J'aimerais vous entretenir de la panique. Qui n'a jamais paniqué devant telle ou telle situation. La panique est souvent une réaction incontrôlée. Elle peut être paralysante. Elle ne nous permet plus de voir les choses objectivement. Elle peut nous amener à remettre des choses acquises et nous transporter l'incrédulité. Non seulement elle peut nous amener à agir ou réagir d'une manière catastrophique mais également nous amener à capituler devant l'adversaire de nos âmes. Le diable, en bon lion rugissant ou loup ravisseur, essaye d'amener la panique dans la troupeau. Souvent le troupeau est calme si le berger est calme et si le berger panique le troupeau ne tarde pas à en subir les conséquences. C'est pourquoi il s'attaque souvent en premier aux responsables. Saviez-vous que le mot panique fait référence à un dieu grec : "Pan" qui était le dieu des bergers ?
Il avait un aspect effrayant : un nez crochu, des cornes, une queue, des pieds de bouc. D'ailleurs on a souvent, à tort, dessiné le diable ainsi. Si terrifiant qu'il est, on comprend pourquoi on raconte que lorsqu'il apparaissait brusquement parmi les gardiens de troupeaux, ceux-ci, tremblants de peur, connaissaient la panique ! Mais en ma foi il en est tout autrement. Nous ne devons pas céder à la panique car nous n'avons rien à craindre.

Mais comment puis-je ne pas paniquer face à l'état actuel de Gandhi ? Gandhi est mon panda roux. Mon meilleur ami. Il est tout pour moi. Absolument tout. Et il se trouve qu'actuellement, il est malade. Gravement malade. Ou peut-être pas. Je n'en sais rien. Je ne m'y connais pas assez. Quoi qu'il en soit, je suis paniqué à l'idée de ne pas pouvoir lui venir en aide. Et je prie pour que quelqu'un de compétent passe par là et vienne à son secours. Par pitié que quelqu'un m'entende.

- S'il vous plaît ! Aidez-moi ! Gandhi a un problème ! Est-ce qu'il y a quelqu'un ?

tu aimais flâner à la ferme gumiho parce que tu aimais les animaux et que tu prenais soin d’eux. puis tu pouvais venir souvent ici. tes frères étaient chez les renards et donc personne ne te disait grand-chose parce que tu étais bien plus souvent dans leur frat que la tienne. ce n’était pas parce que tu n’aimais pas les pyobeoms, au contraire, c’était simplement parce que ton jumeau était là-bas. tu aurais pu aller dans la même fraternité que lui mais tu avais décidé de prendre un peu ton envol et puis tu ne voulais pas que ta cousine manah soit toute seule. vous étiez même dans la même chambre mais vous n’étiez pas réellement proches. c’était encore bizarre entre vous, mais tu l’aimais bien. tu souris alors que tu caresses les animaux et que tu continues à parcourir les lieux. tu te sens bien ici, parce que tu aimes le calme relatif qu’il procure. relatif parce qu’il est empli par les bruits des animaux mais aussi humain. tu fronces les sourcils en relevant la tête alors que tu entends quelqu’un appeler à l’aide. tu pars aussitôt dans la direction de la voix, espérant que ce ne soit pas une farce. tu arrives devant un garçon complètement paniqué avec un panda roux dans les bras. tu t’avances encore un peu vers lui et tu poses délicatement ta main sur son bras. « hey ! calme toi. respire un grand coup et assis toi. » tu peux comprendre qu’il ne veuille pas que sa boule de poils soit malade ou aille mal mais ce n’était pas en paniquant que tu allais pouvoir faire quelque chose pour lui. ce serait plus improductif s’il se mettait à faire paniquer le petit panda. tu viens donc lui montrer l’exemple en prenant place sur le sol et tapotant le sol pour qu’il vienne s’asseoir. « si tu me disais ce qu’il avait et que tu me le passais pour que je l’examine ? » tu ne sais pas si c’est un regard perplexe ou méfiant qu’il pose sur toi, mais tu reprends alors pour apporter quelques précisions. « je fais des études de médecines. je m’y connais. » pas en panda roux ceci-dit mais tu savais que tu pouvais déceler son mal si jamais il avait quelque chose. parce que pour le moment, il ne te semblait pas avoir quelque chose.

J'étais perdu. Paniqué. Je ne savais plus quoi faire. Je sentais bien que cela faisait quelques jours que Gandhi ne se sentait pas bien mais de là à imaginer qu'il tombe malade, non, jamais. Je m'en voulais. Car j'aurais aimé l'en empêcher mais je n'ai pas su lui éviter la douleur qu'il ressent, actuellement. Serais-je un mauvais ami ? Car nous sommes amis, lui et moi. Avant toute autre chose. Je le gardais contre moi en appelant à l'aide et priais pour que quelqu'un nous vienne en aide. Je ne savais même pas si je pouvais le déplacer. C'est alors qu'une bonne âme vint jusqu'à nous et je soufflai de soulagement. Elle tente de me rassurer. Me donne son identité et ma panique s'estompe, alors, presque automatiquement. Presque entièrement. J'essayai donc de rester calmer comme elle me le demandait et m'assis par terre. Je continue de garder mon trésor contre moi. Il représentait tellement pour moi. Mais je savais bien qu'elle ne pouvait pas m'aider si je ne le lui laissais pas. Je pris sur moi et la laissa, donc, me le prendre.

- Il n'a rien mangé depuis ce matin et il semble avoir mal au ventre, il est raide et se replit sur lui-même !

