･: * :･ ﾟ✧ @moon keona

guirlandes lumineuses qui n'ont de cesse de clignoter autour du lit. la pièce plongée dans une presque obscurité, lumineuse de par celles qui ne font que chanter leur lumière, puis par l'éclat d'un écran qui compte l'histoire d'un énième film, ils sont tous deux présents sur le lit. jahseh recouvert d'un plaid. keona d'un autre, la tête reposant sur la cuisse de l'anglais. l'attention est portée sur la boite à image et malgré cela, l'esprit du jeune anglais est volatile. ailleurs. il se perd dans des pensées troubles. des pensées qu'il aurait préféré oublier.

ou non.

des passées bien trop compliqués à gérer pour son âme de curieux. de perfectionniste. il laisse alors un premier soupir lui échapper avant de baisser son regard sur keona, visiblement installé de façon bien confortable sur sa cuisse. léger sourire avant que son nez ne vienne à se froncer. légère grimace, parce qu'il a besoin de parler. de lui parler. puis finalement, il prend sur lui. quelques secondes. quelques minutes. mais pas trop non plus. et l'envie de parler, de se confier, de se plonger dans une certaine sincérité le gagne. il faut qu'on parle keo. ça semblerait presque froid. aussi froid que le temps qu'il vient à faire à l'extérieur.

mais non.

c'est juste calme. reposant. ça cherche un semblant de douceur, mais qui pourtant, risque de provoquer une certaine panique chez le garçon encore couché. jahseh le sait. il le connait. mieux que n'importe qui. au fond, ça n'a rien d'important. c'est qu'un détail qui pourrait s'oublier. s'enfermer dans une boite et l'abandonner. mais jahseh. jahseh il y arrive pas. alors il cause. il chercher à se confier à celui qui semble être que son meilleur ami. il y a un détail qui me trotte dans la tête keo. ça me perturbe un peu. et ça me contrarie aussi. et ça m'étonne que t'en parle pas. parce que ça aussi, ça le ferait paniquer. si bien qu'il en serait pas ici, keona. mais jahseh, il tourne un peu autour du pot. il veut pas brusquer les choses.
ni même le brusquer, lui.

feat. @byun jahseh

Jambes qui ne cessaient de gigoter. Côté gauche, droit, croisées, décroisées, écartées ou encore près l'une de l'autre. Mais jamais il ne cessait de coller le brun ; bien trop confortable pour s'en éloigner. Douloureuse douceur apaisante. Film à l'écran, et cette éternelle envie de sauter dans tous les sens. Fatiguer son corps jusqu'à l'épuisement aussi mental que corporel. Pourtant il était là, réduit à tous mouvements pour tenter de ne pas gâcher cette énième soirée, une fois de plus. Ce sentiment de tout faire de travers, à chaque fois. Sans l'ombre d'une exception. Pas une, non.

Alors il serrait nerveusement ses doigts, tentait de contrôler cette furieuse envie de se lever pour regarder la télévision debout ; marche ténèbres d'un garde en service. Oui, il se contrôlait Keona. Du mieux qu'il le pouvait tout en gardant à l'esprit que son meilleur ami n'était pas dupe … Qu'il n'était pas son meilleur ami pour rien, d'ailleurs. Mais pour une fois … Pour une fois, il pouvait bien faire. Un effort de temps en temps. Une récompense au bout du compte, un sourire, un je-ne-sais-quoi qu'il attendait venant de l'autre garçon. Ou rien de plus que le silence. À quoi est-ce qu'il pensait, bon sang ? Pensée divague. C'était à rien n'y comprendre.

Ce n'était pas la première fois,
Ni la dernière.

