Été 2008
Soo Hwan appréciait l’air de la Corée pour une raison qui lui était inconnue. Peut-être était-ce parce que c’était le pays de sa mère qu’il n’avait jamais connue, peut-être était-ce tout simplement parce que c’était le seul endroit où il avait un vrai ami : Min Jae. Du haut de ses quatorze ans, Soo Hwan n’était pas un enfant social, bien au contraire. Prétentieux au possible avec les autres, il ne s’entendait avec personne en dehors des adultes qu’il voulait impressionner. Ici, c’était différent. C’était le pays qui abritait son premier et unique réel ami. Alors dès qu’il y mettait les pieds, il se sentait presque protégé. Il savait qu’il avait quelqu’un vers qui courir quand il se sentait mal. Ça arrivait très rarement que Soo Hwan montre ses sentiments, en dehors e la colère qu’il donnait à son frère à chaque fois qu’ils finissaient par se voir. Min Jae était probablement le seul sur cette Terre à connaître un autre Soo Hwan, celui qui aimait bien sourire, s’amuser comme les autres, et qui souffrait de ne jamais avoir eu le droit à un amour maternel. Il entendit la sonnerie retentir dans la maison de Min Jae. Il était revenu en Corée hier et c’était le premier endroit où il avait mis les pieds. Il s’inquiétait pour Min Jae, qui s’était cassé la jambe et qui ne pouvait pas bouger, et il avait choisi qu’il passerait ses vacances à ses côtés pour être certain que son précieux ami ne s’ennuie pas. S’apprêtant à voir le visage du père de son ami, qu’il connaissait parce qu’il était lui-même une des connaissances de son père, il fut surprise de voir son ami d’enfance lui ouvrir la porte alors qu’il était en fauteuil roulant. L’image de ce dernier en fauteuil, d’ailleurs, marqua Soo Hwan. « Hyung ! » Il était deux ans plus jeune que son ami d’enfance et pourtant, il n’avait jamais ressenti cette différence d’âge. Il afficha un grand sourire en voyant le visage de celui qu’il n’avait pas vu depuis presque un an. Il voulait le prendre dans ses bras comme il le faisait à chacun de ses retours en Corée, mais comme il était assis sur son fauteuil roulant, il ne savait pas comment s’y prendre.

Été 2008
Son Hwan c’est mon meilleur ami, on se connait depuis gamin … parce que nos parents se connaisse et qu’il veins tout les étés ici. Autant dire que attendre son retour le reste de l’année c’est vraiment long. Encore plus long maintenant … parce que je m’étais rendu compte il y a environ deux ans … que j’étais attaché à lui beaucoup plus qu’a un ami. Oui j’aime mon meilleur ami … mais c’est un secret que je garde bien rien que pour moi. Je me contente de profiter de la proximité que j’ai avec lui sans que ça devienne bizarre, ça me suffit de l’avoir près de moi … le temps des vacances d’été. Sauf que cette année ça allait être plus compliquer que prévu … pris dans un accident de voiture … je m’étais retrouver avec une jambe en morceau … et autant dire que j’avais eu de la chance qu’il réussisse à la réparer … parce qu’elle était dans un sale état. J’aurais pu avoir une jambe en moins quel horreur. Enfin du coup je me retrouve avec la jambe entièrement plâtrée … et coincé en chaise roulante pendant plusieurs moi, parce qu’avec des béquilles c’est trop compliqué. Bon un des bon côté c’est que je vais me muscler les bras … enfin si je choppe pas des crampes avant.
Quand la sonnette avait retenti, je me suis précipité vers la porte, dépassant mon père qui c’était lever pour ouvrir à ma place. Pratique cet engin à roulette …. Enfin pour les escaliers c’était une autre histoire … ça je les faisais en béquille. Donc on m’avait fourni deux chaises … une pour chaque étage. Je lui ouvris la porte … bon je galère encore à conduire cette engin … et lui offre un grand sourire.

« Soo Hwan … je suis trop content que tu sois venu »

Je m’appuie sur mes bras pour me lever, tenant sur un pied je viens enrouler mes bras autour de mon ami, profitant de l’avoir contre moi.

« Tu m’as manqué »

Été 2008
Surpris que son meilleur ami arrive à se lever et à le prendre dans ses bras, Soo Hwan bug quelques secondes mais le serre aussi contre lui. Min Jae était un repère important dans sa vie, sans doute plus que n’importe qui d’autre. Quand il était avec lui, il avait la sensation d’être de retour chez lui, parce qu’il savait qu’il serait toujours là pour lui. « Moi aussi ! » s’exclama t-il en souriant. Puis, s’éloignant un peu de Min Jae sans le lâcher, il jeta un regard vers sa jambe. Il n’était plus à l’hôpital mais ce gros plâtre n’annonçait rien de charmant. Il fronça un peu les sourcils à la douleur que ça devait provoquer – Soo Hwan ne s’était jamais fait de si grosses blessures. « Ça ne te fait pas mal de te lever ? » demanda t-il, un brin d’inquiétude et de culpabilité dans sa voix. Soo Hwan et Min Jae étaient naturellement tactiles entre eux, comme deux frères très proches, mais il préférait que l’aîné reste assis pour ne pas avoir mal, quand même. Puis il soupira un peu. « Tu dois tellement t’ennuyer d’être assis à longueur de journée ! » Soo Hwan, aussi sérieux soit-il, aimait quand même bouger. Il supporterait très mal de devoir rester assis tout le temps, pendant des mois. Il ne savait pas trop comment ça se passait du côté de Min Jae, puisqu’ils ne s’étaient pas vus depuis longtemps, mais il ne doutait pas une seule seconde qu’il devait aussi beaucoup s’ennuyer. C’était pour ça que sa maison avait été sa première destination après être rentré en Corée pour l’été.

