Jeunesse réconciliée à l'ivresse (ft. Lee Jae Hyuk)
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Jeunesse réconciliée à l'ivresse (ft. Lee Jae Hyuk) | Mar 15 Jan - 23:54 Citer EditerSupprimer
Jeunesse réconciliée à l’ivresse
LEE JAE HYUK & PARK EUN KI
L’endurance n’était clairement pas l’une de ses principales qualités. Pourtant, Eun Ki avait envie de courir, pour aller plus vite mais il y avait trop de monde autour d’elle, et elle ne voulait bousculer personne. Elle se contentait donc de marcher vite et de se faufiler dès qu’elle apercevait une assez grande ouverture pour son corps. Elle accélérait alors dans ces moments-là, laissant une brûlure atroce lui mordre ses mollets donc elle ne se souciait pas.
Elle se permit de ralentir et de regagner une démarche normale uniquement lorsqu’elle eut aperçue l’enseigne de l’Epsilon, afin de chercher un visage familier.
Il y a maintenant un quart d’heure, elle avait reçu un appel d’un de ses amis de qui elle n’avait pas eu de nouvelles depuis quelques semaines. Deux semaines avant ses examens, elle avait envoyé un message à ses proches, les prévenant qu’elle ne sortirait plus pour réviser, et qu’elle ne répondrait qu’aux messages importants. Son ami avait pensé que sa rupture pendant cette période n’était pas une situation urgente, et ne lui en avait donc pas parlé avant ce soir-là, alors qu’il se trouvait dans ce bar, à boire plus que de raison, seul. Il ne lui avait lâché que quelques phrases mais cela avait suffi à l’inquiéter alors elle lui avait donné des conseils : ne plus commander, ne parler à personne autour de lui et l’attendre devant le bar.
Elle savait qu’il pourrait avoir envie de boire encore, et elle s’était mise en tête qu’elle allait l’accompagner, mais le savoir boire seul l’inquiétait beaucoup trop. Et elle ne tenait pas à ce qu’il finisse une autre fois au commissariat de police du quartier.
En plus de l’inquiétude, elle se sentait aussi coupable. Coupable parce qu’elle l’avait laissée tomber quand il avait besoin de ses amis ; parce qu’elle avait dit vouloir se couper du monde pendant ses semaines de révision ; parce qu’elle ne lui avait pas montré à quel point il était important pour elle, sinon il l’aurait contacté ; parce qu’il n’avait pas eu de soutien ; parce qu’elle était son amie, tout simplement, que celui-ci allait mal et qu’elle avait failli à son devoir. Elle s’en voulait énormément. Tellement, qu’elle finit par ressentir une pointe dans sa poitrine, en plein milieu de son thorax. A chaque inspiration, elle avait l’impression qu’on lui enfonçait une très longue aiguille, et à chaque expiration, qu’on la lui retirait. Elle ne la sentait plus uniquement lorsqu’elle cessait de respirer, mais pour des questions de survie, elle ne pouvait pas s’arrêter.
Et cette douleur grandit encore quand elle ne vit pas son ami devant le bar. Elle lui avait dit de l’attendre dehors, pour ne pas qu’il boive encore plus en son absence. Boire seul était dangereux, et pour lui, et pour les autres. Cette fois-ci, tout son thorax se sentait comprimé, elle avait l’impression que son corps était trop petit pour elle, d’étouffer de l’intérieur et qu’on lui compressait la cage thoracique. Sa respiration s’accélérait, lui faisant sentir cette pointe à chaque inspiration et elle ressentait des palpitations cardiaques. Elle n’avait ni pathologie pulmonaire ou cardiaque, elle le savait, c’est pourquoi elle se répétait en boucle qu’il fallait juste qu’elle se calme, tout en se recroquevillant sur elle-même pour limiter au maximum d’étendre sa cage thoracique.
Ces névralgies intercostales s’installaient très rapidement dans son corps, dès qu’elle ressentait fortement le combo extrême : angoisse, inquiétude et culpabilité. Elle savait que toutes ses douleurs physiques étaient le fruit de souffrances psychologiques, de tortures qu’elle s’infligeait seule. C’est pourquoi elles s’installaient assez longtemps dans son corps, et elle n’avait pas de traitement sur la longue durée.
Elle se saisit donc d’un paquet blanc et rouge de sa poche, qu’elle se hâta d’ouvrir pour en sortir l’une de ses solutions temporaires. Elle savait que dans dix ans, elle le regretterait, mais aujourd’hui, c’était d’un tel soutien qu’elle ne se souciait pas des problèmes que cela lui amènerait, ni de l’endroit où elle se trouvait. Elle alluma sa cigarette.
Elle se fichait des personnes qui se trouvait autour d’elle lors des premières inspirations. La nicotine qui gagnait son cerveau lui permettait de relâcher un peu la pression, parce qu’elle tentait de se convaincre sur son goût, sur la fumée grisâtre et odorante qui s’en échappait. Seulement, quand elle se redressa un peu, qu’il ne lui en restait plus qu’un quart, elle prit enfin conscience qu’elle était assez mal regardée par moment. Elle hésita à la jeter, après tout, il ne lui en restait peu, mais elle ne put pas. C’était son seul moyen de ne pas céder à une crise de panique, en plein milieu de cette rue.
Pour se donner une contenance et ne plus croiser les regards des passants, elle sortit son téléphone. A peine son écran s’alluma qu’un sentiment de soulagement gagna chaque cellule de son être. Elle avait un message d’un autre de ses amis qui la prévenait qu’il avait prit en charge celui qui l’avait contacté. Apparemment, il avait appelé différentes personnes et elle n’avait pas été assez rapide, mais cela lui importait peu oui. Finalement, elle se retrouvait devant ce bar seule, mais ce n’était rien, parce que son ami était en sécurité, sous l’aile d’un type bien, qu’il le soutiendrait comme il le devrait.
Sa cigarette finie, Eun Ki la jeta, la main tremblante et ses douleurs physiques atténuées mais toujours présentes. A chaque inspiration, elle souffrait mais plus rien ne comptait à présent, ses douleurs personnelles, ses souffrances qui la torturaient jour et nuit, elle était capable de le supporter. A partir du moment où les personnes qu’elle aimait était en sécurité, elle serait forte, elle réussirait à endurer tout ça cent ans encore.
Alors, c’est avec un sourire aux lèvres, et le pas le plus léger qu’elle puisse avoir à ce moment-là, qu’elle entra dans ce bar, seule. Elle avait l’ambition de boire, pour alléger encore, voire même endormir ses douleurs. Sauf que seule, ce n’était vraiment pas une bonne idée, alors elle laissa ses yeux se balader sur les visages des personnes présentes, dans l’espoir de trouver une âme aussi solitaire qu’elle en cette soirée, à qui ils se partageraient toute leur vie, c’est-à-dire leurs peurs, leurs angoisses, leurs ambitions, leurs secrets, leurs hontes. Tout ce qui les définissent mais qui demeurent invisibles.
Sauf que son regard finit par s’accrocher à un visage. Mais, ce visage n’était pas celui d’un inconnu. Quoi que, en s’y penchant, l’homme qu’elle voyait, après des années sans lui parler, elle ne le connaissait plus. La personne sur cette Terre qui l’avait certainement le plus comprise. A l’inverse, c’était aussi l’individu qui avait été le plus proche d’elle mais qui en réalité ne l’avait jamais vraiment connu. Enfin, c’est ce dont elle avait essayé de se convaincre, tout ce temps passé sans lui.
Eun Ki finit par sortir de sa transe alors qu’elle avait fixé son profil un petit moment. Pas longtemps tout de même, enfin, elle avait l’impression que ça n’avait duré quelques secondes seulement. Elle se jeta donc à la première place qu’elle voyait et qui lui permettait de l’avoir encore dans son champ visuel. Elle commanda un verre rapidement qui fut vite servi, et commença immédiatement à le boire avant de diriger à nouveau son regard vers l’homme qu’elle avait remarqué, toujours un sourire aux lèvres. Elle se reprit à plusieurs reprises, ne voulant pas donner l’impression d’une immense psychopathe qui le stalkait, alors qu’il était accompagné en plus de cela, et regarda d’autres personnes dans ce bar. Elle souriait assez souvent de manière plus prononcée quand elle croisait d’autres orbes, mais les siennes retombaient inlassablement sur Jae Hyuk.
Elle se permit de ralentir et de regagner une démarche normale uniquement lorsqu’elle eut aperçue l’enseigne de l’Epsilon, afin de chercher un visage familier.
Il y a maintenant un quart d’heure, elle avait reçu un appel d’un de ses amis de qui elle n’avait pas eu de nouvelles depuis quelques semaines. Deux semaines avant ses examens, elle avait envoyé un message à ses proches, les prévenant qu’elle ne sortirait plus pour réviser, et qu’elle ne répondrait qu’aux messages importants. Son ami avait pensé que sa rupture pendant cette période n’était pas une situation urgente, et ne lui en avait donc pas parlé avant ce soir-là, alors qu’il se trouvait dans ce bar, à boire plus que de raison, seul. Il ne lui avait lâché que quelques phrases mais cela avait suffi à l’inquiéter alors elle lui avait donné des conseils : ne plus commander, ne parler à personne autour de lui et l’attendre devant le bar.
Elle savait qu’il pourrait avoir envie de boire encore, et elle s’était mise en tête qu’elle allait l’accompagner, mais le savoir boire seul l’inquiétait beaucoup trop. Et elle ne tenait pas à ce qu’il finisse une autre fois au commissariat de police du quartier.
En plus de l’inquiétude, elle se sentait aussi coupable. Coupable parce qu’elle l’avait laissée tomber quand il avait besoin de ses amis ; parce qu’elle avait dit vouloir se couper du monde pendant ses semaines de révision ; parce qu’elle ne lui avait pas montré à quel point il était important pour elle, sinon il l’aurait contacté ; parce qu’il n’avait pas eu de soutien ; parce qu’elle était son amie, tout simplement, que celui-ci allait mal et qu’elle avait failli à son devoir. Elle s’en voulait énormément. Tellement, qu’elle finit par ressentir une pointe dans sa poitrine, en plein milieu de son thorax. A chaque inspiration, elle avait l’impression qu’on lui enfonçait une très longue aiguille, et à chaque expiration, qu’on la lui retirait. Elle ne la sentait plus uniquement lorsqu’elle cessait de respirer, mais pour des questions de survie, elle ne pouvait pas s’arrêter.
Et cette douleur grandit encore quand elle ne vit pas son ami devant le bar. Elle lui avait dit de l’attendre dehors, pour ne pas qu’il boive encore plus en son absence. Boire seul était dangereux, et pour lui, et pour les autres. Cette fois-ci, tout son thorax se sentait comprimé, elle avait l’impression que son corps était trop petit pour elle, d’étouffer de l’intérieur et qu’on lui compressait la cage thoracique. Sa respiration s’accélérait, lui faisant sentir cette pointe à chaque inspiration et elle ressentait des palpitations cardiaques. Elle n’avait ni pathologie pulmonaire ou cardiaque, elle le savait, c’est pourquoi elle se répétait en boucle qu’il fallait juste qu’elle se calme, tout en se recroquevillant sur elle-même pour limiter au maximum d’étendre sa cage thoracique.
Ces névralgies intercostales s’installaient très rapidement dans son corps, dès qu’elle ressentait fortement le combo extrême : angoisse, inquiétude et culpabilité. Elle savait que toutes ses douleurs physiques étaient le fruit de souffrances psychologiques, de tortures qu’elle s’infligeait seule. C’est pourquoi elles s’installaient assez longtemps dans son corps, et elle n’avait pas de traitement sur la longue durée.
Elle se saisit donc d’un paquet blanc et rouge de sa poche, qu’elle se hâta d’ouvrir pour en sortir l’une de ses solutions temporaires. Elle savait que dans dix ans, elle le regretterait, mais aujourd’hui, c’était d’un tel soutien qu’elle ne se souciait pas des problèmes que cela lui amènerait, ni de l’endroit où elle se trouvait. Elle alluma sa cigarette.
Elle se fichait des personnes qui se trouvait autour d’elle lors des premières inspirations. La nicotine qui gagnait son cerveau lui permettait de relâcher un peu la pression, parce qu’elle tentait de se convaincre sur son goût, sur la fumée grisâtre et odorante qui s’en échappait. Seulement, quand elle se redressa un peu, qu’il ne lui en restait plus qu’un quart, elle prit enfin conscience qu’elle était assez mal regardée par moment. Elle hésita à la jeter, après tout, il ne lui en restait peu, mais elle ne put pas. C’était son seul moyen de ne pas céder à une crise de panique, en plein milieu de cette rue.
Pour se donner une contenance et ne plus croiser les regards des passants, elle sortit son téléphone. A peine son écran s’alluma qu’un sentiment de soulagement gagna chaque cellule de son être. Elle avait un message d’un autre de ses amis qui la prévenait qu’il avait prit en charge celui qui l’avait contacté. Apparemment, il avait appelé différentes personnes et elle n’avait pas été assez rapide, mais cela lui importait peu oui. Finalement, elle se retrouvait devant ce bar seule, mais ce n’était rien, parce que son ami était en sécurité, sous l’aile d’un type bien, qu’il le soutiendrait comme il le devrait.
Sa cigarette finie, Eun Ki la jeta, la main tremblante et ses douleurs physiques atténuées mais toujours présentes. A chaque inspiration, elle souffrait mais plus rien ne comptait à présent, ses douleurs personnelles, ses souffrances qui la torturaient jour et nuit, elle était capable de le supporter. A partir du moment où les personnes qu’elle aimait était en sécurité, elle serait forte, elle réussirait à endurer tout ça cent ans encore.
Alors, c’est avec un sourire aux lèvres, et le pas le plus léger qu’elle puisse avoir à ce moment-là, qu’elle entra dans ce bar, seule. Elle avait l’ambition de boire, pour alléger encore, voire même endormir ses douleurs. Sauf que seule, ce n’était vraiment pas une bonne idée, alors elle laissa ses yeux se balader sur les visages des personnes présentes, dans l’espoir de trouver une âme aussi solitaire qu’elle en cette soirée, à qui ils se partageraient toute leur vie, c’est-à-dire leurs peurs, leurs angoisses, leurs ambitions, leurs secrets, leurs hontes. Tout ce qui les définissent mais qui demeurent invisibles.
Sauf que son regard finit par s’accrocher à un visage. Mais, ce visage n’était pas celui d’un inconnu. Quoi que, en s’y penchant, l’homme qu’elle voyait, après des années sans lui parler, elle ne le connaissait plus. La personne sur cette Terre qui l’avait certainement le plus comprise. A l’inverse, c’était aussi l’individu qui avait été le plus proche d’elle mais qui en réalité ne l’avait jamais vraiment connu. Enfin, c’est ce dont elle avait essayé de se convaincre, tout ce temps passé sans lui.