Mais c'était sans compter les paroles goûts glacés que venait de lui lancer Jahseh. Cette sensation dans la poitrine que quelque chose n'allait plus, ou n'avait jamais été. Alors il avait simplement froncé les sourcils, Keona. Se donner un air innocent quand ses pensées s'emportaient, volaient dans tous les sens. « Hum ? » Rien de plus. Rien de moins. Regard toujours tourné vers l'écran et son film. Film dont il n'avait pas compris la moitié de la trame principale. Il paniquait surtout, Keona. Comme d'habitude. Alors simple sourire, protection parmi tant d'autres, avant qu'il ne se redresse légèrement – soulagement de son corps bougeotte. « Qu'est-ce qui te contrarie Jah ? » Salive avalée dans cette inquiétude soudaine.

･: * :･ ﾟ✧ @moon keona

les doigts de jahseh qui se perdent dans la chevelure de l'autre garçon, le regard quelque peu fuyant, l'esprit lui aussi vagabond, curieux d'un échange spécial, mais pourtant et surtout, subitement précieux, qui ne cesse de hanter la mémoire de l'anglais. puis les yeux qui en croisent d'autres, et l'autre qui se redresse dans son air de panique que jahseh lui connait. 'fin sourire au coin des lèvres, attendrit par cette gestuelles.

ses doigts, forcés de quitter les cheveux d'un ami, retrouvant alors le vide, le néant alors que la moue s'installe sur le visage de l'homme-enfant. perdu entre deux mondes, il ne sait depuis combien de temps exactement il tourmente son esprit de la sorte. ne sait depuis combien de temps il a conscience de cet événement. ne sait quand cela s'est produit. et frustré par tant de question, il se pousse lui même à la confidence. je pense qu'on a un soucis, keo. ou alors non. un soucis sans en être un. un soucis, qui à ses yeux, n'en est pas vraiment un car après tout, pouvait il réellement qualifier cela comme étant un soucis en sachant qu'il ne savait même plus l'effet que cela avait pu lui procurer.

alors il ramène ses jambes contre son torse. jambes légèrement engourdit, mais loin d'être gênant. sa tête se pose sur l'un des genoux, se tournant alors vers l'ami, le coupable. coupable sans l'être. jahseh l'était sans doute tout autant.  mais tout reste flou. tout, sauf ça. tu te souviens de la dernière fête où l'on est allé tous les deux ? le flou qui persiste. qui frustre. le flou qui lui donne envie de vomir, car aussi surprenant que cela puisse être, il aurait voulu savoir, quel effet cela a t-il pu avoir sur lui. puis la bombe. la bombe n'est faite que de retardement. et jahseh, il explose. là. maintenant. je me souviens de rien keo. ou si. un peu. une chose en fait. et il est stressé, encore. mais il s'arrête pas pour autant, parce qu'il n'a rien d'un lâche jahseh. on s'est embrassé. et ça me perturbe. aussi clair que de l'eau de roche. ou presque. sans gants, sans avertissements, seulement de la spontanéité comme il l'a toujours fait, l'anglais.

toujours à foncer, tête baisser. et au fond, malgré ça, il s'en voudrait presque d'annoncer ainsi la chose. parce qu'il sait jahseh, qu'avec keona, ça peut être quit ou double. il sait que ça peut être dangereux ce genre d'avoeux. enfin, c'est flou. un peu. pas beaucoup. mais un peu tout de même. au fond, il a juste besoin de savoir si ça n'est qu'une question d'imagination, ou si c'est une réalité qu'il aurait envie de détester pour avoir voiler bien des ressentis.

feat. @byun jahseh

Maintenant redresser, tout semblait plus réel. La confrontation inévitable bien qu'il n'avait conscience de rien, Keona. Car oui, qu'avait-il fait pour rendre le garçon aussi perturber que contrarier ? Qu'est-ce qui faisait qu'il attendait des mots qui ne venaient jamais de sa part ? Il n'en savait rien. Chamboulements de questions sans réponses. Chamboulements de tout quand sa préoccupation des secondes d'avant se référait seulement et simplement à une bougeotte qu'il tentait de calmer. Alors il jouait d'un air peu fier avec ses doigts. Tête baissée quand il avait finalement remarqué que le brun n'osait plus le regarder. Et l’inquiétude qui en grandissait toujours plus … Encore et encore.

