prove me wrong ft park wu yeong ♥
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prove me wrong ft park wu yeong ♥ | Sam 22 Déc 2018 - 1:15 Citer EditerSupprimer
Sawan repousse son cahier d’un petit air renfrogné. Elle n’arrivait pas à se concentrer et malgré la deadline stressante qui se rapprochait, son esprit refusait de coopérer. Elle n’arrivait à retenir aucune des définitions qu’elle avait écrite en cours et chaque fois qu’elle tentait de travailler ses pensées voguaient très loin. Le fond d’écran de son téléphone n’aidant pas elle avait même remplacé le visage de son petit ami par un paysage plus que lambda. Elle avait besoin de passer au-dessus de ses problèmes et de tout ce qui tourbillonnait dans son esprit. Elle soupire et attrape son gobelet de café pourtant vide depuis longtemps et mâchouille la paille, ses yeux se perdant à nouveau dans le vide sans qu’elle ne le réalise vraiment. Elle renifle doucement avant que le message qu’elle reçoit sur son téléphone ne la tire de ses pensées. Elle sourit en voyant son expéditeur et lui répond brièvement avant de se remettre à travailler, motiver par ses mots. Il faut dire qu’ils avaient bientôt une dissertation à rendre et qu’elle avait encore tout une partie à faire. Elle avait pourtant bien avancé grâce à Seeley qui avait pris le temps de la guider et de la rassurer. Elle savait qu’elle pouvait boucler ce dossier rapidement mais il n’en restait pas moins qu’elle n’avait aucun motivation ni volonté. Fatiguée et inquiète, elle avait du mal à faire le tri dans ses émotions. Pourtant elle ne laissait rien paraitre, tout était parfait, de sa tenue à son sourire. Elle se relève d’ailleurs, tire sur sa minijupe qu’elle porte à toutes les saisons et parcours les rayons de la bibliothèque juchée sur ses talons aiguilles à la recherche du livre qu’elle voulait. Elle ignore les regards sur elle, ou ce qui peut bien se passer autour d’elle. Toujours avec ses œillères, Sawan ne s’occupait jamais que d’elle. Elle remonte le rayon en baladant ses yeux sur les références notées sur les tranches des livres. Elle laisse ses doigts manucurés glisser sur les étagères et se stop pour feuilleter un livre avant de reprendre sa recherche et de tendre la main vers le livre qu’elle voulait. Elle ne s’attendait pas à un contact, encore moins à la main d’un autre être humain. Surprise elle tourne son visage aux yeux arrondis vers le garçon qui semble apparaitre soudainement face à elle. Elle ravale un petit hoquet de surprise avant de laisser échapper un rire. « Tu comptes me piquer mes livres à chaque fois chéri ? » le taquine-t-elle.
@PARK WU-YEONG
@PARK WU-YEONG
merc
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Re: prove me wrong ft park wu yeong ♥ | Ven 28 Déc 2018 - 1:23 Citer EditerSupprimer
J'aime la littérature. Les belles oeuvres me bouleversent. Je suis souvent ému en lisant de beaux textes remplis de bon sens et de sentiments profonds. Comme la plupart des écrits de Victor Hugo, par exemple.
Trois ans après
Il est temps que je me repose ;
Je suis terrassé par le sort.
Ne me parlez pas d'autre chose
Que des ténèbres où l'on dort !
Que veut-on que je recommence ?
Je ne demande désormais
A la création immense
Qu'un peu de silence et de paix !
Pourquoi m'appelez-vous encore ?
J'ai fait ma tâche et mon devoir.
Qui travaillait avant l'aurore,
Peut s'en aller avant le soir.
A vingt ans, deuil et solitude !
Mes yeux, baissés vers le gazon,
Perdirent la douce habitude
De voir ma mère à la maison.
Elle nous quitta pour la tombe ;
Et vous savez bien qu'aujourd'hui
Je cherche, en cette nuit qui tombe,
Un autre ange qui s'est enfui !