Eun Ki finit par sortir de sa transe alors qu’elle avait fixé son profil un petit moment. Pas longtemps tout de même, enfin, elle avait l’impression que ça n’avait duré quelques secondes seulement. Elle se jeta donc à la première place qu’elle voyait et qui lui permettait de l’avoir encore dans son champ visuel. Elle commanda un verre rapidement qui fut vite servi, et commença immédiatement à le boire avant de diriger à nouveau son regard vers l’homme qu’elle avait remarqué, toujours un sourire aux lèvres. Elle se reprit à plusieurs reprises, ne voulant pas donner l’impression d’une immense psychopathe qui le stalkait, alors qu’il était accompagné en plus de cela, et regarda d’autres personnes dans ce bar. Elle souriait assez souvent de manière plus prononcée quand elle croisait d’autres orbes, mais les siennes retombaient inlassablement sur Jae Hyuk.
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Re: Jeunesse réconciliée à l'ivresse (ft. Lee Jae Hyuk) | Sam 26 Jan - 15:43 Citer EditerSupprimer
Jeunesse réconciliée à l’ivresse
LEE JAE HYUK & PARK EUN KI
L’Epsilon. Bar situé dans le quartier d’Hongdae, quartier privilégié des étrangers. Les étrangers, des inconnus qui n’auraient que faire de la tête d’un ex-héritier chaebol ou de l’étudiant le plus populaire de sa promo. Les buveurs qui venaient par là ne se souciaient pas du monde extérieur, tout ce qui leur importaient était de s’amuser, se retrouver, oublier, rire. Légèrement, en tout liberté. Perdu dans l’immense Séoul, un endroit où il pourrait être lui-même, un refuge dans la nuit, attirant par ses néons les gens comme des papillons. On ne les jugerait pas pour une main caressante, un geste un peu trop intime. Le reste du monde s’en foutait, ils pouvaient enfin être à deux sans se soucier des regards curieux, des connaissances rencontrées fortuitement. Certes, quelques étudiants pouvaient décider d’aller le même jour au même moment dans le même bar parmi tant d’autres possibilités d’horaires, de dates et de lieux infinis dans la capitale qui ne dort pas. Mais les chances étaient infimes, n’est-ce pas ? Si un visage connu faisait son apparition, alors ils ne pourraient pas s’en vouloir, ce serait un coup du destin. Après tout, ils voulaient avoir ce droit de pouvoir sortir prendre un verre ensemble, de se plaire et de se tourner autour. Comme n’importe qui. Comme tous ses garçons et ses filles qui se frottaient les uns aux autres, qui s’offraient un coup. Pourquoi eux le pouvaient-ils et pourquoi lui était anxieux à l’idée que quelqu’un comprenne les séduisants regards que son beau danseur lui jetaient ? Il devrait, lui aussi, avoir ce privilège. Utopie. Est-ce que seulement de son vivant la République de Corée du Sud accepterait un tel comportement ? Il en doutait fortement et sa tristesse le noyait un peu plus à chaque rencontre hasardeuse ou programmée avec Min Sang..
Dans les dramas, soudainement, une main se glissait dans l’autre alors que les deux protagonistes marchaient tranquillement dans la rue. Les leurs resteraient cachés au fond de leur poche. Aucun d’eux ne pouvaient se permettre que de telles rumeurs traînent. L’indépendance qu’il avait acquis à force de confrontations, d’efforts et d’années de souffrances silencieuses, partirait en fumée. Parfois il se demandait si un garçon valait se sacrifice mais il en avait marre de retenir sa respiration, de ne faire que de ricocher sur l’eau pour ne pas faire d’éclaboussure. Il voulait vivre. Jaehyuk avait réussi à obtenir de son père ce droit fondamental, à certaines conditions, il les connaissait que trop bien. Le grand PDG Lee ne resterait jamais tranquille s’il apprenait la véritable nature de son fils. Par honneur et puis par réputation. Un scandale dans les médias terniraient l’image de l’entreprise ; c’est pour cela que le casier judiciaire de Jaesang était resté blanc comme neige toutes ses années et que son grand-frère devait désormais et malgré lui régler ce fait avec sa conscience. S’il était capable de faire ça à son fils aîné, que lui arriverait-il ? Serait-il enfermé dans un donjon pour le restant de ces jours ? Marié de force à une jeune et riche demoiselle subissant le même destin ? Le paternel était à tenir à l’écart de sa vie sentimental. Mais qu’en était-il des autres ? Ceux qu’il ne croiserait qu’une fois dans sa vie mais qui pour un geste tendre la lui prendrait ? Un frisson lui parcourut l’échine. Son visage ferma. Il ne cessait d’y penser depuis la fois où il avait surpris Minsang en pleine répétition. Depuis son pouce qui avait caressé son épiderme endolori. Son cerveau se pourrissait de peurs, d’indécisions, d’angoisses, de doutes. Il se savait plus fort que ça et se voir atteindre par si stupides émotions le remettait sérieusement en question. Il perdait toute confiance en lui.
Un sourire empli de tous ses désirs se plaça dans son champ de vision et lui fit oublier toutes pensées négatives en une fraction de seconde. Qu’est-ce qu’il s’en fichait bien de tout ça à ce moment même. La seule personne qui accaparait toute sa tête, bien souvent contre son gré mais avec plaisir, se trouvait devant, proche, il pouvait presque sentir son souffle soulever délicatement les mèches de cheveux qui tombaient sur son visage. Il n’avait à se convaincre de rien du tout en sa présence car il avait la solution, son crush représentait une sécurité absolue en ces lieux. Une bulle protectrice s’était emparé d’eux et le reste de cette population alcoolisée ne souhaitait même pas leur prêter attention. S’il avait su que le plus grand danger était justement l’homme à ses côtés, celui dont l’aura aveuglait Jae Hyuk, empêchant sa clairvoyance de comprendre le sombre dessein qu’il lui avait réservé. Comme si ses sens étaient atrophiés, c’est d’une autre silhouette familière, qui un jour lui avait paru si réconfortante, que vint une terreur incontrôlable qui lui glaça les os. Jae Hyuk n’aurait pas pu croiser pire personne en cette douce soirée d’hiver. Il se pétrifia sur place, incapable de détourner son attention de la jeune personne qui venait de se frayer un chemin jusqu’au bar. Seulement quelques mètres les séparait, ses yeux balayaient les environs. Dans quelques secondes ils rencontreraient le visage familier de son ancien meilleur ami. Il ne savait pas ce qui lui faisait le plus peur, de devoir se confronter à la personne qu’il avait soigneusement évité pendant des années ou qu’elle comprenne le petit jeu entre les deux hommes. Soudainement, son père qui était bien loin de lui venait de se trouver une espionne de qualité pour lui faire rapport du plus gros secret de son fils chéri. Premier coup d’oeil. Son expression ne lui laissa pas d’autre choix. Il devait fait partir Minsang le plus vite possible de ce foutu bar. Malgré les années, elle n’avait pas mis une demi seconde à replacer leurs souvenirs douloureux sur sa figure. Naïvement il avait espéré qu’elle n’y arriverait pas alors que son frère qui ne l’avait connu qu’enfant avait su reconnaître le Jae Hyuk adulte en quelques instants. Il se mit à s’insulter de son imprudence dans toutes les langues qu’il connaissait et la liste était longue. Son cerveau de génie essaye de trouver un échappatoire en quelques instants mais sa consommation précédente rendait chaque scénario digne d’un James Bond.
Il n’avait pas le choix. Son iris ne pouvait se détourner, malgré ses efforts, de la désormais adulte Park Eun Ki. Min Sang n’était désormais plus à ses côtés et il le regrettait un peu. Avec lui était parti ce sentiment prisé de quiétude. Quelle âge avait-elle ? Les dernières paroles qu’ils avaient échangé, loin d’être tendres, remontaient à quelques mois avant que Jae Hyuk n’intègre la Yonsei. Si elle avait su qu’il avait changé d’université, y serait-elle venue ? Ou y était-elle entrée pour cette raison ? Oh que oui, il l’avait déjà croisé dans le dédale de couloirs de l’université, et à chaque fois, il avait réussi à fuir. Nonobstant ces honteux moments, les deux jeunes gens se fixaient dans le blanc des yeux. Une pointe d’égo parla pour lui, l’un des deux se devaient de réagir. Allait-il encore être lâche ? Non. Un pied gauche, puis un pied droit. Pas à pas, il se surprit à avancer vers elle. Un flot de regrets longtemps conservés dans les dernières noirceurs de son cœur remonta dans ses tripes. Il était peut-être temps de soigner cette plaie suintante avant qu’on ne l’ampute définitivement d’une partie de lui-même, de sa vie, de Park Eun Ki.
Dans les dramas, soudainement, une main se glissait dans l’autre alors que les deux protagonistes marchaient tranquillement dans la rue. Les leurs resteraient cachés au fond de leur poche. Aucun d’eux ne pouvaient se permettre que de telles rumeurs traînent. L’indépendance qu’il avait acquis à force de confrontations, d’efforts et d’années de souffrances silencieuses, partirait en fumée. Parfois il se demandait si un garçon valait se sacrifice mais il en avait marre de retenir sa respiration, de ne faire que de ricocher sur l’eau pour ne pas faire d’éclaboussure. Il voulait vivre. Jaehyuk avait réussi à obtenir de son père ce droit fondamental, à certaines conditions, il les connaissait que trop bien. Le grand PDG Lee ne resterait jamais tranquille s’il apprenait la véritable nature de son fils. Par honneur et puis par réputation. Un scandale dans les médias terniraient l’image de l’entreprise ; c’est pour cela que le casier judiciaire de Jaesang était resté blanc comme neige toutes ses années et que son grand-frère devait désormais et malgré lui régler ce fait avec sa conscience. S’il était capable de faire ça à son fils aîné, que lui arriverait-il ? Serait-il enfermé dans un donjon pour le restant de ces jours ? Marié de force à une jeune et riche demoiselle subissant le même destin ? Le paternel était à tenir à l’écart de sa vie sentimental. Mais qu’en était-il des autres ? Ceux qu’il ne croiserait qu’une fois dans sa vie mais qui pour un geste tendre la lui prendrait ? Un frisson lui parcourut l’échine. Son visage ferma. Il ne cessait d’y penser depuis la fois où il avait surpris Minsang en pleine répétition. Depuis son pouce qui avait caressé son épiderme endolori. Son cerveau se pourrissait de peurs, d’indécisions, d’angoisses, de doutes. Il se savait plus fort que ça et se voir atteindre par si stupides émotions le remettait sérieusement en question. Il perdait toute confiance en lui.
Un sourire empli de tous ses désirs se plaça dans son champ de vision et lui fit oublier toutes pensées négatives en une fraction de seconde. Qu’est-ce qu’il s’en fichait bien de tout ça à ce moment même. La seule personne qui accaparait toute sa tête, bien souvent contre son gré mais avec plaisir, se trouvait devant, proche, il pouvait presque sentir son souffle soulever délicatement les mèches de cheveux qui tombaient sur son visage. Il n’avait à se convaincre de rien du tout en sa présence car il avait la solution, son crush représentait une sécurité absolue en ces lieux. Une bulle protectrice s’était emparé d’eux et le reste de cette population alcoolisée ne souhaitait même pas leur prêter attention. S’il avait su que le plus grand danger était justement l’homme à ses côtés, celui dont l’aura aveuglait Jae Hyuk, empêchant sa clairvoyance de comprendre le sombre dessein qu’il lui avait réservé. Comme si ses sens étaient atrophiés, c’est d’une autre silhouette familière, qui un jour lui avait paru si réconfortante, que vint une terreur incontrôlable qui lui glaça les os. Jae Hyuk n’aurait pas pu croiser pire personne en cette douce soirée d’hiver. Il se pétrifia sur place, incapable de détourner son attention de la jeune personne qui venait de se frayer un chemin jusqu’au bar. Seulement quelques mètres les séparait, ses yeux balayaient les environs. Dans quelques secondes ils rencontreraient le visage familier de son ancien meilleur ami. Il ne savait pas ce qui lui faisait le plus peur, de devoir se confronter à la personne qu’il avait soigneusement évité pendant des années ou qu’elle comprenne le petit jeu entre les deux hommes. Soudainement, son père qui était bien loin de lui venait de se trouver une espionne de qualité pour lui faire rapport du plus gros secret de son fils chéri. Premier coup d’oeil. Son expression ne lui laissa pas d’autre choix. Il devait fait partir Minsang le plus vite possible de ce foutu bar. Malgré les années, elle n’avait pas mis une demi seconde à replacer leurs souvenirs douloureux sur sa figure. Naïvement il avait espéré qu’elle n’y arriverait pas alors que son frère qui ne l’avait connu qu’enfant avait su reconnaître le Jae Hyuk adulte en quelques instants. Il se mit à s’insulter de son imprudence dans toutes les langues qu’il connaissait et la liste était longue. Son cerveau de génie essaye de trouver un échappatoire en quelques instants mais sa consommation précédente rendait chaque scénario digne d’un James Bond.
Il n’avait pas le choix. Son iris ne pouvait se détourner, malgré ses efforts, de la désormais adulte Park Eun Ki. Min Sang n’était désormais plus à ses côtés et il le regrettait un peu. Avec lui était parti ce sentiment prisé de quiétude. Quelle âge avait-elle ? Les dernières paroles qu’ils avaient échangé, loin d’être tendres, remontaient à quelques mois avant que Jae Hyuk n’intègre la Yonsei. Si elle avait su qu’il avait changé d’université, y serait-elle venue ? Ou y était-elle entrée pour cette raison ? Oh que oui, il l’avait déjà croisé dans le dédale de couloirs de l’université, et à chaque fois, il avait réussi à fuir. Nonobstant ces honteux moments, les deux jeunes gens se fixaient dans le blanc des yeux. Une pointe d’égo parla pour lui, l’un des deux se devaient de réagir. Allait-il encore être lâche ? Non. Un pied gauche, puis un pied droit. Pas à pas, il se surprit à avancer vers elle. Un flot de regrets longtemps conservés dans les dernières noirceurs de son cœur remonta dans ses tripes. Il était peut-être temps de soigner cette plaie suintante avant qu’on ne l’ampute définitivement d’une partie de lui-même, de sa vie, de Park Eun Ki.
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Re: Jeunesse réconciliée à l'ivresse (ft. Lee Jae Hyuk) | Jeu 7 Fév - 14:53 Citer EditerSupprimer
Jeunesse réconciliée à l’ivresse
LEE JAE HYUK & PARK EUN KI
Avec tous les efforts du monde, elle cherchait des qualités à tout ce que ses yeux rencontraient, que ce soit des visages d’inconnus qui se fichaient totalement d’elle ou d’autres qui la fixaient avec insistance, prêt à tenter leur chance au moindre signe d’accord de sa part ; même les objets les plus insignifiants finissaient par avoir leur part de beauté. C’est donc après avoir longuement détaillé un des tabourets posés devant le bar qu’elle releva les yeux vers l’homme qu’elle trouvait, et de loin, le plus beau de ce bar.
