Bae Young Bin; 12 ans

Je regardais les autres enfants. Silencieux. Parce que je ne parlais. Je ne voulais pas. Je voulais juste qu’on me laisse seul. Et ça tombait bien parce que depuis que j’atais arrivé dans cet orphelinat par mes propres moyens, je n’avais pas voulu adresser la parole à d’autres enfants. J’avais juste parlé à un adulte pour leur dire mon prénom et mon nom de famille. J’avais voulu pleurer en leur parlant, mais rien. Parce que les grandes personnes m’avaient toujours interdits de pleurer. J’avais pleuré quand j’avais été marqué et j’avais reçu la raclé juste après. Alors je ne devais pas pleurer. Il fallait pas pleurer, jamais. J’avais fini par me murer dans mon silence. Vivant seul dans mon coin. Les autres enfants n’étaient pas méchants, il ne me parlaient pas et dans le fond, c’était ce que je voulais. Alors j’étais avec mon livre, silencieux. Les enfants courraient de partout. Sans comprendre, je me sentais triste, terriblement triste. Mais je ne pouvais pas pleurer encore une fois. Mais alors vois cette…. c’est quoi d’ailleurs ? C’est truc tout doux, mais je sais pas ce que c’est. Je relevais mes yeux vers la main qui me tendait cette chose tout douce. Il avait l’air si jeune et si souriant. Je restais sans comprendre. Pourquoi il souriait ? Pourquoi il me parlait alors que tout le monde m’évitait ? Et c’était quoi ce truc ? Je n’eus pas le temps de formuler la moindre pensée qu’il me mis le truc tout doux dans les mains. Je restais silencieux. Mais…. il m’avait donné quelque chose. On m’avait jamais rien donné avant. C’était à lui et il me l’avait donné. Alors qu’il ne me connaissait pas. Je l’écoutais me dire son prénom alors j’ouvris la bouche. Difficilement, d’abord sans qu’aucun son n’en sorte. Puis prenant courage à deux mains.  Young Bin. Dis-je avec plus de facilités que je ne l’aurais cru. Je regardais Han Bin éclater de joie sans trop osé bouger. Mais il avait l’air si heureux et ça… ça me donnait l’impression d’être un peu plus heureux moi aussi. Je souris doucement parce que… étrangement pour la première fois de ma vie, je me sentais presque en sécurité.

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Je serrais fort le truc tout doux contre moi alors que j’arrivais dans cette maison que je ne connaissais pas. J’avais un peu peur, je regardais tout autour de moi alors que mes nouveaux parents parlaient. Ils avaient l’air gentils, mais j’avais si peur. Mais je ne faisais pas attention à ce qu’ils disaient j’étais trop occupé à regarder tout autour de moi. Cherchant par réflexe stupide les endroits où je pourrais me cacher pour échapper aux brimades et autres raclés. Ou encore par ou je pourrais facilement m’échapper. Je n’avais pas encore l’habitude d’être dans un foyer aimant. Et quand je sentis la main d’Hanbin venir dans la mienne, je manquais presque sursauter. J’étais encore mon habitué à l’affection. Quand il s’était jeté dans mes bras tout à l’heure je n’avais pas compris, parce que je ne savais pas que c’était. De prendre quelqu’un dans ses bras, ou d’être pris dans les bras de quelqu’un. C’était agréable ? Oui. Pourtant naturellement je serrais la main de celui qui était mon petit frère maintenant. Et quand j’arrivais devant la chambre j’ouvris grand la bouche. Il y avait un lit…. mais quoi ? Je devais dormir avec Han Bin ? Je secouais la tête paniqué.  Je… je je peux pas. Je fais des cauchemars la nuit et …. et… je crie. Han Bin va avoir peur de moi et il dormira pas à cause de moi. Pourtant je n’avais pas le choix, il n’y avait pas d’autres chambres de prêtres. Je regardais Han Bin qui m'entoura de ses petits bras pour me faire les grands yeux. Je veux dormir avec toi Hyung. Je restais la bouche ouverte quelques secondes. Il me regardait suppliant et … mon coeur se serra fort. Je le serrai à mon tour dans un réflexe que je ne me connaissais pas. C’était une première aussi.  D’accord Han Bin, mais je vais t’empêcher de dormir, je le savais parce que tous les enfants disaient ça. Que je criais, que je pleurais, que je me débattais et que personne n'arrivait à dormir quand j’étais dans la pièce. Mais ce soir là, rien ne se passa. Il n’y eut pas de cauchemar. Il n’y eut pas de cri ou de pleurs ou de combat contre des démons invisibles. Pour la première fois j’étais arrivé à dormir calmement. Tout en serrant ce truc tout doux et mon petit frère. J’étais un sécurité, vraiment.