Vous savez que je désespère,
Que ma force en vain se défend,
Et que je souffre comme père,
Moi qui souffris tant comme enfant !
Mon oeuvre n'est pas terminée,
Dites-vous. Comme Adam banni,
Je regarde ma destinée,
Et je vois bien que j'ai fini.
L'humble enfant que Dieu m'a ravie
Rien qu'en m'aimant savait m'aider ;
C'était le bonheur de ma vie
De voir ses yeux me regarder.
Si ce Dieu n'a pas voulu clore
L'oeuvre qu'il me fit commencer,
S'il veut que je travaille encore,
Il n'avait qu'à me la laisser !
Il n'avait qu'à me laisser vivre
Avec ma fille à mes côtés,
Dans cette extase où je m'enivre
De mystérieuses clartés !
Ces clartés, jour d'une autre sphère,
Ô Dieu jaloux, tu nous les vends !
Pourquoi m'as-tu pris la lumière
Que j'avais parmi les vivants ?
As-tu donc pensé, fatal maître,
Qu'à force de te contempler,
Je ne voyais plus ce doux être,
Et qu'il pouvait bien s'en aller ?
T'es-tu dit que l'homme, vaine ombre,
Hélas! perd son humanité
A trop voir cette splendeur sombre
Qu'on appelle la vérité ?
Qu'on peut le frapper sans qu'il souffre,
Que son coeur est mort dans l'ennui,
Et qu'à force de voir le gouffre,
Il n'a plus qu'un abîme en lui ?
Qu'il va, stoïque, où tu l'envoies,
Et que désormais, endurci,
N'ayant plus ici-bas de joies,
Il n'a plus de douleurs aussi ?
As-tu pensé qu'une âme tendre
S'ouvre à toi pour se mieux fermer,
Et que ceux qui veulent comprendre
Finissent par ne plus aimer ?
Ô Dieu ! vraiment, as-tu pu croire
Que je préférais, sous les cieux,
L'effrayant rayon de ta gloire
Aux douces lueurs de ses yeux ?
Si j'avais su tes lois moroses,
Et qu'au même esprit enchanté
Tu ne donnes point ces deux choses,
Le bonheur et la vérité,
Plutôt que de lever tes voiles,
Et de chercher, coeur triste et pur,
A te voir au fond des étoiles,
Ô Dieu sombre d'un monde obscur,
J'eusse aimé mieux, loin de ta face,
Suivre, heureux, un étroit chemin,
Et n'être qu'un homme qui passe
Tenant son enfant par la main
Ce texte est à la fois puissant et renversant. On se moquait régulièrement de moi lorsque je parlais de cette partie là de mes passions. Dorénavant, je préfère garder cela pour moi. Souriant, bêtement, comme à mon habitude après avoir lu un texte plaisant, je partis ranger le livre que je venais de finir. J'avais, désormais, l'envie d'une toute autre lecture.
Marchant, tranquillement, à travers les divers et nombreux rayons de la bibliothèque, je me perdis quelques secondes dans mes pensées. Machinalement, connaissant presque par coeur l'emplacement des livres, je tendis la main en direction du livre désiré et je sentis, soudainement, un contact. Quelqu'un venait de me toucher la main et c'est ce qui me fit revenir à moi. Mais qui... Je remarque le visage de la demoiselle qui venait de m'adresser la parole et me détendis légèrement. Je la connais.
" Sawan..." dis-je, soulagé.
Mais en entendant son dernier mot prononcé, je me sentis de nouveau mal à l'aise et me raidis. Je déglutis et n'eus même pas le courage de répondre davantage. Elle avait l'art de me perturber en un clin d'oeil.
Trois ans après
Il est temps que je me repose ;
Je suis terrassé par le sort.
Ne me parlez pas d'autre chose
Que des ténèbres où l'on dort !
Que veut-on que je recommence ?
Je ne demande désormais
A la création immense
Qu'un peu de silence et de paix !
Pourquoi m'appelez-vous encore ?
J'ai fait ma tâche et mon devoir.
Qui travaillait avant l'aurore,
Peut s'en aller avant le soir.
