniers, pour se changer les idées et probablement pour extérioriser sa frustration. " ça fait un mois que j'ai pas eu mes règles, je pensais juste être déréglé mais je- j'ai fais un test hier soir et. " il avait du mal à comprendre, comprendre en quoi venir lui en parler arrangerait les choses. quiconque connaissait ilyan de près ou de loin savait pertinemment qu'il n'était pas du genre à résoudre les problèmes d'autrui et encore moins du genre à consoler les demoiselles en détresse. un jeune homme détaché que peu de choses réussissaient à déstabiliser, il n'avait pour tout dire aucun sens de la moralité et se moquait bien de savoir si ce qu'il faisait était considéré comme bien ou mal. les femmes étaient consentantes et c'est tout ce dont il avait besoin de savoir. " je suis enceinte. surement trois semaines je pense, c'est récent mais je-je voulais t'en informer, en tant que père tu mérites de le savoir. " il n'en fallait pas plus pour le faire éclater de rire, un rire sarcastique et bien trop bruyant, un rire à la fois moqueur et emplie de reproches. son regard sombre se tournant vers la demoiselle aux yeux vitreux dont il anticipait d'hors et déjà les larmes qui y rouleraient d'ici une poignée de minutes, il venait s'emparer de son menton, caressant sa joue du bout de son pouce. " je ne suis le père de personne puisque tu vas avorter. " une affirmation et non pas une suggestion. si elle venait vers lui à la recherche d'une solution celle-ci était d'hors et déjà trouvé. " mais-mais ce n'est pas ce que je veux, je-je veux le garder. " soufflait l'aînée tout en reniflant, les douces larmes de celle-ci glissant au coin de ses yeux sous le regard insensible du plus jeune. " je me branle de savoir ce que tu veux. cet après-midi je t'emmène au planning familial et tu avaleras une jolie pilule rose. compris?! " il aurait été mentir que de dire que cela ne les lui pétait guère les couilles de devoir bouffer de son temps libre pour de telles conneries, qui plus est pour une meuf dont il ne se souvenait que trop vaguement du prénom. " je peux pas ilyan, me force pas à faire ça. " et la voici qui pleurait, pauvre d'elle et de sa naïveté. avait-elle espéré ne serait-ce qu'un instant que cet adolescent de dix sept ans enfilerait le rôle de père lorsque lui même n'en avait guère eu l'exemple ? la bonne blague, ilyan était de loin le dernièr homme sur terre à vouloir d'un gosse. " tu peux et tu vas le faire. et je vais t'expliquer pourquoi. " sa voix posée aurait presque pu laisser songer qu'il en avait réellement quelque chose à faire de cette malheureuse étudiante. se relevant, son bouquin chutant au sol, il observe la demoiselle de toute sa hauteur avant de ne la pousser du pied, la faisant chute sur ses fesses. il sourit. " tu n'es même pas capable de te gérer, comment pourrais tu gérer un gosse. tout ce que tu réussiras à faire en gardant cet embryon c'est pourrir la vie d'un nouvel être en plus de la tienne. ne penses-tu pas qu'être un échec toi même est déjà amplement suffisant ? " il arquait un sourcil, ce sourire emplis de dégoût dessiné sur ses lèvres pleines. humant l'air, fermant les yeux le temps d'un instant, il la poussait de nouveau de son pied, la forçant à reculer. " tu vas avorter. car si tu n'avortes pas de toi même, je te forcerai à le faire. as-tu ne serait-ce qu'une seule idée de ce que c'est que d'être moqué de tous ? passer pour la trainée aux yeux de toute l'université, aux yeux de tes parents et des amis de ceux-ci. as-tu envie d'y goûter, de découvrir ce que cela fait d'être la risée de tous ? " elle remue fréniquetement la tête de droite à gauche, sur son visage il pouvait y lire la peur, la tristesse et le désarroi. pourtant cela ne lui faisait ni froid ni chaud. il n'éprouvait aucune pitié pour cette jeune femme qui tentait par le biais de la pitié de lui imposer un choix qu'il n'avait guère fait. " et je vais t'apprendre quelque chose d'encore plus important. si tu gardes cet enfant, je porterais plainte contre toi pour détournement de mineur. au cas où tu l'aurais oublié je n'avais que seize ans au moment des faits et toi dix neuf. que penseront les gens de toi, une telle trainée enceinte d'un lycéen. ttuttuttu " Toute communication est manipulation, la communication est un outil, la manipulation aussi. chacun des mots du jeune homme, réfléchis ou non n'était qu'outil ayant pour seul et unique but de servir son intérêt. aucune empathie, aucune moralité, aucun respect pour son aînée et ancienne amante. ilyan restait propre à lui même, intégre et direct. conscient de ce qu'il désirait ou non. maître de ses choix, maître de son destin. qui aurait cru qu'il en arriverait si facilement à ses fins (...)

1er janvier 2018

Chère génitrice,

Ne te méprends pas, je n’éprouve strictement aucun plaisir à t’écrire cette lettre, il t’est donc libre d’en continuer la lecture ou de t’arrêter là. Ne te méprends pas non plus sur les raisons qui se cachent derrière cette initiative de t’adresser un courrier, il ne s’agit guère d’un besoin, ni même d’une envie, encore moins d’un désir mais clairement d’une obligation incombante, qui je l’espère aura au moins le mérite de mettre les choses au clair.