« Un souci … Je vois. M-Mais lequel ? » Cette même salive qu'il avalait à nouveau, comme à chaque mot qu'il prononçait à présent. La boule au ventre. Sentiments de désordre dans son âme. Affolement interne quand son corps ne bougeait plus, n'y arrivait plus. Et il avait beau regarder dans sa tête, dans sa mémoire la plus profonde, c'était le néant qui se présentait à lui. Un semblant d'images peut-être, mais images qu'il n'y pouvait reconstituer correctement. Puzzle mémoriel. « Le week-end dernier ? Oui, un peu. Pourquoi ? » La musique, la danse, l'alcool. Banalité des soirées étudiantes. Rien qui pouvait mériter longs discours – à ses yeux.

Pourtant, si.

Une bombe à retardement. Les mots qui surprennent, de plus en plus. Avant l'aveu final … L'incompréhension du message qu'on venait de lui envoyer, qu'il venait de lui envoyer. Il avait même manqué de s'étouffer, Keona. Surprise inattendue. L'éternel questionnement qui n'avait cessé, maintenant différent. Pourquoi est-ce qu'il ne s'en souvenait pas, lui ? Toute la soirée - ou presque - mais rien de ce moment ? Il ne savait même plus comment réagir face à Jahseh, maintenant. Monde de lâcheté qui se présentait à lui quand l'autre le fuyait un peu plus à chaque seconde. « Pourquoi tu t'amuses à faire des blagues comme ça ? C'est même pas drôle. » Et la grimace sur le visage ; pour faire comme si rien ne l'atteignait.

Mais ça le perturbait plus que jamais, Keona.
Que cette blague n'en soit pas une.

Mais le doute ne pouvait que persister. Rien ne pouvait être certain dans une intégralité parfaite. Après tout, il connaissait Jahseh. Il connaissait son humour, le type de farce qu'il s'amusait à lui faire de temps à autre. Il savait oui, reconnaître le visage couleur bêtise de celui couleur sérieux. Alors ça le dérangeait … De ne pas dissimuler le vrai du faux de ses mots. Et c'était peut-être parce que tout était vrai, justement. « Je savais pas que tu fantasmais sur moi la nuit … Je sais que je suis beau et parfait, mais quand même. » L'arme ultime, ou celle qui feignait l'ignorance pour la mettre sur le dos de l'imagination, de la rêverie. Alors il avait rapproché son visage doucement, l'air taquin. Comme d'habitude. Et comme d'habitude, il finirait par s'en éloigner. Car ça avait toujours été comme ça entre eux ; se chercher sans jamais se trouver.

･: * :･ ﾟ✧ @moon keona

il est plongé dans un tourment de sentiments particuliers. jahseh, baignant dans un désordre émotionnel, il peine a masqué un semblant de stress à travers sa moue d'enfant fautif. s'installe alors une pensée, toujours envers ce cher daeul. unique ami de l'enfant, outre keona. pensée qui finalement lui offre un semblant de courage, qui à ce même instant, lui manque terriblement face au regard de son ami de toujours. la salive s'avale difficilement et ses doigts se mêlent les uns aux autres. ça tourne et retourne. ne cessent de bouger. plus encore lorsque les mots de keona viennent à semer plus de trouble dans l'esprit de l'anglais.  alors il ôte sa tête de son genoux, la relève pour mieux faire face à l'autre garçon et enchaîne à la suite des propos de l'autre. keo... trop lâche pour argumenter. le surnom n'est seul à sortir. le silence s'impose et la grimace suit, se glissant sur le visage angélique de l'anglais.

