don't leave me alone

namvy ♡

Il est environ 2 heures du mat' quand trois coups contre la porte de notre chambre se font entendre et m'arrachent un grognement de mécontentement. Qui peut bien venir nous déranger à une heure pareille ? Bonne question... Mais, clairement, là tout de suite, moi ça me fait chier de me lever pour aller voir. Remontant donc ma couverture jusqu'en haut, je ferme de nouveau les yeux, espérant que mon seul coloc' de chambre présent ce soir finira, lui, par se lever. Cependant, quand trois nouveaux coups, un peu plus forts que les précédents, retentissent, je suis bien forcé de m'faire une raison et décide de me lever, non sans laisser échapper un soupir. Les yeux à moitié fermés, je traverse ensuite la chambre, tentant tant bien que mal d'éviter les quelques affaires qui traînent sur le sol, avant de finalement atteindre la porte. Et si, dans un premier temps, quelque peu aveuglé par la lumière du couloir, je cligne des yeux et peine à reconnaître la personne qui me fait face, une expression quelque peu surprise finit néanmoins par prendre possession de mon visage. « Hye Sun ? Qu'est-ce que tu fais là ? Si tu cherches Yoo Him, il est pas rentré dormir ici, ce soir ! » Toujours un peu dans les vapes, je laisse échapper un bâillement et me gratte légèrement la tête. « En fait, c'est toi que je voulais voir ! Il faut que tu m'aides ! » Et sans même attendre que je lui réponde, voilà qu'elle m'agrippe par le poignet et m'entraîne à sa suite. Le couloir est vide, il n'y a que nous deux, et très vite, nous atteignons les escaliers menant au rez-de chaussée. « C'est Ivy... Elle a besoin de toi ! » Fronçant les sourcils, sceptique, je me contente toutefois de regarder la jeune femme, tandis que celle-ci continue de me tirer. Pourquoi aurait-elle besoin de moi ? Ça fait des mois qu'on ne se parle plus, elle et moi, alors qu'est-ce qu'elle peut bien me vouloir ? Un tantinet saoulé, je laisse échapper un soupir, alors que nous descendons les escaliers, et m'exclame : « Franchement, ça peut pas attendre demain ? J'étais en train de dorm... » Cependant, je ne finis pas ma phrase, coupé dans mon élan quand j'aperçois Ivy. Ou plutôt lorsque je me rends compte de l'état dans lequel elle semble se trouver...

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✰✰ Ivy avait juste bu pour oublier la brutalité de la vérité et la douleur acerbe de voir ses espoirs enfantins s’effondrer. On ne l’avait jamais aimé. On ne l’avait jamais voulu. Elle avait espéré si fort que son abandon soit un acte d’amour, une tentative de lui offrir mieux. En réalité, son abandon était un acte de peine, de douleur, de rejet... Ivy était le fruit de la plus grande humiliation qu’une femme puisse subir après tout. L’étudiante avait bu un verre pour se donner du courage, un pour oublier, un pour se tenir chaud, un pour sourire... De fil en aiguille, elle avait perdu le compte et avait juste bu. Trop. Elle avait dansé aussi, elle avait vraiment essayé d’oublier, de rire. Quand les mains sur son corps dansant s’étaient faites trop insistantes, elle avait crié aussi. Peut-être même s’était-elle battue ? Dans son état, elle n’avait pas vraiment conscience de ses actes, de ses paroles. Elle n’avait même pas conscience de cet hématome sur sa pommette gauche, cela semblait douloureux pourtant. S’était-elle battue ? Était-elle tombée ? Elle ne pourrait jamais y répondre. Elle ne voulait que sombrer dans cet état d’inconscience, oublier, ne rien sentir. Elle y aspirait tant depuis qu’elle avait découvert la vérité sur ce qu’elle était. Ce soir-là, ce qui l’empêcha de complètement sombrer dans le noir, dans le coma fut une voix familière. La voix de sa meilleure amie avait toujours été douceur à ses oreilles, mais elle l’était d’autant plus en cet instant. Mais comment Ivy était-elle rentrée ? On l’avait sans doute déposée... Non ? Elle n’en avait aucun souvenir. La chaleur de Hye Sun disparu, Ivy resta couchée, immobile au sol, geignant légèrement tant elle se sentait mal. Les secondes ou les minutes passèrent, Ivy était apparemment passée de sa position horizontale à une position assise, sans qu’elle ne fasse quoique ce soit. Elle rassembla ses forces pour ouvrir les yeux, ses paupières étaient aussi lourdes que du plomb. A peine la lumière frappa ses pupilles que le monde entier se mit à tourner. Sa tête bascula sur le côté, son corps entier vacilla, elle lâcha un nouveau gémissement d’inconfort. La jeune femme fut tentée de se laisser aller, d’embrasser cette obscurité qui la guettait. Après tout Ivy se sentait si sale, Ivy se sentait si seule.