J’ai été désagréablement informé récemment que ma génitrice essayait vainement de rentrer en contact avec moi. quelle surprise d’entendre une inconnue se proclamer mère d’un jeune homme qu’elle a abandonné plus de dix ans auparavant ou devrais-je dire trahir ? tu vois il y a deux manière d’abandonner ses proches: l’une en leur expliquant avec des mots les raisons de ce départ, et l’autre sans un mot, lâchement et silencieusement, exactement comme ma génitrice, enfin toi, tu m’as compris. à vrai dire je ne t’en veux pas réellement, il n’y a de toute manière rien que je n’eût pu faire à ce sujet là, ce n’est pas comme si tu avais offert le choix à quiconque. un enfant de cinq ans n’est pas voué à courir après le fantôme de sa génitrice, tout comme il n’a pas demandé à naître parceque celle-ci était une incapable ne possédant ou plutôt feignant ne guère posséder de connaissances en matière de contraceptifs et cherchant simplement à se faire monter et défoncer comme toute chienne se veut de baiser. entre toi et moi comment le vis-tu ? avoir gardé un enfant par peur du regard et du jugement d’autrui, comment tu le vis ? ne penses-tu pas qu’il aurait été préférable d’avorter, voir d’accoucher sous x ? après tout cela aurait ainsi été plus simple de passer pour une victime. pauvre de toi, tomber par accident enceinte, car c’est bien connu la bite t’es tombé dans la chatte (…) sur ces mots, tu comprends bien que ta tentative de rapprochement me parait relativement irrespectueuse et déplacée, non pas que tu n’en as rien eu à battre ces dernières années mais en fait ...si. tu as consciencieusement choisis un chien au détriment de ta progéniture. peut-être que ce fils de pute n'ai plus un aussi bon étalon qu'il y a quinze années. c'est ça qui te pousse à réapparaitre, ses couilles molles ? si ce n'est pas ce détail qui fut un temps t'importer plus que ton fils, alors pourquoi revenir sur tes pas ? ne peux-tu donc pas, pour une fois aller au bout des choses, quitte à tourner la page, tourne la pour de bon, ferme le livre et brûle le. Tu vois c’est ça qui m’horripile avec les personnes de ton espèce, c’est ce besoin inconditionnel de vouloir être comprise, d’attirer la pitié d’autrui et d’obtenir un « ça n’a pas du être facile pour toi. » C’est cet égoïsme gerbant qui te pousse à faire des choses pour lesquelles tu n’éprouves pas le moindre intérêt et ce, pour la simple et bonne raison qu’il t’est trop dur de vivre avec toi-même en ayant pleinement conscience d’avoir été et d’être encore qu’une égocentrique immature et irresponsable. Ce qui me fout la gerbe aussi, c’est de voir avec quelle aisance il t’a été de fuir ta famille (si l'on peut réellement appeler cela ainsi) pour les beaux yeux d'un enculé qui n'avait aucun respect ni pour toi ni pour quiconque d'autre que lui-même. un homme qui sollicite les faveurs d'une femme en la sachant mariée et mère d'un enfant se considère t-il toujours comme homme ou plutôt bien comme chien ? et cette femme qui se cède à cette tentation, avec ce sentiment d'avoir auparavant raté sa jeunesse et cette impression de la revivre au sein de cette relation interdite. n'est-elle pas une femme de faibles moeurs ? de bas étages ? pour le meilleur et pour le pire semble soudainement être une bien vilaine farce n'est-ce pas?

Je ne serais pas surpris d'apprendre qu'il va voir ailleurs, qu'il se fait des minettes plus jeunes tout comme il la fait avec toi, qu'il te dit devoir rester travailler plus longtemps pour préparer les infos de matin et qu'il en culbute une autre pendant que toi t'occupe de ton fils. quelle blague. t'étais pas foutus de t'occuper de ta première progéniture et tu merdes aussi la seconde. peut-être que tu devrais penser à te faire castrer, tu sais comme les chattes des quartiers qui passent leur temps à remuer leur cul en l'air à la recherche d'un partenaire. mais qui suis-je pour te donner ne serait-ce qu'un mince conseil ? c'est bien ça que j'essaie au travers de cette lettre minutieusement rédigée de te faire comprendre ... il n'y a pas de nous. tu n'es et ne seras toujours qu'un parasite, une vulgaire mouche à merde que je n'hésiterai pas un seul instant à faire dégager de ma vue. il n'y a strictement rien à réparer, rentre toi ça profondément dans la tête, tu n'as brisé aucun petit garçon pour la simple et bonne raison que la femme que tu étais quinze ans auparavant n'était peu voir guère présente aux côtés de cet enfant. pour tout dire, je ne pense pas un seul instant que tu eus ne serait-ce qu'un jour était une mère. une paumée sans aucun doute, une femme volage pour sûr, une gamine inconditionnellement mais pas une mère. alors je t'en prie, va voir ailleurs si le ciel est bleu mais mêles toi de ton cul. il n'y a rien ni personne ici qui ne désire te voir, toi, ton clébard ni même votre batard de progéniture.

Sur ces si gentils mots,

Je te prie, génitrice d'accepter l'expression de mes sentiments les plus amères,

un fils de pute