1er mars 1995, je suis née, me retrouvant dans les bras de deux jeunes gens d’une vingtaine d’année, encore trop immature pour s’occuper d’un enfant. Je suis née d’un ennui et d’un pari de mes parents. Ils cherchaient quelques choses pour s’occuper et au lieu d’adopter un chien, ils ont trouvé ça plus amusant d’avoir un enfant. Ils étaient bien trop jeunes pour ce genre de responsabilité et n’ont pas su gérer ma venue au monde. C’est pour quoi à mes 5 ans ils ont décidé de partir en voyage en Corée du sud en ‘’touriste’’. Seul petit détail, nous avions bien 3 billets au départ de Hong Kong, mais seulement 2 pour le retour. Ils m’ont donc laissé à la douane Coréenne en compagnie d’une vieille femme qui m’a emmenée dans une sorte d’orphelina en campagne. J’ai bien vite été le mouton noir de l’établissement, ne parlant pas un mot de coréen et étant la plus jeune aussi, tout le monde en profitait. Au débuts ce n’était que quelques moqueries de temps à autres, mais au fil des mois ça c’est vite transformé en harcèlement physique. Les enfants de ma chambre avaient pris pour habitude de me réveiller avec des coups, de me prendre ma nourriture au dîner et au souper et de me bercer avec des coups aussi. Un jour alors que j’avais 7 ans, ils s’étaient tous mis ensemble pour détruire mon lit et un des enfant m’a poussé dessus, je me suis retrouvée aux urgences avec un énorme morceau de bois enfoncé dans le flan gauche. Par je ne sais quel miracle, aucun organe n’avait été gravement touché. Après cet incident, l’un des gardiens m’a alors accueilli dans sa chambre, je pensais alors être tirée d’affaire, mais ce fut tout le contraire. Après plus de 3 ans d’abus, l’orphelina a fermé ses portes, tous les enfants on eu droit à un suivi psychologique et on été répartis dans d’autres établissements. Je n’ai plus fais confiance à personne depuis la fermeture de mon premier orphelinat, je n’ai plus parlé à personne non plus, me concentrant sur mes études pour entrer dans l’une des meilleures université du pays. Pendant plus de 8 ans je suis restée enfermée dans ma chambre à travailler jour et nuit. C’est seulement quand j’ai intégré la Yonsei que je me suis décidée à m’ouvrir un peu aux autres, même si le choix d’une double filière ne me laisse que peu de temps libre. J’ai choisi de me tourner vers le droit pour pouvoir défendre et protéger ceux qui ont vécu la même chose que moi. Le choix de l’étude du coréen vient du fait qu’encore aujourd’hui, 18 ans après mon arrivée en Corée du sud, j’ai encore de la peine à tout comprendre de cette langue et de cette culture.