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namvy ♡

Pendant plusieurs secondes, je reste interdit devant la vision de la jeune femme, couchée sur le sol et à la limite de l'inconscience. C'est la première fois que je la vois dans cet état. Si vulnérable. Si… faible et fragile. Ce qui, qu'on se le dise, est plutôt perturbant. Cependant, l'étonnement enfin passé, je me dirige finalement vers Ivy et m'accroupis à côté d'elle, l'aidant à se redresser et à caler son dos contre le mur, avant de finalement relever la tête vers Hye Sun. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Parce que pour qu'elle se mette une murge comme ça, c'est qu'il s'est forcément passé quelque chose... « Je ne sais pas du tout. J'étais en train de dormir et j'ai reçu un appel. Un chauffeur de taxi venait de la déposer devant le dortoir et, au vu de son état, il a décidé d'appeler la première personne qui figurait dans sa liste d'appels. Mais quand je suis descendue pour venir l'aider, lui non plus n'a pas su me dire ce qu'il s'était passé. Il l'a juste récupéré dans cet état, en ville... » Reportant mon attention sur Ivy, je fronce légèrement les sourcils, sceptique. « Ivy ? Tu m'entends ? » La jeune femme ouvre légèrement les yeux mais pas de réponse. Juste un grognement en guise d'affirmation. Puis, rapidement, je remarque la présence d'un hématome au niveau de sa pommette et laisse échapper un soupir. « Ok... Aide moi à la lever, Hye Sun ! On va la ramener dans votre chambre. » Et ni une ni deux, nous prenons chacun un bras de la jeune femme, que nous faisons passer derrière notre cou pour la remettre sur pied. De mon bras libre que je viens ensuite placer derrière le dos d'Ivy, je soutiens cette dernière et nous prenons la direction des escaliers. « Reste avec nous, Ivy ! » Montant une à une les marches, non sans difficultés, il nous faut plusieurs minutes pour arriver à l'étage du dessus, et quelques une de plus pour rejoindre la chambre des filles dans laquelle nous finissons par nous engouffrer. Puis, sans plus tarder, nous installons Ivy sur une chaise et je demande à Hye Sun d'aller chercher un verre d'eau, ainsi qu'un gant humide, avant de m'accroupir de nouveau près de la Sango, la maintenant pour qu'elle ne vacille pas. « Ivy ? C'est Nam Kyung. Tu m'entends ? » que je répète alors, tentant de garder la jeune femme éveillée...