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Yang Young Bin; 22 ans

M’man je peux te parler ? Ma mère se tourna avant de passer affectueusement sa main dans mes cheveux décolorés presque complètement blanc. Je soupirais longuement en reculant parce que je n’aimais pas qu’on me traite comme un gosse. Je n’étais pas un gosse, je n’étais plus un gosse. J’étais à la fac et je voulais être plus indépendant maintenant. Dis moi ce que tu veux mon bébé. Je fourrais les mains dans mes poches alors que je regard ma mère les sourcils froncés après qu’elle m’ait qualifié de bébé.  J’suis pas un bébé. Ce qui la fait rire. Mais au lieu de ça, je soupirais une nouvelle fois avant lancer d’un coup.  Je veux ma propre chambre. Elle se figea et me fixa quelque instants. Pourquoi donc ?  Je veux plus dormir avec Binnie maman… je…. j’ai 22 ans, j’ai… besoin d’avoir de l’intimité.  Je la fixais, tentant de garder contenance. Mais le fait était que j’avais toujours dormi avec mon frère et ce depuis que j’étais arrivé. Parce qu’il était la solution à mes terreur nocturnes et que même quand je revenais de la faculté, je retournais dans cette chambre, dormir avec mon cadet. C’était normal. Mais voilà, quelque chose d’anormal était venu dans le lot. Et cette anormalité, c’était mes sentiments pour lui. Oui, il était mon frère. Mais Hanbin était plus. J’avais commencé à ressentir de l’attirance pour mon frère. J’avais commencé à ressentir du désir pour lui et je savais que je l’aimais, profondément. Sauf que ce n’était pas normal. C’était mon frère. Et ça faisait déjà deux ans que je me torturais avec ça. A résister avec ma propre excitation alors qu’Han Bin se blottissait contre moi toutes les nuits. Non, je ne pouvais plus. Je suppose que tu es dans ton droit fiston, mais Han Bin va être très triste. Je restais impassible alors que c’était le bordel dans ma tête. Il faut qu’il grandisse Binnie. Puis arriverait bien un jour où il voudrait ammener une fille ou un garçon dans son lit, mais ça…. ça je ne voulais pas y penser. Parce que j’en crèverai de jalousie.