Été 2008
Content de le revoir, trop content d’être dans ses bras. Je tenais tant bien que mal en équilibre sur une jambe, j’avais vraiment hâte de retrouver la deuxième. Même si les médecin de sont pas sûre que je remarche un jour avec.

« Non ça va, je tiens sur ma jambe valide, alors ça me fait rien »

Je me rassieds tout de même, en m’accrochant à lui le temps que mes fesses retrouvent la chaise dans laquelle j’étais quelques minute auparavant. Je ne devais pas trop me lever, pour ne pas imposer le poids du plâtre à ma jambe, c’est pour ça qu’on m’avait collé ce super engin roulant plutôt qu’une paire de béquille. Et j’avais des exercices à faire pour que ma jambe non plâtrée et mes pieds ne perde pas leur forces … grosse joie en perspective.

« Assez oui, je m’entraîne à manier cet engin et faire des pseudo figures avec, sinon je passe ma vie devant des séries ou des jeux vidéos … faut bien s’occuper comme on peut »

On alors, quand la nuit est tombée et que le ciel est dégagé, je vais observer les étoiles. Je fais demi tour sans trop de difficulté et me dirige vers le salon.

« Je suis trop content que tu sois là, c’est triste que tu vives pas dans le coin toute l’année »

Été 2008
Soo Hwan connaissait la maison de Min Jae aussi bien que la sienne et s’entendait bien avec ses parents aussi. La maison de son meilleur ami était souvent la première qu’il visitait dès qu’il revenait en Corée. Ce n’était pas exagéré de dire que Min Jae était sa maison ici. Il se sentait plus chez lui autour de son meilleur ami que dans le reste de son pays natal. « Je ne suis pas sûr que ce soit conseillé quand même… » releva t-il en ayant un faible sourire. Il allait éviter de faire se lever son meilleur ami. Ils avaient l’habitude d’être très tactiles mais il essaierait de perdre cette habitude au moins pour la journée. Il ne voulait pas empirer cette blessure qui avait déjà l’air grave. « Des figures avec ça ? Si tu tombes, tu vas te faire encore plus mal ! » Presque une mère-poule avec son meilleur ami – il l’avouait. Il tenait à ce qu’il récupère sa jambe rapidement pour qu’ils puissent tous les deux sortir et s’amuser ensemble. « Je vais te tenir compagnie toute la journée donc interdiction d’essayer des figures. Sinon je penserai que tu t’ennuies en ma présence ! » Il ne le grondait pas, puisqu’il parlait en souriant. C’était juste une façon de montrer son inquiétude pour lui. Soo Hwan n’était pas doué pour exprimer clairement son affection et ses sentiments, personne ne lui a jamais vraiment appris non plus. « J’avoue que je commence à me fatiguer des États-Unis aussi, je rêverais de venir en Corée, seul. Enfin, sans mon frère quoi. » Pas beaucoup de gens connaissaient assez Soo Hwan pour connaître aussi les tensions entre lui et son frère ; des tensions à sens unique en réalité, puisque son grand-frère a toujours montré beaucoup d’affection pour le cadet. « Bref ! » Il ne voulait pas non plus s’attarder sur un sujet aussi désespéré que son frère aîné. Il suivit Min Jae à l’intérieur. « Tu veux faire quoi ?? Si t’as envie de bouger, je peux même te porter pour que tu sois séparé de cette chose pendant quelques minutes. » Il afficha un grand sourire en disant ça. Il ne supporterait pas d’être en fauteuil roulant, lui.  

Été 2008
Soo Hwan s’était toujours senti bien chez moi, c’est sûrement pour ça qu’il passait la plupart de la durée de ses séjour en Corée avec moi, dans ma maison. Evidement je n’allais pas m’en plaindre … j’adorais passer du temps avec lui, même un peu plus que je le devrais.

« T’inquiète pas, et puis si je peux pas au moins me lever pour te faire un câlin, j’ai encore une jambe valide tout de même »

Je ne voulais surtout pas perdre les instants proches de lui à cause de cette chaise à la con. Je ne le voyais pas souvent, alors je profitais de tout les câlin que je pouvais avoir quand je le voyais. Si j’étais attaché à lui plus que ce que l’on est censé être avec son meilleur ami, oui je l’avoue un peu. Mais jamais il ne le saura … il ne connaitra probablement jamais mon attirance pour les hommes. Un lourd secret que je garde, pour ne pas ternir la réputation de ma famille. Ce n’est pas grave, j’ai accepter cet attirance là, je suis en paix avec moi même sur ce que je ressens, je le garde juste pour moi.