puis vient le déni. pas de la part de jahseh, mais de celle de keona. dénit qui bizarrement, viendrait presque à offrir quelques nausées à celui qui fut maitre de ce sujet de conversation. pourquoi ? nul ne sait. alors il fixe, jahseh. il fixe keona dans son déni, le regard presque vide d'émotions, certainement détruites par ce même déni. il fixe car il ne peut faire que ça, les mots lui manquants. perturbé par un avoeux. perturbé par ce déni. perturbé par l'attitude d'un ami. keo. qu'il répète encore. calme. plat. keo, je rigole pas. j'ai vraiment pas envie de rire avec ça. qu'il enchaine face à l'attitude légère de l'autre garçon. inquiétude qui se lit dans son regard. et le stresse qui le ronge plus encore à l'idée de voir l'autre s'envoler. prendre peur,  paniquer. keona, précieux pour jahseh. possessif à l'extrême envers lui.

un besoin silencieux de se l'approprier.
de le posséder et le préserver à ses cotés.

puis les propos de keona qui deviennent tout aussi léger que sa gestuelle. perturbant plus encore l'anglais qui n'a de cesse de laisser cette moue trôner sur son visage. les sourires ne sont au rendez-vous. jahseh, frustré. il fronce alors les sourcils, par manque de patience et saisit de force le visage de l'autre garçon entre ses mains pour plonger son regard dans l'autre. ai-je l'air de plaisanter ? ai-je vraiment l'air de plaisanter avec toi à l'heure actuelle ? il le relâche alors, soupirant un sentiment de fatigue soudaine. fatigue bercé par une colère naissante. colère qui se mêle à son tour à son stresse soudain. j'ai pas envie de rire de ça keo. vraiment pas. et il se retrouve inconsciemment, à quatre pattes sur son propre lit, face à un keona qui lui semble imperturbable. pourquoi tu te souviens pas ? et il s’assoit à nouveau, jahseh. moue boudeuse. il fixe son ami, perplexe au possible. l'envie de comprendre. de savoir si tout n'est que mirage, ou non.

fantasme ou réalité.

feat. @byun jahseh

Un moyen de défense comme un autre. Peser le « pour » et le « contre », le déni plus grand à chaque fois encore. Pourtant, il continuait Keona. À croire que tout s'arrangeait dans une fanfare d'ironie et d'attitudes désespérantes qu'ils finiraient par trouver marrantes … Mais non. Bien au contraire. La vie n'était pas un jeu où le nombre de vies se développait à l'infini. Et il ne comprenait pas pourquoi il finissait toujours ainsi, dans le déni. Les mains sur les oreilles, bandeau sur les yeux et la bouche cousu. Conçu pour dire ce qu'il ne pense pas - ou pas totalement. Mais Jahseh le savait, car il le connaissait mieux que personne. Car oui, il était son meilleur ami. Son meilleur ami … Éternel, meilleur ami. Et c'était peut-être la source du problème ; quand son cœur s'affolait sans raison apparente, quand il paniquait pour un rien dès qu'il s'agissait de lui. Lui, et personne d'autre. C'était plus facile de nier. Plus facile d'être dans la dénégation.

Alors il avait à nouveau avalé sa salive, bien que la difficulté imposée ne l'aidait en rien. Cette discussion allait le rendre fou. Et Keona, il regrettait déjà le temps où posé contre lui la seule préoccupation de son vivant se résumait à la position de ses jambes. Énième expiration interne. Mais il n'avait surtout pas compris quand l'autre avait écrasé ses doigts contre ses joues rosées. « Jah, tu me fais mal … » À la poitrine, au visage. Partout. Tout son corps qui en tremblait. Pas qu'il avait peur du brun, Keona. Ô non, jamais ! Plutôt qu'il ne savait plus quoi dire, que faire. Protection du monde de l'inconscience qui s'écroulait un peu plus à chaque parole du garçon. Et c'était ses émotions qu'il n'arrivait plus à contrôler.

Mitigée, partagée entre deux mondes,
Mirage et désillusion.