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Yang Young Bin; 24 ans

Non. Non. NON ! Je tentais de courir tant bien que mal. Je devais m’échapper. Je devais me barrer pour survivre. Courir plus vite, toujours plus vite. Mes jambes étaient lentes, si lentes. Ils allaient me rattraper je le savais. Ils allaient me faire du mal. Il allaient encore me tripoter, abuser de mon corps. Je ne voulais pas, je ne voulais pas. Je préférais mourir que de revivre. Pourtant je n’arrivais pas à m’enfuir et je continuais de courir sans avancer. Suivi par cette menace sans même la voir. Et sans même comprendre je me retrouvais plaqué au sol. Je tremblais comme une feuille, je savais ce qui allait arrivait. Et le simple fait de le savoir me tétanisais de peur. Sans m’en rendre j’avais commencé à pleurer.  Non, non s’il vous plaît. Non, je vous en supplie pas ça. Qu’est-ce qu’on avait dit Young Bin. Il ne faut pas pleurer. Je sentis mon tee-shirt être tiré en arrière jusqu’à entendre le bruit de déchirure.  Je ne pleure pas, je promet, je pleure pas. Non. Non. NON ! Je n’eus pas le temps de sécher mes larmes que je sentis une violente brûlure dans mon dos, sur mon omoplate. Mes muscles se paralysèrent tous en même temps avant qu’un hurlement ne transperce ma gorge. Bin Hyung ? Bin Hyung ! BIN HYUNG ! Réveille toi ! Secoué j’ouvrais les yeux brutalement et me redressais complètement en sueur. Mes joues couvertes de larmes, le coeur battant la chamade et surtout cette horrible douleur à l’omoplate à ma cicatrice. Je tremblais comme une feuille et je peinais à attraper mes lunettes sur la table de nuit. Je captais même pas quand mon petit-copain alluma la lampe de chevet pour avoir un peu de lumière. A vrai dire je ne revins cque complètement à la réalité quand je sentis les bras de Yuchan autour de ma taille, ce qui me provoqua une réaction brutale de mettre mes mains sur mon visage comme pour me protéger. Mais je réalisais que c’était lui, lui mon petit ami que je connaissais depuis plus d’une année. Un autre cauchemar Bin hyung? Je hochai la tête tristement, je lui en faisais tellement subir. Et lui était si patient.  Je… désolé Yuchan-ah. Il glissa doucement sa main sur mes joues pour en essuyer les larmes avant d’embrasser mon front et ma bouche avec une tendresse et empli des sentiments qu’il avait à mon égard… sentiments que je n’avais pas. Du moins si…. mais je savais que ce n'était pas comme lui. Parce que… j’aimais Han Bin et je n’avais eu de cesse de l’aimer. Shhh, c’est pas grave. Je souris tristement avant de venir poser mon front contre le sien, fermant les yeux, tentant de reprendre le cours de ma respiration. Je le bénissais Yuchan d’être aussi doux avec moi, d’être aussi patient. Je ne le méritais pas dans le fond. Et je savais que bientôt je devrais le quitter pour le service militaire et ça me tétanisais encore plus. J’avais égoïstement besoin de Yuchan, je l’utilisais, je ne voulais pas me sentir seul, je le savais et ce garçon méritait mieux. Mais comme j’avais besoin de lui.

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Yang Young Bin; 26 ans

Mon téléphone dans ma main je regardais imbécilement les photos que j’avais en mémoire. J’eus un petit pincement aux en revoyant tous les selca que j’avais pu prendre avec Yuchan. J’étais triste, triste que les choses se soient finies entre nous, mais heureux pour lui. Parce que Yuchan était quelqu’un de bien et que Yuchan méritait plus qu’un type qui l’aimait à moitié. Je ne pouvais pas dire que je ne l’avais pas aimé. Parce que je l’avais fait, bien plus qu’une réelle affection, j’avais eu des sentiments pour lui, mais je les savais toujours moins fort que les miens à mon égard. Je savais aussi que je m’étais mis avec lui à la base pour des mauvaises raisons, surtout pour fuir les sentiments que j’avais pour mon frère, mais, c’était impossible. Plus je les fuyais et plus il me revenait dans la figure. Je soupirais, dans le fond c’était mieux qu’il m’ait quitté avant le service militaire. Mais je n’arrivais pas à regretter ce qu’il s’était passé entre nous, parce que c’était bien de se sentir aimer en retour, romantiquement parlant. Même si notre relation n’aurait jamais du dépasser le stade du plan cul régulier comme c’était avec Minseok. D’ailleurs je souris en retrouvant un selca horrible qu’il avait pris en me volant mon téléphone portable. Ce type était un vrai phénomène il n’y avait pas à dire. Puis mon sourire se fit plus tendre alors que je passais sur ses vieilles photos avec lui. Lui. L’unique. Le seul. Han Bin, mon Binnie, celui qui était devenu mon tout. Mon frère. Un an et demi que je ne l’avais pas vu. Je savais bien qu’il avait du mal prendre mon départ, mais j’avais espéré le voir pendant les permissions. Mais rien. Je n’avais vu que mes parents et Minseok mais Hanbin, non. Je me doutais bien qu’il se passait quelque chose mais les parents n’en avaient pas parlé. Ca me serrait encore plus le coeur. Douloureusement. Mais qu’importe, j’étais en chemin pour revenir. J’allais le retrouver, enfin.