Il lui avait manqué, et elle ne se rendait compte que maintenant, alors qu’elle venait de le voir. Enfin, c’était en réalité une demi-découverte puisqu’il lui avait manqué pendant des semaines après chacune de leurs disputes mais cela faisait maintenant longtemps qu’ils ne s’étaient plus vus ou parlés. Elle avait réussi à combler le trou qu’il avait laissé dans sa vie par d’autres personnes, par d’autres rencontres, par des soirées où les douleurs qui la terrassaient s’évanouissaient enfin. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas déverrouillé son téléphone rapidement pour l’appeler à chaque fois qu’elle recevait une bonne nouvelle. Ce réflexe, qu’elle aurait même qualifié d’instinct parfois, avait disparu, elle l’avait éteint. Seuls restes de lui dans sa vie, les souvenirs de chaque dispute, des voix qui s’élèvent, de chacune des vérités qui se sont envoyées à la figure. Ces souvenirs qui reviennent la hanté pendant ses insomnies, pendant ses crises d’angoisse. Assez souvent, elle s’était persuadée seule que si les souvenirs douloureux revenaient inconsciemment dans son esprit pendant les pires moments de sa vie c’est qu’il n’avait eu qu’un effet destructeur dans sa propre vie mais maintenant qu’elle le retrouvait, elle n’arrivait plus qu’à se souvenir des bons moments. Elle était face à une chance incroyable, de le croiser par hasard, quand par pure coïncidence son pote qu’elle aurait dû aider en urgence avait trouvé une solution alternative. Et oui, il lui manquait encore, il n’avait jamais cessé de lui manquer.
Si elle avait opté pour diverses solutions de pseudo remplacement, rien ni personne n’avait prit sa place. Depuis leur enfance, leur vie était partagée alors il avait une place sur-mesure dans la sienne. Cela explique donc que personne n’ait jamais réussi à combler le trou qu’il y avait laissé. Elle avait raconté des brides de sa vie à d’autres, mais seul lui en connaissait la totalité. Quoique. La dernière lui revint en mémoire, sous forme de flash dans sa tête. La tête baissée vers son verre, elle repensait à ses derniers mots. Non. Il ne la connaissait pas, enfin, il ne cherchait plus à comprendre qui elle était. Elle n’avait pas été tendre non plus avec lui, mais elle ne savait pas, et ne saurait peut-être jamais, l’influence de leur dispute sur lui. Alors qu’elle, elle savait à quel point chaque minute de sa vie était capable d’alimenter ses démons, de la rendre faible et vulnérable. Elle n’avait pas vraiment connu de gros coups durs dans sa vie comme lui, c’est pourquoi elle considérait que sa perte était l’une des plus marquantes. Cette énième dispute, cet énième éloignement, cela la faisait culpabiliser : elle n’était pas quelqu’un qu’il voulait avoir dans sa vie ; elle n’avait jamais été l’amie dont il avait besoin ; elle n’était plus la fille qui méritait son amitié et son attention ; elle n’avait pas été à la hauteur.
Elle n’était qu’une merde.
Une sombre personne qui n’était même pas légitime de se plaindre et de pleurer son départ parce que tout était de sa faute. Elle n’était pas une bonne personne, elle n’avait su se remettre suffisamment en question pour le garder près d’elle, elle la personne dont elle avait définitivement besoin pour aller bien et elle, la personne dont il avait besoin pour aller ne serait-ce qu’un peu mieux, pour ne pas être seul. Quand il avait besoin de son soutien, elle l’avait lâché, et elle avait le sentiment que c’était un peu plus tôt que lui, pour anticiper, pour réussir à trouver des personnes qui pourraient l’accompagner, qui feraient qu’elle ne serait plus seule, parce qu’après tout, c’était l’une des ses plus grosses angoisses, depuis toutes petites. Elle lui avait fait subir ce qu’elle, elle n’aurait pas voulu subir, ce qu’elle avait peur de combattre.
Une lâche, une égoïste, voilà ce qu’elle était. Une personne à qui personne ne devrait faire confiance.
Et voilà qu’une crise d’angoisse commençait à naître. Le poids dans sa poitrine qui l’oppressait et cette pointe qui la poignardait en plein du thorax revenait à la charge, plus douloureuse que jamais. Il fallait qu’elle l’arrête avant que ça ne s’aggrave. Elle savait camoufler ce mal-être intérieur, elle réussissait à bluffer sa mère, son frère et tous ses amis. Elle releva la tête, pour ne se concentrer que sur autre chose mais ce qu’elle vit la fit trembler. Il l’avait vu, s’était levé et l’approchait. Mais il ne devrait pas, pas encore, pas une nouvelle fois. Néanmoins, elle le voyait aussi hésitant qu’elle, tout aussi perdu. Il ne devait pas. Il n’y était pour rien. Tout était de la faute de sa personne merdique et pourrie. Elle n’était plus égoïste, elle l’aimait trop pour le blesser une nouvelle fois encore, elle devait agir avant lui. Alors, quand il fut assez proche d’elle, elle ouvrit enfin la bouche pour ne parler qu’à voix basse.
« Ignore moi. »
Pour son propre bien, pour son bonheur. Parce qu’il a dû s’en sortir, il s’en sort toujours, parce que il est trop bien pour elle. Parce que je t’aime encore.
Il lui avait manqué, et elle ne se rendait compte que maintenant, alors qu’elle venait de le voir. Enfin, c’était en réalité une demi-découverte puisqu’il lui avait manqué pendant des semaines après chacune de leurs disputes mais cela faisait maintenant longtemps qu’ils ne s’étaient plus vus ou parlés. Elle avait réussi à combler le trou qu’il avait laissé dans sa vie par d’autres personnes, par d’autres rencontres, par des soirées où les douleurs qui la terrassaient s’évanouissaient enfin. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas déverrouillé son téléphone rapidement pour l’appeler à chaque fois qu’elle recevait une bonne nouvelle. Ce réflexe, qu’elle aurait même qualifié d’instinct parfois, avait disparu, elle l’avait éteint. Seuls restes de lui dans sa vie, les souvenirs de chaque dispute, des voix qui s’élèvent, de chacune des vérités qui se sont envoyées à la figure. Ces souvenirs qui reviennent la hanté pendant ses insomnies, pendant ses crises d’angoisse. Assez souvent, elle s’était persuadée seule que si les souvenirs douloureux revenaient inconsciemment dans son esprit pendant les pires moments de sa vie c’est qu’il n’avait eu qu’un effet destructeur dans sa propre vie mais maintenant qu’elle le retrouvait, elle n’arrivait plus qu’à se souvenir des bons moments. Elle était face à une chance incroyable, de le croiser par hasard, quand par pure coïncidence son pote qu’elle aurait dû aider en urgence avait trouvé une solution alternative. Et oui, il lui manquait encore, il n’avait jamais cessé de lui manquer.
Si elle avait opté pour diverses solutions de pseudo remplacement, rien ni personne n’avait prit sa place. Depuis leur enfance, leur vie était partagée alors il avait une place sur-mesure dans la sienne. Cela explique donc que personne n’ait jamais réussi à combler le trou qu’il y avait laissé. Elle avait raconté des brides de sa vie à d’autres, mais seul lui en connaissait la totalité. Quoique. La dernière lui revint en mémoire, sous forme de flash dans sa tête. La tête baissée vers son verre, elle repensait à ses derniers mots. Non. Il ne la connaissait pas, enfin, il ne cherchait plus à comprendre qui elle était. Elle n’avait pas été tendre non plus avec lui, mais elle ne savait pas, et ne saurait peut-être jamais, l’influence de leur dispute sur lui. Alors qu’elle, elle savait à quel point chaque minute de sa vie était capable d’alimenter ses démons, de la rendre faible et vulnérable. Elle n’avait pas vraiment connu de gros coups durs dans sa vie comme lui, c’est pourquoi elle considérait que sa perte était l’une des plus marquantes. Cette énième dispute, cet énième éloignement, cela la faisait culpabiliser : elle n’était pas quelqu’un qu’il voulait avoir dans sa vie ; elle n’avait jamais été l’amie dont il avait besoin ; elle n’était plus la fille qui méritait son amitié et son attention ; elle n’avait pas été à la hauteur.
Elle n’était qu’une merde.
Une sombre personne qui n’était même pas légitime de se plaindre et de pleurer son départ parce que tout était de sa faute. Elle n’était pas une bonne personne, elle n’avait su se remettre suffisamment en question pour le garder près d’elle, elle la personne dont elle avait définitivement besoin pour aller bien et elle, la personne dont il avait besoin pour aller ne serait-ce qu’un peu mieux, pour ne pas être seul. Quand il avait besoin de son soutien, elle l’avait lâché, et elle avait le sentiment que c’était un peu plus tôt que lui, pour anticiper, pour réussir à trouver des personnes qui pourraient l’accompagner, qui feraient qu’elle ne serait plus seule, parce qu’après tout, c’était l’une des ses plus grosses angoisses, depuis toutes petites. Elle lui avait fait subir ce qu’elle, elle n’aurait pas voulu subir, ce qu’elle avait peur de combattre.
Une lâche, une égoïste, voilà ce qu’elle était. Une personne à qui personne ne devrait faire confiance.
Et voilà qu’une crise d’angoisse commençait à naître. Le poids dans sa poitrine qui l’oppressait et cette pointe qui la poignardait en plein du thorax revenait à la charge, plus douloureuse que jamais. Il fallait qu’elle l’arrête avant que ça ne s’aggrave. Elle savait camoufler ce mal-être intérieur, elle réussissait à bluffer sa mère, son frère et tous ses amis. Elle releva la tête, pour ne se concentrer que sur autre chose mais ce qu’elle vit la fit trembler. Il l’avait vu, s’était levé et l’approchait. Mais il ne devrait pas, pas encore, pas une nouvelle fois. Néanmoins, elle le voyait aussi hésitant qu’elle, tout aussi perdu. Il ne devait pas. Il n’y était pour rien. Tout était de la faute de sa personne merdique et pourrie. Elle n’était plus égoïste, elle l’aimait trop pour le blesser une nouvelle fois encore, elle devait agir avant lui. Alors, quand il fut assez proche d’elle, elle ouvrit enfin la bouche pour ne parler qu’à voix basse.
« Ignore moi. »
Pour son propre bien, pour son bonheur. Parce qu’il a dû s’en sortir, il s’en sort toujours, parce que il est trop bien pour elle. Parce que je t’aime encore.
(c) DΛNDELION
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Re: Jeunesse réconciliée à l'ivresse (ft. Lee Jae Hyuk) | Jeu 7 Mar - 19:00 Citer EditerSupprimer
Jeunesse réconciliée à l’ivresse
LEE JAE HYUK & PARK EUN KI
Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Comment osait-elle revenir dans sa vie cette pâle figure du passé ? Le blesser ainsi à nouveau ? Il ne parlait pas de Eun Ki, mais du fantôme de leurs disputes qui accompagnait désormais ce nom aux sonorités si joyeuses autrefois. Les yeux pétillants, les joues encore remplies de la chair infantile, le sourire franc et puis le rouge qui borde peu à peu les pupilles, le violet qui s’installe dans le sillon de ses cernes, le fuschia qui sublime la bouche de l’enfant qui devint presque une adulte. Et lui. Qui ne l’a pas vu grandir, qui ne veut pas la voir mûrir, qui voudrait égoïstement la garder innocente pour qu’elle puisse endiguer leur candeur pour deux. A quoi s’attendait-il exactement ? Il n’était revenu dans sa vie que dans le seul but de les détruire un peu plus que la première fois que leurs destins s’étaient entredéchirés. Chaque contact, chaque confrontation devenant plus lourde et plus violente jusqu’aux mots de trop. Ceux qui les placeraient définitivement loin de la vie de l’autre. Cette phrase qu’il regrettait avoir sorti, cette sentence qu’il regrettait avoir entendu. Il ne savait même pas très bien ce qu’il faisait à venir la voir. Comme s’ils allaient se prendre dans les bras, se payer un verre, mettre tout ça sous le tapis, balayer un peu au dessus et bien rire. C’est lui qui était resté naïf finalement. La demoiselle qu’il approchait, il ne la connaissait pas. Il ne pouvait prétendre le faire. Trop d’années s’étaient écoulés, trop de dunes dans le sablier.
L’alcool du verre qu’il venait de prendre, l’excitation que lui avait provoqué sa rencontre avec Min Sang, ses joues chauffaient sur son visage. Ses membres étaient comme engourdis, chaque mouvement qu’il leur faisait prendre était bien trop fluide, bien trop facile. Il ne s’était même pas rendu compte qu’il était déjà arrivé à destination. Peut être parce qu’elle ne lui laissa pas le temps de parvenir jusqu’à elle. Avant que d’autres dégâts ne puissent être fait, elle tentait de tout arrêter. Comme un : « ça ne sert à rien, ne nous jetons plus de pierres à la figure ». Aucun des ces deux là n’avait l’assureur d’assurer que ça n’allait pas tourner mal. Dans un sens, une discussion n’amènerait qu’à un échec. Un peu de fierté devait rester quelque part au fond de leur cœur, un peu de dignité pour ne pas vouloir totalement aller au champ de bataille, aller se détruire le peu d’amour propre qui leur restait. Jae Hyuk hésita aussi. Elle lui sortit un : « Ignore moi. » et il se dit qu’elle avait raison. Ça ne servait à rien cette histoire. De nouveaux mots n’effaceraient pas les blessures incicatrisables qu’avaient laissé les anciens. A ce stade il aurait pu tourner les talons franchement et ne plus jamais oser s’approcher d’elle. Comme un accord tacite « Nous sommes bien mieux l’un sans l’autre ». Si telle était sa pensée, il l’aurait cru, il l’aurait respecté – enfin – mais elle ne l’entendait pas comme ça. C’était le ton qu’elle avait employé qui l’avait frappé. Elle avait prononcé ces syllabes là : « Ignore moi » comme elle aurait prononcé : « Sauve moi » . Hallucination sonore, peut être était ce les gens autour ? Non, il était sûr de ce qu’il avait entendu et bien aussi sûr de ce qu’il en avait compris.
Et son âme s’en fissura.
Il resta là un instant. Apparence immobile, impassible. A l’intérieur, il pleuvait. Non, s’il te plaît. J’aimerais que tu te portes bien. Prouve moi que j’ai eu tort de te dire que tu courais à ta perte. Sois forte, ignore moi. Parce que moi aussi j’aimerais t’aborder avec ce fond d’orgueil qu’il me reste. Te montrer que je suis devenu quelqu’un que j’aime désormais. Que je suis en paix avec mes démons passés mais au final je suis un peu comme toi n’est-ce pas ? Si ceux d’avant sont retournés brûlés en enfer, je continue de marcher sur des charbons ardents. Chaque pas en avant ne m’apporte que douleur, et l’arrivé me semble toujours plus loin. Parfois, je me désole à croire que je recule mais quand je regarde en arrière je sais que c’est faux. Seulement ai-je encore la force de souffrir ? La force de continuer? Jae Hyuk savaiit que désormais il n’avait plus à avancer seul et cela lui donne le courage nécessaire pour continuer. Il se plaisait à rationaliser, sa vie n’était pas si mal après tout. Beaucoup de gens vivaient des choses bien pires. Était-ce le cas de la jeune femme devant ses yeux qui rencontrait les siens ? Un long souffle s’échappa de ses lèvres. Pas vraiment un soupir, mais un moyen extérioriser la boule qui est venu se former dans ses tripes. Ses mains se serrèrent, son cœur aussi. Après tout ce temps ? Après tout ce qu’ils s’étaient dit ? Sérieusement ? Il s’inquiètait encore pour elle. Comme un idiot. Il l’aimait encore.