« J-Je sais pas … Mais admettons que … Qu'on l'ai vraiment fait, si aucun de nous s'en souviens, c'est que c'était … Pas terrible ? » Encore une excuse bidon qu'il inventait. Encore une excuse pour ne pas entendre ce que le bon Dieu semblait lui crier tout haut. La question était pourtant bien de comprendre le pourquoi du comment ils ne s'en souvenaient pas. Car au fond, s'ils avaient partagé quelques sérénades … Ce n'était pas avec la carte « meilleur ami » signé sur leurs fronts. Et ça faisait peur. Terriblement peur.

･: * :･ ﾟ✧ @moon keona

éternel frustré. il ne savait plus quoi dire pour rattraper l'esprit tout aussi volage que le sien de son ami. esprit troublé qu'il ne cesse de torturer pour assembler des pièces d'un puzzle bien trop ardue. l'envie de savoir, de se souvenir, mais l'envie qui se mêle à la peur et qui offre soudainement une tout autre envie. celle d'ignorer, de fuir parce que tout peut être brisé. en quelques mots. quelques gestes. absolument tout peu voler en éclat à cause de sa foutue curiosité. sa foutue détermination et envie démoniaque. jahseh contemple alors keona, sans réellement le contempler. vue qui apaise son âme quelque peu meurtrie par des souvenirs flouté par un alcool qu'il déteste tant. lui même, se maudissait d'avoir bu ce nectar néfaste, allant jusqu'à se demander pourquoi l'avoir fait.

esprit qui divague.
esprit en m i r a g e.


perturbé par un baiser. baiser qui lui semble lointain et pourtant si proche. geste pourtant anodin. habituellement. mais pas avec keona. trop précieux pour que ça ne soit qualifié comme étant simplement anodin. trop particulier, trop important dans sa vie de chaos pour que ça ne que anodin pour jahseh. alors il creuse. des jours qu'il creuse et force sa mémoire à se souvenir du moindre détail. mais en vain. alors il sollicite keona. forcé d'agir ainsi alors qu'il voulait simplement tout garder pour lui. par peur de le voir s'éloigner. de le faire fuir. désolé. pour la douleur. le baiser. les mots. pour tout. jahseh s'en mordrait presque les doigts d'avoir explosé, d'avoir parler de ce qui semble garder la forme d'un mirage. il en perd ses mots, ses capacités à rester calme. ses capacités à couver, materner, protéger keona.

l'aimer.

alors jahseh, il se perd. dans son esprit, à nouveau. puis dans le regard d'un ami. précieux. trop précieux. il cherche de quoi canaliser une peur, une panique naissante. un tourment. des questions qui n'ont de cessent de le torturer. il cherche. mais là aussi, il ne trouve rien, si ce n'est un semblant d'émotions semblables aux siennes dans les yeux de l'autre garçon. la lèvre qui saigne alors entre ses dents et le sourcil qui vient à se arquer aux paroles de l'autre. il en serait presque vexé, jahseh. pas terrible ? tu te fous de moi ? tout le monde dit que j'embrasse bien ! vérité vrai. des lèvres bien trop convoitées par bien des âmes gourmandes qui logeaient entre les murs de cette université. sérieusement keo, tu te souviens vraiment pas ? jahseh se voit à nouveau noyé sous bien des questions. le baiser en question avait il plus d'importance à ses yeux qu'il ne voulait l'admettre ? était-il plus important pour lui que son ami ?

amitié vrai.
amour déguisé.

feat. @byun jahseh

Étrange. Étrange ou méconnaissable. Il n'arrivait plus à reconnaître, autant lui que le garçon. Une douleur vive dans la poitrine, le cœur qui battait dans une allure peu familière. Seulement, qu'est-ce qui frappait si violemment son corps, son esprit et son âme tout entière ? Le résultat d'un aveu auquel il ne s'y attendait pas le moindre du monde ? Ou l'idée même d'avoir embrassé les lèvres rosées de son meilleur ami ? Comme s'il se réveillait d'une illusion bercée par tant d'années. Qu'on lui balançait dans la gueule un message qu'il ne pouvait toujours pas retranscrire, comprendre mais un message tout de même. L'avaient-ils vraiment fait ? Tous les deux ? Impossible à vérifié une fois les souvenirs envolés … Pourtant il avait envie d'y croire. Au moins un peu, pour quelques heures ou plus.