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✰✰ Avoir les yeux ouverts lui faisait mal, avoir les yeux fermés lui faisaient mal. Ivy était dans un état de souffrances émotionnelle et psychologique telles qu’elle ne savait pas comment y échapper. Comment se sentir mieux à part se laisser sombrer ? Et malgré son état, elle avait la vérité de ce qu’elle était qui se répétait en boucle dans sa tête, encore et encore. A part sombrer, elle n’aurait pas la possibilité d’oublier tout ça, pas vrai ? Mais l’agitation autour d’elle l’en empêchait. Elle sentait le monde bouger autour d’elle, des mouvements d’air et des voix qui lui vrillaient les tympans autant que la tête, ce qui la faisait grimacer presque à chaque fois. Son estomac se tordait dans tous les sens, et elle ne saurait dire si la nausée venait de tout l’alcool qu’elle avait ingéré ou de la vérité répugnante qu’elle avait apprise ou alors juste de ce qu’elle s’inspirait elle-même. Elle avait senti les choses bouger autour d’elle, on la déplaçait, ou alors il y avait un tremblement de terre. Si c’était la seconde option, elle espérait vraiment que la terre ne l’avale et n’ait plus à supporter cette douleur atroce dans sa poitrine. Mais elle finit par reconnaître la voix de Hye Sun. Elle devait être... Aux dortoirs ? A l’université ? Comment, elle n’en avait aucune idée. Le peu de conscience qu’elle avait eu sur ces quelques instants lui échappa de nouveau et une nausée violente la fît grimacer alors que son d’une voix résonna violemment contre les parois de son crâne. Elle lutta contre son envie de fermer les yeux pour ne jamais les rouvrir, et se força à ouvrir ses paupières aussi lourdes que du plomb. Une silhouette floue se dessina devant elle, mais elle ne garda pas les yeux ouverts bien longtemps, c’était trop d’effort et trop douloureux. « Nam... » En puisant dans ses quelques forces, elle parvint à grogner cette simple syllabe, appelant le jeune homme qu’elle pensait avoir reconnu. Mais que pourrait-il faire ? Rien de ce qu’il pourrait faire ne parviendrait à effacer les mots qui lui avaient été révélés ce jour-là. Elle posa mollement sa main sur son bras, comme si en s’accrochant à lui, elle s’accrocherait à ce semblant de conscience. Sans qu’elle ne le réalise, les larmes, qu’elle s’était refusée jusque-là, coulaient le long de ses joues. Son mascara qui coulait avec lui donnait des airs encore plus tristes. « ‘m’sens... s’mal... » Parlait-elle de son état actuel ou de son était général, même elle ne saurait le dire. Sans doute parce qu’elle avait bougé, une nausée plus forte la saisit, et elle grimaça encore plus poussant un geignement de douleur et d'inconfort. Elle commença à pencher vers l’avant avec la sensation que sa conscience lui échappait une nouvelle fois alors qu’elle ne parvenait pas à se rattraper.

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namvy ♡

Au vu de l'état dans lequel se trouve la jeune femme, qu'elle ait réussi à communiquer son adresse au chauffeur de taxi relève presque du miracle. Car, soyons honnêtes, c'est à peine si elle est capable de prononcer deux mots cohérents à la suite. Et que dire de son incapacité totale à tenir assise ? Je n'ose même pas la lâcher deux petites secondes de peur qu'elle se casse la gueule de la chaise... Ceci étant dit, si la voir dans cet état de quasi inconscience est déjà assez surprenant en soit, voir ces quelques larmes couler le long de ses joues l'est encore plus. Pendant un court instant, je suis même incapable de faire quoique ce soit si ce n'est la regarder, sans rien dire, légèrement troublé par la scène qui est en train de se dérouler devant moi. Toutefois, je reprends bien vite mes esprits et rattrape la jeune femme in-extremis lorsque celle-ci se penche dangereusement vers l'avant. « Reste avec moi, Ivy ! Ne t'endors pas ! » que je laisse alors échapper, tentant par tous les moyens de maintenir Ivy éveillée. Récupérant ensuite le verre d'eau que me tend Hye Sun, je me redresse légèrement pour pouvoir faire boire la jeune femme. Tâche qui, évidemment, se révèle un tantinet ardue, celle-ci peinant toujours autant à garder les yeux ouverts... « Il faut que tu boives un peu. Ça ira mieux, ensuite... » Quoique... Vu la murge qu'elle s'est mise, ça m'étonnerait qu'un simple verre d'eau l'aide à aller mieux. D'ailleurs, le réveil, demain matin, risque d'être très douloureux. Néanmoins, la Sango finit tout de même par avaler quelques gorgée et alors que sa coloc' de chambre vient doucement déposer le gant humide sur son front, je m'accroupis de nouveau devant la jeune femme, avant de lâcher dans ce qui ressemblerait presque à un murmure : « Ivy... Regarde moi... » Difficilement, la Sango ouvre une nouvelle fois les yeux à l'entente de ma voix et si, ne pas les refermer aussitôt s'avère être quelque peu compliqué, il semblerait toutefois que la jeune femme soit en train de reprendre, lentement mais sûrement, conscience. Cherchant donc à capter toute son attention – tant que je le peux - je serre doucement ses mains dans les miennes et m'exclame : « Il faut que tu me dises ce qu'il s'est passé... Pourquoi t'es dans cet état ? » Parce qu'à présent, j'en suis sûr et certain. Si la jeune femme s'est bourrée la gueule jusqu'à ne plus pouvoir tenir debout, c'est qu'il s'est passé quelque chose de grave. Ça ne fait aucun doute...