A vingt ans, deuil et solitude !
Mes yeux, baissés vers le gazon,
Perdirent la douce habitude
De voir ma mère à la maison.
Elle nous quitta pour la tombe ;
Et vous savez bien qu'aujourd'hui
Je cherche, en cette nuit qui tombe,
Un autre ange qui s'est enfui !
Vous savez que je désespère,
Que ma force en vain se défend,
Et que je souffre comme père,
Moi qui souffris tant comme enfant !
Mon oeuvre n'est pas terminée,
Dites-vous. Comme Adam banni,
Je regarde ma destinée,
Et je vois bien que j'ai fini.
L'humble enfant que Dieu m'a ravie
Rien qu'en m'aimant savait m'aider ;
C'était le bonheur de ma vie
De voir ses yeux me regarder.
Si ce Dieu n'a pas voulu clore
L'oeuvre qu'il me fit commencer,
S'il veut que je travaille encore,
Il n'avait qu'à me la laisser !
Il n'avait qu'à me laisser vivre
Avec ma fille à mes côtés,
Dans cette extase où je m'enivre
De mystérieuses clartés !
Ces clartés, jour d'une autre sphère,
Ô Dieu jaloux, tu nous les vends !
Pourquoi m'as-tu pris la lumière
Que j'avais parmi les vivants ?
As-tu donc pensé, fatal maître,
Qu'à force de te contempler,
Je ne voyais plus ce doux être,
Et qu'il pouvait bien s'en aller ?
T'es-tu dit que l'homme, vaine ombre,
Hélas! perd son humanité
A trop voir cette splendeur sombre
Qu'on appelle la vérité ?
Qu'on peut le frapper sans qu'il souffre,
Que son coeur est mort dans l'ennui,
Et qu'à force de voir le gouffre,
Il n'a plus qu'un abîme en lui ?
Qu'il va, stoïque, où tu l'envoies,
Et que désormais, endurci,
N'ayant plus ici-bas de joies,
Il n'a plus de douleurs aussi ?
As-tu pensé qu'une âme tendre
S'ouvre à toi pour se mieux fermer,
Et que ceux qui veulent comprendre
Finissent par ne plus aimer ?
Ô Dieu ! vraiment, as-tu pu croire
Que je préférais, sous les cieux,
L'effrayant rayon de ta gloire
Aux douces lueurs de ses yeux ?
Si j'avais su tes lois moroses,
Et qu'au même esprit enchanté
Tu ne donnes point ces deux choses,
Le bonheur et la vérité,
Plutôt que de lever tes voiles,
Et de chercher, coeur triste et pur,
A te voir au fond des étoiles,
Ô Dieu sombre d'un monde obscur,
J'eusse aimé mieux, loin de ta face,
Suivre, heureux, un étroit chemin,
Et n'être qu'un homme qui passe
Tenant son enfant par la main
Ce texte est à la fois puissant et renversant. On se moquait régulièrement de moi lorsque je parlais de cette partie là de mes passions. Dorénavant, je préfère garder cela pour moi. Souriant, bêtement, comme à mon habitude après avoir lu un texte plaisant, je partis ranger le livre que je venais de finir. J'avais, désormais, l'envie d'une toute autre lecture.
Marchant, tranquillement, à travers les divers et nombreux rayons de la bibliothèque, je me perdis quelques secondes dans mes pensées. Machinalement, connaissant presque par coeur l'emplacement des livres, je tendis la main en direction du livre désiré et je sentis, soudainement, un contact. Quelqu'un venait de me toucher la main et c'est ce qui me fit revenir à moi. Mais qui... Je remarque le visage de la demoiselle qui venait de m'adresser la parole et me détendis légèrement. Je la connais.
" Sawan..." dis-je, soulagé.
Mais en entendant son dernier mot prononcé, je me sentis de nouveau mal à l'aise et me raidis. Je déglutis et n'eus même pas le courage de répondre davantage. Elle avait l'art de me perturber en un clin d'oeil.
merc