« Deux whisky arrangés pour la demoiselle et moi. » lança-t-il au barman d’une voix sans particulière tonalité.
Réminiscence des quelques verres qu’ils avaient partagé ensemble. Des rares soirées où ils étaient restés, bouteilles vidés, sur les hauteurs d’un immeuble, d’une colline, plus près des étoiles et leurs conversations qui se perdaient dans l’infini. Il n’aimait la voir boire que quand il était à ses côtés. C’était encore sûrement un peu le cas aujourd’hui. Le barman leur servit leur verre, il paya en y mettant les formes de politesse, petit sourire courtois. Il s’assit à côté d’elle, dans le silence. Honnêtement, il ne savait pas quoi dire. Son regard s’était détourné, s’était posé sur la limite du comptoir avec le vide, frétillant. Il passa sa main sur sa bouche, symbole de réflexion bien reconnaissable chez le garçon. Il ouvrit la bouche, la referma, se retourna vers elle.
« Je te demande la permission parce que tu as toutes les raisons de me renvoyer bouler. Mais… On peut discuter ? Tranquillement, un peu. Je voudrais au moins savoir si ça va.. »
Il avait parlé avec douceur et des mots choisis parce que curieusement, il avait l’impression que le corps frêle qui se trouvait en face de lui était fait d’une glace qu’un son pouvait briser. Une apparence qui lui fit oublier les premières raisons qui l'avait poussé vers elle.
L’alcool du verre qu’il venait de prendre, l’excitation que lui avait provoqué sa rencontre avec Min Sang, ses joues chauffaient sur son visage. Ses membres étaient comme engourdis, chaque mouvement qu’il leur faisait prendre était bien trop fluide, bien trop facile. Il ne s’était même pas rendu compte qu’il était déjà arrivé à destination. Peut être parce qu’elle ne lui laissa pas le temps de parvenir jusqu’à elle. Avant que d’autres dégâts ne puissent être fait, elle tentait de tout arrêter. Comme un : « ça ne sert à rien, ne nous jetons plus de pierres à la figure ». Aucun des ces deux là n’avait l’assureur d’assurer que ça n’allait pas tourner mal. Dans un sens, une discussion n’amènerait qu’à un échec. Un peu de fierté devait rester quelque part au fond de leur cœur, un peu de dignité pour ne pas vouloir totalement aller au champ de bataille, aller se détruire le peu d’amour propre qui leur restait. Jae Hyuk hésita aussi. Elle lui sortit un : « Ignore moi. » et il se dit qu’elle avait raison. Ça ne servait à rien cette histoire. De nouveaux mots n’effaceraient pas les blessures incicatrisables qu’avaient laissé les anciens. A ce stade il aurait pu tourner les talons franchement et ne plus jamais oser s’approcher d’elle. Comme un accord tacite « Nous sommes bien mieux l’un sans l’autre ». Si telle était sa pensée, il l’aurait cru, il l’aurait respecté – enfin – mais elle ne l’entendait pas comme ça. C’était le ton qu’elle avait employé qui l’avait frappé. Elle avait prononcé ces syllabes là : « Ignore moi » comme elle aurait prononcé : « Sauve moi » . Hallucination sonore, peut être était ce les gens autour ? Non, il était sûr de ce qu’il avait entendu et bien aussi sûr de ce qu’il en avait compris.
Et son âme s’en fissura.
Il resta là un instant. Apparence immobile, impassible. A l’intérieur, il pleuvait. Non, s’il te plaît. J’aimerais que tu te portes bien. Prouve moi que j’ai eu tort de te dire que tu courais à ta perte. Sois forte, ignore moi. Parce que moi aussi j’aimerais t’aborder avec ce fond d’orgueil qu’il me reste. Te montrer que je suis devenu quelqu’un que j’aime désormais. Que je suis en paix avec mes démons passés mais au final je suis un peu comme toi n’est-ce pas ? Si ceux d’avant sont retournés brûlés en enfer, je continue de marcher sur des charbons ardents. Chaque pas en avant ne m’apporte que douleur, et l’arrivé me semble toujours plus loin. Parfois, je me désole à croire que je recule mais quand je regarde en arrière je sais que c’est faux. Seulement ai-je encore la force de souffrir ? La force de continuer? Jae Hyuk savaiit que désormais il n’avait plus à avancer seul et cela lui donne le courage nécessaire pour continuer. Il se plaisait à rationaliser, sa vie n’était pas si mal après tout. Beaucoup de gens vivaient des choses bien pires. Était-ce le cas de la jeune femme devant ses yeux qui rencontrait les siens ? Un long souffle s’échappa de ses lèvres. Pas vraiment un soupir, mais un moyen extérioriser la boule qui est venu se former dans ses tripes. Ses mains se serrèrent, son cœur aussi. Après tout ce temps ? Après tout ce qu’ils s’étaient dit ? Sérieusement ? Il s’inquiètait encore pour elle. Comme un idiot. Il l’aimait encore.
« Deux whisky arrangés pour la demoiselle et moi. » lança-t-il au barman d’une voix sans particulière tonalité.
Réminiscence des quelques verres qu’ils avaient partagé ensemble. Des rares soirées où ils étaient restés, bouteilles vidés, sur les hauteurs d’un immeuble, d’une colline, plus près des étoiles et leurs conversations qui se perdaient dans l’infini. Il n’aimait la voir boire que quand il était à ses côtés. C’était encore sûrement un peu le cas aujourd’hui. Le barman leur servit leur verre, il paya en y mettant les formes de politesse, petit sourire courtois. Il s’assit à côté d’elle, dans le silence. Honnêtement, il ne savait pas quoi dire. Son regard s’était détourné, s’était posé sur la limite du comptoir avec le vide, frétillant. Il passa sa main sur sa bouche, symbole de réflexion bien reconnaissable chez le garçon. Il ouvrit la bouche, la referma, se retourna vers elle.
« Je te demande la permission parce que tu as toutes les raisons de me renvoyer bouler. Mais… On peut discuter ? Tranquillement, un peu. Je voudrais au moins savoir si ça va.. »
Il avait parlé avec douceur et des mots choisis parce que curieusement, il avait l’impression que le corps frêle qui se trouvait en face de lui était fait d’une glace qu’un son pouvait briser. Une apparence qui lui fit oublier les premières raisons qui l'avait poussé vers elle.
(c) DΛNDELION
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Re: Jeunesse réconciliée à l'ivresse (ft. Lee Jae Hyuk) | Mer 13 Mar - 23:35 Citer EditerSupprimer
Jeunesse réconciliée à l’ivresse
LEE JAE HYUK & PARK EUN KI
Parce qu’elle l’aimait encore. C’était pour cette seule et unique raison qu’elle ne pouvait pas le laisser revenir dans sa vie. Seulement, c’était pour son propre bien, elle n’était pas une bonne personne à ses côtés. Il allait encore être malheureux, elle ne pouvait pas se permettre de prendre ce risque à nouveau. Il l’avait sans doute remplacée de toute façon, et la personne qui occupait sa place devait avoir une relation bien plus saine avec lui, cela n’était pas très compliqué. Dangereuse, nuisible, toxique, nocive, voilà tout ce qu’elle était. Une véritable personne destructrice pour lui, et elle avait déjà fait suffisamment de dégâts dans sa vie.
En tant qu’étudiante en psychologie, elle était bien consciente d’avoir participé à certains traumatismes de sa vie. Peut-être pas dramatique, mais elle avait laissé des traces. De belles traces qui pouvaient être encore douloureuse à cet instant. Et une part d’elle se réjouissait de rester un souvenir inoubliable dans son esprit. C’est aussi pour cela qu’elle ne devait pas réintégrer sa vie. Elle n’était tellement pas équilibrée comme fille - ou femme, elle n’avait pas toujours un avis tranché sur sa manière de se qualifier - bien que son professeur lui répétait sans cesse que l’équilibre n’était pas une bonne chose non plus. Quand bien même, elle ne pouvait pas risquer une nouvelle le bonheur de son ancien ami, de compromettre le bien-être qu’il avait certainement retrouvé.
Parce qu’elle l’aimait encore, elle essayait encore et encore de se raisonner, de se trouver des excuses pour le rejeter. Mais elle savait qu’elle n’en avait pas la force, c’est pourquoi elle lui avait demandé, sans vraiment lui laisser de réponses possibles, de l’ignorer. Trop faible, trop fluette, trop fragile, trop lâche, trop médiocre. Incapable de lui renoncer, il fallait qu’il le fasse pour elle. Pour lui aussi. Pour eux surtout. C’était indispensable, nécessaire. Pas nécessaire non, obligatoire et essentiel. Un des deux devait être fort, un des deux devait se montrer résistant à la tentation de se retrouver derechef.
Après tout, ils avaient été heureux, lors de leurs beaux jours. Ils avaient souri, ri, discuté, partagé de magnifiques instants. Ils avaient des amis si solidaires, si soudés, si beaux finalement. Une amitié unique, rare, précieuse, transcendante même. C’était tentant, alléchant, attrayant de regoûter à l’euphorie de ces jours épanouissants. Elle ne pouvait pas se mentir à elle-même, elle pouvait pas se voiler la face et prétendre que ces souvenirs étaient abjects, écoeurants ou rebutants. Non, tout cela la tentait toujours, surtout aux côtés d’un garçon aussi gentil, attentionné et agréable que Jae Hyuk. Il avait tellement de qualités, si peu défauts - et pour le peu qu’il en avait, elle avait toujours relativisé, jusqu’à ce qu’ils se disputent et qu’elle finisse par tout lui reprocher.
Parce qu’elle l’aimait toujours, elle l’avait écouté. Ses yeux étaient restés bloqués sur la table en bois alors qu’il soupirait. Et elle regrettait presque d’avoir mis une distance entre eux. À vouloir se protéger, elle finissait par regretter ce qu’elle disait, mais surtout ce qu’elle ne révélait pas. Puis il commanda. Pour lui. Pour elle. Pour eux. Elle se crispa légèrement quand elle sentit qu’ils pouvaient redevenir quelque chose, un eux spécial. C’était beaucoup trop agréable, ça la dérangeait. Elle ne pouvait pas ressentir à nouveau la beauté d’un ensemble. Perdue dans ses pensées, il était trop tard quand elle avait réagi pour ne serait-ce que penser à payer sa part. Alors elle le fixait, son profil, le regardant au ralenti effectué les mouvements nécessaires au fait de régler les boissons. Mais quand il se tourna vers elle, tout en lui parlant à nouveau, elle restait pendue à ses lèvres. Sa voix était incroyable, elle l’avait presque oublié. Honte à elle.
Et elle se perdait dans ses yeux. Sombres, comme leur relation, au final. Ténébreux, mystérieux, pareille à cette nouvelle rencontre. Elle avait les cartes en main, enfin surtout un verre de whisky arrangé. Le choix lui appartenait, le destin au bout de ses lèvres, lèvres sèches qu’elle avait mordu au sang quelques jours auparavant et qu’elle avait recouvert de gloss avant de partir, mais qui avait dû se dissoudre dans l’alcool des verres précédents. Un coup de langue rapide pour les humidifier, elle réfléchissait rapidement, enfin elle essayait.
« Faut pas. »
Rapide, sèche, concise, froide.
Parce qu’il ne fallait pas discuter et se confier l’un à l’autre. Tout pouvait être utilisé comme une arme en pleine tempête. Un véritable bain de sang, c’était à celui qui enfonçait le plus loin possible la lame d’un couteau empoisonné au niveau des artères sentimentales vitales.
Elle attrapa tout de même le verre. Il l’avait payé, elle ne pouvait pas le gâcher. Elle en prit donc une gorgée avant de se retourner vers lui, et elle aurait voulu faire un sourire mesquin pour le provoquer, mais face à ce visage tout aussi familier qu’inconnu, elle perdait ses moyens.
« On ne devrait plus. Mais on pourra toujours remettre sur le compte de l’alcool demain si ça se passe mal. »
Faible, fragile, lâche, médiocre.
Elle n’avait pas su résister, elle non plus. La raison ne valait rien à côté de la douleur cardiaque qu’elle ressentait à chaque fois qu’elle repensait à lui et qui ne s’était jamais atténuée pendant toutes ces années. Nerveuse, elle fit tourner plusieurs fois son verre contre le bois, avant de le porter à son visage après avoir fait roulé son poignet, de sorte à ce que sa joue s’échoue sur ses phalanges. C’est à travers ses yeux qu’elle ressentait à quel point il lui avait manqué, et qu’il lui manquait toujours, alors elle n’avait plus envie de le lâcher des yeux. Un peu comme un fumeur qui se fait plusieurs cigarettes avant la nuit. C’était ça aussi l’amour.
En tant qu’étudiante en psychologie, elle était bien consciente d’avoir participé à certains traumatismes de sa vie. Peut-être pas dramatique, mais elle avait laissé des traces. De belles traces qui pouvaient être encore douloureuse à cet instant. Et une part d’elle se réjouissait de rester un souvenir inoubliable dans son esprit. C’est aussi pour cela qu’elle ne devait pas réintégrer sa vie. Elle n’était tellement pas équilibrée comme fille - ou femme, elle n’avait pas toujours un avis tranché sur sa manière de se qualifier - bien que son professeur lui répétait sans cesse que l’équilibre n’était pas une bonne chose non plus. Quand bien même, elle ne pouvait pas risquer une nouvelle le bonheur de son ancien ami, de compromettre le bien-être qu’il avait certainement retrouvé.
Parce qu’elle l’aimait encore, elle essayait encore et encore de se raisonner, de se trouver des excuses pour le rejeter. Mais elle savait qu’elle n’en avait pas la force, c’est pourquoi elle lui avait demandé, sans vraiment lui laisser de réponses possibles, de l’ignorer. Trop faible, trop fluette, trop fragile, trop lâche, trop médiocre. Incapable de lui renoncer, il fallait qu’il le fasse pour elle. Pour lui aussi. Pour eux surtout. C’était indispensable, nécessaire. Pas nécessaire non, obligatoire et essentiel. Un des deux devait être fort, un des deux devait se montrer résistant à la tentation de se retrouver derechef.
Après tout, ils avaient été heureux, lors de leurs beaux jours. Ils avaient souri, ri, discuté, partagé de magnifiques instants. Ils avaient des amis si solidaires, si soudés, si beaux finalement. Une amitié unique, rare, précieuse, transcendante même. C’était tentant, alléchant, attrayant de regoûter à l’euphorie de ces jours épanouissants. Elle ne pouvait pas se mentir à elle-même, elle pouvait pas se voiler la face et prétendre que ces souvenirs étaient abjects, écoeurants ou rebutants. Non, tout cela la tentait toujours, surtout aux côtés d’un garçon aussi gentil, attentionné et agréable que Jae Hyuk. Il avait tellement de qualités, si peu défauts - et pour le peu qu’il en avait, elle avait toujours relativisé, jusqu’à ce qu’ils se disputent et qu’elle finisse par tout lui reprocher.