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✰✰ Il y avait bien des façons de s’enivrer. On pouvait le faire avec des alcools, des substances ou encore des sons, des émotions... Ivy était bien placée pour le savoir, elle avait testé toutes ces possibilités. Les deux dernières étaient les plus agréables au fond. Perdre conscience du réel grâce à de bonnes musiques, ou s’enivrer d’émotions intenses... Oui il y avait bien des façons de s’enivrer. La plus commune restait l’alcool, la plus simple aussi, c’est bien pour ça que c’était pour ce quoi Ivy avait opté ce soir-là. Mais jamais elle n’avait été aussi loin et s’était sentie aussi mal. Au final, elle souffrait aussi bien émotionnellement que physiquement à présent. Lutter contre l’inconscience lui faisait mal, essayer d’ouvrir les yeux aussi, et son estomac qui se retournait contre elle était douloureux. Au final, la douce échappée belle qu’elle avait espérée tournait complètement au cauchemar. Plus les minutes passaient, et plus elle avait peur de sombrer, parce que si l’obscurité était faite de ces souffrances, elle ne voulait pas y aller. Alors elle s’accrochait à ce qu’elle pouvait, à la présence brumeuse de sa meilleure amie, à la voix déformée de Nam Kyung, elle ne comprenait pas tout ce qu’il lui disait, elle savait juste qu’il était là. Elle aurait voulu le toucher pour s’accrocher à quelque chose de plus concret qu’un filet de voix incompréhensible, mais c’était impossible, elle ne contrôlait pas son corps, elle ne contrôlait même pas ses larmes c’est dire ! Le fait qu’elle parvienne à avaler l’eau que lui fît boire Nam Kyung releva du miracle, et c’était presque si la jeune femme sentit le parcours de l’eau dans son organisme en shut down total. S’accrochant à cette sensation elle parvint à battre des paupières et poser un regard sans aucun focus sur la silhouette du Sango. Elle sentit la chaleur de ses mains autour des siennes plus petites, et elle tenta de s’ancrer à cette sensation également, se détachant de toutes les douleurs, physiques ou non, qu’elle ressentait. Les mots devenaient un peu plus clairs aussi, elle manquait le début des phrases mais arrivait à en comprendre le sens. Malheureusement. La question de Nam Kyung arracha un sanglot à la néo-zélandaise, comment dire ce qu’elle avait découvert ? Le sanglot se transforma en haut le cœur, suivit d’un autre. Preuve qu’elle revenait doucement dans la réalité, Ivy se rendit compte qu’elle allait vomir et ne pouvait pas le faire de cette façon. Elle tenta de se lever mais tomba rapidement à genoux et c’est presque à quatre pattes qu’elle essaya d’avancer. Elle s’arrêta bien vite n’en ayant pas la force et elle finit par vider une partie du contenu de son estomac dans ce qui semblait être une poubelle de bureau qui lui avait sommairement été mis entre les mains. Épuisée, elle se recroquevilla sur elle-même, parvenant à distinguer la silhouette de Nam Kyung qui se plaça à nouveau devant elle. Ivy n’avait toujours pas cessé de pleurer. « J’ai retrouvé ma mère. » Murmura-t-elle lorsqu’elle le sentit tout proche, s’accrochant à son vêtement lorsqu’elle parvint à l’atteindre. Le fait que la jeune femme ait été adoptée n’était un secret pour personne, son père était une figure publique après tout, mais peu de personnes étaient au courant du fait qu’elle recherchait ses parents biologiques. Elle l’avait évoqué avec le coréen, mais ne s’était pas étendue sur l’importance que cela avait pour elle. Mais il n’était pas stupide, il suffisait de voir son état pour comprendre à quel point elle y tenait et que ce qu’elle avait découvert ne lui plaisait pas du tout. Une nouvelle nausée la saisit, repensant à ce qu’elle avait lu un peu plus tôt et le dégoût profond qu’elle ressentait. Elle tâcha de l’étouffer dans une quinte de toux, resserrant sa prise sur Nam Kyung à s’en faire blanchir les phalanges. « J’me sens si mal... » Finit-elle par avouer en refermant les yeux, épuisée, ne sachant si elle parlait de son état actuel ou de tout le reste.