Pourtant oui, il voulait y croire.
Dans la plus parfaite des innocences.

L'excuse sonnait douloureuse, encore. Un fardeau ou un poids supplémentaire sur le dos. Qui venait cogner l'organe vital sur la conscience d'une vie entière. Assez pour qu'il s'en veuille, Keona. Assez oui, pour qu'il regrette d'avoir ouvert la bouche trop vite ou trop tôt. Car le visage de Jahseh ne reflétait plus le visage qu'il connaissait par cœur, sur le bout des doigts et les yeux bandés. Le visage de Jahseh n'exprimait plus ce « pour quoi » qui avait fait craquer Keona la première fois – pureté et tendresse de l'enfance inconsciente. La main qui tremblait contre son visage et qu'il voulait serrer de toutes ses forces … Lui crier que ça allait, et que tout irait bien. Mais lui aussi, il paniquait. Plus que tout, et peut-être plus encore.

Car si Jahseh se souvenait brièvement, lui ne savait rien de l’événement. Et c'était peut-être pour se détendre lui-même ou pour détendre le garçon qu'il avait parlé aussi légèrement de cet instant partagé. Cet instant a eux. Ou faire comprendre que ça n'avait rien d'une fin du monde … Ou presque. Des souvenirs effacés de l'un, qui pouvait l'être autant pour l'autre. Mais il avait beau chercher dans sa mémoire le brun, rien de ce qui pouvait ressembler à un baiser ne ressortait. Alors pourquoi est-ce qu'il ne s'en souvenait pas ? Torturer de l'esprit. C'était surtout une excuse qu'il lui avait sortie, au fond. Toujours cette même lâcheté qui l'habitait. Ne pas comprendre ce qu'il devait comprendre. Aveugle au possible. « Moi aussi j'embrasse bien ! Mais de toute façon comment est-ce que tu veux que je le sache moi, si t'embrasse bien ou non ? » Des enfants en compétition. Se chercher, se taquiner, se trouver. Encore et encore. Pourtant, quelque chose était venu piquer son cœur avec hargne aux mots de son ami. Sentiment de jalousie, ou ce qu'il semblait l'être. Parce qu'après tout, malgré cette soirée oubliée, il n'en savait rien Keona. Pas même un fragment. « Je t'ai dit que je savais pas … J'avais peut-être trop bu ou j'étais peut-être trop fatigué, ou un mélange des deux. J'en sais rien Jah. » Ou c'était peut-être simplement un mirage pour le garçon. Ce n'était pas comme s'ils pouvaient revenir en arrière, vérifier et changer le cours des choses. Changer le cours des choses … Est-ce qu'ils en avaient vraiment envie ? Des désirs inconscients qui se berçaient dans l'illusion du liquide divin. « Jah, tu saignes. » avait-il finit par dire, plus bas. Et ses doigts qui se posaient sur ses lèvres pour l'en effacer  la plaque rouge qui venait s'y déposer – en vain.

･: * :･ ﾟ✧ @moon keona

prince capricieux à qui la patience manque. il observe l'autre garçon, écoutant ses propos sans réellement les relevés. une bulle se forme alors autour de lui. d'eux. des paroles qui se chantent encore dans un échos, au fin fond de son esprit. un baiser qui se joue à répétition et la frustration qui vient à naitre. pas de frustration habituelle. une frustration dont il n'a l'habitude. encore inconnue. mais malgré tout plaisante car ça le pousse à garder ses yeux rivés sur celui qui porte le statut de meilleur ami. curieux. il l'est jahseh. peut être même trop. mais il se meurt dans un silence. à nouveau consommé par l'envie de creuser dans son esprit pour se rappeler de chaque mot, chaque geste de cette soirée. l'envie de découvrir par qui, ou quoi a été alimenté ce baiser. l'envie de découvrir ce qui ce cache derrière cet intérêt particulier derrière un baiser qui pourtant, ne devrait être que sans importance. dans tes rêves, sans doute. finalement, il pique jahseh. il pique keona par envie. l'envie de retrouver un sentiment de légèreté. l'envie de piquer une patience qu'il n'a de cesse de mettre à rude épreuve. l'envie de piquer pour s'éloigner de ce sérieux et cette aura quelque peu gênante pour lui, comme l'autre garçon.