Parce qu’elle l’aimait toujours, elle l’avait écouté. Ses yeux étaient restés bloqués sur la table en bois alors qu’il soupirait. Et elle regrettait presque d’avoir mis une distance entre eux. À vouloir se protéger, elle finissait par regretter ce qu’elle disait, mais surtout ce qu’elle ne révélait pas. Puis il commanda. Pour lui. Pour elle. Pour eux. Elle se crispa légèrement quand elle sentit qu’ils pouvaient redevenir quelque chose, un eux spécial. C’était beaucoup trop agréable, ça la dérangeait. Elle ne pouvait pas ressentir à nouveau la beauté d’un ensemble. Perdue dans ses pensées, il était trop tard quand elle avait réagi pour ne serait-ce que penser à payer sa part. Alors elle le fixait, son profil, le regardant au ralenti effectué les mouvements nécessaires au fait de régler les boissons. Mais quand il se tourna vers elle, tout en lui parlant à nouveau, elle restait pendue à ses lèvres. Sa voix était incroyable, elle l’avait presque oublié. Honte à elle.
Et elle se perdait dans ses yeux. Sombres, comme leur relation, au final. Ténébreux, mystérieux, pareille à cette nouvelle rencontre. Elle avait les cartes en main, enfin surtout un verre de whisky arrangé. Le choix lui appartenait, le destin au bout de ses lèvres, lèvres sèches qu’elle avait mordu au sang quelques jours auparavant et qu’elle avait recouvert de gloss avant de partir, mais qui avait dû se dissoudre dans l’alcool des verres précédents. Un coup de langue rapide pour les humidifier, elle réfléchissait rapidement, enfin elle essayait.
« Faut pas. »
Rapide, sèche, concise, froide.
Parce qu’il ne fallait pas discuter et se confier l’un à l’autre. Tout pouvait être utilisé comme une arme en pleine tempête. Un véritable bain de sang, c’était à celui qui enfonçait le plus loin possible la lame d’un couteau empoisonné au niveau des artères sentimentales vitales.
Elle attrapa tout de même le verre. Il l’avait payé, elle ne pouvait pas le gâcher. Elle en prit donc une gorgée avant de se retourner vers lui, et elle aurait voulu faire un sourire mesquin pour le provoquer, mais face à ce visage tout aussi familier qu’inconnu, elle perdait ses moyens.
« On ne devrait plus. Mais on pourra toujours remettre sur le compte de l’alcool demain si ça se passe mal. »
Faible, fragile, lâche, médiocre.
Elle n’avait pas su résister, elle non plus. La raison ne valait rien à côté de la douleur cardiaque qu’elle ressentait à chaque fois qu’elle repensait à lui et qui ne s’était jamais atténuée pendant toutes ces années. Nerveuse, elle fit tourner plusieurs fois son verre contre le bois, avant de le porter à son visage après avoir fait roulé son poignet, de sorte à ce que sa joue s’échoue sur ses phalanges. C’est à travers ses yeux qu’elle ressentait à quel point il lui avait manqué, et qu’il lui manquait toujours, alors elle n’avait plus envie de le lâcher des yeux. Un peu comme un fumeur qui se fait plusieurs cigarettes avant la nuit. C’était ça aussi l’amour.
(c) DΛNDELION
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Re: Jeunesse réconciliée à l'ivresse (ft. Lee Jae Hyuk) | Jeu 28 Mar - 21:54 Citer EditerSupprimer
Jeunesse réconciliée à l’ivresse
LEE JAE HYUK & PARK EUN KI
Elle le détestait. Elle haïssait chaque poussière qui constituait son être. Le voir lui faisait ressentir une douleur indéfinissable, une souffrance coupante, une véritable torture. Plus jamais il ne devait revenir dans sa vie car chaque pensée tournée vers lui remontait la noirceur de leur mal-être le long de son œsophage jusqu’à ressortir toute cette pourriture que leur relation avait accumulé. L’idée de le croiser la remplissait d’un stress incommensurable, qui la faisait trembler, qui lui ôtait la respiration, qui lui donnait envie de prendre le premier couteau et poing fermé jusqu’au sang, de le poignarder d’un milliard d’insultes. Un gars comme lui, sa vision d’horreur, ne méritait pas mieux que les mots froids qu’elle venait de sortir… N’est-ce pas ? Sa frêle figure fantomatique, pourquoi était-il là ? Quel égoïsme, il ne savait que la faire souffrir.
Non, décidément, il ne valait rien de bon dans la vie de Park Eun Ki.
Il était bien normal qu’elle ne souhaitait pas d’une enflure comme lui à ses côtés. Cependant un sous-entendu flottait : reste là, ferme là. Comme si au final, ils avaient besoin l’un de l’autre. Une nécessité irrationnelle. La proximité de son ancienne meilleure amie, les intonations de sa voix, son odeur, sa posture. Une sérénité s’impose à lui, comme s’il était à la bonne place et qu’aucun autre endroit de l’univers n’aurait ce même ressenti. Un bon welcome home, sweet home. L’idée que finalement, il appartenait à quelque chose. C’était faux. Il n’en avait plus aucun droit. Eun Ki était sa maison d’enfance devant laquelle il repassait, quelques poutres apparentes et des cendres qu’il avait lui même créé au briquet. Une destruction lente et douloureuse avant de finir dans un grand coup de chalumeau. Il ne devrait pas rester là, mais il ne pouvait s’en empêcher. Il aurait aimé la faire parler mais il ne pouvait pas décider pour elle. Une amertume lui envahit la bouche. Ou était-ce le whisky ? Il ne répondit pas.
C’est con. Je viens de lui payer un verre...
Et puis il éclata de rire. Il se retourna vers elle, avec un grand sourire. Puis se ravisa et ravala sa bonne humeur, la situation était bien trop étrange pour qu’il s’abandonne (il n’osait s’avouer qu’il commençait à avoir pas mal bu et qu’il ne se maîtrisait plus très bien). Il la reconnaissait bien là, la Park Eun Ki !
« On peut faire ça. » Une réponse simple. Une promesse. Leurs yeux restaient accrochés, incapable de ne plus regarder cette âme si familière et depuis bien trop longtemps loin du cœur. Il ne voulait, lui non plus, détourner le regard de ce si doux visage. Si son très charismatique date était resté, il n’aurait pu qu’en être que jaloux. Comme deux amants se retrouvant dix ans après leur séparation avec la même intensité que si elle était arrivée hier. Une intensité dans leur complicité, un amour passionnel. Mais il n’y avait pas une once de romance dans cette histoire là. Cette satanée eau de rose ne pourrait que venir gâcher la parfaite histoire de ces deux individus. Bien sûr, une perfection pleine de cassures, de fêlures, de remords, de fragilités mais c’est ce qui en faisait la beauté. Ne pouvaient ils-réellement plus la faire revivre ? Étaient-ils destinés à ne plus voir leur chemin se croiser ? Le valait-il mieux comme le disait la jeune femme ? Oui, il y croyait un peu aussi. C’était sa foutue raison qui le lui disait. Mais Lee Jae Hyuk était plus têtu que ça, s’il n’avait suivi que son bon sens par le passé, il ne serait jamais à la place où il était aujourd’hui. Je ne prendrais en compte aucun de ces sentiments merdiques. Il ferait les choses à sa manière, la nouvelle, celle que son ancienne amie ne connaissait pas. Plus jamais il ne lui parlerait comme il l’avait fait par le passé car il avait changé, sincèrement, profondément. Et il savait qu’elle aussi. Cette autre Park Eun Ki qu’il n’avait pas pu accepter à l’époque, il l’enlacerait et plus jamais ne relâcherait son étreinte. Si elle le lui permettait.
Son verre tournait sur le bois à l’impulsion de sa main. Il haussa un sourcil interrogateur.
« Question très bateau, tu m’en excuseras mais… Tu deviens quoi ? »
Il n’avait aucune idée qu’elle fréquentait elle aussi les bancs des amphithéâtres de la Yonsei. Il ne savait pas qu’elle traînait dans les mêmes bars où il s’égarait parfois avec son frère. Il ne savait, au final, pas grand-chose d’elle mais la connaissait par cœur et cet écart déchirait sa tête, son âme, ses tripes. C’était une question qu’il se posait déjà il y a quelques années et dont il n’avait pu apporter qu’une mauvaise réponse. Qui était-elle cette jeune femme si familière et si inconnue ? Pourquoi ne pouvait-il cesser de penser à elle ? L’amour c’était aussi ça : l’inexplicable.
Non, décidément, il ne valait rien de bon dans la vie de Park Eun Ki.
Il était bien normal qu’elle ne souhaitait pas d’une enflure comme lui à ses côtés. Cependant un sous-entendu flottait : reste là, ferme là. Comme si au final, ils avaient besoin l’un de l’autre. Une nécessité irrationnelle. La proximité de son ancienne meilleure amie, les intonations de sa voix, son odeur, sa posture. Une sérénité s’impose à lui, comme s’il était à la bonne place et qu’aucun autre endroit de l’univers n’aurait ce même ressenti. Un bon welcome home, sweet home. L’idée que finalement, il appartenait à quelque chose. C’était faux. Il n’en avait plus aucun droit. Eun Ki était sa maison d’enfance devant laquelle il repassait, quelques poutres apparentes et des cendres qu’il avait lui même créé au briquet. Une destruction lente et douloureuse avant de finir dans un grand coup de chalumeau. Il ne devrait pas rester là, mais il ne pouvait s’en empêcher. Il aurait aimé la faire parler mais il ne pouvait pas décider pour elle. Une amertume lui envahit la bouche. Ou était-ce le whisky ? Il ne répondit pas.
C’est con. Je viens de lui payer un verre...
Et puis il éclata de rire. Il se retourna vers elle, avec un grand sourire. Puis se ravisa et ravala sa bonne humeur, la situation était bien trop étrange pour qu’il s’abandonne (il n’osait s’avouer qu’il commençait à avoir pas mal bu et qu’il ne se maîtrisait plus très bien). Il la reconnaissait bien là, la Park Eun Ki !
« On peut faire ça. » Une réponse simple. Une promesse. Leurs yeux restaient accrochés, incapable de ne plus regarder cette âme si familière et depuis bien trop longtemps loin du cœur. Il ne voulait, lui non plus, détourner le regard de ce si doux visage. Si son très charismatique date était resté, il n’aurait pu qu’en être que jaloux. Comme deux amants se retrouvant dix ans après leur séparation avec la même intensité que si elle était arrivée hier. Une intensité dans leur complicité, un amour passionnel. Mais il n’y avait pas une once de romance dans cette histoire là. Cette satanée eau de rose ne pourrait que venir gâcher la parfaite histoire de ces deux individus. Bien sûr, une perfection pleine de cassures, de fêlures, de remords, de fragilités mais c’est ce qui en faisait la beauté. Ne pouvaient ils-réellement plus la faire revivre ? Étaient-ils destinés à ne plus voir leur chemin se croiser ? Le valait-il mieux comme le disait la jeune femme ? Oui, il y croyait un peu aussi. C’était sa foutue raison qui le lui disait. Mais Lee Jae Hyuk était plus têtu que ça, s’il n’avait suivi que son bon sens par le passé, il ne serait jamais à la place où il était aujourd’hui. Je ne prendrais en compte aucun de ces sentiments merdiques. Il ferait les choses à sa manière, la nouvelle, celle que son ancienne amie ne connaissait pas. Plus jamais il ne lui parlerait comme il l’avait fait par le passé car il avait changé, sincèrement, profondément. Et il savait qu’elle aussi. Cette autre Park Eun Ki qu’il n’avait pas pu accepter à l’époque, il l’enlacerait et plus jamais ne relâcherait son étreinte. Si elle le lui permettait.
Son verre tournait sur le bois à l’impulsion de sa main. Il haussa un sourcil interrogateur.
« Question très bateau, tu m’en excuseras mais… Tu deviens quoi ? »
Il n’avait aucune idée qu’elle fréquentait elle aussi les bancs des amphithéâtres de la Yonsei. Il ne savait pas qu’elle traînait dans les mêmes bars où il s’égarait parfois avec son frère. Il ne savait, au final, pas grand-chose d’elle mais la connaissait par cœur et cet écart déchirait sa tête, son âme, ses tripes. C’était une question qu’il se posait déjà il y a quelques années et dont il n’avait pu apporter qu’une mauvaise réponse. Qui était-elle cette jeune femme si familière et si inconnue ? Pourquoi ne pouvait-il cesser de penser à elle ? L’amour c’était aussi ça : l’inexplicable.
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Re: Jeunesse réconciliée à l'ivresse (ft. Lee Jae Hyuk) | Mar 2 Avr - 13:57 Citer EditerSupprimer
Jeunesse réconciliée à l’ivresse
LEE JAE HYUK & PARK EUN KI
Jamais sa faiblesse ne lui avait paru plus serviable qu’à l’instant. Elle pouvait la regarder, l’admirer presque. Elle retrouvait un visage familier, synonyme de bonheur juvénile, de bons moments passés. Leur rencontre lui était si lointaine qu’elle ne s’en souvenait même plus, comme si il avait toujours fait partie intégrante de sa vie. Comme son frère. Le véritable. Celui dont la science ne pouvait nier l’existence. Jae Hyuk, lui, était un frère illégitime, un frère qui n’avait aucune reconnaissance légale. Seule elle, savait ce qu’il représentait pour elle, et lui aussi si elle prenait la peine de le lui dire. Sa perte le lui avait rappelé. S’il n’entendait pas, ne ressentait pas tout ce qu’il était à ses yeux, de sa bouche, il ne pourrait s’en douter. Et elle avait failli à ce devoir. Une fois, il y a longtemps maintenant. Et une seconde fois. Comme si ça n’avait pas été assez douloureux, une récidive les avait laissés pour morts.
Laissés pour morts. L’espace d’une seconde, les yeux maintenant posés sur sa pomme d’Adam qu’elle trouvait plus proéminente que dans le passé - peut-être parce qu’il avait grandi, mûri ou alors elle avait simplement oublié certains détails avec le temps -, leur mort plausible lui avait paru improbable. Cette coïncidence, peut-être le résultat du karma aussi, se comparait éventuellement à une chance incroyable de se trouver. Jamais deux sans trois, disait-on. Pourquoi pas alors. Un nouveau départ. Une nouvelle rencontre. Entre deux âmes qui ne se connaissent pas. Qui ne se reconnaissent plus.
Il rit. Brièvement. Comme s’il n’avait pas le droit, ou qu’il n’osait pas. Et cette idée de nouvelle première rencontre n’avait jamais parue aussi vrai. Il y avait à nouveau une espèce de politiquement correct entre eux. Une distance qu’on ne pouvait pas franchir aussi facilement. Une distance sur lequel elle avait insisté un peu plus tôt. Elle était fautive. Et il donnait son accord. Par les mots, par les yeux. Des yeux si sombres qu’elle ne lâchait pas. Lui non plus d’ailleurs, il semblerait. Ils étaient réconfortants, rassurants. Ils n’avaient pas changé eux, ils avaient la même couleur. Si elle se montrait un peu confiante, elle pourrait même dire que l’éclat qu’elle y voyait n’était pas étranger non plus. Mais c’était trop incertain. Elle n’avait plus devant elle celui qu’elle avait connu, avant. Celui-là était un petit garçon, qui se montrait familier avec elle, qui n’hésitait jamais à être franc. L’homme devant elle, elle ne s’en fiait qu’à ses premières impressions. Un homme chaleureux, point. Et bavard peut-être. Parce qu’il continua la conversation. Et toutes les cellules de son corps le remerciait pour ça.