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namvy ♡

A vrai dire, ce genre de situation, ce n'est pas la première fois que j'y suis confronté. Après tout, j'ai longtemps baigné dans un milieu où fréquenter des gens saoules ou à moitié défoncés était devenu quasi-quotidien, bien que de mon côté je m'interdisais toujours de finir dans un tel état... Ceci étant dit, malgré le fait que j'ai l'habitude de ce genre de choses et que m'occuper de personnes à moitié inconscientes ou vomissant tripes et boyaux sur le sol n'est en rien étranger pour moi, cette fois, c'est complètement différent. Parce qu'il s'agit d'Ivy, tout simplement... Non pas que cela m'importait peu lorsqu'il était question de tous ces drogués que je croisais jour après jour. Mais je connais bien la Sango... Et je sais très bien que, pourtant loin de faire partie de ces personnes qui rechignent à l'idée de fumer un petit joint ou de vider quelques verres d'alcool de temps en temps, ce n'est pas non plus son genre de se rendre malade comme elle vient de le faire. Pas pour rien, en tout cas. Alors oui, cette situation me trouble un peu trop... Et je me sens légèrement impuissant. Parce que j'aimerais bien l'aider. J'aimerais bien faire en sorte qu'elle aille mieux... Toutefois, mon petit doigt me dit que la tâche ne sera pas forcément des plus aisée. Je tente d'ailleurs d'en apprendre un peu plus sur la raison qui l'a poussé à se mettre dans un tel état mais, pour seule réponse, je n'obtiens qu'un sanglot, et alors que la jeune femme se retrouve à ramper sur le sol, secouée par quelques hauts le coeur, je laisse échapper un « Mais merde, Ivy... ». Non pas d'agacement ou de colère mais plus de frustration. La frustration de la voir si mal, sans pouvoir rien faire... Je m'empresse d'ailleurs d'attraper la première chose qui me passe sous la main, à savoir une poubelle de bureau, et la lui donne pour qu'elle puisse vomir dedans, m'accroupissant de nouveau à ses côtés jusqu'à ce que les vomissements cessent enfin. Puis, quand c'est finalement le cas et que je constate que la Sango retrouve peu à peu son calme, j'éloigne la poubelle d'elle. Poubelle que Hye Sun récupère pour aller directement la vider dans les toilettes, tandis que je reste auprès de la jeune femme, arborant une expression des plus surprise quand elle parvient finalement à parler. « Ta mère ? » Sur le coup, je la regarde, un peu perdu, ne faisant pas tout de suite le lien entre sa mère et la situation actuellement. Mais cela ne dure qu'un court instant et je finis par comprendre ce qu'il s'est passé. Ou, du moins, je le devine... « Ivy... » C'est le seul mot que j'arrive à prononcer, dans un premier temps. Parce que, sur le moment, je ne sais pas trop quoi lui dire. Ni trop quoi faire non plus, bien que je finis par la prendre dans mes bras lorsqu'elle m'avoue se sentir mal... Je sens d'ailleurs la jeune femme resserrer de plus en plus sa prise sur moi, comme si elle craignait que je ne l'abandonne, et je laisse échapper un soupir. « Je suis désolé, Ivy... » Que pourrais-je lui dire d'autre ? Pas grand chose, à vrai dire... Je me contente donc de la serrer un peu plus dans mes bras, croisant par dessus son épaule le regard inquiet de Hye Sun qui nous fixe sans rien dire. Elle aussi, j'en suis certain, voudrait pouvoir aider la jeune femme. Mais, dans l'immédiat, il n'y a pas grand chose que nous puissions faire, si ce n'est être là pour elle. Je finis d'ailleurs par mettre fin à notre étreinte, forçant Ivy à me regarder. « Allez, lève toi ! Tu seras bien mieux dans ton lit que sur le sol... » Et, sur ces mots, j'aide la jeune femme à se lever, l'accompagnant jusqu'à son lit. Je l'incite ensuite à s'asseoir dessus, l'aidant à retirer sa veste, avant de lui tendre de nouveau le verre d'eau.