mais au fond. jahseh, il crevait d'envie de savoir. il crevait d'envie qu'on lui dise que c'était quelque chose de bien. qu'il y avait rien de mal à embrasser un ami. il crevait d'envie d'entendre tout ça, surement pour s'offrir une conscience plus douce. t'es censé savoir justement, si j'embrasse bien ou non, vu que ça c'est passé idiot ! deux enfants capricieux, colériques qui se battent. c'est à celui qui aura raison le premier. celui qui aura le dernier mot. celui qui saura faire fermer le clapet à l'autre avec aisance. puéril au possible, mais ainsi était faite cette relation. instable. trouble. mais délicate sous des traits bien enfantins. et désormais, les sourcils de jahseh se froncent. parce qu'il comprend pas, l'anglais. il comprend pas comment il peut saigner sans ne rien faire. pire encore, il devient fébrile. parce que keo, il va un peu trop loin. keo il le sait peut être pas, mais il enflamme jahseh en venant glisser son doigt sur la lèvre
ensanglantée. c'est un supplice, sans savoir pourquoi, ni comment. un véritable enfer qui se déchaîne au beau milieu de cette âme troublée. pourquoi tu me soignes pas ? ça se souffle entre ses lèvres. c'est soudainement calme et reposant. instable.

l'envie qui se meurt au bout des mots.

puis dans le calme naissant, l'enfant venu d'ailleurs se perd dans une inconscience sans limite. des mots oubliés, presque soufflés, il repousse le doigt de l'ami sans grande délicatesse pour s'abandonner à ses lèvres. en dépit du sang. en dépit de la raison. il sombre dans ses envies et ses questionnements. cherchant des réponses contre les lippes de keona. son keona. et ça aurait pu rester qu'un échange, un nouveau baiser délicat, chaste. mais il peine à résister l'anglais. animé par des sentiments peu habituels, il rallonge ce qui n'aurait été qu'un baiser d'enfant, faisant de lui un échange presque sulfureux. trop langoureux. passion qui l'animé, mais le quitte rapidement dès lorsqu'il vient à prendre conscience de ce qu'il se passe. ce qu'il provoque. ce que tout ça provoque en lui. il rompt une danse bien trop plaisante pour finalement retrouver sa place initiale, les joues teintes de couleurs délicates alors que sang de ses lèvres reprend place, lui aussi. maintenant, tu le sais. le sourire de l'innocence, fausse innocence, qui s'installe sur des lèvres usées. jahseh répondant à une question presque boudeuse de son acolyte, à travers des mots digne d'un enfant fier de sa bêtise.

tel est pris qui croyait prendre.

feat. @byun jahseh
Irrémédiablement vrai. Il était censé le savoir oui, si Jahseh embrassait bien ou non. Mais aucun souvenir, aucune sensation ne traversaient son âme, son esprit ou même ne venait tendrement faire frisonner son corps. Mais Keona, il avait surtout balancé la question pour rendre l’atmosphère plus calme, ou plus « eux ». La compétition sans qu'il n'y est jamais de vainqueur réel. Se chercher, toujours et tout le temps. Une définition de cette amitié qu'ils avaient eux-même créée quelques années plus tôt. Cette amitié qui semblait prendre un tout autre tournant aujourd'hui, face à cette discussion moins paisible. Résonance du fracas. À n'en rire plutôt qu'à y croire. L'envie soudaine pourtant présente de vouloir se perdre à y croire. Se perdre à tant aimer l'idée, le soupçon aussi petit soit-il.