J'espérais que cela lui suffirait pour diagnostiquer le mal qui le rongeait. Je me doutais bien que cela était vague mais que pouvais-je lui dire de plus ? Je ne m'y connais pas, contrairement à elle. C'était à elle de me donner des détails et de m'expliquer. Pas l'inverse. Tout ce que je lui ai dis, c'est vrai. Mais ce sont les seules choses que je connaisse. Je n'en sais pas plus. Je n'ai rien observé d'autres. Je me pinçai la lèvre, inquiet et anxieux. Que va-t-elle m'apprendre ? Rien de grave, j'espère. Je ne sais pas comment je réagirais, sinon.

devoir t’occuper des animaux allait devenir ton métier, mais tu devras aussi t’occuper des propriétaires complètement paniqué. c’était quelque chose qui ne te faisait pas peur parce que même si toi ta spécialité sera les animaux, rassurer les propriétaires ferait aussi parti de ton boulot. et tu dois commencer avant même d’être devenue véritablement vétérinaire. tu es dans la ferme des gumihos et tu entends des appels à l’aide et le désespoir dans la voix de la personne. tu te dépêches d’aller dans la direction de cette voix et tu rencontre le regard complètement paniqué d’un mec, son panda roux dans les mains. tu lui demandes de s’asseoir pour se calmer et de te donner la boule de poil. tu ne peux pas l’examiner si tu ne l’as pas dans les mains. la médecine par télépathie ne fonctionne pas encore. tu attends qu’il accepte l’idée de te le confier et quand c’est le cas, tu le prends doucement contre toi, le caressant pour le rassurer. tu ne veux pas le rendre anxieux et lui faire peur en plus de ce qu’il a déjà. tu demandes donc les symptômes qu’il présente et tu écoutes attentivement ce qu’il te dit. d’après ce qu’il te dit et ce que tu vois, tu ne penses pas que ce soit très grave. pendant que tu caresses le panda, tu te mets à lui palper doucement le ventre pour ne pas lui faire mal. tu sens une légère grosseur au niveau de son intestin et tu pousses un soupir de soulagement. « ce n’est rien de grave. » tu veux le rassurer avant de lui dire ce que son animal a parce que tu vois bien qu’il est en train de pratiquement te faire une syncope. t’as pas réellement envie de t’occuper de lui en plus de la petite boule de poil. « je pense qu’il est juste constipé et que c’est pour ça qu’il se replie sur lui-même. il arrive pas à sortir ce qu’il a dans les intestins et ça s’accumule. » tu n’utilises pas de termes trop scientifique pour éviter qu’il ne comprenne pas et que tu aies à répéter une seconde fois. « il faudrait lui donner un laxatif pour le faire venir à la selle. sinon, si tu préfères les remèdes plus naturels, faut lui donner des légumes ou alors des plantes style ortie. » tu as beau faire des études de médecine vétérinaire, tu connaissais aussi les remèdes de grand-mères parce que c’était quelque chose que ta mère utilisait parfois lorsque vous étiez plus jeunes.

Elle qui vient de venir à mon secours pour soigner Gandhi est mon modèle. Mon héroïne. J'aimerais pouvoir faire comme elle. Je l'envie, en quelque sorte. Si je le pouvais, je guérirais tous les malades. Si je le pouvais, je donnerais à tous les pauvres. Si je le pouvais, je visiterais toutes les personnes seules. Si je le pouvais, j'éteindrais tous les feux qui détruisent. Si je le pouvais, je cesserais tous les bruits qui dérangent. Si je le pouvais, je calmerais tous les enfants qui pleurent. Si je le pouvais, j'accueillerais tous les sans-abri. Si je le pouvais, je sympathiserais avec tous ceux qui souffrent. Si je le pouvais, il n'y aurait plus de misère. Si je le pouvais, ce serait la paix sur cette terre. Si je le pouvais... mais je ne peux pas. Malheureusement. Alors, j'essaie d'aider comme je le peux. Pour qu'il y ait moins de malheureux. Moins de souffrance. Comme elle, actuellement. Ma sauveuse. Notre sauveuse. Le plus grand handicap, dans la vie, c'est la peur. Le plus beau jour, c'est aujourd'hui. La chose la plus facile, c'est de se tromper. La plus grande erreur, c'est d'abandonner. Le plus grand défaut, c'est l'égoïsme. La plus grande distraction, c'est le travail. La pire faillite, c'est le découragement. Les meilleurs professeurs, ce sont les enfants. Le plus grand besoin, c'est le bon sens. Le sentiment le plus bas, c'est la jalousie. Le plus beau présent, c'est le pardon. La plus grande connaissance, c'est celle de soi. La plus belle chose au monde, c'est l'amour. Et en apportant son aide et son savoir, cette héroïne du jour vient de nous offrir tout son amour.

- Merci... dis-je, en soupirant. C'est un soulagement de savoir que ce n'est rien de grave.

Je regarde Gandhi et le caresse tendrement. On s'échange notre tendre amour partagé à travers nos yeux qui se croisent et je tente de le rassurer, ainsi. De lui faire comprendre que tout ira pour le mieux, désormais. Que sa douleur va bientôt se finir. Grâce à cette jeune femme. Afin qu'il lui soit reconnaissant. Autant que je le suis.

- Dis-moi ce que tu me conseilles. Ce qui est le mieux pour lui. Le plus efficace. Le plus rapide. Je souhaite qu'il arrête d'avoir mal. Dois-je opter pour le laxatif ou les orties ?