« Oh t’as pas le goût du danger t’es pas drôle »

J’avais un peu ris en disant ça, mais il n’avait pas totalement tort. Pourtant moi je n’avais jamais eu peur de me faire mal, parce qu’au final la douleur je ne la ressentais pas plus que ça, pas autant que les autres.

« J’aimerais trop que tu viennes vivre ici, on pourrait se voir plus souvent »

Vraiment, ça me ferais trop plaisir, il pourrait même vivre ici en attendant de trouver quelque chose à lui. J’avais vraiment envie de le voir plus, d’avoir plus de temps avec lui.

« Aucune idée, juste allez se poser devant une série me va, tout me vas »

Je m’étais mis face à lui avec ma chaise, devenu assez habile avec ce véhicule. 

« Un petit tour en MinJae mobile »

Que j’avais proposé en lui indiquant mes genoux, me disant que je pourrais le conduire un peu.

Été 2008
Soo Hwan était touché de l’importance que Min Jae donnait à lui faire un câlin. Pour être honnête, il n’était pas un garçon très entouré, bien au contraire. Il avait très peu d’amis et Min Jae était probablement un des rares avec qui il était réellement proche. C’était donc rare qu’il entende de tels mots et qu’il soit aussi important aux yeux d’une personne. Il n’était pas tactile avec d’autres personnes que Min Jae non plus, d’ailleurs. Il était à ce point important pour lui. « C’est mignon de ta part, mais ne recommence pas quand même, je ne veux pas que tu te fasses encore plus mal ! » dit-il en le réprimandant presque. Mais il souriait en même temps, il ne pouvait pas cacher que cela lui faisait plaisir. « Je n’ai pas le goût du danger quand ça concerne mon meilleur ami. », corrigea t-il. En réalité, Soo Hwan n’avait pas le goût du danger du tout, il aimait les choses stables et fiables. « J’aimerais bien venir en Corée aussi, mais je ne pense pas que ce sera possible de suite. Mon père déteste ce pays. » C’est le pays qui a tué ma femme, ne cessait-il de répéter. C’était aussi le pays qui a tué sa mère, mais avant tout c’était celui où sa mère avait vécu. Pour cette raison, Soo Hwan ressentait une réelle affection pour la Corée. Et c’était aussi là-bas qu’il avait un de ses rares amis. « Tu es fou ! » s’exclama t-il en souriant quand même. « Je ne vais pas m’asseoir sur toi alors que tu es blessé, c’est hors de question. Plus vite tu seras guéri et plus vite on pourra sortir dans les rues et s’amuser ensemble dehors ! » Soo Hwan tenait vraiment à ce que son meilleur ami guérisse vite.

Été 2008
Je fis une moue faussement boudeuse. Il s’inquiétait beaucoup trop. C’était pas tant un souci de me mettre debout, tant que je ne m’appuyais pas sur ma jambe plâtrée. Je savais bien qu’il disait ça pour ma santé, mais j’allais pas me priver de notre proximité à cause de ma jambe, hors de question, déjà que je pouvais pas le voir souvent.

« Je fais attention c’est promis, j’arrive a tenir sur une jambe t’inquiète pas trop »

J’avais aussi ma famille qui faisait très attention à ce que je ne me blesse pas un autre membre pendant que ma jambe se remettait de l’accident. En plus dès que j’aurais enlever ce foutu plâtre, faudra encore faire toute la rééducation pour marcher. En attendant je devais garder mon autre jambe musclée.

« T’as jamais le goût du risque Soo, mais c’est pas grave, je suis là pour compenser ça »

J’avais pas peur de grand chose, surtout pas de me blesser. Ma grand insensibilité à la douleur devait beaucoup aider.
De nouveau assis dans mon fauteuil, on parle de son envie de venir en Corée. Ça me fait sourire, j’adorerais qu’il habite dans se pays, je pourrais le voir plus souvent, plus besoin de devoir em contenter de conversation skype plus de la moitié de l’année, ce serait génial.

« Oui … va falloir attendre que tu sois majeur, et tu pourra faire tes propres choix et venir vivre ici »

J’avais hâte d’un coup. J’espérais que le temps allait passé vite jusqu’à ce qu’il déménage en Corée. Enfin pas trop vite parce que je voulais profiter de mon été avec lui … et un peu quand même parce que je me réjouissais de pouvoir marcher normalement à nouveau.
Déterminé à profiter de cette journée, je tapote mes genoux pour l’inviter à un petit tour en chaise roulante avec moi, mais … je m’y attendais, à ce qu’il refuse.

« Mais, tu va t’asseoir sur ma jambe valide, Puis ça risque rien, elle est protégée par du béton armé l’autre »

Je toque contre le plâtre.

« Regarde, super solide … et vu le poids de cette merde ça va pas se briser »

Je tentais de le convaincre même si c’était sûrement peine perdu. J’allais me contenter de rouler pendant qu’il marchait à côté … dommage.