Elle n’avait jamais été très douée pour engager une conversation. Quoique, l’alcool aidait. Ça évaporait temporairement l’anxiété sociale qu’elle avait développé, et sa légère paranoïa. Avec cette substance, elle arrêtait un moment de s’excuser d’exister, de respirer le même air que les autres. Ne culpabilisait même plus d’avoir tous ses problèmes psychologiques quand elle n’avait pas de plaintes à faire. Rien n’aurait pu faire qu’elle était malheureuse. Rien, sauf son encéphale. Qui lui joua encore des tours. Ce qu’elle devenait ? C’était vague. Qu’attendait-il comme réponse ? Ses études ? C’était aussi très bateau. Panique. Il ne fallait pas prendre trop de temps à répondre.
« Ce que je suis devenue ? J’ai pas vraiment changé tu sais… enfin si, mais je suis toujours une nana qui boit un whisky dans un bar tu vois ? »
Elle but d’ailleurs une gorgée avant de sourire finement à cette question rhétorique. Il l’avait même invité. Et c’était tellement étrange quand elle y repensait. L’alcool et ses sorties excessives avaient fait partis des sujets de dispute, des reproches qu’il lui faisait. Ils avaient discuté de nombreuses fois à ce propos, et elle avait toujours été reconnaissante qu’il soit aussi attentif et attentionné. Jusqu’à la fois de trop. La fois où les mots avaient été plus violents que les poings auraient pu l’être. Plus tranchants que des lames de rasoirs. Plus infectés qu’une seringue abandonnée dans une décharge.
« Mais je suis pas encore alcoolique à plein temps. Donc j’étudie la psychologie à côté. Puis-je te retourner la question ? »
L’espoir qu’une cicatrisation portée par le vent l’habitait encore. Elle voulait y croire. Encore une fois. Les douleurs avaient été exponentielles. Mais quelques minutes à ses côtés ne valaient pas des mois de souffrances extrêmes ? Si, il le méritait. Elle but une autre gorgée. C’était bien ça le problème. Peut-être qu’aucun des deux ne voulait abandonner l’autre. Jusqu’à ce qu’ils craquent encore. Que les propos soient plus ardents. Plus virulents. Jusqu’à la destruction de l’un d’eux. Jusqu’à la mise à mort. Justifiée par leur amour.
L’affection est la plus belle chose sur Terre, certainement l’une des plus destructrices aussi. Comme l’amour et la haine, la beauté et la cruauté se confondent, s’entortillent. L’une ne pouvant fonctionner sans l’autre. Comme les deux âmes qu’ils étaient. Elles devaient d’ailleurs porter leur visage. Et puisque Jae Hyuk était la beauté, elle acceptait sans protestation d’être l’autre. Celle que l’on évite. Celle non désirée. Presque avec plaisir, elle l’accueillait. Si cela permettait à leur relation de demeurer un peu plus longtemps. De ne pas être des coquilles vides et inertes. Si ils pouvaient, un moment encore, être survivants de cet amour.
Laissés pour morts. L’espace d’une seconde, les yeux maintenant posés sur sa pomme d’Adam qu’elle trouvait plus proéminente que dans le passé - peut-être parce qu’il avait grandi, mûri ou alors elle avait simplement oublié certains détails avec le temps -, leur mort plausible lui avait paru improbable. Cette coïncidence, peut-être le résultat du karma aussi, se comparait éventuellement à une chance incroyable de se trouver. Jamais deux sans trois, disait-on. Pourquoi pas alors. Un nouveau départ. Une nouvelle rencontre. Entre deux âmes qui ne se connaissent pas. Qui ne se reconnaissent plus.
Il rit. Brièvement. Comme s’il n’avait pas le droit, ou qu’il n’osait pas. Et cette idée de nouvelle première rencontre n’avait jamais parue aussi vrai. Il y avait à nouveau une espèce de politiquement correct entre eux. Une distance qu’on ne pouvait pas franchir aussi facilement. Une distance sur lequel elle avait insisté un peu plus tôt. Elle était fautive. Et il donnait son accord. Par les mots, par les yeux. Des yeux si sombres qu’elle ne lâchait pas. Lui non plus d’ailleurs, il semblerait. Ils étaient réconfortants, rassurants. Ils n’avaient pas changé eux, ils avaient la même couleur. Si elle se montrait un peu confiante, elle pourrait même dire que l’éclat qu’elle y voyait n’était pas étranger non plus. Mais c’était trop incertain. Elle n’avait plus devant elle celui qu’elle avait connu, avant. Celui-là était un petit garçon, qui se montrait familier avec elle, qui n’hésitait jamais à être franc. L’homme devant elle, elle ne s’en fiait qu’à ses premières impressions. Un homme chaleureux, point. Et bavard peut-être. Parce qu’il continua la conversation. Et toutes les cellules de son corps le remerciait pour ça.
Elle n’avait jamais été très douée pour engager une conversation. Quoique, l’alcool aidait. Ça évaporait temporairement l’anxiété sociale qu’elle avait développé, et sa légère paranoïa. Avec cette substance, elle arrêtait un moment de s’excuser d’exister, de respirer le même air que les autres. Ne culpabilisait même plus d’avoir tous ses problèmes psychologiques quand elle n’avait pas de plaintes à faire. Rien n’aurait pu faire qu’elle était malheureuse. Rien, sauf son encéphale. Qui lui joua encore des tours. Ce qu’elle devenait ? C’était vague. Qu’attendait-il comme réponse ? Ses études ? C’était aussi très bateau. Panique. Il ne fallait pas prendre trop de temps à répondre.
« Ce que je suis devenue ? J’ai pas vraiment changé tu sais… enfin si, mais je suis toujours une nana qui boit un whisky dans un bar tu vois ? »
Elle but d’ailleurs une gorgée avant de sourire finement à cette question rhétorique. Il l’avait même invité. Et c’était tellement étrange quand elle y repensait. L’alcool et ses sorties excessives avaient fait partis des sujets de dispute, des reproches qu’il lui faisait. Ils avaient discuté de nombreuses fois à ce propos, et elle avait toujours été reconnaissante qu’il soit aussi attentif et attentionné. Jusqu’à la fois de trop. La fois où les mots avaient été plus violents que les poings auraient pu l’être. Plus tranchants que des lames de rasoirs. Plus infectés qu’une seringue abandonnée dans une décharge.
« Mais je suis pas encore alcoolique à plein temps. Donc j’étudie la psychologie à côté. Puis-je te retourner la question ? »
L’espoir qu’une cicatrisation portée par le vent l’habitait encore. Elle voulait y croire. Encore une fois. Les douleurs avaient été exponentielles. Mais quelques minutes à ses côtés ne valaient pas des mois de souffrances extrêmes ? Si, il le méritait. Elle but une autre gorgée. C’était bien ça le problème. Peut-être qu’aucun des deux ne voulait abandonner l’autre. Jusqu’à ce qu’ils craquent encore. Que les propos soient plus ardents. Plus virulents. Jusqu’à la destruction de l’un d’eux. Jusqu’à la mise à mort. Justifiée par leur amour.
L’affection est la plus belle chose sur Terre, certainement l’une des plus destructrices aussi. Comme l’amour et la haine, la beauté et la cruauté se confondent, s’entortillent. L’une ne pouvant fonctionner sans l’autre. Comme les deux âmes qu’ils étaient. Elles devaient d’ailleurs porter leur visage. Et puisque Jae Hyuk était la beauté, elle acceptait sans protestation d’être l’autre. Celle que l’on évite. Celle non désirée. Presque avec plaisir, elle l’accueillait. Si cela permettait à leur relation de demeurer un peu plus longtemps. De ne pas être des coquilles vides et inertes. Si ils pouvaient, un moment encore, être survivants de cet amour.
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Re: Jeunesse réconciliée à l'ivresse (ft. Lee Jae Hyuk) | Sam 27 Avr - 23:44 Citer EditerSupprimer
Jeunesse réconciliée à l’ivresse
LEE JAE HYUK & PARK EUN KI
La discussion était bien trop banale. Salut, coucou, comment tu vas, bien et toi, ça fait longtemps, oui, qu’est-ce que tu fais maintenant, bah je fais ça, ah oui c’est pas mal… Une conversation qu’on avait à tenir bien trop souvent dans une vie. Et bien que chaque information que pouvait lui apporter la jeune femme était plus précieux qu’un diamant à ses yeux, il savait qu’il n’était pas venu la voir pour parler de la pluie et du beau temps. Son manque de couilles l’affligeait. S’ils s’étaient croisés dans d’autres circonstances il ne serait même pas allé à sa rencontre. Si ça n’avait pas été pour la peur que l’on découvre son attirance pour le beau Min Sang, il aurait feint une énième fois de l’ignorer. Il aurait continué d’être le lâche qu’il avait été pendant ce qu’il lui semblait une éternité. Souvent, il se demandait comment il arrivait encore à vivre sans elle. Ce n’était même pas comme s’il avait fait le con une fois, non, il avait été con un nombre incalculable de fois avec elle. Parce qu’il était jeune, parce que parce que… Les excuses ne valaient pas grand-chose. Elles excusaient juste mais ne pardonnaient pas. Lee Jae Hyuk et Park Eun Ki, deux noms qu’on aurait su dissocier malgré leur écart d’âge quand ils étaient petits. Une relation maudite par les changements drastiques qu’avaient subis les deux jeunes gens. Pouvaient-ils même encore être amis ? Est-ce que ça avait un sens de vouloir garder cette relation entre deux personnes qui n’étaient plus les mêmes ? Peut-être que oui. Peut-être que leur lien, lui aussi, pouvait changer pour le mieux. Cependant, son intensité en serait tout aussi intact. Ce qu’ils s’étaient maltraités à cause de cette foutue intensité d’ailleurs. Presque fusionnels, à défaut d’être passionnels malgré les ragots, trop gosse, trop inexpérimenté, ils n’avaient pu que se détruire et se reconstruire l’un l’autre et ensemble. C’était aussi la raison pour laquelle ils ne pouvaient totalement se défaire. Qu’une partie de leur âme manquait, que leur essence même souffrait de la disparition de l’autre. Toujours, une évidence, elle, Park Eun Ki et lui, Lee Jae Hyuk, loin d’être des amants ils étaient bien plus que ça. Amis ou âmes sœurs ? Non. Ils étaient des âmes jumelles. Ayant traversé l'espace et le temps pour toujours indéniablement se retrouver.
« Oh et bien… Je suis en sciences politiques toujours… Avec une option environnement, j’essaye d’aller le plus loin possible dans mes études et de décrocher des stages intéressants. Pour le reste... »
Il hésita un instant à en parler. Il ne voulait pas que la discussion tourne autour de cela, il ne voulait pas parler de lui mais d’eux.
« Beaucoup de choses ont changés... »
Il bu une gorgée de whisky en détournant sa tête comme pour clore le sujet sur ce sous-entendu. Il espérait que les prochaines phrases qu’il allait prononcé leur permettrait dans un futur proche d’y revenir et d’approfondir cette conversation là.
« Tu bois dans un bar… seule ? » bégaya-t-il.
Mais qu’est-ce qu’il faisait ? Il était tellement stressé qu’il recommençait à dire des trucs stupides. Un malentendu immense pointait le bout de son nez, rappelant de douloureux souvenirs pour eux deux et il ne savait pas comment désamorcé la bombe qu’il tenait dans ses mains, prête d’un instant à l’autre à exploser et les défigurer, cette fois, à jamais.
« Ah non… Je… Ce que je veux dire, j’ai rien à dire sur le fait que tu boives seule dans un bar, tu vis ta vie hein mais voilà c’est rare de pas te voir entourée… Je… Je veux pas de malentendus. En fait, j’aimerais te parler… Hum. Tu sais les mots que j’ai prononcé il y a très longtemps. Bah... ils me pèsent parce que j’ai jamais eu l’occasion de te dire à quel point je regrettais de les avoir dit… A quel point je les pensais pas… Mais j’étais stupide et j’ai toujours eu peur de venir te voir et de m’excuser et plus le temps passait plus j’étais effrayé de te confronter et… Voilà, je voulais profiter de cette occasion, bien que c’est vraiment trop tard pour le faire, je veux m’excuser pour tout ce que j’ai dit cette fois là. J’ai été stupide et j’ai exprimé mon inquiétude pour toi de manière encore plus conne… Et puis y’avait un côté de moi qui avait pas supporté de te voir grandir, qui aurait voulu que tu restes pour toujours la petite Eun Ki que je connaissais mais les gens changent, la preuve c’est que moi-même j’ai énormément changé… C’était qu’une volonté de petit con égoïste et égocentrique. Oh putain ! »
L’exclamation était aussi vive que sa douleur. Jae Hyuk allait arracher sa lèvre à force de la frotter. Il passa les mains dans ses cheveux, serra ses poings comme pour les achever. Respirer un bon coup, se calmer, reprendre.
« Voilà je m’excuse parce que j’ai été un vrai con. Un vrai con pour avoir dit ces mots, pour ne pas m’être excusé et pour avoir passé toutes ces années à être un con. »
Un long discours. Et il était si mal à l’aise, un poids comprimait sa poitrine et l’anxiété le prenait tellement qu’il avait dû mal à respirer. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait, une crise de panique, il n’en avait jamais fait. Ses yeux commencèrent à se remplir de larmes, il déglutit la grosse boule coincée dans sa gorge et trouva la force de se calmer car il souhaitait continuer ce monologue à tout prix.
« Je veux dire… Je veux juste que tu le saches quoi. Tu as le droit de m’en vouloir, c’est normal mais je veux pas que de tels mots restent avec toi le reste de ta vie. Tu mérites pas de les recevoir... »
Il n’avait pas employé le passé pour cette dernière phrase car il la connaissait bien mieux qui quiconque cette Park Eun Ki. Il savait que malgré le temps qui avait passé, les mauvaises décisions qu’elle avait pu prendre, à quel point elle n’était plus celle qu’il connaissait par coeur, elle ne mériterait jamais de recevoir les insultes qui lui avait balancé. « Tu es qu’une traînée. » Cette courte phrase qui le détruisait un peu plus chaque jour. Il n’avait jamais compris comment il avait pu la prononcer, comment il avait pu l’espace d’un court instant la penser. « Arrête de faire ta pute. » Combien de regrets avait-il eu ? Combien de larmes avait-il voulu verser pour ce court instant ? Et la réponse, cinglante, et pourtant si vrai qui l’avait abattu sur le coup. Plus efficace qu’un headshot. Une implosion nucléaire.
Le temps, qu’ils avaient laissé entre eux aussi bien que la distance, avait-il soigné leurs blessures ou les avait-il achevés ?