Et cette once de jalousie,
Cette colère interne qui bouillait contre lui-même de ne pas se souvenir.

Car pour rien au monde il n'aurait souhaité oublier. Pas de son plein grès. Ou avec l'inconscience la plus parfaite – comme bien des choses de sa part. Seulement c'était compliqué. À expliquer ou à exprimer. De se forcer à se souvenir d'une chose qu'on lui contait comme un mirage. Une illusion. Pourtant était-ce raisonnable, correcte de vouloir, avec tant de conviction, se rappeler d'un fait oublié ? D'un fait ou même d'un délit commis aux côtés de son ami ? Ami qui plus est n'était personne d'autre que son meilleur ami. Était-ce oui, raisonnable d'avoir touché, frôlé de si près ou même embrasser son ami ? Conscience du moment … Oubli de l'instant.

Et il avait posé ses doigts, Keona. L'endroit suprême, presque interdit. Il l'avait fait avec la plus douce des inconsciences. La vue du sang qui l'avait fait frissonner ; l'inquiétude, la même signée habitude. Alors le brun avait simplement parcouru quelques millimètres, tuer le rouge qui émanait des lèvres de l'autre - en vain. Jusqu'à ce que brebis devienne loup. Yeux écarquillés, surpris d'une action qu'il était loin de soupçonner comme envieux et dont le réveil douloureux l'apaisait plus encore. Guidé par le plus vieux des deux. Éternel fautif de cette histoire. Celui qui avait engendré la conversation, avait tourné la situation ainsi. Mais Keona, peut-être plus fautif encore … De se laisser aller dans cette sérénade. Volcan de sentiments qui explosaient et dont pas une miette n'était ramassée ; pas même à la petite cuillère de peur de s'envoler. Se rendre compte de ce qui était réellement en train de se passer. De ce qu'ils faisaient. Des mots qu'aucun d'eux ne pouvait poser.

Un baiser, puis un autre. Plus fort encore, bien moins chaste. La main frêle et fragile, presque tremblante du plus jeune qui venait doucement attraper dans sa poigne quelques mèches de ses cheveux. Réflexe ou fougue trop grande ? Pas même lui ne le savait. Eux. Inconscience parfaite. Corps qui brûlait, ce « plus » qui demandait ; interdit fâcheux. Ballet sauvage comme des secondes éternisant l'instant. Puis la fin. Un monde qui se refermait derrière eux. Jahseh et le mouvement de recul. Le sourire qu'il voyait naître sur ses lèvres après ses mots, quand Keona lui-même avait gardé les yeux fermés ; presque envieux d'une troisième danse. Pourtant, il tremblait simplement. Incapable d'ouvrir les paupières, les larmes faciles qu'il sentait déjà venir quand soudainement il comprenait. Des choses – pas tout. Des choses insoupçonnables. Qu'il voulait rêver plus que vivre.

Mais c'était bien la réalité qu'il vivait.
Plus frappante encore que tout le reste.

« Tu te crois drôle ? » Car à ses yeux, c'était tout sauf drôle. Pas avec lui en tout cas. Oui, pas avec Jahseh. Avec n'importe qui mais pas avec lui. Son cœur qui battait la chamade similaire aux cartoons et les animés où l'organe sortait du corps. À cet instant, c'était bien ce sentiment qui l'habitait. Et le rire du garçon qui l'énervait. Cette légèreté dans la voix qu'il entendait, qui venait irriter ses oreilles. « Tu te crois drôle Jahseh ? Parce que moi ça me fais pas rire du tout, et je croyais que t'avais pas envie de rire de ça non plus. » Prénom prononcé au complet, vent de fraîcheur glacial installé. Maintenant qu'il avait ouvert les yeux Keona, il se sentait plus mal encore. Le sentiment étrange qui naissait dans sa poitrine, si bien qu'il voulait se l'arracher. Fracas de colère envers le garçon aussi. Regard noir – pourtant pleins de larmes prêtes à sortir.

Mais il le savait Jahseh, comment il fonctionnait Keona.