« Oh et bien… Je suis en sciences politiques toujours… Avec une option environnement, j’essaye d’aller le plus loin possible dans mes études et de décrocher des stages intéressants. Pour le reste... »
Il hésita un instant à en parler. Il ne voulait pas que la discussion tourne autour de cela, il ne voulait pas parler de lui mais d’eux.
« Beaucoup de choses ont changés... »
Il bu une gorgée de whisky en détournant sa tête comme pour clore le sujet sur ce sous-entendu. Il espérait que les prochaines phrases qu’il allait prononcé leur permettrait dans un futur proche d’y revenir et d’approfondir cette conversation là.
« Tu bois dans un bar… seule ? » bégaya-t-il.
Mais qu’est-ce qu’il faisait ? Il était tellement stressé qu’il recommençait à dire des trucs stupides. Un malentendu immense pointait le bout de son nez, rappelant de douloureux souvenirs pour eux deux et il ne savait pas comment désamorcé la bombe qu’il tenait dans ses mains, prête d’un instant à l’autre à exploser et les défigurer, cette fois, à jamais.
« Ah non… Je… Ce que je veux dire, j’ai rien à dire sur le fait que tu boives seule dans un bar, tu vis ta vie hein mais voilà c’est rare de pas te voir entourée… Je… Je veux pas de malentendus. En fait, j’aimerais te parler… Hum. Tu sais les mots que j’ai prononcé il y a très longtemps. Bah... ils me pèsent parce que j’ai jamais eu l’occasion de te dire à quel point je regrettais de les avoir dit… A quel point je les pensais pas… Mais j’étais stupide et j’ai toujours eu peur de venir te voir et de m’excuser et plus le temps passait plus j’étais effrayé de te confronter et… Voilà, je voulais profiter de cette occasion, bien que c’est vraiment trop tard pour le faire, je veux m’excuser pour tout ce que j’ai dit cette fois là. J’ai été stupide et j’ai exprimé mon inquiétude pour toi de manière encore plus conne… Et puis y’avait un côté de moi qui avait pas supporté de te voir grandir, qui aurait voulu que tu restes pour toujours la petite Eun Ki que je connaissais mais les gens changent, la preuve c’est que moi-même j’ai énormément changé… C’était qu’une volonté de petit con égoïste et égocentrique. Oh putain ! »
L’exclamation était aussi vive que sa douleur. Jae Hyuk allait arracher sa lèvre à force de la frotter. Il passa les mains dans ses cheveux, serra ses poings comme pour les achever. Respirer un bon coup, se calmer, reprendre.
« Voilà je m’excuse parce que j’ai été un vrai con. Un vrai con pour avoir dit ces mots, pour ne pas m’être excusé et pour avoir passé toutes ces années à être un con. »
Un long discours. Et il était si mal à l’aise, un poids comprimait sa poitrine et l’anxiété le prenait tellement qu’il avait dû mal à respirer. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait, une crise de panique, il n’en avait jamais fait. Ses yeux commencèrent à se remplir de larmes, il déglutit la grosse boule coincée dans sa gorge et trouva la force de se calmer car il souhaitait continuer ce monologue à tout prix.
« Je veux dire… Je veux juste que tu le saches quoi. Tu as le droit de m’en vouloir, c’est normal mais je veux pas que de tels mots restent avec toi le reste de ta vie. Tu mérites pas de les recevoir... »
Il n’avait pas employé le passé pour cette dernière phrase car il la connaissait bien mieux qui quiconque cette Park Eun Ki. Il savait que malgré le temps qui avait passé, les mauvaises décisions qu’elle avait pu prendre, à quel point elle n’était plus celle qu’il connaissait par coeur, elle ne mériterait jamais de recevoir les insultes qui lui avait balancé. « Tu es qu’une traînée. » Cette courte phrase qui le détruisait un peu plus chaque jour. Il n’avait jamais compris comment il avait pu la prononcer, comment il avait pu l’espace d’un court instant la penser. « Arrête de faire ta pute. » Combien de regrets avait-il eu ? Combien de larmes avait-il voulu verser pour ce court instant ? Et la réponse, cinglante, et pourtant si vrai qui l’avait abattu sur le coup. Plus efficace qu’un headshot. Une implosion nucléaire.
Le temps, qu’ils avaient laissé entre eux aussi bien que la distance, avait-il soigné leurs blessures ou les avait-il achevés ?
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Re: Jeunesse réconciliée à l'ivresse (ft. Lee Jae Hyuk) | Sam 11 Mai - 5:59 Citer EditerSupprimer
Jeunesse réconciliée à l’ivresse
LEE JAE HYUK & PARK EUN KI
La superficialité de la discussion adoucissait les premiers contacts. Ce n’était que des futilités en soit, parler des études n’étaient pas le sujet le plus important qu’ils pourraient aborder, mais cela n’aurait pas été possible si l’on débutait la conversation sur des hostilités. Et puis, si elle se doutait des études qu’il poursuivait, lui n’en savait certainement rien finalement. Autrefois, peut-être lui avait-elle dit que c’était l’une des possibilités futures, mais parmi tellement d’autres qu’il n’aurait jamais pu deviner. Après tout, ce n’était peut-être pas la voie qui lui convenait le plus, même elle ne savait plus. Surtout là, à cette table, à ses côtés. A lui. Une de ses motivations à se lancer dans ce cursus, après leur seconde rupture. Parce qu’elle ne l’avait pas compris, pour la seconde fois dans sa vie. Et elle ne voulait plus jamais ne pas comprendre ce que ressentait les autres, se sentir égoïste d’éprouver beaucoup d’empathie mais de ne quand même pas partager leurs douleurs, leurs maux. A défaut d’amoindrir leur peine en la supportant avec eux, elle pouvait au moins contribuer à la reconstruction d’un équilibre intérieur, en poursuivant ces études. Trop jeune et immature, elle n’avait pas proposé cette aide à son ami, elle n’avait même pas pris le temps de l’écouter convenablement. Pourtant, Jae Hyuk méritait tout ce que Eun Ki pouvait offrir. Quand bien même il n’avait pas toujours été le plus sympathique également.
« Beaucoup de choses ont changés », avait-il dit. Ce n’était ni le lieu ni le moment pour cela, mais une espèce de mini-bilan s’était immédiatement formé dans sa tête. Un résumé de l’introspection de sa vie qu’elle fait toujours avant de dormir. Chaque nuit. Sans quoi elle ne peut pas dormir ; mais qui retarde son endormissement et préoccupe beaucoup trop son sommeil. Et la conclusion lui paraissait toujours aussi claire : dans sa vie, rien n’avait vraiment changé. Hormis la culpabilité et l’angoisse qui la rongeait chaque jour un peu plus. Elle avait cependant l’espoir que la maturité et la sagesse avait grandi proportionnellement à ces troubles néfastes. Néfastes et rapides. A la simple évocation de ses angoisses, ses mains se mirent à trembler. Ses douleurs thoraciques se réveillèrent légèrement quand elle osa penser que peut-être, pour lui aussi, rien n’avait vraiment changé. Coupable, elle arracha quelques bouts de peau autour de l’ongle de son pouce à l’aide de son index en se maudissant de penser ainsi, alors qu’elle rêvait tant de fois d’un grand bouleversement dans sa vie. Culpabilité encore d’avoir de telles pensées quand elle n’avait pas à beaucoup se plaindre de sa vie. Angoisse aussi, parce qu’elle avait bien changé un petit peu, mais elle n’était pas devenue meilleure. Elle était malade à présent. Mentalement malade.
Son petit toc, habitude qu’elle gardait depuis l’enfance, s’arrêta automatiquement quand il poursuivit la conversation. Et une sensation de retour en arrière lui glaça le sang. Avait-il bien eu l’affront de prononcer à nouveau ses mots. Alors même que cela avait été l’une des causes de leur séparation. Depuis, ils se retrouvaient pour la première fois, réussissaient à discuter calmement, à baisser les armes, pour qu’il attaque, de la même manière, sans qu’elle n’ait vu le coup venir. Bêtise, méchanceté, maladresse qu’importait ; c’était un coup dur. Qu’elle encaissa comme elle pouvait. Mais elle ne put retenir un ricanement acerbe quand elle planta son regard dans le sien. Provocante, elle cogna son propre verre dans le sien, de manière à ce qu’ils émettent un son aigu et de boire une autre gorgée. Je n’ai pas changé moi. Je suis toujours la même que tu as laissé, à qui tu reprocherais toujours et toujours les mêmes conneries. Mais regarde, tu m’accompagnes maintenant. Est-ce que tu es devenu comme moi ? T’insultes-tu pour cela ?
Elle reposa son verre, sur lequel elle avait laissé une trace de rouge à lèvres, sur la table de manière un peu plus sèche que ce qu’elle avait imaginé quand il reprit. « c’est rare de pas te voir entourée », elle l’avait déjà entendu de sa part, ça aussi. Oui, elle se rappelle des mots prononcés. Pendant des mois semaines, les phrases qu’il lui avait adressé avaient résonné dans sa tête. Avec une voix aiguë, parfois chuchotée, qu’elle ne supportait pas. Qu’elle entendait tous les jours, mais qui se contentaient de ne répéter que les mots importants de cette dispute. Mais elle se rappelait également de tout ce qu’ils s’étaient dits avant tout ça. C’est juste que cela ne la hantait pas.
Attentive à tous les mots prononcés, elle tentait de se mettre à sa place, de voir la situation dans des angles différents ; elle l’avait déjà tellement dans les ténèbres de ses draps. Elle entendait bien l’appréhension qu’il avait dû ressentir quand il s’était demandé s’il fallait s’excuser, et à quel moment.
Ils avaient été tous les deux cons. Parce qu’ils avaient chacun eu leur propre problème, parce qu’ils étaient jeunes et immatures, que c’est difficile de percevoir tout le mal-être de quelqu’un s’il n’en parle pas. À la fin de l’adolescence, on peut encore avoir du mal à comprendre ce qu’on ressent, et surtout de l’exprimer. Le vocabulaire n’est pas assez précis, riche et nuancé pour poser des mots sur des sensations, ce qui a de plus simple alors, c’est d’insulter. Et en soit, ce n’était certainement pas la première fois qu’ils aient dû les entendre, mais que ce soit eux qui se les balancent, avec rage et spontanéité. Elle aussi n’avait employé de jolis mots, et elle était certaine qu’aucun ‘sot’ ou ‘chenapan’ n’avait été utilisé dans cette joute verbale. « Arrête d’être un connard égocentrique. » avait été son seul reproche. Alors qu’elle savait qu’il traversait une période de sa vie compliquée. Mais par égoïsme et par vengeance, il fallait répondre à ses insultes, sauf que parmi les insultes masculines, peu sont aussi douloureuses que ‘pute’ et ‘traînée’, alors pour être la hauteur, autant sur un point personnel. Personne hideuse qu’elle était, Eun Ki en était arrivée à cette conclusion.
Quand elle se dit que c’était à son tour de lui présenter ses excuses, elle les lui devait bien, elle releva le visage vers celui de Jae Hyuk. Un visage blême et des yeux vitreux. La destruction, qu’ils avaient eux-même provoqué, n’avaient pas uniquement heurté leur relation ; une part d’eux-même s’était retrouvée amputée. Pour elle, comme pour lui, visiblement. Elle osa poser sa main sur le bras de Jae Hyuk, que son pouce caressait en faisant des ronds ; habitudes qu’elle avait pour se donner du courage et de lutter contre le stress, mais aussi de le réconforter.
« Respire un peu plus profondément et prends de grandes inspirations, t’es tout blanc, commença-t-elle doucement. Je m’excuse aussi, pour tout. Autant pour ce que j’ai dis que ce que je n’ai pas fait. J’étais susceptible et ça me blessait que toi, tu puisses penser ça aussi, alors j’ai voulu te faire mal aussi. C’était puéril. Tu méritais pas d’entendre ces conneries, je le pensais même pas. »
Elle inspira. Elle avait imaginé tant de fois qu’ils puissent se retrouver un jour, mais jamais elle n’avait trouvé les bons moments pour s’exprimer. Elle faisait un effort sur la vitesse à laquelle elle parlait, pour qu’il puisse tout entendre. Elle ne saurait pas répéter, elle disait ce qu’elle pensait au plus profond d’elle-même mais de manière instinctuelle.
« Et puis, j’aurais dû être plus présente aussi. Finalement, c’était moi qui était égocentrique… Et je regrette aujourd’hui. J’ai regretté chaque jour qui est passé depuis. Je regretterais toute ma vie de toute façon. J’ai pas été une bonne amie… J’ai pas su te comprendre et je m’en veux tellement. »
Soupir. Elle avait l’impression d’en dire beaucoup, puisqu’elle n’abordait cette histoire avec personne, et en même temps si peu. Il mériterait d’entendre plus et d’entendre mieux ; mais elle n’avait jamais été très à l’aise avec cet exercice. Elle préférait écouter, et faire comprendre par de petites attentions. Le fait qu’elle cherche elle-même un contact physique pour réconfort n’était pas anodin.
« Je t’en ai voulu pendant des semaines tu sais ? Jusqu’à ce que je me rende compte que je m’en voulais toute seule finalement. Parce que j’ai pas su interpréter ce que tu me disais. J’ai juste tout pris au pied de la lettre, alors que j’aurais dû être présente pour toi. Je les avais mérité finalement. »
Ce qu’elle voyait comme l’insurmontable au lendemain de la dispute venait d’être fait : des excuses avaient été prononcées des deux côtés. Beaucoup trop tard pour limiter les dégâts, mais les cicatrices pourront peut-être s’atténuer avec le temps maintenant que le pansement a été retiré. Alors quoi maintenant ? Ils seront de simples connaissances qui se souriront quand ils se croiseront dans les couloirs de la Yonsei ? Peut-être valait-il mieux ne pas espérer plus, parce qu’ils avaient été mortellement touchés la dernière fois. Mais leur rencontre dans ce bar, leur discussion calme, ne relevait-il pas d’une espèce de miracle ? Peut-être était-ce là un signe qu’une possible relation pouvait reprendre sous de meilleures augures. Ou juste une occasion d’apaiser un peu leur souffrance.
« Beaucoup de choses ont changés », avait-il dit. Ce n’était ni le lieu ni le moment pour cela, mais une espèce de mini-bilan s’était immédiatement formé dans sa tête. Un résumé de l’introspection de sa vie qu’elle fait toujours avant de dormir. Chaque nuit. Sans quoi elle ne peut pas dormir ; mais qui retarde son endormissement et préoccupe beaucoup trop son sommeil. Et la conclusion lui paraissait toujours aussi claire : dans sa vie, rien n’avait vraiment changé. Hormis la culpabilité et l’angoisse qui la rongeait chaque jour un peu plus. Elle avait cependant l’espoir que la maturité et la sagesse avait grandi proportionnellement à ces troubles néfastes. Néfastes et rapides. A la simple évocation de ses angoisses, ses mains se mirent à trembler. Ses douleurs thoraciques se réveillèrent légèrement quand elle osa penser que peut-être, pour lui aussi, rien n’avait vraiment changé. Coupable, elle arracha quelques bouts de peau autour de l’ongle de son pouce à l’aide de son index en se maudissant de penser ainsi, alors qu’elle rêvait tant de fois d’un grand bouleversement dans sa vie. Culpabilité encore d’avoir de telles pensées quand elle n’avait pas à beaucoup se plaindre de sa vie. Angoisse aussi, parce qu’elle avait bien changé un petit peu, mais elle n’était pas devenue meilleure. Elle était malade à présent. Mentalement malade.
Son petit toc, habitude qu’elle gardait depuis l’enfance, s’arrêta automatiquement quand il poursuivit la conversation. Et une sensation de retour en arrière lui glaça le sang. Avait-il bien eu l’affront de prononcer à nouveau ses mots. Alors même que cela avait été l’une des causes de leur séparation. Depuis, ils se retrouvaient pour la première fois, réussissaient à discuter calmement, à baisser les armes, pour qu’il attaque, de la même manière, sans qu’elle n’ait vu le coup venir. Bêtise, méchanceté, maladresse qu’importait ; c’était un coup dur. Qu’elle encaissa comme elle pouvait. Mais elle ne put retenir un ricanement acerbe quand elle planta son regard dans le sien. Provocante, elle cogna son propre verre dans le sien, de manière à ce qu’ils émettent un son aigu et de boire une autre gorgée. Je n’ai pas changé moi. Je suis toujours la même que tu as laissé, à qui tu reprocherais toujours et toujours les mêmes conneries. Mais regarde, tu m’accompagnes maintenant. Est-ce que tu es devenu comme moi ? T’insultes-tu pour cela ?
Elle reposa son verre, sur lequel elle avait laissé une trace de rouge à lèvres, sur la table de manière un peu plus sèche que ce qu’elle avait imaginé quand il reprit. « c’est rare de pas te voir entourée », elle l’avait déjà entendu de sa part, ça aussi. Oui, elle se rappelle des mots prononcés. Pendant des mois semaines, les phrases qu’il lui avait adressé avaient résonné dans sa tête. Avec une voix aiguë, parfois chuchotée, qu’elle ne supportait pas. Qu’elle entendait tous les jours, mais qui se contentaient de ne répéter que les mots importants de cette dispute. Mais elle se rappelait également de tout ce qu’ils s’étaient dits avant tout ça. C’est juste que cela ne la hantait pas.
Attentive à tous les mots prononcés, elle tentait de se mettre à sa place, de voir la situation dans des angles différents ; elle l’avait déjà tellement dans les ténèbres de ses draps. Elle entendait bien l’appréhension qu’il avait dû ressentir quand il s’était demandé s’il fallait s’excuser, et à quel moment.
Ils avaient été tous les deux cons. Parce qu’ils avaient chacun eu leur propre problème, parce qu’ils étaient jeunes et immatures, que c’est difficile de percevoir tout le mal-être de quelqu’un s’il n’en parle pas. À la fin de l’adolescence, on peut encore avoir du mal à comprendre ce qu’on ressent, et surtout de l’exprimer. Le vocabulaire n’est pas assez précis, riche et nuancé pour poser des mots sur des sensations, ce qui a de plus simple alors, c’est d’insulter. Et en soit, ce n’était certainement pas la première fois qu’ils aient dû les entendre, mais que ce soit eux qui se les balancent, avec rage et spontanéité. Elle aussi n’avait employé de jolis mots, et elle était certaine qu’aucun ‘sot’ ou ‘chenapan’ n’avait été utilisé dans cette joute verbale. « Arrête d’être un connard égocentrique. » avait été son seul reproche. Alors qu’elle savait qu’il traversait une période de sa vie compliquée. Mais par égoïsme et par vengeance, il fallait répondre à ses insultes, sauf que parmi les insultes masculines, peu sont aussi douloureuses que ‘pute’ et ‘traînée’, alors pour être la hauteur, autant sur un point personnel. Personne hideuse qu’elle était, Eun Ki en était arrivée à cette conclusion.
Quand elle se dit que c’était à son tour de lui présenter ses excuses, elle les lui devait bien, elle releva le visage vers celui de Jae Hyuk. Un visage blême et des yeux vitreux. La destruction, qu’ils avaient eux-même provoqué, n’avaient pas uniquement heurté leur relation ; une part d’eux-même s’était retrouvée amputée. Pour elle, comme pour lui, visiblement. Elle osa poser sa main sur le bras de Jae Hyuk, que son pouce caressait en faisant des ronds ; habitudes qu’elle avait pour se donner du courage et de lutter contre le stress, mais aussi de le réconforter.
« Respire un peu plus profondément et prends de grandes inspirations, t’es tout blanc, commença-t-elle doucement. Je m’excuse aussi, pour tout. Autant pour ce que j’ai dis que ce que je n’ai pas fait. J’étais susceptible et ça me blessait que toi, tu puisses penser ça aussi, alors j’ai voulu te faire mal aussi. C’était puéril. Tu méritais pas d’entendre ces conneries, je le pensais même pas. »
Elle inspira. Elle avait imaginé tant de fois qu’ils puissent se retrouver un jour, mais jamais elle n’avait trouvé les bons moments pour s’exprimer. Elle faisait un effort sur la vitesse à laquelle elle parlait, pour qu’il puisse tout entendre. Elle ne saurait pas répéter, elle disait ce qu’elle pensait au plus profond d’elle-même mais de manière instinctuelle.
« Et puis, j’aurais dû être plus présente aussi. Finalement, c’était moi qui était égocentrique… Et je regrette aujourd’hui. J’ai regretté chaque jour qui est passé depuis. Je regretterais toute ma vie de toute façon. J’ai pas été une bonne amie… J’ai pas su te comprendre et je m’en veux tellement. »
Soupir. Elle avait l’impression d’en dire beaucoup, puisqu’elle n’abordait cette histoire avec personne, et en même temps si peu. Il mériterait d’entendre plus et d’entendre mieux ; mais elle n’avait jamais été très à l’aise avec cet exercice. Elle préférait écouter, et faire comprendre par de petites attentions. Le fait qu’elle cherche elle-même un contact physique pour réconfort n’était pas anodin.
« Je t’en ai voulu pendant des semaines tu sais ? Jusqu’à ce que je me rende compte que je m’en voulais toute seule finalement. Parce que j’ai pas su interpréter ce que tu me disais. J’ai juste tout pris au pied de la lettre, alors que j’aurais dû être présente pour toi. Je les avais mérité finalement. »
Ce qu’elle voyait comme l’insurmontable au lendemain de la dispute venait d’être fait : des excuses avaient été prononcées des deux côtés. Beaucoup trop tard pour limiter les dégâts, mais les cicatrices pourront peut-être s’atténuer avec le temps maintenant que le pansement a été retiré. Alors quoi maintenant ? Ils seront de simples connaissances qui se souriront quand ils se croiseront dans les couloirs de la Yonsei ? Peut-être valait-il mieux ne pas espérer plus, parce qu’ils avaient été mortellement touchés la dernière fois. Mais leur rencontre dans ce bar, leur discussion calme, ne relevait-il pas d’une espèce de miracle ? Peut-être était-ce là un signe qu’une possible relation pouvait reprendre sous de meilleures augures. Ou juste une occasion d’apaiser un peu leur souffrance.
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Re: Jeunesse réconciliée à l'ivresse (ft. Lee Jae Hyuk) | Dim 2 Juin - 22:58 Citer EditerSupprimer
Jeunesse réconciliée à l’ivresse
LEE JAE HYUK & PARK EUN KI
Le contact froid des mains de Eun Ki sur son visage lui coupa le souffle. Il la regarda un petit moment, hébété. L’oxygène passait mal dans son cerveau, la tête lui tournait à cause de l’alcool, il ne savait plus très bien où il était. Mais il était près d’elle. Park Eun Ki, et pour une fois elle n’était pas qu’une silhouette perdue dans ses rêves, la pression de ses paumes sur sa mâchoire était bien trop réelle. La sensation de son pouce qui caressait sa peau à travers ses vêtements. Ses yeux ne pouvaient plus quitter les siens. Attentivement, il l’écouta, lentement, il suivit ses instructions. Inspirer, expirer, retrouver son calme. Au bout de ce qu’il lui sembla une éternité de souffrances mais qui ne dura que quelques instants, il avait retrouvé un état normal. Il continua d’écouter la belle étudiante.
Il comprenait mal sa propre réaction. Pourquoi se mettre dans des états pareils ? Pourquoi lui faire peur ? Non, elle n’était même pas effrayée. Elle réagissait avec sérénité, presque professionnalisme. Comme si elle y était habituée et cette idée le terrifia. Comme les mots qu’elle prononçait. Des excuses qu’il n’avait jamais pensé pouvoir recevoir un jour. Des excuses qu’il n’avait jamais pensé mériter. Son rythme, la souffrance qu’il pouvait lire sur son visage. Naturellement, ses mains vinrent enfermer les siennes dans une étreinte réconfortante, son pouce répétant le même mouvement qu’elle avait répété sur son bras un instant plus tôt. Des sons qui formaient des phrases qui lui apportait un soulagement si intense, bien plus que l’effroi qu’il avait eu en sentant la jeune femme s’énerver quand il s’était mal exprimé. Comme s’ils avaient frôlés une nouvelle catastrophe, ils s’en retrouvaient encore plus émotionnellement impliqués.
Elle lui brisait le cœur. Ses sentiments si sincères, si honnêtes, qu’elle lui partageait si simplement et en même temps, c’était sûrement l’une des épreuves les plus difficiles de sa vie d’ainsi s’ouvrir à son ancien ami. Il ne pu qu’être touché par la détresse de Park Eun Ki. Il ne pu qu’être déchiré par la douleur de son ancienne meilleure amie. De celle qui avait partagé son enfance et la plus grande partie de sa vie. Sans jamais le juger quand lui en était arrivé à entièrement se détester. A être à ses côtés quand il ne se voyait que comme un monstre. Et lui, qu’avait-il fait pour elle ? Il l’avait jugé, il l’avait abandonné, il l’avait blessé. Comment pouvait-elle dire qu’elle méritait les mots qu’il avait prononcé avec tant de regrets des années auparavant ? Quel impact avaient-ils eu pour qu’elle en arrive à cette conclusion ? Son pouce lâcha la main de la belle pour venir gratter nerveusement sa lèvre inférieure. Il se sentait tout petit, tout con, tout honteux, il aurait aimé se terrer dans un trou. Son seul espoir avait été que Park Eun Ki était restée Park Eun Ki. Que les insultes qui lui avaient crachés à la gueule lui étaient passé bien au dessus, que jamais elles ne l’avaient atteintes. Désillusion.
« Ne dit pas ça. Tu sais que ce n’est pas vrai. » répliqua-t-il en sentant ses yeux se remplirent de larmes.
Il les pensait sincèrement ses mots-ci mais il ne sonnait que comme des excuses. Jae Hyuk ne savait pas comment lui faire comprendre son cœur. Et en même temps, il se sentait bizarre. Un jeune homme regardait une jeune femme, deux parfaits inconnus qui avaient un jour partagés bien des secrets, et pourtant, il n’arrivait pas à voir dans les traits de son visage autre chose que les mêmes expressions auxquelles il avait été habituées. Il se retrouvait projeté une décennie en arrière. Les rires, la complicité. Pouvaient-ils revenir ? Étrangement, il était convaincu que oui. Il ne pu s’en empêcher d’ailleurs.
Il l’a pris dans ses bras.
« Ce n’est pas grave. »
Il nicha sa tête dans son épaule.
« Je t’assure. »
Il savait qu’il n’aurait jamais fait cela sans l’hyper-sensibilité que lui avait fourni l’alcool ce soir là. Mais il s’en foutait. C’était pour le mieux.
« Ce n’est pas grave. »
Il pleura.
Plus jamais il ne voulait la laisser repartir de sa vie.
Il comprenait mal sa propre réaction. Pourquoi se mettre dans des états pareils ? Pourquoi lui faire peur ? Non, elle n’était même pas effrayée. Elle réagissait avec sérénité, presque professionnalisme. Comme si elle y était habituée et cette idée le terrifia. Comme les mots qu’elle prononçait. Des excuses qu’il n’avait jamais pensé pouvoir recevoir un jour. Des excuses qu’il n’avait jamais pensé mériter. Son rythme, la souffrance qu’il pouvait lire sur son visage. Naturellement, ses mains vinrent enfermer les siennes dans une étreinte réconfortante, son pouce répétant le même mouvement qu’elle avait répété sur son bras un instant plus tôt. Des sons qui formaient des phrases qui lui apportait un soulagement si intense, bien plus que l’effroi qu’il avait eu en sentant la jeune femme s’énerver quand il s’était mal exprimé. Comme s’ils avaient frôlés une nouvelle catastrophe, ils s’en retrouvaient encore plus émotionnellement impliqués.
Elle lui brisait le cœur. Ses sentiments si sincères, si honnêtes, qu’elle lui partageait si simplement et en même temps, c’était sûrement l’une des épreuves les plus difficiles de sa vie d’ainsi s’ouvrir à son ancien ami. Il ne pu qu’être touché par la détresse de Park Eun Ki. Il ne pu qu’être déchiré par la douleur de son ancienne meilleure amie. De celle qui avait partagé son enfance et la plus grande partie de sa vie. Sans jamais le juger quand lui en était arrivé à entièrement se détester. A être à ses côtés quand il ne se voyait que comme un monstre. Et lui, qu’avait-il fait pour elle ? Il l’avait jugé, il l’avait abandonné, il l’avait blessé. Comment pouvait-elle dire qu’elle méritait les mots qu’il avait prononcé avec tant de regrets des années auparavant ? Quel impact avaient-ils eu pour qu’elle en arrive à cette conclusion ? Son pouce lâcha la main de la belle pour venir gratter nerveusement sa lèvre inférieure. Il se sentait tout petit, tout con, tout honteux, il aurait aimé se terrer dans un trou. Son seul espoir avait été que Park Eun Ki était restée Park Eun Ki. Que les insultes qui lui avaient crachés à la gueule lui étaient passé bien au dessus, que jamais elles ne l’avaient atteintes. Désillusion.
« Ne dit pas ça. Tu sais que ce n’est pas vrai. » répliqua-t-il en sentant ses yeux se remplirent de larmes.
Il les pensait sincèrement ses mots-ci mais il ne sonnait que comme des excuses. Jae Hyuk ne savait pas comment lui faire comprendre son cœur. Et en même temps, il se sentait bizarre. Un jeune homme regardait une jeune femme, deux parfaits inconnus qui avaient un jour partagés bien des secrets, et pourtant, il n’arrivait pas à voir dans les traits de son visage autre chose que les mêmes expressions auxquelles il avait été habituées. Il se retrouvait projeté une décennie en arrière. Les rires, la complicité. Pouvaient-ils revenir ? Étrangement, il était convaincu que oui. Il ne pu s’en empêcher d’ailleurs.
Il l’a pris dans ses bras.
« Ce n’est pas grave. »
Il nicha sa tête dans son épaule.
« Je t’assure. »
Il savait qu’il n’aurait jamais fait cela sans l’hyper-sensibilité que lui avait fourni l’alcool ce soir là. Mais il s’en foutait. C’était pour le mieux.
« Ce n’est pas grave. »
Il pleura.
Plus jamais il ne voulait la laisser repartir de sa vie.
(c) DΛNDELION
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